Voix d'Afrique N°111.

 

Ordination épiscopale
de Mgr Richard Kuuia Baawobr
Supérieur Général Sortant
des Missionnaires d’Afrique


Le Révérend Père Richard Kuuia Baawobr, M.Afr., Supérieur Général Sortant des Missionnaires d’Afrique, a été ordonné évêque et installé dans son diocèse natal de Wa au nord Ghana le samedi 7 mai, en cette année 2016 dédiée à la Miséricorde de Dieu.

La célébration fut présidée par le cardinal ghanéen Peter Appiah Turkson, préfet du Conseil Pontifical Justice et Paix, à Rome. Notre confrère Richard a été entouré par des milliers de fidèles, de nombreux évêques, des dizaines de prêtres et religieux de congrégations locales et internationales ; parmi ces congrégations, la famille missionnaire immédiate de Richard : les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (SMNDA) et la Société des Missionnaires d’Afrique (M. Afr.). Parmi ces membres de la famille Lavigerie on a pu y voir les évêques Willy Ngumbi et Christophe Amade, venus de la République Démocratique du Congo pour soutenir leur “jeune” Confrère dans l’épiscopat. Comme Richard le dit avec son humour habituel : « Si je suis leur frère aîné pour le serment missionnaire, je suis par contre leur petit frère pour le ministère
épiscopal ! » Les merveilles n’arrêteront jamais d’arriver !


Richard est le quatrième évêque de Wa, diocèse fondé en 1959. Comme aime le dire Richard le diocèse est aussi jeune que lui-même et Dieu a dit : « Que le diocèse de Wa soit ! » et… Richard est né !

Tout comme Josué faisant passer le Jourdain

Dans son homélie, l’archevêque de Tamale, Philip Naameh, a déclaré durant son prêche que, après plus de 80 ans d’évangélisation, la région du Haut Ghana restait une zone de “première évangélisation”! Il a profité de cette belle occasion pour réfléchir sur les signes des temps, soulignant que bien des chrétiens désirent des postes de privilège sans travail ni sacrifice. D’autres, poursuit-il, sont retournés aux croyances traditionnelles se soumettant aux illusions des “dieux païens”. Il a cité le Josué biblique comme le modèle de l’appel de Mgr Richard à l’épiscopat pour mener son peuple à traverser le Jourdain. Pour ce faire, a-t-il insisté, le nouvel évêque doit rester ferme sans vaciller et être évêque pour les catholiques, les musulmans, les traditionalistes, les politiciens et tous et toutes. Il ne peut pas être évêque d’un clan, mais il doit être l’évêque de tous, placé au centre (pour garder l’équilibre !).

Pour poursuivre avec l’exemple de Josué, l’archevêque Naameh a continué : « L’ancien évêque de Cape Coast (le Cardinal Turkson) est maintenant le préfet de Justice et Paix ; mais il est venu pour présider les célébrations malgré son lourd travail… Voilà ce que cela signifie être
évêque ! ».

Après avoir rappelé au nouvel évêque ses fonctions comme spécifié par le Droit Canon et la liturgie de l’ordination des évêques, il l’a également encouragé à être prêt à « maintenir le dépôt de la foi transmis par les apôtres ». Notre “homéliste” a également spécifié que l’évêque peut parfois se sentir seul, surtout quand son message est incompris, mais qu’il se console en pensant que même si Sts Jacques et Jean, les fils de Zébédée, voulaient se tailler une place spéciale d’honneur pour eux-mêmes l’un à droite et l’autre à gauche du Seigneur ; malgré tout, les deux sont morts en martyrs pour le Seigneur.

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Blason de Mgr. Richard Baawobr : Serviteur de la Miséricorde de Dieu

Sur le blason de Mgr Baaworbr, on y lit en latin : « Serviteur de la Miséricorde de Dieu ». Expliquer comment deux passages de l’Évangile ont inspiré cette devise ? Richard a écrit dans la brochure que « le responsable chrétien est avant tout un appel à être un serviteur comme le Maître lui-même, Jésus (Marc, 10: 44-45)…C’est à cause de la Miséricorde de Dieu que je suis appelé à conduire dans cette année jubilaire où je commence mon ministère épiscopal à la Miséricorde , ayant connu moi-même la miséricorde de Dieu… (Luc 1:50). Je pense qu’ensemble, nous pouvons et devrions être des agents de la Miséricorde de Dieu dans nos différents ministères »

Les racines familiales ..

Le lendemain, le dimanche, Mgr Richard Kuuia Baawobr a célébré une Eucharistie d’action de grâces à la cathédrale de St André, de Wa.

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Avec les confreres évêques, et la famille


Le Père Patrick Bataille, Responsable de France,
représentait la Province d'Europe
à l'ordination épiscopale de Mgr Richard.

Son homélie fut le témoignage de l’histoire de sa famille et comment Dieu peut « écrire droit avec des lignes courbes ». Il dit que sa mère, toute jeune fille, aspirait à devenir religieuse ; on lui a demandé de réfléchir, elle finit par se retrouver mariée à celui qui devait devenir le père de l’évêque. Ce papa est décédé, mais six mois après le petit Richard naissait. La jeune veuve refusa de se marier avec l’un de ses beaux-frères comme le veut la coutume mais elle choisit de regagner la maison paternelle avec son fils. Plus tard, elle consentit à un second mariage et a donné naissance à un autre garçon qui devint prêtre chez les Pères du Saint-Esprit (Spiritains). De ce second mariage, il y eut d’autres frères et sœurs de Richard, parmi lesquels une Sœur Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (SMNDA).

Mgr Richard nous a raconté cette histoire, pour son premier message épiscopal, pour étayer la façon dont il est enraciné dans l’histoire humaine, fermement planté dans l’Église locale de Wa par les vocations que sa famille a données. Dieu seul connaît les voies voulait-il rappeler à tous les responsables des vocations et il ne faut exclure personne même celle qui semble échouer pour répondre à l’appel à la vie religieuse. Par exemple, nous ne pourrions pas célébrer l’évêque Richard Kuuia Baawobr, M.Afr. si Madame Baawobr était devenue nonne ! Ai-je entendu saint Augustin dans le ciel dire « Heureuse Faute » ?

Avec la famille des Missionnaires d’Afrique et les proches

Et le soir de ce dimanche, nous nous sommes retrouvés, à notre Maison Lavigerie de Wa, tous les Pères Blancs, les Sœurs Blanches, la famille proche de Richard et quelques prêtres séculiers et amis de Richard pour « nettoyer les plats » de la fête et à remercier Dieu pour ce jour heureux. Nous étions environ une centaine de Pères Blancs, ce fut très fraternel.

D’après Yendi, Malachy Nwanalobi Oleru, M.Af.

Voir aussi

* Texte du Père Patrick Bataille envoyé au nom des Pères Blancs de l'Europe
à l'ordination épiscopale de Mgr Richard Baawobr


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