Notre-Dame d'Afrique

RESTAURATION
DE NOTRE DAME D'AFRIQUE

fiche n° 5 - Constatations initiales


Depuis quelques années, mais d'une façon encore plus pressante depuis le séisme du 21 mai 2003, il est devenu évident que la sécurité du public qui circule au pied des façades de l'édifice, n'est plus assurée.


En effet, des désordres structurels importants affectent les superstructures de la basilique, notamment les tourelles d'escalier qui dominent le porche de la basilique, ainsi que la voûte sommitale du campanile qui est dans un état de dislocation avancé.

En outre, la dégradation visuelle de l'édifice, progressive depuis plusieurs décennies, révèle aujourd'hui des altérations superficielles avancées qu'il importe de traiter pour conserver la pérennité de l'édifice.

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fiche n° 6 - Déroulement des études

1 . UNE ETUDE PRELIMINAIRE
Cette étude préliminaire a été réalisée par l'architecte au cours de l'année 2003. Les reconnaissances de l'édifice ont eu lieu :

- les 26 et 27 Avril 2003, pour un premier examen
- les 28 et 29 Juin 2003, pour un second examen

Entre ces deux dates, est passé le dramatique tremblement de terre du 21 Mai 2003. Les conséquences de ce séisme, même si elles sont visuellement mineures ont aggravé les désordres d'une construction déjà endommagée par les ans et d'anciens tremblements de terre.
Cette étude préliminaire a été finalisée en Décembre 2003.

2 . LES ETUDES D'AVANT PROJET
Les études d'avant-projet ont été réalisées entre Avril et Octobre 2004 par :.

- Xavier DAVID, Architecte, Historien d'art, coordonnateur des études
Société d'Architecture Xavier DAVID Etienne GRAVA Gildas LE DU
39 cours Gouffé - 13006 Marseille

- Jacques PORTELATINE, Ingénieur spécialiste en structures parasismiques
Société SICA
152 Avenue Jules Cantini - 13008 Marseille

- Alain REVEL, Ingénieur spécialiste en pathologie des matériaux
CEBTP
33 rue de Berlin - 13127 Vitrolles

- Frank RIVIERE, Ingénieur spécialiste en auscultation des structures
CEBTP
11 rue Louis Rosier - 63000 Clermont Ferrand

3 . LES ETUDES DE PROJET
Les études de projet ont été finalisées en Septembre 2006 par :

- Xavier DAVID, Architecte, Historien d'art, coordonnateur des études
Société d'Architecture Xavier DAVID Etienne GRAVA Gildas LE DU
39 cours Gouffé - 13006 Marseille

- Jacques PORTELATINE, Ingénieur spécialiste en structures parasismiques
Société SICA
152 Avenue Jules Cantini - 13008 Marseille

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fiche n° 7 - Organisation mise en place


La restauration de Notre Dame d'Afrique s'appuie sur un partenariat exceptionnel dont la mise en œuvre demande des dispositions de coopération très particulières, construites sur un très grand nombre de conventions précisant les relations entre les acteurs du projet.

Le maître d'ouvrage de la restauration est l'association diocésaine d'Algérie (ADA), association de droit algérien, propriétaire de l'édifice. La maîtrise d'ouvrage est déléguée par l'ADA, à la Wilaya d'Alger, collectivité publique territoriale. L'ADA, maître d'ouvrage, et la Wilaya, maître d'ouvrage délégué, sont liés par une convention de délégation de maîtrise d'ouvrage.

Pour l'exercice de sa responsabilité de maître d'ouvrage, l'ADA confie une mission d'assistance à maîtrise d'ouvrage à l'association pour la restauration de la basilique Notre Dame d'Afrique, ARENDA. Cette association de droit français, constituée à Marseille, a pour objet social de mettre en œuvre tous moyens permettant la restauration de la basilique. Ces deux associations sont liées par une convention d'assistance à maîtrise d'ouvrage.

Le financement est garanti par l'Association Diocésaine et assuré par diverses sources que sont la wilaya d'Alger, la Région, le Département et la ville de Marseille, l'Etat français, l'Union Européenne et des fonds propres ou des quasi fonds propres collectés par l'ADA et son assistant ARENDA, auprès d'entreprises et auprès de donateurs privés ou institutionnels.

Les trois collectivités françaises et la wilaya sont liées par une " convention de coopération décentralisée ". L'Etat français intervient en " cofinancement des collectivités ", au titre de l'appui à la coopération décentralisée, sous forme d'une subvention à chacune des collectivités...

