NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Albert Delisse

1915 - - 2007

Le Père Albert Delisse est né le 28 octobre 1915 à Auchel dans le Pas-de-Calais. Il est le fils de Jules Delisse décédé en 1952, et d’Angèle Bridoux, décédée en 1927, alors qu’Albert avait 12 ans. La famille comptait sept garçons. Deux seulement sont encore vivants.

Albert a fait ses études secondaires à l’Institut Saint Vaast à Béthune de 1928 à 1934. I1 a fait son noviciat en Algérie, à Maison-Carrée, durant l’année 1936-1937.
Arrivé en Tunisie à Carthage, il est incorporé au 62e régiment d’artillerie au Bardo.Il est maintenu sous les drapeaux au mois d’août 1939 et il est envoyé dans le sud tunisien, à Gabès puis à Mareth.

Il est démobilisé en 1940. I1 rejoint alors le scolasticat Sainte-Croix à Thibar, en Tunisie, pour commencer ses études de théologie. Le 9 novembre 1942, il est de nouveau mobilisé par rappel individuel comme beaucoup de scolastiques.

Il est incorporé à la 102e batterie antichars. Devant l’arrivée des forces hitlériennes, son unité se retire de Tunis à Béja. De violents combats ont lieu dans la région de Medjez-el-Bab. C’est alors qu’a lieu ce beau fait d’armes où Albert s’est illustré le 10 décembre 1942.

Devant un groupe de chars ennemis qui s’avance, il prend l’initiative de se déplacer avec le canon de 25 antichars qu’il commande pour avoir une meilleure position. Il laisse s’approcher les chars et il ouvre le feu quand ils sont à bonne portée. Les servants de la pièce sont tués ou blessés. Albert sert lui-même le canon et il réussit à bloquer l’avance des chars mais il est blessé à son tour. Il est alors évacué sur l’hôpital Maillot à Alger.

Quand il est rétabli, il est envoyé à l’École des aspirants à Cherchel en Algérie. Le 2 octobre 1943, i1 en sort aspirant et il est affecté au 52e régiment. Il prend part au débarquement sur la Côte d’Azur avec la 5e division blindée. Il participe aux combats comme sous-lieutenant jusqu’au 8 mai 1945. Il est alors à Vos Arberghe en Autriche.

C’est ainsi qu’Albert a passé six ans de sa vie dans l’armée, pendant la Seconde guerre mondiale. Il a vécu cet engagement avec détermination et courage. Il a reçu les décorations suivantes : croix de guerre avec palme, Military Medal, médaille coloniale, agrafe Tunisie, légion d’honneur.

Le 28 août 1945, Albert revient à Thibar au scolasticat Sainte-Croix pour poursuivre ses études de théologie. Au mois de juin 1946, i1 fait le Serment missionnaire et reçoit le sous-diaconat et le diaconat en même temps que le Père Alexandre Houdant. Le 22 mai 1947, i1 est ordonné prêtre à Thibar.
Il est nommé en Haute-Volta et y arrive le 28 octobre 1947. Il est affecté d’abord à Garango, chez les Bissas, pour une période allant de 1947 à 1955.

Ensuite il est nommé aumônier diocésain de l’action catholique tout en étant économe diocésain à Ouagadougou, fonction qu’il assure pendant 3 ans. Puis il est à Kaya et curé de Bulsa.
Au mois de janvier 1958, Albert quitte le diocèse de Ouagadougou pour rejoindre celui de Ouahigouya. Il est nommé vicaire général intérimaire pendant les absences de Mgr Denis Tapsoba. Pendant cinq ans, il est curé de Gourcy, puis il revient à Ouahigouya en 1976 comme économe diocésain.

Au mois de mai 1978, i1 rentre définitivement en France. Il se met au service du diocèse d’Arras et remplace durant trois mois le curé d’Arques hospitalisé. Au mois de janvier, il est nommé curé de Busnes jusqu’au mois de septembre 1979. Après cela, Albert revient dans une communauté de la Province de France. Au mois de septembre 1979, il est nommé responsable de la maison de retraite des pères âgés à Billère près de Pau. Il y reste trois ans.

En fin d’année 1982, i1 fait une session-retraite à Jérusalem. Il a la joie de célébrer Noël à Bethléem. À son retour, il fait un intérim à l’économat de la maison de retraite de Tassy. Il est nommé aumônier des Soeurs Blanches à Collonges au Mont d’Or. Il assure ce ministère de 1983 à 1990.
Après cela, Albert gagne la maison des Pères Blancs à Sainte Foy-les-Lyon. Il y passe dix années de 1990 à 2000. I1 se met au service des paroisses. Il est de fait curé d’Echalas et de Saint-Romain en Gier dans le diocèse de Lyon.

Au mois de novembre 2000, i1 est nommé au foyer-retraite des Pères Blancs à Bry-sur-Marne. Il va régulièrement assurer des confessions à Saint-Louis d’Antin tant que ses forces le lui permettent. Il aimait faire du ministère dans les paroisses voisines, où il assure des messes. Il présidait les sépultures.

De ces contacts naquirent de solides amitiés. Mais peu à peu, ses forces diminuant, il doit réduire ses activités extérieures et un jour les cesser tout simplement.

Sa vie missionnaire se concentre alors sur la prière et la méditation. Il supporte avec courage et foi les maladies qui s’aggravent progressivement.

Le 1er janvier 2007, Albert s’est éteint à 6 heures du matin en la fête de Marie, mère de Dieu. Alors que chacun ouvre les yeux sur l’année nouvelle et mette en place une feuille à bien remplir toute l’année durant, Albert quitte ce monde les mains chargées d’un travail intense et varié accompli pour Jésus et pour le faire connaître avec une propension naturelle à travailler seul.
Marie, mère des hommes, en ce jour de sa fête, a accueilli ce fils généreux, guidant ses pas dans le Royaume de son fils Jésus.

Georges Raynard






Père Robert Caspar

1923 - - 2007

Étrange retour à la maison du Père que celui du Père Robert Caspar, à l’hôpital de Grasse, le 10 janvier 2007 ! Depuis le 18 septembre 1997, à Tassy, il était membre d’une communauté dont il disait qu’elle est très charitable, bien que faite d’une quarantaine de résidents plus ou moins handicapés, où la communication est parfois difficile. Dix années de passivité ultime et de silence méditatif pendant lesquelles, comme le rappela l’homélie de ses obsèques, le 12 janvier, il eut tout le temps de s’interroger, de douter, de trouver les valeurs cachées de ce christianisme qui l’avait nourri et de cet islam qui l’avait interpellé, en vue de rassembler chrétiens et musulmans dans le partage de leurs différences !

Grâce à une main amie, il confiait alors à ses correspondants, en 2001, que « depuis plusieurs années, je ne réponds ni aux lettres ni aux voeux, car je ne puis plus écrire. Mes sérieux ennuis de santé remontent à juillet 1987. Après six jours de coma, six semaines d’hospitalisation à l’hôpital Saint-Joseph à Paris et six autres semaines en convalescence à Mours, j’avais cru pouvoir reprendre mes activités tant au PISAI de Rome qu’en Tunisie. J’ai donc repris mon service pastoral à Monastir et à Mahdia, mais ma santé ne s’améliorant pas, j’ai été nommé à la Province de France et envoyé à Mours pendant trois ans ».

C’est donc au cours de l’été 1995, et non sans douleur, qu’il avait été comme arraché à cette Tunisie qui lui était devenue une seconde patrie, mettant ainsi fin à un parcours des plus personnels. Étrange parcours apostolique que le sien, en effet, qui le vit tour à tour chercheur assidu et lecteur attentif des meilleurs ouvrages de la tradition religieuse musulmane pour en comprendre les valeurs, professeur généreux et guide fraternel auprès des nombreux chrétiens appelés à témoigner de Jésus Christ en terre d’Islam, collaborateur amical et compagnon fidèle de nombreux musulmans, des milieux universitaires ou populaires, surtout en Tunisie.

Robert était né à Bourg la Reine, près de Paris, le 9 mai 1923. Après ses études secondaires au petit séminaire de Paris et l’obtention de la lère partie du baccalauréat A (mention bien), il avait rejoint Thibar, en Tunisie, en octobre 1941 pour y faire sa philosophie. Mobilisé en janvier 1943, il passa son baccalauréat de philosophie à Alger (session spéciale) et fut rendu à la vie civile en 1945, pour rejoindre Thibar et y finir sa philosophie. L’année de noviciat le voit à Carthage (1946-1947) et ses études de théologie, à Thibar et Carthage, s’achèvent en juin 1951 : il avait fait son Serment de missionnaire, le 27 juin 1950, et avait été ordonné prêtre à Carthage, le 24 mars 1951.

Ses qualités intellectuelles, son tempérament obstiné et sa profonde spiritualité avaient retenu l’attention de ceux à qui il avait confié son désir de témoigner de l’Évangile auprès des musulmans. C’est ainsi qu’il fut alors nommé à la mission d’Afrique du Nord, comme futur professeur à l’Institut d’études arabes qui, en septembre 1949, avait été fondé à La Manouba en Tunisie, comme succursale de l’Institut des belles lettres arabes (IBLA) de Tunis.

Convaincu de la nécessité d’une formation longue et variée, Robert s’est alors soumis à une discipline intellectuelle des plus exigeantes. L’année 1951-1952 le voit aux études à l’IBLA et l’année 1952-1953 à La Manouba : c’est l’apprentissage linguistique arabe. Puis en deux ans (1953-1955), à Rome, il obtient une licence en théologie à l’Université grégorienne. Enfin, en trois ans (1955-1958), il poursuit des études de théologie musulmane à l’Institut dominicain d’études orientales (IDEO) du Caire, sous la direction des Pères Anawati et Jomier.

C’est donc en octobre 1958 qu’il rejoint l’équipe des professeurs de l’Institut de La Manouba, avant de gagner Rome avec celui-ci à la fin de l’été 1964. Mais, entre temps, il s’est inscrit à l’Institut des hautes études de Tunis, où il obtient un certificat de philologie arabe et un autre d’études pratiques d’arabe, et il a passé un an à Paris (1959-1960) pour y obtenir l’habilitation au doctorat en théologie, à l’Institut catholique, et deux certificats de licence à la Sorbonne (études grecques et psychologie générale). Il est à Rome l’été 1958 pour sa grande retraite et, plus tard, comme conseiller de certains évêques d’Afrique du Nord, lors des premières sessions du Concile.

