NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Jozef Van Hees
1922 - - 2009
Notre confrère est né à Weelde, dans la Campine anversoise, le 4 juin 1922. Il fait ses humanités classiques gréco-latines au petit séminaire diocésain de Hoogstraten et entre chez les Pères Blancs à Boechout au mois de septembre 1941. Deux ans plus tard, il fait son noviciat à Sint-Kruis près de Bruges, car notre maison de Varsenare est occupée par les troupes allemandes. On le retrouve ensuite pour ses études théologiques au scolasticat à Heverlee, où il fait son serment missionnaire le 6 juin 1947 et est ordonné prêtre par Mgr Durrieu le 29 mars 1948.
Nommé pour le Vicariat apostolique de Baudouinville, il senvole au mois de septembre 1948 vers le pays appelé à lépoque Congo belge. Son premier poste sera Pweto, à la pointe extrême sud du lac Tanganyika. Au mois de novembre 1949, il fait connaissance avec la région du Maniema, dans le poste de Mingana. Comme il est obéissant et soumis, jeune et souple, et que les trous à boucher sont nombreux, les nominations se succèdent et apportent quelques variétés au début de sa vie missionnaire. En effet, un an plus tard, il est nommé au petit séminaire de Lusaka.
Au mois doctobre 1951, «Jef » est heureux de se retrouver à Mingana, où il devient curé en 1953. Pour des raisons de santé, il doit retourner en Belgique fin 1954. Revenu au Maniema, il y sera successivement en service dans les postes de Kabambare et de Kipaka, pour revenir à Mingana comme curé en 1959. Comme ses formateurs à Heverlee, les supérieurs régionaux reconnaissent en lui un homme dévoué pour le travail, avec une piété solide et sincère, et, en bon Campinois, il est un homme discret et sans bla-bla.
En 1961, notre confrère revient en congé en Belgique et fait sa grande retraite à Villa Cavaletti (Rome). En 1962, il assure un intérim de neuf mois comme inspecteur diocésain des écoles à Kasongo. En novembre de la même année, il est de retour à Mingana comme vicaire. Au mois daoût 1964, lors de la rébellion, il quitte le Maniema et trouve un climat moins épuisant et plus paisible dans le diocèse de Goma, à la paroisse de Rutshuru où il réside et travaille pendant cinq ans.
Au mois daoût 1969, nous le retrouvons à Bobandana où il donne la catéchèse. Quelques mois plus tard cependant, il est conduit malade à la Fomulac de Katana (archidiocèse de Bukavu) doù les médecins lenvoient en Belgique. Fin 1970, il peut retourner à Bobandana, jusquà ce quil soit arrêté et expulsé du pays au mois de mars 1972. Cest le gouverneur de la province du Kivu qui a exigé cette expulsion, parce notre confrère aurait encore baptisé des enfants en leur donnant un prénom chrétien, ce qui était rigoureusement interdit par la politique de « lauthenticité » du Président Mobutu.
Pendant cinq ans, Jozef restera dans notre maison à Anvers, où il travaille à ladministration de notre revue missionnaire « Wereldwijd ». En juin 1977, il est tout content de pouvoir retourner au Zaïre où il se retrouve dans le diocèse de Goma comme vicaire de la paroisse de Rutshuru. En 1981, il va à Bobandana et, huit mois plus tard, à Walikale, où il passe 9 années, la période stable la plus longue de sa vie en Afrique. En 1983, il suivra la session et fera sa grande retraite à Jérusalem.
Au mois de mai 1990, on fait appel à lui comme aumônier de lhôpital à Buhimba, près de Goma au lac Kivu. Sa santé lui cause des ennuis et chaque année il devra prendre un petit congé en Belgique. Début 1993, il rejoint comme aide aumônier notre communauté de la Fomulac (Katana), mais quelques mois plus tard, cest le retour définitif en Belgique. Pour sa convalescence, il réside dans notre communauté à Berchem.
Au mois davril 1995, il accepte laumônerie dune maison de repos à Ravels, dans sa région natale, mais une année et demie plus tard, cela dépasse ses forces et il revient dans notre communauté de Berchem. Quand cette maison est fermée en décembre 2001, il passe avec quelques confrères à la maison de repos Saint Joseph des Petites Soeurs des Pauvres au Kiel, dans les environs immédiats dAnvers. Cest là quil sest éteint doucement dans son sommeil dans la nuit du 3 juin, la veille de son 87e anniversaire et à quelques jours de lanniversaire de son serment missionnaire.
La liturgie pascale a été concélébrée dans la chapelle de cette maison de repos le 9 juin 2009. Cest au cours de cette cérémonie quaprès lhomélie de notre confrère René Konings, aumônier de cette maison de repos, son neveu, Jan Raeymaekers, expliqua que, dans sa famille, Jozef était connu comme un grand travailleur sur qui on pouvait compter, mais aussi quil y était moins retiré et silencieux ; il aimait y ouvrir les esprits aux problèmes mondiaux. Lors du 60e anniversaire de son ordination sacerdotale, lan passé, il avait encore témoigné de son amour pour lAfrique. Malgré son âge, il sest mis à lordinateur pour pouvoir correspondre avec tout le monde et rester davantage au courant de ce qui se passait dans le monde. Il respirait la bonne humeur en circulant avec sa voiturette dans la maison de repos. Cest ensemble avec sa famille que notre famille Père Blanc put conclure avec les mots de Jan : « Nous sommes vraiment reconnaissants davoir pu connaître une personnalité pareille et jouir de sa présence parmi nous ».
Son corps a été enseveli dans notre cimetière de Varsenare. Sur son image souvenir, nous retrouvons la prière de saint François dAssise, quil avait fait sienne et qui jette une lumière sur toute sa vie : «Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix ».
Dries Fransen
Père Jean-Pierre Morvan
1936 - - 2009
Ploudivy, petite bourgade du Finistère, a vu naître Jean-Pierre le 6 novembre 1936. Il est baptisé le 12 novembre. Aîné de quatre enfants, il grandit dans le milieu paysan breton, profondément chrétien. Il fait ses études secondaires au collège St François de Lesneven et entre au grand séminaire de Quimper où il fait la philosophie et commence la théologie. Après le service militaire en Algérie, il veut se mettre au « service de lÉglise dAfrique » et fait sa demande pour le noviciat situé alors à Gap, où il arrive comme « clerc minoré » en septembre 1960. Après quoi il se rend à Carthage pour deux années de théologie. Il prononce son serment le 24 janvier 1963 et est ordonné prêtre à Quimper le 26 juin 1963.
Il manifeste le désir daller en Afrique du Nord et est nommé en Algérie, dans le diocèse de Laghouat. Il passe ensuite deux années à Rome pour y étudier la philosophie et suivre des cours au PISAI. En 1965, il retourne en Algérie où il est professeur darabe littéraire et professeur de philosophie. En 1971-1973, il se trouve dans le diocèse de Constantine : il y enseigne la philosophie dans un lycée dÉtat. Mais son contrat denseignant ne sera pas renouvelé.
Cest un tournant dans la vie de Jean-Pierre. Il décide alors de rentrer en France pour sinsérer en milieu émigré, et tout particulièrement maghrébin. Ses qualités intellectuelles lui auraient permis de continuer denseigner en France, mais son souci de proximité avec « lautre », surtout celui qui se trouve dans une situation sociale inférieure, le conduit à travailler sur des chantiers divers, routes et maisons, tant à Brest quà Amiens. Son but est de sensibiliser les différentes équipes de prêtres et de laïcs à la situation des migrants, sans pour autant demander à lÉglise de prendre parti sur les décisions politiques et économiques les concernant.
La tâche nest pas facile. Jean-Pierre sy use. Alors quil se trouve à Toulouse, la fatigue saccentue. Cest le début dun long calvaire : au congé dun mois de maladie succède un congé de grande maladie ; au médecin généraliste succèdent les spécialistes. Les séjours en famille, sur la terre bretonne, alternent avec des séjours en différentes maisons de la Province. Dans la mesure où sa santé le lui permet, il contribue à lentretien de plusieurs de nos maisons, Mours et Nantes entre autre. Finalement, en 1989, il est nommé à Tassy. Il y a la charge de tout ce qui est matériel. Le gros travail ne lui fait pas peur et le domaine est un endroit où il peut refaire des clôtures, élever des murs, assurer létanchéité de terrasses, etc.
Pendant les 20 années quil passe à Tassy, années marquées par des hospitalisations et par une attaque cérébrale qui le laisse hémiplégique, Jean-Pierre vit en gardant au coeur les idéaux qui lont toujours motivé. Tout dabord, la priorité du travail «avec», du vivre « avec », refusant den rester au superficiel, restant simple, direct, au risque de paraître et dêtre de fait, à un moment ou à un autre, violent, brutal ; il refuse les modèles tout faits, ne tient pas compte du légalisme, du moralisme, acceptant mal les grands discours, préférant les actes à la parole.
Centré sur la nécessité de la justice dans le monde du travail, il est agacé par tout ce qui, en ce domaine, ne va pas dans le sens de léquité, du respect des minorités, des pauvres, des souffrants. Il admire lapostolat des prêtres ouvriers.
Devenu handicapé, son rythme de vie change. Il ne peut pas travailler, mais il se force à marcher chaque jour ; il prend ses repas avec difficulté, faisant tout pour ne pas être à charge. Chaque fin de matinée, il participe à la messe de communauté, sauf le dimanche où il préfère regarder la messe à la télévision : ceci pour ne pas attirer sur lui les regards de pitié des personnes venant de lextérieur pour la messe dominicale.
