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À
1420 m d'altitude
Les volcans, disons-le tout de suite, sont éteints depuis moins d'un
demi-millénaire, laissant derrière eux
une terre fertile qui a favorisé un large peuplement. On n'est plus dans
la savane tropicale
qui occupe une bonne partie du pays.
En gros, un paysage d'Auvergne aux sommets arrondis, qui nous vaut une altitude
bénéfique, y compris une humidité
dépassant la moyenne : c'est le coin le plus arrosé de Tanzanie.
Le village d'Igogwe
- car ce n'est pas plus qu'un village - occupe le fond d'une vallée à
1420m d'altitude. Où que l'on porte son regard alentour,
tout est plus haut : la montagne au-delà des 2000 avec comme point culminant
à 15km en face de nous, le volcan du Rungwé,
un 3000 de grande randonnée. Plus près, un lac de cratère
sauvage et pittoresque : pour les gens, un haut-lieu non pas de l'Esprit,
mais des esprits ; ils ne s'y aventurent pas trop !
Autre curiosité : un pont naturel creusé par les eaux et par les
siècles qui n'entamèrent pas
son lourd tablier de basalte.
Il y a encore
10 Pères Blancs dans le diocèse de Mbeya qui compte une bonne
cinquantaine de prêtres diocésains.
Ces prêtres travaillent bien, mais comme le diocèse a de la peine
à les prendre matériellement
en charge, ils doivent se débrouiller pour trouver de l'argent… et ce
n'est pas la meilleure des choses.
Le Père
Joseph Portier
acceuille l'évêque de Mbeya dans sa paroisse d'Igogwe. |
Notre paroisse d'Igogwe
Cette paroisse a 40 années d'existence. Elle compte 4000 catholiques
sur 80000 habitants .
Si le centre de la paroisse n'est qu'un village, il faut dire qu'il y en
a 25 autres qui se sont dotés, chacun, d'une chapelle, d'un catéchiste
et d'une communauté chrétienne
plus ou moins importante. Ces communautés, nous les visitons régulièrement
;
chacune a ses catéchumènes et son Conseil d'Anciens. De temps
en temps, ils
se retrouvent tous aux réunions de niveau paroissial pour des séminaires
de formation permanente.
Il doit rester à peu près 15 % des gens de religion coutumière.
Mais il est très difficile de dire combien ont déjà eu
des relations plus ou moins suivies avec les sectes,
qui sont nombreuses, en plus des grandes communautés protestantes.
Les Frères Moraves
Les Frères Moraves sont, avec les catholiques, le groupe de chrétiens
le mieux organisé et le plus durablement
ancré sur le terrain Héritiers d'un mouvement suscité en
Bohême par Jean Hus un siècle
avant la Réforme, ils forment une communauté ecclésiale
bien vivante, de type presbytérien, installée
dans la région depuis 1890. Nous avons de bonnes relations avec eux.
On se connaît, on se
visite, mais ça ne va guère plus loin. On a l'impression que l'œcuménisme
est moins vivant qu'il y a 20 ans.
Comme si les Protestants avaient peur de disparaître en étant absorbés
par les Catholiques.
À Noël, nous avons fait des baptêmes. Il y avait des anciens
Moraves. Eux, on ne les rebaptise pas, mais on fait pour eux
toutes les cérémonies complémentaires : les onctions d'huile,
la cérémonie de la lumière et du vêtement blanc.
Ils aiment beaucoup cet aspect extérieur de la religion catholique. C'est
souvent cela qui les attire.
Une Chance!
Un hôpital dans la paroisse
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Insertion dans la vie locale
Igogwe offre aux gens un service qu'ils apprécient énormément
: un hôpital de 120 lits, fondé par une congrégation franciscaine
néerlandaise, aidée par les Sœurs Africaines de ce diocèse.
Il est très prisé pour son efficacité et on y vient de
loin.
Il comporte, entre autres, un service de dépistage du sida et par conséquent,
un orphelinat.
La région est très contaminée. Se partagent ce ministère
pastoral 25 catéchistes, 10 Sœurs hospitalières
et 3 Pères Blancs. Nous sommes encore partiellement en situation de première
évangélisation
et utilisons le swahili, langue nationale officielle.
Beaucoup d'écoles
dans ce pays : 30 écoles primaires (publiques) sur la paroisse et sûrement
une
demi-douzaine d'établissements secondaires aux programmes et aux résultats
relatifs.
Nous avons la possibilité de faire de la catéchèse dans
les écoles publiques, Catéchèse dans les écoles
Dans les écoles publiques, en effet, le côté religieux ne
dépend pas de l'État mais des familles. Deux heures sont prévues,
pour n'importe quelle religion. Les cours ont lieu dans les salles de classe
et à des heures normale.
Nous profitons, bien sûr, de cette possibilité.
Les musulmans, en général, n'y vont pas. Les autres peuvent tous
y aller.
Quand je fais cette catéchèse, il n'y a pas que des catholiques…
Processsion avec chorale... en habits |
En résumé,
un milieu composite d'hommes et de femmes, de jeunes et d'anciens, de situations
aisées ou précaires,
tous à la recherche de puits de Jacob pour se désaltérer
...Dans ce milieu, une attention toute particulière est
portée aux jeunes pour leur permettre de réfléchir au sens
de leur vie à un âge où ils sont encore sur la case départ.
A l'heure où
ce texte est écrit,une série de secousses telluriques
agite à nouveau la région, causant quelques dégâts
aux alentours des volcans, qui ne sont pas si éteints qu'on le pensait
!
Voilà le
portrait rapide d'une paroisse très ordinaire des campagnes tanzaniennes.
P. Joseph Portier PB.