La collecte des fonds privés, auprès des entreprises mécènes, met en œuvre de nombreuses conventions de mécénat, soit avec l'ADA, soit directement avec la Wilaya..

Parallèlement au chantier de restauration, un " chantier-école " placé sous la responsabilité pédagogique de l'association française bien connue des Compagnons du Devoir, fonctionnera à proximité immédiate de la basilique.. Le chantier-école constituera un mode d'acquisition spécifique des apprentissages par alternance. Sa mise en œuvre nécessite des conventions et protocoles entre les différents acteurs du chantier-école, notamment avec les partenaires algériens concernés par la formation professionnelle.

fiche n° 7 bis - la wilaya d'Alger : un acteur central du projet

La wilaya d'Alger joue un rôle central dans la mise en œuvre du projet.

En qualité de maître d'ouvrage délégué par l'Association Diocésaine d'Algérie, la wilaya est responsable de la bonne exécution des travaux. Elle lance l'appel d'offre pour la désignation de l'entreprise chargée des travaux. Il s'agit d'un appel d'offres international, obéissant bien sûr au Code des marchés publics algérien. L'appel d'offres respecte le cahier des charges établi selon les prescriptions données par l'architecte maître d'oeuvre, Monsieur Xavier DAVID ;

Une fois l'entreprise retenue, la wilaya conclut le marché de travaux avec l'entreprise.

Elle contrôle ensuite la bonne exécution des travaux, s'assure du respect des délais et des coûts, pour le compte de l'Association Diocésaine d'Algérie, maître de l'ouvrage. Elle contrôle les facturations et donne les ordres de paiement à l'entreprise, au nom de l'ADA. Elle assure, au terme du chantier, la réception des travaux.

Au sein de la wilaya, la maîtrise d'ouvrage déléguée est confiée par le Wali d'Alger à la Direction de l'aménagement et de la réhabilitation des quartiers (D.A.R.Q.), placée sous la responsabilité de Monsieur Abdelkader GHIDA..

La wilaya encaisse toutes les recettes affectées aux travaux par les différents bailleurs de fonds : Etat français, collectivités françaises, Union Européenne, entreprises mécènes, fonds collectés par l'ADA et par l'ARENDA.

Cette fonction en recettes, comme la fonction de paiement en dépenses, est assurée par le Trésorier de la wilaya.

Une convention de délégation de maîtrise d'ouvrage entre l'ADA et la wilaya permet à l'ensemble de ce dispositif de répondre aux nécessités du service.

La wilaya apporte par ailleurs une contribution financière directe au projet, au titre de la réparation des dommages causés par le séisme de 2003 Elle exerce en outre la fonction de maître de l'ouvrage délégué sans requérir d'honoraires auprès de l'ADA ; cette disposition équivaut à une contribution financière supplémentaire de la wilaya.


fiche n° 7 ter - les appuis au projet

La restauration de Notre-Dame d'Afrique reçoit l'appui des plus hautes autorités, notamment les autorités algériennes dont le soutien consacre le projet comme un grand projet culturel national algérien.

Lettre du Wali d'Alger à Mgr Teissier en date du 4 avril 2005
" J'ai le plaisir de vous informer que la wilaya a dégagé une enveloppe budgétaire de cinquante six millions de dinars pour le financement de la restauration de la basilique Notre-Dame d'Afrique "

Lettre du Président de la République Française à Mgr Teissier, en date du 25 septembre 2005
" Je me réjouis que d'importantes collectivités locales françaises et algériennes se soient mobilisées pour entreprendre les travaux nécessaires dans le cadre d'une opération de coopération décentralisée. Dès lors que cet engagement aura été formalisé par la signature des conventions nécessaires, les collectivités pourront présenter une demande de cofinancement.
Animé de la volonté de soutenir les initiatives concourant au rapprochement entre la France et l'Algérie, je porterai une attention particulière à la réalisation de ce projet pour les étapes qui restent à accomplir "

Procès-verbal de réunion à la wilaya en date du 14 janvier 2006
" le Ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, a donné son accord pour le financement dans le cadre de la coopération décentralisée de la restauration de la basilique et pour le financement des travaux de restauration par les collectivités françaises. (…)
Conformément au souhait de Mgr Teissier, le principe de confier à la wilaya la maîtrise d'ouvrage de l'opération a été retenu. "

