NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Lucien Tremblay
1929 -
- 2007
Le Père Lucien Tremblay est né le 26 novembre 1929 à Ste-Agnès de Charlevoix, dans larchidiocèse de Québec. Il fait ses études primaires à lécole Ste-Agnès de sa paroisse, et ses études secondaires au Séminaire de Chicoutimi, ainsi que deux années de philosophie. Voici comment il parle de sa famille : « À la maison nous étions 11 enfants. Jétais le 5e. Mes parents étaient pauvres. Le travail de la terre nétait pas facile. Ma mère était lâme du foyer. Profondément chrétienne, elle a su donner à ses enfants cet amour pour les autres. Mon père, homme de courage, ma beaucoup influencé. Un seul principe lanimait, quil résumait en une phrase : Une parole donnée est un contrat écrit. Cétait un homme daction. De lui jai appris le sens du travail, sans mot dire, pour le bien de la famille et des autres. »
Le 9 août 1954, il entre au noviciat des Pères Blancs à St-Martin de Laval, près de Montréal. Pour lui, comme il la écrit, cétait un choix définitif : une parole donnée cest un contrat Après son noviciat, il va faire ses 4 années de théologie à Eastview, près dOttawa. Cest à cet endroit quil prononce son Serment missionnaire le 21 juin 1958. Il est ordonné prêtre le 1er février 1959 dans sa paroisse natale de Ste-Agnès, par Mgr Alexandre Labrie, un évêque à la retraite.
Cette période de formation est assez facile pour lui, en ce sens que sa volonté forte et généreuse lui permet de traverser les obstacles, et de progresser dans sa formation. Cest un gros travailleur qui se livre sérieusement au travail qui lui est confié, quel quil soit. Avec une bonne intelligence, il possède des aptitudes qui lui permettent une activité précieuse dans pas mal de domaines. Avant de partir en Afrique, on lui demande de faire 2 ans détude en éducation à Londres, de 1959 à 1961.
À la fin de 1961, le Père Tremblay arrive en Ouganda, le pays quil avait demandé. Il est nommé dans le diocèse de Masaka. Après 2 mois à Katimba, il va une année professeur au petit séminaire de Bukalasa. Deux ans plus tard il y reviendra pour une autre année. Pour le reste du temps, cest-à-dire pour environ les 15 ans quil va passer en Ouganda, il est à la paroisse de Katimba, dabord comme vicaire, puis comme curé. Cest là quil fait ses preuves, et dans des situations de pauvreté et de guerre il va parfois se compromettre, et sépuiser. À la fin de 1976, après un congé au Canada, il écrit : « Je suis revenu un homme neuf. Jétais presque au bout de ma ficelle mais les bons soins mont permis de refaire mes forces, et je pourrai faire face à la réalité avec plus de courage jusquau moment où on me mettra à la porte ».
En 1977, Lucien vit la dure réalité dune persécution sournoise que le régime dIdi Amin Dada impose à tous les gens victimes de cette dictature. Il est témoin de la foi profonde des chrétiens qui vivent et prêchent les dimensions de lamour du Seigneur dans ces situations difficiles. Mais il est aussi témoin de leurs misères, et il essaie de les soulager. Ses projets pour financer la paroisse et aider les pauvres ne plaisent pas à tous, et engendrent de la jalousie. Les chrétiens les premiers sont persécutés. Cest dans ce climat de suspicion que le 29 octobre 1977 le Père Tremblay est arrêté, et conduit en prison à Kampala. Il écrit à ce sujet : « En fermant la porte de ma cellule, on mavait donné la permission de garder ma bible. Assis par terre et ouvrant ma bible, mes yeux ont pu déchiffrer cette parole dIsaïe : Ne crains pas je suis avec toi Ces paroles étaient comme un tremplin devant moi en vue de plonger plus profondément. Elles mont redonné espoir ». Deux jours plus tard il est mis dans un avion pour le Canada. La mission en Ouganda est terminée pour lui.
Après un mois de repos dans sa famille, Lucien pense déjà à un prochain retour quelque part en Afrique. Il pense que tout se cicatrisera rapidement. Ce nest pas le cas. Il accepte tout de même daider à lanimation missionnaire à la procure de Québec. Il écrit par après : « Pour maider à sortir du trou, on moffre du travail dans le secteur de lanimation vocationnelle. Je me lance darrache-pied dans ce genre de travail. Ainsi je croyais solutionner ma rancune, mon désespoir, ma tristesse par le truchement du travail. Illusion ! Le problème était plus profond. Il était en moi : je voulais refaire ma vie missionnaire détruite par des imbéciles. » Il faudra la session retraite à Jérusalem en 1984 pour lui permettre de guérir ces blessures.
Après beaucoup de réflexion et de consultation avec ses supérieurs, en vue dune réinsertion en Afrique, le 14 janvier 1979 le P. Tremblay part pour Tabora en Tanzanie pour suivre le cours de swahili, en vue dun travail au Zaïre. En arrivant à Bunia, en R. D. Congo actuelle, il est temporairement vicaire à Nyakasanza. En janvier 1980 il est nommé à Kisangani, dans la paroisse St-Paul en fondation. Il va demeurer dans larchidiocèse de Kisangani pendant presque 20 ans et toujours dans la ville de Kisangani, à lexception de 2 ans danimation missionnaire à Toronto au Canada de 1989 à 1991. À Kisangani, il va occuper les fonctions de vicaire, parfois de constructeur, de directeur diocésain de la pastorale, de curé, daumônier diocésain de la pastorale familiale, de secrétaire général du synode diocésain, de directeur du centre catéchétique Au début de son engagement à Kisangani, il vit des moments intérieurs de déception et de frustration. Il trouve difficile de renaître à la vie missionnaire, comme il dit. Son cur est encore en Ouganda, où il espère retourner. Il se sent inutile, comme un « déporté ». Les choses vont changer quand on lui donnera plus de responsabilité. En 1984 il est nommé directeur du centre de pastorale de larchidiocèse. Il en est heureux et il écrit par après : « Ce fut cinq belles années qui ont rempli mon cur de paix. Elles mont permis de grandir, de mouvrir à un service responsable qui dépassait ce que javais vécu avant. »
En septembre 1991, après 2 ans danimation au Canada, Lucien se retrouve à Kisangani. Il aide à larchevêché, mais il est surtout curé de Waganya pendant 3 ans, avec résidence à Kisangani. Par la suite il prend des congés plus souvent, car ses capacités diminuent à la suite des nombreux travaux et aussi à cause des tensions au niveau politique, et aussi dans lÉglise. Lucien est entreprenant, exigeant. Cela ne plaît pas à tout le monde.