C’est donc à Rome, où l’Institut qui sera bien vite appelé Pontificio Istituto di Studi Arabi e d’Islamica (PISAI) prend sa place, que Robert donnera toute sa mesure, de 1964 à 1969, comme professeur à temps plein, et de 1969 à 1988, comme professeur à mi-temps dans sa double spécialité de théologie et de mystique musulmanes, car il a alors rejoint la Tunisie pour y poursuivre recherches, collaborations et amitiés. En effet, il obtient son doctorat en théologie cum laude à la Grégorienne, le 24 février 1965, avec une thèse sur La foi musulmane selon le coran. Étude de thèmes et perspectives théologiques. En 1966, il commente le n. 3, relatif aux musulmans, de la déclaration conciliaire Nostra Aetate dans le livre intitulé Les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes (Paris, Cerf, 1966) et participe, comme consulteur et collaborateur, aux travaux du Secrétariat (romain) pour les non-chrétiens. Parfait pédagogue, il a tôt fait de fournir à ses étudiants des manuels polycopiés : c’est d’abord son Cours de théologie musulmane, en deux volumes, en 1967, et son Cours de mystique musulmane, en 1968, auxquels s’ajoutent des morceaux choisis (arabe et français) dans le bulletin Études arabes du PISAI.

C’est donc à l’automne 1969 qu’il se retrouve en Tunisie : il y sera un an et demi à la communauté de la rue d’Alger, ensuite un an à l’IBLA même, puis à la paroisse de Sousse, et bien vite à Monastir, aumônier des Sœurs de Saint-Joseph, et curé de Monastir et Mahdia. Il vivra de nombreuses années dans une maison qu’il loue dans un quartier arabe de Mahdia où il est bien vite adopté par les familles voisines : années d’heureuses amitiés avec des gens simples que viendront découvrir sa mère et sa sœur Marie-Hélène lors d’un bref séjour. Robert avait également deux frères prêtres, le premier, Étienne, curé de Saint-Germain de Charonne, à Paris, puis aumônier d’hôpital, devait mourir la 25 mars 2005, et l’autre, Paul, franciscain, en religion frère Paulin, a exercé son long ministère apostolique au Maroc, et plus particulièrement à Fès. Si Robert est donc seul à Monastir, puis à Mahdia, et de nouveau à Monastir, il rejoint souvent ses confrères de Sousse et de Tunis pour des rencontres mensuelles, tout comme il se retrouve souvent à Tunis chez ses amis universitaires tunisiens, surtout ceux du Groupe de recherches islamo-chrétien (GRIC) qu’il a mis sur pied à la fin de 1977.

De 1969 à 1995, Robert déploie alors une activité intellectuelle extraordinaire : publications, collaborations, voyages et conférences, visites et sessions. Rien n’arrête ce travailleur infatigable, même s’il y met très vite sa santé en péril au rythme d’une vie vécue trop solitairement. Il collabore de très près à la revue trilingue Islamochristiana du PISAI, y publiant, avec l’aide de beaucoup, toute une bibliographie du dialogue islamo-chrétien au cours des siècles et nombre d’articles de réflexion théologique.

Le ler tome de son Cours de théologie musulmane fut repris et enrichi pour être enfin publié, non sans grande fatigue de sa part, à Rome, en 1987, sous la forme d’un Traité de théologie musulmane, qui connaîtra une traduction anglaise. Avec un groupe de chrétiens vivant en Tunisie, il élabore peu à peu et publie enfin, toujours au PISAI, des Pistes de réponses aux questions qu’on nous pose, en 1987. Il s’investit dans les publications du GRIC, surtout la première, intitulée Ces Écritures qui nous questionnent : la Bible et le Coran, qui parut à Paris (Centurion), également en 1987. Plus tard, il fera connaître la substance de ses enseignements à Paris (Orsay), Kinshasa, Nouakchott et autres lieux, dans son Pour un regard chrétien sur l’islam (Centurion), en 1990. C’est dire que l’homme n’a eu de cesse d’interroger les penseurs musulmans contemporains et d’informer ses frères en Jésus-Christ pour aider les uns et les autres à un dialogue exigeant, une estime réciproque et à une réelle amitié en Dieu, dans la certitude de sa foi chrétienne que Jésus est toujours au terme de toute quête authentique du mystère du Dieu vivant. L’ensemble de ses publications, livres et articles, sera fourni dans un prochain numéro d’Islamochristiana.

Telle est l’oeuvre inachevée du Père Robert Caspar qui aura été l’un des meilleurs artisans du dialogue islamo-chrétien dans la seconde moitié du XXème siècle. La preuve en est le concert de regrets et de témoignages que sa disparition a suscité de la part de ses amis musulmans et de ses frères chrétiens.

Certes, l’homme était rude, mais son coeur était bon. L’intellectuel était exigeant, mais sa tolérance était généreuse. Le théologien était cohérent, mais sa foi était accueillante aux signes des temps et aux manifestations de l’Esprit. Ceux et celles qui ont travaillé avec lui n’ont eu qu’à s’en féliciter, même si parfois le travail en équipe n’a guère été facile, car il était des plus personnels en ses affirmations et des plus audacieux en ses hypothèses. Il n’empêche qu’il aura été un des piliers sur lesquels s’est édifié à Rome ce PISAI auquel il a tant donné de sa science et de sa foi : ce PISAI se doit donc de lui être fidèle en vivant de son esprit d’étude, de prière et de témoignage.

Nul doute que le prêtre qu’il était aura assumé, en esprit de badaliyya (substitution rédemptrice) à la Massignon, les souffrances qu’il dut endurer et soigner à partir de sa crise de santé de l’été 1987, avant de se retrouver handicapé à Tassy en 1997 : diabétique, il souffrait d’une hémiparkinson qui, comme il l’a dit, avait entraîné une paralysie partielle du côté droit de son corps, ce qui l’empêchait de se servir de sa main droite et de marcher.

Étrange eucharistie finale pour un témoin apostolique ainsi réduit au silence, lui qui aimait tant écrire et parler au nom du Bien-Aimé dont ses études de mystique comparée lui avait révélé certainement combien il est désirable, communicable et délectable.

Maurice Borrmans

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«Espérons que cette première approche du culte, de la théologie et de la mystique musulmanes servira à une meilleure connaissance de l’islam, pour permettre une meilleure compréhension et rapprocher quelque peu deux grandes religions et leurs fidèles que séparent des abîmes d’incompréhension et d’hostilité. C’est je pense, une des plus importantes tâches de notre temps et une des clés de l’avenir de notre monde.

«Jamais, au cours de mes travaux et de mon enseignement, je n’ai pensé faire oeuvre de pur orientaliste, même si ces travaux et de nombreuses publications relèvent de cette discipline et s’efforcent d’atteindre le niveau scientifique requis. Mon but a toujours été de travailler à la rencontre entre chrétiens et musulmans, d’abord en introduisant les chrétiens à une connaissance de l’islam aussi fidèle que possible ; en offrant ensuite des points de repères entre les deux théologies.»
R.C., Tunisie, octobre 1989

Pour un regard chrétien sur l’islam, Éditions du Centurion, 1990, pp. 12-13. Réédité en 2006 par Bayard.





Père Joseph Courbon

1932 - - 2007

Joseph est né à Saint Julien Molhesabate, dans le diocèse du Puy-en-Velay, France, le 22 septembre 1932. C’est là qu’habitait sa famille et qu’il s’est développé. Il a fait ses études secondaires au Collège du Sacré-Coeur à Yssingeaux. En 1953, âgé de 21 ans, après avoir fait connaissance avec les Pères Blancs, il entre au séminaire de philosophie à Kerlois dans le Morbihan.

En 1954-1955, il fait son noviciat à Maison-Carrée. Ensuite, il part au Canada et achève sa formation à Eastview au séminaire de théologie où, en 1960, il fait son Serment missionnaire et est ordonné prêtre en 1961.

Il reçoit sa nomination pour l’Ouganda et y arrive pour la fête de Noël en 1961. Il gagne le centre de langue. Après 6 mois, il est nommé comme vicaire dans diverses paroisses. En 1968, Joseph revient en France pour son premier congé et à la fin de 1969, il retourne à Nyamitanga comme supérieur.
En 1973, il quitte l’Ouganda pour le Zaïre voisin. Après deux mois d’adaptation pour la langue à Bukavu, il part dans le sud à Lubumbashi. Il devient supérieur à Notre-Dame de la Paix à Lubumbashi et en 1976, à Saint Charles Lwanga à Katuba.

En 1983, il suit la session à Jérusalem et fait la retraite de 30 jours. Au mois de janvier 1985, il est de nouveau à Katuba comme curé et responsable de la formation des laïcs. Il exerce cet apostolat pratiquement jusqu’à son retour en France, en 2002.

Après une dizaine d’années passées en Ouganda, l’arrivée de Joseph au Congo coïncide avec une période de restructuration de l’Église congolaise. L’Église venait de subir les assauts du pouvoir politique qui voulait diminuer son influence en l’enfermant dans les sacristies. Mais cette Église cherche à mettre en œuvre les directives du Concile et du Synode sur l’évangélisation.
Joseph croit à l’apostolat des laïcs et il s’y implique pleinement. Nombreux sont ceux qui bénéficient de son enseignement lors des sessions qu’il anime avec un dynamisme envié par beaucoup.

Ce n’est pas seulement à Lubumbashi, Likasi ou Kalemie qu’il est appelé pour animer des sessions mais aussi à travers tout le Congo. Joseph fait partie des animateurs du Service pour un monde meilleur qui, durant des années, a proposé aux diocèses du pays des sessions de renouveau pastoral.

Pendant cette période troublée au Congo, Joseph est témoin et missionnaire au cœur des difficultés traversées par le pays : haine et pillages. Il reste fidèle au poste. Il accueille et aide les personnes déplacées. Combien de projets sociaux sont réalisés grâce à son engagement et à son aide. Plusieurs dispensaires sont construits à Katuba et à Likasi.

En 2002, Joseph rentre en France. Il aspire à faire une année sabbatique à Toulouse. Après cette expérience, il est nommé à Montreuil dans le diocèse de Saint-Denis. Membre de la communauté des Pères Blancs, il s’occupe des malades qu’il aime visiter.

