"De Nazareth, que peut-il sortir de bon ?" (Jn 1,46) : la réaction de Nathanaël se retrouve spontanément dans notre société. "C'est une femme ! …" "Ah, les hommes… !" , "C'est un noir ! qu'est-ce qu'il vient faire chez nous ?", "C'est un blanc, un exploiteur !" , "Nous ne sommes pas de la même religion !". Chacun possède une collection impressionnante d'étiquettes ; c'est important si on veut mettre de l'ordre, que chaque chose … et chaque personne reste à sa place.

Et si l'Evangile mettait un ordre différent ? Le Christ n'aime pas les étiquettes, l'Evangile en donne de nombreux exemples. " C'est un Samaritain ! … c'est un publicain qui affame les pauvres ! … ce n'est qu'une femme !" Le Christ répond : " Venez à moi…" Il sait très bien que son Père, notre Dieu, ne met pas d'étiquette, car il nous a tous créés à son image. C'est la révélation fondamentale des premiers chapitres de la Genèse ; c'est la Bonne Nouvelle.

Et c'est la vocation missionnaire. Les missionnaires de la première caravane en Afrique Equatoriale partaient à la rencontre d'hommes différents ; avant eux, François Xavier avait été appelé à passer la mer pour aller à la rencontre de Chinois, d'Indiens, de Japonais ; car dès les débuts, Pierre avait été appelé à rencontrer Corneille (Ac 10,34…), Paul avait été appelé à passer la mer pour rencontrer le Macédonien (Ac 16,:6 ss). Aujourd'hui encore les missionnaires sont appelés à vivre avec des musulmans, des animistes, à apprendre leurs langues, à partager leur vie pour y découvrir l'image de Dieu, toujours nouvelle.

Chez nous aussi, chaque jour, la tentation de coller des étiquettes nous guette. Nous cherchons ensemble la Paix, dans notre pays, dans notre monde. L'Evangile missionnaire nous donne la seule solution : non aux étiquettes ! oui à la rencontre, à la découverte de l'autre, oui au pain partagé, donné et reçu. C'est là que le cœur s'ouvre enfin pour redécouvrir au plus intime de nous-mêmes, l'image du Dieu d'Amour.

Gérard Guirauden
Missionnaire d'Afrique,

Ste Foy-lès-Lyon :
50 ans de présence

C’est le 16 avril 1956 que les Pères Blancs se sont installés 7 rue du Planit à Ste Foy. Ils venaient de Villeurbanne, à l’autre extrémité de l’agglomération lyonnaise, où ils étaient arrivés en 1937, accueillis par le diocèse de Grenoble. Le nouveau tracé des limites départementales puis ecclésiastiques en faisait des Lyonnais de plein droit.
Ce cinquantième anniversaire coïncidait cette année avec le jour de Pâques. Il méritait d’être solennisé en communauté. Ce qui fut fait en regroupant, lors de la visite de Raphaël Deillon, assistant général, et de Bernard Laur, assistant provincial, le 19 avril, l’ensemble des confrères de la région de Lyon.

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