En août 2001, alors quil est en congé au Canada, larchevêque de Kisangani lui écrit pour lui dire dattendre son autorisation formelle avant de regagner son archidiocèse. Cest pour lui un rejet qui le blesse profondément. Il prend un bon temps de repos au Canada et en janvier 2002, il accepte dêtre supérieur de notre maison de repos de Lennoxville. Il accomplit ce service pendant trois ans, dans son style à lui, et avec sa générosité habituelle. Mais il na pas abandonné lAfrique. Ainsi avec laccord des médecins, au début de 2005, il arrive à Bukavu pour travailler dans la paroisse de Burhiba. Il prend des congés tous les ans car sa santé le handicape beaucoup. En juillet 2007, il est en congé au Canada dans sa famille pour des examens médicaux. Alors quon lui demande sil va avoir le feu vert des médecins, il répond en octobre : « Je suis lesclave des médecins : examens ici et là, opération des cataractes, les médecins vérifient et revérifient Il me sera difficile de retourner en Afrique Jattends encore un peu avant de décider. » Et quelques jours plus tard, il repart pour Bukavu alors quil ne devait pas le faire. Pour lui cest par fidélité à son contrat initial : lAfrique jusquà la fin
Après cinq semaines à Bukavu, Lucien est transporté à Kigali au Rwanda en vue dun rapatriement au Canada. Il est confus et a de la difficulté à garder son équilibre. À lhôpital de Kigali, on lui fait passer un scanner. On découvre quil a une grosse tumeur au cerveau et que son état est très sérieux. Donc pas question de le transporter au Canada. Lucien est décédé le 9 décembre 2007, entouré de bons soins médicaux et dattentions de part des confrères de Kigali. Les funérailles ont été célébrées le 10 décembre à la paroisse Ste-Famille de Kigali, suivies de lenterrement au cimetière des prêtres et des consacrés, à côté du petit séminaire de Ndera. Une messe commémorative a été célébrée le 15 décembre en léglise Ste-Agnès de la Malbaie, sa paroisse natale.
Lucien aimait écrire, il écrivait bien et il a beaucoup écrit. Il a écrit des livres et des brochures, des lettres et de longues réflexions. Le moindre événement, le changement de situation, tout cela était pour lui loccasion dinformer, de dénoncer, dexprimer ses opinions. Elles nétaient pas toujours acceptées par tous. Il le faisait soit pour se défouler, soit pour « digérer » ce qui le fait souffrir, une thérapie, soit pour aider les autres.
Quelques semaines avant sa mort, il écrit à ses nièces : « Si je suis de retour à Bukavu, cest tout simplement par respect à mon engagement initial : un oui au service des Africains jusquau bout. Cest dans cette pensée que je puise les énergies nécessaires pour reprendre la route. Je fais confiance en Celui qui prend soin de mes doutes, de mes soucis, de mes points dinterrogation Je suis invité à poser des actes de foi de plus en plus dépouillés et centrés exclusivement sur cette certitude que le Seigneur soccupe de mes soucis, de mes doutes. Il me demande de lui faire confiance »
Père Walter Schnarwiler
1930 -- 2007
Walter est né le 4 août 1930 à Sempach, un lieu historique dans le canton de Lucerne. Son père décéda dix jours plus tard. La mère de famille fit face à cette épreuve avec courage et énergie, soccupant de ses quatre fils et reprenant la direction de limprimerie familiale.
Walter commença ses études secondaires chez les Pères Blancs à Widnau (1943-1946) et les poursuivit à Saint-Maurice et à Fribourg. Il fit son noviciat à Maison-Carrée (Algérie) puis il fut envoyé, pour la théologie, à sHeerenberg (Pays-Bas) et à Monteviot (Écosse). Après son ordination sacerdotale (16 mai 1957), on le nomma à Rome pour y acquérir un doctorat en philosophie.
Ses premières années en Afrique ne furent pas de tout repos : 6 déménagements en moins de 5 ans. Dabord dans les grands déminaires de Beaudoinville (Congo) et de Nyakibanda (Rwanda) où il eut à subir les répercussions de situations politiques difficiles. Il fut ensuite nommé au grand séminaire de Ntungamo (Tanzanie) dont la construction navait pas encore commencé En attendant il apprend la langue ruhaya dans quelques paroisses du diocèse de Bukoba. Il retrouva à Kagondo le P. Hans Vogel, dont la causerie à la paroisse de Sempach en 1943 avait éveillé chez lui le désir de devenir missionnaire dAfrique. Nouveau départ en août 1963, cette fois pour le séminaire de Katigondo, en Ouganda. Un an après, Walter rejoint enfin Ntungamo, mais pas pour longtemps car il est appelé en Suisse en décembre 1964.
Il est dabord supérieur de la communauté de Widnau. En 1967 il participe au Chapitre général qui donna un nouveau souffle à la Société suite aux orientations de Vatican II. Walter sera supérieur provincial de Suisse de 1968 à 1976. Durant ces années, il collabore aux activités de divers organismes impliqués dans la poursuite dun renouveau de la mission et dun développement solidaire : Conseil Missionnaire suisse, groupement des Instituts Missionnaires, Action de Carême, fondation Solidarité Tiers-Monde, et dautres encore. Il eut le souci de procurer aux confrères âgés plus de confort en faisant construire la maison de Veyras dans le centre du Valais.
Après une session biblique à Jérusalem et une retraite de 30 jours, Walter retourne en Tanzanie (décembre 1976). Pendant 6 mois il étudie le swahili à Tabora puis il retrouve le séminaire de Ntungamo (Bukoba). Mais en novembre 1978 une guerre avec lOuganda oblige dinterrompre les cours. Walter passera quelques mois dans une paroisse de Mwanza. Il pourra ensuite enseigner en paix sur les bords du lac Victoria pendant 8 ans. Suivent 3 années comme formateur à notre 1er cycle de Kahangala.
Retour en Suisse pour un deuxième mandat comme provincial (1988 à 1994). À 64 ans, il accepte un nouveau défi et part enseigner au grand séminaire de Khartoum (Soudan). Très vite il est chargé, en plus de ses cours de philosophie, de ladministration du séminaire. Pendant 12 ans il y montra ses qualités dorganisateur. Il fut aussi apprécié comme conseiller spirituel et il a gardé de nombreux amis parmi les prêtres quil a contribué à former. Des jeunes qui changeaient dorientation obtinrent de lui une aide pour faciliter leur réinsertion dans la société ; plusieurs se sont engagés dans lÉglise.
Rentré définitivement en Suisse à fin mai 2006, Walter résida à lAfrikanum de Lucerne. Le 18 octobre 2007, en relisant les souhaits quun confrère avait formulés pour les jubilaires : « Courage à tous pour une nouvelle étape », Walter déclara : « Pour moi, cette nouvelle étape semble venir à grands pas. » La maladie qui lemporta (cancer du pancréas) se développa en effet très rapidement. Au terme dune vie consacrée à la mission, Walter mourut le 7 novembre 2007 au Foyer de Steinhof, où on venait de le conduire. Le 13 novembre ses funérailles furent célébrées à Sempach et, le même jour, une célébration eut lieu à léglise Saint-Etienne de Khartoum.
Les messages de sympathie ont évoqué une vie bien remplie, un engagement généreux solidement fondé, une « discrétion parlante ». Gérard Chabanon avait rencontré Walter durant son année spirituelle à Fribourg et, plus tard, en Tanzanie. Il en a gardé le souvenir de quelquun pour qui toute personne et toute question étaient importantes et devaient être prises au sérieux. Un collègue à Khartoum témoigne : « Jai apprécié sa clairvoyance pour discerner le chemin à suivre dans ce qui se passait au Soudan, son esprit de décision, sa fidélité au groupe des Pères Blancs quand il venait tous les jeudis et dimanches rencontrer notre communauté à Hajj Yousif. »
Après lEucharistie célébrée à Khartoum le 13 novembre, un médecin adventiste exprima sa reconnaissance. Il avait pu terminer ses études et acquérir un terrain où construire une petite clinique grâce à laide reçue de Walter. Le Fr Walter Health Centre reçoit maintenant 200 personnes par jour pour consultations.
Selon son désir, Walter a été enterré dans le « carré des prêtres » au cimetière de sa paroisse natale. Ce nétait pas un accès tardif de cléricalisme, mais plutôt le désir de mettre un point final à sa vie terrestre par un rappel du lien qui lunissait à léglise de son baptême et de sa première messe.
