NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père André Taelman

1924 - - 2010

André est né à Nancy, France, le 29 décembre 1924, dans une famille unie de six enfants. Baptisé en la paroisse du Sacré-Cœur le 3 janvier 1925, il est confirmé le 7 juin 1935 au Lycée de Nancy où, tout en pratiquant le scoutisme, il passe le baccalauréat avant de devenir ingénieur agronome. Attiré par le sacerdoce, il étudie la philosophie et une année de théologie au séminaire de Nancy, puis entre au noviciat des Pères Blancs à Maison-Carrée en 1949. Après une année à Thibar, en accord avec son guide spirituel, il décide d’éprouver sa vocation par un stage au Sahara : on le trouvait très sensible, facilement inquiet, trop soucieux de bien faire. Il enseigne donc durant une année à l’Institut Lavigerie d’Aïn-Sefra : il y est très apprécié et, rassuré sur sa vocation, rentre en Tunisie poursuivre sa formation. Il fait son serment le 29 juin 1953 à Thibar et reçoit la prêtrise à Carthage le 18 mai 1954. Nommé en Haute-Volta, au diocèse de Ouagadougou, il est affecté au petit séminaire de Pabré le 2 septembre. Son Régional note alors qu’il accepte de bon cœur ce travail d’enseignement, alors qu’il se disposait à étudier la langue locale.

Le 30 juin 1959, il rentre en France, arrive à Strasbourg le 5 juillet, et est amené à fonder la procure de Nancy en octobre 1961 : pendant cinq ans, il fait connaître la Société en Lorraine mais, facilement autoritaire, il est peu à l’aise dans un travail en équipe : la difficulté à partager des responsabilités sera sa croix. De retour en Haute-Volta le 18 juillet 1964, il est nommé dans un autre petit séminaire, à Nasso, jusqu’à son rappel en France pour la Grande Retraite à Villa Cavalletti en janvier 1967 et le service vocationnel, à partir du 1er septembre 1968.

Se présente alors pour lui l’opportunité d’une année au Rwanda, à compter du 8 décembre 1869, une année consacrée surtout à donner des cours de religion dans les collèges. Il anime aussi de nombreuses récollections et retraites de jeunes, son ministère de prédilection. Il reprend ensuite l’animation missionnaire à Strasbourg, le 3 août 1970, pour le secteur de la Franche-Comté. Il s’y donne à fond, durant sept ans, comme jadis à Nancy, mais, outre qu’il continue de se sentir très seul dans un mode d’action très personnel, toujours trop sensible, il souffre de voir s’étioler ou n’être pas admises des vocations qu’il avait éveillées. La mort de ses parents, à six mois d’intervalle, l’affecte aussi profondément.

Après un recyclage théologique à l’Arbresle, il retrouve, en mai 1977, la Haute-Volta et le petit séminaire de Nasso. En août de l’année suivante, il devient en charge de l’aumônerie des étudiants et de la JEC à Bobo, puis, en septembre 1980, de celle du centre Abel Sanon : il élabore pour les aumôniers un dossier de plans de réunion, d’indications pour les enquêtes, repris plus tard par son successeur. Il édite aussi des carnets de retraite adaptés à l’âge des retraitants, prêche dans les Foyers de Charité. On était sensible à son sérieux, à son esprit surnaturel, teinté d’enthousiasme. Pourtant, facilement tendu, un brin autoritaire, sous pression, toujours insatisfait, ce bourreau de travail décourage parfois ceux qu’il entend animer. Mais quel zèle ! “Allez, enseignez...” était la devise de cet homme de Dieu.

Puis sonne l’heure de son retour définitif en France. Il a du mal à s’arracher à son apostolat africain : un long échange épistolaire avec les Régionaux exprime sa souffrance. Il a lancé un mouvement de jeunes et ne l’abandonne qu’à regret ; il lui semble avoir durement travaillé en vain. Une année sabbatique à Toulouse, à partir du 3 septembre 1981, puis la session et grande retraite à Jérusalem le 13 juin 1982, l’aident à franchir le cap. Mais il connaît une douloureuse dépression qui nécessite de longs soins appropriés.

Suffisamment remis, il reprend l’animation missionnaire, à partir de Mours cette fois, en avril 1983. Il s’y donne comme toujours avec entrain, entrecoupant ses retraites de jeunes, à la ferme Saint-Denis, de plusieurs intérims au Sacré-Cœur de Montmartre, auprès des adultes. Son agenda est saturé, mois après mois, et il déverse sur les supérieurs un flot de longues lettres pleines d’idées et de projets, des lettres souvent exaltées, mais profondément spirituelles, exigeantes aussi et qui, on l’imagine, durent donner quelques migraines aux destinataires.

Suivront un séjour à Tassy en 1989, et divers ministères dans le sud de la France : d’année en année, on le voit ainsi passer d’Aix-en-Provence (89-92) à Marseille, puis à Marignane (94-95), à Aubagne (95-96), à Grasse (96-97), à Roquefort-les-Pins (1998). Dans chaque poste, tout commence dans l’enchantement. Beaucoup de gens l’apprécient, jusqu’à ce qu’André ne décèle ce qui lui semble pouvoir être une faille dans la pastorale de ses confrères du moment ou de l’équipe d’animation. Aussi têtu que généreux, trop sûr de lui, son excès de zèle finit par créer des tensions.

On lui propose alors Tassy, avec les perspectives de ministère dans les alentours, mais il ne s’y plaît pas. En 1999, il remonte sur Mulhouse et s’engage au centre Saint-Damien des Sœurs du Très Saint Sauveur : il n’y finira pas l’année ; dès le 10 août, il rejoint la procure de Strasbourg où on lui propose, en février 2001, d’assurer l’accueil ; mais il rêve toujours d’un ministère actif. Alors que le temps de poser son sac est venu, et qu’à Billère ou à Bry, il pourrait trouver place, il découvre, pour un an, une aumônerie possible, comme prêtre au repos, chez les Sœurs Franciscaines de Notre-Dame de Reinacker`, à Reutenbourg, près de Marmoutier. Il s’y plaît bien et, non loin de là, à Ittenheim, un jeune couple dont le mari se prépare au diaconat le sollicite pour des ministères ponctuels où l’on apprécie beaucoup sa collaboration.

Comme convenu, il est nommé à Billère le 1er septembre 2004 ; après un parcours aussi agité, il mérite tout de même un peu de repos. C’est là, à l’hôpital de la ville, que le Seigneur vient rappeler à lui, le 14 mars 2010, cet apôtre brûlant de zèle.
On l’inhuma en respectant ses volontés : ‘simplicité, sobriété et surtout pas de discours sur la personne’. Le supérieur de la maison se contente de lire une homélie sur le passage de Jean 17, 11-19, qu’André avait composée pour ses propres obsèques : “Appelés à vivre en missionnaires, nomades, nous devons vivre et mourir en état de passage, écrivait-il, sans prétendre posséder la Vérité. Nous devons plutôt nous laisser saisir, posséder par elle qui s’appelle Jésus Christ : Chemin, Vérité et Vie.”

Les témoignages reçus à l’occasion de son décès et lus lors de ses obsèques montrent qu’André, malgré les limites de son tempérament, a touché profondément et aidé dans leur développement spirituel bien des gens de tous milieux. “Je garde, écrit une religieuse, le souvenir d’une personne dynamique, toute donnée au Seigneur et passionnée pour témoigner de l’amour de Dieu, un missionnaire dans l’âme.” - “Je me suis souvenue de l’aide immense et profonde que le Père André a apportée à notre famille pendant des années”, dit une autre. Quand il est hospitalisé, deux adultes connus à Aix firent de nuit le long voyage pour passer deux jours auprès de lui, à Billère : c’est dire l’estime et l’affection qu’ils lui portaient.

Un ancien Provincial a bien résumé les problèmes qui compliquèrent sa vie et, par contrecoup, celle de ses confrères ou supérieurs : “Homme de grand zèle apostolique, passionné par le travail pastoral, [...] il s’est dévoué longtemps à l’animation missionnaire. Mais d’un tempérament assez tendu et de caractère plutôt entier, il est resté un peu fragile et a fait une déprime il y a quelques années. Partout où il est passé, il était très content de son travail de pasteur. Mais il a toujours eu des difficultés à s’insérer dans des équipes pastorales.”