Il se livre peu en communauté ; il se connaît, et sait quaux jours sombres succéderont des périodes ensoleillées ; il aime alors lhumour et être entouré par la bonne humeur. De son séjour en Algérie, il a gardé de solides amitiés. Lun ou lautre de ses fidèles amis vient lui rendre visite à Tassy : cest alors une très grande joie pour Jean-Pierre. Ces derniers seront très affectés par sa mort. Voici dailleurs quelques phrases de son ami Rahab, tirées dun message lu lors des obsèques : « Jean-Pierre a été un ami fidèle, respectueux de nos différences. Il a été bon sous une carapace qui cachait sa fragilité. Les épreuves quil a subies dans sa chair et dans son âme, loin de laffaiblir, lont fortifié. »
Il est très discret sur sa vie dunion à Dieu. Mais les derniers mois de sa maladie ont permis à ceux qui venaient lui rendre visite de constater combien sa foi était profondément enracinée. Il attendait avec une grande espérance de rencontrer le Christ. Il demande lui-même lonction des malades. Paisiblement, lucidement, il se prépare au Grand Départ. Celui-ci a lieu le mardi 17 mars 2009.
Les obsèques ont réuni les membres de sa famille, de sa commune, des amis et les personnes au service de la maison. Un des chants choisis pour la cérémonie exprime bien lattitude fondamentale de Jean-Pierre :
« Jai tant cherché, mon Dieu, mais tu es là, mon Dieu, tout près, tout près. Vois ma main tendue... Jai tant peiné, mon Dieu, mais tu es là tout près, tout près. La mort, tu las vaincue... Jai tant lutté, mon Dieu, mais tu es là tout près, tout près.
« Viens, Seigneur Jésus, jattends léternité. »
Nos vies de Missionnaires dAfrique se déroulent sur des terrains géographiques différents, selon des parcours commandés par les nécessités dun apostolat qui tient compte des exigences locales, avec des corps, des curs et des esprits vulnérables, fragiles; mais lunité réelle de nos vies vient du désir de rester fidèles à lappel initial : la mission ; ce que fit Jean-Pierre, et toute sa vie en témoigne.
Père Jan Blockx
1918 - - 2008
N otre confrère Jan était un homme de la Campine, Belgique, une région paysanne dans le nord de la province dAnvers. Il est né à Retie le 12 août 1918 dans une famille qui compte quatre fils. Son père est garde forestier puis gardien du domaine royal local. Après lécole primaire à Retie, Jan fait ses études secondaires au petit séminaire de Hoogstraten et les deux dernières années au collège Saint Aloïs à Geel. Il a vingt ans quand il entre au séminaire de Boechout pour ses études de philosophie, en septembre 1938. Après son noviciat à Varsenare, nous le retrouvons, en pleine période de guerre, au scolasticat à Heverlee. Ses professeurs de théologie ne sont pas éblouis par ses capacités intellectuelles, mais apprécient suffisamment son esprit pratique, son bon sens, sa bonne humeur et ses excellentes relations avec les confrères pour ladmettre volontiers au serment missionnaire quil fait le 9 avril 1944, une année avant dêtre ordonné prêtre à Heverlee par Mgr Carton de Wiart, le 2 avril 1945.
Nommé au Burundi, il attend à Boechout une occasion pour sembarquer en faisant du service dans la paroisse voisine de Vremde. Ce nest que début février 1946 quil peut se mettre en route en passant par Paris, Madrid et Lisbonne, doù un cargo espagnol le conduit à Lobito en Angola. Il traverse alors le Katanga, prend le bateau sur le fleuve Congo pour arriver, après trois mois, à destination.
Son premier poste au Burundi sera Rumeza, où il est économe. Il y fera un vrai travail de broussard : avec une cinquantaine douvriers, il part dans la forêt pour y abattre et tailler des arbres. Une excellente occasion aussi pour apprendre le kirundi. Il construira à Rumeza une maison en dur et, peu après, sa première église, en fabriquant des briques. Cest pour former ses jeunes apprentis que Jan commence une école artisanale, section bois menuiserie. En 1952, il devient supérieur de Rumeza.
Deux ans plus tard, on fait appel à lui pour la fondation du poste de mission de Bururi. Là aussi tout est à construire. En 1955, il construit également une église à Nyabiraba (Gitega). Malgré tout ce travail matériel, sa préoccupation première reste la pastorale.
En septembre 1956, après 10 ans, Jan peut prendre son premier congé en famille. Il assure également un service pastoral dans la paroisse de ten Aart (Geel). Début 1957, il fait sa grande retraite à Mours et, au mois de mai 1957, il repart pour le Burundi. Il sera curé à Bururi pendant plus de 10 ans.En août 1961, il devient également vicaire général de Mgr Martin, lévêque local. Quand son évêque est à Rome pour le Concile, cest Jan qui fait le tour du diocèse pour administrer les confirmations.
En 1963, il achève la construction de la cathédrale de Bururi. Il est également conseiller du régional. Depuis des années déjà, Jan souffre dune sciatique. Comme les douleurs se font vraiment pénibles, il revient se faire soigner en Belgique en 1968.
De retour au Burundi en avril 1970, il sera nommé curé à Makamba, une paroisse plus dans le sud. Deux années plus tard, alors quil est en congé, éclate à Makamba le conflit entre les Hutu et les Tutsi. Sur place, on comptait plus de 700 veuves. Malgré son absence au moment des faits, il est accusé et on intente un procès contre lui avec sept accusations importantes. Malgré cette situation dramatique, Jan revient à Makamba fin août 1972. Il va personnellement chez le procureur et obtient de lui que le procès soit retardé et ait lieu à Makamba même. Il y est déchargé de toute faute et notre confrère pourra continuer son travail pastoral et matériel pendant six années encore. Mais ce nest que partie remise, car le 11 juin 1979, il est expulsé du Burundi comme presque tous nos confrères.
Son retour en Belgique est alors définitif. Jan devient vicaire dans la paroisse de Stabroek, un village à une bonne dizaine de kilomètres au nord dAnvers. Une année plus tard, en octobre 1980, Jan écrit une lettre au provincial pour lui expliquer son choix de faire de lapostolat dans le pays.
Nous en citons volontiers quelques extraits, qui marquent bien ses intentions pour les années qui lui restent : « Quand je suis revenu en Belgique, je me suis senti tout aussi bien missionnaire et Père Blanc que dans les pays en voie de développement. Jusquà présent, jai déjà fait lexpérience que je puis vivre ma vocation également ici. En effet, le pays est fort déchristianisé et il me semble important de tâcher de reconvertir les gens. Le Seigneur a envoyé ses apôtres vers tous les peuples, et la tâche missionnaire me semble ici même plus urgente quau Burundi.
Le manque de prêtres commence à se faire sentir, surtout de prêtres qui annoncent et vivent lÉvangile. Je trouve que cela vaut vraiment la peine de mengager ici dans une paroisse. Jai déjà pu faire connaître à beaucoup de gens ici notre Société et notre travail dans les pays de mission. Bref, je me sens ici vraiment missionnaire. »
Il est nommé curé à la paroisse Sainte Catherine à Stabroek en octobre 1980. Dix ans plus tard, il doit officiellement prendre sa pension, mais continue son service dans la paroisse. Ce que Jan a pu rayonner à Stabroek, nous avons pu le sentir lors de la célébration de son jubilé de 60 ans de sacerdoce, le 3 avril 2005. Une église comble, la fanfare locale claironnante et tant de visages joyeux ont exprimé leur reconnaissance pour ces 25 années de présence dans le village.
« Merci, Père Jan, pour ces 25 ans de service au milieu de nous. Beaucoup de malades ont apprécié votre proximité soignante et bienfaisante ; vous étiez pour eux un signe de salut, comme vous lavez été dans vos jeunes années au Burundi. Merci, cher Père, pour votre prière, pour votre amitié. Nous voulons exprimer notre reconnaissance en remerciant avec vous le Seigneur. »
Même sil était de tout son cur à Stabroek, Jan na jamais oublié le Burundi. Il y est même retourné deux fois. Il était présent en 1990, quand le pape Jean-Paul II y a ordonné 25 prêtres. Avec largent de Misereor (Allemagne), il a pu faire agrandir la maternité de Makamba et il a fait construire trois pavillons pour les handicapés. Lors de son jubilé dor en 1995, Jan a demandé à ceux qui voulaient lui donner un cadeau, de verser leur contribution pour le centre des handicapés à Makamba.
Quand Jan est arrivé au Burundi, tout le pays formait un seul vicariat apostolique. Il y a maintenant sept diocèses avec des communautés locales vivantes. Cest ce quil écrivait au cercle missionnaire de Stabroek, lors de sa dernière visite au Burundi en 1999 : « Ce qui me réjouit le plus, cest que notre travail continue ici, aussi bien sans nous quavec nous, dans le même esprit et un même apostolat. Cest une joie de pouvoir constater, malgré les nombreuses difficultés, que des Hutu et des Tutsi vivent ensemble, travaillent ensemble et fêtent ensemble ».
Jan est décédé le 18 juin 2008 à lhôpital académique dAnvers Nord à Brasschaat, quelques mois avant ses 90 ans.
