NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Gérard
Vérein
1925 -
- 2011
Gérard
était un vrai Chtimi, né dans un quartier ouvrier de Tourcoing
le 21 janvier 1925, dans le diocèse de Lille, France. Baptisé
à la paroisse Saint-Joseph de sa ville, le 24 du même mois, il
y est confirmé 10 ans plus tard, le 11 juin 1935. La famille compte
cinq enfants, dont le 4e est emporté par une méningite à
lâge de 9 mois. Vécurent deux garçons et deux filles.
Gérard était le deuxième.
La ville, écrit-il, ressemblait à une forêt
de cheminées dusines, crachant à qui mieux mieux une fumée
noire : même les tuiles en avaient pris la couleur ; cest là
que jai vécu mon enfance avec tout ce que suppose la vie dune
famille ouvrière, alors que sévissait une très forte
et longue crise sociale.
Le curé-doyen, quant à lui, ne tarissait pas déloges
sur la famille, surtout le papa, ancien du patronage Saint-Christophe et,
depuis son mariage, moniteur bénévole de gymnastique, collecteur
du denier du culte, membre assidu du Cercle détudes de lunion
paroissiale. Jai eu la chance, écrit Gérard, davoir
des parents dune foi solide qui, malgré les difficultés,
ont nourri ma foi chrétienne par leur exemple et leur ténacité.
Mon père était ouvrier dusine tisserand, au salaire capricieux,
compté sur la production variable et la qualité du fil à
travailler, avec de nombreux jours de grève et de chômage dans
les années 30 et durant la guerre 39-45.
Après ses études primaires dans une école
tenue par les Marianistes, Gérard entre, en octobre 1938, au petit
séminaire diocésain dHaubourdin, le cur lourd, car
ce mois-là, sa maman décéde après une longue maladie.
Bien que se sentant appelé à la mission en Afrique, il fait
sa première année de philosophie au grand séminaire de
Cambrai en 1944-1945, en attendant la réouverture de Kerlois. Il anime
alors, durant les vacances, un groupe de Curs Vaillants,
un mouvement doù sortaient, à lépoque, bien
des vocations.
De la Bretagne, il passe au noviciat à Maison-Carrée,
en 1946-1947. Après deux années de théologie à
Carthage, il est envoyé à Thibar où il fait son Serment
missionnaire le 27 juin 1950. Il retrouve Carthage pour sa dernière
année détudes et y reçoit la prêtrise le
24 mars 1951. Au scolasticat, on le trouve enjoué, sérieux,
bon bricoleur, surtout en électricité, de compagnie agréable,
désireux de se donner, de se dépenser, malgré les privations
endurées durant son enfance.
Nommé en mission en Haute-Volta, en juin 1951, pour le
vicariat apostolique de Ouagadougou, il se rend dabord à Bishops
Waltham, en Angleterre, le 28 septembre 1951, car on compte sur lui au petit
séminaire de Pabré pour y enseigner langlais. Trois mois
plus tard, il est à pied duvre, pour un long stage de 6
ans, accompli par devoir, écrit-il, car, sil est
toujours prêt à rendre service, il nest pas très
à laise, en particulier avec les grands élèves.
Le 16 août 1957, désireux de faire un peu de ministère
paroissial avant de rentrer en congé, il est nommé, pour son
bonheur, à Boulsa afin dy étudier le mooré. Le
7 avril suivant, on le retrouve à Kologh Naaba. Le 4 avril 1959, il
est à Saponé avant de devenir, pendant le congé du curé,
supérieur intérimaire du poste de Kaya, le 10 octobre 1960.
Mais moins dun an après, on le rappelle au petit séminaire
de Pabré.
Le 20 mars 1963, il rentre en France avec une santé déjà
ébranlée : une amibiase rebelle aux traitements, une grosse
fatigue et des varices requièrent des soins prolongés. Alors
quil remplace le curé du Touquet, il apprend sa nomination en
province de France, comme économe de Bonnelles pour la dernière
année du petit séminaire, puis supérieur de la petite
communauté restée dans la propriété ; promu aumônier
du collège, il vient occuper les bâtiments, mais il ne se sent
guère à laise dans cette ambiance, pour lui trop bourgeoise.
Après avoir fait les grands exercices en janvier 1966, on lui confie
léconomat du scolasticat de Vals le 10 septembre 1966, avec la
responsabilité de lanimation dune des équipes détudiants
et de celle dun secteur paroissial proche du séminaire.
Trois ans plus tard, en novembre 1969, il retrouve avec bonheur son diocèse de Ouagadougou et tour à tour on le voit vicaire à Manga le 1er janvier 1970 puis, le 1er juillet suivant, à Kombissiri dont il devient supérieur le 1er juillet 1974 et où il passera sept ans, embellissant notamment léglise dun bel autel fait de ses mains. Après avoir fêté, en 1976, dans la discrétion, ses 25 ans de sacerdoce, il devient, en octobre 1977, vicaire à Sâaba, puis supérieur du poste pour une longue période, de septembre 1978 au 5 janvier 1989, date où, après un intermède de six mois à Angers, il fait la grande retraite à Jérusalem.
Lors de sa nomination comme supérieur à Sâaba,
le supérieur régional apprécie sa délicatesse
pour son prédécesseur âgé, le Père Métayer
qui, la mort dans lâme, se préparait à un retour
définitif en Europe. Ses congés successifs sont dès lors
consacrés à maints examens médicaux - lhypertension
et le diabète le poursuivent -, mais il arrache toujours le feu vert
des médecins pour retourner à ce qui est devenu, en 1983, le
Burkina Faso.
Quand le poste de Sâaba est confié au clergé
local, il passe à Toécé ; cette fois, on ne le laisse
repartir quà condition de recevoir des soins quotidiens et de
disposer dune possibilité de rapatriement, lequel sera nécessaire
le 24 février 1993, en raison dune plaie très grave à
un pied, conséquence de son diabète, et dune surdité
de plus en plus invalidante. Dès le mois de mai, il est autorisé
à retourner à sa mission, mais la brousse lui est désormais
interdite. Il résidera donc à la maison provinciale, assurant
le secrétariat, tout en desservant une succursale, le dimanche, et
le CFPR (Centre de Formation Pastorale des Religieuses).
Neuf années passent ainsi, le diabète semblant
stabilisé et une opération de la cataracte ayant ravivé
sa vue. Mais après lan 2000, il se posera de plus en plus la
question dun retour définitif en Europe, au grand regret de tous
à Ouagadougou où, dans la discrétion, il rend de très
bons services, au dire du provincial. Il doit se faire opérer de la
prostate et dune hernie, et son hypertension perdure. Lheure est
venue de poser son sac dans quelque havre de paix. Il opte, à la fin
octobre 2002, pour la maison de retraite de Billère, où le Seigneur
est venu le rappeler à lui le 7 janvier 2011, à deux semaines
de ses 86 ans. Il mourut comme il avait vécu, discrètement,
silencieusement.
Lors des obsèques célébrées dans
la chapelle de Billère, on souligna le témoignage quotidien
de Gérard, un témoignage de joie, de service silencieux, dattention
aux confrères, de prière régulière, et aussi sa
dévotion à sainte Thérèse de Lisieux. Homme de
foi, comme elle, il pouvait dire la phrase écrite sur limage
de la sainte, dans son bréviaire : Je ne meurs pas, jentre
dans la vie.
Son neveu, Bernard, rappela que lorsquau printemps dernier,
le célébrant bénit les pèlerins au départ
du Puy-en-Velay pour Saint-Jacques de Compostelle, il leur demanda de prendre
par la pensée, dans leurs bagages, un prêtre. Il avait tout naturellement
choisi son oncle. Mais cette année, Gérard, disait-il,
quand je reprendrai la route, cest aussi la grande famille des Pères
Blancs qui maccompagnera, car nous avons trouvé en elle une famille,
en ce moment de recueillement et de communion autour de toi.
Armand Duval
Père Pierre Faillie
1928 -
- 2010
Né
à Merckeghem le 11 août 1928, dans le diocèse de Lille,
France, Pierre, aîné de quatre garçons, y est baptisé
quatre jours plus tard en présence de sa grand-mère maternelle,
de son père et du curé, le parrain, militant communiste fervent,
étant resté en route ! Il est confirmé le 15 juillet
1940 à Bollezeele. Il étudie à lécole publique
du village quand il voit un jour le cousin de son père, le Père
Roger Duseigne, donner les sacrements à sa propre maman malade ; il
pense alors : Je vais être comme lui, mais quand il veut
entrer au petit séminaire Saint-François dAssise à
Hazebrouck, le curé met son veto, à cause des idées de
certains membres de la famille.
Les parents, de condition modeste, sont pourtant pratiquants réguliers,
font la prière en famille et le papa, facteur rural retraité,
sera plus tard sacristain de sa paroisse. Le troisième garçon,
Jacques, entrera aussi dans la Société des Pères Blancs
et travaillera comme Frère au Rwanda. Heureusement, la maman, qui a
toujours rêvé davoir un fils prêtre, recourt au cardinal
Liénart qui lève linterdiction du curé.
Au petit séminaire, blessé par certains favoritismes, Pierre
se montre mauvais élève jusquà ce quun excellent
supérieur dompte sa nature rebelle. Une retraite à labbaye
de Wisques layant conforté dans son projet dêtre
Père Blanc, il entre, en 1948, à Kerlois pour les deux années
de philosophie. Années douloureuses : entrés 10, ils ne restent
que deux. Certains Pères laident à surmonter son cafard,
notamment le Père Devriendt qui laide à travailler et
à sépanouir.