Sa dernière messe à Billère, trois semaines avant sa mort, a ému beaucoup ses amis : il avait pris pour thème l’amour des ennemis, voulant vivre en ses dernières semaines ce qu’il appelait ‘une réconciliation totale’, lui qui, parfois, du fait de sa sensibilité extrême, se jugeait mal compris.

Armand Duval





Père Louis Boillin

1919 - - 2010

Louis naquit dans une famille nombreuse, le 19 juin 1919, à Avoudrey, dans le Haut-Doubs, entre Valdahon et Orchamps, région française de vieille tradition catholique et terre de vocations. Son frère René a été prêtre du diocèse de Besançon, une de ses nièces, religieuse. Lui-même fait ses humanités au petit séminaire diocésain de Fuans, à 20 km de la maison natale, et sa philosophie à Faverney, département de la Haute-Saône, mais diocèse de Besançon. Se sentant appelé à la vie missionnaire, il part, en 1939, étudier la théologie à Carthage, puis à Thibar, où il fait son serment le 17 avril 1942 et est ordonné prêtre le 16 janvier suivant, sans doute à cause de la menace de mobilisation qui pesait sur nombre de scolastiques.

Effectivement, requis en 1943, il fait, comme aumônier militaire adjoint, les campagnes de Tunisie, d’Italie et de France, achevant son périple en Autriche. Le Père Maurel, son professeur, qui partage alors son apostolat, apprécie son zèle et le bon contact qu’il entretient avec les hommes.

Démobilisé le 1er mai 1945, Louis achève sa théologie à Thibar où, si ses résultats dans les études sont moyens, on admire son dévouement pour les travaux manuels, en particulier l’entretien des parterres de la cour d’honneur du scolasticat. Réputé timide, impressionnable, il est pourtant estimé de ses confrères et des supérieurs.

Nommé, en juin 1946, dans ce qu’on appelait encore le Soudan, il y arrive le 11 octobre : son premier poste, à Segou, ne le comble pas, car on ne l’aide guère à apprendre la langue, et il désire entrer en contact avec la population. Une seconde nomination, à Bamako, en novembre 1947, lui donne plus de consolations, mais on parle trop français dans la capitale pour progresser dans la connaissance du bambara. Vient alors une destination plus heureuse : Ouolosse­bougou, en octobre 1949.

Louis souffre quand on l’en éloigne juste deux ans plus tard pour Béléko. C’est avec joie qu’il y revient un an plus tard, en octobre 1952. Pas pour longtemps car, après la grande retraite à Mours, en septembre 1953, et un temps de repos à Altkirch, il est nommé à Bonnelles pour le noviciat des Frères. Court intermède puisqu’il retrouve son poste de prédilection en août 1954, avant de le quitter de nouveau pour Niono, en juin 1958, où il restera jusqu’à un nouveau congé en 1959.

En janvier 1960, on lui demande de rejoindre Strasbourg pour l’animation missionnaire : il y restera 5 ans, jusqu’au 14 juillet 1965. Nommé alors à Niono, il devient, la même année, supérieur de Béléko. Il restera dans ce poste jusqu’à son retour définitif en France, après ce qu’il appellera ‘cinq années pénibles’ vécues au Mali : il s’en explique de vive voix avec les supérieurs et en est compris. Il est nommé à la Province de France pour aider le procureur de Marseille. Il s’y sent désœuvré, sans ministère régulier. Il n’y reste que de novembre 1971 à février 1972, et demande finalement la permission de chercher un ministère dans son diocèse d’origine où il a, outre son frère prêtre, de nombreux anciens condisciples.

Un ami lui propose d’emblée une place dans son équipe sacerdotale, à Beaucourt, dans le territoire de Belfort, non loin d’Altkirch, et le vicaire général, ancien condisciple, l’y autorise au titre de prêtre auxiliaire. Le choix est bon car plusieurs Pères Blancs travaillent dans ce secteur et les rencontres sont faciles.
Une lettre bienveillante d’un Assistant général l’encourage, lors de ce changement de cap, alors que Louis y voyait un échec : “L’Afrique est exigeante et peut-être même mérite-t-elle, à certains égards, le titre de mangeuse d’hommes ; elle les use vite tout en les entourant de son affection !” Ce Supérieur, lui souhaitant paix et sérénité, lui conseille de se ressourcer avant d’entamer un travail paroissial dans une France qui, elle aussi, a beaucoup changé.

Le voilà donc à Beaucourt, dès le 10 février 1972. Il y fait un bon travail, durant deux ans et demi, jusqu’en septembre 1974. Il ne se sent pourtant pas pleinement à l’aise dans un secteur à forte densité ouvrière. Il sollicite une paroisse rurale et on le nomme, quelques kilomètres plus au nord, à Fontaine, comme vicaire économe. Fort de l’expérience des années précédentes, il y fait un bon travail, durant cinq ans, de novembre 1974 à septembre 1979. Mais la solitude lui pèse. Muté à Fougerolles, près de Luxeuil, où le travail en équipe correspond mieux à son tempérament, il avouera bientôt ne pas y trouver ce qu’il cherche. En fait, il a la nostalgie de la vie de communauté Père Blanc.

Fin 1980, il sollicite donc un poste dans la Province de France et, justement, on avait besoin de quelqu’un à Sainte-Foy-lès-Lyon, ce qui le comble, car ce n’est pas loin de ses racines familiales. Mais il craint, en rompant un contrat, d’indisposer les autorités diocésaines ; c’est alors qu’il apprend qu’il travaillait depuis 8 ans dans le diocèse de Besançon sans le moindre contrat.

Curieusement, curé et vicaire épiscopal se jugent frustrés par ce départ inattendu ; il faut donc en retarder l’échéance jusqu’en juin 1981 pour ne pas perturber la marche de l’équipe pastorale : ce qui prouve que la collaboration de Louis a été fort utile et appréciée. Il reste à Lyon jusqu’en 1990, des années heureuses, assombries tout de même par plusieurs deuils familiaux : celui de son frère prêtre, emporté à 69 ans, celui d’un neveu, mort accidentellement, et d’un autre frère, mort d’un cancer. Très sensible, il souffre de ces séparations.

En juillet 1984, il accepte, avec quelque réticence, car d’autres confrères lui semblent plus indiqués pour la fonction, de remplacer momentanément Pierre Béné, malade, à la tête de la communauté. Il reçoit un gros choc en 1986, quand un médecin lui révèle qu’il est “alcoolique”. La gentiane, liqueur fort prisée dans le Haut-Doubs, pousse-café traditionnel comme le calvados en Normandie ou en Bretagne, a-t-elle provoqué chez lui, à son insu, une dépendance éthylique ? Atterré, il écrit son immense désarroi aux supérieurs de la Province, dans une très belle lettre soucieuse de vérité. Bien aidé, compris par ses confrères et une infirmière proche de leur maison, il décide immédiatement une abstinence totale pour ‘se désintoxiquer’. Il ne reparlera plus de cette alerte.

En 1986, on lui accorde d’aller en Terre Sainte d’où il revient plein de joie et de gratitude. Il refuse par contre l’invitation à se rendre aux fêtes du centenaire de l’Église du Mali, en 1988. À la procure, il assure l’accueil et prend soin du grand jardin de la maison.

Nommé, à sa demande, à Tassy en 1990, il s’en échappe seulement en 1992 pour une session à Mours : ‘Si on refuse de ‘vieillir’. “Il ne faut pas se mettre à côté de la vie”, écrivait-il sur son bulletin d’inscription. Pour le même motif, il demande à faire, en 1994, la session des ‘plus de 70 ans’, à Rome, une ville, souligne-t-il, qu’il ne connaît que pour y être passé, cinquante ans plus tôt, en 1944, sous un autre uniforme.

En 2002, à l’occasion de son jubilé de 60 ans de Serment, il remercie avec émotion l’équipe provinciale pour ses vœux et félicitations : “Je vous suis reconnaissant de partager mon action de grâce ! On peut le dire : ‘Le Seigneur fit pour moi des merveilles’. C’est vrai, tout n’a pas été rose dans ma vie. Chacun a son lot de joies et de peines et, aujourd’hui, au terme de ma vie, le Seigneur permet que je jouisse d’une grande sérénité. Je suis un prêtre heureux.”