Au mois de janvier 2006, Joseph est nommé à la communauté de Mours, dans le diocèse de Pontoise. Déjà à Montreuil, en 2005, on avait remarqué que Joseph n’était plus le même homme, que quelque chose s’était cassé dans sa vie. Malgré ce changement, Joseph garde sa générosité, son ouverture d’esprit et de cœur, sa jovialité. Il accepte la taquinerie et y répond agréablement. Joseph a de la délicatesse dans ses relations et semble à l’aise avec tous.

Le 18 janvier 2007, le Seigneur appelle auprès de lui ce fidèle serviteur. Pour Joseph, c’est la rencontre avec celui à qui il a tout donné. Un groupe de paroissiens de Montreuil est présent à l’eucharistie des funérailles qui sont célébrées dans la chapelle de Mours.

Georges Raynard




Père Marcellin Lévesque

1931 - - 2007

Le Père Marcellin Lévesque est né le 23 février 1931, à Rivière-Ouelle, petite paroisse du diocèse de Ste-Anne-de-la-Pocatière, au Québec. Il est le sixième enfant d’une famille de huit. Ses parents demeurent sur une ferme et doivent trimer dur pour survivre. Leur foi profonde les soutient à travers beaucoup de difficultés. Sa vocation est née dans cette famille profondément chrétienne, qui comprenait deux tantes religieuses, un oncle prêtre, sans parler des cousins et des cousines. Son père meurt accidentellement alors qu’il a 12 ans. Cet événement change bien des choses dans sa vie. Mais il peut tout de même poursuivre ses études, grâce à l’aide de son oncle prêtre.

Après ses études primaires à Rivière-Ouelle, il fait ses études secondaires au Collège de La Pocatière. En 1950, la famille vend la ferme et va s’installer à Rimouski, où se trouvent déjà deux frères. Marcellin les suit, et fait sa première année de philosophie au séminaire de Rimouski, comme externe. Plus libre, il s’implique moins dans ses études et les résultats ne suivent pas. On lui conseille alors d’aller faire sa deuxième année de philosophie au Collège de La Pocatière.

En 1952, notre confrère décide d’entrer chez les Pères Blancs. En septembre, il commence son noviciat à St-Martin, près de Montréal. Il fait ensuite ses quatre années de théologie au scolasticat d’Eastview, près d’Ottawa. C’est là qu’il prononce son Serment missionnaire, le 16 juin 1956, et qu’il est ordonné prêtre, le 1er février 1957, par Mgr Lemieux, archevêque d’Ottawa.

Sur ces années de formation, il porte le jugement suivant : « Le noviciat a été pour moi une étape assez difficile dans mon cheminement chez les Pères Blancs. Je trouvais incompréhensibles certaines règles à suivre… À Ottawa, mes études théologiques me causèrent plus de satisfaction. N’ayant jamais été un grand intellectuel, le travail manuel et le sport m’apportaient un certain équilibre.» Ses professeurs l’apprécient beaucoup. C’est un bon sujet. On estime qu’il fera un bon travail missionnaire. Mais on lui conseille de continuer à développer le souci du détail et du fini, et à acquérir plus de souplesse dans ses relations avec les autres.

Le 24 août 1957, Marcellin prend le bateau pour la Haute-Volta (Burkina Faso), où il est nommé dans le diocèse de Koudougou, au poste de Temnaore. Les débuts missionnaires sont éprouvants pour lui à cet endroit. Il écrit à ce sujet : « Pour moi, ce furent certainement les moments les plus durs de ma vie. Tellement durs que je n’ai pas résisté. J’ai fait une dépression et je fus rapatrié au Canada. Après quinze mois en terre africaine, je ne pesais plus que 100 livres, et j’arrivais à peine à me tenir debout. Cela m’a valu neuf mois d’hôpital et un avertissement médical de ne plus retourner en mission. Je me suis alors reposé en famille et, par la suite, au Lac Vert, une maison de repos des Pères Blancs.Deux ans plus tard, je repartais pour l’Afrique mais, cette fois-ci, au Ghana, où je me suis retrouvé plus à l’aise… »

C’est en janvier 1961 que Marcellin commence son ministère à Nandom, dans le diocèse de Wa. Pendant environ 18 ans, il va travailler dans ce diocèse, dans d’autres paroisses, comme Jirapa, Ko, Daffiema, Nadawli, et cela malgré une santé déficiente. Dans tous ces lieux, en plus de son travail pastoral, il s’occupe du matériel, de l’économat, des constructions, de creusage de puits, etc. Il s’est aussi impliqué beaucoup dans les magasins coopératifs et les caisses populaires. Il en a été le responsable pendant 12 ans.

Le 1er juin 1982, Marcellin rentre au Canada avec une extinction de voix qui durait depuis six mois. À l’hôpital, les médecins découvrent un cancer des cordes vocales qui nécessite deux mois de traitement au cobalt. Mais sa condition ne s’améliore pas. Après d’autres sérieux examens, la situation est claire pour les médecins : l’ablation des cordes vocales et du larynx est obligatoire. L’opération réussit bien mais, pour Marcellin, c’est la perte de la voix et l’abandon de sa vie missionnaire en Afrique. Ce fut une période difficile pour lui, mais comme il l’a dit « cette souffrance fut atténuée grâce à la compréhension de ma famille et de mes confrères. » Il a été suivi, par la suite, par les médecins et a entrepris une rééducation pour retrouver un certain usage de la parole, sans appareil. Il arrive alors à parler difficilement, mais assez pour fonctionner.

Il entre dans l’Association des laryngectomisés pour recevoir du soutien et pour aider les autres. Il occupera même des fonctions d’administration dans ce groupe. Il s’implique aussi dans les communautés pères blancs. Il passe quelques années dans notre maison de la rue St-Hubert pour aider au service de l’audiovisuel. Puis, à la maison provinciale il s’occupe de l’accueil des visiteurs et de l’achat et de la vente des sculptures d’ébène. Marcellin aime rendre service : ainsi il aide de nombreux confrères à se procurer des appareils électroniques. Il est toujours disponible pour les emmener en voiture, soit pour des achats, soit pour des rendez-vous. Il effectue ce service fraternel pendant plusieurs années. Mais progressivement il doit apprendre à se limiter, car il a de plus en plus de problèmes de santé. En mai 2003 il est opéré pour recevoir une valve porcine et des pontages. Ce qui entraînera une longue convalescence, un abandon de certaines de ses responsabilités et une réduction considérable de ses activités.

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Sculptures en ébène, artisannat Makonde : ujamaa (famille) et umoja (unité).

Marcellin a toujours été quelqu’un qui ne voulait pas déranger les autres, qui acceptait difficilement de se faire aider et de se faire soigner. Les mois qui ont précédé son décès ont été pénibles. Mais il ne disait rien. Le 20 janvier 2007, il est tombé et décédé subitement, suite à un malaise cardiaque. Il a été exposé à la maison provinciale. Les funérailles ont été célébrées au même endroit le 27 janvier, suivies de l’inhumation au cimetière St-Martin, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

C’est le Père Pierre Aucoin qui a prononcé l’homélie des funérailles, en présence d’une grande délégation de sa famille, de ses amis et de nombreux confrères. Il a souligné combien Marcellin a été généreux dans toute sa vie missionnaire et cela malgré de nombreux accros de santé. Il a rappelé surtout combien Marcellin a souffert physiquement et moralement, combien sa vie nous fait réfléchir sur le problème de la souffrance dans notre vie et dans le monde.

Cher Marcellin, tu es entré dans la joie de ton Maître ! Merci pour ce que tu as fait, et pour ce que tu as été pour nous. Ne nous oublie pas.

 




Père René André

1929 - - 2007

René André est né le 14 septembre 1929 à Nancy. Son père était militaire de carrière. Ses parents étaient connus comme de bons chrétiens, sa mère même très pieuse. Un de ses oncles était Trappiste. René avait une sœur aînée. À l’époque de la guerre, les parents de René vivaient à Montluçon. René a eu le désir de devenir prêtre dès l’âge de 12 ans et il a fait ses études secondaires au petit séminaire de Moulins. Il n’a pas passé le baccalauréat. Il a pensé quelque temps devenir prêtre-ouvrier ; tout jeune, il s’est montré doué pour la menuiserie, la mécanique.

En 1949, René a fait sa demande pour entrer à Kerlois, approuvé par sa mère, mais son père était réticent… René a fait son service militaire au Maroc en 1950, puis son noviciat à Maison Carrée en 1952, son scolasticat à Thibar de 53 à 56, son serment à Thibar le 26.6.56 et il a été ordonné prêtre à Carthage le 21 avril 1957. Durant les années de sa formation, on a remarqué qu’il était sportif, doué pour la pratique, la technique, la forge. Il avait besoin d’activités extérieures ; il s’est occupé de patronage des jeunes arabes à Thibar et de catéchisme à Téboursouk.

Il avait demandé la mission au Maghreb et il fut d’abord nommé aux études d’arabe à la Manouba, en Tunisie. En 1958, on lui confie la charge d’économe au collège secondaire d’El Menzah (Tunis), où il restera jusqu’à 1964. Cela lui prenait tout son temps ; il eut là l’occasion d’exercer ses talents pour l’entretien de la maison. En deux ans, il a réussi à redresser les finances du collège. Il avait beaucoup de relations en ville ; il assurait un peu de ministère, comme aumônier de Jeannettes.

En septembre 1964, on le retrouve à Rome, pour la grande retraite à la Villa Cavaletti. Après quoi, il reçoit sa nomination pour le Sahara. Mgr Mercier avait ouvert un centre de formation professionnelle à Béchar. On s’était rendu compte que les jeunes Sahariens, avant d’aborder la formation proprement technique, manquaient de bases et on avait organisé pour eux des cours de rattrapage scolaire, lecture, écriture, calcul. René fut d’abord chargé de ces cours de rattrapage, et bientôt de la direction du centre, comportant trois sections : mécanique-auto, diesel, électricité-auto.