Puis cest le noviciat à Maison-Carrée en 1950-1951, le
service militaire en Tunisie - comme infirmier vétérinaire,
puis secrétaire de laumônier régional -, et la théologie
à Thibar, de 1952 à 1955, où il fait son Serment missionnaire
le 27 juin 1955.
Il passe la dernière année à Carthage, où il reçoit
la prêtrise des mains de lancien vicaire apostolique de Pékin,
le 1er avril 1956. Durant ses années détudes, cérémoniaire
zélé, bon catéchiste à Téboursouk, il est
fort apprécié de ses formateurs, même si on le trouve
parfois autoritaire : Il sait ce quil veut, une personnalité
marquée, un peu rigide et têtue.
Il a souhaité la mission au Rwanda, mais on lenvoie à
lIbla, à la Manouba, du 1er octobre 1956 à fin 1958, en
vue du diocèse de Sikasso, largement islamisé, au Mali. Pour
létude de larabe, il part de zéro, notait
le Père Py, mais peu à peu, il acquiert. Parlant le flamand,
bilingue depuis lenfance, cela laide peut-être, et il part
le 10 septembre 1959, muni de ce bagage.
Après le stage de bambara au CELA de Faladié, où, dira-t-il,
sans professeur, on ne laida guère, on le retrouve donc à
Sikasso, le 1er août de la même année, où il travaille
comme aumônier du cours normal des Frères des Écoles Chrétiennes
puis, le 7 avril 1962, comme procureur ; il prend surtout contact avec le
monde de lislam. Le 15 janvier 1964, nommé à Koutiala,
il sy consacre à lalphabétisation et approfondit
sa connaissance de lislam. Le 30 novembre 1965, le voilà à
Mandyakui, dans le diocèse de San. Nommé directeur de lenseignement,
il parcourt le diocèse, visitant les écoles, travaillant aussi
à la catéchèse.
Il aura la même fonction à lévêché
de San à partir du 1er janvier 1967, tout en donnant des cours à
Togo, au petit séminaire interdiocésain (San-Mopti) dont il
deviendra, le 30 juin 1970, le supérieur. Le 1er septembre 1971, on
lui accorde une année sabbatique à Lumen Vitæ,
pour une licence en catéchèse et pastorale, avec spécialisation
adolescents. Analysant loyalement les 14 années écoulées,
dans trois diocèses successifs, il écrit : Joies, peines,
efforts, succès, échecs, erreurs, fautes. Un regret : ne pas
avoir assez aimé et certaines peines causées. Et de son
passage à Lumen Vitæ, il notera : Heures très
riches à un moment difficile.
Le 1er janvier 1974, de retour dans le diocèse de Bamako, il est vicaire
à la cathédrale, aumônier des lycées et, sur le
plan national, des étudiants croyants. Il demeure dans la capitale
jusquà son retour en province de France, le 24 juin 1981, après
avoir fait la session retraite de Jérusalem à partir du 6 juillet
1980. Il assume son retour dans de bonnes dispositions, reconnaît
son supérieur régional.
On lit dans ses notes de lépoque une remarque mi-amusée,
mi-attristée : LExpress publie les 50 professions les plus
appréciées. La mienne ny est pas... Pauvres gens ! Car
pour moi, cest la plus belle ! Et je continue... Avec le recul,
il ironisera sur la phrase de son image dordination : Seigneur,
fais quen me voyant mes frères te reconnaissent ! Ça
ne se voit pas beaucoup, remarquera-t-il, lors de son jubilé
dargent : Que de regards songeurs ! Le mien dabord !
Mais il continuera à faire cette prière tout au long de ses
17 nominations, car, écrit-il à ses amis : Cest
toujours à recommencer. Priez pour moi.
En janvier 1982, à la demande de lévêque de Nancy
et Toul, il succède au Père Jean-Pierre Ledoux pour lanimation
missionnaire du diocèse, dans léquipe sacerdotale Saint-Fiacre
où lon vit une vraie vie de communauté ; il devient aussi
Délégué Régional des Oeuvres Pontificales Missionnaires
(DROPM) et parcourt donc la région de lEst, les diocèses
de Nancy, Saint-Dié et Verdun. Il est en plus membre du Conseil missionnaire
national et collabore à la revue Peuples du Monde.
Lévêque de Nancy le remerciera chaleureusement pour son
zèle lors de son départ quand, le 1er novembre 1988, il sera
nommé directeur de la revue des Pères Blancs Voix dAfrique,
dabord à Strasbourg puis, le 15 février 1989, à
Paris, dans le XIXe arrondissement, rue de Romainville, où il devient
supérieur le 15 septembre 1990 et conseiller provincial élu
le 26 novembre suivant.
Il sinvestit de plus en plus dans la presse : correspondant pour lAfrique
à Peuples du Monde et pour lANB/BIA de Bruxelles,
membre du comité de lecture à Vivant Univers, collaborant
à Aide aux Églises dAfrique, au comité
Justice et Paix, prêchant beaucoup pour lAide
à lÉglise en Détresse. Cest un
bon communicateur, un passionné du monde de la presse, doué
dune bonne plume, disait de lui le Père provincial de lépoque.
En effet, les articles conservés, très ouverts
sur les problèmes de lAfrique et de Justice et Paix, et les lettres
circulaires quil envoyait pour le nouvel An, sont de bonne facture,
empreints dhumour et de spiritualité. Du 12 août au 5 septembre
1992, il doit aller au Rwanda régler la succession du Frère
Jacques Faillie, décédé prématurément :
nouveau choc douloureux après celui de la mort accidentelle de son
autre frère, Michel.
Quand, le 27 avril 1993, Voix dAfrique change
de lieu, de méthode et de directeur, il en ressent quelque amertume,
mais finit par assumer sa déception dans la prière et
le pardon, écrit-il. En 1994, il est nommé responsable
de la communauté de Maisons-Alfort et, par convention avec lévêque
de Créteil, le 10 octobre 1995, vicaire à la paroisse N-D du
Sacré-Cur, avec un abbé rwandais comme curé, sy
créant de nombreuses relations amicales. La maladie lobligera
bientôt à se retirer à la maison de retraite de Bry-sur-Marne
le 13 décembre 2005. Il y subit, durant cinq années difficiles,
la terrible maladie dAlzheimer qui lamenera rapidement à
une dépendance totale, avec des accès dagressivité.
Il est décédé le 30 décembre 2010,
laissant le souvenir dun missionnaire pas toujours facile à suivre,
mais ouvert au monde et à ses richesses humaines et spirituelles, disponible
pour toutes sortes dinterventions, écrites et orales, sensible
à toutes les détresses de ses frères et surs humains.
Ses obsèques ont été célébrées le
4 janvier 2011, en léglise paroissiale de Bry-sur-Marne : conscient
des faiblesses inhérentes à tout être humain, il aurait
de tout cur repris à son compte la phrase de son saint patron
choisie pour lÉvangile : Seigneur, tu sais tout : tu sais
que je taime vraiment.
Armand Duval
Père Albert
Bongaerts
1931 -
- 2010
Albert, né le 30 avril 1931, est le cadet dune fratrie de sept. Cest le frère préféré dune famille très unie et profondément croyante où les convictions lemportaient sur les traditions et les rites. Dès sa naissance à Bree, Belgique, Albert prend une grande place. Il focalise lattention de ses parents, en particulier de notre maman, excellente éducatrice, et de sa marraine, notre sur aînée. De nature plutôt discrète et réservée, il expose rarement son for interne. Plus tard, il se fait connaître par les titres de sa petite bibliothèque et par des notes éparses retrouvées dans ses documents. En grandissant dans cette famille chrétienne engagée, il ne se laisse pas chouchouter et protége son autonomie, laffermissant par son adhésion au mouvement scout.
Albert, en vrai boute-en-train, draine ses copains vers ce mouvement où les cheftaines le nomment demblée responsable à lâge de 8 ans. Quelques années plus tard, on le choisit comme chef de patrouille. Lidéal scout et léducation chrétienne familiale lui permettent, dès lâge de dix ans, de quitter lécole primaire pour rejoindre la grande communauté estudiantine du collège Saint Michel. Ses frères aînés ly ont déjà précédé ou laccompagnent. Il termine ses humanités gréco-latines sans trop de succès car Albert nest pas un studax à senfermer dans sa chambre avec ses livres. Il lui faut des activités en plein air, des réunions scoutes et du sport. Il excelle surtout en football, au collège et plus tard dans nos maisons de formation missionnaire. En Afrique, il organisera des matches amicaux avec les séminaristes et autres adultes. Cest lévangélisation par et avec le ballon.
Adolescent hyperactif quil était, il ressent une
certaine difficulté à se soumettre aux règlements scolaires,
de ce temps-là souvent mesquins. Ses résultats scolaires en
souffrent. Arrivé en avant-dernière année, âgé
de 17 ans, il opte déjà pour un avenir en Afrique et cette perspective
lui allège le joug du collège. Quand le moment de lélection
définitive arrive, cest vers le tiers-monde quil veut sorienter.
Nos parents sy opposèrent au début : Tu as déjà
deux frères dans la Société missionnaire. Mais
Albert de leur riposter en montrant ses bras et ses jambes bien musclés:
Ne voyez-vous pas que je suis fait pour lAfrique ? Ils ont besoin
de mon énergie alors quici, dans le pays, il y a un surcroît
de prêtres que lon case dans des écoles pour lenseignement.
