Voix d'Afrique N°81.....

VOCATIONS ... TEMOIGNAGES!
Des jeunes posent parfois la question : “Comment devient-on Missionnaire d’Afrique ?”
Si la réponse est simple quand il s’agit des étapes de la formation, elle est beaucoup plus compliquée lorsqu’on veut parler de la maturation lente de la vocation.
Voici deux témoignages de jeunes encore en formation. Ils nous expliquent tout simplement ce qu’a été leur parcours.

Albert F. CHILUFYA
Zambien

Je m’appelle Albert Chilufya et je viens de la Zambie. Je suis le cinquième enfant dans une famille de huit : cinq garçons et trois filles. Mes parents sont encore vivants et ils habitent au village, ainsi que tous mes frères et sœurs. Je suis né le 8 août 1980, dans un village appelé Chipete, situé au nord du pays, à la frontière avec le R.D du Congo. Ma paroisse s’appelle Chembe dans le diocèse de Mansa.

Dans ma famille, personne n’est salarié, pas même mes parents. On vit de l’agriculture, qui est l’activité principale dans notre région et notre province.

J’ai fait mes études primaires au village, à Chipete, de 1989 jusqu’en 1995. Après mes études primaires, en 1995, j’étais parmi les cinq garçons admis à l’examen d’entrée au petit séminaire diocésain, ce qui était mon grand désir depuis mon enfance, c’est-à-dire, aller étudier au petit sémi-naire en vue d’être prêtre, si telle était la volonté de Dieu pour moi. C’est ainsi qu’en 1996, je suis allé au petit séminaire de Bahati Minor Seminary. J’y suis resté cinq ans, jusqu’en 2000. A la fin de mes études au petit séminaire, il y avait toujours en moi ce grand désir de suivre et de servir le Christ et mes frères et sœurs comme prêtre. Cependant, à ce moment-là, je ne voyais pas clairement quelle congrégation ou société religieuse je devrais re-joindre pour bien répondre à mon désir profond de suivre et servir le Christ.

J‘étais encore en train de réfléchir à ce sujet, et voici qu’un candidat missionnaire d’Afrique, Emmanuel Mambwe, vient au séminaire où j’étais pour visiter son petit frère qui était mon camarade de classe. Ayant appris qui était ce jeune homme, aussitôt je me suis approché de lui pour qu’il puisse me renseigner sur les Missionnaires d’Afrique. Je lui ai posé toutes les questions que j’avais au sujet des Missionnaires d’Afrique, Société dont je n’avais jamais entendu parler durant tout le temps du petit séminaire, et même avant. Il a bien répondu à toutes mes questions et j’ai été bien informé sur leur charisme, leur style de vie et leur mission.

Ainsi renseigné sur la vocation missionnaire, il m’a fallu alors discerner et choisir quelle direction prendre : rester chez les Prêtres diocésains ou aller chez les Missionnaires d’Afrique. A la fin, j’ai opté pour les Missionnaires d’Afrique justement à cause de leur charisme et manière de vivre. Cela me semblait être la meilleure réponse à mon désir profond de servir et d’aimer le Christ et mes frères et sœurs en étant “ tout à tous “ ; c’est-à-dire, témoigner de l’amour gratuit et inconditionnel du Christ au monde africain, sans frontières culturelles ni géographiques ni raciales. En outre, la vie communautaire des Mission-naires d’Afrique dont Emmanuel Mambwe m’avait parlé m’a beaucoup plu et intéressé, et je désirais la vivre désormais. Donc, avec ce désir de devenir, servir et vivre comme les Missionnaires d’Afrique, j’ai commencé mon cheminement et la formation avec enthousiasme.

D’abord, j’ai été envoyé pour la première étape de formation, celle de la philosophie, en Ouganda, à Jinja, pendant trois ans. J’ai bien aimé cette formation et j’en ai bien profité. A travers la vie d’équipe, la vie communautaire, l’apostolat et toutes les autres occupations, ce premier cycle m’a aidé à m’initier à la vie missionnaire. A la fin de ce temps, j’avais toujours le même désir de continuer ma formation missionnaire. J’ai fait ma lettre d’intention, on m’a accepté et on m’a envoyé au Burkina Faso pour faire le noviciat (l’année spirituelle). Le noviciat fut une expérience très enrichissante pour moi. C’était le moment précieux pour être à l’écart avec le Christ, pour pouvoir m’inspirer de ses sentiments, de son comportement et de toute sa personne. A la fin de cette expérience personnelle du Christ, j’ai refait ma demande pour continuer ma formation à la troisième étape. C’est le stage apostolique de deux ans.