René s’est occupé aussi d’une troupe scoute ; il aimait ces jeunes que sa vocation avait mis sur sa route. Pour eux il organisait des sorties et aimait leur faire découvrir les vestiges de la préhistoire dans le désert. Il faisait aussi du ministère en paroisse…

En juin 1968, premiers ennuis de santé : René est rapatrié sanitaire à Paris, et admis à l’hôpital St-Joseph pour soigner ses reins. Ce n’était qu’une alerte et après quelques mois, René regagne le Sahara où il retrouve ses chers jeunes de Béchar. En octobre 1970, René est de nouveau rapatrié. Les médecins de l’hôpital de la Timone, à Marseille, veulent vraiment savoir ce qu’il a aux reins et c’est l’opération chirurgicale, suivie de traitements lourds pour 18 mois. À l’époque, René pense à repartir vers son cher Sahara, mais le médecin comme l’évêque déconseillent ce retour en pays chaud…

René organise alors son séjour en France, il occupera son temps en prenant des cours d’électronique par correspondance, toujours dans l’espoir de repartir au Sahara quand il ira mieux. Il trouve place au foyer sacerdotal d’Aix-en-Provence (novembre 1971) pour un an ; il lui semble préférable de rester pas trop loin de son médecin de Marseille.

En septembre 1973, le médecin demande que René reste au repos encore pendant un an. René accepte d’aller à Tassy, pour s’y soigner ; il est nommé en France. Après un nouvel essai d’un an en Algérie, il revient à Tassy où il reçoit la charge d’économe, puis celle de Supérieur de la maison de retraite (juillet 1976). Les confrères qui l’ont connu ont gardé le souvenir d’un homme très accueillant, compréhensif, très humain.

Et comme René préfère l’action à la parole, il entreprend de grands travaux pour la restauration du Mas, où l’on reçoit les familles des confrères. Pour l’aménagement de cette grande bâtisse, René se fait architecte, plombier, électricien, maçon, menuisier, forgeron. Il était très habile de ses mains. Cependant, René ne s’enfermait pas dans le matériel, il avait de nombreuses relations apostoliques.

En 1981, René peut enfin repartir au Maghreb, il est nommé en Tunisie. À l’occasion de son départ de Tassy, le Provincial de France lui écrit (avril 1981) : « Je tiens à te remercier pour l’aide que tu as apportée à des confrères en difficulté. Chaque fois qu’on en a envoyé à Tassy, tu l’as accueilli très fraternellement, tu l’as aidé… C’est une collaboration que j’ai beaucoup appréciée. »

René est nommé au Centre de formation professionnelle de La Marsa (septembre 1981). Il assurait 8 heures par semaine de cours d’électricité-auto et d’atelier, pour les trois sections. René se réadapte facilement à ce nouveau milieu ; il trouve que les formateurs forment une bonne équipe, qu’ils font du travail intéressant, bien que les apprentis soient de famille pauvre, peu habitués à un travail soutenu. En 1986, il devient responsable du Centre.

Un confrère qui l’a connu à La Marsa témoigne : « René s’adonnait entièrement à son travail. Il avait le souci d’éduquer et de former les jeunes. Patient, il agissait avec délicatesse. Il avait le sens de ce qui est beau et c’est ainsi qu’il a aménagé la chapelle de la communauté à La Marsa. On lui doit aussi l’aménagement de l’église d’Hammamet. »

Pour René, les onze années passées à La Marsa sont marquées par la session retraite à Jérusalem au printemps 82, par une opération de prothèse de la hanche à Marseille en août 1989 et rééducation. Entre 1982 et 1993, René est conseiller régional élu. En mars 1995, il reçoit une prothèse de l’autre hanche.

En août 1997, René passe à Marseille pour un nouveau contrôle médical. Il apprend que le centre professionnel de La Marsa va être fermé, par décision de l’évêque. C’est un coup dur pour les Pères, les moniteurs et les élèves. René écrit : « Nous ne perdons pas courage, nous espérons pouvoir encore servir les jeunes en difficulté devant un avenir incertain. »

En juillet 1998, René est nommé à la paroisse de Grombalia. Il y restera 2 ans, jusqu’à la fin de l’expérience pastorale. De 2001 à 2004, René fait du ministère à la paroisse de Sousse. Mais avec les années, sa santé ne s’arrangeait pas et le Provincial lui a fait comprendre qu’il était temps de revenir en France. René vient en congé médical en février 2005. Il est admis à l’hôpital St-Joseph pour un anévrisme à la jambe gauche ; il est opéré le 30 décembre. À cause de sa grave insuffisance rénale, les médecins de l’hôpital Pompidou le prennent en main et le soumettent à un régime de dialyses fréquentes, épuisantes. Les dernières années sont dures et René meurt à Paris, le 31 janvier 2007.

Pour finir, René aura passé beaucoup de temps de sa vie entre les mains des médecins, ce qui ne l’a pas empêché de se donner à fond à son apostolat parmi les jeunes du Maghreb. On retient sa douceur et sa patience. C’était un homme sensible, doué pour la musique. Il était de relations agréables, ouvert en communauté, jovial, aimant la plaisanterie. Respectueux de l’autorité, il était pourtant assez indépendant et aimait à dire franchement les choses. Il ne regardait pas à sa peine et se donnait vraiment à tout ce qu’il faisait, comme les orfèvres lorrains, ses ancêtres.

Le 5 février, on a célébré ses obsèques à Bry. « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » René faisait sienne cette parole, passionné pour le Royaume de Dieu, jusque dans la patience de ses dernières années.

Bernard Castang




Père Adelbert Tilman

1926 - - 2007

Adelbert est né le 12 février 1926 à Roermond, aux Pays-Bas. Son père était juge principal à Bar-le-Duc. Pour devenir frère missionnaire, il commence sa formation à Saint-Charles, près de Boxtel, et ensuite à Bar-le-Duc où il prononce son Serment missionnaire le 8 août 1952. Après deux ans de formation à Marienthal, au Luxembourg, il travaille pendant deux ans à notre petit séminaire de Santpoort, puis pendant deux ans à notre procure à Rotterdam.

En octobre 1958, il part pour l’archidiocèse de Tabora, en Tanzanie. Il travaille dans les services de l’enseignement de l’archidiocèse pour la construction et la réparation des écoles et des maisons des enseignants. Il construit et répare également des presbytères, des églises et des succursales. En 1962, le frère Raoul Comptois étant tombé du toit, Adelbert prend sa relève comme bâtisseur de l’école secondaire S. Mary’s, connue plus tard sous le nom de Mirambo, à Makokola. Ensuite il construit la maison et la chapelle des Sœurs de Saint Charles Borromée, qui avaient pris en charge l’hôpital autrefois tenu par des Sœurs Blanches. Tout ce travail lui donne beaucoup de satisfaction mais ce qu’il lui a fait vraiment plaisir, c’est d’être au milieu des gens et de partager leur vie.

En 1973, on lui demande d’aller en Éthiopie, à Adigrat, pour construire une maison pour les Sœurs Blanches. Il travaille en compagnie d’un ingénieur qui l’associe aux travaux publics. Ainsi des ponts sont montés et des routes ouvertes, gage d’un développement économique ultérieur mais d’abord et avant tout pour le transport des vivres pendant la famine qui sévissait en ce temps-là. Aldelbert s’occupe aussi du forage des puits et édifie des barrages pour conserver l’eau des pluies. En bon Néerlandais, il réussit même à faire tourner des moulins à vent.

Adelbert a une personnalité forte. Il est volontaire, tenace et travaille dur mais il n’est pas trop habile. Il manque parfois d’assurance en se référant à ce que ses frères et sœurs sont capables d’accomplir. Grâce à sa persévérance, il réussit à parler anglais et français et il décroche un certificat en horticulture, et un diplôme en commerce. C’est un homme chaleureux et joyeux, capable de s’adapter. Tout le monde s’entend bien avec lui, alors que ses absences de mémoire sont proverbiales. Il essaye de se souvenir en prenant des notes dans son calepin, mais s’il ne le perd pas, il oublie de le consulter.
Au cours des années, Adelbert devient conscient que les gens ont besoin du ministère du prêtre. Et c’est dans cette voie qu’il reçoit des encouragements. En 1975, à l’âge de presque 50 ans, il commence des études théologiques en vue du sacerdoce.

Un responsable de sa formation l’avait caractérisé comme ayant un jugement droit. Adelbert est bien équilibré. Son supérieur régional à l’époque écrit qu’Adelbert est toujours content au travail, d’abord comme constructeur puis comme économe du petit séminaire d’Itaga. Il s’entendait bien avec les confrères et avec la population locale. « Me basant sur les qualités personnelles du Frère Adelbert, je le recommande pour le sacerdoce. » Lui-même décrit ses motivations dans une lettre écrite avant son ordination : « En tant que frère, j’ai vécu une vie heureuse. Même si ma demande ne reçoit pas de réponse positive, cela ne me dérangera pas. Mon équilibre spirituel ne sera pas bouleversé. Je pense sincèrement que ce qui importe le plus c’est que l’humanité soit unie à Dieu et à la vérité éternelle. En tant que prêtre, j’espère apporter ma petite contribution pour réaliser cet idéal, de préférence sur le continent africain. » Sa devise était, Mungu yupo, Dieu avec nous.

En étudiant la théologie, il découvre que la présentation de la foi et les explications contemporaines de la bible sont bien différentes par rapport à la période de ses études dans les années 1950. Il apprécie la formation complémentaire reçue et trouve bon que l’accent soit mis sur la responsabilité personnelle. Concernant sa vie, il écrit, « Je suis convaincu que je deviens un meilleur missionnaire par l’exemple de vie chrétienne que je donne, en priant et en aimant mon prochain. Il y a toujours un plus apporté par le charisme de chaque personne. Celui-ci a de bonnes relations avec les gens, celui-là organise, un 3e enseigne. »

Adelbert est ordonné prêtre le 2 juillet 1978. Après un cours de rattrapage en swahili, il est envoyé à Isingiro dans le diocèse de Rulenge et à partir de 1984, à Buhororo. Ajouté à ces activités pastorales, on lui demande de s’occuper des projets des constructions. Par exemple, il dirige le chantier d’un centre pour la formation religieuse des jeunes, avec plusieurs maisons pour le personnel enseignant et un espace de rangement de biens. En 1988, il écrivait que ses chantiers avançaient bien. Plusieurs jeunes gens avaient terminé leur formation et étaient partis avec la mission de communiquer leur connaissance et leurs convictions à la jeunesse de leurs villages d’origine.