Cest vers lAfrique que Dieu mappelle.
Arrivé en dernière année du collège, il passe
ses vacances de Noël 1948-1949 à Varsenare où je suis lannée
spirituelle. Ce séjour le convainc : Cest parmi eux que
je veux vivre mon idéal au service du Christ. À la fin
de 1949, il entame ses cours de philosophie suivis du noviciat. Ses débuts
en théologie sont marqués par une terrible épreuve :
le décès de notre maman chérie qui lavait toujours
soutenu spirituellement. Mûri par la souffrance et les multiples engagements
extérieurs, lavenir souvre pour lui par le Serment missionnaire
le 16 juillet 1955 et lordination sacerdotale le 1er avril 1956.
En fin dannée, il peut déjà senvoler pour
le vicariat de Baudouinville où lattend le petit séminaire
de Lusaka. Il maîtrise très vite le swahili, grâce à
sa méthode directe : le contact avec les gens qui, de leur côté,
linitient au milieu. Son évêque le trouve assez mûr
pour lapostolat parmi les gens, à lancienne mission de
Sola, bastion des missionnaires depuis près dun siècle.
Mais en 1962, débute une période fort troublée : rixes
tribales et maturation politique au Katanga. Les confrères se voient
bannis du pays. Albert rentre en Belgique et est nommé à Anvers
pour un terme de quatre ans à lanimation missionnaire.
Cest le temps des conférences dans les écoles,
des soirées dans les paroisses et dans les groupes intéressés.
Cest aussi le début des équipes familiales aux contacts
mensuels à domicile : messes, prières, carrefours. Albert y
trouve des amitiés profondes et durables qui ont tenu jusquà
sa mort. Madame Dora Lapiere, anesthésiste et médecin traitant
de nos confrères de Heusy, est lune delles. Le jour de
ses obsèques, elle témoigne : Nous avons eu le privilège
davoir comme accompagnateur un prêtre priant qui rayonnait le
Christ, amical et plein dattentions. Son amour pour lAfrique et
son sens du devoir étaient illimités.
Dans son allocution, Mme Dora continue : Merci, Seigneur,
pour tant de prières partagées, pour son amitié sans
faille ; il était devenu comme un membre de notre famille et nous de
la sienne, en partageant les joies et les peines des uns des autres. Nous
te disons merci pour cette si sympathique famille des Missionnaires dAfrique
où nous avons trouvé, par son intermédiaire, tant damis,
ici et en Afrique. Merci pour sa patience et son courage dans les épreuves
et la maladie où le sourire ne le quittait jamais : il se savait soutenu
par toi. Merci, Seigneur, pour Albert qui nous a tant appris en nous rapprochant
de toi. Je me vois obligé de citer lexpérience des
cercles bibliques quil a fondés en collaboration avec son ami,
le théologien et professeur de grand séminaire, le P. Van Ormelingen.
Depuis lors, ces cercles se sont multipliés dans la plupart des paroisses.
En 1966, il peut regagner lAfrique et est nommé curé à
la grosse paroisse St-Albert de Kalémie, face au lac Tanganyika. II
doit aussi desservir la cathédrale du Christ-Roi. Que de tournées
ont été faites en côtoyant cet immense lac où les
paroissiens attendaient sa visite apostolique et les sacrements. Une sur
Smnda écrivit après son décès : Jai
très bien connu Albert, de 1980 à 1999, dans plusieurs localités
de lEst du Congo.
Il était le principal soutien et animateur des Smnda.
Vu sa connaissance pratique de la spiritualité, il savait nous enthousiasmer,
sinspirant de ses auteurs préférés : Thérèse
dAvila, Jean de la Croix et, parmi les auteurs modernes, le jésuite
Van Breemen, le bénédictin Grün et dautres. Le grand
thème de ses interventions était la miséricorde illimitée
du Père, reflétée dans lamitié personnelle
de Jésus. Il nous aidait à rencontrer le Christ dans les évangiles
et les épîtres de saint Paul, puis il se servait de la spiritualité
des icônes et du message de lart africain. Partout où il
passait, son premier contact était un plongeon dans la prière
du cur, sappuyant sur la méthode thérésienne
(Avila) pour qui prier était frayer en ami avec Jésus.
La longue période dapostolat direct est interrompue par quelques
séjours en Europe, surtout celui de 1983 : des ennuis cardiaques qui
nécessitent une série de pontages réclamant une convalescence
de plusieurs mois. Mais lappel de lAfrique lemporte et son
retour précipité diminue sa résistance physique. Plusieurs
responsabilités lattendent : une paroisse à Kalemie puis
celle de Kaseke, sans oublier le centre catéchétique. Il sacquitte
aussi de plusieurs mandats de conseiller régional. En 1989, il prend
en charge léconomat régional à Bukavu. Ce nouveau
service se termine par une année sabbatique couronnée par la
session transition vers le troisième âge et la session
DMA à Jérusalem. Ayant ainsi rechargé ses batteries,
il peut repartir en 1997 pour Kalémie, Christ-Roi.
Un nouveau contrôle médical le ramène en Belgique (PE
99/6) en vue de la fondation dune communauté pour confrères
âgés à Munsterbilzen, non loin de Genk. Il sinstalle
dans son nouveau milieu avec quatre confrères sympathiques. Ils disposent
de la grande et belle chapelle pour leurs célébrations et offices.
Le complexe est situé au milieu dun grand parc boisé et
fleuri. Concernant ce déménagement, Albert envoie la note suivante
au nom de ses confrères : Dans ce cadre de vie presque monacal,
la vie stressée de lextérieur cède la place au
recueillement et à la paix intérieure. Ladaptation à
la société de consommation et son vide ne nous troublent plus.
Mais après cinq mois dEurope, jai le cur encore présent
en Afrique.
Ayant reçu une prothèse à la hanche dans les années
1980, celle-ci commence à suser et il faut la remplacer. Cest
le début de son calvaire : à quatre reprises, la faculté
médicale doit intervenir, sans résultat. Les traitements durent
plus de deux ans. Suite à ces interventions ratées, Albert devient
un grand handicapé, immobilisé, ne sachant se tenir debout,
manquant déquilibre : un confrère voisin le dépanne
pour les déplacements communautaires.
Au début, il espère encore pouvoir donner des conférences,
surtout aux surs Clarisses de Genk. À leurs yeux, il reste toujours
leur accompagnateur et les contacts se font par lettre. Pour elles, il est
le prêtre quil leur faut, profondément habité par
la présence divine et la rayonnant dans ses allocutions. Jean de la
Croix lui avait appris que pour communiquer la flamme aux autres, je
dois dabord être feu moi-même. Albert avait acquis
le charisme du contact spirituel, mais il ne parviendra plus jamais à
se déplacer. Dans sa solitude, il cherche à se rapprocher du
Dieu ami.
Toute journée a son Eucharistie en fin de matinée : à
partir de 10h30, Albert arrête toute occupation pour sy préparer.
Les journées passent devant la grande fenêtre de sa chambre où,
en contemplant lhorizon, il prie de voir lInvisible, perdu dans
un dialogue silencieux. Il rumine des paroles de lÉcriture quil
connaît par cur, à lécoute de lEsprit
qui les lui suggère. Il lui arrive de sadonner à des rêveries
: il les transforme en intercession pour lAfrique, lÉglise
et sa famille, les confrères, le monde en détresse et les nécessiteux.
Comme distraction, les sports à la télévision sont à
la disposition du sportif quil est.
Début octobre 2010, il est hospitalisé pour des soins anodins.
Mais le lendemain, son état de santé sempire brusquement
: une septicémie générale sempare de tous les organes
vitaux, lui faisant perdre conscience. On le transporte aux soins intensifs.
Dans la soirée du lundi 11 octobre, un confrère en visite le
trouve assez lucide et lui propose lonction des malades. Cest
un moment très intime auquel quelques membres de sa famille peuvent
assister. Albert sen sent heureux. Il sassoupit ensuite et retombe
en coma. Ce sera sa dernière soirée. Il est décédé
le matin du 13 octobre.
Les adieux et le service dobsèques ont été remis
au 20 octobre, suivis du transfert au cimetière de la Société
à Varsenare dans laprès-midi. Les confrères de
la maison lui ont réservé un accueil ému et priant.
Merci, Seigneur, pour la vie dAlbert et pour son entrée dans
lau-delà mystérieux mais si réel auprès
de toi, fait damour et dintercession. Merci, Albert, pour tout
ce que tu as été et fait pour nous et les Africains. Reste avec
nous dans la présence du Ressuscité où chaque jour nous
aurons rendez-vous avec toi. Nous ne voulons pas être tristes comme
ceux qui nont pas despérance.(1 Thess 4, 13)
Jules Bongaerts
Frère Jacques Rouast
1923 -
- 2010
Jacques
est né à Dijon, France, le 25 octobre 1923. Il est le 8e de
9 enfants. Son père est inspecteur des eaux et forêts en Bourgogne.
Une méningite en sa jeunesse lui laissera quelques séquelles,
mais il peut cependant faire ses études au petit séminaire.
