Témoignages
Pierre Petitfour
« Jaime
aller retrouver mes amis
les malades et prier avec eux »Pierre a envoyé le dessin de son église
Voici trois mois que je suis arrivé dans ma nouvelle paroisse de Laybo, en R D Congo, et je suis toujours en phase dadaptation. Notre communauté sest progressivement constituée : Michel (belge) et moi sommes arrivés fin août, Jésus (espagnol) et Noé (burkinabè) sont arrivés mi-octobre, et Hubert (allemand) nous a rejoints mi-novembre. Hubert, Noé et moi sommes nouveaux et nous avons tous les trois commencé létude de la langue lingala, chacun à son rythme.
Benno Baumeister (Provincial), Pierre Petitfour, Hubert Bonke, Noé Ouedraogo, Jesus Jimeno
Lapprentissage du lingala
Le lingala est la langue véhiculaire, la langue de tous, la langue liturgique et en même temps la langue de personne. Dans notre paroisse, quatre langues locales sont présentes : kaliko, logbara, logo et kakwa. Nous sommes situés non loin du point de triple frontière entre la R D C, lOuganda et le Soudan. Je peux déjà un peu me débrouiller en lingala et je mexerce chaque samedi après-midi lorsque je vais rendre visite aux malades de lhôpital.
Cest un hôpital privé, tenu par les Surs de Marie dIngelmunster qui sont huit congolaises dans leur communauté. II fonctionne pour linstant sans médecin résidant, mais cela nempêche pas les malades dêtre opérés. Michel suit actuellement les travaux de construction dun logement pour le médecin.
Jai donc gardé mon habitude prise à Bobo-Dioulasso de la visite aux malades. Je discute avec eux de ce quils font, des cultures, des travaux des champs. Un matin par semaine, une messe est célébrée à lhôpital : jaime aller retrouver mes amis malades et leurs familles et prier avec eux.
Jai aussi loccasion de connaître le milieu avec les élèves de cinquième et sixième année de lInstitut Technique Agricole auxquels je donne les cours de développement communautaire trois heures par semaine. Avec les élèves de 6e, nous avons étudié comment animer une réunion. Pour la pratique, je leur ai demandé de trouver en carrefour (ils sont huit) le problème quils jugent prioritaire à Laybo, puis les causes et les solutions quils voient au problème de lexcès de boisson, problème qui était ressorti dans les premiers échanges.
Proche des élèves
Les élèves du secondaire sont environ 300, répartis en trois filières : agricole, pédagogique et médicale. Quant aux élèves du primaire, ils sont environ 700. Ces établissements sont des uvres de lÉglise, sauf lInstitut Technique Médical qui est en voie dagrément. Quelques Surs de Marie y enseignent, ainsi que certaines Surs Servantes de Jésus, une congrégation congolaise dont les surs sont huit à Laybo.
Certains parmi mes élèves font partie de la chorale sainte Cécile qui anime la première messe du dimanche. Jassiste à leurs répétitions du dimanche après la messe, et jai proposé mon aide aux musiciens (un orgue et deux guitares électriques) pour monter dautres morceaux. Ils nont pas encore vraiment mordu, par manque de temps avec leurs études. Avec les jeunes, nous devons commencer la préparation des journées diocésaines de la Jeunesse 2006 qui auront lieu à Laybo.
Avant larrivée de Hubert, jai repris provisoirement léconomat de la communauté. Pour ma détente, jai fait un petit jardin dans la cour intérieure de notre maison ; je dois lutter contre des ravageurs inhabituels pour moi : deux tortues qui occupaient la cour avant moi ; je dois donc clôturer les planches de mes légumes : heureusement, elles ne sont pas nombreuses.
Il na pas plu depuis deux semaines. Nous arrivons en saison sèche. Par rapport à ce que je connaissais du Tchad ou du Burkina, je me retrouve dans le rythme. La différence est que la saison sèche est plus courte et aussi quil fait moins chaud. Les épinards que jai ramenés du Burkina poussent beaucoup plus lentement.
Voilà donc où jen suis dans quelques-unes de mes découvertes.
Pierre Petitfour
![]() |
![]() |