Le Seigneur est venu le chercher à Tassy, le 15 mars 2010, pour le prendre dans sa gloire et dans sa paix. Ses obsèques furent célébrées dans un climat d’action de grâce et de prière, en la chapelle de la maison.

Armand Duval




Père Raymond Galland

1924 - - 2010

Le Père Raymond Gallant est né le 3 mai 1924 à Saint Jacques d’Egmont Bay dans le diocèse de Charlot­tetown, dans la province de l’Île du Prince-Édouard, au Canada. Il fait ses études primaires à Egmont Bay, et ses études secondaires au collège de Saint Dunstan de Charlottetown, ainsi que ses deux années de philosophie. Il est fortement recommandé par le supérieur de ce collège qui le présente comme étant un excellent sujet, issu d’une famille très chrétienne et très respectée.

À la fin de 1945, Raymond écrit au Supérieur des Pères Blancs au Canada pour demander son admission : “Je suis Acadien français d’Egmont Bay. Je parle l’anglais aussi bien que le français car j’ai fait mes études en anglais. J’ai bien considéré mon affaire depuis que je suis au collège, et avec les encouragements d’un des vôtres, le Père Fournier, que je remercie beaucoup, j’ai conclu que le Bon Dieu m’a choisi pour la vie missionnaire dans votre communauté.”

1951En septembre 1946, il entre au postulat des Pères Blancs à Éverell près de Québec. Il y fait aussi sa première année de théologie. L’année suivante, il entre au noviciat St-Martin de Laval. En septembre 1948, il part au scolasticat d’Eastview pour terminer ses études théologiques. Sans être un grand intellectuel, il réussit convenablement dans ses études. Il a un bon jugement pratique. Il est réservé et a de la difficulté à fonctionner dans un grand groupe. C’est un grand travailleur pour tous les travaux matériels. Pendant son scolasticat, il a des problèmes de santé ; il surmonte difficilement la tension. On lui conseille de se détendre et de faire beaucoup d’exercices physiques. Il aime les travaux manuels. Il est agréable dans la vie de communauté, surtout quand il est dans un petit groupe. Ses professeurs sont unanimes pour l’admettre à son Serment missionnaire qu’il prononce le 23 juin 1951. Avec une permission spéciale, il est ordonné prêtre le 22 décembre 1951, dans la cathédrale de Charlottetown, par Mgr James Boyle, évêque de ce diocèse. Puis il retourne à Eastview pour terminer son scolasticat.

Après un congé en famille, il part pour la Tanzanie à la fin d’août 1952, dans le diocèse de Bukoba. Il va d’abord à Rubya pour apprendre la langue kihaya, et pour être vicaire. Au mois de juillet 1954, il commence sa carrière de professeur. La plus grande partie de son travail en Afrique sera consacrée à l’enseignement. Il passe 3 ans comme professeur au séminaire de Rubya, puis 3 ans à l’école normale de Kajunguti. Au début de 1960, il revient quelques mois au séminaire de Rubya, avant de partir en congé en juillet de la même année. Ses supérieurs le considèrent comme un bon missionnaire aussi bien qu’un bon professeur. Il est apprécié de tous. Mais il est sujet au surmenage. Il a besoin de se reposer et de se limiter dans ses engagements.

En arrivant au Canada, il se repose d’abord dans son milieu, tout en faisant connaître les Pères Blancs dans les écoles et les paroisses. Le Père Provincial lui demande ensuite d’aller faire de l’animation missionnaire à notre procure de Moncton, au Nouveau-Brunswick. Malgré son grand désir de repartir en Afrique, il y demeure 2 ans. Après un certain temps, il écrit au Père Provincial : “Je m’habitue difficilement avec les gens d’ici. Je suis trop gêné. Au milieu d’un sermon, je me mets parfois à transpirer. Je me sens plus à l’aise avec les Africains. J’espère que je pourrai bientôt partir en Afrique.”

Après sa grande retraite à Villa Cavalletti, en 1963, il arrive comme vicaire à Rwambaizi dans le diocèse de Rulenge. Trois mois plus tard, il est recteur du séminaire de Katoke dans ce même diocèse. Il y reste 3 ans. Puis il retourne enseigner au séminaire de Rubya ppendant 2 ans. À la fin de 1968, la maladie l’oblige à rentrer au Canada. Il n’est pas facile de l’arrêter pour se reposer, car il dit lui-même qu’il ne peut rester à rien faire. En août 1969, il est de nouveau professeur à Katoke pendant 2 ans. Il passe deux autres années comme vicaire dans la paroisse de Bugene. Il travaille péniblement, ses jambes le font souffrir. Il doit se résoudre à retourner au Canada en avril 1973. Il pense pouvoir revenir rapidement en Tanzanie.

Après quelques mois de repos en famille, avec l’accord de son Pro­vincial, il demande à son évêque de Charlottetown de pouvoir travailler dans une paroisse. Il s’engage d’abord pour une année, pensant qu’après cela, il pourra retourner en Tanzanie. Mais son rêve ne se réalisera pas : son état de santé ne lui permet plus ce retour. Il est d’abord responsable de deux petites paroisses pendant 6 ans. Il est ensuite vicaire dans deux autres pour une période de presque 5 ans. Il sera de nouveau curé dans trois autres petites paroisses, dont 6 ans à Miscouche.

À la fin de juin 1992, il réalise qu’il ne peut plus continuer ainsi. Il est fatigué et fortement handicapé avec ses jambes. Il demande de prendre sa retraite. Il choisit d’habiter à Richmond avec sa soeur. En 1995, il a une grave attaque du cœur, ce qui nécessitera une opération pour quatre pontages. Une famille de sa parenté s’occupe de lui en lui donnant le logement. Quelques années plus tard, on devra le placer au Centre Chapman de Summerside pour des soins appropriés, car il est devenu trop dépendant. C’est là qu’il décède le 14 avril 2010, à l’âge de 85 ans. Les funérailles ont été célébrées le 17 avril, en l’église Saint Philippe et Saint Jacques d’Egmont Bay, par Mgr Grecco, évêque de Charlotte­town. Après la célébration, la dépouille a été incinérée. L’urne funéraire a été mise en terre dans le cimetière d’Egmont Bay, dans le lot familial.

Le Père Viateur Lafontaine à bien connu Raymond, au scolasticat d’abord, puis en mission où ils ont travaillé dans le même diocèse. Voici son témoignage : “Il était un homme pacifique : il n’y avait pas de conflit avec lui. Il était facile de relation fraternelle. Il était très discret dans son travail qu’il accomplissait consciencieusement. Il a donné le meilleur de sa vie dans l’enseignement. Ses étudiants appréciaient ses cours et sa patience dans leur cheminement. Un homme profond, aimé de tous. Il a passé en faisant le bien, sans bruit. Remercions le Seigneur de nous l’avoir donné.”

Lauréat Belley




Père Odilon Leclerc

1917 - - 2010

Le Père Odilon Leclerc aimait raconter qu’il était le premier garçon à être baptisé dans la paroisse Sainte-Agnès de Donnacona, dans l’archidiocèse de Québec. Il y est né le 20 octobre 1917. Lors du 75e anniversaire de fondation de cette paroisse, il était l’invité d’honneur en tant que prêtre de la paroisse, et aussi comme premier baptisé encore vivant. Il est d’ailleurs toujours resté attaché à sa paroisse et à sa ville de Donnacona. Sa famille nombreuse y jouit d’une bonne renommée et d’une grande réputation chrétienne. Il fait ses études primaires au couvent de Donnacona. Il commence un cours d’Arts et Métiers à Donnacona même, mais change d’orientation pour entreprendre des études secondaires au séminaire de Québec. Il y fait aussi deux années de philosophie. Un des premiers de classe, il est un grand travailleur. Ses professeurs ne s’opposent pas à ce qu’il entre chez les Pères Blancs.