Un traitement de linsomnie et certaines allergies engendrent aussi
chez lui une certaine fragilité nerveuse et de pénibles crises
dasthme. Un de ses frères, de neuf ans son aîné,
Maurice (décédé le 16 février 1998, à
Tassy) est Père Blanc au pays Dagari, dans le futur diocèse
de Diebougou. Jacques désire le suivre. Aussi entre-t-il au postulat
dAntilly en octobre 1941.
Mais, à peine a-t-il commencé le noviciat à Maison-Carrée,
en octobre 1942, sous le nom de Frère Dominique-Marie, quil
doit linterrompre, début 1943. Envoyé aux chantiers
de jeunesse à Blida, en Algérie, il est bientôt mobilisé
au 62e régiment dartillerie. En décembre de la même
année, il arrive en Italie, près de Naples, participe à
la bataille de Monte Cassino puis, en août 1944, au débarquement
en Provence et à la campagne finale jusquen Allemagne.
Démobilisé en mai 1945, il retrouve le noviciat en septembre,
mais à Tournus, en France, puis en 1946-1947, à Bonnelles
où il fait son 1er serment missionnaire le 6 octobre 1947.
Nommé à Paris, au 31, rue Friant, en 1949-1950, il soccupe
surtout des travaux dentretien de la maison - notamment la peinture-
et en 1951, il est envoyé à Bonnelles pour la même mission
: il y prononce son Serment perpétuel le 6 septembre 1953. Le 23
décembre 1957, on le retrouve rue Friant pour des travaux puis, le
1er octobre 1959, de nouveau à Bonnelles. Opéré de
la prostate en 1966, il sen remet bien mais reste de santé
délicate. On lui reproche sa lenteur à exécuter certains
travaux : il en est conscient et sefforce toujours de lutter contre
cette faiblesse.
Cest à Mours quil fera son plus long séjour, de
1974 à 1998, avec une courte interruption de trois mois à
Notre-Dame dAfrique en 1986, toujours pour des travaux dentretien
et de peinture, mais que ses crises dasthme lobligent à
interrompre. En 1993, il est aussi renversé par une moto et une fracture
ouverte de la jambe entraîne une hospitalisation prolongée.
Le 2 juin 1993, il arrive à Tassy, nommé encore une fois pour
les travaux dentretien et cest là que le Seigneur est
venu lappeler à la vie en plénitude, en un moment privilégié,
au cours de lEucharistie, juste après lhomélie
du célébrant. Et quel jour ! Le 25 décembre 2010, jour
de Noël, laube du salut pour ce confrère dévoué,
humble et généreux.
Dans une lettre émouvante, remerciant le provincial qui lavait
félicité pour ses 60 ans de serment, Jacques dit combien il
aurait aimé aller en mission. Mais il ne la pas pu, faute de
formation. Il espère pourtant que le temps passé à
Paris, rue Friant, à Bonnelles, à Mours et à Tassy
a été fructueux et missionnaire. Il a toujours voulu suivre
les règles qui lui avaient été données dune
vie simple à réaliser selon lÉvangile. Tout
ne fut pas parfait, disait-il, mais les retraites, les invitations à
la conversion, la vie fraternelle mont aidé à surmonter
les obstacles. LEucharistie, les sacrements, la prière nous
conduisent et nous aident à faire avancer le règne de Dieu.
Même à Tassy, je peux être missionnaire et tendre à
cette charité parfaite à laquelle nous parviendrons dans lautre
monde.
Une veillée avant les obsèques fut un bel hommage rendu à
cet homme simple et généreux. Plusieurs confrères ont
souligné telle ou telle facette de sa personnalité. Il
est parti sans prévenir, en pleine messe, dans une chapelle calme
de silence et de prière. Sa compagnie était bien agréable.
Il avait le don de faire rire, mais sintéressait aussi aux
nouvelles du monde et de lÉglise. Sa piété ne
trompait pas, il prolongeait seul laction de grâce dans un profond
recueillement et récitait chaque jour son chapelet. - Vous
ne savez pas quel jour va venir votre Maître, commentait un
autre (Mt 24, 42). Son neveu devait venir le chercher le lendemain pour
passer avec lui et sa sur les fêtes du Nouvel An. Le Seigneur
les a devancés pour le prendre près de lui. Ainsi se termine
une vie toute entière consacrée au service de Dieu, de lÉglise
et de la Société.
Il ne passa que quelques mois à Notre-Dame dAfrique,
mais dans ses lettres à un séminariste de Ouagadougou et à
un paysan de Dano où son frère avait travaillé, il
disait son souci de voir les gens connaître le Christ, ses prières
dans ce but, sa souffrance quand la sécheresse engendrait la faim.
Il y allait alors de son aide financière, avec ses petits moyens.
- Fidélité à lintimité divine dans
le partage dÉvangile, constatait un autre. Récollections,
retraites, causeries du P. Perrier ou dautres, questions posées
sur les sujets religieux, désir de connaître les autres religions
: il était habité par la grâce. - Souci
de perfection, nettoyant, grattant, calfeutrant les fissures, enduisant
portes et fenêtres de produits protecteurs : un travail bien fait,
durable dont, avec raison, il était fier. Il avait le même
souci des choses de Dieu. Comme il faut plusieurs couches pour une bonne
peinture, il se remettait toujours à la tâche pour collaborer
à la grâce.
Il bouillonnait devant linjustice, la dignité de lhomme
bafouée, se rappelait-on encore. La situation des enfants, des femmes
dans le monde le préoccupait. Là aussi, il y allait de son
obole, si minime fût-elle, pour soutenir les souffrants. Il avait
un sens aigu de la justice. - Il cherchait toujours la dernière
place, parlait peu de la guerre, de ses deux débarquements, près
de Naples et en Provence, de lenfer de Cassino. Il était présent,
joyeux de participer aux fêtes, aux animations, dévoué,
sans mettre en avant ce quil faisait pour le confort des autres.
Jacques aurait été gêné de tous ces éloges.
Pourtant, ceux qui lont bien connu savent que telle question naïve
partait dune réflexion profonde, dun amour vrai de lAfrique.
Sa piété, certes, était parfois tendue et, timide,
il avait besoin dêtre encouragé et éclairé
avec patience, mais il assura toujours un travail régulier, à
son rythme.
Dans lhomélie des obsèques, le 30 décembre, dans
la chapelle de la maison de Tassy, on rappela que la veille de sa mort,
vigile de Noël à 11h 30, assurant la lecture, il avait proclamé
le verset de lAlléluia : Viens, Soleil levant, splendeur
de justice et lumière éternelle ! Illumine ceux qui habitent
les ténèbres et lombre de la mort. Moins de 24
heures plus tard, le Seigneur lui dira : Viens, Jacques, entre dans
la vie éternelle !
On a choisi de lire cette phrase : La grâce de Dieu nous enseigne
à renoncer aux convoitises de ce monde pour vivre dans le temps présent
avec réserve, justice et piété, en attendant la bienheureuse
espérance et la manifestation de la gloire de Dieu (Tite 2,
11-14). Réserve, justice, piété, des vertus que Jacques,
zélé pour le bien, chercha à vivre de son
mieux.
Armand Duval
Frère Daniel van den Boomen
1925 -
- 2010
Frère
Boomen est né à Geldrop, aux Pays-Bas, le 19 avril 1925. Baptisé
Daniel, on lappelait Daan. Il reçoit sa formation
missionnaire à Saint-Charles, près de Boxtel et à s-Heerenberg
où il prononce son Serment missionnaire le 6 août 1953. Il
poursuit sa formation à Marienthal. Il était très heureux
de sa formation et écrivait en juillet 1954 : Dans tous les
domaines, nous avons eu de splendides possibilités de nous former
pour notre future tâche comme missionnaires.
En août 1955, il se rend à Saint-Charles, près de Boxtel,
pour prendre en charge la cuisine. En juillet 1958, il se rend à
notre petit séminaire à Sterksel pour devenir un membre du
groupe de construction. En septembre 1959, il peut partir pour le Malawi.
Daan avait un jugement solide et pratique, avec un sens du devoir et de
la responsabilité. Il était ouvert, bien quil pouvait
donner limpression dêtre réservé. Il était
joyeux et toujours prêt à rendre service ; tous ont apprécié
sa compagnie. Il était enclin à sinquiéter. Son
service militaire en Allemagne, à Java et à Sumatra (Indonésie)
où, comme sous-officier, il a généralement été
en première ligne, a fait de lui une personnalité résolue
et autonome. Quand son commandant de peloton tombe dans la bataille, Daan
prend sa place et devient lieutenant. Il en a gardé des cauchemars,
et na jamais voulu parler de cet épisode difficile de sa vie.
Il a reçu une décoration militaire en 1951.
Durant ses 20 premières années au Malawi, il soccupe
principalement de la construction, la profession quil préfère.
Il mène parfois deux chantiers en même temps. En 1961, son
supérieur régional écrit quil a de bonnes relations
avec la population locale qui laime en retour, et quil est intéressé
dans son travail.
Il construit les maisons du personnel à Katete et à Nkhamenya,
une section dun petit séminaire à Rumphi, une école
secondaire à Karonga, une autre école secondaire à
Mzuzu et lextension dun hôpital.
En même temps, il est léconome de la communauté,
prenant bien soin de ses confrères. Son évêque le considère
comme un excellent missionnaire, et son supérieur régional
comme un travailleur zélé et constant, prenant goût
à son travail, très ordonné et bon économe.