Ces quelques mots de lhomélie de la célébration dadieu, le 26 juin, dans léglise pleine de la paroisse Sainte Catherine de Stabroek, résument bien sa vie : « Comme Missionnaire dAfrique, le Père Jan a traversé les mers pour annoncer la Parole de Dieu en paroles et en actes. Pendant de nombreuses années, il a vécu et travaillé comme Père Blanc, comme homme parmi les hommes.Après avoir quitté le Burundi, il a gardé ce pays dans son cur. Quand il en parlait, quelque chose quon ne peut décrire en paroles brillait dans ses yeux. À partir dici, il continuait dy soutenir plusieurs projets. Il est toujours resté missionnaire. Revenant du Burundi, il est resté missionnaire à Stabroek. Cette paroisse, il la également portée dans son cur. Ici également, le Père Jan a été un homme du peuple. Il prenait part à toutes nos petites fêtes et à nos activités. Nombreux étaient les malades qui pouvaient compter sur sa visite. La célébration de lEucharistie a toujours joué un rôle important dans sa vie : annoncer la Parole de Dieu et le repas communautaire. Notre communauté paroissiale remercie Dieu de nous avoir envoyé un tel missionnaire. »
Dries Fransen
Frère Reinhard Erler
1929 - - 2009
De son vrai nom, Hildebert, le Frère Reinhard Erler est né le 21 février 1929 à Dormettingen, près de Balingen, dans le diocèse de Rottenburg/Stuttgart, Allemagne. Fils unique de ses parents parmi sept surs, sa famille vit grâce aux produits dune petite ferme agricole.
A la mort de son père en 1944, il est contraint à travailler très jeune pour venir en aide à sa famille. Plus tard, quatre de ses surs entrent dans une congrégation des Surs Franciscaines ; lune delles est envoyée comme missionnaire au Brésil.
Reinhard fait ses études primaires à Dormettingen, puis suit un apprentissage en ramonage. Après avoir réussi brillamment le test, il travaille comme ramoneur de cheminées pendant quatre ans. Comme ses contemporains, il croit que ces ramoneurs habillés en noir portent bonheur à chaque foyer visité.
Armé de sa foi et de sa conviction, la vocation missionnaire commence à se développer graduellement. Le 16 août 1951, il introduit une demande dadmission comme postulant à Francfort. Les Supérieurs découvrent en lui un jeune homme sincère en quête des valeurs chrétiennes pour servir la mission en Afrique. Au bout dune année, il est recommandé au noviciat de Langenfeld/Eifel, où il arrive le 22 août 1952.
A la fin du noviciat, il prononce son premier serment le 22 août 1954. Il est ensuite envoyé à Marienthal (Luxembourg) pour deux ans de scolasticat. Durant cette période, Reinhard révèle et développe ses nombreuses qualités pratiques quil mettra plus tard au service de la mission en Afrique. Au terme de son scolasticat, il est retenu pour prêter main forte à la ferme de Marienthal pendant dix-huit mois, puis comme responsable du jardin à Haigerloch. Entre-temps, il attend patiemment une nomination pour lAfrique.
Le 22 septembre 1958, le voilà arrivé à Sumbawanga, en Tanzanie. Il est chargé de superviser les constructions, le transport, lentretien et les garages du diocèse. Avec énergie et dévouement, il se met au travail. Presque deux ans plus tard, il sabsente brièvement pour un renouveau spirituel à Chilubula, en Zambie. Cest là quil prononce son serment perpétuel le 12 août 1960. En 1962, on lui accorde, enfin, loccasion dapprendre le kiswahili.
Avec un élan de générosité, il met ses talents au service du diocèse de Sumbawanga. Il fait reconstruire, dans la vieille mission de Chala, le presbytère qui, après les travaux, deviendra le bâtiment le plus moderne du diocèse à cette époque.
Au mois de mai 1965, Reinhard se rend à Villa Cavaletti pour la grande retraite de 30 jours, avant de prendre son congé régulier. A partir de 1966, il suit, par correspondance, des cours de mécanique avec un organisme américain. À la fin, il obtient un diplôme dont il restera très fier, car cela représente le couronnement de ses aptitudes pratiques. Son sens dimagination, son énergie inépuisable et son amour du travail sont admirés de tous. Aucune des tâches qui lui sont confiées nest au-delà de ses compétences. Fidèle à sa vocation de Frère, notre confrère ne cache pourtant pas une modeste obsession pour les voitures qui, avec le football, restent ses sujets favoris de conversation.
Victime de douleurs atroces à la colonne vertébrale, il subit, en octobre 1967, une intervention chirurgicale délicate dans un hôpital de Munich. Alité pendant 9 mois, il doit, en plus, supporter un emplâtre. Une fois guéri, il se voit interdire tout travail pénible et éviter de soulever des poids lourds. Mais il peut encore conduire ; ce qui lencourage à retourner chez lui, à Sumbawanga, en octobre 1969. Là-bas, il reprend la supervision des constructions à Kaengesa, Karema et Chala, tout en restant aussi serviable grâce à ses talents diversifiés.
Malheureusement, sa santé se détériore de nouveau. Finalement, en 1972, il est contraint de quitter définitivement lAfrique pour retourner dans sa Province dorigine. Après sêtre reposé, mais voulant toujours se rendre utile, Reinhard accepte daccomplir quelques tâches dans nos communautés de Amberg, Aachen, Trève, Cologne, Francfort et, enfin, Haigerloch.
Dans la plupart des cas, il sert comme chauffeur, ce à quoi il prend plaisir. On le voit faire des courses, entretenir la maison ; bref, un peu de tout. Ses temps libres sont toujours bien remplis : il fabrique des crèches de Noël, des chapelets, voire des paillassons. En effet, il se sent à laise dans son atelier de Haigerloch, mais plus encore dans la communauté où il demeure un excellent animateur. Cependant, il ne néglige pas ses nombreux amis de lextérieur.
Au cours de ses dernières semaines, Reinhard mange à peine, perd beaucoup de poids et souffre dautres infirmités ; ce qui inquiète sa communauté. Admis durgence à lhôpital dAlbstadt, les examens médicaux révèleront une tumeur virulente à lestomac. Mais elle est vite enlevée par une opération. Néanmoins, son heure sonne et notre confrère arrive au terme de son pèlerinage. Le 13 juillet 2009, aux premières heures du matin, son Maître décide de lappeler auprès de Lui.
Désormais, le Frère Reinhard repose dans le caveau des Missionnaires dAfrique, au cimetière de Haigerloch. Puisse le Seigneur accorder la joie éternelle à son fidèle serviteur.
Joe EberlePère Henri Farcy
Henri est né à Molenbeek le 3 mai 1925 dans une famille de cinq enfants, dont une est devenue religieuse.
Après ses études secondaires au collège Saint-Louis de Bruxelles, études quil a suivies en dilettante, de sorte quil na obtenu quun «petit» diplôme, disait-il, il entre en philosophie à Thy-le-Château en septembre 1946. Il fait son noviciat à Varsenare et, après ses études théologiques à Heverlee, il est ordonné prêtre le 5 avril 1953.
Après le service militaire à Louvain, il sembarque, le 21 avril 1954, à bord dun DC4 de Sobelair pour Bukavu (alors Costermansville) au Congo. Il débute comme titulaire de la 3e latine au petit séminaire de Mungombe, où il apprend le kiswahili. Une année plus tard, il est nommé vicaire à la paroisse de Kiringye et directeur des écoles. Il sintéresse à la langue locale, le Kifulero.
En 1959, Henri est nommé à Bagira, la paroisse dortoir de la ville de Bukavu. En 1960, il devient vicaire dans une grosse paroisse à Walungu, où il apprend le Mashi, la langue des Bashi, qui peuplent tout lintérieur du diocèse de Bukavu. Il se passionne très vite pour cette langue dont il compose un fichier des mots, des expressions et des proverbes.
Après son congé en famille, en juillet 1961, il est nommé à Namur pour lanimation missionnaire. Quand il parle de cette période, il dit: « Jai été nommé à lanimation missionnaire à un moment très intéressant, puisque cétait celui de la préparation immédiate du concile Vatican II. Dans latmosphère pleine despérance de cette époque, nous avons fait un effort de pastorale densemble danimation missionnaire qui fut très intéressant. »
En 1964, il est nommé à Kadutu, dans la ville de Bukavu, comme vicaire et chargé des pauvres et des jeunes gens désuvrés. Cest une paroisse énorme dont il écrit : « On célèbre une douzaine de messes chaque dimanche, et on souffre de linsuffisance de moyens pour faire face aux besoins pastoraux de cette paroisse-mammouth. On ma confié la redoutable charge des pauvres et des jeunes gens. »
Pour Henri, cette nomination est le départ dun dialogue qui donne naissance au Programme dartisanat du diocèse de Bukavu, réalisé en 1976. Il trouve sur place une équipe dauxiliaires de lapostolat, qui fait de lanimation sociale rurale en vue de lémancipation de la femme. Il les guide pour trouver une solution au problème de la malnutrition qui attaque surtout les enfants après le sevrage ; il fonde le comité Anti-Bwaki avec les Pères Xavériens ; il fait fabriquer des biscuits (masoso) à base des produits locaux comme le maïs, le sorgho et le soja; il participe aux séminaires de lUnicef ; il demande de laide au Cemubac pour lutter contre le goitre, un vrai fléau sur lîle dIdjwi ; il lance un programme deau potable avec Mondo Giusto, etc.
Pour aider les jeunes dune façon durable, Henri ne veut pas les gâter en donnant de largent, mais il attire leur attention sur ce quils peuvent réaliser avec les moyens du bord, avec ce quils trouvent sur place : il y a du sisal : « Faites des balais et des paillassons : je vous montrerai comment faire et je les vendrai pour vous » ; il y a dautres plantes fibreuses : « Faites des cordes » ; avec des feuilles des bananiers : « Faites des cartes de voeux et des tableaux » ; il y a des grenouilles : « Apportez-les-moi et je vendrai les cuisses aux hôteliers de la ville » ; il y a des vieilles batteries : « Faites avec le plomb des santons »; il y a des planches : « Voici des burins et faites des statuettes et des bas-reliefs » ; il y a des fils de fer à ramasser partout : « Faites-en des jouets. »
Bien sûr, les premiers résultats sont fort maigres et loin dêtre des oeuvres dart, mais il les achète quand même pour encourager les artisans en herbe. Plus tard, il rassemblera tous ces essais et les mettra dans ce quil appelle le musée des horreurs. Le signal du départ est donné et il arrive à vendre les ustensiles et les oeuvres dart dans un magasin quil a ouvert au centre-ville ; ensuite il ouvre un autre point de vente dans le plus grand hôtel de la ville. Il fait venir aussi les fameux tapis de velours du Kasaï pour les revendre. Finalement, il permet à des centaines dartisans de gagner leur vie et à des milliers de jeunes de se débrouiller.
