De
père sénégalais et de mère nigérienne,
Ismaël Lô est né au Niger en 1956. Quand la famille
rentre au Sénégal, il grandit à Rufisque près
de Dakar. Son frère aîné écoute beaucoup
de musique soul américaine, mais Ismaël est plutôt
sensible aux mélodies mandingues, ethnie la plus répandue
en Afrique de l’Ouest. Dans la famille Lô, il n’est pas question
de faire de la musique un métier. Ismaël passe tout
de même beaucoup de temps à fabriquer des guitares
et à en jouer avec ses cousins. Dans le même temps,
il apprend l’harmonica.
Son père meurt en 1970, et Ismaël Lô passe deux
ans à l’Institut des arts de Dakar où il se perfectionne
en peinture artistique. Avec son frère aîné
Pape Lô, il fonde son premier groupe, Ngalam. En 1979, Ismaël
prend la route pour jouer sa musique et bientôt il rejoint
le groupe Super Diamono, comme guitariste et choriste. Avec ce groupe,
il enregistre une multitude de tubes qui remportent un énorme
succès en Afrique de l’Ouest.
En 1984, Ismaël
reprend sa liberté et s’installe à Paris.
En quatre ans, il va enregistrer cinq albums et connaître
le succès. Sa musique est originale, plus folk, plus soul
que la variété courante, et ses textes parfois politiques
le font apprécier dans certains quartiers de la capitale
sénégalaise.
En
1990, sa carrière prend un nouvel élan. Il signe chez
Barclay et sort, en 1991, un 6e album solo, « Ismaël
Lô » avec le titre Tajabone qui sera repris, en 1999,
dans la bande originale du film « Tout sur ma mère
» de Pedro Almodóvar. Les thèmes de ses chansons,
le racisme, l’avenir de l’Afrique, la paix, font qu’Ismaël
Lô est vu comme le Bob Dylan Africain. L’artiste déclare
lui-même : « Quand je suis au Mali, je me sens Malien,
au Niger, pareil, et partout où je vais en Afrique. En même
temps, on ne peut pas dissocier le peuple. L’Afrique c’est la même
population. On se sent à l’aise et j’ai la chance de pouvoir
chanter en bambara, lingala, peulh, wolof».
En octobre 1992, Radio France Internationale lui décerne
le trophée RFI Sacem à l’occasion du concours Découvertes.
En 1994, il sort l’album “Iso”, son surnom au Sénégal,
avec douze magnifiques chansons comme “La Femme Sans Haine”. Puis
c’est “Jammu Africa”, en 1996, une compilation de quelques chansons
remixées, plus un superbe duo avec Marianne Faithfull. Il
collaborera avec la chanteuse Jane Birkin à l’Olympia, et
sera en duo sur l’album du suisse Stephan Eicher.
La France l’honore en le faisant Chevalier de l’Ordre Français
des Arts et des Lettres, et en 2002 il devient Chevalier de la Légion
d’Honneur.
Ismaël Lô rend hommage à son pays dans son dernier
album intitulé “ Sénégal “. Il y évoque
les thèmes qui lui tiennent à cœur : les mariages
arrangés (“Taar Dusey”), la politique (“Manko”) mais aussi
un hommage aux victimes du naufrage dramatique d’un ferry reliant
Dakar à la Casamance (“Le Joola”).
Avec cet album, sorti en octobre 2006, Ismaël Lô revient
sur la scène internationale après 5 ans d’absence.
Le 14 novembre suivant, il se produit sur la scène de l’Olympia
à Paris. Il donne par ailleurs des concerts régulièrement
en France. Ismaël Lo est devenu une figure incontournable de
la chanson sénégalaise, à l’image de son compatriote
Youssou N’dour.
Voix d’Afrique
d’après des sources diverses