Il a de très bonnes relations avec ses travailleurs et prend aussi
soin de leur bien-être spirituel. Quelquun qui la
connu à lépoque dit que même 300 ouvriers ne lui
posaient pas problème et quil était toujours à
lheure. Daan envisage ses constructions en fonction de ceux qui devront
les utiliser. En décembre 1970, il écrit : Je construis
une école pour que quelques 200 enfants aient un endroit pour aller
apprendre. Jai plaisir à y penser de cette manière.
A Mzambazi, Daan construit un hôpital, une cuisine pour le séminaire
de Rumphi et des dispensaires dans les villages de la paroisse. De septembre
1972 à mai 1974, il est léconome de lécole
normale à Katete. Puis il se met à construire à nouveau
: un hôpital à Kaseye, un dispensaire à Chirumba, un
presbytère à Karonga.
En raison de douleurs dans le dos, il doit renoncer à la construction.
En janvier 1980, il se familiarise avec le travail dans le garage diocésain
et en devient responsable en mars. Il écrit : Nous avons deux
bons mécaniciens qui métonnent par les merveilles quils
accomplissent. Le garage entretient 75 voitures, 30 motos et un certain
nombre de groupes électrogènes. Daan est en outre léconome
communautaire.
Comme passe-temps, il commence un jardin potager, qui est devenu un grand
atout pour la cuisine. À la fin de la même année, il
écrit : Cest une satisfaction de voir que tout se passe
sans heurts et que nous sommes en mesure daider tant de personnes.
En 1984, son supérieur régional écrit : Daan
est énergique et ingénieux dans ce quil fait et dans
les moyens daméliorer son service. Il commence, par exemple,
à passer dans les paroisses pour réparer sur place toutes
sortes de moteurs et entretenir des pompes à eau.
En mai 1990, Daan retourne pour de bon aux Pays-Bas et devient léconome
de notre communauté de Breda. Là, il a suffisamment de temps
pour la prière et la méditation, ce quil désirait
depuis longtemps. Il est très attaché à notre Société
et à son avenir. Il remarque que beaucoup de confrères y pensent,
mais dune façon plutôt pessimiste. Ce qui le captive
vraiment, cest quun missionnaire doit être un contemplatif
dans laction. Pour lui, cela veut dire que toute activité
doit être fondée sur notre rencontre personnelle avec le Christ.
En décembre 1993, il se rend à notre communauté de
Tilburg pour en devenir léconome. Il est toujours prêt
à rendre un service, et il est aussi très accueillant pour
les confrères venant dAfrique en congé.
En février 2000, il part se reposer à Heythuysen. Sa vue diminue
et il a déjà cessé de conduire. Jusquen 2006,
il fait les achats dans le village pour de nombreux confrères. Il
note ses réflexions spirituelles et aimerait en parler, mais il a
le sentiment quil ne sera pas vraiment compris. Comme sa vue continue
à diminuer, il va rejoindre une organisation pour les malvoyants,
qui lui prête un instrument pour lire. Quand il ne peut plus utiliser
ou regarder la télévision, il a du mal à soccuper.
Il commence à se retirer de plus en plus et connaît des périodes
de dépression. Comme il souffre parfois dinsomnie, on peut
parfois le trouver dans la chapelle à 5 heures du matin en train
de prier.
Au cours de 2010, ses jambes commencent à lui causer problème
et à entraver sa marche, ce qui lisole encore plus. Comme il
ne peut plus voir, un confrère vient laider à mettre
de lordre dans ses réflexions spirituelles écrites.
Il sest avéré quil en avait des piles.
Daan est mort paisiblement dans son appartement le 28 décembre 2010.
Le 3 janvier 2011, nous avons célébré ses funérailles
en présence de ses proches et lavons enterré dans notre
cimetière à Heythuysen.
Le Délégué, Jan Mol, a présidé la cérémonie.
Il a souligné combien Daan était attiré par la contemplation,
consacrant beaucoup de temps à la prière, et comment il avait
mis par écrit ses réflexions spirituelles.
Un de ses textes préférés était le dialogue
entre Nicodème et Jésus en Jn 3, 1-21, : À moins
de naître à nouveau, on ne peut pas voir le Royaume de Dieu.
Marien van den Eijnden
PROFILES
Father Gérard
Vérein
1925 -
- 2011
Gérard
was born on the 21st January 1925, in a working class neighbourhood of Tourcoing,
in the diocese of Lille, France. Baptized in St. Josephs parish in
his home town on the 24th of the same month, he received Confirmation
there 10 years later on the 11th June 1935. He was a chtimi,
an unmistakable local of northern France. The family had five children,
although the fourth died of meningitis at 9 months. Two boys and two girls
survived. Gérard was the second in the family. The town,
he wrote, resembled a forest of factory chimneys, spewing black smoke
one worse than the other. Even the tiles took on the grimy stain.
It was there I lived my childhood with all that being brought
up in a working class family entails, while a very serious and prolonged
social crisis raged. As for the parish priest and Dean, he was full
of praise for the family, especially Papa, a long-time member of the Saint
Christopher Sodality and since his marriage a volunteer gymnastics instructor,
a collector of parish dues and a faithful member of the Study Circle of
the Parish Union. I was lucky, wrote Gérard, to
have had parents with a solid faith, which in spite of problems, nurtured
my own Christian faith by their example and tenacity. My father was a factory
weaver with an irregular wage estimated on the variable production and quality
of the thread being worked, with several strike days and unemployment in
the 1930s and the 1939-1945 war.
After his primary schooling in a school run by the Marianists,
Gérard entered the diocesan junior seminary of Haubourdin in October
1938. It was, however, with a heavy heart, as that same month his dear Mum
passed away after a long illness. Although feeling drawn to the mission
in Africa, he did his first year of philosophy at the Major Seminary of
Cambrai from 1944 till 1945, while waiting for the reopening of Kerlois.
He looked after a group of Curs Vaillants during the holidays.
At that time, this was a movement from which sprang many vocations.
From Brittany, he went to the novitiate at Maison Carrée,
from 1946 till 1947. After two years of theology at Carthage, he was sent
to Thibar, where he took his Missionary Oath on the 27th June 1950. He returned
to Carthage for his last year of studies and received the priesthood on
the 24th March 1951. At the scholasticate, he was seen to be cheerful, serious-minded,
a good handyman especially in electrics, pleasant company, eager to serve
and put himself out in spite of a deprived childhood.
Appointed to the mission in Upper Volta in June 1951 for the
Vicariate Apostolic of Ouagadougou, he first went to Bishops
Waltham, England, on the 28th September 1951. He was being counted on to
teach English at Pabré Junior Seminary. Three months later, he was
ready to get down to work for a long stint of 6 years out of a sense
of duty, he wrote, for although he was ready to be of service, he
was not very much at ease, in particular with the older pupils.
On the 16th August 1957, looking forward to doing a bit of
parish ministry before going on home leave, he was happily appointed to
Boulsa in order to learn Mooré, and on the following 7th April to
Kologh Naaba. On the 4th April 1959, he was at Saponé before becoming
interim Superior at Kaya during the home leave of the parish priest, from
the 10th October 1960. However, less than a year later, he was recalled
to Pabré Junior Seminary.
On the 20th March 1963, he returned to France with an already
unstable health. He had recurrent treatment-resistant amoebiasis, major
fatigue and varicose veins requiring prolonged treatment. He learned of
his appointment to the French Province as Bursar at Bonnelles Junior Seminary
in its last year, while replacing the parish priest at Le Touquet. He would
then become Superior of the small community that remained on the property.
Promoted to chaplain of the college that later occupied the buildings, he
did not feel at ease in this environment, which was too bourgeois for him.
After doing the Long Retreat in January 1966, he was given the Bursars
office at Vals Scholasticate on the 10th September 1966, with responsibility
for one of the student teams and the parish sector near the seminary.
Three years later, in November 1969, he was content to return
to his Ouagadougou Diocese. One after the other, he was curate at Manga
on the 1st January 1970, then on the 1st July at Kombissiri, where he became
Superior on the 1st July 1974. He was to spend seven years here embellishing
the church with a beautiful altar he made himself. After discreetly celebrating
his 25 years of priesthood, he became curate at Sâaba, in October
1977. He then became its Superior for a long time, from September 1978 till
the 5th January 1989, when, after an interim six-month period at Angers,
he did the Long Retreat at Jerusalem. During his appointment as Superior
at Sâaba, the Regional Superior appreciated his sensitivity towards
his elderly predecessor, Father Métayer, who was preparing himself
to return to Europe for good with a heavy heart.
His successive home leaves from then on were devoted to many
medical tests hypertension and diabetes dogged him. However, he always
managed to squeeze a green light from the doctors to return to what had
become in 1983 Burkina Faso. When Sâaba was handed on to the local
clergy, he went to Toécé. This time, he was allowed to return
on condition he receives daily treatments and to agree to be repatriated
if required. This became necessary on the 24th February 1993, due to a very
deep wound in his foot as a consequence of diabetes and an increasingly
debilitating hearing impairment.
From May, he was authorised to return to the mission, but
from then on, rural areas were excluded. He was therefore to reside at the
Regional House, looking after the secretariat, while serving an outstation
on Sundays and the Pastoral Training Centre for Sisters (CFPR). He spent
nine years in this way, with diabetes stabilised and a cataract operation
to restore his sight.