Derrière cette réussite, il y a son travail de recherche : il se rend en Inde pour y étudier le tissage du sisal; il va visiter sa soeur Bénédictine au Brésil ; en même temps, il regarde comment les gens se débrouillent sur place pour gagner leur pain quotidien ; il traverse les pays du sud de lAfrique à la recherche de techniques nouvelles et il parcourt les pays de lAfrique de lOuest pour faire une étude sur les perles et les coquillages.
Il aide aussi les autres à réaliser des actions sociales avec sa brochure intitulée Propositions pour une mise en état de développement des paroisses. Il veut que les initiatives de lÉglise dans le domaine du développement apparaissent comme une dimension de la pastorale densemble : « Jai le souci de chercher une voie dans laquelle toutes les initiatives aient bien un caractère dÉglise. Je désire quelles satisfassent aux exigences de ma vocation sacerdotale. Avec mon équipe, nous découvrons en effet que le sacrement du Frère est inséparable du sacrement de lautel, comme le lavement des pieds est le symbole du service des autres. »
Henri a une foi profonde dans le Christ eucharistique ; la messe est le point de départ de toute réunion danimation. Il veut que le spirituel imprègne son travail matériel et les exemples sont là pour confirmer que ses préoccupations ont été fécondes et que son oeuvre perdure jusquà nos jours. « Je pense à laprès-Farcy », répète-t-il souvent.
LEucharistie étant le fondement de toute sa vie pastorale, il en fait la préparation chaque veille par écrit. Le désir de célébrer lui est resté jusquà la fin de sa vie : dans ses petits commentaires, il est heureux de puiser dans les innombrables souvenirs de sa vie missionnaire.
Soucieux du ressourcement spirituel et de la formation continue, il suit la grande retraite à Villa Cavaletti, le ressourcement biblique à Jérusalem, les sessions à Rome pour les confrères de plus de 60 et de 70 ans, et aussi la session du missionnaire, disciple du Christ à Jérusalem. Il serait intéressant de lire tout ce quil a écrit et dessiné pendant ces moments de formation.
Avant daller faire la même oeuvre de développement dans le diocèse de Mahagi, il va faire une maîtrise en Sciences humaines et sociales à lInstitut catholique de Paris en 1984. Son mémoire sintitule : Artisanat, chemin de développement, de modernité et dindépendance. Il réussit avec grande distinction.
Pendant douze ans, il se donne corps et âme. Il crée un foyer social, quon appelle une maison où il fait bon de vivre : cest un exemple de construction simple pour y fonder un foyer heureux. Il parle du tourbillon dans lequel il se trouve engagé par ses démarches et de son passionnant travail à Mahagi.
Là, il sera le collaborateur incontournable du HCR au service des réfugiés. Il en profitera pour aménager un terrain daviation pour petits porteurs, tellement précieux pour les déplacements dans ce pays immense quest le Congo.
Henri était un phénomène, dévoué, bouillonnant didées et poursuivant ses projets avec obstination. Il y aurait encore tant à dire de cet homme très cultivé, curieux de tout. Sa bibliothèque était une des plus disparates ; cela allait des ouvrages sur la construction dun clapier, en passant par des jeux de cartes et de scrabble, jusquau point oméga de Teilhard de Chardin.
De son écriture, petite et régulière, il a rempli un tas de cahiers, pleins dobservations, de descriptions, danalyses de toute sorte. Lui-même est un artiste dessinateur à lexemple dHergé; il nous a laissé dinnombrables dessins, tracés à la plume et au crayon, de paysages, de bâtiments, de caricatures. Il aimait dessiner les petits anges (ses neveux et nièces) et un de ses dessins lui a valu une page dans Paris Match.
Il avait un talent de conteur : le 19 décembre 2008, nos Lignes de fracture publiaient sa parabole en manière de conte de Noël; et Nuntiuncula du mois de janvier-février 2007 (n° 642) a publié un poème pour dire que sa vie missionnaire était un partage. Rien détonnant donc quon lui ait donné le surnom de Farci didées.
Voici le témoignage dun confrère qui décrit sa personnalité : « Henri avait une vision très profonde de son engagement missionnaire. Il sest vraiment donné aux jeunes artisans et désoeuvrés. Il a vécu un charisme et cest certainement lélément le plus positif, mais en même temps le plus vulnérable de sa personnalité missionnaire. »
En lan 2000, les premiers signes de vieillesse se montrent et il est nommé en Belgique. Il sinstalle à la rue Linthout à Bruxelles, mais ne se repose pas ; en effet, il devient responsable du Denier de St Pierre et membre de léquipe de Missio pour le Brabant Wallon.
En septembre 2008, sa santé nécessite quelques soins et il se retire dans notre maison de repos à Evere. Dans la nuit du 6 au 7 décembre, une hémorragie cérébrale le plonge dans un coma irréversible et il meurt à lhôpital universitaire de Jette le 13 décembre 2008.
Le quarantième jour après sa mort, la cathédrale de Bukavu sest remplie de tous ceux qui ont voulu remercier le Seigneur dans une messe daction de grâce pour la vie du Père Henri Farcy.
Godfried Trypsteen
Père Domenico Bosa
1924 - - 2009
Le Père Domenico Bosa a profondément marqué la vie de la province italienne, non seulement pendant la longue période de son provincialat (1953-1968), mais aussi après, tant que la santé la soutenu.
Il est né à Crespano au nord-est de lItalie, dans le diocèse de Padoue, le 17 septembre 1924. Pietro et Luigia, ses parents, étaient solidement enracinés dans leur foi chrétienne, vécue dans la culture paysanne, pleine de sagesse et de bon sens, de leur terroir. Le papa était administrateur du petit hôpital de la commune.
Domenico, jeune adolescent, demande à rentrer au petit séminaire du diocèse. Il y fait ses études secondaires et passe ensuite au grand séminaire de Padoue. Ses camarades de classe souligneront plus tard son intelligence, sa capacité danalyse, sa mémoire de fer, mais aussi son intérêt passionné pour les missions. Comme animateur du groupe missionnaire, il exerce une forte influence sur lensemble des grands séminaristes. Aussi, quand il décide de partir chez les Pères Blancs, en 1945, deux amis le suivent aussitôt et dautres sajoutent plus tard. Cest le P. Enrico Gallo, belle figure dapôtre, qui la orienté vers notre Société.
1945, fin du deuxième conflit mondial. La province dItalie vit des jours difficiles : plus que sur le plan pratique, cest au niveau de ses relations avec la Maison Mère quelle a des problèmes. De 1943 à 1945, les communications entre Maison-Carrée et Parella (siège de la Province, près de Turin) ont été interrompues, à cause de la guerre. Pourtant, les communautés italiennes, sous la direction du Provincial Riccardo Cays, étaient allées de lavant courageusement : deux petits séminaires, philosophie, noviciat, scolasticat - une avancée un peu trop rapide peut-être.
À la fin du conflit, les Supérieurs majeurs ne cachent pas leur perplexité au sujet de la solidité de la formation missionnaire donnée aux novices et aux scolastiques. Une petite fronde de quelques Pères plus âgés à légard du Provincial renforce ces impressions. La visite de la part dun assistant a comme effet de redimensionner radicalement la Province, en plein essor : elle naura désormais quun petit séminaire et une maison de philosophie.
Au moment de ces événements, le P. Domenico vient de terminer son noviciat, le dernier qui se déroule en Italie. Son serment a lieu le 19 septembre 1947 à Parella, après quoi il sembarque avec les autres scolastiques (une bonne vingtaine) pour lAfrique du Nord, comme cela a été décidé. Il est ordonné à Thibar le 30 juin 1948 et rentre en Italie où il est nommé aux études de philosophie à Rome.
En 1951, il est envoyé à Kerlois, les supérieurs voulant lui montrer le type de formation quon dispense chez les Pères Blancs en France. De retour en Italie lannée suivante, il est nommé au séminaire de Parella, dont il devient le supérieur en 1953. Cette année-là, la Province vient douvrir une maison pour les petits séminaristes à Treviglio ; Parella reste donc seulement lycée et philosophie.
Un supériorat très apprécié par les jeunes, mais très court, même pas un semestre. Le matin du 10 décembre, les étudiants voient arriver de Rome le Père Général et son assistant. Cest pour nommer le P. Bosa nouveau Provincial dItalie. Cette procédure durgence fait suite aux remontrances exagérées des uvres Pontificales par rapport à une initiative du Provincial en charge, le P. Razio, dans le secteur de la presse missionnaire. Une difficulté quaujourdhui on aurait facilement résolue par le dialogue.
À 29 ans, le Père Domenico se trouve ainsi à gouverner la province dItalie qui traverse encore une fois un moment délicat. Cest là quil donne la mesure de son sens de lécoute, de sa sagesse et de sa capacité de communiquer lespérance. La blessure de 1947 et la plus récente qui la porté au provincialat ne sont pas ignorées, mais il est convaincu que le mieux est de projeter ses confrères vers le futur.
Il sait unir les esprits, créer un climat de confiance, accompagner son monde vers de nouvelles étapes. Sous son « règne », les Pères Blancs doublent presque leur nombre, réorganisent lanimation missionnaire et vocationnelle, assainissent les finances, construisent un nouveau séminaire pour le lycée et la philosophie. Un bon groupe de Pères est envoyé aux études supérieures pour un enseignement de qualité dans les séminaires.
