NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Joseph Deleruelle

1926 - - 2010

Joseph est né le 18 mars 1926 à Ploegsteert, Belgique, dans une famille ouvrière qui comptera sept enfants. Il y recevra une très bonne éducation. Après ses études au collège St- Jude à Armentières, en France, il entre chez les Pères Blancs en septembre 1945 à Thy-le-Château. Sa mère l’y envoie avec une lettre qui dit entre autre : “Nous lui avons donné une bonne instruction jusqu’à 19 ans, c’est tout ce que nous pouvons faire. Nous avons une grande famille et il n’y a que le papa pour y subvenir. Par ce temps de guerre, la vie a été très dure pour nous, et nous n’avons absolument plus rien, rien. Voulez-vous, Révérend Père, le prendre tout à fait à charge. Si vous ne pouvez pas, renvoyez-le de suite pour qu’il n’en souffre pas trop.” Après son noviciat à Varsenare, il fait sa première année de théologie à Marienthal et continue sa formation à Heverlee, où il fait son Serment missionnaire le 21 juillet 1951 et où il est ordonné prêtre le 12 avril 1952 par Monseigneur Geeraerts.

Le 1er avril 1953, Joseph part pour l’Afrique. Quelques jours plus tard, il arrive dans le vicariat de Gitega au Burundi, où il est nommé vicaire à Nyabiraba. L’année suivante, il est à Kibumbu, où il s’est très bien mis au travail et réussit bien. En septembre 1957, il devient supérieur à Gitwenge et, huit mois plus tard, à Mutumba. Dans un rapport datant de septembre 1958, son régional écrit: “Joseph a bien fait mentir les notes du scolasticat où il est dit qu’il n’est ni chef ni organisateur. Il fait un bon supérieur grâce à son bon sens, sa gaieté entraînante, son ardeur au travail et sa compréhension des gens.” Après 7 ans au Burundi, il rentre en congé et passe un an en Belgique. Il se dévoue alors à l’animation missionnaire. Après sa grande retraite à Villa Cavaletti, il retourne au Burundi. Il passe deux ans à Jenda, dans le diocèse de Bujumbura. En 1964, il change de diocèse. Après quelques mois à Makamba, il est nommé supérieur à Mpinga. Il y est fort apprécié comme supérieur et comme confrère.

En septembre 1966, il reçoit la permission de rentrer pour six mois au pays car son père y est gravement malade. Il est présent lorsque son père décède en novembre 1966. Rentré au Burundi, il continue à Mpinga. Il est élu conseiller régional en 1969, mais en fin d’année, il doit rentrer suite à des ennuis au cœur. Il passera cinq ans en Belgique. Il est nommé à Thy-le-Château pour l’animation missionnaire. Il devient supérieur de la communauté où son bon sens, sa serviabilité et ses capacités d’arrondir les angles et d’harmoniser les relations sont hautement appréciés. Il y veille aussi au ressourcement spirituel de la communauté. En juin 1976, il retourne à Gitwenge comme vicaire et en mars 1980, il est élu conseiller régional.

Le 29 mai 1980, le procès-verbal de notification d’indésirabilité lui est remis. Une intervention de son évêque permet cependant à Joseph de rester, mais le permis de séjour officiel ne viendra jamais. Joseph quitte alors le Burundi, mais pas encore tout à fait l’Afrique. Fin juin 1981, il est à Kinshasa, où il est nommé vicaire dans la paroisse de Kisenso. Après 18 mois, des problèmes de santé, infection bactérienne rénale, insuffisance coronarienne, l’obligent à quitter. Ce départ lui coûte car il aime les gens, l’apostolat. Il commençait à bien s’habituer à Kisenso, même si la vie en communauté n’était pas facile.

