NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Henk Buijs

1920- - 2006

Henk est né à Bergharen, Pays-Bas, le 4 septembre 1920, un des cinq garçons de la famille du charpentier Gerard et de sa femme Joanna Buijs-Publickhuizen. À l’école, la conduite de Henk est exemplaire et il réussit bien avec d’excellentes notes en religion. Cependant son curé questionne la qualité de l’enseignement car un seul maître s’occupe alors de trois classes.

Les doutes du curé sont vérifiés quand Henk entre au petit séminaire des Pères Blancs dans le but de devenir missionnaire. Henk n’arrive pas à suivre les autres élèves. Il vit ce temps comme une épreuve. En comparaison avec la vie facile à l’école de son village, il trouve très dur de s’adapter au régime du petit séminaire. Il n’aime pas ou ne sait pas trop comment étudier. On remarque alors qu’il développe ses qualités de service. Il a l’esprit communautaire. Malgré un tempérament nerveux, il est toujours joyeux.

À cause de la guerre 1939-1945, Henk reçoit tout sa formation missionnaire aux Pays-Bas. Le 22 mai 1947, il s’engage à vie dans la Société en faisant le Serment missionnaire à ‘s-Heerenberg. C’est là qu’il est ordonné prêtre le 11 avril 1948. Sa première nomination le désigne pour la Rhodésie du Nord, la Zambie d’aujourd’hui.

Henk s’est donné comme but dans la vie de partir comme missionnaire. C’est donc avec bonheur qu’il rejoint le diocèse de Fort-Portal (Chipata) en novembre 1948. Là aussi, il doit s’adapter à un nouvel environnement. Dans un premier temps, Henk n’échappe pas aux tentations des missionnaires comme celle de considérer que sa propre culture et sa propre religion sont supérieures à la culture et à la religion rencontrées en Afrique.

Mais il faut surtout souligner que Henk est un missionnaire heureux et dévoué. Il restera 40 ans chez les Nyanjas et les Sengas, servant dans les paroisses de Chikowa et Chikungu. Il va de village en village, prêchant et enseignant. Plus tard, il est curé des paroisses de Nyimba, Naviruli et Katete.

Il n’a pas honte de porter la bonne nouvelle de Jésus et sait aussi le faire en action, en aidant les pauvres. En ces années-là on bâtit beaucoup, églises, écoles, hôpitaux. Henk se fait aider par des volontaires venus de Hollande et d’ailleurs. C’est qu’ayant lui-même essayé de diriger des constructions, il voit deux de ses hangars s’écrouler. Il abandonne cette tâche à des confrères plus doués.

Henk croit en sa mission et il aime son travail. ‘Nous sommes exactement là où le Seigneur a le plus besoin de nous.’ Henk est persuadé qu’il faut être missionnaire tant en parole qu’en action. ‘Nous avons toujours à apprendre du Sermon sur la montagne.’ C’est ainsi que Henk réussit à vaincre petit à petit les préjugés de son temps et de sa culture. Il devient même très critique envers l’administration coloniale et soigne ses relations avec les gens du pays.

Quand l’indépendance s’annonce, il met cependant en doute certaines manières d’y parvenir.
Au départ, Henk voit les pasteurs protestants plus comme des concurrents que comme des confrères dans le ministère. Cette attitude évoluera quand il se met à rechercher chez les autres les vraies valeurs de l’Évangile. Dans l’oecuménisme, comme en d’autres domaines, Henk a besoin de quelques années de ‘purification’ pour apprendre à se détacher de ses préjugés.

On remarque qu’il parle mieux et avec plus de respect de ses paroissiens. Finalement, il devient un fervent partisan de l’indépendance. Est-ce parce qu’il comprend enfin que Jésus s’est occupé tout autant des besoins matériels que de la faim spirituelle de son peuple ? Sa manière de faire le ministère évolue en même temps que son attitude vis-à-vis des protestants, devenus ses ‘frères dans la foi’.

C’est probablement ainsi que nous sommes appelés à mourir lentement à nous-mêmes pour nous ouvrir aux autres en développant un esprit évangélique. Dans un monde où les idées évoluent rapidement, ce n’est pas facile pour les ‘professionnels de la religion’ que nous sommes ! Mais Dieu est plus grand que notre coeur et il nous apprend à ne pas condamner aussi rapidement que les humains. Dieu est un père aimant et en lui il n’y a pas de peur (voir 1 Jean 4, 18). Henk se convertit donc d’une religion de la ‘peur du Seigneur’ à celle d’une confiance totale. Pour en arriver là, il faut accepter que l’arbre soit taillé. Ainsi le missionnaire porte du fruit.

Dans ce contexte, Henk aime citer un confrère MAfr, le frère Lucien : ‘Je n’ai pas peur de mourir parce que le Seigneur et moi nous nous entendons assez bien.’ Henk est devenu un ami du Seigneur.

En 1987, il commence à avoir des ennuis de santé. Il prend cependant son temps avant de décider de rentrer définitivement aux Pays-Bas. Il demande des conseils ici et là, il a quelques bonnes discussions sur le sujet et, finalement, il décide de retourner au pays natal. C’est une décision difficile à prendre justement parce qu’il passe ses nuits sans sommeil et dans l’anxiété. Il est au bout du rouleau quand il quitte l’Afrique.