Malheureusement, en cette période, les Provinciaux navaient pas déchéance fixe pour la fin de leur mandat. Il reste donc en charge « ad nutum superioris » jusquà 1968. Trop longtemps. Le travail stressant, la participation aux deux sessions du Chapitre de 1967-1968, où il joue un rôle remarqué, les soucis de la charge, finissent pour compromettre sa santé.
En 1968, il est nommé en Ouganda, au diocèse de Fort Portal, dans la paroisse de Yirya. Il a 44 ans. Létude de la langue locale ne lui pose pas trop de problèmes grâce à sa mémoire légendaire. Il peut donc rentrer de plain-pied dans le ministère pastoral, la catéchèse, les tournées. Plus tard, il parlera de ce temps comme du meilleur de sa vie. Mais un temps bref. En 1971, un problème sérieux de santé loblige à rentrer en Italie. La reprise est lente, mais après quelques années, il est à même de reprendre le travail. Il est alors nommé à Vérone dans la fraternité, nouvellement ouverte, où un groupe de nos jeunes se prépare aux études théologiques. Il y reste jusquen 1983.
Cette période relativement longue est interrompue deux fois : par le Chapitre de 1980, où il est appelé comme modérateur et par la session de Jérusalem en 1981. Les étudiants appréciaient sa sagesse, sa bonne humeur constante, son équilibre toujours loin des extrémismes, sa spiritualité enracinée dans lÉvangile. La fraternité était insérée dans un condominium dont les assemblées se déroulaient chez les Pères. « Combien de litiges nous a fait éviter sa présence sereine et rieuse ! », disait un jour un chef de famille.
Mais le Père porte toujours dans son cur le désir de lAfrique. Comme il a limpression que sa santé sest stabilisée, il demande de repartir en Ouganda. Ses amis essayent de len dissuader, en vain. Il quitte Vérone pour Hoima en 1984. Cette fois, le séjour est plus court encore que le précédent. La maladie reprend de la force, il faut rentrer. Une épreuve amère quil accueille dans la foi et avec dignité. Nouveaux soins intensifs, nouvelle convalescence.
Il peut reprendre le travail de formation à Vérone en demi-repos et ensuite il passe à la revue « Africa » à Milan. Le Père aime bien tenir la plume en main. Il a déjà écrit auparavant un livre sur les Martyrs Baganda. Il y ajoute maintenant deux ouvrages : un sur la vie de Lavigerie et lautre sur lesprit apostolique.
À Milan, un confrère linterpelle un jour : « Peut-on être heureux au troisième âge ? ». « Oui, répond-il, si on a le courage de seffacer, tout en continuant de donner le meilleur de soi-même. » Il exprime ainsi sa liberté intérieure face au pouvoir et son désir de service évangélique humble et gratuit.
Dix ans plus tôt, dans une assemblée provinciale, sachant que les confrères allaient de toute façon le réélire au conseil, il déclare : « Merci pour la confiance que vous me faites, mais je vous prie de choisir des jeunes. Quant à moi, je suis toujours disponible pour donner un coup de main sil le faut ». Ce nest pas seulement les confrères dItalie qui lont apprécié. Les supérieurs de Rome lui ont toujours témoigné leur confiance. Selon certains, il aurait fallu le valoriser à un niveau plus haut. Mais cétait une autre époque.
Linfluence du Père Domenico a dépassé largement le cadre Père Blanc. Il avait beaucoup damis. Ils lappelaient « Le Vénitien ». Son comportement distingué, la simplicité et la chaleur de ses rencontres, la conversation agréable, empreinte parfois dune veine de légère ironie, leur rappelaient le gentilhomme de la Venise de jadis.
Avec la finesse de ses modes, ils admiraient sa vaste culture qui nétait pas de la simple érudition, mais une vision personnelle de la vie et de lhistoire. Homme de culture, mais aussi homme de conseil. Ceux qui le connaissaient sadressaient à lui spontanément dans les situations les plus disparates. Prêtres, laïcs, hommes et femmes, professionnels ont frappé à sa porte, sûrs dêtre écoutés, compris, encouragés.
Il travaillait encore à la revue « Africa » quand on lui découvre la maladie de Parkinson. Il écrit alors à un confrère en Afrique, avec lucidité : « Il ny a pas de remède pour ce mal. On peut le freiner, pas le guérir : seule la foi me soutient ». À cette foi il reste accroché pendant laffaiblissement progressif de ses forces physiques, supporté avec dignité, jusquau jour de sa mort le 6 mai 2009.
Comme il la demandé dans son testament, il est inhumé à Crespano, près de ses parents, aux pieds de ses montagnes, là où il a commencé.
Il a été un homme aux grands dons intellectuels, spirituels, vivant la liberté chrétienne et lesprit missionnaire de service avec simplicité et non sans un zeste agréable dhumour.
Aldo Giannasi
PROFILES
Father Jozef Van Hees
1922 - - 2009
Jozef was born at Weelde in the Antwerp Campine, Belgium, on the 4th June 1922. He did his grammar school subjects at the diocesan junior seminary of Hoogstraten and entered the White Fathers at Boechout in September 1941. Two years later, he did his novitiate at Sint-Kruis near Bruges, as our house at Varsenare was occupied by enemy troops. He then went on to Heverlee for his theology studies and took his Missionary Oath there on the 6th June 1947. Bishop Durrieu ordained him to the priesthood on the 29th March 1948.
Appointed to the Vicariate Apostolic of Baudouinville, he took off in September 1948 for the country known at that time as the Belgian Congo. His first mission was due to be Pweto, on the extreme southerly point of Lake Tanganyika, but in November 1949, he also got to know the region of Maniema, in Mingana mission. As he was obedient, docile, young and flexible and there were many gaps to fill, his appointments came one after another and brought some variety to the start of his missionary life. Indeed, a year later, he was appointed to the junior seminary at Lusaka.
However, in October 1951, Jef was happy to come to Mingana, where he became parish priest in 1953. He had to return to Belgium in late 1954 for health reasons. On his return to Maniema, he was to be by turns in the missions of Kabambare and Kipaka, returning to Mingana again as parish priest in 1959. Just as his professors at Heverlee did, the Regional Superiors recognised in him a man dedicated to work, with solid and sincere piety, and as a good example of his home region, a discreet man of few words.
In 1961, Jozef returned to Belgium for home leave and did his Long Retreat at Villa Cavaletti (Rome). In 1962, he filled in nine months ad interim as diocesan inspector of schools at Kasongo, but in November of that same year, he returned to Mingana as curate. In August 1964 during the rebellion, he left Maniema, finding a less exhausting and quieter environment in the Diocese of Goma.
His first mission was the parish of Rutshuru, where he lived and worked for five years. In August 1969, he was at Bobandana for catechesis, but some months later, he became ill and was taken to Fomulac, Katana, (Bukavu Archdiocese). The doctors sent him home to Belgium. In late 1970, he was able to return to Bobandana, until he was arrested and expelled from the country in 1972. The Governor of Kivu Province ordered the expulsion, as Jozef had continued to baptise children with Christian names, which had been strictly forbidden by President Mobutus policy of authenticity.
Jozef remained at our house in Antwerp for five years, working at the administration of Wereldwijd, our missionary magazine. He was very happy to return to Zaïre and find himself back in the Diocese of Goma as curate in the parish of Rutshuru, then eight months later at Walikale, where he remained nine years. This was the longest stable period of his life in Africa.
In 1983, he followed the Jerusalem Session-Retreat. In May 1990, he was called upon to become chaplain to the hospital at Buhimba, near Goma on Lake Kivu. His health was causing some problems and he had to take a short leave in Belgium every year. In early 1993, he joined our Fomulac (Katana), community as assistant chaplain. However, a few months later, he returned to Belgium for good. He did his convalescence in our community at Berchem.
In April 1995, he accepted to be chaplain to a rest home at Ravels, in his home region. However, after a year and a half, it was too much for him and he returned to our community at Berchem. When this community closed in December 2001, he accompanied other confreres to the rest home of the Little Sisters of the Poor of Saint Joseph at Kiel, close to Antwerp. There, he passed away quietly in his sleep in the night of the 3rd June, the day before his 87th birthday and a few days from the anniversary of his Missionary Oath.
The Resurrection liturgy was concelebrated in the chapel of this rest home on the 9th June 2009. During this ceremony, the homily was given by Fr. René Konings, chaplain to this rest home. Jan Raeymaekers, Jozefs nephew, explained that in his family, Jozef was known as a great worker and very dependable. However, he was not so retiring and silent: he liked to stir people up, making them aware of world problems.
During his 60th anniversary of priesthood, last year, he had shown once again his love for Africa. In spite of his age, he applied himself to the computer to correspond with everyone and keep better informed of what was going on in the world. He radiated good humour when circulating around the rest home in his buggy. Together with his family, our White Father family concurred with Jans words, We are truly grateful to have known such a personality and to have enjoyed his presence among us.
His body was buried in our little cemetery at Varsenare. On his memorial card, we read the prayer of St. Francis of Assisi that he had made his own and which throws light on the whole of his life: Lord make me an instrument of your peace.
Dries Fransen
Father Jean-Pierre Morvan
1936 - - 2009
Jean-Pierre was born on the 6th November 1936 at Ploudivy, a small town in Finistère, France. He was baptised on the 12th November. Oldest of four children, he grew up in a deeply Christian Breton farming environment. He did his secondary schooling at the St. François College at Lesneven and entered the major seminary of Quimper, where he did philosophy and began theology. After military service in Algeria, he wanted to put himself at the service of the Church in Africa and applied for the novitiate which was then at Gap, where he arrived as a cleric in Minor Orders in September 1960. After this, he went to Carthage for two years of theology. There, he took his Missionary Oath on the 24th January 1963 and was ordained a priest at Quimper the same year.
