Cest le cri du cur des deux jeunes disciples rentrant à Emmaüs. Ils désirent garder près deux cet étranger qui les a rejoints sur le chemin.
En effet, il sest intéressé à eux et les a écoutés. « Et nous qui espérions quil délivrerait Israël et voilà que tout est fini ! »
Létranger compatit, il encourage, il explique les Ecritures : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît pour entrer dans sa gloire ? » Comme tout semble clair et simple avec lui.
« Reste avec nous ! Sois notre invité ! » Il reste. Ils se mettent à table. On lui fait honneur. Lui, létranger, prend le pain, le partage et le leur donne. Leurs yeux souvrent : « Cest le Seigneur ! » Mais, déjà, il nest plus là. Pâques, cest le miracle du Christ Vivant, toujours présent au milieu des siens : « Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusquà la fin du monde. » Et il nous invite, nous simples chrétiens ou missionnaires, à être présents, à notre tour, dans la vie de nos frères.
Compatir, ne pas juger le désarroi de ceux qui souffrent : en Afrique, la pauvreté empêche beaucoup de gens davoir des soins valables. Ils sont obligés de fréquenter les « pharmacies par terre ». En prison, des hommes, des femmes sont là qui ne se résument pas à leurs actes délictueux. Les immigrés clandestins, eux aussi, nous interpellent. Même sils sont sans papiers, ils ont droit à être respectés et traités comme des personnes dignes.
Et il y a tant et tant de cas où nous pouvons être celui ou celle qui accompagne, pour un bout de chemin, des gens désemparés, désespérés, qui nattendent quun peu de compréhension. Ecouter ne coûte rien, et un sourire peut faire tant de bien !
Pierre Meynet,
M.Afr
de Pablo Neruda
Prix Nobel de littérature 1971
Il meurt lentement
Celui qui ne voyage pas,
Qui ne lit pas,
Qui nécoute pas de musique
Qui ne sait pas trouver
Grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de lhabitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer de couleur,
De vêtements,
Qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon démotions,
Celles qui redonnent
De la lumière dans les yeux,
Et réparent les curs blessés.
Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap,
Lorsquil est malheureux
Au travail, en amour
Ou qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves
Celui qui, pas une fois dans sa vie,
Na fui les conseils censés.
Risque-toi aujourdhui !
Vis maintenant !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas dêtre heureux !