En septembre 1938, il commence son postulat et sa première année de théologie chez les Missionnaires d’Afrique à Éverell, près de Québec. Comme il a de grandes qualités intellectuelles et une volonté énergique, il est facilement accepté pour commencer son noviciat à Saint-Martin de Laval. Au mois d’août 1940, il est au scolasticat d’Eastview pour ses trois dernières années de théologie. Il donne à ses professeurs l’impression d’être un sujet bien doué, à cause de son intelligence et surtout de sa grande mémoire. Il est plus à l’aise dans les questions spéculatives que dans les questions pratiques. Il a peu d’aptitudes pour les travaux manuels, mais se prête facilement à les accomplir au besoin. Il est dévoué et soumis. Il est parfois nerveux, ce qui le porte à être un peu trop loquace. Il prononce son Serment missionnaire le 19 mars 1943. Il est ordonné prêtre le 19 juin 1943, en la cathédrale d’Ottawa, par Mgr Martin Lajeu­nesse, O.M.I., vicaire apostolique de Keewatin.

À la fin de son scolasticat, il prend des vacances dans sa famille et fait du ministère. Comme il est difficile de partir en Afrique à cause de la guerre, on lui demande de faire des études à l’école normale Jacques Cartier de Montréal. À la fin de 1944, il arrive en Tanzanie, dans le vicariat de Bukoba. C’est là qu’il va passer presque 10 ans de sa vie missionnaire comme professeur dans des écoles. On juge, en effet, que sa santé ne lui permet pas de travailler en paroisse. Il va d’abord enseigner à l’école normale pour garçons de Kajunguti pendant presque 2 ans. Il y reviendra plus tard. Puis, au petit séminaire de Bunena, deux fois aussi. Et presque cinq ans à l’école secondaire pour garçons de Ihungo. Il est un très bon professeur.

Plusieurs années plus tard, ses anciens élèves parleront encore de lui. Il doit cependant se limiter, se reposer souvent, car sa nervosité le suit toujours, et d’autres problèmes de santé lui causent des troubles. Il souffre d’asthme, ce qui fait que souvent il ne peut dormir que quelques heures la nuit. Il est cependant toujours à la méditation le matin et donne ses cours régulièrement.

À la fin de 1953, il rentre au Canada pour un congé de maladie. Ce sera un retour définitif. Il se repose d’abord à notre procure de Québec. Il a encore de fortes crises d’asthme. Les médecins font analyser ses allergies. On le soigne en conséquence. Il peut recommencer à travailler modérément. Il va à notre procure de Saint-Boniface, puis à celle de Moncton. En 1958, il revient à Québec. Il fait un séjour à l’hôpital pour une intervention, avec des suites opératoires particulièrement orageuses, comme dit son médecin, qui le met au repos complet pour quelques mois à notre maison du Pont-de-Québec.

En 1959, il subit une opération pour des ulcères à l’estomac. Il aura toujours des problèmes avec cela par la suite. Il peut cependant reprendre son travail à Saint-Boniface pendant quelques années. Il reviendra ensuite à sa chère procure de Québec pour en être procureur. Il va effectuer ce travail pendant plus de 25 ans, étant aussi économe pour un certain temps. Il réussit moins bien dans ce travail d’économe. Pendant cette longue période, on l’apprécie beaucoup comme procureur. En communauté, il est charitable et d’une grande simplicité. On aime sa serviabilité et son sens de l’humour. Il est fidèle à ses exercices malgré une santé qui n’est pas très brillante.

Vers 1990, ses ennuis de santé continuant, il offre sa démission. Mais il accepte généreusement de rester à la tâche pendant encore un temps, jusqu’à ce qu’on puisse lui trouver un remplaçant. En septembre 1993, il termine son travail comme procureur. Il demeure cependant à Québec. Ce ne sera pas pour longtemps ; les troubles de santé se multiplient, dont un sérieux diabète.

Le 1er mai 1997, on lui demande de déménager à notre communauté de Lennoxville pour recevoir les soins dont il a besoin. C’est difficile pour lui de laisser Québec, mais il accepte. Au mois de mars 2009, son état devenant problématique, on le place au Centre Hospitalier de Soins de Longue Durée (CHSLD) de Shermont à Sherbrooke. Les derniers mois de sa vie deviennent pénibles. Quand on le visite, la communication est plus difficile. C’est dans ce centre qu’il décède le 24 avril 2010. Les funérailles ont été célébrées à notre chapelle de Lennoxville, suivies de l’inhumation au cimetière Saint-Antoine du même endroit.

Le Père Julien Cormier, Provincial, a présidé les funérailles. Le Père Luc Perreault a prononcé l’homélie, dans laquelle il a insisté sur l’espérance chrétienne d’être toujours avec le Seigneur, même après la mort, malgré les doutes et les combats de la vie. Il a lu aussi le témoignage du Père Maurice Boissinot qui a vécu avec Odilon. En voici quelques extraits : “J’ai pu apprécier à Québec les capacités du Père Leclerc comme procureur et confrère de communauté. On aimait sa présence. On ne s’ennuyait jamais avec lui, et on appréciait son humour peu ordinaire. Il avait une façon unique de caricaturer les gens qu’il rencontrait avec de menus détails qui faisaient rire, sans toutefois manquer à la charité. Dans la maladie qui le diminuait physiquement, il portait cette croix avec courage, sans jamais se plaindre. De fait, plusieurs pensaient qu’il n’était pas malade, mais je savais qu’il était mal en point : il devenait tout en sueur pour des riens. Odilon, un confrère ineffable, talentueux sans le savoir, et toujours disponible. On lui pardonne facilement ses petites taquineries.”

Lauréat Belley




Frère Adolphe Fifi

1928 - - 2010

Le Frère Adolphe Fifi est né le 13 février 1928 dans la paroisse de St-Alphonse du diocèse de Saint-Boniface au Manitoba, Canada. Il fait partie d’une famille de 10 enfants. Une excellente famille chrétienne, de dire le curé de la paroisse, dans laquelle règne un esprit de travail et de fidélité aux pratiques religieuses. Adolphe fait ses études primaires à l’école de St-Alphonse. Il reçoit presque tous les cours en anglais, si bien qu’en entrant chez les Pères Blancs, il écrira mieux l’anglais que le français.

Après ses études primaires, il demeure à la maison et travaille sur la grande ferme de ses parents avec ses autres frères. C’est là, dans le métier de fermier, qu’il va apprendre pendant plusieurs années le dévouement et la débrouillardise. Ce garçon tranquille, bon travailleur, pieux, décide, à l’âge de 23 ans, d’aller travailler en Afrique avec les Pères Blancs qu’il a connus dans des rencontres d’animation missionnaire.

En juillet 1951, il arrive au postulat des Frères Missionnaires d’Afrique, à St-Vincent-de-Paul de Laval, près de Montréal. Après quelques mois à cet endroit, il commence un noviciat de 2 ans à St-Martin de Laval, qu’il termine par un 1er serment missionnaire d’une année le 28 janvier 1954. C’est ensuite la préparation missionnaire dans des centres de formation des Frères. Une première année à Montréal, une autre au Lac Vert et une troisième à Lennoxville. Chaque année se termine avec le renouvellement de son serment missionnaire. Sa formation le prépare surtout à devenir constructeur et menuisier, sans oublier la mécanique.

En janvier 1957, il fait un serment de 3 ans et est nommé au noviciat St-Martin pour parfaire sa préparation missionnaire et aider les autres Frères en formation. Il devient moniteur et responsable de la ferme et de la menuiserie. Il aime beaucoup travailler sur la ferme du noviciat : c’est ce genre de travail dur, à l’extérieur, qui l’épanouit. Par contre, les moments où il doit travailler à la cuisine le rendent un peu malade.

Il a un bon jugement pratique ; il est un peu fermé de caractère. Il met beaucoup d’entrain dans ce qu’il fait, mais sans faire de bruit. Il a bien plus besoin d’être retenu que d’être poussé au travail. Il doit apprendre à tenir compte de ses forces, et à respecter les autres qui ne peuvent pas toujours suivre son rythme. Il prononce son Serment perpétuel le 13 février 1960 à St-Martin.

