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5 rue Roger Verlomme, PARIS 75003,
Tél. : 01 42 71 06 70. Fax : 01 48 04 39 67.
E.Mail : sma.pb.secretariat@wanadoo.fr

La Maison Provinciale – 5, rue Roger-Verlomme – 75003 Paris

I – D’après un document polycopié :

Le mardi 20 octobre 1953, dès le lendemain de son arrivée, le P. Becquart fut invité à se rendre 11, rue Etienne-Marcel-Prolongée. C’était une surprise qu’on lui préparait, en même temps qu’un cadeau !!!

Il était depuis longtemps évident pour les confrères de la rue Friant et tous ceux qui venaient demander l’hospitalité, que cette maison était devenue bien trop étroite pour les services qu’on en attendait. La communauté qui comprend généralement une vingtaine de membres, atteignait, à certaines périodes, la quarantaine, avec les confrères de passage. Il fallait alors au Père Econome des prodiges d’astuce et de débrouillardise pour loger tout son monde ; mais il fallait également aux confrères de passage des réserves de patience et de bonne volonté. Certains ne dormaient-ils pas dans les couloirs, tandis que d’autres étaient gentiment invités à chercher gîte ailleurs… C’était bien loin d’être l’idéal… Il fallait de toute nécessité trouver une solution. Le Père Paternot, Econome Provincial, se mit en chasse.. et ne fut pas long à trouver une perle rare, à prendre de suite.

Situé à la bordure du 3e arrondissement, à quelques minutes de deux stations de métro et de huit lignes d’autobus ; proche des gares du Nord, de l’Est d’Austerlitz, de Lyon ; relié directement par autobus aux gares Montparnasse et St-Lazare, cet immeuble, d’apparence très convenable et sérieuse, semblait bien correspondre à ce qui était recherché pour installer et regrouper les services provinciaux.

Le P.Provincial ayant donné son assentiment, l’acquisition a été faite ; et le P.Econome Provincial, qui décidément ne traîne pas, y a déjà fait entreprendre les travaux d’aménagement. Si tout va bien, dès les débuts de 1954, la maison pourra être occupée.
(Fr.Miss. n° 67, nov. 1953) – [ Fr. Miss. = “France-Mission”]
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1er changement d’adresse : (Fr.Miss. n° 70, févr. 1954)
La future maison provinciale a une nouvelle adresse. Ce n’est plus 11, rue Etienne Marcel Prolongée ; mais 11, rue Roger-Verlomme: non pas qu’elle ait changé de place, mais tout simplement parce que la municipalité de la ville vient de donner un autre nom à la rue. Depuis le 9 mars, une équipe, composée du Père Pierre Bégasse, des Frères Arnaud et Geniez et de trois aspirants s’y est installée pour des travaux de peinture et de nettoyage. Cela peut durer encore un mois…

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Installation : (Fr.Miss. n° 71, mars 1954)
C’est aussitôt après Pâques que les services Provinciaux commencent à s’installer. Le gros du déménagement est terminé pour la fin avril. Voici le personnel de la nouvelle maison :
Province : P. Henri Becquart, – P. François de Montclos, – P. Maurice Catoir, secrétaire.
Economat Prov. et trésorerie : P. Paternot, – P. Dubois.
Procure des Missions : P. Roujon.
Bulletin et service du livre : P. Pfenninger.
Photothèque : P. Jeanney.
Econome de la maison : Père Pierre Bégasse.

Peu après, la procure de la rue Vavin, ainsi que celle de N.D. du Bon Conseil de Bonnelles, viennent s’installer rue Friant, qui devient donc procure de propagande et procure de passage.
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Bénédiction : Fr.Miss. n° 77, nov.1954
Le 7 novembre, en présence de Mgr Durrieu, Supérieur Général, le P. Provincial procédait à la bénédiction solennelle de la maison. Après avoir monté et descendu tous les escaliers de l’immeuble et parcouru tous les couloirs, nous nous sommes retrouvés à la chapelle pour la bénédiction de la statue du Sacré-Cœur et la consécration de la communauté au Divin Cœur de Jésus.
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2° changement d’adresse : Petit Echo – 1970, p. 249
A partir du mois de mai 1970, la Maison Provinciale de Paris change de numéro : elle portera le N° 5 au lieu du N° 11 .-
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II – A partir des documents d’archives conservés à l’Economat Provincial :

