Voix d'Afrique N°95.

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Il y a cent ans
les Sœurs Blanches
arrivaient à Ouagadougou
!


Kamila, novice polonaise, nous raconte cette journée inoubliable


Il y a presque 100 ans, le 3 décembre 1911, huit Sœurs Blanches, courageuses, pleines de foi et de confiance en Jésus, arrivèrent à Ouagadougou, au Burkina Faso. Tout simplement à cause de l’amour du Christ, elles avaient décidé de tout quitter en vue d’annoncer l’Évangile. À quel point cela me rejoint-il aujourd’hui?

J’ai quitté la Pologne en 2010 pour arriver à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, en vue de continuer ma formation au noviciat. En secret, je peux vous dire que la plupart de mes amis m’ont dit que ma décision d’aller en Afrique était folle. En plus, ils me demandaient pourquoi aller là où il y a la pauvreté ? Qu’est-ce que tu vas chercher là-bas ?
En Pologne, tu as tout : l’argent, la carrière qui t’attend en tant que musicienne…

Vous pouvez vous imaginer quelles pensées sont passées dans ma tête! Eh bien, aujourd’hui je sais que j’ai tout quitté pour le Christ, puisque ce désir de Dieu qui m’habite ne me laisse pas tranquille!
Même si parfois je ne vois pas très bien ce qu’Il fait avec moi, je désire Le suivre comme nos premières Sœurs. Elles n’étaient pas extraordinaires, elles n’avaient qu’un désir, celui d’aller vers l’inconnu pour apporter la Bonne Nouvelle.

Le 17 décembre 2011, dès le matin, une ambiance mystérieuse régnait dans notre communauté de Ouagadougou. « Bientôt nous allons porter les habits comme nos premières Sœurs! » Vous pouvez imaginer nos émotions ! Cinq sœurs et trois novices, avec l’aide de nos Sœurs aînées, ont mis les habits blancs, comme c’était il y a 100 ans.

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1. Comme au jour de la première arrivée !
2. Mgr Séraphin Rouamba, archevêque de Koupela, ouvre la procession

Ainsi vêtue, je sentais que j’allais expérimenter les mêmes sentiments que nos premières Sœurs : la joie d’être accueillies et la peur de tomber de cheval !
La Mission confiée par le Cardinal Lavigerie, notre fondateur, ne peut être accomplie qu’avec un cœur simple et humble, puis-que les gens ne nous attendent pas comme des touristes, mais comme des femmes apôtres, des femmes de foi, des femmes de Dieu.
La paraliturgie a commencé vers 8h à côté de la Bourse du Travail à Ouaga. Cinq sœurs et trois novices, montées sur des chevaux, ont commencé le chemin vers la Cathédrale. De loin j’ai pu apercevoir la foule immense qui nous attendait…

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1. Recevoir l’eau de l’accueil de l’étranger...
2. Sr Bijundi devant les pionnières

En arrivant à la Cathédrale, nous avons participé à la Messe durant laquelle une de nos Sœurs Burkinabé, Valérie Kaboré, a prononcé son premier engagement.
C’était pour moi le signe que notre Congrégation est bien vivante et que la Mission continue. J’ai prié pour les vocations dans notre congrégation et spécialement pour celles qui commencent cette année leur formation.


C’est le début d’une longue marche...
Celle d’une vie toute donnée à Dieu et aux autres

Pendant l’homélie, l’archevêque de Koupela a comparé nos premières Sœurs à Jean Baptiste parce qu’il a dit : «Que je diminue et que Lui, le Christ grandisse». Nous, nous sommes seulement des initiatrices, et l’œuvre durable se fera par les Africains eux-mêmes.

Merci à la Congrégation qui m’a permis de vivre cet évènement si important pour chacune de nous. Que ce même Esprit qui nous a accompagnées soit présent aussi lorsque nous fêterons les 150 ans de présence au Burkina Faso, dans un esprit de joie, de foi, d’entraide mutuelle !

Kamila Gaworska
SMNDA

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