Après ces années de formation, le Frère Fifi est heureux d’apprendre qu’il est nommé au Malawi. À la fin de 1960, il est à Likuni pour étudier la langue. Quelques mois plus tard, il va dans le diocèse de Dedza, où il passera presque 30 ans de sa vie missionnaire en Afrique. Il a œuvré dans presque tous les postes de ce diocèse. Il travaille d’abord aux services généraux à Dedza même. Ce sera ensuite une série de constructions dans ce diocèse : le séminaire de Mtendere au complet, l’hôpital et l’école des catéchistes au même endroit, l’hôpital de Kasina, l’église et l’hôpital de Nsipe, et beaucoup d’autres constructions à Bembeke et, surtout, à Kasina.

Il est impossible de faire la liste complète des tâches qu’il a accomplies pendant ces années à Dedza. En plus des constructions, il est souvent appelé à se déplacer dans les missions où on a besoin de lui pour l’installation de pompes à eau, pour des travaux de réparation, d’électricité, etc. Il prend régulièrement des congés à cause de sa santé pas toujours florissante. À la fin de 1989, on lui demande à être économe à la maison régionale de Lilongwe. Ce sera pour quelques mois seulement. Au mois d’août 1990, il doit revenir en congé au Canada pour cause de maladie.

Au début, il pense pouvoir retourner assez vite au Malawi. Mais sa santé n’est plus comme avant : il souffre d’asthme depuis une dizaine d’années et il sent que sa condition s’est détériorée. Il ne peut plus travailler comme avant. Il se met alors entre les mains des médecins qui découvrent qu’il souffre d’un cancer et il est contraint à se soumettre à de longs traitements. Plus tard, alors qu’il se sent mieux, on lui conseille de ne pas retourner en Afrique. Il demeure à notre procure de Winnipeg au service de la communauté de différentes façons : il est successivement assistant supérieur, supérieur, assistant économe ; il aide parfois à l’animation missionnaire, tout en assurant un travail de maintenance dans la maison. Comme toujours, il rend de nombreux services appréciés, et cela sans faire de bruit.

En 2009, la maison de Winnipeg est vendue. La communauté s’installe au 151, rue Despins, Winnipeg, dans des chambres louées à une communauté religieuse. Le Frère Adolphe doit réduire ses activités à cause de sa santé de plus en plus précaire. En février 2010, il est hospitalisé. Des examens révèlent un autre cancer avancé. Très vite sa situation devient critique.
Il décède le 5 mai 2010, à l’hôpital St-Boniface de Winnipeg. La messe des funérailles est célébrée le 11 mai, en la basilique cathédrale St-Boniface à Winnipeg. Mgr Albert Thévenot, MAfr, évêque de Prince-Albert, préside la cérémonie. La dépouille est ensuite inhumée au cimetière paroissial de St-Boniface.

Le Père Pierre-Alfred Leclerc a bien connu le Frère Adolphe. Il a travaillé avec lui dans le diocèse de Dedza, parfois dans la même communauté. Il a entretenu une profonde amitié avec lui. Voici quelques extraits de son témoignage : “Adolphe était un homme de Dieu, un homme de prière. Un charmant confrère, toujours prêt à rendre service, toujours attentionné à réparer ceci ou cela, sans qu’on le lui demande. Il suffisait de mentionner le matin au réfectoire qu’un évier ou une toilette coulait : le soir c’était réparé ! Un homme à tout faire : il connaissait aussi bien la mécanique que l’électricité. Il était un bâtisseur de premier ordre : l’évêque lui demandait beaucoup et rien n’était laissé de côté. On lui demandait des travaux d’envergure : une cathédrale, une école de catéchistes, un séminaire à construire, etc. Travailleur acharné, dévoué, infatigable, il ne parlait pas beaucoup, mais accomplissait énormément. Deux ou trois constructions à la fois ne le consternaient pas du tout, et tout était fini à temps ! Il exigeait beaucoup de ses ouvriers, mais il en prenait bien soin : il leur enseignait la menuiserie, la soudure, l’électricité, etc. Il les aidait spirituellement et essayait de régler leurs problèmes de mariage. Serviteur fidèle du Seigneur jusqu’à la fin, Adolphe sera bien reçu de tous ses amis dans le ciel, et jouira d’une grande récompense.”

Lauréat Belley



PROFILES

Father André Taelman

1924 - - 2010

André was born at Nancy, France, on the 29th December 1924 into a close-knit family of six children. Baptised on the 3rd January 1925 in the parish of the Sacred Heart, he received Confirmation on the 7th June 1935 at Nancy Senior Secondary School, where he was also a Scout. He sat the baccalaureate there, before becoming an agronomist. Drawn to the priesthood, he studied philosophy and a year of theology at Nancy seminary, and then in 1949 entered the novitiate of the White Fathers at Maison Carrée. After a year at Thibar, he was reckoned to be very sensitive, easily upset and perfectionist. In agreement with his spiritual counsellor, he decided to test his vocation by taking time out in the Sahara. He therefore taught for a year at the Aïn-Sefra Institut Lavigerie, where he was greatly appreciated. Reassured in his vocation, he returned to Tunisia to continue his formation. He took his Oath on the 29th June 1953 at Thibar and was ordained to the priesthood at Carthage on the 18th May 1954. Appointed to the Diocese of Ouagadougou in Upper Volta, he was sent to Pabré Junior Seminary on the 2nd September. His Regional noted that he wholeheartedly accepted this teaching post, whereas he was preparing to learn the local language.

On the 30th June 1959, he returned to France, arriving in Strasbourg on the 5th July and was inspired to open the Nancy Procure in October 1961. For five years, he promoted the Society in Lorraine, but inclined to be overbearing, he was not much at ease in teamwork. Problems in sharing responsibility would be his cross. Back in Upper Volta on the 18th July 1964, he was appointed to Nasso Junior Seminary until he was recalled to France for the Long Retreat at Villa Cavalletti in January 1967 and vocation service from the 1st September 1968.

An opportunity came for him to spend a year in Rwanda, beginning on the 8th December 1969, a year mainly devoted to giving religious classes in colleges and countless recollection days and retreats to youth, his preferred ministry. After this, he resumed missionary promotion at Strasbourg on the 3rd August 1970 for the Franche-Comté sector. He gave himself completely to this task for seven years, just as at Nancy, but besides continuing to feel very isolated in a much personalised activity, he remained excessively sensitive. He also suffered from seeing the vocations he had awakened wither or be refused admission. The death of his parents within six months of one another also affected him greatly.

After theological updating at l’Arbresle, he returned to Nasso Junior Seminary, Upper Volta, in May 1977. In August the following year, he took on the chaplaincy to students and the YCS at Bobo, then in September 1980, the chaplaincy of the Abel Sanon Centre. He drafted a detailed file for chaplains with meeting plans and ideas for programmes, which were later taken up by his successor. He also wrote retreat notebooks adapted to the age group of the retreatants and preached at the Foyers de Charité. People were keenly aware of his serious approach, his other-worldly outlook, tinted with enthusiasm. He was nevertheless easily stressed, somewhat authoritarian and under pressure. Constantly unsatisfied, this workhorse sometimes discouraged those he was trying to educate. However, he showed a lot of zeal. ‘Go, teach all nations,’ was this man of God’s motto.

However, the time came for his return home to France for good. Being torn from his African apostolate went down badly. A long correspondence between him and the Regionals expressed his suffering. He had begun a youth movement and only let go of it very regretfully. He thought he had worked long hours in vain. A sabbatical year at Toulouse from the 3rd September 1981, then the Jerusalem Session-Retreat on the 13th June 1982 helped him to overcome his grief. However, he suffered a painful depression that required a sustained professional treatment.

Sufficiently recovered in April 1983, he resumed missionary promotion, this time from Mours. He entered into it with his usual enthusiasm, interspersing his retreats for youth at the Saint-Denis farm, and several temporary placements at Sacré-Cœur, Montmartre, for adults. His diary was chock-full, month after month. In addition, he bombarded Superiors with a barrage of long letters full of ideas and plans. These letters were often high-flown, but also profoundly spiritual and demanding. They must have given a few headaches to the recipients.

Later, there would be residence at Tassy in 1989, and various ministries in the south of France. Year after year, he would thus spend time at Aix-en-Provence, then Marseilles, (1989-1992), Marignane (1994-1995), Aubagne (1995-1996), Grasse (1996-1997), Roquefort-les-Pins (1998). In each place, everything began marvellously. The people appreciated him greatly, until André revealed what he thought and could be a deficiency in the pastoral activity of his confreres at that time, or in the leadership team. Consequently, as stubborn as he was generous, plus too sure of himself, his excessive ardour ended up creating tension.