However, after 2000, he was frequently to question himself
about returning to Europe for good, to the great regret of all at Ouagadougou,
where he had discreetly rendered very good service, in the opinion of the
Regional. Nevertheless, he had to be operated for the prostate and a hernia
and his hypertension continued. The time had come to lay down his load in
some haven of peace. At the end of October 2002, he opted for the retirement
community at Billère, where the Lord came to call him to himself
on the 7th January 2011, two weeks short of his 86th birthday. He died as
he had lived, discreetly and in silence.
During the funeral service in the chapel at Billère, Gérards
fine daily example was emphasised. It was a testimony of joy, of unsung
service, attentiveness to confreres, regular prayer, and his devotion to
Theresa of Lisieux. He was a man of faith, like her, and could make his
own the phrase written on the Saints picture in his breviary: I
am not dying; I am entering into life.
Bernard, his nephew, recalled that last spring, when the celebrant
blessed the pilgrims departing from Puy-en-Velay to Santiago de Compostela,
he asked them to take a priest with them in spirit, in their luggage. He
quite naturally had his uncle in mind. However, this year, Gérard,
he said, when I shall take the road again, I will be accompanied by
the large White Father family, for we have found in it a genuine family,
at this point of contemplation and communion gathered around you.
Armand Duval
Father Pierre Faillie
1928 -
- 2010
Pierre was born on the 11th August 1928 at Merckeghem in the Diocese of Lille, France. He was baptised four days later in the presence of his maternal grandmother and his father and the parish priest, since his godfather, a fervent militant communist, remained on the road! Pierre received Confirmation on the 15th July 1940 at Bollezeele. He was studying at the public village school when one day he saw a cousin of his father, Father Roger Duseigne, giving the Sacraments to his own sick mother; he then thought, I am going to be like him.
However, when he wanted to enter the Junior Seminary at Hazebrouck,
the parish priest vetoed it because of the ideas of some members of the
family. Nevertheless, his parents, were regular churchgoers and prayed with
the family. His papa would later become sacristan of the parish. The third
boy, Jacques, was also to enter the Society of White Fathers and worked
as a Brother in Rwanda. Happily, Pierres mother, who had always dreamt
of having a son a priest, had recourse to Cardinal Liénart, who lifted
the parish priests ban.
In the Junior Seminary, Pierre was a casualty of certain favouritisms
and showed himself up as a badly behaved pupil, until an excellent Superior
brought his rebellious nature to heel. A retreat at the Abbey of Wisques
confirmed him in his desire to become a White Father and he entered Kerlois
in 1948 for his two years of philosophy. These were painful years, as out
of ten who entered, only two remained. Some Fathers helped him to overcome
his depression. Then he went to the novitiate at Maison-Carrée from
1950-1951. He did his military service in Tunisia as a nurse-veterinarian,
then as secretary to the Regional Chaplain. He moved on to Thibar where
he studied theology from 1952 till 1955 and took his Missionary Oath on
the 27th June 1955.
He spent the last year at Carthage, where he received the
priesthood on the 1st April 1956. During his years of study, he was an enthusiastic
master of ceremonies, a good catechist at Téboursouk, and much appreciated
by those in charge of his Formation, even if they found him sometimes authoritarian.
He knew what he wanted and had a strong personality.
He would have like the Rwanda mission, but he was sent to
the IBLA, at the Manouba, on the 1st October 1956 till the end of 1958,
intended for Mali and Sikasso Diocese, which was heavily islamised. For
Arabic, He began from scratch, noted Father Py, but gradually
he grasped it. As a bilingual Flemish speaker, it perhaps helped,
and he left on the 10th September 1959, equipped with all these attainments.
After the Bambara course at the CELA Language Centre Faladyé,
where there were no teachers and he received scant assistance, he moved
on to Sikasso on the 1st August the same year. He worked as chaplain to
the Teacher Training Course of the De La Salle Brothers. On the 7th April
1962, he became procurator; he made contact in particular with the world
of Islam. On the 15th January 1964, he was appointed to Koutiala, and dedicated
himself to teaching literacy. Then, on the 30th November 1965, he arrived
at Mandyakui in the Diocese of San. Appointed Director of Education, he
drove over the whole diocese, visiting schools and working on catechesis.
He was to have the same duties at the diocese of San from
the 1st January 1967, while giving courses at Togo, at the inter-diocesan
(San-Mopti) junior seminary. He would become its superior on the 30th June
1970. However, on the 1st September 1971, he was granted a sabbatical year
at Lumen Vitæ for a licentiate in catechesis and pastoral
studies with a specialisation for adolescents. Analysing these
14 years, in three successive dioceses, he wrote, ... I have a single
regret: not to have loved enough and caused a certain amount of pain.
Concerning his time spent at Lumen Vitae, he was to note, Very
fulfilling hours spent at a difficult juncture.
On the 1st January 1974, on his return, in the Diocese of
Bakamo, he was curate at the cathedral, chaplain to secondary schools and
on the national level to the Étudiants Croyants. He remained in the
capital until his return to the French Province on the 24th June 1981, after
having done his Jerusalem Retreat Session from the 6th July 1980. His Regional
Superior acknowledged, He is shouldering his return with the best
of attitudes.
In his notes at that time, we can find a bitter-sweet remark
the Express has published the 50 most appreciated professions and
mine is not among them; the poor people! For me, it is the best! Moreover,
I continue to do so. With hindsight, he was to be somewhat cynical
about the quotation on his ordination card: Lord may my brothers see
you in me. It is not very visible, he would say, during
his Silver Jubilee. However, he was to continue to recite this prayer throughout
his 17 appointments, because, as he wrote to his friends, It has always
to be begun again; pray for me.
In January 1982, at the request of the Bishop of Nancy, he
succeeded Father Jean-Pierre Ledoux for Missionary Promotion in the diocese,
in the Saint-Fiacre priests team where he lived community life. He
also became Regional Delegate for the OPM (Propagation of the Faith)
and went al over the Eastern region, in the dioceses of Nancy, Saint-Dié
and Verdun. In addition, he was a member of the National Missionary Council
and worked with the Peuples du Monde magazine.
On his departure, he was warmly thanked by the Bisop of Nancy
for his zeal. He was then appointed Director of the White Father magazine,
Voix dAfrique, firstly edited from Strasbourg,
then on the 15th February 1989 from Paris at the Rue de Romainville, in
the 19th arrondissemen. Here, he became superior on the 15th September
1990 and was elected Provincial Councillor on the 26th November the same
year.
He became increasingly involved in the press. He was correspondent
for Africa on Peuples de Monde and for ANB/BIA Brussels; a member
of the reading committee of Vivant Univers, collaborating with
Aid to the Churches in Africa. He was on the Justice and Peace
Committee, and appealed a lot for Aid to the Church in Distress.
The Father Provincial of the day said of him, He is a good communicator,
an enthusiast for the world of the press, and gifted for fine writing.
Indeed, in articles preserved, he was very open on the problems
of Africa and Justice and Peace. The circular letters he sent for the New
Year were well-composed, stamped with his humour and personality. From August
till September 1992, he had to go to Rwanda to settle the estate of (his)
Brother Jacques who died unexpectedly. This came as a further painful shock
after the accidental death of his other brother, Michel.
When, on the 27th April 1993, Voix dAfrique
changed its location, method and Director, he bitterly resented this, but
ended up bearing his disappointment in prayer and forgiveness,
he wrote. In 1994, he was appointed Superior of the Maisons-Alfort. By contract
with the Bishop of Créteil, on the 10th October 1995; he became a
curate at the parish of N-D du Sacré-Cur, with a Rwandan diocesan
priest as parish priest, creating many friendly relations.
However, illness obliged him to retire to the retirement community
of Bry-sur-Marne; on the 13th December 2005. He lived there for five difficult
years as the terrible illness of Alzheimers soon led him to total
dependence, with fits of violent temper.
He died on the 30th December 2010, leaving the memory of a Missionary not always easy to follow, but open to the world and to its human and spiritual riches. He was ready for all sorts of input, both written and spoken. He was sensitive to all the distress of his sisters and brothers in the world. His funeral took place on the 4th January 2011 in the parish church of Bry-sur-Marne. Aware of the weaknesses inherent in every human being, he would have taken to heart for himself the phrase of his holy patron, chosen for the Gospel: Lord, you know everything; you know I love you, (John 21:17).
Armand Duval
Father Albert Bongaerts
1931 -
- 2010
Albert
was born on the 30th April 1931, the youngest among seven brothers and sisters.
He was the most liked brother of our very close-knit and faith-filled family,
where conviction carried the day over tradition and ritual. Right from his
birth at Bree, Belgium, Albert was prominent. He focused the attention of
his parents, in particular our Mum, who was an excellent educator, and of
his godmother, our older sister. With a rather quiet and reserved nature,
Albert rarely showed his feelings deep down. Later, he was to reveal himself
by the book titles of his small library and by the sparse notes uncovered
in his papers. Growing up in this committed Christian family, he did not
allow himself to be spoiled and defended his autonomy, asserting it by belonging
to the Scout Movement.
As a real live wire, Albert attracted his pals to this movement,
where the leaders straightaway appointed him in charge at the age of 8.
Some years later, he was chosen as patrol leader. The Scouting ideal and
his Christian family upbringing enabled him to leave primary school at the
age of 10 to join the large student community at Saint Michel College. His
older brothers had gone before him there or were along with him. He completed
his grammar school curriculum without much success, as Albert was no swot
to remain in his room with his books. He needed outside activities, Scout
meetings and sports. He especially excelled at football in college
and later in our Missionary Formation Houses. In Africa, he arranged friendly
matches with seminarians and other adults. It was evangelisation by and
with football!