Jean-Marie Gabioud
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À lentrée de lAfricanum de Fribourg, Suisse, une fresque de 4 m de haut accueille le visiteur. Parmi les personnages historiques, on reconnait le cardinal Lavigerie, Charles de Foucauld, les Martyrs de lOuganda et le cardinal Rugambwa de Dar es Salaam, Tanzanie. Le confrère qui baptise fait penser au P. Jean Perraudin (+ 1999).Père Raphaël Rogeau
1928 -- 2007
Le 19 décembre 2007 nous apprenions la mort de notre confrère Raphaël Rogeau, après trois jours de soins intensifs à lhôpital de Beaumont-sur-Oise. Jusquau bout sa vie a été marquée par une grande activité, de multiples rencontres dordre pastoral ou au titre des amitiés Pères Blancs.
Raphaël est né le 12 août 1928 à Armentières, dans le diocèse de Lille. Sa famille était très chrétienne : un de ses oncles était dans notre Société, le P. Henri Becquart ; deux autres oncles ainsi quun de ses frères ont été prêtres au diocèse de Lille. Cétait une famille nombreuse, ce qui a valu à Raphaël dêtre exempté su service militaire, et une famille aisée car son père était industriel à Armentières.
Assez tôt, Raphaël a eu le désir de devenir missionnaire. Sa jeunesse a été marquée par la guerre 39-45 ; il a fait ses études au collège St-Jude, à Armentières. Il nétait pas très doué pour les études ; il sintéressait plutôt à la mécanique. Comme son niveau de latin était insuffisant, on lui a conseillé de ne pas se présenter au bachot, de laisser certaines matières pour se remettre à jour en latin. Par les activités du scoutisme, il a eu loccasion de montrer son savoir faire, son sens des relations et du service.
Raphaël est entré à Kerlois en 1947, au noviciat en 1949. Il a fait son Serment à Thibar le 29 juin 1953 et a été ordonné prêtre à Carthage le 18.avril 1954. Durant sa formation, on a remarqué sa bonne volonté, sa piété et sa docilité, mais son peu dintérêt pour les études. Il était gêné par une santé défaillante ; en charge de latelier de la forge à Thibar, il rendait bien des services en mécanique.
À cause de sa santé, sa première nomination a été la Tanzanie, au diocèse de Mbeya ; à cette altitude (2 000 m) la chaleur est plus supportable. Cest dans ce diocèse quil passera 38 ans, en 2 séjours, dans les paroisses dIrambo, Galula, Kipemba et de Vwawa. À la fin, il a été dans les paroisses de Nzovwe et de Songwe. Il a dû apprendre le kiswahili, la langue officielle de Tanzanie, et le kisafwa, la langue régionale. Lurgence du travail missionnaire ne lui a pas permis de consacrer beaucoup de temps à létude des langues, mais son contact prolongé avec les gens lui a permis dy arriver.
Sa correspondance reflète ses préoccupations missionnaires. Dans les montagnes de lUsafwa, Raphaël rencontrait beaucoup de gens ; à voir les foules venues participer aux fêtes de Noël, on aurait pu croire quils allaient devenir chrétiens ; en réalité, beaucoup hésitaient à faire le pas, ils préféraient rester fidèles à la voie de leurs ancêtres, incitant leurs enfants à devenir chrétiens ; il fallait sarmer de patience. En attendant que le catéchuménat sétoffe, le missionnaire ne manquait pas doccupations, tout était à faire.
Dans une lettre à son oncle, alors Provincial de France, Raphaël écrit : « Je suis souvent seul au poste (Irambo), je dois surveiller les ouvriers, contrôler Le dispensaire me prend une partie de la matinée, les catéchismes, les palabres, plus les plantations, léconomat. » Cest là un genre dactivités comme beaucoup de confrères en ont eu ; Raphaël sy donnait avec générosité, mais il dormait mal la nuit, usant de somnifères, de sorte que souvent il en est arrivé à lépuisement.
Quant à se reposer, cela lui semblait impossible, étant donné la demande de la mission et le petit nombre de missionnaires en activité dans le diocèse. Ajoutez à cela les soucis comme de voir la mission catholique vivement critiquée par les Frères Moraves ou une nomination lobligeant à quitter un poste où tout marchait bien pour une autre mission réputée plus difficile.
Au bout de 7 ans, Raphaël vient en congé en France et la Province le retient pour lanimation missionnaire à Ste Foy-lès-Lyon. On a peu de documents concernant cette période de sa vie ; néanmoins, il semble quil ait réussi à tisser tout un réseau de relations avec le clergé des paroisses quil visitait pour des journées ou des expositions missionnaires. En 1969, il se prépare à repartir en mission en Tanzanie et le P. Provincial donne ce témoignage : « Le P. R. Rogeau vient de faire 6 années dexcellent travail dans la province Comme membre de léquipe danimation missionnaire et comme supérieur de la maison de Lyon, il a été très apprécié. Cest un gros travailleur, très dévoué, qui ne craint pas sa peine. Très sérieux, il a su exercer lautorité de façon peut-être un peu rigide, mais avec très bonne réussite. Très bon organisateur Le seul point noir est sa santé. »
Effectivement, Raphaël participe à la retraite de 30 jours à la Villa Cavalletti en septembre 1969, mais il ne peut la terminer, il est admis à lhôpital de Frascati avec une grave crise de coliques néphrétiques. En octobre 1970, il peut enfin regagner sa chère mission, à la paroisse dIrambo. Il restera encore 30 ans en Afrique, mais sa correspondance évoque souvent le combat quil a dû mener pour continuer son activité malgré des incidents de santé à répétition, du côté urinaire, puis de larthrose des hanches et du genou. Chaque fois, il se soigne quelque temps puis obtient le feu vert des médecins pour repartir.
Ceux qui lont connu à lépoque ont pu admirer son courage. Un de ses confrères qui la bien connu témoigne : « Raphaël a été essentiellement un pasteur ; il connaissait les chrétiens et cherchait par tous les moyens à les rencontrer, à les instruire et même à les amuser. Doué pour la prestidigitation, il attirait les foules, mais il avait le souci de montrer que tout ça nétait quadresse, habileté manuelle et pas du tout de la magie. Cétait pour lui une façon de rencontrer les gens ; il avait le souci de les instruire directement ou par les catéchistes. Il a su mettre à profit les moyens audiovisuels pour cette formation.
« Dans la transmission de la Bonne Nouvelle, le rôle des catéchistes est indispensable. Raphaël en était très conscient, cest pourquoi il a écrit son livre (Le jardin du catéchiste) en swahili à lintention des catéchistes et pour lanimation des petites communautés de base. Il voulait pour ses chrétiens une solide formation spirituelle et biblique. Il organisait pour eux des stages de catéchèse, des sessions et retraites tant au niveau local quau niveau diocésain. »
« Il a institué les conseils de laïcs au niveau des villages, des paroisses et du diocèse Raphaël a montré ses qualités dorganisateur quand il a vu le nombre de chrétiens, avec des lieux de culte exigus et insuffisants Grâce à son ingéniosité et à ses connaissances pratiques, de belles églises furent construites avec une participation maximum des chrétiens. »
En 2000, Raphaël a quitté la Tanzanie. Ce départ a été douloureux, après presque 40 ans au service dune mission où il avait donné le meilleur de lui-même et parce que son évêque lui a fait savoir quil navait plus besoin de lui. Arrivé en France, on lui a confié la responsabilité de la communauté de Mours. Il sest mis à traduire son Jardin du catéchiste en français et ce livre a connu un succès inattendu en France. Au bout de 4 ans, Raphaël a demandé que son mandat ne soit pas renouvelé.