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J’ai été accepté et c’est ainsi que, en ce moment, je suis en République Démocratique du Congo, dans la communauté de Aru, où je suis en train de m’enraciner dans la culture et le milieu de mon stage.
Je compte sur vos prières. Soyez- en remerciés.


Clément WIE TUUREH
Ghanéen

Je m’appelle Clément Wie Tuureh. J’ai vingt neuf ans et je viens du nord du Ghana. Je suis le cinquième enfant d’une grande famille où il y a trois épouses et dix enfants (sept garçons et trois filles). De ma mère (la première femme), nous sommes cinq, tous garçons et je suis le quatrième. De la deuxième femme, il y a aussi cinq enfants (3 filles et deux garçons). La troisième n’a pas eu d’enfants. Quatrième enfant de ma mère, je suis le cinquième des dix en-fants de la famille. Mon père a 63 ans et ma mère, 60.

Avant mon entrée chez les Pères Blancs, j’ai enseigné pendant deux ans. En effet, c’est par l’animateur vocationnel du Ghana, présentement provincial du Ghana-Nigéria, que j’ai, pour la première fois, entendu parler de la Société des Missionnaires d’Afrique. C’était en 1998 et j’étais sur le point de terminer mes études au Collège. Après mon diplôme, je voulais entrer au séminaire aussitôt, mais il fallait que j’enseigne pendant au moins deux ans selon les règles de l’éducation nationale au Ghana. J‘ai donc enseigné de septembre 2000 jusqu’à septembre 2002, quand je suis allé à Ejisu (Ghana) pour la première étape de formation (la philosophie). J’ai étudié trois ans à Ejisu, puis, après avoir reçu mon diplôme de philosophie, j’ai été envoyé à Kasama, en Zambie, pour l’année spirituelle (noviciat).

A la fin du noviciat, j’ai demandé de faire, si possible, mon stage dans un milieu francophone afin de pouvoir apprendre le français à travers la pastorale. Et voilà ! Je suis à Laybo (Ituri), en République Démocratique du Congo, dans le diocèse de Mahagi avec mes trois confrères, un Allemand, un Espagnol et un Français. Laybo est un joli village très accueillant et je me sens bien à l’aise, au moins pour le moment.

Pour mes motivations, il faut dire que mon désir d’être prêtre n’est pas né auprès des Pères Blancs. En effet, j’ai développé le désir d’être prêtre ou religieux dès l’âge de dix ans, quand j’étais encore à l’école primaire. A l’époque, ma motivation d’être prêtre était de porter l’habit (la soutane) et surtout de pouvoir être comme les prêtres de ma paroisse quand ils sont habillés pour la messe. Plus tard, la motivation a évolué : avoir un endroit serein où je pourrais prier toujours sans interruption. C‘était la période où j’étais très “charismatique“. En effet, mes raisons d’être prêtre et surtout missionnaire se sont améliorées au fil des années. Aujourd’hui, ce qui me pousse, ce n’est plus le vêtement du prêtre, mais le désir de partager ma foi et mes expériences chrétiennes avec les uns et les autres, quelle que soit leur origine ou leur race, et quel que soit l’endroit où je me trouve dans le monde. Bien sûr l’esprit de prière est toujours la première motivation.
Aujourd’hui encore, je suis toujours en train de chercher le chemin qui va me faire être au service de Dieu et des hommes toute ma vie.

Je dois ajouter que, depuis le temps où je suis venu chez les Pères Blancs, ce qui m’intéresse c’est la vie simple, la vie en communauté, la vie internationale et interculturelle. J’ai déjà gagné beaucoup de bonnes expériences dans la Société grâce à ces trois choses. J’aimerais dire avec plaisir que chaque fois que je rencontre quelqu’un d’un autre pays, il y a toujours quelque chose à apprendre. Enfin, je témoigne que la vie missionnaire est toujours enrichissante, il y a toujours des choses à apprendre et des choses à partager. C‘est cela qui est important pour moi. Pour le moment, je suis en train d’apprendre le lingala et un peu de français, ici, à Laybo.

Que le Seigneur soit toujours avec nous.
 
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