He had shown an interest in North Africa and was appointed to the Diocese of Laghouat, Algeria. He then spent two years at Rome to study philosophy and follow courses at PISAI. In 1965, he returned to Algeria, where he taught classical Arabic and philosophy. From 1971-1973, he was in the Diocese of Constantine as philosophy teacher at the state secondary school. However, his teaching contract was not renewed.
This was a watershed in Jean-Pierres life. He decided to return home to France to become involved in the migrant environment, particularly towards those from North Africa. His intellectual abilities would have enabled him to continue to teach in France, but his concern to be close to others in need, especially those who were in a lower social bracket, led him to work in various building sites, roadways and houses, from Brest to Amiens. His aim was to raise awareness among the various teams of priests and laypeople of the migrants situation, without requiring the Church to side with the political or economic decisions concerning them. It was no easy task. Jean-Pierre wore himself out at it. His fatigue became severe at Toulouse. This was the beginning of a long Way of the Cross. A months sick leave was followed by convalescence from major illness; general practitioners were followed by specialists. Periods in family on Breton soil alternated with periods in the various houses of the Province. As far as his health would allow, he contributed to the maintenance of several of our houses, for instance, at Mours and Nantes. Finally, in 1989, he was moved to Tassy. He was in charge of maintenance and materials. He was not afraid of rough work and the grounds needed repairs to the fences, the walls raised and the flat roofs waterproofed.
For the twenty years he spent at Tassy, years punctuated by periods in hospital and by a cerebral haemorrhage that paralysed him on one side, Jean-Pierre kept close to his heart the same ideals that had motivated him up to then. This was primarily to work with others, live with others and to avoid superficiality, remaining direct and straightforward, even at the risk of appearing, or actually becoming, violent or brutal on occasion. He refused ready-made models, taking no account of legalism or moralising, scorning grandiose speeches and preferring works to words.
Focused on the necessity for justice in the workplace, he was annoyed by all that did not correspond to a sense of equality, respect for minorities, the poor and the suffering. He admired the apostolate of the worker-priests.
Once he became disabled, his pace of life changed. He could not work, but he forced himself to walk every day. He took his meals with difficulty, doing everything he could to be self-reliant. He attended daily Mass at the end of the morning, except Sunday, when he preferred to watch Mass on TV. This was to avoid the looks of pity from the people who came from outside to attend Sunday Mass.
He did not share much in community; he was self-aware and knew every cloud has a silver lining. He liked humour and enjoyed being entertained. He had maintained strong friendships from his time in Algeria. One or other of his loyal friends would visit him at Tassy; for Jean-Pierre, this was a very great joy. These were the ones very much affected by his death. Here are some phrases from his friend Rahab, who sent this message that was read out during the funeral ceremonies: Jean-Pierre was a faithful friend, respectful of our differences. He was a good man underneath a tough shell covering his sensitivity. The trials he underwent in his body and soul, instead of wearing him down, in fact gave him greater strength.
He was very discreet about his life of union with God. However, the last months of his illness enabled those who came to visit him to see how much his faith was deeply ingrained. He waited with joyful hope in the coming of our Saviour Jesus Christ. He himself asked for the Anointing of the Sick. Peaceably and lucidly, he prepared himself for the final call. It took place on Tuesday the 17th March 2009.
The funeral brought family members, the community, friends and the house staff together. Here is a hymn which aptly expresses Jean-Pierres basic attitude:
Take, Lord, receive all my liberty, my memory, understanding, my entire will. Give me only your love and your grace: thats enough for me; your love and your grace are enough for me. Take, Lord, receive all I have and possess. You have given all to me; now I return it. Give me only your love and your grace, thats enough for me. Take, Lord, receive, all is yours now; dispose of it wholly according to your will. Give me only your love and your grace, thats enough for me.
Our lives as Missionaries of Africa unfold in different geographical situations, depending on the journey dictated by the needs of the apostolate, taking account of local demands, with vulnerable, fragile body, mind and spirit. However, the true unity of our lives stems from the desire to remain faithful to the initial call of mission. This is what Jean-Pierre did and his whole life bears testimony to it. May he rest in the peace he had always desired.
Father Jan Blockx
1918 - - 2008
Jan hailed from Campine, Belgium, a farming region in the north of the province of Antwerp. He was born at Retie on the 12th August 1918 into a family of four sons, whose father was the forest ranger then warden of the nearby royal estate. After primary school at Retie, he did his secondary schooling at the junior seminary of Hoogstraten, with the last two years at the St Aloysius College, Geel.
He was twenty when he joined the seminary at Boechout for his philosophy studies in September 1938. After his novitiate at Varsenare, he continued to the Heverlee scholasticate with the war in full swing. His theology professors were not impressed with his intellectual ability, but sufficiently appreciated his practical outlook, his common sense, his good humour and excellent relations with his fellow-students, enabling him to be readily admitted to the Missionary Oath, which he took on the 9th April 1944. The following year, on the 2nd April 1945, he was ordained to the priesthood at Heverlee by Bishop Carton de Wiart of Tournai.
Appointed to Burundi, he waited at Boechout for an opportunity to set off, helping out in the neighbouring parish of Vremde. It was only in early February 1946 that he could leave, passing through Paris, Madrid and Lisbon, from where a Spanish cargo ship brought him to Lobito in Angola, and then he crossed Katanga, took the boat on the River Congo, arriving three months later at his destination.
His first post in Burundi was Rumeza, where he became bursar. There, he lived a truly outback life, for he had fifty or so workers with whom to go into the forest to fell and saw trees. It was also an excellent opportunity to learn Kirundi. At Rumeza, he built a solid all-weather house and a short time afterwards, his first church in fired brick. Jan opened a craft school with a carpentry section to train young apprentices. He became superior of Rumeza in 1952.
Two years later, he was called upon to found the mission post at Bururi. There also, everything had to start from scratch. In 1955, he also built a church at Nyabiraba (Gitega). In spite of all this material work, his prime concern remained on the pastoral side.
After ten years, Jan was able to take his first home leave with his family in September 1956 and he also did some pastoral work in the parish at ten Aart (Geel). In early 1957, he did his Long Retreat at Mours and in May 1957 left again for Burundi. He would be parish priest at Bururi for over 10 years and in August 1961 he also became Vicar General to Bishop Martin, the local Ordinary. When his bishop was at Rome for the Council, Jan visited the diocese for Confirmations. In 1963, he completed the building of the cathedral at Bururi.. He was also Regional Councillor. For some years up till then, Jan had suffered from sciatica, but the pain became too much and he returned to Belgium in 1968 for treatment.
Back in Burundi in April 1970, he was appointed parish priest of Makamba, a parish more to the south. Two years later he left again for home leave and at that point Makamba exploded in conflict between Hutu and Tutsi. There resulted an estimated 700 widows within the locality. Jan was well aware of the tensions, but he was not present at the time of these tragic events. In spite of this, he was charged and a court case was begun against him listing seven serious accusations. In spite of this dramatic situation, Jan returned to Makamba at the end of August 1972.
He went in person to the Procurator and obtained a delay in the court hearing and that it should take place at Makamba itself. All charges against him were dismissed and Jan was able to continue his pastoral and material work for another six years. However, it was only a partial reprieve, because on the 11th June 1979, he was expelled from Burundi, in the company of almost all our confreres.
Back in Belgium for good, Jan became a curate at the parish of Stabroek, a village some ten kilometres north of Antwerp. A year later, in October 1980, Jan wrote to the Provincial to explain his preference for apostolate in his own home country.
We readily quote some extracts that highlight his intentions for the years remaining to him. When I came back to Belgium, I felt just as much missionary and White Father as in the developing countries. Up to now, I have proved that I can also live my vocation here. Indeed, the country is largely de-Christianised and it seems to me important to try to re-convert the people. The Lord sent his disciples to all peoples and the missionary task seems to me even more important than in Burundi.
The shortage of priests is beginning to make itself felt, especially among priests who proclaim and live out the Gospel. I find it is really worthwhile for me to take a commitment in a parish here. I have already made known our Society and our work in mission countries to many people here. In short, I truly feel missionary here.
He was appointed parish priest of Saint Catherines, Stabroek in October 1980. Ten years later, he had to retire officially, but continued his service in the parish. That Jan radiated goodness at Stabroek became clear to all at the celebration of his Diamond Jubilee of priesthood on the 3rd April 2005. The church was full, the local band provided a fanfare and many happy faces expressed gratitude for his 25 years of presence in the village.
Thank you, Father Jan for serving these 25 years among us. Many sick appreciated your caring and kind presence, because on each occasion you were a sign of salvation for them, as you were in your early years in Burundi. Thank you, dear Father, for your prayers and your friendship; we wish to express our gratitude in thanking the Lord with you.
Even if he was heart and soul at Stabroek, Jan never forgot Burundi. He even returned on two occasions, as well as in 1990, when Pope John Paul II ordained 25 priests there. With money from Misereor, (Germany) he was able to expand the maternity wing at Makamba and he had three wards built for people with disabilities. At his Golden Jubilee in 1995, Jan asked those who wished to give him a gift to make a contribution to the centre for people with disabilities at Makamba.
When Jan arrived in Burundi, the whole country was a single Vicariate Apostolic and now there are seven dioceses with vibrant local communities. This is what he wrote to the Stabroek Missionary Circle during his last visit to Burundi in 1999: What pleases me most is that our work continues here, with or without us, in the same spirit and the same apostolate. It is a joy to be able to observe that in spite of many difficulties, Hutu and Tutsi live, work and celebrate together.
Quite unexpectedly, Jan passed away on the 18th June 2008 at the teaching hospital at Brasschaat, North Antwerp, a few months before his 90th birthday.