Le Provincial lui a demandé de mettre sur papier son témoignage, dont voici quelques extraits : « Jai reçu un accueil très fraternel de la part des 26 membres de la communauté que je trouvais ici 27 retraités missionnaires, cela fait une petite ruche dans laquelle chacun peut sactiver à servir la communauté et à pratiquer laccueil des visiteurs, retraitants, campeurs. [ ] Si certains membres du clergé nous considèrent comme déphasés, la plupart nous manifestent beaucoup damitié et apprécient les services que nous rendons dans les paroisses. Les relations avec léquipe municipale (maire, adjoints, etc.) sont excellentes. On se rend visite, on se retrouve avec joie lors des activités locale : repas des anciens, fête du boudin, etc. La population locale est un peu distante, sur la réserve, cela nous change de laccueil que nous recevions partout en Afrique [ ] À la direction (ou si vous préférez au bureau des réclamations), il ny a pas assez de travail. Je fus donc volontaire lorsque lévêque me demanda dassurer lAumônerie des Africains du Val-dOise. Leur nombre 35 000 à 45 000 dont un tiers de musulmans Ministère passionnant mais parfois délicat Ah ! Ces messes vivantes, cette joie même quand les conditions de vie sont difficiles, ce sens de laccueil et du partage, ce respect des anciens etc. tout cela saupoudré de fantaisie dans la gérance des horaires ou, chez certains, la tentation de sattribuer le pouvoir. »
En communauté à Mours, Raphaël trouvait normal que chacun soit attentif à lentretien de la maison. Il faisait attention à certains détails : ainsi il naimait pas que lon rentre du parc avec de la boue aux pieds ; à lintention de ceux qui salissent lescalier, il avait établi une station-service, c.-à-d. un petit bac avec un balai. En matière de liturgie, il naimait pas ce qui lui semblait trop guindé, trop formel, il préférait une certaine improvisation. Plus dune fois, il a rappelé à ses confrères quil y avait des gens et des malades à visiter dans le village, ce quil pratiquait lui-même.
Après avoir quitté la direction, Raphaël est resté encore deux ans à Mours. Malgré des ennuis de santé répétés, il a continué à avoir une grande activité, des contacts, des visites chez les gens du village et dans les paroisses du diocèse. Il se servait volontiers du G.P.S. pour sy retrouver dans le dédale des agglomérations, Montmorency, Argenteuil, Cergy-Pontoise. Il était dailleurs en pointe pour les gadgets modernes, les nouveaux programmes dordinateur, courriel, internet À titre de distraction, il avait établi à sa fenêtre une planche pour offrir du grain et de leau aux passereaux de notre parc. Lancien scout prenait plaisir à observer les murs et les bagarres des diverses espèces doiseaux.
Il ne manquait aucun rassemblement du clergé diocésain ; un mois avant sa mort, il participait encore à la retraite commune des prêtres diocésains à Orval, avec lévêque. Son horizon ne se limitait pas au Val-dOise, il avait encore bien des relations dans le Nord, où il se rendait souvent. Il avait aussi des connaissances en Australie, Nouvelle Zélande ; il était content de téléphoner à des gens dont il voyait le visage, à lautre bout du monde. Il leur a rendu visite ; il a aussi assuré un remplacement de curé en Martinique. Il était tout sauf casanier !
Trois jours avant sa mort, Raphaël animait à Mours une récollection pour un petit groupe de religieux du diocèse. À 16 heures, il sétonnait fort que notre communauté ne leur offre pas le café ! Cest là une des dernières paroles que nous ayons entendues dans la bouche de ce confrère si généreux, actif, sensible, entièrement donné à lapostolat et pourtant énigmatique pour plusieurs de ses confrères.
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Notre résidence de Mours dans la région parisienne, ancien scolasticat des frères, où beaucoup de confrères ont fait jadis la grande retraite après 10 ans dAfrique ou la session pastorale pour les jeunes ordonnés qui se préparaient à partir en Afrique francophone.Père Willem Van Hoef
Le 3 mars 2007, nous avions fêté les 95 ans de Wim. Il disait dans lhomélie que sa longue vie était une marque de lAmour de Dieu, une vie à trois : Jésus, les Africains et lui-même.
Le 17 avril il entra en clinique et le lendemain fut transféré en soins palliatifs ; au matin du 24, il rendait lâme à Dieu, réconforté par les sacrements de lÉglise. Dans léglise de N.-D. de Fatima à Genk, ses funérailles rassemblèrent dans laction de grâces les membres de sa famille, des amis et de très nombreux confrères.
Son corps, usé durant 55 ans de vie missionnaire, repose maintenant parmi les confrères inhumés au cimetière des Missionnaires dAfrique à Varsenare.
« Trouver dans ma vie ta présence, tenir une lampe allumée, choisir dhabiter la confiance, aimer et se savoir aimé ! »
Ce refrain pourrait suffire pour résumer lessentiel de cette notice nécrologique.
Wim (Willem) est né dans une famille très chrétienne de cultivateurs aisés qui comptait 11 enfants, huit garçons et trois filles. Wim était le 2e garçon. Sa sur Maria devint Religieuse du St-Sépulchre, son frère Jacques, Missionnaire dAfrique (+ 1997). Deux autres frères travaillèrent comme laïcs au Congo. Si son oncle Père Blanc, Guillaume, décédé en 1966, la sorti dune école apostolique pour lui faire suivre les humanités gréco-latines, ce sont sans doute les nombreux missionnaires de la région, qui ont attiré Wim vers sa vocation.
Wim était un enfant-roi, aimé de tous, pas gâté du tout, exposé aux travaux de la ferme, espiègle, vif, sportif, avide de découvertes dans la nature, et capable dastuces dans le grand domaine familial. Petit braconnier par moments, taxidermiste pour empailler les écureuils, ami de la vie des plantes et des animaux.
Élève sans problème du primaire au secondaire, il achève ses études chez les Pères Croisiers, les spécialistes de la confiance donnée et reçue ! Oui, toute sa vie il a vécu la confiance, en Dieu, dans les autres et en lui-même.
Les années de formation, à Boechout, au noviciat de Maison-Carrée, à Heverlee, se succèdent dans la fidélité à lappel. Le 29 juin 1938 il est ordonné « missionnaire-prêtre » et porte en lui une expérience acquise dans les travaux de la ferme, lélevage et lagriculture. Il fait son service militaire dans un centre universitaire où lon forme des infirmiers. Nommé au Congo, dans le vicariat du Lac Albert, il sembarque le 6 juin 1939 pour arriver le 15 octobre à Bunia : paquebot, train, 7 jours de navigation sur le fleuve Congo, et 700 km à travers la forêt dans la voiture de Mgr Matthysen.
Wim a noté dans sa biographie quil a passé 29 des 55 années de sa vie missionnaire ailleurs que dans son diocèse de Bunia et toujours dans le secteur de lenseignement. Il commença comme prof au collège pour enfants dexpatriés, puis comme enseignant dans une école agricole et dans un petit séminaire (humanités).
Premier avatar, la guerre ! Mobilisé dans la Force publique, il fait la campagne dAbyssinie et participe à la victoire de Saïo. Il restera adjudant, infirmier, puis aumônier militaire jusquà sa démobilisation le 6 octobre 1945. Durant toute cette longue période, il prend le temps nécessaire pour faire sa retraite annuelle et veiller à sa vie spirituelle en dehors du milieu Père Blanc. Wim sera toujours fidèle à la prière.