Mais on ne peut pas dire qu’il a un grand désir de retourner en Hollande. L’Église des Pays-Bas n’est plus celle qu’il avait connue. Dans une lettre écrite pendant un congé , il avoue qu’il ne se sent plus à sa place sur sa terre natale. Il n’aime pas ce qu’il voit, entend et doit faire. En Zambie, à Katete, les églises sont pleines de vie. Aux Pays-Bas, on est frappé par les places vides. Henk se sent étranger. C’est donc seulement parce que sa santé se détériore qu’il consent à rentrer au pays pour y recevoir des soins adéquats. Le retour se fait sans attirance, sans plaisir.

Les dernières années de Henk ne furent pas faciles. Il connaît la souffrance à cause de grandes difficultés à respirer. Il perd petit à petit son autonomie. Dans de telles conditions, le grand âge est-il encore une bénédiction ? On ne parle plus de l’automne de la vie, mais d’un sale hiver ! Tous les bonheurs semblent finis. Pour Henk, la tristesse est grande quand il pense à son travail, à ses amis, à ses confrères et catéchistes chez les Nyanja et les Senga de Zambie. Le courage de vivre semble parti. Henk a de plus en plus de difficulté à respirer... et cela dure pendant des années.

La spiritualité quotidienne de Henk se nourrit au chemin de la croix. Il sait cependant manifester sa gratitude aux confrères et au personnel de la maison St-Charles où il réside. On prend bien soin de lui. Il écrit : ‘Avec ma prière et mes sacrifices, je suis toujours au service des missions.’

Il faut accepter de perdre si on veut trouver. Henk apprend à dire adieu aux anciens amis et se fait de nouvelles relations. Il accepte ses limites physiques pour élargir son esprit. Il apprend le détachement de soi.
Dans la ‘prière et le sacrifice’ Henk vit à l’ombre de Dieu. Devenu un vieillard, il aspire à un vie nouvelle en Dieu. Même si les confrères prévoyaient que la fin de Henk était proche, ses dernières moments les prirent par surprise. Henk nous quitta soudainement le 9 mars 2006. Il avait 85 ans et avait fait son Serment missionnaire 58 ans auparavant.


Lusaka Zambie






Frère
Willy de Boer
(Frère Willibrord)
1921 - - 2006

A la fin d’une longue vie, et après une période prolongée d’affaiblissement graduel, le frère Willy nous a quitté soudainement. Il fut un homme au services des autres. Il avait une foi solide reçue en héritage de sa famille. On le constate dans ses lettres où il cite souvent l’évangile de Saint Jean.

Willy est né le 7 avril 1921 à Bergharen, Pays-Bas, dans la famille de Joannes de Boer et de Maria Koets. Il avait dix frères et soeurs. Après s’être formé comme charpentier dans une école de métiers, Willy entre dans la Société des Missionnaires d’Afrique. Il fait son Serment perpétuel le 10 septembre 1948 et, en 1949, il est nommé au Burkina Faso. Il y travaille pendant 30 ans.

‘Frère constructeur’, il dirige un atelier de menuiserie et bâtit écoles, résidences pour les missionnaires et églises. Il est aussi nommé responsable de l’accueil des confrères à Ouagadougou. Tout ce qu’il entreprend, il le fait selon les critères qu’il juge évangéliques. Il essaye de faire le lien entre la culture africaine et une manière de vivre selon l’Évangile. Willy est ouvert aux besoins des gens. Il a le sens de l’hospitalité.

Après son retour aux Pays-Bas, en 1980, il garde son esprit missionnaire. Son coeur et sa porte sont toujours ouverts. En 1993, il est nommé à notre résidence de Heythuysen où l’on prend bien soin de lui. C’est dans la paix qu’il s’endort définitivement le 22 février 2006.
Sa vie reste une source d’inspiration tout autant pour les confrères que pour les personnes qu’il a rencontrées au Burkina Faso. Nous le confions à la bonté de Dieu.

Homélie de Piet Kramer,
Provincial, à Heythuysen

Après la mort de notre frère Willy, j’ai passé la soirée à lire les lettres et rapports trouvés dans son dossier. Plusieurs documents nous parlent de voyages, de moyens de transport pour les matériaux de construction sur des routes impraticables en saison des pluies, etc. D’autres écrits de Willy nous décrivent les villages du Burkina avec leurs maisons en pisé ou en briques de terre. Mais à travers ces rapports techniques, Willy fait passer sa passion pour la formation de ses ouvriers à l’atelier de menuiserie. Il leur faisait confiance parce qu’il les tenait en grande estime. Plus tard, il aura la même attitude avec les ouvriers de la construction.