These few words of the homily of the farewell ceremony on the 26th June in the full church of Saint Catherines Stabroek sum it all up very aptly. As a Missionary of Africa, Father Jan crossed the seas to proclaim the Word of God in word and deed. For many years, he lived and worked as a White Father, as a man among men. When he left Burundi, he kept this country in his heart. When he spoke of it, his eyes shone indescribably.
From here, he was able to support several projects, for he always remained a missionary. Back from Burundi, he remained a missionary at Stabroek. He also bore this parish in his heart. Here also, Father Jan was a man of the people. He took part in all our little celebrations and activities. There were many sick who could count on his visiting them. The celebration of the Eucharist always played an important part in his life: proclaiming the Word of God and the shared community meal. Our parish community gives thanks to God for having sent us such a missionary.
Dries Fransen
Brother Reinhard Erler
1929 - - 2009
Brother Reinhard Erler (Brothers name: Hildebert) was born in Dormettingen near Balingen, in the Diocese of Rottenburg/Stuttgart, Germany, on the 21st February 1929. He was the only son of his parents among seven sisters. The family lived from the produce of a small farm.
His father died in 1944. Reinhard was obliged to put his hands to work in his early years, helping to support the family. Four of his sisters joined a Franciscan Sisters Congregation; one became a Missionary Sister in Brazil. These religious vocations are all signs that in the family Christian values played an important part in daily life.
Reinhard did his primary schooling at Dormettingen, followed by an apprenticeship as a chimney-sweep, successfully took his exam and afterwards worked for four years in this profession. His mind was set on the traditional belief that these black-dressed chimney-sweeps bring good luck to every home they enter.
At this time and with his faith and conviction, the vocation to be a missionary started and developed. On the 16th August 1951, he asked to be admitted to the Postulancy at Frankfurt. Superiors discovered in this young man a sincere seeker of values and for being of service to the African Mission. One year later, they recommended him for the novitiate at Langenfeld/Eifel, where he arrived on the 22nd August 1952. On the 22nd August 1954, at the end of the novitiate, he took his First Oath. From Langenfeld, he went to Marienthal/Luxembourg to follow the two-year scholasticate. During this time, Reinhard was eager to develop his many hidden practical qualities, which he later used to the best in his missionary service in Africa.
After completing his formal scholasticate, he was asked to give a hand at the farm of Marienthal for a year and a half. Then he was put in charge of the garden at Haigerloch. Reinhard was full of energy and readiness to serve. Patiently, he kept waiting for an appointment to the Mission in Africa, which finally came in 1958.
On the 22nd September 1958, he reached Sumbawanga, Tanzania. He started to supervise building work, to be responsible for transport, its maintenance and the workshops of the Dicese. Reinhard was in his element, serving. For a short time, he went to Chilubula in Zambia for spiritual updating. There, he took his Perpetual Oath on the 12th August 1960. Only in 1962 was he given the chance to follow a Kiswahili course.
Selflessly and generously, he put his talents to good use in the Diocese of Sumbawanga. At the old mission station of Chala, the Fathers house had to be rebuilt. This house, after completion, was the most modern building in the Diocese at that time.
In May 1965, Reinhard went to Villa Cavaletti to follow the Thirty-Day Retreat and took some home leave. Then in 1966, he followed an American correspondence course for mechanics and received a diploma, of which he was very proud. It was for him the confirmation of his practical abilities. Any work of any size passed on to him was never a problem for him. His imagination, his energy and generosity for service were often admired. He also was regular and faithful to his Brothers vocation Above all, it has to be mentioned, he was just about obsessive for car driving. Cars and football were his favourite topics of conversation.
However, a sudden change then hit him. He suffered a severe spinal problem. In October 1967, he had to undergo a very delicate operation in a hospital at Muenster / Westphalia. For 9 months he was laid up in a plaster cast and forbidden to move. From then on, he was not allowed to do hard work anymore and to lift heavy loads, but he was allowed to continue driving a car. This gave him courage to return to Sumbawanga in October 1969. He was again supervising building works in Kaengesa, Karema and Chala and was of service through his variety of gifts. Gradually, his health condition worsened again. In May 1972, he was obliged to leave Africa, where he had left his heart and had to return to his home Province.
After some rest, Reinhard received a variety of tasks, still suited to his physical abilities, in the houses of Amberg, Aachen, Trier, Cologne, and Frankfurt, and finally at Haigerloch. At most places he served as a driver, which he enjoyed most. He did the shopping, the house maintenance and simply was the jack of all trades. During his free time, he made rosaries, built Christmas cribs, and became an expert in making floor mats. His workshop at Haigerloch became something of a monastic cell for Reinhard, where he was at home. In community, he always remained a lively entertainer. He had many friends who kept in contact with him.
During his final weeks, he could hardly eat anymore, lost much of his body weight and suffered from other infirmities, which made the community very concerned. He was admitted to the hospital at Albstadt. During medical tests, a large malignant tumour in the stomach area was discovered and removed by a delicate operation. Nevertheless, his time was over, he had completed his pilgrims journey and his Master called him to himself in the morning hours of the 13th July.
Reinhard was laid to rest at our MAfr plot in the cemetery of Haigerloch. May the Lord grant his faithful, ever ready and generous servant eternal happiness.
Joe Eberle
Father Henri Farcy
Father Henri was born at Molenbeek, Belgium, on the 3rd May 1925 into a family of five children, one of whom became a Sister.
After his dilettante secondary studies at Saint Louis College at Brussels qualifying (in his own words) with only a minor diploma, he entered Philosophy at Thy-le-Château in September 1946. He did his novitiate at Varsenare and after theological studies at Heverlee, he was ordained a priest on the 5th April 1953.
After military service at Louvain, on the 21st April 1954, he left on board a Sobelair DC4 for Bukavu (at that time Costermansville) in the Congo. He began as a third form Latin teacher at the junior seminary at Mungombe, where he learned Kiswahili. However, a year later, he was appointed curate at Kingye parish and director of schools. He took an interest in Kifulero, the local language.
In 1959, Henri was appointed to Bagira, the dormitory parish of Bukavu, but in 1960, he became curate of the extensive parish of Walungu, where he learned Mashi, the language of the Bashi people who live throughout the inner area of Bukavu Archdiocese. He was very soon captivated by this language and composed a lexicon of expressions and proverbs.
After his home leave in the family in July 1961, he was appointed to Namur for missionary promotion. When he spoke of this period, he said, It was a very interesting time for me to be appointed to missionary promotion, as it coincided with the immediate preparation of Vatican II. In an atmosphere full of hope at this time, we worked together on the pastoral application of missionary promotion that was very worthwhile.
In 1964, he was appointed to Kadutu, Bukavu, as curate and in charge of poor people and unemployed youth. It was a massive parish, of which he wrote, There were a dozen Masses on Sunday, but we suffered from the lack of means to meet the parish needs of this mammoth. I was entrusted with the daunting task of looking after poor people and youth.
For Henri, this was the start of a dialogue that conceived the Craftwork Programme of the diocese of Bukavu, begun in 1976. On the spot, he found a team of auxiliaries for the apostolate who were working on rural social promotion, aimed at the emancipation of women. He guided them in finding a solution for malnutrition that was especially afflicting weaned children: he founded the Anti-Bwaki Committee with the Xaverian Fathers; he had biscuits baked with local products such as maize, sorghum and soya (ma-so-so). He took part in UNICEF seminars. He asked for help from CEMUBAC to combat goitre, a real scourge on Idjwi Island; he launched a drinking water programme with Mondo Giusto.
To help young people in a sustainable way, Henri did not want to spoil them by giving them money, but in drawing their attention to what they could achieve by using the means at their disposal on the spot.
With sisal, make brooms and doormats; I will show you what to do and I will sell them for you; With other fibrous plants, make rope With banana leaves, make greeting cards and pictures With frogs, bring them to me and I will sell the legs to hoteliers in the town; With old batteries, take the lead and make Christmas Crib figures; With planks, here are some chisels, make statuettes and bas-reliefs; With wire to pick up everywhere, make toys
Of course, early results were very meagre and far from works of art, but he bought them nonetheless to encourage the dried grass artists. Later, he brought all these prototypes together in one place he called the museum of horrors. However, the green flag was up and he managed to sell utensils and art objects in a shop he opened in the town centre; then he opened a selling-point in the biggest hotel of the town. He also brought in the famous carpets of Kasai velvet to sell. At the end up, he enabled hundreds of craftsmen to earn their living and thousands of youth to become self-supporting.
Behind this success lay his personal research. He went to India to study sisal weaving; he went to visit his Benedictine sister in Brazil, but at the same time he watched how the people managed to earn their daily bread on the spot; he traversed countries of southern Africa to find new techniques and scoured the countries of West Africa to study pearls and shells.
He also helped others to achieve social action with his booklet, Suggestions for setting up parish development. In his own words, he wanted the initiatives of the Church in the area of development to appear as a dimension of joint pastoral activity: I am concerned to find a way whereby all the initiatives reflect the character of the Church and that for me satisfies the demands of my priestly vocation. With my team, we discovered that the sacrament of brotherhood was inseparable from the sacrament of the altar, just as the washing of the feet was the symbol of service to others.
Henri had a deep faith in the Christ of the Eucharist. Before any promotional meeting, he celebrated Mass: it was the starting point. He wanted the spiritual aspect to imbue his material work and the examples are there to confirm that his concerns bore fruit and that his work endures until today. I am thinking of the post-Farcy era, he would often say. The Likembe sales outlet is still operating.
The Eucharist was the basis of his entire pastoral life and he prepared it every evening in writing. The desire to celebrate remained with him until the end of his life. His confreres knew that he held firmly to it and in his short commentaries, he was happy to delve into his countless memories of missionary life.