Deuxième avatar, retour aux bancs décole ! Après sa grande retraite à Mours, pendant son congé, son évêque lui demande de sinscrire à lUniversité catholique de Louvain et dy obtenir un diplôme en pédagogie. Le voilà avec de jeunes confrères, dans le milieu universitaire, riche déjà de son expérience et très apprécié par les autres étudiants pour ses sages réflexions.
Muni dun diplôme universitaire, avec mention distinction, Wim repart en Afrique. Toujours disponible pour nimporte quelle fonction, il se retrouvera dans lenseignement jusquà la fin de sa vie missionnaire active. Cest dabord lÉcole professionnelle agricole (EPA), avec la production de semences sélectionnées, lélevage de bovins, la culture de fruits, etc. Sa jeunesse passée dans un milieu de cultivateurs éclairés lui donne une compétence éclairante. Il rend le tablier en 1956 et repart pour le petit séminaire comme supérieur et préfet des études, aidé par des laïcs et des prêtres Fidei Donum. Wim est resté expert dans les relations avec ses collaborateurs, toujours soucieux de leurs conditions de vie, de leurs détentes et de leur santé.
Wim prend alors un congé en Belgique après un départ raté car lavion qui devait le prendre fit un crash mortel pour tous les passagers. Il se fait soigner et retourne au Congo pour une nouvelle étape de sa vie. Il est nommé économe et professeur au grand séminaire de Murhesa dans le diocèse de Bukavu. Près du lac Kivu, dans cette région appelée la Suisse africaine, il est enchanté. Les constructions avancent, on installe leau courante et une turbine de 15 kW fournit lénergie au séminaire et tout comme au monastère des Trappistines et à la paroisse voisine. Wim ne rate jamais loccasion de niveler un terrain pour quon y joue au foot.
Il fait, durant cette période, la connaissance des séminaristes des deux provinces ecclésiastiques. Il cultivera ces amitiés qui sétendent à tout le Congo, aumôniers militaires, évêques, abbés, religieux et religieuses Les maladies denfance de la jeune république congolaise nont jamais réussi à entamer ces amitiés. Après six années au séminaire, Wim est nommé dans le secteur de lenseignement primaire et secondaire du diocèse de Bunia, comme adjoint du coordinateur diocésain. Il est de nouveau la pince universelle sur le plan matériel, et le frère universel dans le domaine spirituel. Les années difficiles de la rébellion ont entamé sa santé, mais pas son enthousiasme.
En 1976, lorsque la province ecclésiastique veut commencer un nouveau grand séminaire, à Kisangani, celui de Murhesa étant devenu trop petit, Wim est sollicité pour en être léconome-professeur. Durant presque dix ans il assure cette fonction, en étroite collaboration avec larchevêque, Mgr Monsengwo. Wim devient maître-ès-relations avec le clergé local et les autres congrégations missionnaires. Évacué à un moment donné, pour des raisons de sécurité et de santé, il rejoint dès que possible son poste interdiocésain où il rend dexcellents services daccueil à la procure de Kisangani.
Le 10 août 1939, Wim notait dans son agenda : « Seigneur, je ne sais pas si mes bras et mes jambes seront assez forts, mais donne-moi un amour sans faille pour Toi et pour les Africains ». Plus de 50 ans plus tard, il aura les jambes usées et il aura reçu comme un don personnel lamour des Africains et de lÉglise dAfrique. Le 9 avril 1994 il rentre définitivement en Belgique et prépare sa dernière aventure à trois, « Jésus, les Africains et lui-même. »
Wim est resté jusquà la fin fidèle à lamitié de son Seigneur, aux membres de sa famille, à la Société. Il était fier comme sportif retraité, digne comme un officier décoré, confiant et espiègle comme un gamin, se remettant à sa mère du ciel, Marie.
PROFILES
Father Lucien Tremblay
1929 -
- 2007
Father Lucien Tremblay was born on the 26th November 1929 at Ste-Agnès de Charlevoix, Quebec Archdiocese. He did is primary schooling at St Agnes School in the parish and his secondary studies at Chicoutimi Seminary, including two years of philosophy. This is how he wrote of his family: We were eleven children at home. I was the fifth. My parents were poor. Working the land was not easy. My mother was the soul of the family. Deeply Christian, she knew how to give her children a love for others. My father, a fearless man, influenced me a lot. He was fired by a single principle that he summed up in one phrase: your word is your bond. He was a man of action. I learned from him the meaning of work without complaint, for the sake of the family and others.
On the 9th August 1954, he entered the White Fathers Novitiate at St-Martin de Laval, near Montreal. For him, it was a decisive choice; as he said, his word was his bond. After Novitiate, he went to do his four years of theology at Eastvew, near Ottawa. Here, he took his Missionary Oath on the 21st June 1958. He was ordained a priest on the 1st February 1959 in his home parish of St Agnes at the hands of Bishop Alexandre Labrie, Auxiliary Emeritus of Quebec.
Formation was easy for him, in the sense that his strong and generous will enabled him to overcome obstacles and make progress in his training. He was a willing worker who gave himself completely to the work entrusted to him, no matter what it would be. He had sound intelligence and various aptitudes that equipped him for valuable work in quite a few areas. Before leaving for Africa, he was asked to do two years in Education, from 1959-1961, in London, England.
At the end of 1961, Father Tremblay arrived in Uganda, the country he had requested. He was appointed to Masaka Diocese. After two months at Katimba, he would spend a year as a teacher at Bukalasa Junior Seminary, returning two years later for another year. For the remainder of the time, i.e., around 15 of the years he spent in Uganda, he was at Katimba parish, firstly as curate then as parish priest. There, he proved himself, and in situations of deprivation and war put himself in jeopardy, wearing himself out. At the end of 1976, after his home leave in Canada, he wrote, I have come back a new man. I was almost at the end of my tether, but tender loving care enabled me to regain my strength and I will be able to face up to the reality with greater determination, until they throw me out.
In 1977, Lucien would endure the hard reality of an underhand persecution that the regime of Idi Amin Dada imposed on all the people, victims of his dictatorship. He could testify to the deep faith of the Christians who lived and preached the length and breadth of the love of Christ in those hard times. His projects for financing the parish and helping the poor did not please everyone and stirred up jealousy. Christians were the first to be persecuted. In this climate of suspicion, on the 29th October 1997, Father Tremblay was arrested and taken to prison in Kampala. On that subject, he wrote, Upon closing the cell door, they gave me permission to keep my Bible. Sitting on the floor and opening my Bible, my eyes could make out the words of Isaiah: Do not be afraid, for I am with you These words were like a diving board for me to plunge in deeper. They gave me hope. Two days later, he was put on a plane for Canada. His experience in Uganda was over.
After a months rest in his family, Luciens thoughts were already turning towards a possible return to another part of Africa. He thought that his wounds would soon heal. It was not the case. However, he agreed to help in missionary promotion for the Quebec procurement office. Afterwards, he would write, To help me out of a hole, I was offered work in the area of vocation promotion. I worked flat out in this type of activity. By this, I thought I could solve my bitterness, despair and dismay by means of work. It was an illusion! The problem was much deeper. It was in me: I wanted to remake my missionary life that had been destroyed by imbeciles. He needed the Jerusalem Session-Retreat to enable him to recover from his hurt.
After much reflection and consultation with his superiors in view of an appointment to Africa, Father Tremblay left on the 14th January 1979 to follow the Swahili course at Tabora, Tanzania, with the aim of working in Zaïre.
