Voix d'Afrique N° 58
Totteridge

Visite À totteridge :

St' Edward's College 3rd Phase

Entrée de St Edward's college



46 Totteridge Common, London N20 8ND, England
Tel : Rector : (**44) 20-8959-2553
: College : (**44) 20-8959-4477

E-Mail : recstedwards@aol.com (Rector)
stedwardscollege@aol.com (Students)

 

Communauté internationale : c'est un caractère essentiel de la vie des missionnaires d'Afrique. Les étudiants en théologie sont répartis entre trois foyers-séminaires : Nairobi (Kenya), Toulouse (voir Voix d'Afrique n° 56, septembre 2002) et Totteridge, dans la banlieue de Londres. Dans chaque foyer se côtoient les étudiants de toutes origines et de toutes langues et cultures pour former des communautés missionnaires. C'est dans ce dernier que nous avons passé quelques jours pour présenter ce reportage.

Le voyage , les retrouvailles

Gare du Nord à Paris : à gauche sur le quai, un escalator me fait monter ailleurs, au dessus des hommes et femmes qui courent en bas en se croisant : je n'appartiens plus à cette foule. Lentement, en quelques secondes, en haut, c'est déjà comme un autre monde : les passagers en attente parlent anglais, lisent des journaux ou revues en anglais. Le haut-parleur parle anglais, les tickets de métro de Londres sont en vente : y serais-je arrivé ? Passeport, contrôle des bagages, échange d'euros contre des livres sterling, toutes ces formalités dépaysent. Les passagers prennent place et sans retard le train démarre doucement ; il sort rapidement de la banlieue parisienne, traverse les champs à toute allure et puis, après Lille, s'enfonce dans le noir : nous sommes, paraît-il, sous la Manche. A ma sortie c'est l'Angleterre, le ciel gris, les maisons d'un ocre sale au milieu des jardins et de mille bosquets. " Waterloo station " : décidément les Anglais savent recevoir en rappelant aux étrangers l'histoire passée ! La gare est moderne, tapis roulants et escalators sous une immense voûte de verre et d'acier. Matthias et Léonard, étudiants Malawites, m'attendent : les retrouvailles sont chaleureuses : ce sont de très vieilles connaissances, et je n'arrive pas à m'habituer à voir mes anciens amis d'Afrique dans le milieu de la capitale britannique.

A St.Edward's College

St.Edward's college est presque en dehors de la ville : la construction est récente, propre et moderne, au milieu des pelouses, des allées fleuries et des arbres vénérables. Ils sont une trentaine d'étudiants, venus de tous les continents, avec quatre formateurs, eux aussi venus d'ailleurs. C'est l'anglais qui est langue commune, mais aussi le français : c'est une communauté internationale.

Une communauté internationale

Ce n'est pas une abstraction : mais une explication s'impose. La logique voudrait que les étudiants soient groupés par langue et nationalité dans les séminaires. Mais il s'agit d'une logique différente : dès le début de l'aventure missionnaire, il y a près de cent cinquante ans, Lavigerie a envoyé ses missionnaires venus de France, Belgique, Hollande, Allemagne, Italie, Grande Bretagne et Canada, dans ce qui était autrefois les colonies britanniques ou françaises. Ainsi, la communauté missionnaire était, dès l'origine, témoin de l'universalité du message chrétien. L'évangile n'est pas lié à un pays ou une langue unique ; il ne dépend d'aucune autorité politique. Depuis, les missionnaires restent attachés à cette tradition ; c'est un aspect du charisme des "missionnaires d'Afrique", autrefois connus sous le nom de Pères Blancs. Les étudiants font cette expérience de la catholicité dès leurs années de formation. Au cours du 1er cycle et de l'année spirituelle, ils forment des communautés pour le Royaume, venus de nombreuses nationalités.

Ma famille, ma maison, c'est l'Afrique

Le missionnaire d'Afrique part de chez lui ; désormais sa famille sera toute l'Afrique ; sa maison, sa famille sera celle qui l'accueillera ; il apprend à leur parler et à les comprendre, partage leurs valeurs comme leur nourriture et leur gîte. Aussi, les études du troisième cycle sont-elles organisées non pas d'après l'origine des étudiants mais d'après les besoins de l'Afrique. Trois séminaires de théologie regroupent les aspirants missionnaires : Nairobi, au Kénya, Toulouse et Totteridge, en Grande Bretagne. Qu'il soit malien ou belge, tanzanien ou brésilien, ougandais ou français, il sera envoyé dans un de ces séminaires, sans tenir compte de ses origines.

Que ce soit à Toulouse ou à Nairobi ou à Totteridge, c'est le même esprit international qui est vécu concrètement. A la suite des précédents reportages à Toulouse, nous proposons le témoignage d'un étudiant de Totteridge.



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