Dans le dossier de Willy, j’ai trouvé plusieurs lettres, difficiles à déchiffrer parce qu’écrites sur du mauvais papier. Mais il y exprime ses sentiments. Il se montre respectueux d’une idée différente de la sienne, sachant bien que ses confrères et les Burkinabé viennent de milieux et de cultures différentes de la sienne. Willy a toujours quelque chose à apprendre des autres tout en trouvant le moyen de partager ses connaissances et de faire connaître son point de vue. Il aime à échanger avec ses confrères, ses supérieurs, les étudiants, les ‘volontaires’, les gens de passage. Une lumière éclaire le chemin de Willy : c’est l’évangile de Saint Jean. ‘Frères, aimons-nous les uns les autres. Si vous vous aimez les uns les autres, vous serez reconnus comme mes disciples’.

Missionaire convaincu, Willy savait garder ses oreilles ouvertes aux bruits du monde et son coeur accueillant au prochain. Il avait reçu cette éducation dans sa famille, une grande et chaleureuse famille de Rotterdam. Il garda toujours une grande fierté pour sa ville natale. Du côté maternel, il avait de la parenté dans la Société, son oncle Nicholas van de Vliet et son cousin Frans Koets.

Après sa ‘formation initiale’ à Boxtel et à ‘s Heerenberg, Willy fut nommé à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Il pensait alors avoir fait le choix de la mission la plus difficile. Plus tard, il écrira n’avoir jamais regretté ce choix.

Dès son arrivée au Burkina, en 1949, les Supérieurs confièrent à Willy la tâche de transformer une vieille usine textile en atelier de menuiserie. Il avait à diriger 25 apprentis qui devinrent des ouvriers qualifiés. Il le fit tout en leur transmettant son ardeur au travail et sa foi en Dieu et dans la vie. Sans connaître le terme ‘holistique’, Willy était déjà un partisan de la formation globale de l’être humain, corps, esprit et coeur. Sans cette approche, pensait-il, le travail missionnaire ne vaut rien. On comprend que Willy se fit de nombreux amis et que ces amitiés furent durables, malgré les épreuves de la vie.

Comme beaucoup de frères, Willy avait un tempérament entreprenant. Il était en première ligne pour s’occuper de tout ce qu’il y avait à faire. Ceci le conduisit à accepter de construire même s’il n’avait pas d’expérience en ce domaine. Quand un jour il s’arrêta pour regarder la facade de sa première église, il eut cette réflexion : ‘Comment un édifice aussi grand a-t-il pu sortir d’une tête si petite ?’ Il savait reconnaître qu’il avait bénéficié du savoir-faire des maçons formés par d’autres frères MAfr qui l’avaient précédé au Burkina.

Quand Willy prit conscience que le pays se dirigeait vers l’indépendance, il aimait à répéter que la seule révolution qui compte, c’est celle qui vient de l’Évangile. Pour lui un des fruits appréciés du concile Vatican II, c’est l’esprit qui changea dans la Société quant aux relations entre les prêtres et les frères.

En 1970, Willy devint responsable de la maison d’accueil de Ouagadougou, la fameuse ‘Fraternité’. Il l’ouvrit à tous les visiteurs en quête d’une paillasse pour dormir ou de pâte de mil pour se restaurer. La maison devint un caravansérail où l’on ne pouvait savoir qui on allait rencontrer. Willy le voulait ainsi en se basant sur le principe que toute personne mérite le respect et l’accueil. De plus, pensait-il, on a toujours quelque chose à tirer d’une rencontre avec un étranger surtout quand ‘l’étranger’ est un homme du pays. Il voulait favoriser la rencontre entre les Européens et les Africains en vue d’une meilleure appréciation de l’autre. C’est un des sujets sur lequel il a le plus parlé et écrit à ses supérieurs.

Il vivait les mêmes valeurs dans ses relations avec les ouvriers. Il leur faisait confiance et persévérait même après s’être fait tromper. Il demandait la même attitude aux supérieurs vis-à-vis de sa vie. Il n’aimait pas être surveillé, examiné, contrôlé. Du coup, il devenait susceptible quand il pensait être victime d’un préjugé.

Parlant de l’hopitalité généreuse qu’il offrait, il dit un jour : ‘Comme Abraham, je crois des anges ont pu me visiter.’
Il admirait ses confrères plus anciens, comme les frères Jan van Hees, Athanase, Constantin. À ses yeux, ils étaient magnifiques et irremplacables, faiseurs de miracles à partir de rien. Il écrivit à son Provincial : ‘Si vous continuez à les garder en Hollande, je viendrai protester avec un arc et des flèches. Ils font plus en Afrique que bien d’autres qui sont bardés de diplômes.’

Willy admirait aussi les jeunes qui partait pour l’Afrique comme ‘volontaires catholiques’ (Kajotters). Par contre, il critiquait vertement les journalistes qui passaient rapidement en donnant des conseils d’experts sur tous les sujets. ‘Ils ne viennent pas pour apprendre et rencontrer les gens, mais pour trouver des preuves à leurs préjugés.’
Missionnaire ardent, Willy souffrit de voir ses efforts limités par le climat difficile du Burkina Faso. Il s’en plaignit à l’occasion. Son ami, Mgr Émile Soquet (+ 1987), lui répétait qu’il n’avait pas à faire ce qu’il pensait devoir faire, mais simplement ce qu’il pouvait faire.

