LE
PÉLICAN
À OUAGADOUGOU |
Le Pélican de Ouagadougou a 17 ans. Fondé en 1992 par le P. Édouard Duclos, il est maintenant à son troisième directeur. Édouard l’a dirigé pendant 14 ans. Puis, en février 2007, le P. Anton Weidelener l’a pris en main jusqu’à son départ en mai 2009. Le P. Félix Sompougdou, nouveau nommé à l’animation vocationnelle ici à Ouagadougou, en aura maintenant la responsabilité.
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Edouard Duclos .............................Félix
Sompougdou
Le
Pélican se veut un lieu d’étude dans ce quartier de Ouagadougou
qui abonde en écoles, un lieu qui offre aux élèves un
espace sûr et tranquille où ils peuvent « bosser »
en paix. Pendant l’année scolaire 2008/9, 244 garçons et 242
filles se sont inscrits pour la rentrée scolaire dans la cour des études
du Pélican. A la prochaine rentrée, en payant le plein tarif
exigé par le Pélican, ils auront accès non seulement
au lieu et aux tables d’études avec la lumière jusqu’à
22 h, mais aussi à la bibliothèque qui contient plus de 3000
livres scolaires avec environ 800 romans et 850 livres religieux, et aussi
des dossiers scolaires. Les enseignants du Pélican encouragent avec
insistance les élèves à profiter de la facilité
de cette bibliothèque. Malheureusement, leurs conseils ne sont pas
fort entendus.
En plus de ceux qui sont simplement inscrits pour y étudier, le Pélican
offre des cours de rattrapage. Ces cours s’adressent surtout à des
jeunes qui ne peuvent pas payer les frais scolaires dans les écoles
de l’État ou bien qui ont fait une ou deux années blanches et
n’ont plus le droit de continuer l’école. Au Pélican, ils peuvent
s’inscrire à un prix social.
Le
Pélican se veut plus qu’un lieu d’étude. Il se veut un lieu
de rencontre : rencontre entre jeunes des différentes religions de
la ville, en dehors de leurs structures paroissiales, temples ou mosquées
; rencontre aussi entre les Missionnaires d’Afrique et la jeunesse de Ouagadougou
; rencontre entre les jeunes et Dieu. Il se veut aussi un lieu de soutien
pour ces jeunes qui se trouvent souvent seuls et sans un adulte vers qui se
tourner pour chercher conseil ou secours.
Michel avait déjà échoué deux fois à son
BEPC. Son grand frère, qui payait sa scolarité, l’a abandonné
comme inutile. Déçu, désespéré, il s’inscrit
au Pélican. Le directeur l’encourage, l’aide à voir comment
améliorer sa méthode d’étude et il passe dans sa famille
pour encourager ses parents. A la fin de l’année, Michel obtient son
BEPC et s’inscrit au lycée technique où, pendant les deux ans
où il prépare le BEP, il est parmi les trois premiers de sa
classe.
De plus, voyant comment un prêtre peut s’intéresser à
lui, il s’engage dans la CCB (Communauté Chrétienne de Base)
de son quartier et devient président de la jeunesse chrétienne.
D’un jeune homme qui avait perdu toute confiance et le respect de soi, il
est devenu un jeune homme intégré dans la société
et dans l’Église. Il a retrouvé la vie.
Parmi
les élèves qui fréquentent le Pélican, on note
232 catholiques, 191 musulmans, 53 protestants et 10 qui se disent «
autres ». Ces élèves sont tous inscrits dans les nombreux
lycées qui entourent le Pélican. Le service que nous offrons
à ces jeunes est aussi pour nous une voie de contact avec eux et un
moyen de connaître leur monde. Il y a aussi plusieurs étudiants
de l’université qui utilisent la bibliothèque et les tables
d’étude.
Il serait difficile, sans en parler avec le P. Édouard Duclos, de compter
combien de jeunes ont étudié dans l’enceinte du Pélican
: on peut certainement en dénombrer plusieurs milliers. Pour beaucoup
d’entre eux, c’est le seul moment dans leur vie où ils ont l’occasion
d’être en contact avec l’Église. Plusieurs gardent des souvenirs
très favorables de leur temps passé ici et c’est ici aussi qu’un
bon nombre ont rencontré le Christ pour la première fois. C’est
une mission de proximité et de rencontre. C’est une mission auprès
des pauvres. Une mission qui donne de l’espoir à une jeunesse fragile.
Terry Madden
M.Afr.
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