It was then suggested he should go to Tassy, with a view to performing ministry in the surrounding area, but it did not please him. In 1999, he went north to Mulhouse and became involved at the Saint-Damien Centre, run by the Sisters of the Most Holy Saviour; he did not even complete twelve months. From the 10th August, he joined the Procure at Strasbourg, where he was offered the task of reception, in February 2001. However, he was still dreaming of active ministry. Just when a place for him would have been possible at Billère or Bry, and the time came to unpack his suitcase, he discovered a chaplaincy he could probably take on for a year as a retired priest with the Franciscan Sisters of Our Lady of Reinacker, Reutenbourg, near Marmoutier. He was happy there. Not far, at Ittenheim, there was a young couple who asked for his occasional services in ministry, as the young man was preparing for the permanent diaconate. He was much appreciated for his cooperation.

However, as agreed, he was appointed to Billère on the 1st September 2004. After such an eventful passage, he nonetheless deserved a bit of a rest. It was at the town hospital that the Lord called his ardent apostle to Himself on the 14th March 2010. He was interred in conformity with his wishes: ‘simply, soberly and above all no personalised speeches.’ The Superior of the House confined himself to reading a homily from John 17: 11-19, which André had composed in advance, for his own funeral. He wrote, ‘Called to live as missionary nomads, we must live and die in a state of constantly being on the move, without claiming to ‘own’ the Truth, but rather to allow ourselves to be seized and possessed by Truth, that is, by Jesus Christ, the Way, the Truth and the Life.’

Tributes received at his death and read during the funeral ceremonies demonstrated that André, in spite of the limitations of his temperament, deeply affected people of all walks of life, helping them in their spiritual development. One Sister said, ‘I remember him as a dynamic person, totally dedicated to the Lord and passionate in bearing testimony to God’s love, a missionary, heart and soul.’ – Another said, ‘I remember the immense and deeply felt assistance Father André brought to our family for many years.’ – When he was hospitalised, two adults he knew from Aix set out on the long night journey to spend a couple of days with him at Billère, showing the great esteem and affection in which he was held.

A former Provincial aptly summarised the problems that complicated his life and as a result the lives of his confreres and Superiors. ‘He was a man of great apostolic enthusiasm, passionate for parish work; [...] he devoted himself at length to missionary promotion. However, he had quite an edgy temperament and an uncompromising character, which left him rather vulnerable and he had a depression some years ago. Wherever he went, he was very happy with the duties of parish priest. However, he always had problems integrating into pastoral teams.’

Seeking in his final three weeks to live what he called total reconciliation, as someone who often enough considered himself misunderstood, due to his hypersensitivity, he chose the theme of love of enemies for his last Mass at Billère before he died. This was very moving for his friends.

Armand Duval





Father Louis Boillin

1919 - - 2010

Louis was born on the 19th June 1919 into a large family at Avoudrey, Haut-Doubs, France. This village, lying between Valdahon and Orchamps, was in a region of old traditional Catholicism and renowned fertile soil for vocations. Louis’ brother René was a priest of the diocese of Besançon, and one of his nieces became a Sister. Louis did his secondary school studies at the diocesan junior seminary of Fuans, 20 km from his home, and his philosophy at Faverney, in the Haute-Saône Department, but within Besançon diocese. Feeling called to missionary life, he left in 1939 to study theology at Carthage, then at Thibar, where he took his Missionary Oath on the 17th April 1942 and was ordained a priest on the 16th January 1943, no doubt due to the threat of being called up to the armed forces that hung over a number of scholastics.

Indeed, he was requisitioned in 1943 as assistant military chaplain in the campaigns in Tunisia, Italy and France, completing his tour of duty in Austria. Father Maurel, one of his professors who joined him in his apostolate, appreciated his enthusiasm and the good contacts he had among the soldiers.

Demobbed on the 1st May 1945, Louis completed his theology at Thibar, where, even if his results were average, he was admired for his dedication in manual work, in particular for the maintenance of the flower beds in the main courtyard of the scholasticate. Reputed to be shy and impressionable, he was nonetheless held in high regard by his confreres and Superiors.

He was appointed in June 1946 to what was still called the (French) Sudan, where he arrived on the 11th October. His first post at Ségou was not very fulfilling, as it was not much help in learning the local language and he was keen to enter into contact with the people. A second appointment to Bamako in November 1947 gave him greater consolation, but there was still too much French being spoken to make progress in Bambara. Then came a happier destination at Ouolosse­bougou, in October 1949.
Louis suffered pangs of deprivation when he was appointed only two years later to Béléko. He returned a year later full of joy in October 1952. However, not for long, for after his Long Retreat at Mours in September 1953 and a time of rest at Altkirch, he was appointed to Bonnelles for the Brothers’ novitiate. It was only a short interval, because he was back at his preferred post in August 1954 before leaving it again for Niono, where he remained until his second home leave in 1959.

In January 1960, he was asked to join the Strasbourg community for missionary promotion. He remained there for 5 years, until the 14th July 1965. Appointed to Niono, he became Superior at Béléko the same year. He would remain at this post until his final return home to France, after what he called five painful years in Mali: he gave a verbal account of it to his Superiors and was understood. Appointed to the French Province to help the procurator at Marseilles, he felt under­employed with no regular ministry. He only remained there from November 1971 until February 1972 and finally applied to seek ministry in his home diocese where, in addition to his brother, he knew many former fellow students.

A friend immediately offered him a place in his team of priests at Beaucourt, in Belfort territory, not far from Altkirch. The Vicar General, also a fellow student, authorised him as a priest auxiliary. This was a good choice, as several White Fathers were working in this sector and meetings were easily arranged.

A kindly letter from an Assistant General encouraged him when he changed direction, as Louis saw it as a setback. ‘Africa is demanding and perhaps it deserves the name of man-eater in some respects! It consumes them quickly while surrounding them with its affection!’ This Superior wished him peace and serenity and advised him to follow updating courses before beginning parish work in a France that had also greatly changed.

He was therefore at Beaucourt from the 10th February 1972. He did some good work for two and a half years until September 1974, but he did not feel completely at ease in a sector that was heavily working class. He sought out a rural parish and was appointed a few kilometres to the north, to Fontaine, as bursar and curate. Although armed with his recent years of experience and did good work from November 1974 till September 1979, he nonetheless felt the weight of solitude. Shifted to Fougerolles near Luxeuil, teamwork corresponded better to his temperament, but he soon admitted not finding what he was looking for. In fact, he was yearning for White Father community life.

At the end of 1980, he requested an appointment in the French Province and just then someone was needed at Sainte-Foy-lès-Lyon, which satisfied him, as it was not far from his family roots. However, he was afraid of having annoyed the diocesan authorities by breaking the contract. He then found out he had been working in the diocese of Besançon without a single contract. Curiously enough, the parish priest and Vicar Episcopal nevertheless felt frustrated by this unexpected departure; he therefore had to delay his timescale until June 1981, to avoid upsetting the running of the pastoral team. This only proved that Louis’ cooperation had been extremely useful and appreciated.

He experienced contented years at Lyons until 1990, although they were darkened by several family bereavements. His priest brother died aged only 69, one of his nephews was killed in an accident and another brother died of cancer. As he was very sensitive, he suffered greatly from these losses. In July 1984, he accepted to replace Pierre Béné temporarily at the head of the community, as he was sick. He did so somewhat reluctantly, as other confreres seemed more apt for the duty.

Louis then suffered an enormous shock in 1986 when a doctor diagnosed him alcoholic. Gentian is a strong liqueur taken in the Haut-Doubs, as an after-dinner digestive drink, similar to Calvados in Normandy or Brittany. Did it unwittingly provoke alcohol dependence in him? Dumbfounded, he wrote a very beautiful and frank letter to the Superiors of the Province, disclosing his distress. He was well-supported and understood by his confreres and by a nurse near their house when he decided on the spot to abstain completely from alcohol in order to detox. Moreover, he would never again refer to this alarming news.