On arrival at Bunia, in the present DR Congo, he was temporarily curate at Nyakasanza. In January 1980, he was appointed to Kisangani, to the newly-founded parish of St Paul. He would remain in Kisangani Archdiocese for 20 years, with continued residence at Kisangani, except for two years of missionary promotion in Toronto from 1989-1991. At Kisangani, he would be at times a curate, parish priest, builder, Diocesan Director of Pastoral Activities, Diocesan Chaplain to the Family Apostolate, Secretary General of the Diocesan Synod of Kisangani, Director of the Catechetical Centre At the start of his involvement at Kisangani, he lived through times of private disappointment and frustration. He found the regeneration of his missionary life difficult, as he wrote. His heart was still in Uganda, where he hoped to return. He felt useless, like a convict transported. Things would change when he was given responsibility. In 1984, he was appointed Director of the Archdiocesan Pastoral Centre. He was pleased and afterwards wrote, These five lovely years filled my heart with peace. They enabled me to grow, to open myself up to a worthwhile service that surpassed what I had lived up to then.
In September 1991, after two years of promotion work in Canada, Lucien came back to Kisangani. He helped out at the Archdiocese, but above all was parish priest of Waganya for three years, residing at Kisangani. Afterwards, he took more frequent home leave, as his abilities were lessening due to many occupations, as well as causes of tension at the political level and in the Church. Lucien was managerial as well as demanding and not always very flexible. It did not please everyone.
In August 2001, when Lucien was on home leave in Canada, the Archbishop of Kisangani wrote to him to wait for a formal authorisation before returning to his Archdiocese. For him, it was a rejection that scarred him deeply. He took a good period of rest in Canada and in January 2002, accepted to be superior of our Lennoxville retirement community. He did this service for 3 years, in his own way and with his usual generosity. However, he did not abandon Africa. Therefore, in early 2005, with the agreement of his doctors, he arrived at Bukavu to work in Burhiba parish. He took annual leave, as his health greatly hindered him. In July 2007, he was on home leave in Canada in his family for medical tests. When asked if he would get a green light from his doctors, he replied in October, I am at the mercy of doctors: tests here and tests there, cataract operations, doctors examine and re-examine. It will be hard to get back to Africa. I am still waiting for a bit to decide. Some days later, he left again for Bukavu, whereas he should not have done so. For him, it was honouring his initial contract: Africa to the end
After 5 weeks in Bukavu, Lucien was transported to Kigali, Rwanda, to be repatriated to Canada. He was confused and had trouble keeping his balance. At Kigali Hospital, he passed through a scanner. They discovered a large brain tumour and his condition was very serious. Therefore, there was no question of flying him to Canada. Lucien, surrounded by the best medical care and the care of the Kigali confreres, passed away on the 9th December 2007. The funeral took place on the 10th December at the Holy Family parish, Kigali, followed by burial in the cemetery for priests and consecrated persons beside the junior seminary of Ndera. A memorial Mass was celebrated on the 15th December in his home parish of Ste-Agnès de la Malbaie.
Lucien liked writing and penned many pages. He wrote many books and pamphlets, but above all, letters and long reflections. The least event or change of situation was for him an opportunity to inform, announce and express his opinions that were not always accepted by everyone. He did so to release his tension, to digest what was making him suffer, or to help others.
Some weeks before he died, he wrote to his nieces. If I am back in Bukavu, it is simply to honour my initial commitment: a positive response to the service of Africans, until the end. From this idea, I draw the necessary energy to continue along the way. I trust in the One who looks after my doubts and cares and question marks. I am invited to make acts of faith that are increasingly purified and exclusively centred on the certainty that the Lord is concerned for my cares and doubts. He asks me to trust in him.
Father Walter Schnarwiler
1930 -- 2007
Walter was born on the 4th August 1930 at Sempach, a historical site in the canton of Lucerne. His father died ten days later. The mother of the family faced up to this trial with courage and energy, looking after her four sons and taking over the management of the family printing works.
Walter began his secondary schooling with the White Fathers at Widnau (1943-1946) and continued them at St Moritz and Fribourg. He did his Novitiate at Maison Carrée, Algeria. He was then sent for theology to sHeerenberg, Netherlands, and Monteviot, Scotland. After his priestly ordination on the 16th May 1957, he was appointed to Rome to study for a doctorate in Philosophy.
His first years in Africa were no sinecure. He was shifted 6 times in less than 5 years. He was firstly in the major seminaries of Beaudoinville, Congo, and Nyakibanda, Rwanda, where he had to undergo the aftermath of complex political situations. He was then appointed to Ntungamo Major Seminary, Tanzania. The building was just being completed. While waiting, he learned Ruhaya, the language used in parishes in Bukoba Diocese. At Kagondo, he met up with Fr Hans Vogel, whose talk in the parish at Sempach in 1943 had awakened in him the desire to become a Missionary of Africa. He left again in August 1963, this time for Katigondo Seminary, Uganda. A year later, Walter finally came back to Ntungamo, but not for long, as he was called to Switzerland in December 1964.
He was firstly superior of Widnau community. In 1967, he took part in the General Chapter that gave a second wind to the Society, after the changes of Vatican II. Walter became Provincial Superior of Switzerland from 1968-1976. During those years, he took part in the activities of various organisations involved in the pursuit of mission renewal and solidarity in development. This meant attending the Swiss Missionary Council, Missionary Institute groupings, Lenten Campaigns, the Third World Solidarity Foundation, and more besides. He was concerned to find more comfortable surroundings for older confreres in building the house at Veyras in the heart of the Valais.
After the Jerusalem Session and Long Retreat, Walter returned to Tanzania in December 1976. For 6 months, he studied Swahili at Tabora, then went back to Ntungamo Seminary, Bukoba. However, in November 1978, the war with Uganda obliged him to suspend the course. Walter then spent some months in Mwanza parish. He was then able to teach in peace on the shores of Lake Victoria for 8 years. For a further three years, he was a formator at our First Cycle Centre at Kahangala.
He came back to Switzerland for a second mandate as Provincial, 1988 1994. After this, at 64 years of age, he accepted a new challenge and left to lecture at Khartoum Major Seminary, Sudan. He was very soon given charge of the Seminary administration, in addition to his Philosophy courses. For 12 years, he demonstrated his qualities as an organiser. He was also much appreciated as a spiritual counsellor and made many friends among the priests he had helped to shape. Young people who were changing direction found in him a support to ease their re-integration into society; several committing themselves to the service of the Church.
At the end of May 2006, Walter came back home for good to Switzerland and took up residence at the Lucerne Afrikanum. On the 18th October 2007, when re-reading the good wishes a confrere had formulated for Jubilarians, Best wishes to all for the next phase, Walter declared, For me, the next phase seems to be coming at a gallop . The pancreatic cancer that carried him off in fact developed very quickly. At the summit of a life consecrated to Mission, Walter passed away on the 7th November 2007 at the Foyer de Steinhof, where he had just been transported. The funeral took place on the 13th November at Sempach and on the same day, Mass was celebrated in the parish church of St Stephen, Khartoum. Messages of sympathy portrayed a well-filled life, a well-founded generous commitment and an eloquent discretion. Gérard Chabanon had met Walter during his Spiritual Year at Fribourg and later in Tanzania. He cherishes the memory of someone for whom every person and every question was important and deserved to be taken seriously. A colleague at Khartoum gave this tribute: I appreciated his clear-sightedness in discerning the way to follow in what was happening in the Sudan; his decisive mind, his fidelity to the group of White Fathers when he came every Thursday and Sunday to meet our community at Hajj Yousif.
After the Eucharist celebrated at Khartoum on the 13th November, an Adventist doctor expressed his gratitude. He had been able to complete his studies and acquire a plot on which to build a small clinic, thanks to Walters assistance. Today, the Fr Walter Health Centre receives 200 people a day for consultations.