Cependant, se rendant compte qu’il était trop tendu, il demanda à quitter le Burkina après trente ans de présence. Il souffrait de nervosité, ne dormait plus et perdait son énergie. À la demande du Cardinal Zoungrana, il termina la construction du grand séminaire de Ouagadougou. (Il était aussi le coiffeur du cardinal.)
En 1980, il retourna aux Pays-Bas. ‘J’ai été heureux au Burkina et j’ai accompli mon travail. Je suis fier d’être un missionnaire. Quand à mes erreurs et à mes fautes, elles servent à montrer que c’est Dieu lui-même qui accomplit son oeuvre. Dieu n’a pas seulement été ma Providence mais un bon Père.’

Il avait été en contact plusieurs fois avec le Prince Claus (époux de la reine Béatrice), soit par des rencontres aux Pays-Bas, soit par des lettres envoyées du Burkina. Le Prince lui écrivit : ‘Quelle riche vie ! Vous avez accompli tant de bonnes oeuvres pour les pauvres et les souffrants. Votre départ d’Afrique est une grande perte pour la mission des extraordinaires Pères Blancs.’

Commentant sa présence aux Pays-Bas, Willy écrit : ‘Nous, les missionnaires, pouvons apporter la joie de vivre des pays dits pauvres à tous ces gens tristes des pays dits riches.’

Comme il l’avait fait à Ouagadougou, il ouvrit notre maison de la rue Oranjeboom, à Breda, aux missionnaires, aux gitans, à des amis et à des purs étrangers. On y rencontrait des chrétiens de toutes tendances et beaucoup d’anciens ‘volontaires’. En 1989, il se retira à la résidence pour seniors d’Heythuysen. Le personnel prit bien soin de lui et il méditait en paix sur sa longue vie. Sa chambre était pleine d’objets et de souvenirs d’Afrique.
Willy était ‘un homme pour les autres’. Il a vécu comme un vrai frère de tous. C’est son tour d’être reçu dans la maison d’accueil du ciel où l’amour infini de Dieu reçoit des gens de tout acabit.






Père Hermann Franzen

1913 - - 2006

Hermann est décédé à Sierre dans la soirée du 15 janvier 2006, à une semaine de son 93e anniversaire. Il est parti sereinement, après 64 ans de vie missionnaire. Depuis décembre 1997 il résidait au Foyer Saint-Joseph. Ses dernières années ont été marquées par la diminution progressive de ses forces et la difficulté de communiquer.

Plus jeune, Hermann était solide comme ‘du vrai bois de la montagne’. Il était né le 23 janvier 1913 à Lax, dans la vallée de Conches, en Suisse. Après ses études secondaires à St-Maurice et deux ans de philosophie à Kerlois, Hermann fit son noviciat à Maison-Carrée. C’est à Carthage qu’il prononça son Serment, en 1941, et qu’il fut ordonné prêtre.

L’activité missionnaire d’Hermann s’est déroulée presque entièrement au Rwanda où il partit en 1942. Son premier poste fut Rwamagana, où il s’occupait principalement du catéchuménat. Hermann fut rappelé en 1948 déjà pour un service en province, d’abord à Horw, puis en ville de Lucerne.

Après une grande retraite à Mours, il revint au Rwanda en novembre 1952 comme curé de la paroisse de Save. Il dut fournir un grand effort pour se remettre à la langue. Il faisait volontiers l’éloge de ses premiers curés qui l’avaient aidé dans l’étude de la langue et formé à la pastorale. Dans son travail, il était ouvert aux suggestions des confrères. De 1955 à 1957 il occupa deux autres postes, à Nyumba puis à Rwamagana. Au début de 1957, changement de décor : Hermann est désigné pour la fondation de Nyamata. Il construisit une église provisoire. Le confrère délégué par Mgr Perraudin pour aller bénir ‘cette graine d’église’ écrivit à propos d’Hermann : ‘simplicité, travail, bonne humeur et une charité sans limites pour les petits et les pauvres’. Lorsque Nyamata fut confiée aux abbés pour le service des réfugiés, Hermann partit comme économe à Kigali pour quelques mois, avant son départ en congé (octobre 1960).

Pour se détendre, Hermann allait à la chasse et prenait plaisir aux jeux de cartes. Il se mettait volontiers au volant de sa VW mais il eut quelques frayeurs sur la route. Lors d’une grande pluie, il voulut passer un gué, mais la voiture s’est ensablée et fut entièrement recouverte d’eau. Une autre fois, le jour même d’un retour d’un congé, il fit un tonneau avec son véhicule. Il s’en sortit avec une main écrasée, qui mit du temps à guérir.

En juin 1961 il fut nommé au diocèse de Butare. Mgr Gahamanyi lui confia la paroisse de Nyumba. Cette mission n’avait pas de grandes succursales mais les confrères allaient souvent visiter les gens sur les collines, même les dimanches après-midi. Hermann s’entendait bien avec les autres membres de la communauté.