La maison a été construite en 1926, au N° 11, rue Etienne-Marcel-Prolongée (3°) :
surface du terrain = environ 300 m² ; 2400 m² de plancher1 : rez-de-chaussée, six étages, une cave, un faux-comble.
Elle a une forme trapézoïdale, que l’on retrouve dans les diverses chambres, dont la surface diminue d’Ouest en Est. Elle a la profondeur d’une seule pièce et d’un couloir ‘tordu’. Il y avait un ascenseur (remplacé depuis par un autre plus sûr) et un monte-charge (qui traversait les pièces habitables et a été supprimé)
” Le seul avantage de cet immeuble, dira le rapport de l’architecte qui l’a examiné, est qu’il existe et qu’il est vide, permettant par conséquent de vous y installer chez vous. Cependant, vu son état, son âge et son entretien absolument nul …. ”

Occupations antérieures :
Terrain acheté à M. ORLIN par M. Henri MOUYNET, fabricant de bronze d’éclairage et Mme Jeanne ROCHE, son épouse divorcée. Construction ” avec ses deniers propres. ” Mais les sommes empruntées correspondent à un prêt hypothécaire qui ne peut être remboursé dans les conditions prévues au Crédit Foncier de France. Il en résulte une ” vente sur saisie immobilière ” à la ‘Chambre des Criées’ … Une Mlle VERGHE avait obtenu l’adjudication en 1933 ; mais n’ayant pu s’acquitter de la somme fixée, l’immeuble est remis en vente… Lors de cette nouvelle ” folle enchère “, en 1937, l’immeuble revient par adjudication à M. CHAÏM (ou CHARIM), dit Henri MARKHBEIN, français juif né en Russie, négociant en verrerie.

Vient la guerre.. En 1942, sur l’injonction du ” Contrôle des Administrateurs provisoires au Commissariat Général aux questions juives “, en application d’une ordonnance allemande, l’immeuble est vendu à un ” vrai aryen ” (sous le contrôle de la ” Direction de l’Aryanisation Economique ” !), M. GROBOIS, industriel, Société ‘MORTIS’ (fabrication de produits pour la destruction des rats ?)…
Après la guerre, et jusqu’en février 1953, la maison est occupée par le ” Service du Ministère des Pensions et Anciens Combattants “. Pendant ce temps, après de longues tractations, la vente à M. GROBOIS est annulée en 1945, et l’immeuble est restitué à la famille MARKHBEIN en tant que ‘bien spolié’, et en 1952, après décès des anciens, revient à leur fils Lionel et à son épouse Liliane BITKER (mariés en 1950). C’est avec eux que les Pères Blancs auront affaire, quand les propriétaires (qui habitent rue Sedaine, 11*) auront décidé de vendre la maison de la rue Etienne-Marcel-Prolongée…

 

L’achat :
Pour réaliser l’affaire, les Pères Blancs – sous la direction du P. Paternot – créent la ” Société Civile Immobilière du 11 rue Etienne-Marcel-Prolongée ” (dont le siège social est situé 11 rue Etienne-Marcel-Prolongée), au capital d’1 (un) Million de Francs, pour une durée de 75 ans, et dont l’objet est ” l’acquisition de l’immeuble ainsi que l’administration et l’exploitation par bail ou autrement et de tous autres immeubles … ” [cf. les statuts]
Font partie de la Société au démarrage :
– P. Marcel Paternot (10 parts)
– P. Henri Becquart (10 parts)
– M. Jean Gayet, architecte (5 parts)
– M. Robert Nessi, entrepreneur de chauffage (10 parts). Il sera le premier administrateur.
– Syndicat des Missionnaires d’Afrique (65 parts)
Il y eut une certaine hésitation juridique au sujet de la ” légalité ” du syndicat : les Missionnaires d’Afrique exercent-ils une ‘profession’ ?
Le compromis de vente intervint le 31 octobre 1953 et la vente fut conclue avant Noël 1953 – L’acte notarié est daté du 30 janvier 1954, pour un montant de 27 Millions de Francs. Les aménagements ultérieurs sont évalués à 8 Millions de Francs.
Un premier bail fut consenti concernant une pièce, attribuée au Syndicat, pour l’exploitation des ‘Editions Missionnaires’, avec une location annuelle de 25000 F.
Dès le 15.01.1954, un second bail fut consenti au Syndicat concernant la totalité de l’immeuble (moins la pièce précédente) pour bureaux et habitation, avec un loyer annuel de 125.000 F, à charge de faire toutes les réparations et d’acquitter toutes les contributions.

P. Didier Archiviste

Photos des conseillers des Missionnaires d’Afrique