According to his wishes, Walter was buried in the priests corner in the cemetery of his home parish. This was not a belated fit of clericalism, but rather placing a full stop to his earthy life with a reminder of the bond uniting him to the church of his Baptism and his First Mass.
Jean-Marie Gabioud
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At the entrance to the Africanum in Fribourg, Switzerland, the sight of a 4-metre high fresco greets the visitor. Among its historic personalities depicted are Cardinal Lavigerie, Charles de Foucauld, the Martyrs of Uganda and Cardinal Rugambwa of Dar es Salaam, Tanzania. The confrere baptising is reminiscent of Fr. Jean Perraudin (+ 1999).Father Raphaël Rogeau
1928 -- 2007
On the 19th December 2007 we learned of the death of our confrere Raphaël Rogeau, after three days of intensive care in Beaumont-sur-Oise Hospital, France. Up to the end, his life had been marked by intense activity, and dozens of meetings for pastoral reasons, or on behalf of the Friends of the White Fathers Association.
Raphaël was born on the 12th August 1928 at Armentières, Diocese of Lille. His family were staunch practising Catholics. One of his uncles, Fr.Henri Becquart, was also a White Father. Two others, as well as one of his brothers, were priests of the Diocese. It was a big family, which exempted Raphaël from military service. They were well-to-do, as his father was an industrialist in Armentières.
Early on, Raphaël had the desire to become a missionary. His youth had been marked by the 1939-1945 War; he did his studies at St Judes College, Armentières. He was not very gifted for studies; he was more interested in mechanics. As his standard of Latin was deficient, he was advised not to sit the Baccalaureate and to skip some subjects to revise his Latin. With activities in Scouting, he had the opportunity to show his know-how and his awareness of relationships and service.
Raphaël entered Kerlois in 1947 and did his Novitiate in 1949. He took his Missionary Oath at Thibar on the 25th June 1953 and was ordained a priest at Carthage on the 18th April 1954. During his WF Formation, he was noticed for his good will, his piety and docility, but also for his lack of interest in studies. Poor health held him back. In charge of the forge workshop at Thibar, he contributed valuable service in mechanics.
Due to his health, his first appointment was Mbeya Diocese, Tanzania. At an altitude of 2,000 metres, the heat was bearable. He would spend 38 years in this diocese, in two periods, in the parishes of Irambo, Galula, Kipembawe and Vwawa. At the end, he was in the parishes of Nzovwe and Songwe.
He had to learn Swahili, the official language of Tanzania and Safwa the local language. The urgency of missionary work did not allow him to spend much time on the study of these languages, but his prolonged contact with the people enabled him to succeed in doing so.
His correspondence reflects his missionary concerns. In the mountains of Usafwa, Raphaël met many people. Given the crowds who came to take part in the Feast of Christmas, it would seem that they were going to become Christians. In fact, many hesitated to take that step; they preferred to remain loyal to the ways of the ancestors, encouraging their children to receive Baptism. A lot of patience was required. While waiting for the catechumenate to build up, this missionary did not lack jobs; everything remained to be done.
In a letter to his uncle, then Provincial of France, Raphaël wrote, I am often alone in the post (Irambo). I have to oversee the workers and check them out. The dispensary takes up some of the morning, catechism classes, palavers, in addition to the plantations and the bursars tasks. These are the kind of tasks many confreres have had. Raphaël dedicated himself to them with generosity, but he slept badly, and took sleeping-pills, so that he was soon exhausted. As for resting, it seemed impossible to him, given the demands of the mission and the small number of missionaries active in the diocese. Added to that were the worries of seeing the Catholic Mission bitterly criticised by the Moravian Brethren, or being given an appointment obliging him to leave one post, where all was going well, to go to another that was reputed to be more difficult.
After 7 years, Raphaël came back to France on home leave and the Province held onto him for missionary promotion at Ste Foy-lès-Lyon. There are few documents available for this time of his life. Nonetheless, it seems that he succeeded in weaving a network of relations with parish clergy, whom he visited for missionary day-long presentations or exhibitions. In 1969, he was preparing to leave again for the mission in Tanzania, when the Provincial gave this testimony: Father R. Rogeau has just spent 6 years of excellent work in the Province. As a member of the missionary promotion team and as superior of the house in Lyons, he was much appreciated. He is an energetic worker, very devoted and is not shy of hard work. He is very serious and was good at exercising authority, perhaps a little too rigidly, but with very assured success. He is a good organiser. The only weak point is his health.
Indeed, Raphaël took part in the 30-Day Retreat in Villa Cavalletti, Rome, in September 1969, but he could not finish it and was admitted to hospital in Frascati with a serious crisis of kidney stones. In October 1970, he finally arrived in his beloved Irambo parish mission. He would remain for 30 more years in Africa, but his correspondence often mentions the struggle he had to carry on his activity in spite of repeated health problems. At times, it was urinary tract, then arthritis in the hips, then in the knee. Each time, he received treatment, then had the doctors green light to travel back. Those who knew him at this time could only admire his courage. One of his confreres, who knew him well, gave this tribute: Raphaël was essentially a pastor; he knew the parishioners and tried by all means to meet with them, instruct them and even entertain them. He was a talented conjurer and attracted crowds, but he was careful to show that all of it was dexterity and sleight of hand, and not at all magical. For him, it was a way of meeting the people. He was concerned to instruct them himself, or with catechists. He was good at taking advantage of audiovisual for this teaching. In the passing on of the Good News, the role of the catechist is indispensable. Raphaël was very aware of this and wrote a book about it: (Jardin du catéchiste), in Swahili, for catechists and for input in small basic communities. (Cf Readings, PE ) He sought a solid spiritual and biblical training for his parishioners. He arranged catechetical sessions and retreats for them, at local and diocesan level. He set up lay councils at the level of villages, parishes and the diocese.
Raphaël demonstrated his qualities of organiser when he saw the number of parishioners with cramped or inadequate places of worship. Thanks to his ingenious sparkle and his practical knowledge, beautiful churches were built with maximum participation on the part of the faithful.
In 2000, Raphaël left Tanzania. This departure was painful, after almost 40 years of service to a mission for which he had given the best of himself and because his bishop let him know he was no longer required. On arrival in France, he was given responsibility for the community at Mours. He set himself to translate his Jardin du catéchiste into French and this book met with unexpected success in France. At the end of 4 years, Raphaël asked not to have his mandate renewed.
The Provincial asked him to put his statement on paper, of which here are some excerpts: I received a very fraternal welcome from the 26 members of the community I found here. 27 retired Missionaries make a little beehive, in which everyone can be active and serve the community, welcoming visitors, retreatants, campers, etc. Even if some members of the clergy consider us phased out, most of them show us much friendship and appreciate our service for the parishes. Relations with the municipal body (the mayor, assistants, etc.,) are excellent. We visit one another and meet at local activities: meals for the aged, garden fetes, etc. The local people keep their distance and are reserved, which differs from the welcome we have received everywhere in Africa. As regards administration, (or if you prefer) the claims office, there is not enough work. I therefore volunteered my services when the bishop asked for chaplains to the Africans in Val dOise. There are between 35,000 to 45,000, of whom a third are Muslim. It is a fascinating ministry, but sometimes sensitive. Ah! Those vibrant Masses, that joy even when life is difficult, the sense of welcome and sharing, the respect for the elders, etc. All this sifted with fantasy in the management of timetables, or with some, the temptation to usurp power.