Joseph se rend progressivement compte qu’il ne peut plus retourner en Afrique. En 1983, il est nommé curé à Dongelberg et, un an plus tard, il devient supérieur et économe à Thy-le-Château. En septembre 1987, il devient supérieur à Heusy et, à la même période, participe à la session retraite à Jérusalem. En 1993, il est nommé à la communauté de La Plante, à Namur. En juin 2001, il va partager la vie des pensionnaires du “Sacré-Cœur” au Ploegsteert, home qu’il connaît depuis sa plus tendre enfance et où il a été enfant de chœur. “Ici je vis dans une grande famille, confie-t-il. On se prépare ensemble à quitter cette terre, on vieillit ensemble, on porte ses croix ensemble. J’aime dire à ceux que j’accompagne en fin de vie : Quand tu te réveilleras, ce n’est plus moi, mais le Seigneur qui te tiendra la main”.

Joseph n’était pas l’aumônier du home, d’ailleurs y en avait-il un ? Notre confrère était là comme résident parmi les autres. Mais il était prêtre et missionnaire et, malgré sa santé branlante, bien vite il organise des eucharisties dans ce qui est l’ancienne chapelle transformée depuis lors en fourre-tout.

Chez nous, disait-il, on fait ça à la bonne franquette et tout le monde participe. Joseph organise aussi une petite bibliothèque “religieuse” pour les résidents du home. Pendant le mois d’octobre, il s’arrange pour présenter une petite expo missionnaire. Tous les anciens le connaissaient comme le “Père missionnaire” et, au cours d’une de ces dernières grandes fêtes au home, on lui offrit un beau casque colonial à la Tintin.

Le home aura été sa dernière mission. Elle aura duré presque dix ans, jusqu’au 27 novembre 2010, jour de sa mort.
Le samedi, 4 décembre, ses trois sœurs, de nombreux neveux et nièces ainsi que quelques amis se sont joints à la communauté de Varsenare et à de nombreux confrères pour une liturgie d’action de grâces. Dans son homélie, Manu Quertemont, responsable de la communauté de La Plante à Namur, évoqua à la lumière des Béatitudes la dimension missionnaire de la vie de Joseph. Il dit entre autre : “Joseph aimait bavarder. C’était un bon conteur. Même si, sur le tard, il racontait souvent les mêmes histoires, ses discussions étaient toujours pleines de fougue, de jeunesse. C’est qu’il voulait enseigner, convaincre, faire passer un message : celui de la mission universelle, celui de l’Évangile.

Ses récits du passé, qu’il enjolivait de son accent bien connu, reflétaient toujours son souci missionnaire d’être du côté des malheureux, ces pauvres gens auxquels il avait choisi de consacrer sa vie. Que de fois Joseph ne m’a-t-il pas entretenu de celui qu’il considérait comme un prophète de la cause des Africains, le cardinal Malula. Joseph admirait vraiment cet homme de Dieu. C’était sa grande référence chaque fois qu’il abordait les problèmes de justice, de paix, et d’inculturation.”

À la fin de la cérémonie, un neveu évoqua d’autres aspects de la vie de Joseph. Il partagea entre autres ceci avec l’assemblée : “Cher Tonton, ton départ fait remonter beaucoup de souvenirs. Tout petit déjà, avec ma sœur et mon frère, nous savions que cela allait être la fête quand tu passais un week-end à la maison. Monter dans ta coccinelle était toujours une aventure : il fallait prendre un bonbon afin de la faire démarrer, et ensuite nous pouvions descendre le mont Kemmel en marche arrière.

Quelques années plus tard, adolescents, pour les examens, nous allions étudier dans une maison des Pères à Heusy. Si j’avais raté mon année, tu disais : ‘Ce n’est pas grave, tu seras le premier de classe l’année prochaine.’ Par la suite, tu es devenu plus âgé et par conséquent un peu plus sage.” Il termina en disant : “Voilà Tonton, il est bientôt temps de te dire au revoir. D’où tu te trouves, protège-nous. Tu nous manques déjà tant. Au revoir.”

Un confrère, qui a enseigné la philosophie à Joseph à Thy-le-Château, nous écrit encore ceci : “J’ai vécu avec Joseph et je l’ai souvent rencontré ensuite. En bien des circonstances, il a montré un excellent sens pastoral. Choisi comme assistant provincial, il a refusé, ne pratiquant pas facilement le néerlandais. À Dongelberg, il était très attentif au travail paroissial et à l’accueil des gens de passage, avantage d’une petite communauté pastorale.