Lettre de Monsieur Mohamed BEDJAOUI, Ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères à Madame Fererro-Walder, Commissaire chargée des relations extérieures de l'Union Européenne en date du 10 juin 2006

" ..(la basilique Notre-Dame d'Afrique) est une construction superbe et imposante, datant du XIX° siècle, magnifiquement perchée sur les hauteurs d'Alger dont elle domine la baie.
Centre de culte pour la communauté chrétienne, Notre-Dame d'Afrique est pour tout Algérien, sans distinction de croyance, un lieu où se rendre seul ou en famille, pour jouir de la beauté du site et de la paix ; c'est un pèlerinage fort apprécié. (…)

Pour sa part, l'Etat algérien ne pouvait être absent de cette noble tâche de restauration d'un tel prestigieux bâtiment, qu'il considère comme une partie de son patrimoine. Il y a alloué un montant appréciable et a chargé la wilaya d'Alger (…) comme maître d'ouvrage du projet.
L'occasion nous est parfois offerte de manifester un geste susceptible de contrer les courants troubles et pervers de nos temps. Il s'agit (…) d'actes chargés de tant de portée hautement symbolique.

Quel meilleur acte symbolique aujourd'hui que d'associer l'Union Européenne et l'Algérie à la restauration de la basilique, un projet qui nous réunit et nous unit. Nous en donnerons, en ces temps de repli sur soi et de confrontations des identités, le meilleur des messages de notre foi commune et indélébile en la nécessité du dialogue et de la compréhension mutuelle entre nos sociétés, nos civilisations et nos religions respectives.
C'est convaincu de la portée et de l'impact d'un tel message sur mes concitoyens et vos concitoyens des deux côtés de la rive méditerranéenne, que je m'adresse à vous (…) "


Lettre du Ministre de l'Energie et des Mines à Mgr Teissier en date du 19 juillet 2006
" J'ai le plaisir de vous informer que votre demande a retenu l'attention de Monsieur le Ministre qui a instruit les entreprises SONATRACH et SONELGAZ pour apporter une contribution à votre projet "

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fiche n° 8 - le chantier-école

Le cahier des charges du projet de restauration de la basilique Notre Dame d'Afrique prévoit que l'entreprise chargée des travaux associera un chantier-école au chantier de la restauration proprement dit.

Le chantier-école est destiné à former des personnels spécialisés dans la restauration du patrimoine bâti ancien. Une fois le chantier achevé, les personnels ainsi formés seront disponibles pour d'autres chantiers de restauration du patrimoine à ouvrir en Algérie.

Ces personnels seront formés par la voie de l'alternance. La formation théorique sera délivrée par des moniteurs appartenant à un organisme de formation professionnelle reconnu pour sa compétence. La formation pratique sera dispensée par la participation des stagiaires au chantier de restauration sous l'encadrement de tuteurs appartenant à l'entreprise chargée des travaux.

Chaque année, une quinzaine de stagiaires suivra cette formation ; ils seront répartis en deux groupes permutant régulièrement entre les deux types de formation, théorique et pratique. Au terme d'un an de formation, une autre promotion de stagiaires entrera en formation.

L'organisme de formation professionnelle retenu est l' Association des Compagnons du Devoir (délégation régionale de Provence-Alpes- Côte d'Azur, à Marseille) ; elle travaillera en liaison avec une structure algérienne de formation professionnelle.

Cette formation devrait s'adresser à des jeunes ou à des professionnels, ayant une expérience dans le secteur du bâtiment ou du génie civil. Ils devront en effet pouvoir rapidement être employés sur le chantier dans des tâches valorisantes. La formation portera principalement sur la taille de la pierre.et sur la maçonnerie sous tous ses aspects, avec une place privilégiée faite à la restauration du patrimoine.

La qualification professionnelle ainsi acquise dans ces domaines devrait être reconnue par un diplôme algérien de la formation professionnelle, afin qu'à l'issue du chantier ces stagiaires puissent se présenter sur le marché du travail avec toutes les chances de succès à l'embauche.

On ne perdra pas de vue que l'avantage du chantier-école et sa véritable finalité sont d'ajouter à la dimension patrimoniale de la restauration, une dimension sociale et humaine liée à l'emploi local et à la formation, et de laisser, après la restauration de la basilique, des professionnels algériens spécialisés dans la restauration du patrimoine.