As a hyperactive adolescent, he experienced problems in submitting
to school rules, which at that time were often petty. His school marks suffered
as a result. Arriving in the penultimate year at the age of 17, he
opted as early as that for a future in Africa. This prospect alleviated
the college yoke he felt. When the time for a final choice came, he chose
to direct himself towards the Third World. Our parents initially opposed
it. You already have two brothers in the Missionary Society.
However, Albert in reply showed them his muscular arms and legs. Dont
you see I am made for Africa? They need my energies, whereas here in this
country, there is a surplus of priests they stick into schools for teaching.
God is calling me to Africa.
Once he reached the last year of college, he spent his Christmas
holiday of 1948-1949 at Varsenare, where I was doing my Spiritual Year.
This residential stay convinced him. I want to live my ideal at the
service of Christ with them. At the end of 1949, he began his philosophy
cycle followed by novitiate. His beginnings in theology were marred by a
terrible ordeal. Our dear Mum, who had always sustained him spiritually,
passed away. Matured by suffering and his many outside commitments, his
future opened up for him in taking his Missionary Oath in 1955 and in receiving
priestly ordination in 1956.
At the end of that year, he was already flying out to the
Vicariate of Baudouinville, where the junior seminary of Lusaka was waiting
for him. He quickly mastered Kiswahili thanks to the direct method: contact
with the people, who, on their side, introduced him to the surroundings.
His bishop found him mature enough for the apostolate among the people,
in the old mission of Sola, a bastion of the missionaries for almost a century.
However, in 1962, a very troubled period of tribal strife and political
maturation began in Katanga. Confreres were expelled from the country.
Albert returned to Belgium and was appointed to Antwerp for
a four-year term of Missionary Promotion. This was a time for talks in schools,
evenings in parishes and with interest groups. It was also the beginning
of family teams with monthly contact at home: Mass, prayers, discussion.
Albert formed deep and enduring friendships there that lasted a lifetime.
Madame Dora Lapiere, anaesthetist and GP for our confreres at Heusy,
was one of them. At the funeral, she gave this tribute: We had the
privilege of having as our spiritual counsellor a priest who prayed, who
radiated the presence of Christ, friendly and attentive. His love for Africa
and his sense of duty was boundless. How much he hoped to return there!
Dora went on, Thank you, Lord, for so many shared prayers,
for his unfailing friendship; he had become a member of our family and we
of his, sharing our mutual joys and sorrows. We thank you for the kindness
of the Missionaries of Africa family through which we found so many
friends, here and in Africa. Thank you for Alberts patience and bravery
in his trials and illness, for the smile never left his lips knowing that
he was borne up by you. Thank you, Lord, for Albert, who taught us so much
in bringing us close to you. I have to mention the experience of the
Bible Circles he founded in collaboration with Fr. Van Ormelingen. Since
then, these circles have multiplied in the majority of parishes.
In 1966, he was able to return to Africa and was appointed
parish priest of the major parish of St. Albert at Kalemie on Lake Tanganyika.
He also had to serve the Cathedral of Christ the King from there. What a
lot of trips made on this immense Lake where parishioners looked forward
to his apostolic visit and the sacraments! One Msola Sister wrote after
Alberts death, I knew Albert very well from 1980 till 1999,
in several places in the east of Congo. He was the main support and spiritual
counsellor of the Msola. Given his practical knowledge of spirituality,
he knew how to spark enthusiasm in us, inspiring us by his favourite authors:
Teresa of Avila, John of the Cross and modern authors such as Jesuit Van
Breemen, and Benedictine Grün and others.
The main subject of his talks was the Fathers boundless
mercy, reflected in personal friendship with Jesus. He helped them to meet
Christ in the Gospels and in the Epistles of Saint Paul. He also made use
of the spirituality of icons and the message of African art. His motto was
God and beauty are hand in glove. Wherever he went, his first
contact was a plummet into the prayer of the heart, relying on the Teresa
of Avila method for whom, prayer was to pave the way in friendship
with Jesus.
This long period of direct apostolate was interrupted by some
periods of residence in Europe, especially in 1983. He had some heart problems
resolved by a series of bypasses requiring several months of convalescence.
However, the call of Africa won out and this hasty return undermined
his physical resistance. Several responsibilities were waiting for him:
the parish at Kalemie and then at Kaseke, not forgetting the Catechetical
Centre. He also acquitted himself well in several mandates as Regional Councillor.
This brought him in 1989 to Bukavu as Regional Treasurer.
This new service came to an end with a sabbatical year crowned by the Transition
to the Third Age Session and the MDT Session at Jerusalem. Having thus recharged
his batteries, he was able to leave again for Christ the King, Kalemie,
and devote himself to his favourite parish.
A further medical checkup appointed him to Belgium (PE 99/6)
in view of founding a new community for older confreres at Munsterbilzen,
not far from Genk. He set himself up in his new surroundings with four kindly
confreres. They made use of the large and beautiful chapel for their liturgies
and reciting the Office. The development was situated in the midst of spacious
wooded grounds. On behalf of his confreres, Albert sent the following note
concerning the relocation: In this quasi-monastic context, the stressful
life outside gives way to contemplation and inner peace. Adaptation to consumer
society and its emptiness no longer disturbs us. However, after five months
of Europe, my heart was still in Africa.
Having received a hip replacement in the 1980s, the appliance was wearing out and needed replacing. This was the beginning of his Way of the Cross. The medical faculty had to make four operations, without effect. Treatment lasted over two years. Following on these unsuccessful operations, Albert became disabled, immobilised, not knowing how to stand without losing his balance. A confrere neighbour helped him to get around the community. He appreciated visits and assistance.
At the beginning, he still hoped to give conferences, especially
to the Little Sisters of the Poor of Genk. In their eyes, he would always
remain their spiritual counselor and contact was maintained by letter. For
them, he was the priest they needed, as he was deeply inhabited by the Divine
Presence and radiated it in his talks to them. John of the Cross had taught
him, In order to pass on the flame to others, I must be on fire myself.
In this way, Albert had acquired the charism of spiritual contact, but he
could no longer manage to move around. In his solitude, he sought to come
closer to God as friend.
Daily, the morning concluded with the Eucharist. From 10.30,
Albert stopped any other occupation to prepare himself, and to meet with
Christ. His days passed by in front of the large window of his bedroom.
Contemplating the horizon, he prayed to see the Invisible, lost in a silent
dialogue. Time was no longer measurable; someone was there. He pondered
words of Scripture that he knew by heart, listening to the Spirit who suggested
them to him. He became lost in reverie; he transformed them into intercession
for Africa, the Church and his family, the confreres, the world in distress
and the needy. For entertainment, he watched sports on television, in line
with his sporting past.
From October 2010, he was hospitalised for some minor treatment.
However, the following day, his health condition rapidly worsened. A generalised
septicaemia spread to all his vital organs, making him lose consciousness,
bringing him to intensive care. In the evening of Monday the 11th October,
a visiting confrere found him quite lucid and offered him the Sacraments
of the Sick. It was a very intimate moment, and some family members were
able to attend. Albert felt content. He then gave a sigh and fell back into
a coma. This was to be the final evening. The following morning, at about
15 minutes after midnight, he passed away.
The funeral service and farewell was postponed until the 20th
October, and then the body was transferred to the Societys cemetery
at Varsenare in the afternoon. The confreres of the house there had prepared
a moving and prayerful reception.
Thank you, Lord, for Alberts life and for his entry
into the mysterious hereafter, so real to you, made out of love and intercession.
Thank you, Albert, for all you have been and done for us and for the people
of Africa. Remain with us in the presence of the Risen One.
Jules Bongaerts
Brother Jacques Rouast
1923 -
- 2010
Jacques
was born on the 25th October 1923 at Dijon, France, the eighth of nine children.
His father was a Forestry Commission Inspector in Burgundy. Meningitis
in his youth left Jacques with some after-effects, though he was able to
do his studies in the junior seminary. Treatment for insomnia and certain
allergies also made him very sensitive and he had distressing asthma attacks.
One of his brothers, Maurice, nine years older (+ 16.02.1998, at Tassy),
was a White Father in Dagari country in the future diocese of Diebougou.
Jacques wanted to follow him and he too entered the postulancy at Antilly
in October 1941.
However, hardly had he begun his novitiate at Maison Carrée in October
1942, taking the name of Brother Dominique-Marie, than he had to
interrupt it in early 1943. Sent to the youth work details at Blida, Algeria,
he was soon called up to the 62nd Artillery Regiment. In December of the
same year, he arrived in Italy near Naples and took part in the battle for
Monte Cassino. Then in August 1944, he landed in Provence and continued
the final campaign push into Germany.
Demobbed in May 1945, he resumed his novitiate in September, but at Tournus,
France. In 1946 -1947, he was at Bonnelles, where he took his First Missionary
Oath on the 6th October 1947.
Appointed to 31 Rue Friant, Paris, in 1949-1950, he especially looked after
the maintenance of the house, notably painting. In 1951, he was sent to
Bonnelles for the same mission. There, he took his Perpetual Oath on the
6th September 1953. On the 23rd December 1957, he was in the Rue Friant
for maintenance work, returning to Bonnelles on the 1st October 1959. He
was operated for prostate problems in 1966 and recovered well, except that
his health remained fragile. He was criticised for being slow in finishing
some jobs: he was aware of it and always tried to do better.