À Namur, il a été très malade. Je l’ai cru mourant. Repris par sa sœur Thérèse, qui fut pour lui providentielle, il s’est bien remis et a pu bien vieillir à Ploegsteert, là où était son cœur depuis sa naissance. Il y fut ardent pour les contacts, surtout avec ses “paroissiens” : belle liturgie, avec tout son cœur, bien aidé par des laïcs, livres et brochures mis à la disposition des fidèles. Joseph avait aussi le souci de garder des relations avec le diocèse voisin de Lille, où il se ressourçait volontiers. Je garde de lui le souvenir amical d’un confrère qui, tout à son aise, a pu être pasteur, fidèle au Royaume à bâtir.”

André Simonart





Frère Marcel Aurégan

1928 - - 2010

Né le 4 juillet 1928 à Plouzélambre, petit village de 225 âmes des Côtes-d’Armor et du diocèse de Saint-Brieuc, France, Marcel était un Breton bretonnant, épris de la culture de sa région ; il n’apprit le français qu’à l’école. Après le certificat d’études primaires, il travaille à la ferme familiale, où l’on cultive la pomme de terre de semence, dans la célèbre “ceinture dorée”, connue pour la qualité de ses primeurs. Parlant des Aurégan, “c’est ma meilleure famille”, disait le curé, une famille profondément chrétienne qui a donné à l’Église, outre Marcel, un prêtre diocésain et une religieuse.
Baptisé le lendemain de sa naissance, Marcel est confirmé à Lanvellec, petite commune voisine, le 12 mai 1942. Il approfondit sa formation chrétienne au sein de la J.A.C., alors en plein essor, tout en se détendant par le sport : il est champion régional de cross-country, s’honorant d’avoir couru un jour avec le célèbre Alain Mimoun, champion olympique du marathon en 1956.

Marcel aurait voulu entrer au postulat des Frères dès la fin du service militaire, mais ses parents vieillissants ont besoin de ses bras et de son savoir-faire. Bon fils, il patiente cinq ans et celui que le même curé appelait “mon meilleur jeune homme” peut enfin entrer au postulat des Pères Blancs alors situé à Antilly, en septembre 1954, après avoir assuré le déménagement de ses parents qui quittent leur ferme. Il prend l’habit durant l’année spirituelle à Maison-Carrée le 26 septembre 1955 et fait son premier serment à Mours le 29 septembre 1957. C’est dans cette maison de la région parisienne qu’il fera aussi son Serment missionnaire perpétuel le 31 juillet 1963. Il prend, selon la coutume d’alors, le nom de Nazaire, martyr du 1er siècle, célébré par saint Ambroise.

Dès le postulat et le noviciat, on apprécie chez lui, malgré une certaine timidité, ses qualités humaines, morales et spirituelles, et aussi ses progrès rapides dans les divers métiers, en particulier la mécanique et l’électricité. Ses formateurs ne tarissent pas d’éloges et voient en lui un futur excellent Frère. Cependant, l’ancien cham­pion ne semble pas de santé robuste et, au noviciat, la fièvre de Mal­te, la brucellose, le tint au lit plusieurs mois et faillit l’emporter.

Après son premier serment, il reste donc au CDP de Mours. Deux ans plus tard, il est nommé à la maison de la rue Friant, le 15 septembre 1959, pour étudier à l’école industrielle et commerciale Saint-Nicolas : à ses connaissances agricoles, il ajoute un CAP de tourneur et de serrurier de bâtiment. Il fait des stages d’électromécanique, de mécanique générale et de tôlerie, ainsi que de dessinateur dans un bureau d’études. Il acquiert aussi une bonne pratique de la menuiserie, des installations sanitaires, et même de la médecine élémentaire qui aurait pu faire de lui un bon infirmier. Plus tard, se découvrant sourcier et s’appuyant sur des ouvrages spécialisés, il saura donner de l’eau en Tunisie mais aussi au Mali et au Burkina Faso.