Dans ses lettres des années 1990, Adelbert raconte la création d’une école d’arts ménagers et d’une école d’enseignement technique. À la fin de 1991, il est nommé à Chato. Il s’intéresse à la pastorale des jeunes et à la formation des catéchistes et des animateurs laïcs. Il construit un dispensaire desservi par des Sœurs de Notre-Dame des Anges. Avec l’aide d’un projecteur vidéo, il fait des campagnes de santé en mettant l’accent sur les dangers du virus du sida. En juin 1997, il est nommé à Kibehe.

Au mois de mars 1999, il rentre définitivement aux Pays-Bas et prend sa retraite dans notre communauté de seniors à Heythuysen. Mais, en août 2003, il est hospitalisé à Hornerheide car il a besoin de soins spécialisés. C’est là qu’il est décédé, le 3 février 2007. Sa famille s’est jointe aux confrères pour les obsèques, le 7 février.

« Seigneur, je te prie pour qu’au moment de la moisson tu récoltes les fruits de ma vie. Que ta puissance continue à me faire vivre où que je me trouve à ton service. » C’était la prière d’Adelbert sur l’image de son ordination sacerdotale.

Marien van den Eijnden




Père Éligius Heinzmann

1932 - - 2007

La nouvelle de la mort d’Eligius nous est arrivée par un téléphone du curé de Visperterminen le matin du mercredi des cendres. Chaque fois que Ligi, comme on l’appelait, devait aller à la paroisse pour un service, une de ses soeurs lui téléphonait le matin pour voir si tout allait bien. Ce matin, Eligius n’a pas répondu. Des membres de sa famille l’ont trouvé mort dans sa chambre. Il se plaignait parfois de son état de santé (diabète), pourtant sa mort fut inattendue et elle touche beaucoup de monde.

Né le 7 avril 1932 à Visperterminen au-dessus de Viège, Eligius fut baptisé le lendemain déjà. Il prépara sa maturité au Collège de Brigue et fit ensuite une année de philosophie à l’Université de Fribourg. Il prit l’habit de la Société le 7 septembre 1955 à s’Heerenberg. Après le noviciat il resta encore aux Pays-Bas pour 2 ans de théologie. De là il partit pour Londres (Totteridge) où il fit son Serment en 1959. Le 2 février 1960 il fut ordonné prêtre par Mgr Adam dans l’église de Visperterminen.

La première nomination de Ligi fut pour le progymnase de Widnau, où il fit partie de l’équipe des enseignants. Une année après, il souffrit d’un décollement de la rétine aux deux yeux. Il fut soigné pendant trois mois à St-Gall et subit plusieurs opérations, qui permirent de sauver un oeil. Sa condition rendait désormais un long séjour en Afrique impossible. Fini donc l’espoir d’aller retrouver son compatriote Theusi Zimmermann en Zambie, comme il l’avait souhaité à la fin de ses études.
Ligi se lança alors dans l’animation vocationnelle. Il donnait aussi de l’enseignement religieux aux écoles primaires et secondaires de Widnau et de Diepoldsau. En 1963, il fut nommé à Fribourg où il poursuivit le même travail avec des cours de religion au Collège Saint-Michel. Deux ans plus tard, il retourna à Widnau pour faire partie d’une équipe d’animation vocationnelle. Eligius put faire un voyage d’information en Afrique de janvier à mai 1967, au Burundi d’abord (où il rencontra Anton Berchtold, lui aussi de Visperterminen), en Tanzanie, et en Ouganda.

Eligius se mit à rédiger une série de cahiers de travail pour la catéchèse, que son ami Albert Wider illustra de dessins d’inspiration africaine. Peu à peu il se procura les machines nécessaires pour imprimer ce matériel. En 1975, il décida de s’établir pour son travail dans son village. Dès lors il rendit aussi de nombreux services dans les paroisses de la région. Au temps des vacances, il rencontra souvent le Fr. Max Thurian, de Taizé, un habitué du village.

Avec la collaboration de trois personnes, Eligius produira une vingtaine de titres jusqu’en 1983. S’y ajouteront, ces dernières années, au moins six ouvrages plus importants publiés par un éditeur cistercien en Allemagne. Eligius animait aussi un apostolat de prière pour l’Afrique dans laquelle s’étaient engagées 1100 religieuses de Suisse alémanique. Chaque année il préparait pour elles une circulaire trimestrielle et un calendrier: Un coeur pour l’Afrique, où étaient mentionnés les saints et saintes du continent. Par ailleurs, il chercha à trouver des fonds pour des projets missionnaires.

Notre confrère Eligius eut un parcours assez inhabituel pour un Missionnaire d’Afrique. Mais il a cherché, dans ses divers engagements, à bâtir sur le roc et à découvrir, pour lui et pour d’autres, la source de vie. Ses funérailles ont été célébrées le vendredi 23 février, à Visperterminen.

PROFILES

Father Albert Delisse

1915 - - 2007

Father Albert Delisse was born on the 28th October 1915 at Auchel in the Pas-de-Calais. He was the son of Jules Delisse, deceased in 1952 and of Angèle Bridoux, who passed away in 1927 when Albert was only 12. There were seven boys in the family, of whom only two are still alive. Albert received his secondary schooling at the Saint Vaast Institute at Béthune between 1928 and 1934. He did his novitiate at Maison Carrée, Algeria, in 1936-1937. Arriving in Carthage, Tunisia, he was enlisted in the 62nd Artillery Regiment at Bardo. He was still with the colours in August 1939 when he was sent to South Tunisia, firstly to Gabès then Mareth. He was demobbed in 1940. He then went to the Sainte Croix scholasticate at Thibar, Tunisia, to begin his theological studies. On the 9th November 1942, he was called up again from the reserve list, like many other scholastics.

He was enlisted in the 102nd Anti-tank Battery. Under an enemy onslaught, his unit withdrew from Tunis to Béja; fierce fighting took place in the region of Medjez-el-Bab. It was here in this impressive feat of arms that Albert distinguished himself on the 10th December 1942. Faced with an advancing armada of enemy tanks, he took the initiative of shifting his position to gain a better viewpoint with the 25 anti-tank guns under his command. He let the tanks approach and opened fire when they came within range. The tank crews were killed or wounded. Albert himself operated the guns, succeeding in blocking the advance of the enemy tanks, but he was wounded. He was evacuated to Maillot Hospital, Algiers.
Once recovered, he was sent to the Officer Cadet Training School at Cherchel, Algeria. He passed out as an officer cadet on the 2nd October 1943 and was assigned to the 52nd RAA, taking part in the Côte d’Azur debarkation with the 5th DB. He joined in combat as a second lieutenant until the 8th May 1945 at Vorarlberg, Austria.

Albert thus spent six years of his life in the army, during a time of conflict. He lived this commitment with the determination with which he became known. He was decorated as follows: Croix de Guerre with Palms, Military Medal, Colonial Medal and bar ‘Tunisia’, and the Legion of Honour.
On the 28th August 1945, Albert returned to Sainte Croix Scholasticate, Thibar, to continue his theological studies. In June 1946, he took his Missionary Oath and received the Sub-diaconate and Diaconate at the same time as Fr Alexandre Houdant. He was ordained a priest at Thibar on the 22nd May 1947.

He was appointed to Upper Volta (now Burkina Faso), arriving there on the 28th October 1947. He was firstly appointed to Garango, among the Bissas, from 1947-1955. He was then appointed Diocesan Chaplain for Catholic Action, while also Ouagadougou Diocesan Treasurer, a task he fulfilled for three years. He then went to Kaya and was parish priest at Bulsa. In January 1958, Albert left the Diocese of Ouagadougou to join Ouahigouya, where he was appointed interim Vicar General during the absence of Bishop Denis Tapsoba. For five years he was parish priest of Gourcy, then he returned to Ouahigouya in 1976 as Diocesan Treasurer.

In May 1978 he returned to France for good. He supplied in the Diocese of Arras and for three months replaced the parish priest of Arques, who was in hospital. In January, he was appointed parish priest of Busnes until September 1979. After that, Albert came back into the Province of France. In September 1979 he was appointed Superior of the retirement community of confreres at Billère near Pau, where he remained for three years.

At the end of 1982, he did the Jerusalem Session-Retreat with our community there and had the joy of celebrating Christmas at Bethlehem. On his return he was made interim Bursar at the retirement community of Tassy. He was then appointed chaplain to the White Sisters at Collotbges, Mont d’Or, a service he provided from 1983-1990.

Afterwards, Albert arrived at the White Fathers’ house at Sainte Foy-les-Lyon where he spent ten years from 1990-2000 chiefly at the service of parishes. He was de facto parish priest of Echalas and Saint Romain en Gier in Lyons Archdiocese.

In November 2000, he was appointed to the White Fathers’ retirement community at Bry-sur-Marne. He went regularly to hear confessions at Saint Louis d’Antin, as far as his strength would allow. He liked doing pastoral work in neighbouring parishes, celebrating Mass and officiating at burials. Firm friendships arose from these contacts. However, his strength slowly diminished and he had to reduce his outside activities and finally give them up altogether.

His missionary life centred on prayer and meditation; with courage and faith he bore his illnesses that progressively worsened.

He passed away at 6 in the morning on the 1st January 2007, Feast of Mary Mother of God. Whereas everyone else opened their eyes to a New Year and attached a blank sheet of paper to fill up during the year, Albert left this world with his hands full of the painstaking and varied tasks he had accomplished for Jesus. He would make it known with his natural inclination to work alone.
Mary is also the Mother of us all and on this Feastday she welcomed one of her generous sons, conducting him into the Kingdom of her Son Jesus Christ.

Georges Raynard





Father Robert Caspar

1923 - - 2007

Fr Robert Caspar’s ‘return to the Father’s house’ on the 10th January 2007 at the hospital in Grasse was truly extraordinary. He had been a member of the Tassy community from the 18th September 1997. He said of it that it was ‘very charitable, although it was composed of around forty residents with greater or lesser disabilities and where communication was sometimes difficult.’