Concerned for spiritual updating and ongoing formation, he followed the Long Retreat at Villa Cavelleti; the spiritual updating at Jerusalem and sessions at Rome for confreres over 60 and over 70, as well as the Missionary Disciples Today session at Jerusalem. It would be interesting to read all he wrote and sketched during these times of ongoing formation.
Before he went to the same development work in the diocese of Mahagi, he went to do a Masters in Human and Social Sciences at the Institut Catholique de Paris in 1984. His dissertation was entitled, Craftwork: a way of development, modernity and independence. He passed with distinction.
For twelve years, he gave himself body and soul. He created a social centre, called a house where it feels good; it is an example of a simple construction to establish a contented meeting place. He spoke of the whirlwind in which he finds himself involved in all his endeavours and of his exciting work at Mahagi.
There, he was an indispensable HCR co-worker at the service of refugees. He would take advantage of it to fit out an airfield for small carriers, so essential for getting around this immense country of Congo. Henri was a phenomenon, devoted, brimming with ideas and pursuing his plans with determination.
There would be so much more to say about this very cultivated man, inquisitive about everything. His library was one of the most wide-ranging. It went from books on building a rabbit hutch, through playing cards and scrabble, to the omega point of Teilhard de Chardin.
He filled a pile of exercise books with his small and regular writing. They were full of observations, descriptions, and analyses of all kinds. He was also a cartoonist in the style of Hergé. He left us countless pen and pencil sketches of landscapes, building and caricatures. He liked to draw little angels (his nieces and nephews) and one of his drawings earned a page in Paris-Match.
He was a talented story-teller. On the 19th December 2008, our Lignes de fracture published his parable in the style of a Christmas story and in Nuntiuncula in January-February 2007 (n°642) he published a poem telling us that his missionary life was a sharing It was not surprising therefore that he was given as wordplay a nickname like Far-seeing Henri.
Here is a testimony from a confrere who was impressed by his personality. Henri had a very profound vision of his missionary commitment. He was truly dedicated to the young craftsmen and the unemployed. He lived a charism, which was undoubtedly his most positive feature, but also the most vulnerable of his missionary personality.
In 2000, the first signs of ageing began to appear and he was appointed to Belgium. He took up residence at the Rue Linthout in Brussels, but did not put his feet up. Indeed, he took charge of St Peters Pence and was a Missio team member of it for Walloon Brabant.
Nevertheless, last September, his health required treatment and he retired to our rest home community at Evere. A cerebral haemorrhage sent him into an irreversible coma on the night of the 6-7 December and he passed away at the University Hospital of Jette on the 13th December 2008.
Forty days after his death, the Cathedral at Bukavu was packed with all those who wished to show their gratitude to the Lord in a Thanksgiving Mass for the bountiful life of Father Henri Farcy.
Godfried Trypsteen
Father Domenico Bosa
1924 - - 2009
Father Domenico Bosa left an indelible mark on the Italian Province, not only in the length of his Provincial service (1953-68), but also afterwards, as long as his health allowed him.
He was born at Crespano in the northeast of Italy in the diocese of Padua on the 17th September 1924. Pietro and Luigia, his parents, were solidly anchored in their faith, lived according to the farming culture of their native soil, full of wisdom and common sense. His Papa was administrator of the small cottage hospital.
In youthful adolescence, Domenico applied to the diocesan junior seminary. He did his secondary schooling there and then went on to the major seminary at Padua. Later, his classmates would underline his intelligence, his ability to analyse, his prodigious memory as well as his passionate interest in the missions. As the coordinator of the missionary group, he exerted a strong influence on the major seminarians as a whole. Accordingly, when he decided to leave for the White Fathers in 1945, two of his friends followed him immediately and others joined him later. It was Fr. Enrico Gallo, a fine figure of an apostle, who orientated him towards our Society.
The Second World War ended in 1945. The Italian Province experienced hard times: over and above the practical plane, there were problems in relations with the Mother House. From 1943-1945, communications between Maison Carrée and Parella (the headquarters of the Province, near Turin) were cut due to the war. Nevertheless, the Italian communities under the direction of Provincial Riccardo Cays forged bravely ahead: there were two junior seminaries, philosophy, novitiate, scholasticate perhaps too quick a progress. At the end of the conflict, the Major Superiors did not hide their misgivings concerning the solidity of the missionary training given to novices and scholastics. A little coterie of senior Fathers around the Provincial reinforced these impressions. The visit of an Assistant resulted in radically reconfiguring the Province in full expansion: from then on, it would have only one junior seminary and one house of philosophy.
At that juncture, Fr. Domenico was just finishing his novitiate, the last to take place in Italy. His Oath took place on the 19th September 1947 at Parella, after which he set off with some twenty or so fellow scholastics for North Africa, as decided. He was ordained at Thibar on the 30th June 1948 and was appointed for philosophy studies at Rome.
In 1951, he was sent to Kerlois, as the Superiors wished to show him the type of training that was given to White Fathers in France. He returned to Italy the following year and was appointed to the seminary at Parella, where he became Superior in 1953. That same year, the Province had just opened a house for junior seminarians at Treviglio. Parella thus remained a secondary school and philosophy house.
His time as Superior was much appreciated by the youngsters, but it was very short, less than one semester. On the morning of the 10th December, the students saw the Father General and his Assistant arrive from Rome. This was to appoint Fr. Bosa as the new Provincial of Italy. This urgent procedure was the consequence of the exaggerated formal protest from the OPM to an initiative of Fr. Razio, the Provincial in office, relative to the missionary press sector. It was a problem that today would have been easily resolved in dialogue.
At 29, Father Domenico thus found himself at the helm of the Italian Province that was once again going through a sensitive period. It was then that he showed his mettle by his talent for listening, his wisdom and his ability to communicate hope. The short sharp blow in 1947, as well as this most recent one making him Provincial, was not taken for granted, but he was convinced that the best way was to point his confreres towards the future. He knew how to bring minds together, to create a climate of confidence and shepherd his flock to pastures new. During his reign the White Fathers almost doubled in number, reorganised their missionary and vocation promotion, stabilised their finances and built a new seminary for the secondary schooling and philosophy house. A substantial number of Fathers were sent to higher studies to provide quality teaching in the seminaries.
Unfortunately at this time, the Provincials had no fixed period for the end of their mandate. He therefore remained in charge ad nutum superioris until 1968. It was too long. The stress of work, taking part in two sessions of the 1967-1968 Chapter - where he played a significant role - and the concerns of his responsibility ended up by putting his health at risk.
In 1968, he was appointed to Uganda, to Yirya parish in the diocese of Fort Portal. He was 44. Learning the local language was not a problem for him, thanks to his legendary memory. He could therefore begin parish ministry right away, including catechism and pastoral visits. Later, he would speak of this as the best time of his life. However, it was not for long. In 1971, serious health problems obliged him to return to Italy.
His recovery was slow, but after some years, he was ready to return to work. He was then appointed to Verona into a newly-founded fraternity, where a group of our young men were preparing theological studies. He remained there until 1983. This relatively long period was interrupted twice: by the 1980 Chapter, where he was called to attend as Moderator and by the Jerusalem Session in 1981. Students appreciated his wisdom, his constant good humour, his balance of thought far from extremes and his spirituality rooted in the Gospel. The fraternity was accommodated in a condominium, whose assemblies took place at the Fathers. How many disputes were avoided by his light-hearted and serene presence, a father of a family said one day.
However, Fr Domenico still held dear a desire for Africa. When he had the impression that his health had stabilised, he asked to leave for Uganda once again. Friends tried to dissuade him in vain. He left Verona for Hoima in 1984. This time, he spent an even shorter period than before. His illness returned with a vengeance and he had to return home. It was a bitter setback that he took on board with faith and dignity. He again underwent intensive care with renewed convalescence.
He was able to resume part-time formation work at Verona and then went to the Africa magazine at Milan. Fr Domenico liked writing, pen in hand. He had already written a book on the Uganda Martyrs. He added two more publications: on the life of Lavigerie and on the spirit of the apostolate.
At Milan one day a confrere asked him if happiness were possible in the third age. He replied in the affirmative. If we have the courage to be self-effacing, while continuing to give the best of ourselves, he added. In this way, he expressed his inner freedom faced with authority and his desire to render a Gospel-based service in humility and gratitude. Ten years earlier, during a Provincial Assembly - knowing full well that his confreres would re-elect him to the Council - he said, Thank you for the trust you place in me, but I urge you to elect the young ones. As for me, I am always ready to lend a hand if necessary. He was appreciated not only by the confreres of Italy. His Superiors in Rome always showed their trust in him. According to some, he should have been elected to higher office to put his talents to best use. However, times were different.
Fr Domenicos influence went far beyond the White Father context. He had many friends. They called him The Venetian. His distinguished bearing, his modesty and the warmth of his company in pleasant conversation, sometimes laced with a slight irony, reminded them of the erstwhile gentlemen of Venice. They admired in the finesse of his lifestyle his broad culture that was not simply erudition, but from a personal vision of life and history.
He was a man of culture, but also of good counsel. Those who knew him spontaneously contacted him in the widest range of situations. Priests, laymen and women, professionals, all came to his door, sure of being heard, understood and encouraged. He was still working on the Africa magazine when he was diagnosed with Parkinsons. He then wrote to a confrere in Africa, with lucidity: There is no cure for this disease. It can be halted but not healed; only faith sustains me. He would cling to this faith during the progressive weakening in his physical powers, with which he put up with dignity until his death on the 6th May 2009.
As requested in his will, he was laid to rest at Crespano near his parents, at the foot of the mountains where he began. He was a man of great intellectual and spiritual gifts, living Christian freedom and the missionary spirit with modesty, but not without the zest of an agreeable sense of humour.
Aldo Giannasi