Durant son congé en Suisse en 1967, il accompagna son évêque pour des visites. Au début de l’année suivante et jusqu’en septembre 1969, on le trouve vicaire à Nyanza. Il fut ensuite nommé curé de Higiro, secondé par un prêtre rwandais. La collaboration fut bonne et les gens apprécièrent son dévouement. Après la consécration de la nouvelle église de Higiro, Hermann partit en congé en juin 1973. Bien remis d’une opération de la prostate, il fut désigné en décembre 1973 comme adjoint de l’économe diocésain à Butare. L’économe ne lui confia que des tâches mineures qu’Hermann remplit sans se plaindre. Par la suite, en mai 1975, il accepta d’être curé de Mushubi malgré une situation difficile.

Le congé de 1977 fut suivi d’un intérim comme curé de Gakoma. Commence alors, en juillet 1978, son apostolat d’aumônier de l’hôpital universitaire de Butare. ‘On a trouvé pour lui le poste qu’il fallait’, constatait alors le supérieur régional. ‘Il y jouit d’une grande liberté tout en participant avec bonheur à la vie de communauté. Il fait très bien à l’hôpital, spirituellement et pour dépanner les gens en les ramenant chez eux. Il est profond au point de vue spirituel.’

Dès 1980 Hermann a accepté de porter deux appareils auditifs, malgré la gêne que cela lui procurait. Après un contrôle médical en août 1981, il écrit : ‘Je suis encore bon pour l’Afrique, sauf que l’on me conseille de ne plus fumer. Mais, comme je suis sourd, cette remarque a l’air de m’échapper.’

Durant ses douze années d’aumônerie il revint trois fois en Suisse et repartait joyeux de retrouver son poste. Selon un membre de la Maison Lavigerie à Butare, ‘tout son temps était mangé par les uns et les autres, soignants et soignés. Les gens remarquaient cette bonté et sa bonne humeur dans le travail et ils ne se privaient pas de faire appel à lui pour tout et pour rien.’ Ceux qui l’ont connu ont apprécié les qualités d’Hermann, même si quelques petits travers augmentaient avec l’âge. C’était un vrai chic type, un homme simple et droit, qui aimait blaguer avec les gens devant son bureau.

Un confrère de la même ordination donne ce témoignage. ‘J’ai eu la joie de vivre avec lui depuis 1940, à Carthage d’abord, puis au Rwanda, où nous avons partagé le poids du jour au service du Seigneur. J’ai apprécié son caractère optimiste et je ne l’ai jamais vu en colère. Les souvenirs que nous évoquions, depuis les sévérités du Père Betz à Carthage jusqu’aux problèmes rencontrés dans notre apostolat, se terminaient par des rires et des bénédictions. Il m’a amené un jour sur les alpages où, tout enfant, il faisait paître les vaches. Le Seigneur l’a aussi appelé de derrière son troupeau. Quelle aventure pour devenir finalement un berger solide, généreux devant toutes les misères! Hermann fut pour moi un grand ami, un de ceux avec qui on réalise son idéal missionnaire en toute simplicité, acceptant notre place depuis notre jeunesse jusqu’à la mort. Qu’il repose en paix dans les hauteurs du Royaume !’

Selon son désir, Hermann fut enterré dans sa paroisse natale de Lax. La célébration des funérailles fut présidée par le P. Lukas Gundi, originaire d’un village voisin, avec la participation de plusieurs confrères (dont trois avaient travaillé au Rwanda), de Mgr Patrick Hungerbühler et de l’abbé Boniface Bucyana.

Jean-Marie Gabioud




PROFILES

Father Henk Buijs

1920- - 2006


Henk was born at Bergharen, the Netherlands, on the 4th September 1920 as one of five boys in the family of Gerard, a carpenter, and Joanna Buijs Publickhuizen. At primary school his behaviour was exemplary and his marks for religion excellent; he could study well and was a good pupil. However, the parish priest had his doubts about the quality of the instruction given at that primary school because one single teacher was responsible for three grades. Wanting to become a missionary, Henk joined the White Fathers, currently the Missionaries of Africa. At the junior seminary the PP’s doubts proved to have been correct because it became difficult for Henk to keep up with the other students. This was tough on the boy. Moreover, the village school had been friendly compared to his life at the junior college. In addition, studying was not Henk’s top quality, but he was good at rendering service and he had community spirit; in spite of his fairly nervous temperament, he was always cheerful.

Because of the War, Henk did all his missionary training in the Netherlands. Shortly after the War, on the 22nd May 1947, he took the Missionary Oath at ‘s-Heerenberg and on the 11th April 1948 he was ordained a priest there. He was given his appointment to what was in those days Northern Rhodesia, now called Zambia. He was eager to go because that was the reason he had joined the Society of Missionaries. He reached the diocese of Fort Jameson, presently called Chipata, in November of that year, and once there, the matter of adapting and adjusting was, of course, a necessity.

Henk was a happy and zealous missionary. He worked for forty years among the Nyanja and Senga tribes, serving in parishes such as Chikowa and Chikungu, and moved around the villages to preach and teach. Later, he was for many years parish priest in Nyimba, Naviruli and Katete. He was not ashamed of the message of Jesus and took care of the poor. This was also the time of building churches, schools and hospitals, often with volunteers from Holland and elsewhere. Henk himself tried to do some building, but when two of his corn-sheds fell down, he left building to more qualified confreres.