In 1986, he was given permission to visit the Holy Land and he returned from it full of joy and gratitude. By contrast, in 1988, during the centenary of the Church in Mali, he refused an invitation to go there. While at the Procure, he covered the reception and looked after the large garden of the house. At his request, he was appointed to Tassy in 1990. He only left it in 1992 for a session at Mours. ‘If you refuse to grow old, you are not in the mainstream of life,’ he wrote on his registration form.

For the same reason, he asked to take part in the over-70s session at Rome in 1994. He only knew Rome, he emphasised, when passing through fifty years before, in 1944, in another uniform…’ In 2002, on the occasion of his Diamond Jubilee of Oath, (60), he thanked the Provincial team with emotion for the good wishes and congratulations he received. ‘I am grateful to you for sharing my thanksgiving. It could be said that ‘the Lord has done great things for me.’

It is true; it was not roses all the way. Everyone has their lot of joys and sorrows and today, at the end of my life, the Lord allows me to enjoy great serenity, I am a contented priest.’

The Lord came to call him at Tassy on the 15th March 2010, to take him up into his glory and peace. The funeral services took place in an atmosphere of thanksgiving and prayer in the house chapel.

Armand Duval




Father Raymond Galland

1924 - - 2010

Father Raymond Gallant was born on the 3rd May 1924 at Saint Jacques d’Egmont Bay in the Diocese of Charlottetown, Prince Edward Island, Canada. He did his primary schooling at Egmont Bay and his secondary studies, including two years of philosophy, at Saint Dunstan’s College, Charlottetown. He was strongly recommended by the Superior of the College as an excellent prospect, a product of a very Christian and respected family.

At the end of 1945, Raymond wrote to the Superior of the White Fathers in Canada to apply for admission. ‘I am a French Acadian from Egmont Bay; I speak English as well as French as I did my studies in English. Since I have been at this college, I have meditated on this matter and with the encouragement of one of your members, Father Fournier, whom I sincerely thank, I have concluded that the Good Lord has chosen me for missionary life in your community.’

In September 1946, he entered the Postulancy of the White Fathers at Everell, near Quebec. There, he also did his first year of theology. The following year, he attended the St. Martin de Laval novitiate. In September 1948, he entered the Eastview Theology Scholasticate. Without being a great intellectual, he succeeded adequately in his studies. He showed good common sense. He was reserved and had problems functioning in a large group. He was a great worker in all the practical tasks.

During his scholasticate, he had health problems; he could not cope much with stress. He was advised to relax and do more physical exercise. He liked manual work. He was pleasant in community, especially when it was in small groups. His formation staff teachers were unanimous in admitting him to the Missionary Oath which he took on the 23rd June 1951. With special permission, he was ordained a priest on the 22nd December 1951 in Charlottetown Cathedral by the Diocesan Ordinary, Bishop James Boyle. He then returned to Eastview to complete his scholasticate.

1951After home leave in his family, he left for the Diocese of Bukoba, Tanzania, at the end of August 1952. He first went to Rubya to learn the Kihaya language and to become a curate. In July 1954, he began his career as a teacher. Most of his work in Africa was to be devoted to teaching. He spent 3 years as a teacher at Rubya Seminary, then another 3 years at the Teacher Training College of Kajunguti. In early 1960, he returned for a few months to Rubya Seminary before going on home leave in July of that year. His superiors considered him a good missionary as well as a good professor whom everyone loved. However, he was prone to overwork. He needed to rest and to reduce his commitments.

Back in Canada, he firstly had a rest in his own home surroundings, while making the White Fathers known in schools and parishes. The Father Provincial then asked him to do Missionary Promotion in our Procure at Moncton in New Brunswick. In spite of his great desire to leave again for Africa, he remained for two years. After a certain time, he wrote to the Father Provincial, ‘I feel ill at ease with the people here. I am too embarrassed and sometimes in the middle of a sermon I start to sweat. I feel more at ease with my Africans. I hope I can soon leave for Africa.’

After his Long Retreat at Villa Cavalletti in early 1963, he arrived as a curate at Rwambaizi in the Diocese of Rulenge. Three months later, he was Rector of Katoke Seminary in this same diocese. He remained there for 3 years. He then returned to lecturing at Rubya Seminary for 2 years. In late 1968, he had to return to Canada on sick leave. It was not easy to slow him down to rest, as he himself said that he could not sit still doing nothing. Thus, in August 1969, he once again became professor at Katoke for 2 years, then another 2 years as curate in Bugene parish. He worked with difficulty, as his legs gave him a lot of pain. He had a kind of phlebitis. He had to make up his mind to return to Canada in 1973. He thought he would soon be able to return to Tanzania, but the future would show that this was his return to Canada for good.

After a few months rest in the family and with the agreement of his Provincial, he asked the Bishop of Charlottetown to work in a parish. He firstly took a year’s commitment, thinking that afterwards he would be able to return to Tanzania. However, his dream never materialised, as his health put paid for good to any return. He was initially in charge of two small parishes for 6 years, then curate in two others for almost 5 years. He would once again be parish priest in 3 other small parishes, including 6 years at Miscouche.

At the end of June 1992, he realised he could not continue in that way. He was tired and greatly handicapped by his legs. He asked to take his retirement. He chose to live at Richmond with his sister. In 1995, he had a serious heart attack, requiring a 4-way bypass operation. A family among his relations looked after him by providing him a place to stay. Some years later, he had to be found a place at the Summerside Chapman Centre for specialised care, as he had become overly dependent.
It was there he passed away on the 14th April 2010 at the age of 85. The Funeral Mass took place on the 17th April in the church of Saints Philip and James at Egmont Bay, where Bishop Grecco of Charlottetown officiated. After the funeral services, the body was cremated. The ashes were placed in an urn and buried in the family plot at Egmont Bay Cemetery.

Father Viateur Lafontaine knew Raymond, firstly at the scholasticate then on mission, where they worked in the same diocese. Here is his tribute: ‘He was a peaceable man. There was no conflict around him. He was at ease in friendly relations. He was very discreet in the work he did conscientiously. He gave the best of his life in teaching. His students appreciated his classes and his patience at their progress. He was a man of depth and loved by all. He passed by doing good without fanfare. Let us thank the Lord for having given him to us.’

Lauréat Belley




Father Odilon Leclerc

1917 - - 2010

Father Odilon Leclerc liked to boast that he was the first boy baptised in the parish of Sainte-Agnès, Donnacona, in Quebec Archdiocese. He was born there on the 20th October 1917. During the 75th anniversary of this parish’s foundation, he was the first to be invited as a priest of the parish as well as the first surviving baptised. Moreover, he always remained attached to his parish and the town of Donnacona. His large family enjoyed high esteem and a thoroughgoing Christian reputation.

He did his primary schooling at the Donnacona Convent School. He began studies at the Arts et Métiers College at Donnacona itself, but changed direction to begin secondary studies at Quebec Seminary. He also did two years of philosophy. He was among the first in his class as he was a great worker. His teachers were not opposed to him entering the White Fathers.

In September 1938, he began his Postulancy and first year of theology with the Missionaries of Africa at Everell, near Quebec. As he had high intellectual qualities and an energetic will, he was easily accepted to begin his novitiate at Saint-Martin de Laval.

In August 1940, he went to the Eastview Scholasticate for his three final years of theology. He left his professors with the impression of someone highly endowed, due to his intelligence and prodigious memory. He was more at home in speculative matters than in practical affairs. He had little aptitude for material work, but did so without quibble when required to do so. He was dedicated and amenable. He was sometimes nervous, which led him to be a little too talkative. He had no trouble being accepted for his Missionary Oath, which he took on the 19th March 1943. He was ordained a priest on the 19th June 1943 in Ottawa Cathedral by Bishop Martin Lajeunesse, OMI, Vicar Apostolic of Keewatin.

At the end of his scholasticate, he took some home leave in family and did some ministry. As it was difficult to leave for Africa during the War, he was asked to do some studies at the Montreal Jacques Cartier College of Education. In late 1944, he arrived in the Vicariate of Bukoba, Tanzania. He was to spend almost 10 years of his missionary life lecturing in colleges. It was reckoned that his health would not allow him to work in parishes.