In community at Mours, Raphaël found it normal for everyone to be attentive to house maintenance. He paid attention to certain details. In this respect, he did not like people coming in from the grounds with mud on their shoes. For those who dirtied the stairway, he set up a little service station, a small basin and brush. In liturgy, he disliked what seemed to him too strict, too formal. He preferred a degree of improvisation. More than once, he reminded his confreres that there were people and the sick to visit in the village, something he himself did.
After leaving the administration, Raphaël remained for two more years at Mours. In spite of repeated health problems, he continued in major activities, contacts, visits to the people in the village and in the parishes of the diocese. He was glad to use the GPS to find his way in the maze of suburbs, Montmorency, Argenteuil, Cergy-Pontoise. He was very up to date on modern gadgets, new computer programmes, Internet, etc. For fun, he put a tray outside his window, setting out seeds and water for the sparrows in our grounds. As a former Scout, he took pleasure in observing the manners and quarrels of various species of bird life.
He never missed a gathering of diocesan clergy. A month before he died, he was still taking part in the common retreat for diocesan priests at Orval, with the bishop. His horizons were not limited to the Val-dOise, as he still had many relations in the North, where he often went. He had contacts in Australia and New Zealand. He was happy to telephone people whose faces he could see on the other side of the world. He would visit them. He also did a supply for a parish priest on Martinique. He was anything but a stay-at-home!
Three days before he died, Raphaël was giving a day retreat to a group of diocesan Religious. At 4 oclock, he was truly astonished that our community did not offer them a coffee! These were some of the last words that we heard from his lips. He was such a generous, active, sensitive and totally devoted confrere to the apostolate, and yet so enigmatic for many of his confreres. May he now rest in the company of the Prince of Peace, whom he served with such devotion.
Our residence at Mours, in the outskirts of Paris. A former Scholasticate for Brothers, where in the past many confreres did their Long Retreat after 10 years in Africa and the Pastoral Session for the newly-ordained, preparing to leave for French-speaking Africa.Father Willem Van Hoef
We celebrated Wims 95th birthday on the 3rd March 2007. In his homily, he said that his long life was a mark of the Love of God, a threefold love: Jesus, Africans and himself. On the 17th April, he was admitted to a clinic and the next day was transferred to palliative care. On the morning of the 24th, he gave up his soul to God, fortified by the Sacraments of the Church.
At his funeral in Our Lady of Fatima church, members of his family and friends, accompanied by very many confreres, gathered in thanksgiving. His body, worn out by 55 years of missionary life, now rests among his confreres interred in the Missionary of Africa cemetery of Varsenare.
Trouver dans ma vie ta présence, tenir une lampe allumée, choisir dhabiter la confiance, aimer et se savoir aimé!
Finding your presence in my life, holding a lamp alight, choosing in trust to dwell, loving and knowing love as well.
This French hymn refrain would be enough to capture the essence of his biographical profile.
Wim was the second boy born into a devout Catholic, well-to-do, farming family of 11 children: 8 boys and 3 girls. Maria, his sister, became a Sister of the Holy Sepulchre, Jacques, his brother, a Missionary of Africa (+1997). Two other brothers worked as laymen in the Congo. If his White Father Uncle Guillaume, who died in 1966, brought him out of an apostolic school to do Greek and Latin, it was doubtless the many other Missionaries of the region who attracted Wim to his vocation.
Wim was king-baby, much loved by everyone, but not at all spoiled. He was exposed to farm work, mischievous, lively, sporting, inquisitive about discovering nature and capable of making some crafty moves on the extensive family holding. On occasion, he was a little poacher, a taxidermist in stuffing squirrels and a friend of plants and animals. His primary and secondary schooling was problem-free, doing his studies with the Crusader Fathers, specialists in trust given and received! Indeed, throughout his life, he experienced trust in God, in others and in himself.
His formative years at Boechout, at Maison Carrée Novitiate and Heverlee proceeded in line with his calling. By the 29th June 1938, he was a Missionary priest with a background in farm labour, animal husbandry and agriculture. He spent his military service at the University Centre in the School of Nursing.
Appointed to the Lac Albert Vicariate in the Congo, he embarked on the 6th September 1939 and arrived on the 15th October at Bunia. He travelled by liner, train, 7 hours of navigation on the Congo River and 700km through the forest in the car of Bishop Matthysen
Wim noted in his biography that he spent 29 out of 55 years of missionary life elsewhere than in Bunia Diocese, and always in teaching. He began as a secondary teacher for expatriate children, then as a teacher in the agricultural school and in a junior seminary (classics).
First mishap: the War. Called up to the Force Publique, he was in the campaign in Abyssinia, taking part in the victory of Saïo. He would remain an adjutant, a nurse then a military chaplain until he was demobbed on the 6th October 1945. During the whole of this long period, he always put aside the time required for his annual retreat and saw to his spiritual life outwith the White Father environment. Wim was always faithful to prayer.
Second mishap. After his Long Retreat at Mours, during his home leave, his bishop asked him to enrol at the Catholic University of Louvain and obtain a diploma in teaching. There, he found himself in the company of younger confreres in a university setting, already equipped in his experience and much appreciated by the other students for his wise reflections.
Armed with his university diploma with distinction, Wim left again for Africa. Always ready for any occupation, until the end of his active missionary life, he would be in education. He was sent firstly to the Professional School of Agriculture (EPA) comprising selected seed production, livestock farming, fruit growing, etc. His youth spent in a farming environment gave him a cutting-edge of competence. He took off his overalls in 1956 and left again for the junior seminary as Superior and Prefect of Studies, assisted by Fidei Donum priests and laypeople. Wim remained an expert in relations with his co-workers, always concerned for their living conditions, their time off and their health.
When Wim had to take sick leave in Belgium, the incoming plane crashed with a total loss of life. Once at home, he was treated and left again for a new start in Congo. He was appointed Bursar and Professor at the Major Seminary of Murhasa in Bukavu Archdiocese. He was enchanted by Lake Kivu and the region known as the Switzerland of Africa. Buildings advanced, running water was installed and a turbine of 15 kW supplied power to the seminary, to a convent of Trappist Sisters and to the neighbouring parish. Wim did not miss out on the chance of levelling a magnificent football field. During this time, he would get to know seminarians of the two ecclesiastical provinces and cultivate friendships throughout the Congo, including military chaplains, bishops, diocesan priests, men and women Religious. The growing pains of the young Republic did not succeed in damaging these friendships. After six years in seminary, Wim was appointed Assistant Diocesan Coordinator to the Diocese of Bunia Primary and Secondary Education Sector. Once again, he was a pair of adjustable pliers on the material side and a flexible and efficient co-worker on the spiritual side. The difficult years of the rebellion adversely affected his health, but not his enthusiasm.
In 1976, the ecclesiastical province sought to open a new Major Seminary at Kisangani, as the one at Murhesa had become too small. Wim was approached to become its Bursar-Professor and for nearly ten years he fulfilled this function in close collaboration with Archbishop Monsengwo. Wim was a past master at relations with the local clergy and the other Missionary Congregations. Once, when he was evacuated for reasons of health and safety, he rejoined his inter-diocesan post as soon as possible and gave excellent service at the procurement office reception in Kisangani.
On the 10th August 1939, Wim noted in his diary, Lord I do not know if my arms and legs will be strong enough, but give me an unfailing love for You and for Africans. Over 50 years later, his legs were worn out, but not his love for Africa and its Church. On the 9th April 1994, he came back to Belgium for good, and prepared his final threefold adventure with Jesus, Africans and myself.
He has finished his time, brave and resigned, loyal in friendship to his Lord, to the members of the family, to his Society, proud as a retired sportsman, praiseworthy as a decorated officer, trusting and mischievous as a kid, yielding at the last to the heavenly embrace of his Mother Mary.