"De nombreux chrétiens, déjà
à l'origine de l'Eglise, ont témoigné de leur foi par
l'effusion de leur sang. Les premiers martyrs seront suivis d'autres dans
le cours des siècles jusqu'à nos jours. Comment ne pas reconnaître
que, à notre époque également, en différentes
parties du monde, professer la foi chrétienne requiert l'héroïsme
des martyrs ? Comment ne pas dire ensuite que partout, même là
où ne sévit pas la persécution, vivre l'Evangile avec
cohérence comporte un prix élevé ? " (Pape Benoît
XVI, Angélus 26 décembre 2005).
Lorsqu'un jeune séminariste se présentait à Mgr. Lavigerie comme volontaire pour être missionnaire, avec en main une lettre de recommandation de son évêque, le fondateur des Missionnaires d'Afrique lut cette lettre et ajouta de sa main trois mots en latin : "Visum pro martyrio" visa pour le martyre. "Êtes vous d'accord ?" lui demanda-t-il. Et le jeune homme répondit : "Monseigneur, c'est pour cela que je suis venu." Cent cinquante ans après, ce court dialogue est d'actualité.
l'Evangile de Luc écrit
en arabe, trouvé sur le cadavre du Père Richard tué en
1881...
...dans notre
chapelle à Rome
En 2005, 26 missionnaires laïcs, religieuses prêtres ou évêques ont donné leur vie pour le Royaume ; cela représente le double de 2004. En Colombie 4 prêtres et une religieuse ont été assassinés à cause de leur engagement sur le front de la réconciliation et de la justice sociale au nom de l'Evangile. Au Mexique, ce sont deux prêtres qui ont été tués, au Brésil, une religieuse et deux prêtres, en Jamaïque, deux missionnaires… L'Afrique a vu couler le sang d'un évêque, de 6 prêtres et 1 laïc. Ils ont été trouvés assassinés chez eux, probablement par des malfaiteurs en recherche de gains faciles ou ont été éliminés délibérément avec une férocité sanguinaire, au Kenya, en République Démocratique du Congo, au Congo-Brazzaville et au Nigeria. Parmi eux se détache la figure du prêtre congolais l'Abbé François Djikulo, assassiné sauvagement avec le laïc qui l'accompagnait dans la mission de paix, par le terrible chef de guerre Kyungu-Kyungu, connu sous le nom de Gédéon, auprès de qui ils s'étaient rendus spontanément pour les convaincre de déposer les armes et de mettre ainsi un terme à la terreur à laquelle sont soumises les populations locale.
En Asie 3 prêtres ont été tués en Inde et 1 en Indonésie. L'abbé Ignace Bara a été assassiné alors qu'il cherchait à empêcher un affrontement imminent entre un groupe tribal et un groupe fondamentaliste hindou, dans une région en proie à des contestations de nature ethnique.
L'Europe n'est pas en reste : à Bruxelles, un prêtre qui travaillait dans l'accueil des immigrés et de tous ceux qui frappaient à sa porte a été assassiné, et de même en Russie, un prêtre qui reconstruisait la communauté paroissiale.
On ne peut oublier la longue liste des "soldats inconnus de la foi" dans toutes les parties du monde, dont on n'aura probablement jamais de nouvelles.
Ainsi le Martyrologe s'allonge, deux mille ans après la passion de
Pierre à Rome. "Visum pro martyrio - Visa pour le Martyre !"
D'après l'Agence Fides
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