He was to do his longest stay at Mours, from 1974 till 1998, with a short
interruption of three months at Notre-Dame dAfrique in 1986, for maintenance
work and painting. However, his asthma attacks obliged him to give this
up. In 1993, he was knocked down by a motorbike and he spent a long time
in hospital with an open fracture to his leg.
On the 2nd June 2010, he arrived at Tassy, appointed once more for maintenance
work. It was there that the Lord called him to fullness of life with him,
in a privileged moment during the Eucharist, just after the celebrants
homily. What a day! The 25th December 2010, Christmas Day, was the dawn
of salvation for this dedicated, humble and generous confrere.
In a moving letter thanking the Provincial who had congratulated him for
his 60 years of Oath, Jacques said how much he would have liked to have
gone on Mission, but he could not, lacking training. He nevertheless hoped
that the time spent at Paris, Rue Friant, Bonnelles, Mours and Tassy was
productive and missionary, since he always desired to follow the rules that
were given to him for a simple life according to the Gospel. Not everything
was perfect, he added, but the retreats, invitations to conversion, and
fraternal life helped him to overcome the obstacles. The Eucharist,
the sacraments, and prayer lead us and help us to further the Kingdom of
God. Even at Tassy, I can be a missionary and reach out towards this perfect
charity which we will only achieve in the world to come.
A wake before the funeral ceremonies was a fine tribute to this humble and
generous man. Several confreres fondly underlined one or other aspect of
his personality. He left without forewarning, in the middle of Mass,
in a chapel that was calmly silent in prayer. His company was truly pleasing.
He had a gift for laughter, but also took an interest in world and Church
affairs. His piety was not faked; he prolonged his thanksgiving alone in
a deep contemplation and recited his rosary daily. You do not
know the day when your master is coming, said another, (Mt 24: 42).
His nephew was due to come the following day to collect him to spend the
day with him and his sister for the New Year festivities. The Lord, however,
preceded them to take him to himself. Thus ended a life totally consecrated
to the service of God the Church and the Society.
He was only a few months at Notre-Dame dAfrique, but in his
letters to a seminarian of Ouagadougou and a farmer of Dano, he spoke of
his concern to see people get to know Christ. He offered his prayers with
this intention, as well as his sufferings when the drought brought famine.
He would then send financial assistance, with his few means. He
was faithful to divine intimacy in Gospel sharing, observed another.
He was inhabited by grace. He was concerned for perfection,
cleaning, scraping, and filling cracks, coating doors and windows with protective
fluids. It was a work well done and enduring, of which he was rightly proud.
He had the same concern for the things of God. Just as several coats are
needed for proper painting, so he continually disposed himself for the task
of collaborating with Gods grace.
Remarks such as, He would boil with indignation at injustice,
would also be voiced on his behalf. The plight of women and children in
the world also preoccupied him. There too, he threw in his donation, however
small, to support the suffering. He had a keen sense of justice. He
always looked for the last place, spoke little of the War and his two landings
near Naples and Provence; the inferno of Cassino. He loved joining in festivities
and entertainments; he was dedicated, without boasting about what he did
for others comfort.
Jacques would have been embarrassed by all this praise. Nevertheless,
those who knew him well were conscious that a naive question came from deep
thought and a genuine love for Africa. His piety, admittedly, was sometimes
tense and timid; he needed encouragement and to be patiently enlightened.
However, he always guaranteed regular work, at his own pace.
In the funeral homily on the 30th December in the chapel of
Tassy, the preacher recalled how six days previously, the Christmas Vigil
was being celebrated. At 11.30pm on this eve of his death, Jacques was taking
the Reading and proclaimed the verse of the Alleluia: O Rising Sun,
come, splendour of justice and light eternal! Illumine those who live in
darkness and in the shadow of death. The next day, the Lord would
say, Come, Jacques, enter into life eternal! This phrase from
Titus was chosen to be read aloud: Gods grace has been revealed,
and it has made salvation possible for the whole human race and taught us
that what we have to do is to give up everything that does not lead to God,
and all our worldly ambitions; we must be self-restrained and live good
and religious lives here in this present world, while we are waiting in
hope for the blessing which will come with the Appearing of the glory of
our great God and Saviour Christ Jesus (Titus 2:11-14). Self-restraint,
a good and religious life; these are the virtues that Jacques always sought
to live out to the utmost.
Armand Duval
Brother Daniel van
den Boomen
1925 -
- 2010
Brother Boomen was
born at Geldrop on the 19th of April 1925. Baptised Daniel, he was called
Daan. In view of becoming a missionary, he received his Formation
at St. Charles near Boxtel and in
s-Heerenberg, where he took his Missionary Oath on the 6th of August
1953. He continued his Formation at Marienthal. He was quite pleased with
it and wrote in July 1954, In all areas ,we had splendid opportunities
to form ourselves for our future task as missionaries.
In August 1955, he went to St. Charles near Boxtel to take charge of the
kitchen. In July 1958, he went to our minor seminary at Sterksel to become
a member of the building group. In September 1959, he was able to leave
for Malawi.
Daan had a sound and practical judgement, with a sense of duty and responsibility.
He was open, although he could give the impression of being reserved; he
was cheerful and ever ready to render a service; all enjoyed his company.
He was inclined to worry. His military service in Germany, Java and Sumatra
(Indonesia), where, as a non-commissioned officer, he usually was in the
front line, made him a resolute and self-reliant personality. His platoon
commander fell in battle and Daan had to take his place and became a lieutenant.
It left him with nightmares, and about this difficult episode in his life
he never wished to talk. He received a military decoration for it in 1951.
During the first 20 years in Malawi, he was mostly busy with building, the
profession he preferred, sometimes in several projects at the same time.
His Regional Superior wrote in 1961 that Daan had good relations with the
local population, who in turn liked him, and that he was interested in his
work.
Job sites included Katete, Nkhamenya: staff houses; Rumphi: a section of
a minor seminary; Karonga: a secondary school; Mzuzu: a secondary school
and extending a hospital; at the same time, he was the bursar of the community
with great care for his confreres. His bishop thought him an excellent
missionary. His Regional Superior considered him A zealous and
steady worker, with taste, quite orderly, and a good bursar.
He has quite good relations with his workers, and takes care of their spiritual
well-being too. Someone who knew him at the time said that even
some 300 workers would then be no problem for him, and he was always on
time. Daan visualised his constructions in function of those who used them.
In December 1970 he wrote, I am building a school so that some 200
children will have a place to go to school. It gives me pleasure to think
about it in that way.
In Mzambazi, Daan built a hospital, a kitchen for Rumphi Seminary, and dispensaries
in the church villages. From September 1972 to May 1974, he was the bursar
of the Teacher Training College at Katete. Then he started building again:
a hospital at Kaseye, a dispensary in Chirumba, a presbytery at Karonga.
Due to back complaints, he had to give up building. In January 1980, he
became familiar with the work in the diocesan garage, and was put in charge
of it in March. He wrote, We have a couple of good mechanics, astonishing
me by the marvels they attain. The garage took care of 75 cars, 30
motorbikes and quite a few generators. In addition, he became the community
bursar. As a hobby, he started a vegetable garden, which became a great
help for the kitchen.
At the end of that year he wrote, It is satisfying to see that things
run smoothly and that we are able to help so many. His Regional Superior
wrote in 1984, Daan is energetic and resourceful in what he does and
in ways to improve his service. For example, he started passing through
the parishes to repair on the spot all sorts of engines and to service the
water pumps.
In May 1990, Daan returned for good to Holland, and became the bursar of
our Breda community. There, he had plenty of time for prayer and meditation,
a long cherished desire. He was committed to our Society and its future.
He noticed how many confreres were thinking a lot about it, but thought
them to be rather pessimistic. What really touched him was that a
missionary ought to be a contemplative in action. For him, this meant
that All activity had to be founded on
our own meeting with
Christ.
In December 1993, he went to our Tilburg community to become the bursar.
He was ever ready to render a service, and he was also a pleasant host to
those on home leave from Africa.
In February 2000, he went to Heythuysen to rest; his eyesight was diminishing
and he had already stopped driving. Until 2006, he did the shopping in the
village for many confreres. He was writing down spiritual reflections and
would have loved to talk about them, but he did not feel he would really
be understood.
His sight continued to diminish and he joined an organisation for the visually
handicapped that on loan provided him with an instrument to read. When he
could not use this any longer or watch TV, he had trouble occupying himself.
He started to withdraw more and more, and had periods of depression. As
he had bouts of insomnia, he could be found at 5am in the chapel for prayer.
In the course of 2010, his legs started troubling him more and more, hampering
his walking; he became more isolated. As he could no longer see, a confrere
came to help him to put order into his written spiritual reflections. It
turned out that there were stacks of them.
He died peacefully in his apartment on the 28th of December 2010.
On the 3rd of January 2011, together with his relatives, we conducted a
service of burial and laid him to rest in our cemetery at Heythuysen. Delegate
Jan Mol presided. He emphasised how Daan was drawn to contemplation, spent
a lot of time in prayer, and wrote down his spiritual reflections.
One of his favourite texts was the dialogue between Nicodemus and Jesus
in John 3:1-21, especially : Unless one is born anew, he cannot see
the Kingdom of God. Jn. 3:3
That which is born of the flesh is flesh, and that which is born of
the Spirit is spirit. Jn. 3:6
Marien van den Eijnden