These ten years consisted of the ultimate passivity and meditative silence during which, as the funeral homily recalled, he had all the time to ‘ponder, question and uncover the hidden values’ of the Christianity that had nourished him and of the Islam that had challenged him, in view of ‘gathering Christians and Muslims to share their differences.’ In 2001, thanks to friendly support, he confided to correspondents that ‘for some years, I have not replied to either letters or good wishes, as I can no longer write. My major health problems go back as far as July 1987. After six days in a coma, six weeks at St Joseph’s Hospital in Paris and six more weeks convalescing at Mours, I thought I was able to resume my activities at PISAI in Rome as well as in Tunisia. Consequently, I went back to parish work at Monastir and Mahdia, but as my health did not improve, I was appointed to the French Province and sent to Mours for three years.’

In the course of 1995, therefore, and not without pain, he was sort of wrenched from Tunisia that had become his second home, thus putting an end to an exceedingly private itinerary. His was a very peculiar apostolic journey.

In fact, it led him by turns to be a relentless researcher and attentive reader of the best works in the Muslim religious tradition to understand its values, a generous professor, and a fraternal guide to many Christians called to bear witness to Jesus Christ in Islamic lands. In addition, he was an amicable collaborator and loyal companion to many Muslims in university and working class circles, notably in Tunisia.

Robert was born at Bourg la Reine, near Paris on the 9th May 1923. After his secondary schooling at Paris junior seminary and passing the first part of his Baccalaureate, (note: good), he went to Thibar, Tunisia in October 1941 to study philosophy. Called up in January 1943, he passed his Philosophy Baccalaureate at Algiers (special sitting) and was demobbed in 1945, enabling him to return to Thibar to complete his philosophy there. He did his novitiate at Carthage from 1946 to 1947, completing his theological studies at Thibar in June 1951, having already taken his Missionary Oath on the 27th June 1950. He was ordained a priest at Carthage on the 24th March 1951.

His intellect, obstinacy and deep spirituality drew the attention of those to whom he had confided his intention of bearing witness to the Gospel among Muslims. He was thus appointed to the Mission in North Africa, as a future professor at the Institute of Arabic Studies, which was founded at La Manouba, Tunisia, in September 1949 as a branch of the Institute of Belles-Lettres in Arabic (IBLA), Tunis. Convinced of the need for a ‘long and varied training’, Robert then bowed to a highly demanding intellectual discipline. In 1951-1952 he studied at IBLA and in 1952-1953 he learned Arabic linguistics at La Manouba. At Rome from 1953-1955, he obtained a licentiate in theology at the Gregorian.

Finally, from 1955-1958, he continued his studies in Muslim theology at the Dominican Institute of Oriental Studies (IDEO), Cairo, under the supervision of Fathers Anawati and Jomier. In October 1958, he joined the team of professors at the Manouba Institute, before going to Rome with them at the end of the summer in 1964. In the meantime, however, he had enrolled at the Institute of Higher Studies of Tunis, where he obtained a certificate of Arabic philology and a second one in practical studies in Arabic. He spent a year at Paris in 1959 to receive accreditation for a doctorate in theology at the Institut Catholique and two licentiates from the Sorbonne in Greek and in general psychology.

He was in Rome in the summer of 1958 for his ‘Long Retreat’ and then later as advisor to some bishops from North Africa during the first sessions of the Council. It was in Rome at the Institute, soon to be called the Pontificio Istituto di Studi Arabi e d’Islamica (PISAI) that Robert would reach his full stretch from 1964-1969. He was a part-time professor in his double speciality of theology and Muslim mysticism, as he had then gone back to Tunisia to pursue his research, collaboration and friendships there. Indeed, he obtained a doctorate in theology (cum laude) at the Gregorian on the 24th February 1965, with a thesis on Muslim belief according to the Koran. A study of theological themes and perspectives.

In 1966, he wrote a commentary of the Conciliar Declaration Nostra Aetate, n° 3, relating to Muslims, in a book entitled Les Relations de l’Église avec les Religions Non Chrétiennes’ (Paris, Cerf, 1966). As a consulter and collaborator, he took part in the work of the (Roman) Secretariat for Non-Christians.

The ultimate educationist, he was quick to provide his students with duplicated manuals, firstly on his Muslim Theology Course, two volumes, 1967 and his Muslim Mysticism Course, 1968, to which were added Arabic and French selected pieces in the bulletin of PISAI’s Études Arabes. In the autumn of 1969, he was back in Tunisia. He would be a year and a half in the Rue d’Alger community, then a year at the IBLA. He then was in the parish of Sousse, soon to be followed by Monastir, as chaplain to the Sisters of St Joseph and then parish priest of Monastir and Mahdia.

For many years, he lived in his own rented house in the Arab quarter of Mahdia, where the neighbouring families very soon adopted him. They were happy years with humble people that his mother and Marie-Hélène, his sister, would meet during a short stay. Robert also had two brothers priests. Etienne was parish priest of Saint-Germain de Charonne, Paris and passed away on the 25th March 2005. Paul a Franciscan, known as Brother Paulin, exercised a long and apostolic ministry in Morocco, mainly in Fez.

Although Robert was alone at Monastir then Mahdia, and again back in Monastir, he often joined his confreres in Sousse and Tunis for monthly meetings, just as he was often in Tunis for meetings with his Tunisian university friends, particularly those of the Islamo-Christian Research Group (GRIC) he had set up at the end of 1977.

From 1969 till 1995, Robert exhibited an extraordinary intellectual activity: publications, collaborations, journeys and conferences, visits and sessions. Nothing could stop this indefatigable worker, even if he soon put his health at risk with such an isolated lifestyle. He worked very closely with the trilingual PISAI review Islamochristiana. In it, with much assistance, he published a complete bibliography of Islamo-Christian dialogue down the centuries and a number of articles of theological reflection. The first volume of his Muslim theology course was revised and expanded and finally published at Rome in 1987, with much energy expended on his part, in the form of a treatise of Muslim theology, with English translation.

With a group of Christians living in Tunisia, he composed step-by-step and at length published at PISAI, Trying to Answer Questions in 1987 (Fr.), 1989 (Eng.). He involved himself in GRIC publications, especially the first, entitled Ces Écritures qui nous questionnent: la Bible et le Coran, published by Centurion, Paris, also in 1987. Later, he would reveal the substance of his teachings at Paris (Orsay), Kinshasa, Nouakchott and elsewhere in his ‘Pour un regard chrétien sur l’Islam’ (Centurion), 1990.
It demonstrates that the man was relentless in challenging his contemporary Muslim thinkers and informing his brothers in Jesus Christ to help one another in a demanding dialogue, in reciprocal esteem and a genuine ‘friendship in God’. This he did with the certainty of his Christian faith that Jesus is always the end-point of any authentic inquiry into the mystery of the living God. His collected works of publications, books and articles will be listed in the next issue of Islamochristiana.

Such is the unfinished work of Fr Robert Caspar, one of the foremost architects of Islamo-Christian dialogue in the second half of the 20th century. This is borne out by the litany of regrets and tributes to which his death gave rise on the part of his Muslim friends and Christian brothers. Admittedly, the man was severe, but his heart was in the right place. The intellectual in him was demanding, but his tolerance was generous. The theologian in him was coherent, but his faith was open to the signs of the times and to the manifestations of the Spirit. Those men and women who worked with him were very pleased to do so, even if sometimes working in a team was not that easy; he was very idiosyncratic in his affirmations and very daring in his assumptions.

Nonetheless, he was undoubtedly one of the pillars on which PISAI was built at Rome and to which he gave so much of his knowledge and faith. PISAI therefore owes him loyalty in living the same spirit of study, prayer and example that he showed. There is no doubt that in a spirit of Massignon-style ‘badaliyya’ (redemptive substitution), the priest in him would have taken on board the sufferings he had to endure and treat, from the time of his health crisis in the summer of 1987. This preceded his being ‘disabled’ at Tassy in 1997. Diabetic, he suffered from semi-Parkinson’s, which as he said, ‘brought on a partial paralysis on his right side, preventing him from using his right hand or from walking.’ It was an extraordinary Eucharistic finale for an apostolic life of example reduced to silence for someone who liked nothing better than writing or talking on behalf of the Beloved. His studies in comparative mysticism would certainly have revealed to him how much the Beloved was ‘desirable, communicable and delectable.’

Maurice Borrmans

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‘Let us hope that this initial approach to Muslim religious practice, theology, and mysticism will contribute to a greater knowledge of Islam, enabling a greater understanding and to some extent bring closer together two great religions and their followers, separated by chasms of incomprehension and hostility. It is, I believe, one of the most important tasks of our era and one of the keys to the future of our world.’

‘Never, in the course of my work and teaching have I ever considered doing pure Middle-Eastern specialisation, even if these works and numerous publications arise from this discipline and aspire to attain the required scientific ranking. My aim has always been to work at the interface between Christians and Muslims, firstly in introducing Christians to a knowledge of Islam as accurate as possible, then proposing points of reference between the two theologies.’
R.C., Tunisia, October 1989

‘Pour un regard chrétien sur l’islam’, Éditions du Centurion, 1990, pp. 12-13. Bayard Reprint 2006.





Father Joseph Courbon

1932 - - 2007

Joseph was born at Saint Julien Molhesabate on the 22nd September 1932 in the diocese of Puy-en-Velay, France. His family were from there and that is where he grew up. He did his secondary schooling at the Sacred Heart College at Yssingeaux. In 1953, at the age of 21, after getting to know the White Fathers, he joined their philosophy seminary at Kerlois in Morbihan, Brittany. From 1954-1955, he did his novitiate at Maison Carrée, Algeria. He then left for Canada and completed his formation in the theological seminary at Eastview. In 1960, he took his Missionary Oath there and was ordained a priest in 1961.

He received his appointment for Uganda and arrived there for Christmas 1961. He went to the language-learning centre and after six months was appointed a curate in various parishes. In 1968, Joseph came back to France for his first home leave and at the end of 1969 returned to Nyamitanga as its Superior.

In 1973, he left Uganda for neighbouring Zaïre. After two months to adapt to the language at Bukavu, he left for the south and Lubumbashi. He became Superior of Our Lady of Peace at Lubumbashi and in 1976, at Saint Charles Lwanga, Katuba.

In 1983, he followed the Jerusalem Session and Long Retreat. In January 1985, he was again at Katuba as parish priest and in charge of lay training. He worked in this apostolate until his return to France in 2002.

