Voix d'Afrique N°87.

Afrique du Nord

 

RESTAURATION
DE NOTRE DAME D’AFRIQUE



Notre-Dame d’Afrique est un élément constitutif du paysage d’Alger. Elle est l’un des repères symboliques de l’identité visuelle de la ville. A son approche, elle se révèle comme un monument d’un grand intérêt architectural, dans un site d’une qualité exceptionnelle, dont il faut préserver l’intégrité esthétique.

Mais cet édifice est menacé : le bâtiment, construit il y a près de 150 ans, se dégrade et le séisme de 2003 a laissé des traces. La restauration devient nécessaire et urgente. L’état général de la construction se résume en deux traits contradictoires : l’édifice est une bonne et solide construction, mais les parties hautes de l’édifice sont dans un équilibre précaire alarmant. Ceci résulte des divers séismes, et aussi de la présence d’armatures en métal corrodé au cœur des structures.

Paradoxalement, si les 5 coupoles sont encore debout, c’est grâce à leurs armatures métalliques, mais si elles menacent ruine, c’est à cause de la corrosion de ces mêmes armatures métalliques. Il faut donc les remplacer par d’autres, réalisées dans un matériau qui ne rouille pas, et les dimensionner pour résister aux secousses sismiques.

Le projet a été lancé à l’initiative de Mgr Teissier, archevêque d’Alger et président de l’Association Diocésaine d’Algérie qui a la charge de la basilique.

La préservation d’un tel édifice dépasse de beaucoup le seul intérêt de l’Association Diocésaine. La basilique, qui fait partie du “ bien commun “ des diverses communautés, mérite d’être conservée au sein de l’héritage culturel du pays, voire au sein du patrimoine de l’humanité si l’on se réfère à la notoriété internationale de la basilique.

 

Quelques mots d’histoire

Située sur la commune de Bologhine, au sommet d’un promontoire dominant la Méditerranée, la basilique Notre Dame d’Afrique est édifiée au milieu du XIX° siècle. Le gros œuvre est achevé en 1866 et l’édifice est terminé et consacré en 1872. La basilique est construite sur un plan en croix latine. Elle est marquée par un style éclectique, inspiré par des références romanes, byzantines et mozarabes. Le décor intérieur fait une large place aux ex-voto déposés depuis 150 ans par Chrétiens et Musulmans. Aujourd’hui, la basilique est fréquentée quotidiennement par 300 personnes environ (plus de 100 000 visiteurs chaque année).

Une coopération
exemplaire

La restauration de Notre Dame d’Afrique met en œuvre un “ partenariat d’exception “ entre de très nombreux acteurs, tous également mobilisés par le projet. Entre eux, il y a coopération des volontés et des cœurs, qui se traduit tout autant par une harmonieuse répartition des tâches que par un partage des responsabilités financières. Ainsi la wilaya d’Alger assume la maîtrise d’ouvrage des travaux que lui confie l’Association Diocésaine d’Algérie, en charge de la basilique. Plusieurs ministères du Gouvernement algérien, comme l’État français et les collectivités de Provence - Région, Département et ville de Marseille - , ainsi que l’Union Européenne, soutiennent le projet. Des agents économiques s’associent aussi à la puissance publique pour sauvegarder cet élément prestigieux du patrimoine algérien.

Des donateurs privés ou institutionnels apportent un financement de mécénat, sans lequel le projet ne pourrait aboutir. C’est donc un vaste projet de coopération qui se met en place. Tous, par leur engagement, témoignent du sens profond donné à la restauration de la basilique. Bien plus que la restauration d’un lieu de culte, bien plus encore que la restauration d’un élément patrimonial de grande valeur, c’est le symbole de la coopération entre l’Algérie et la France, comme de la coopération entre les côtés Nord et Sud de la Méditerranée, qui est en jeu. Et plus profondément encore, se noue ici la volonté de “ vivre ensemble “ entre des populations et des sociétés qui peuvent se retrouver, au-delà des différences culturelles, de civilisation et de religion.

Le projet

Les études d’avant-projet ont été conduites dès 2004 et 2005 ; les études de projet, réalisées en 2006, ont permis à la wilaya de lancer un appel d’offres international, destiné à choisir l’entreprise la mieux adaptée au chantier et à ses spécificités. L’ouverture du chantier est fixée au printemps 2007. La durée
des travaux est prévue pour trois ans ; celle de la première tranche, d’une année. Le coût total du programme est de 5 270 000     HT.

Le chantier-école

Le cahier des charges du projet de restauration de la basilique Notre-Dame d’Afrique prévoit que l’entreprise chargée des travaux associera un chantier-école au chantier de la restauration proprement dit.
Le chantier-école est destiné à former des personnels spécialisés dans la restauration du patrimoine bâti ancien. Une fois le chantier achevé, les personnels ainsi formés seront disponibles pour d’autres chantiers de restauration du patrimoine en Algérie.

Ces personnels seront formés par la voie de l’alternance. La formation théorique sera délivrée par des moniteurs appartenant à un organisme de formation professionnelle reconnu pour sa compétence. La formation pratique sera dispensée par la participation des stagiaires au chantier de restauration sous l’encadrement de tuteurs appartenant à l’entreprise chargée des travaux.

Jeunes du chantier-écoleChaque année, une quinzaine de stagiaires suivra cette formation. L’organisme de formation professionnelle retenu est l’Association des Compagnons du Devoir (délégation régionale de Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Marseille) ; elle travaillera en liaison avec une structure algérienne de formation professionnelle.

Cette formation s’adresse à des jeunes ou à des professionnels, ayant une expérience dans le secteur du bâtiment ou du génie civil. Ils devront en effet pouvoir rapidement être employés sur le chantier dans des tâches valorisantes. La formation portera principalement sur la taille de la pierre.et sur la maçonnerie sous tous ses aspects, avec une place privilégiée faite à la restauration du patrimoine. La qualification professionnelle ainsi acquise dans ces domaines devrait être reconnue par un diplôme algérien de la formation professionnelle, afin qu’à l’issue du chantier ces stagiaires puissent se présenter sur le marché du travail avec toutes les chances de succès à l’embauche.

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On peut aider à cette œuvre de la basilique : chèques à l’ordre de : SMA Pères Blancs
les envoyer à : Économat des Pères Blancs - 5, rue Roger Verlomme 75 003 Paris
avec la mention : Pour Notre Dame d’Afrique à Alger
Si vous souhaitez un reçu fiscal, il faut le demander, ce n’est pas automatique.
Merci d’avance

Bernard Lefèvre
M. Afr.


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