Henk believed in his work and he loved it. “We are here where the Lord wants us most”. He was aware of the fact that missionaries have to preach the Gospel in word and deed. “We must always learn from the Sermon on the Mount”. He learned to give up the prejudices of his time and culture, becoming more critical of the colonial structures and took greater care in approaching the people. When Independence announced itself, Henk had his doubts about some ways that were taken towards that drive. He saw Protestant pastors as competitors and not as fellow workers. Nevertheless this changed gradually and openness towards true Gospel values could develop. Here again, there was some process of purification and letting go. His words about the local people became friendlier and more respectful. In this way, he could see with the people and agree with their longing for independence. He understood that Jesus also took care of the physical needs of people, and so Henk became more interested in this approach to missionary work and at the same time to the Protestant Christians, who in his eyes became more like Brethren in the faith. One dies a bit to oneself and grows as a true Christian. In love there is no fear (see 1 Jn 4, 18). This also happened to Henk; from a narrow “fear of the Lord“ he grew towards a broader piety. This led him to quote our old Brother Lucien: “I am not afraid to die because the Lord and myself, we understand each other”. He was no longer afraid to die and could say with confidence that Jesus had become his friend. He was even longing to meet Him.

In 1987, his health started to fail. His decision to return to the Netherlands for good took quite a time to mature. Here and there he asked advice; he had some good discussions on it, but finally he decided to go. It was a hard decision, but it was clear that he could no longer work in Africa because his nerves caused him too many anxieties and sleepless nights. Actually, when he said good-bye to Africa, he was finished, yet he did not really look forward to life in Holland. The Church in the Netherlands especially did not attract him. Earlier on, after one of his home leaves, he had written that he felt “out of balance with what he had experienced there”. In Katete, the churches were full of life, but in the Netherlands there were many empty pews. He felt like a stranger. Nonetheless, his physical condition needed attention and that would be given him with all due care, so he went. However, when after forty years one returns to one’s home country, and then notices how much this has changed, it is not a pleasant homecoming, certainly not when one is in failing health.

These past years were not easy for Henk for it was a long period of suffering, with his breathing difficulties especially making him suffer. These obliged him to let go of his physical freedom more and more. What once was a cause of joy for him: his work, his relations and his friends among the Nyanja and Senga of Zambia, became matters of the past. He had had to leave confreres and co-workers behind. The inspiration seemed gone. Breath seemed hard to catch, not just on some days or for some weeks, but months and years on end. It was a time of increasingly letting go. Again and again some bits of life were lost to him. How to cope with this type of life? It became for Henk a daily Way of the Cross. Yet he was grateful towards his confreres and the staff of St Charles. He grew to appreciate the care he received there. He kept on courageously, always short of breath, eagerly awaiting the encounter with his friends and, as he wrote: “with my prayer and my sacrifice I am still at the service of the Missions”.

Although nearly everyone saw the end approaching, his final hour came at an unexpected moment, on March 9th. May he now receive the peace of the Lord he had always desired.


Lusaka Zambia





Brother Willy de Boer
(Brother Willibrord)
1921 - - 2006

After a long life and a protracted period of gradual weakening, Brother Willy died quite unexpectedly. He was a man dedicated to others. A firm believer, in his letters he liked to quote from the Gospel of St John. At home he was brought up in the faith.

Born in Rotterdam, Nederlands, on the 7th April 1921 in the family of Joannes de Boer and Maria Koets, Willy had ten brothers and sisters. After completing trade school, where he studied carpentry, he decided to join the Society of the Missionaries of Africa. In September 1942, he took the Missionary Oath, and in 1949 he was appointed to Burkina Faso. He worked there for thirty years.

His work meant heading the carpentry shop, building numerous schools and mission stations and some churches. He also worked as guestmaster. He did everything and the Gospel was his measuring stick.

He always pointed out the riches of African culture and the meaning of the Gospel. Willy had an open attitude towards people and had a great feeling for hospitality. When he finally returned to the Netherlands, he remained a missionary. His heart remained open, as was his door. At the end, he arrived at Heythuysen where he was well looked after. There he died peacefully on 22nd February 2006.

We pray that his life may remain an inspiration for many in Burkina and for us. We entrust him to God’s goodness.

Homily of Piet Kramer, Provincial, at Heythuysen

The evening after brother Willy’s death I spent hours reading the many letters and reports.
There are many travel reports and descriptions about types of transport and carrying goods and building materials on impassable roads with detours during the rainy seasons. There are descriptions of settlements and native huts. Willy taught workers and trusted them. He appreciated them. Later, he also took upon himself the building work, often with more experienced workers.
There were many letters, sometimes difficult to read because of poor paper and material, but he expressed his feelings and his personal experiences in his writings. He respected the vast differences in opinions, mentality and culture among his confreres and among the people.