After about ten years spent in Uganda, the arrival of Joseph in the Congo coincided with a period of restructuring in the Congolese Church. The Church had just undergone onslaughts from the political powers that sought to diminish its influence by confining it to the sacristy. However, this Church was looking for ways to implement the directives of the Council and the Synod on evangelisation. Joseph believed in the lay apostolate and threw himself into it. There are countless numbers who benefited from his teaching through sessions he conducted with a dynamism envied by many. He was called upon to give sessions throughout the Congo, not only in Lubumbashi, Likasi or Kalemie. Joseph was a member of the Better World Movement, which for years proposed sessions in pastoral renewal to the dioceses in the country. During this troubled period in the Congo, Joseph was a missionary present at the heart of the various problems the country endured: hatred and pillage. He remained faithful to his post, providing hospitality and assistance to displaced persons.

Numerous social projects were established thanks to his commitment and help. Several dispensaries were built at Katuba and Likasi.

In 2002, Joseph returned to France. He was looking forward to doing a sabbatical year at Toulouse. After this experience, he was appointed to Montreuil in the diocese of Saint Denis. A member of the White Father community there, he looked after the sick and liked to visit them. In January 2006, Joseph was appointed to the community at Mours, in the diocese of Pontoise. It had already been noticed in 2005, when he was in Montreuil that Joseph was not the same person and that ‘something had snapped in his life’. In spite of this change, Joseph retained his generous nature, his openness of mind and heart and his cheerfulness. He did not mind being teased and responded pleasantly to it. Joseph had a certain finesse in his relations and appeared at ease with everyone.

On the 18th January 2007, the Lord called his faithful servant to Himself. For Joseph, it was a meeting with someone to whom he had given everything. A group of parishioners from Montreuil attended the Funeral Mass that was celebrated in the chapel at Mours.

Georges Raynard




Father Marcellin Lévesque

1931 - - 2007

Father Marcellin Lévesque was born on the 23rd February 1931 at Rivière-Ouelle, a little parish in the diocese of Ste-Anne-de-la-Pocatière, Quebec. He was the sixth child of a family of eight. His parents lived on a farm and they had to slave away to earn a living. Their strong faith supported them through many trials. His vocation was born in this deeply Christian family that had two aunts nuns and a priest uncle, not to mention all the cousins. His father died in an accident when Marcellin was only 12.

This tragedy changed a lot of things in his life. However, he could continue his studies thanks to the assistance of his priest uncle. After his primary schooling at Rivière-Ouelle, he did his secondary studies at Ste-Anne-de-la-Pocatière College. In 1950, the family sold the farm and set up home in Rimouski, where two of his brothers already were. Marcellin followed them and went to do his first year of philosophy at Rimouski seminary as a day student. As he was freer, he was less committed to his studies and the result could be expected. He was then advised to return to complete his second year of philosophy at Ste-Anne-de-la-Pocatière College.

In 1952, our confrere decided to join the White Fathers. In September, he began his novitiate at St-Martin, near Montreal. He then did his four years of theology at our scholasticate at Eastview, near Ottawa. He took his Missionary Oath there on the 16th June 1956 and was ordained a priest on the 1st February 1957 by Archbishop Lemieux of Ottawa. Concerning his formation years, he had this to say, ‘For me, the novitiate was quite a difficult time in my progress in the White Fathers. I found some rules incomprehensible to follow. At Ottawa, I got more out of my theology studies. As I was never a great intellectual, I kept my balance with manual work and sport.’ His professors appreciated him greatly. He was a good candidate and reckoned to make a good missionary, but he was advised to continue developing attention to detail and thoroughness, as well as to become more flexible in his relations with others.

On the 24th August 1957, Marcellin embarked for Burkina Faso, formerly Upper Volta, where he was appointed to Temnaore mission in the diocese of Koudougou. His missionary beginnings here were very trying for him. He wrote, ‘For me, they were the hardest times of my life. They were so tough I gave way. I fell into depression and had to be repatriated to Canada. After fifteen months on African soil, I only weighed 100 pounds (45kg) and could hardly stand. It cost me nine months in hospital and a medical warning to never return to the missions. I therefore rested up in my family and afterwards went to convalesce at Lac Vert, in the White Fathers’ rest house. Two years later, I left again for Africa, this time for Ghana, where I was more at ease.’

In January 1961, Marcellin began his ministry at Nandom, in Wa diocese. For about 18 years in this diocese, he worked in other parishes such as Jirapa, Ko, Daffiema, Nadawli, in spite of failing health. In all those places, in addition to pastoral work, he was involved in the material side, the bursarship, construction work, drilling wells, etc. He was also very busy in cooperative shops and credit unions. He was in charge of these matters for 12 years.

On the 1st June 1982, Marcellin returned to Canada, with a loss of voice that had lasted for six months. At the hospital, doctors discovered cancer of the vocal chords requiring two months of cobalt treatment. However, his condition did not improve. After other stringent tests, the situation became clear for the doctors. The removal of the vocal chords and the larynx was unavoidable. The operation was a success, but for Marcellin he had lost his voice and had to give up his life as a missionary in Africa. It was a very difficult time for him, but as he put it, ‘this suffering was lessened by the understanding of my family and confreres.’ He was followed up by the doctors and undertook a re-education programme to regain a limited use of speech without appliances. He managed to speak with difficulty, but enough to function.

He joined the Association of Laryngectomy Patients to receive support and help others. He even took on some administrative duties for this group. He was also involved in White Father communities. He spent some years at our house in Rue St Hubert to help in audiovisual services. Then, at the Provincial House, he looked after the reception of visitors and the purchase and sale of ebony sculptures. Marcellin liked to be of service. In addition, he helped many confreres to buy electronic goods. He was always on hand to drive them either for shopping or appointments. He carried out this kind of service for a number of years. Progressively, however, he had to learn to cut down, as he had increasing health problems. In May 2003, he had an operation to receive a heart ‘porcine valve’ and bypasses. This involved a long convalescence and the giving up of some of his responsibilities as well as a considerable reduction in his activities.

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Makonde ujamaa (family) and umoja (unity) carvings in ebony.

Marcellin was ever someone who did not like to trouble others, and accepted only with difficulty to be helped and cared for. The months preceding his death were particularly bothersome, but he said nothing. On the 20th January 2007, he fell over and suddenly died due to heart failure. His body lay in state at the Provincial House and the funeral took place there on the 27th January, followed by burial in St Martin’s cemetery, in the Missionaries of Africa plot.

Fr Pierre Aucoin gave the funeral homily to a large gathering of his family, friends and many confreres. He underlined how much Marcellin had been generous throughout his missionary life, in spite of his many health troubles. Moreover, he added how much Marcellin had suffered physically and emotionally, and how much it compels us to think about the problem of suffering in our own lives and in the world. Dear Marcellin, you have entered into the joy of your Lord. Thank you for what you have done and for what you have been for us. Do not forget us.

 




Father René André

1929 - - 2007

René André was born on the 14th September 1929 at Nancy, France. His father was in the military. His parents were known as good practising Christians, and his mother was very devout. One of his uncles was a Trappist. René had an older sister. At the time of the war, René’s parents lived at Montluçon. René wanted to become a priest from the age of 12 and he did his secondary schooling at the junior seminary at Moulins. He did not sit the baccalaureate. For some time, he thought about becoming a worker-priest, and from an early age he showed aptitudes for carpentry and mechanics.

In 1949, René applied to Kerlois, a move approved by his mother but about which his father was reluctant. René completed his military service in Morocco in 1950, then his novitiate at Maison Carrée in 1952; his scholasticate at Thibar from 1953-1956, his Oath at Thibar on the 26th June 1956 and he was ordained a priest at Carthage on the 21st April 1957. During his formation years, he was noticed for being good at sports and gifted for practical matters such as technical work and blacksmithing. He needed outside activities and became involved in the youth club of young Arabs at Thibar and gave catechism at Téboursouk.

He had asked for the Maghreb mission and was appointed firstly to Arabic studies at the Manouba, Tunisia. In 1958, he was made financial administrator of the El Menzah Secondary, Tunis, where he would remain until 1964. This took up all his time; there, he had the opportunity to exercise his talents for house maintenance. In two years, he had succeeded in straightening out the College’s finances. He had lots of contacts in town and did a little ministry, notably as chaplain to the Jeannettes.

In September 1964, he was in Rome to do the Long Retreat at Villa Cavaletti, after which he received his appointment to the Sahara. Bishop Mercier had opened a professional training centre at Béchar. They had realised that young people of the Sahara region lacked a solid basis for taking on a proper technical training. Remedial schooling classes in reading, writing and arithmetic were organised for them. René was initially put in charge of these remedial classes and soon took over the management of the centre, which comprised three sections: automobile , diesel and electric cars.

René was also involved with a Scout troop. He liked the youngsters his vocation had enabled him to meet. He organised outings for them and liked to lead them to discover prehistoric vestiges in the desert. He also did parish ministry. In June 1968, René began to experience health problems. He was urgently repatriated to Paris and admitted to St Joseph’s hospital for kidney treatment. It was only a warning and after a few months, René returned to the Sahara, where he rejoined his beloved youngsters at Béchar. In October 1970, René was again repatriated. Doctors at the Timone Hospital at Marseilles decided to enquire further what was happening to his kidneys and he underwent an operation, followed by 18 months of intensive treatment. At the time, René thought of going back to his beloved Sahara, but the doctor, as well as the bishop, dissuaded him from returning to such a hot country.

René therefore organised his stay in France by using the time to take an electronics course by correspondence, still with the hope of returning to the Sahara when he would be well. In November 1971, he took a room for a year at the priests’ hostel in Aix-en-Provence. He thought it best not to stray too far from his doctor in Marseilles. In September 1973, the doctor asked René to continue his convalescence for another year. René agreed to go to Tassy for treatment and was appointed to France.

After a renewed attempt of a year in Algeria, he came back to Tassy, where he was made Bursar then Superior of the retirement community in July 1976. The confreres who knew him have good memories of a very friendly, understanding and warm person. Since René preferred action to words, he undertook major restoration work on Mas, where families of confreres are accommodated. To renovate this large building, René had to become an architect, plumber, electrician, mason, joiner and blacksmith. He was very skilled with his hands. However, René was not confined to the material aspect and he had several apostolic outlets.

