Voix d'Afrique N° 102

EDITORIAL



N’ayez pas peur !

"N’ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici » dit le jeune homme vêtu de blanc aux femmes venues très tôt au tombeau. Le bienheureux pape Jean-Paul II a repris cette parole au début de son pontificat.

Or la peur est souvent présente dans notre société en ces temps difficiles : peur des étrangers, peur de la montée des islamismes après le printemps arabe. Peurs et suicides dans le monde des entreprises. Peur d’une jeunesse en souffrance qui se réfugie dans une vie virtuelle à écrans multiples ou trop souvent dans l’alcoolisme, une jeunesse qu’on dit souvent « intolérante », « égoïste », « paresseuse », « pas engagée ». Que peut devenir une société qui a peur de sa jeunesse ?

Cette peur a des raisons d’être, la crise économique, l’accentuation des inégalités sociales. Il ne s’agit pas de gommer ces réalités et de dire, comme cela, qu’il ne faut pas avoir peur. On ne peut pas le dire à tous ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, on ne peut pas le dire aux chômeurs, à ceux qui sont menacés de licenciement, à ceux qui fréquentent les « restos du cœur ». On ne peut pas le dire non plus aux victimes de la délinquance qui ne cesse d’augmenter. Ils ne le comprendraient pas.

On parle là de peurs réelles, compréhensibles. Comme si elles ne suffisaient pas, il y a aussi les peurs imaginaires, fantasmées. Un vocabulaire s’est développé ces temps-ci qui renvoie à des peurs pas toujours fondées : xénophobie, islamophobie, homophobie, christianophobie et même germanophobie. Peurs ancestrales ou réalités récentes, elles entretiennent dans la société un sentiment de crainte et d’incertitude.

« Confiance ! C’est moi, n’ayez pas peur » (Mt. 6, 50). Devant ce sentiment de fragilité et de « mal-être », au moment où beaucoup ont le sentiment d’être seuls face à leur désarroi et à leur angoisse, il faudrait que nos communautés chrétiennes soient des lieux où les peurs de tous puissent être nommées et portées devant Dieu dans la prière.

Les paysans de France sont dans l’angoisse. Ceux du sud aussi. 2014 est proclamé Année de l’Agriculture Familiale. L’Église veut se renouveler : des mouvements existent pour l’aider dans cette tâche.?Dans les “quartiers difficiles” de Marseille, des prêtres et des religieuses sont présents comme témoins de l’unité. Des missionnaires aussi témoignent jusqu’au bout en Afrique, parfois au péril de leur vie. N’oublions pas non plus les “enfants esclaves” parfois même dans des familles bien pensantes !
Christ a repris tout cela dans sa mort et sa résurrection.

Joyeuses Pâques à tous.


Pierre Meynet
M. Afr.


********************************************

Masai

Photo au milieu de la revue

*********************************************



À sec
et à pieds nus

Au désert de ma sécheresse,
je marche pieds nus vers et sous la croix.
Je pense à toi Jésus....
Je pense à toi au jour du Golgotha,
quand tu montais la Croix
de nos offenses et de notre Salut
vers le Sacrifice Éternel.

Au désert de ma solitude,
je marche derrière toi,
et je suis tes pas,
...un à un, ... en y recueillant
toutes les grâces nécessaires
à mon chemin aride du moment.

Au désert de ma peine,
je la dépose dans le cœur
de ta Sainte Mère, ô doux Jésus,
et je me blottis dans ses bras
pour être plus près de Toi.

Au désert de ma colère,
j’ouvre mon cœur à la Sainte Parole
que Tu as prononcée
juste avant le glaive:
‘’Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas...’’

Au désert de mes murs,
je regarde vers le ciel,
et je fixe la Colombe,
et je m’envole avec elle vers Toi....
et je laisse ton Divin Cœur aimer
ceux que je ne vois plus à travers
la brume des matins froids
de mes déserts.

Ô Mon Dieu, béni sois-tu d’être présent
dans tous mes déserts
et d’abreuver tous tes enfants qui ont soif....
Merci Seigneur.

Diane

 

suite