He learned from people and informed them with his knowledge and insights. He equally tried to pass on his experience in conversation with students, fellow missionaries, superiors, volunteers and guests. The Gospel of St John was Willy’s guiding principle. “Brothers let us love one another. In this way they will recognise that you are my disciples when you love each other”, John 13:35.
Willy was a motivated missionary with open ears and a receptive, feeling heart.

He had his first training in a big and warm household. He lived in Rotterdam, a city of which he was always proud. Willy became a carpenter and joiner and only after that joined the Society. In his mother’s family there were some White Fathers, his uncle Nicholas van de Vliet and his cousin Frans Koets. After his training at Boxtel and ‘s Heerenberg, Willy was appointed to Ouagadougou, capital of Burkina Faso. Later he wrote: I opted for the harshest type of missionary work and I never regretted this. Soon after his arrival he was manager of an old textile mill and turned it into a carpentry shop for 25 apprentices. Here he trained qualified carpenters and passed on his convictions about work and faith to the students. It was Willy’s belief that the whole person had to be formed, hands and heart; otherwise it would be better not to do anything at all. Already at that time life-long friendships were formed.
As was the case with many Brothers, Willy was an enterprising person who took upon himself anything that needed to be done. This also included building, which he had never done before. He would look at the facade of his first church and say: “How could such a big church grow from such a small head?”

He acknowledged that he profited from the experience and skill of the traditional bricklayers; he was at one with his workers. Willy experienced the growing trend towards the independence of the country coolly with the remark: ‘The only revolution that counts is the revolution of the Gospel.’
He had positive feelings towards the Vatican Council II and the changes this brought in relations between priests and brothers.

In 1970, Willy was put in charge of the guesthouse of the mission in Ouagadougou. The house was always open for anybody needing a bed or a meal.
It could happen that confreres would complain about the lack of privacy, but Willy was of the opinion that all people deserved respect. These encounters in the guesthouse made exchanges possible, with all he shared from his own experiences and stressed the dignity of Africa and the Africans. Contacts between Africans and Europeans resulted in better understanding, respect and friendship. He talked and wrote about these matters with zest. He also gave these opinions to his superiors in writing and in discussion.

He persevered, sometimes in confusion, because Willy refused to take over control of the workers, believing that they ought to be trusted. Neither did he himself accept to be scrutinised or controlled. It is obvious that there were limits to his openness. He was particularly guarded when suspecting any prejudice. The hospitality in the house was widely known.

About that period in his life he wrote: “I met people about whom I could say: You are an angel”. He had great admiration for the senior Brothers like Jan van Hees, Athanase, Constantin. In his eyes, they were wonderful and invaluable as well as irreplaceable. They could do miracles with little or nothing. He suggested to Father Provincial: “ If you keep them in Holland we will come to you with bows and arrows. They have done more than others with hundreds of diplomas”. Willy also had great admiration for the Young Catholic Volunteers (Kajotters), whom he got to know. He did not spare his criticism of some journalists who travelled hastily and pretended to be experts, but they “did not come to learn and make contacts, but in order to be confirmed in their prejudices”.

He was a zealous missionary. Willy suffered from the fact that the heavy climate of Burkina Faso limited his physical condition. This caused some tension and physical complaints at times. His friend, Bishop Soquet urged him not to do what he thought ought to be done, but to do what he could do. However, after thirty years in Burkina Faso he felt he could no longer live there as the “stretch had gone out” of him.

He suffered from nervousness, sleeplessness and loss of energy. He finished building the major seminary at the request of Cardinal Zoungrana, whose barber he was. In 1980, Willy finally returned to the Netherlands.

He was grateful and he could say: ‘I have been happy. Much has been done. I am proud to be a missionary. As for my mistakes, in this way, God’s work becomes more obvious. I do not only believe in Gods Providence, I have also seen God’s goodness in my own life’.

Prince Claus with whom he had contact several times, either meeting him or by letter during his missionary life would write: “What a rich life. You have done many good things for the well being of poor and suffering people under tiring circumstances. I regret you suffer similar handicaps to me. Your departure is a great loss for the wonderful work the White Fathers have been doing in a hot country like Burkina Faso, which is so much in need of those works. I wish you well”. Signed: “In high regard, your Claus”.

Willy also remained a true missionary in the Netherlands. He would write: “ We missionaries have a rich experience of those so-called poor countries and we have a joyful message for all those living in the so-called rich countries. Be happy with what you have, even when it looks rather poor or shabby. We want to be witnesses of all the good experiences we had in Africa”.

Together with his friend Ben Balink, Willy made everybody feel welcome in the house on the Oranjeboomstraat in Breda. There were missionaries, gypsies, friends and strangers. There were Christians of different faiths and beliefs and volunteers for mission works. In 1989, this also became too much for Willy and after some few years in his beloved Rotterdam, Willy came to Heythuysen.

Surrounded by many African objects and well taken care of by the personnel of the house, he could look back with satisfaction on his long life. To the question on how he felt about this, he answered: “It is time I go and meet Ben Balink”.

