Un conte camerounais
Dans un pays lointain, Dieu choisit quelques amis intimes qui peuvent se rendre chez Lui autant qu’ils le souhaitent, sans même prévenir. Dieu est toujours disponible, toujours heureux de les accueillir. Une condition cependant, Dieu se donne à entendre sans jamais se donner à voir.
Un jour, un de ces privilégiés dit à Dieu : « Mon ami, je viens tout le temps chez toi et toi, tu n’as jamais mis les pieds chez moi. Je voudrais que tu viennes voir où j’habite. » Volontiers, Dieu lui donne rendez-vous pour le samedi suivant à 16 heures.
L’homme, lassé de n’entendre que la voix de Dieu, rit de satisfaction d’avoir obtenu de voir enfin face à face cet ami qui cache son visage.
Notre hôte fait le grand ménage, range la maison, met son costume du dimanche et attend Dieu au jour prévu. Il est prêt à l’heure précise, tout ému, tout joyeux, lorsqu’on frappe à la porte.
Il se précipite et trouve un vieillard exténué d’avoir parcouru un long chemin.
« Que viens-tu faire ici ? » « C’est que j’ai beaucoup marché pour vous rencontrer » répond le visiteur. « Pas maintenant ! j’attends un étranger important ! » rétorque l’ami de Dieu. Le vieillard s’en va.
Il est 16 h 10 lorsqu’un enfant déguenillé et sale frappe à la porte et demande à rencontrer le père de la maison. « Va-t-en ! » hurle l’homme. « Je n’ai pas le temps, j’attends un étranger important ! » L’enfant s’en retourne en sanglotant.
A peine l’homme a-t-il fermé la porte, que l’on frappe à nouveau. Cette fois, je sais que c’est Lui ! »
A sa grande surprise, il se trouve face à face avec un handicapé qui dit maladroitement « Monsieur, Monsieur, je dois à tout prix vous rencontrer ! » « Tu oses me déranger sans prévenir ? file immédiate-ment ! » dit l’homme.
Le handicapé ne comprend pas, il fixe l’homme jusqu’à la fermeture de la porte puis reprend la route.Jusque tard dans la nuit, l’homme attend. Pas même une mouche ne vient perturber sa colère qui monte, qui monte.
Dès le matin, il se rend chez Dieu pour le blâmer. « Comment as-tu pu me faire attendre jusqu’à l’aube sans venir ? Combien je suis déçu d’une telle amitié !!
Dieu lui répond alors : « Je suis venu à trois reprises et tu m’as renvoyé chaque fois. »
![]() |
![]() |
![]() |