En attendant, le 15 juin 1961, on le retrouve à Mours, moniteur en serrurerie et construction métallique. En communauté, sous une apparente gaucherie, il se révèle cordial, voire espiègle et farceur, un confrère charmant. On apprécie sa simplicité, sa piété profonde : “Un vrai Père Blanc”, disait un formateur. Le 21 juin 1965, il est à Bussière, après avoir subi l’ablation de la vésicule biliaire, mais il revient à Mours dès le 1er juillet de l’année suivante, pour préparer son départ pour l’Afrique.

On pense pour lui à l’Afrique du Nord ou au Sahara ; cela correspond à ses vœux : il se voit bien dans un atelier de serrurerie ou un centre de formation. Il arrive à Thibar le 19 juillet 1966. Il y restera jusqu’à la fermeture du poste en 1975. Il sera en fait le dernier de ces Frères remarquables qui ont fait la réputation de Thibar par leur professionnalisme, leur sens social et évangélique. Son long séjour n’est coupé que de la grande retraite à Villa Cavaletti à partir du 20 septembre 1969. Cette année-là, il est aussi élu conseiller régional. Le 15 novembre 1975, il rejoint La Marsa, où ses confrères ont lancé un centre pré-professionnel.

Deux ans plus tard, le 1er novembre 1977, on le retrouve à Tabarka. Embauché par une association tunisienne (APPEL) pour le développement de la région Nord-Ouest du pays, le voilà donc pour une quinzaine d’années (1977-1994), en compagnie du Frère Maurice Leigener, chargé de l’amélioration de l’habitat rural, respectant au maximum la tradition des gens en ce domaine. Il collabore aussi à la création de centres professionnels. Il est élu de nouveau conseiller régional pour la Tunisie en 1982.

Il fait la session retraite à Jérusalem en septembre 1994. De retour en Tunisie le 1er janvier suivant, il retrouve La Marsa, puis, le 1er juillet 1996, l’équipe pastorale de Sousse, tout en restant conseiller régional. Il faut restaurer l’église Saint-Félix de Sousse, celle de Djerba, les écoles d’Halfaouine et d’Aïn Draham. Malgré les premières limites de l’âge, il s’y donne de son mieux. Deux ans plus tard, le 1er juillet 1998, on lui confie l’aménagement de la maison de l’Ibla à Tunis. Économe du poste, chargé aussi de l’accueil des démunis, il améliore les installations d’eau, d’électricité et de gaz, pose des panneaux solaires, etc. ; ses plans, conservés, permettront sans doute de réparer les dégâts de l’incendie dramatique du 5 janvier 2010.

Quand sonne l’heure de la retraite, c’est encore à La Marsa qu’on le retrouve, le 1er septembre 2008, toujours prêt à dépanner. Il aura mis sa compétence et sa disponibilité au service de tous jusqu’à l’extrême limite de ses forces.
Il aurait sans doute pu mieux profiter de sa bibliothèque, riche de livres de théologie, d’exégèse, d’histoire de l’art. La dame architecte, avec laquelle il venait de ré-aménager le jardin du monastère de La Marsa, disait de Marcel qu’il était un intellectuel égaré dans les travaux pratiques. Mais en juin 2010, suite à une mauvaise chute, il est hospitalisé de longs mois à la clinique Saint-Augustin. Quoique bien entouré de ses confrères, son état général inquiétant exige un rapatriement en France. Nommé à Bry-sur-Marne, le 6 septembre 2010, il ne se remet pas de son mal et le “fidèle serviteur du Christ, disponible pour quiconque”, est rappelé près du Père, à l’hôpital de Bry, le 24 décembre au soir, durant la prière de la communauté, après 53 ans au service de l’Église et de l’Afrique. Il a alors 82 ans. La messe d’inhumation eut lieu dans la chapelle de Bry-sur-Marne, le 30 décembre 2010.