Willy tried to live as a man for others, a true brother for all whom he met. May he now live in God’s love! (1 John 4:17)





Father Hermann Franzen

1913 - - 2006

Hermann quietly passed away at Sierre, Switzerland, in the evening of the 15th January 2006, a week short of his 93rd birthday, having completed 64 years of missionary life. He had been living at the Foyer Saint-Joseph since December 1997. His final years were marked by a progressive reduction in his strength and difficulties in communicating.

As a young man, Hermann had been as solid as an oak. He was born on the 23rd January 1913 at Lax in the Conches valley. After his secondary schooling at St. Maurice and two years of philosophy at Kerlois, Hermann did his Spiritual Year at Maison Carrée. He took his Missionary Oath at Carthage in 1941 and was ordained a priest there.

Hermann’s missionary activity was almost completely in Rwanda, where he arrived in 1942. His first post was Rwamagana, where he was mainly involved in the catechumenate. Hermann was recalled as early as 1948 for Provincial home service, firstly at Horw, then at Lucerne. After his Long Retreat at Mours, he returned to Rwanda in November 1952 as parish priest of Save. He made a huge effort to re-learn the language. He readily praised his first parish priests who had helped him in the study of the language and had trained him in pastoral activity. He was open to the suggestions of his confreres in his work. From 1955-1957, he lived in two other posts, Nyumba and Rwamagana. At the beginning of 1957, there was a change of scenery: Hermann was designated for the foundation of Nyamata. He built a temporary church. The confrere delegated by Bishop Perraudin to go and bless ‘this seedling church’ later wrote of Hermann that he showed ‘simplicity, diligence, good humour and endless charity to the little ones and the poor.’ When Nyamata was handed over to the local clergy for service to refugees, Hermann left to become bursar at Kigali for a few months before his departure on home leave in October 1960.

Hermann liked to go hunting for outside recreation and indoors enjoyed a game of cards. He was keen to sit behind the wheel of his VW, but he also had some scares on the road. During a rainstorm, he was trying to pass via a drift when the car became stuck in sand and completely submerged. Another time, the day of his return from home leave, he rolled his vehicle. He escaped with a crushed hand that took some time to heal.

In June 1961, he was appointed to the diocese of Butare where Bishop Gahamanyi entrusted him with the parish of Nyumba. This mission did not have major outstations, but confreres often went to visit the people on the hillsides even on Sunday afternoons. Hermann got on well with the other members of the community.

In 1967, during his home leave, he accompanied his Bishop on visits. At the beginning of the following year until September 1969, he was curate at Nyanza. He was then appointed parish priest of Higiro, seconded by a Rwandan priest. They worked well together and the people appreciated his dedication. After the consecration of the new church of Higiro, Hermann left for home leave in June 1973. Recovered from a prostate operation, Hermann was designated Assistant Diocesan Treasurer of Butare in December 1973. The Treasurer only entrusted him with minor tasks that Hermann accomplished without complaint. Later, in May 1975, he accepted to become parish priest of Mushubi in spite of difficult circumstances.

His 1977 home leave was followed by an interim period as parish priest at Gakoma. Then in July 1978, his apostolate as chaplain to the University Hospital of Butare began. The Regional Superior remarked at the time, ‘We have found the right place for him. He enjoys great freedom while happily joining in community life. He does very well at the hospital, on the spiritual level as well as helping patients out by taking them back home. He has spiritual depth.’ From 1980, Hermann agreed to have two hearing aids in spite of the embarrassment it caused him. After a medical check-up in August 1981, he wrote, ‘I am still good for Africa, except I have been advised to stop smoking. However, since I am deaf, this remark seems to have escaped my notice.’

During the twelve years of his chaplaincy, he returned three times to Switzerland and went back happy to resume his duties in Rwanda. According to a member of the Maison Lavigerie at Butare, ‘All his time was taken up with one or another nurse or patient. The people noticed this kindness and good humour in him at work and they did not hesitate to call on him for everything and nothing.’ Those who knew him appreciated Hermann’s qualities even if some little faults increased with age. He was a very decent person, a simple and forthright man who liked to joke with the people in front of his office.

A confrere of the same ordination gave the following tribute. ‘I was privileged to live with Hermann from 1940 onwards, first at Carthage then in Rwanda, where we laboured in the heat of the day in the service of the Lord. I appreciated his optimistic temperament and I never saw him angry. The memories we shared, from the severities of Father Betz at Carthage to the problems we met in our apostolate ended in gales of laughter and blessings. One day, he brought me to the high alpine pastures where as a boy he grazed the livestock. The Lord called him too from behind his flocks. What an adventure to finally become a worthy shepherd, generously taking his share of all the drawbacks! For me, Hermann was a good friend, one of those with whom someone can achieve his missionary ideal in all simplicity, accepting our place in the scheme of things from youth till death. May he rest in peace in the heights of the Kingdom!’

In accord with his wishes, Hermann was buried in his home parish of Lax. Fr Lukas Gundi, a fellow countryman from a neighbouring village, led the funeral service in the presence of Bishop Patrick Hungerbühler and Fr Boniface Bucyana, in addition to several confreres, including three with whom Hermann had worked in his beloved Rwanda.

Jean-Marie Gabioud