Firstly, he went to Kajunguti College of Education for Boys for almost two years. He would come back to it later. He then went to Bunena Junior Seminary, also twice. He was almost five years at Ihungo Secondary School for Boys. He was a very good educator. Some years later, his former pupils would still speak of him. Nevertheless, he had to pace himself, resting often as his nervousness still dogged him and other health problems caused him bother. He suffered from asthma, which meant that often he would only sleep a few hours a night. However, he was always at morning meditation and regularly gave his classes.

At the end of 1953, he returned to Canada for sick leave. It was to be a return for good. At first, he rested at our Quebec Procure. He had some critical episodes and was examined by doctors. They analysed his allergies and he was treated accordingly. He was able to resume moderate working. He went to our Procure at Saint-Boniface, then on to Moncton. In 1958, he returned to Quebec. He was admitted to hospital for surgery after particularly stormy post-operative effects, as his doctor said, placing him on complete rest for a few months at our house at Pont-de-Québec.

In 1959, he underwent surgery for stomach ulcers. He would continue to have problems from that in the future. Nevertheless, he was able to resume work at Saint-Boniface for a few years. He then returned to his beloved Quebec Procure to become Procurator. He was to fulfil this task for 25 years, including being Bursar for a time. He was not so successful in the Bursar’s task, as he was less practically minded. During this long period, he was greatly appreciated as Procurator. He was charitable in community and showed great simplicity. He was liked for his willing ability to be of service and his sense of humour. He was faithful to his spiritual exercises in spite of less than excellent health.

Around 1990, as his health problems continued, he offered his resignation without being obliged. However, he generously agreed to remain at his post for a while longer in order to find a replacement. In September 1993, his work as Procurator came to an end; he nevertheless remained in Quebec. It would not be for long, as his health problems continued to multiply, including severe diabetes. On the 1st May 1997, he was asked to move to our Lennoxville community to receive the care he needed. It was hard for him to leave Quebec, but he did agree. In March 2009, his condition became hard to manage and he was placed at the Shermont Long Term Care Hospital Centre at Sherbrooke. The final months were painful and communicating was difficult during visits. It was there he passed away on the 24th April 2010. The funeral took place in our chapel at Lennoxville followed by burial in Saint-Antoine Cemetery at the same place.

Father Julien Cormier, Provincial, officiated at the funeral. Father Luc Perreault gave the homily in which he emphasised the hope of Christians to be always with the Lord, even after death, in spite of life’s doubts and struggles. He also read out the tribute of Father Maurice Boissinot, who had lived with Odilon. Here are some extracts: ‘At Quebec, I appreciated the abilities of Fr. Leclerc as Procurator and confrere in community. His presence was likeable, as it was never boring to be with him; his love was out of the ordinary and appreciated. He had a unique way of caricaturing the people he met with the tiny details that raised a smile, without however lacking charity… In his illness, which diminished him physically, he bore such a cross with courage and without complaint. Indeed, some thought he was not ill, but I knew that he was in a bad way as he would burst out sweating for nothing at all… Odilon was an indescribable confrere, unconsciously talented and always willing to serve. He will be easily forgiven for his little taunts.’

Laureat Belley




Brother Adolphe Fifi

1928 - - 2010

Brother Adolphe Fifi was born on the 13th February 1928 in the parish of St. Alphonse in the diocese of Saint-Boniface, Manitoba. He was one of a family of 10 children. The parish priest said it was an excellent Christian family where diligence and fidelity to religious exercises reigned. Adolphe completed his primary schooling at St. Alphonse, the local school. Almost all his classes were in English which meant that on entering the White Fathers he wrote English better than French. After his primary schooling, he remained at home to work with his brothers on his parent’s large farm. For several years, he was to learn devotion to duty and know-how in the occupation of farmer in a climate of friendliness. This quiet, diligent, devout youngster decided at age 23 to go and work in Africa with the White Fathers whom he came across in meetings of Missionary Promotion.

In July 1951, he arrived at the Postulancy of the Missionary of Africa Brothers at St.Vincent de Paul de Laval, near Montreal. After some months, he began his 2-year novitiate at St. Martin de Laval. He completed this by his 1st one-year Missionary Oath on the 28th January 1954. He then moved on to missionary preparation in a training centre for Brothers. He firstly spent a year at Montreal, another at Lac Vert and a third at Lennoxville. After each year, he took another one-year Oath. In his training, he prepared especially to become a builder and carpenter, not forgetting mechanics.

In January 1957, he was called to take his 3-year Oath and was appointed to the St. Martin Novitiate to complete his missionary preparation and help other Brothers in formation. He was thus a monitor and in charge of the farm and the carpentry shop. He especially liked to work on the novitiate’s farm, as this was the kind of hard work in the open air that made him shine.

The occasions he was obliged to work in the kitchen, for example, made him a bit sick. He had good common sense, with a slightly stubborn character. He put a great deal into what he did, but without fanfare. He had rather to be held back from more than pushed to work. He needed to learn how to assess his own strength and respect others who were not always able to keep up with him. His formation staff members were unanimous in presenting him for the Perpetual Oath which he took on the 13th February 1960, at St. Martin.

After these years of training, Brother Fifi was happy to learn of his appointment to Malawi. At the end of 1960, he was at Likuni to learn the language. Some months later, he went to the Diocese of Dedza, where he would spend almost 30 years of missionary life in Africa. He worked in almost all the posts of this diocese: the seminary of Mtendere, the hospital and the catechists’ school there, Kasina Hospital, the church and hospital at Nsipe, and many other buildings at Bembeke and especially at Kasina. It is not possible to list completely all the tasks he accomplished in all these years at Dedza. In addition to buildings, he was often called upon to travel to missions where he was need for installing water pumps, repair jobs, electricity, etc. He regularly took his leaves to look after his uncertain health. At the end of 1989, he was asked to become bursar at the Lilongwe Regional House. This would only be for a few months, as in August 1990, he had to return home to Canada for health reasons.

Initially, he thought he would be able to return to Malawi quite quickly. However, his health was not what it had been. He had been suffering from asthma for about ten years and he felt his condition deteriorate. He could not work as before. He was in the hands of doctors who discovered he had a cancer which obliged him to undergo prolonged treatment. Later, his health improved, but he was advised against returning to Africa. He lived at our Winnipeg procure, rendering various kinds of services. He was firstly Assistant Superior, then Superior, assistant bursar and helping out in missionary promotion, while looking after the house maintenance. As ever, he provided much appreciated services, without fanfare.

In 2009, our Winnipeg house was sold. The community set itself up at 151, Rue Despins, Winnipeg, in rooms rented from a religious community. Brother Adolphe was thus led to reduce his activities, which proved necessary due to his increasingly fragile health. In February 2010, he was hospitalised. Tests revealed another more advanced cancer. His condition rapidly became critical.

He passed away on the 5th May 2010 at St. Boniface Hospital, Winnipeg. The Funeral Mass was celebrated on the 11th May in the Cathedral Basilica of St. Boniface, Winnipeg. Bishop Albert Thévenot, MAfr, of Prince Albert, was the main celebrant. Brother Adolphe’s remains were interred in the St. Boniface parish cemetery.

Father Pierre-Alfred Leclerc, MAfr, knew Brother Adolphe well. He had worked with him in Dedza, sometimes in the same community. They were close friends. Here are some extracts from his tribute: ‘Adolphe was a man of God and a man of prayer.

He was a charming confrere, always ready to be of service, always attentive to repairing this or that, without being asked. It was enough to mention in the refectory in the morning that a sink or toilet was running for it to be repaired by the evening! He was a jack-of-all-trades. He knew both mechanics and electricity. He was a first-class builder. The Bishop could ask a lot of him and nothing would be omitted. He was asked to build huge constructions: a cathedral, a catechists’ school, a seminary. He was a relentless worker, dedicated and tireless, who did not say much, but who accomplished great things. Two or three buildings at a time did not put him out, and all were finished on time! He asked a lot of his workers, but he also looked after them. He taught them carpentry, welding, electricity, etc. He helped them spiritually and tried to regularise their marriage problems. He was a faithful servant to the end. Adolphe will be made very welcome by all his friends in heaven and will enjoy his well-earned reward.’

Lauréat Belley