In 1981, René could finally leave again for the Maghreb, this time for Tunisia. In April 1981, on the point of departure from Tassy, the French Provincial wrote, ‘I wish to thank you for the help you have given to confreres in difficulty. Every time we have sent someone to Tassy, you welcomed him as a brother and helped him. I very much appreciated working with you.’

In September 1981, René was appointed to the professional training centre of La Marsa. He provided 8 hours a week of courses in automobile electrics and workshops for the 3 sections. René readapted well to this new environment; he found the trainers formed a good team and did valuable work, although the apprentices were from poor families and not used to sustained effort. In 1986, he became director of the centre.

A confrere who knew him at La Marsa wrote, ‘René gave himself completely to his work. He was concerned to educate and train the young men. As a patient man, he acted with great tact. He had a feeling for beauty and that was why he re-arranged the community chapel at La Marsa. The renovation of Hammamet church is also due to him.’ For René, the eleven years spent at La Marsa were punctuated by the Jerusalem Session-Retreat in the spring of 1982 and by hip replacement surgery at Marseilles in August 1989, followed by physiotherapy. Between 1982 and 1993, René was an elected regional councillor. In March 1995, he had the other hip replaced.

In August 1997, René went to Marseilles for a new medical check-up. There he learned that La Marsa professional training centre would be closed down by order of the bishop. It was a hard blow for the Fathers, monitors and students. René wrote, ‘We are not disheartened; we still hope to serve young people in difficulty faced with an uncertain future.’ In July 1998, René was appointed to Grombalia parish. He stayed there for two years until the end of the parish experience. From 2001 till 2004, René did parish ministry in Sousse.

However, with the years, his health was not getting any better and the Regional let it be known that it was time for him to return to France. René returned for sick leave in February 2005. He was admitted to St Joseph’s Hospital for an aneurysm in the left leg. He was operated on the 30th December. Due to the risk of kidney failure, the doctors at Pompidou Hospital took charge of him and put him on a frequent, exhausting, dialysis programme. His final years were very tough for him. René passed away at Paris on the 31st January 2007.

In conclusion, René may have spent much of his lifetime in the hands of doctors, but it did not prevent him from giving the best of himself to his apostolate among the young people of the Maghreb. His gentleness and patience come to the fore. He was a sensitive man, with musical talent. He had a pleasant sociable manner, was open in community, cheerful and enjoyed a joke. Respectful of authority, he was nonetheless quite independent and liked to speak straightforwardly. He gave himself without counting the cost and became immersed in whatever he did, like his ancestors who were Lorraine goldsmiths.

The funeral took place at Bry on the 5th February. ‘At that time Jesus exclaimed, ‘I bless you, Father, Lord of heaven and of earth, for hiding these things from the learned and the clever and revealing them to mere children.’ (Mt 11:25) René made these words his own, in his passion for the Kingdom of God, up to and including his staying power in his final years.

Bernard Castang




Father Adelbert Tilman

1926 - - 2007

Adelbert was born on the 12th February 1926 at Roermond, Netherlands. To become a Missionary Brother, he left to do his formation at St. Charles near Boxtel, and at ‘s Heerenberg, where he took the Oath on the 8th August 1952. His father was Chief Judge at ‘sHertogenbosch at the time. After two years of further formation at Marienthal, Luxembourg, he lived and worked for two years at our minor seminary at Santpoort, and two years in our procurement office at Rotterdam.

In October 1958, he left for the Archdiocese of Tabora, Tanzania. He worked in the Education Department of the Archdiocese for the building and repairing of schools and teachers’ houses, and built or repaired various presbyteries, churches and chapels.

In 1962, Brother Raoul Comptois fell from a roof and Adelbert took over the supervision of the building of St. Mary’s Secondary School, later known as Mirambo, in Makokola. He then built the house for the Charles Borromeo Sisters, who had taken over the hospital from the White Sisters, adding some wards to it. In 1966, he became Bursar of Itaga seminary, and built its chapel. All that work gave him satisfaction, but what he really enjoyed was dealing with people.

In 1973, he was asked to go to Ethiopia to build a house for the White Sisters in Adigrat, together with an idealistic engineer to construct roads and bridges. These opened up the area for further development, first and foremost for the transport of food during the famine at that time, and for the digging of wells, the building of dams to catch rainwater and the construction of windmills.

Adelbert had a personality with great strength of will; he was tenacious and a hard worker. He was not too practical. Being aware of what his brothers and sisters had achieved made him somewhat insecure. Through sheer perseverance, he did well in English and French, and received diplomas for 3 years post-primary education, in horticulture, and a diploma in retailing. He was warm-hearted and cheerful, with a great capacity for adapting himself. Everyone got on well with him, notwithstanding his proverbial forgetfulness. In an effort to remember, he would write all kinds of reminders in a pocket-notebook, but would forget to look in it, or misplace it!

In the course of the years, he became aware of the needs of the people for priestly ministry and was encouraged in this direction. In 1975, he began theological studies for the priesthood, at almost 50 years of age. The one in charge of formation characterised him as having sound judgement, a realistic awareness of himself and his capacities, temperamentally well balanced, and a well-respected member of the community. His Regional Superior wrote at the time that Adelbert was always happy in his work, first as a builder, then as Bursar of the minor seminary at Itaga, then again as a builder when his Bursarship was Africanised; that he was getting along well both with his confreres and the population. ‘Basing myself on the qualities of Brother Adelbert as a person, I recommend him for the priesthood.’

He himself described his motivation in a letter before his ordination: ‘As a Brother I lived a happy life and even if my request would not have turned out positively, it would not affect me in the sense that my spiritual life would be upset. I do believe that the truly important thing is that mankind is united with God and eternal truth. As a priest, I hope to be able to make my small contribution to bring this about, preferably on the African continent’. His motto was: ‘Mungu yupo’, God is with us.

When studying theology, he discovered that the presentation of the doctrine of our Faith and the Bible explanation of those days differed greatly from the one he studied in the 50s of the preceding century. He judged it more sensible and intelligible and thought it a particularly good development that one placed a greater emphasis on personal responsibility. About his life, he said: ‘I am convinced that I – and anyone – will be a better missionary the better example I give of a Christian way of living, in prayer and in love for my neighbour. In addition, whatever more one makes of it is a matter of charisma. One has the gift of relating to people, another of organising things, a third of preaching.’

Adelbert was ordained a priest on the 2nd July 1978. After a refresher course in Swahili, he started in the beginning of 1979 in Isingiro, Diocese of Rulenge and from 1984 in Buhororo. In addition to his pastoral activities, he was continually called upon to supervise building works, which was very time-consuming. For example, one of these was a centre for the religious training of youth and of youth leaders, with several houses for the staff and storage. In 1988, he wrote that these functioned well; many young people had completed the course with the mission of passing on their knowledge and conviction to the youth of their villages or in the areas from which they came. In his 1990 letter, he writes about a domestic science school and a technical school.

At the end of 1991, he received a transfer to Chato. He had a special interest in youth work and in the training of catechists and lay leaders. There, he built a dispensary served by the Sisters of Notre Dame des Anges, and with the help of a video projector campaigned for health care, with a special emphasis on HIV/AIDS. In June 1997, he was transferred to Kibehe.

In March 1999, he returned for good to the Netherlands to enjoy his retirement in our home for the elderly at Heythuysen. However, in August 2003, he had to be moved to Hornerheide for special care.

There, he passed away on the 3rd of February 2007. His relatives joined his confreres for the burial on the 7th.
‘I pray you Lord that when the harvest has come, you may find fruit and that your power continues to permeate me wherever I find myself in your service.’ This was Adelbert’s prayer at ordination.

Marien van den Eijnden




Father Éligius Heinzmann

1932 - - 2007

The news of Eligius’ death reached us via a phone call from the parish priest of Visperterminen on Ash Wednesday morning. Every time Ligi, as he was called, was on duty at the parish, one of his sisters telephoned him to find out if all was well. On that morning, there was no answer from Eligius. Family members found him dead in his room. He had sometimes complained of his poor health (diabetes), but his death was unexpected and many people were shocked.

Born on the 2nd April 1932 at Visperterminen overlooking Viège, Switzerland, Eligius was baptised as early as the next day. He prepared his secondary leaving certificate at Brigue College and then did a year of philosophy at Fribourg University. He took the habit of the Society on the 7th September 1955 at s’Heerenberg. After his novitiate, he stayed on in the Netherlands for two years of theology. From there, he left for Totteridge, London, where he took his Oath in 1959. On the 2nd February 1960, Bishop Adam ordained him a priest in the parish church of Visperterminen.

Ligi’s first appointment was to the pro-gymnasium of Widnau where he was one of the team of teachers. A year later, he suffered a detached retina in both eyes. He was treated for three months at St Gallen, and underwent several operations, succeeding in saving one eye. His condition meant that from then on a long-term stay in Africa was out of the question. His hopes at the end of his studies of joining his compatriot Theusi Zimmermann in Zambia were dashed.

Ligi then threw himself into vocation promotion. He also gave classes in religious knowledge to primary and secondary schools in Widnau and Diepoldsau. In 1963, he was appointed to Fribourg where he continued the same activities with courses in religion at Saint Michael’s College. Two years later, he returned to Widnau to form part of the vocation promotion team. Eligius was able to make a study tour of Africa from January to May 1967, beginning in Burundi, where he met Anton Berchtold, also from Visperterminen, then Tanzania and Uganda.

Eligius set himself to write a series of workbooks for catechesis that his friend Albert Wider illustrated with drawings of African inspiration. Little by little, he acquired the machines necessary to print this material. In 1975, he decided to set up his work in his own village. From then on, he also was able to render several services for local parishes in the region. In the holidays, he often met Brother Max Thurian of Taizé, who was a regular visitor to the village.

With the collaboration of three others, Eligius produced about twenty titles until 1983. Added to that, in recent years, there were at least six more substantial works published by a Cistercian publishing house in Germany. Eligius also conducted an apostolate of prayer for Africa in which 1,100 Sisters of Alemannic Switzerland were involved. Every year, he prepared a calendar and a quarterly circular for them: ‘A Heart for Africa’, where the men and women saints of the continent were mentioned. In addition, he looked for funding for missionary projects.

Our confrere Eligius took an unusual path for a Missionary of Africa. However, in his various commitments, he sought to build on rock and discover for himself and others the source of life. His funeral took place on Friday the 23rd February, at Visperterminen. May he rest in peace.