Un message de condoléances dira : “Sans faire plus de bruit que durant sa vie, notre frère a voulu retourner vers son Seigneur dans le silence de la nuit de Noël. Dessinateur recherché pour ses bonnes idées dans la construction et sa façon toute simple de les présenter, il était aussi le ciment des communautés où il est passé. Jamais il ne se mettait en avant sur les balcons, mais il était prêt à soutenir les initiatives positives de ses confrères. Jusqu’au bout de sa vie, il a contribué à habiller les projets et à peindre les rêves des autres grâce à ses connaissances chevronnées. On se souviendra longtemps de sa frêle silhouette qui circulait comme une ombre, mais dont le sourire égayait tout sur son passage. Merci à Marcel pour cet exemple de simplicité et de vie donnée à tous !”

“Les constructions faisaient presque partie de ses gènes, dira Mgr Maroun Lahham, archevêque de Tunis, lors d’une messe à la mémoire de Marcel. À la clinique, pendant ses courts moments de lucidité, il disait : “Je dois sortir d’ici, je dois terminer les plans que les Sœurs m’ont demandé de faire.” Il les terminera au paradis.

Marcel était comme Jésus, un homme manuel et soucieux des autres. Je suis convaincu que depuis qu’ils sont ensemble, ils parlent beaucoup de construire, de construire le Royaume de Dieu en Tunisie”. Mgr Lahham voyait en notre confrère un spécimen unique de l’Église de Tunis, un charisme irremplaçable. Il conclut en disant : “Frère Marcel est décédé la nuit de Noël. Au moment de l’entrée du Fils de Dieu dans la vie des hommes, le Frère Marcel est entré dans la vie de Dieu. Bienheureux Frère Marcel, tu as bien mérité cette grâce.”

Armand Duval




Père Leo Bombay

1931 - - 2010

Leo est né à Termonde, en Flandre Orientale, dans le diocèse de Gand, Belgique, le 26 février 1931, dans une famille nombreuse (il a six frères et une sœur) et profondément chrétienne. Sa maman est décédée quand il avait huit ans. Il fait ses humanités gréco-latines au collège Notre-Dame dans sa ville natale. Fin août 1949, il fait son entrée à Boechout. Puis c’est le noviciat à Varsenare et le scolasticat à Heverlee, où il prononce son Serment missionnaire le 16 juillet 1955 et est ordonné prêtre par Mgr. Geeraerts le 1er avril 1956.

Déjà au cours de sa formation, les responsables soulignent son intelligence réfléchie et une sensibilité refoulée, car elle lui paraît une faiblesse. Il préfère exprimer son lien fraternel avec la communauté par des services pratiques et concrets, alors que dans les conversations, il est très discret, avec des réponses qui sont souvent ironiques et parfois même acerbes. Il y a dans ses affirmations et ses refus du tranchant et du mordant. Déjà à cette époque, il ne comprend pas l’usage du latin dans les offices et les célébrations. Leo est un homme d’ordre et qui refuse tout superflu.

De 1956 à 1959, il réside à la Maison généralice et fait des études à l’Université grégorienne de Rome, où il obtient un doctorat en théologie. Ensuite, il fait encore une année d’études à “Lumen Vitae” à Bruxelles.

Le 20 juillet 1960, il s’envole vers le Burundi au diocèse de Ngozi, où, cette même année, notre confrère, Mgr Makarakiza, prendra la succession de Mgr Martin. Les deux premières années, Leo se familiarise avec la langue kirundi et la pastorale locale à Mukenke, Kaninya, Ngozi et retour à Mukenke, mais il a de sérieuses difficultés pour s’adapter à la mentalité et la culture locale.

En juin 1962, il est nommé au Rwanda comme professeur à l’I.C.A. (Institut Catéchétique Africain), fondé par notre confrère, le Père Xavier Seumois, dans la ville de Butare. Il y donne des cours fort appréciés et collabore à la rédaction de manuels de catéchèse pour les écoles primaires. Mais son caractère est déroutant pour certains confrères et membres du personnel : il n’est pas prêt à mettre de l’eau dans son vin et prend alors un ton dominateur, méprisant. La vraie collaboration devient alors difficile, au point qu’on n’ose plus tenir un conseil commun à l’Institut. En juillet 1965, Leo retourne au Burundi, dans le diocèse de Bururi où il travaille comme vicaire à Rutovu et à Makamba. C’est sa sixième nomination en sept ans et à ce sujet il se plaint auprès du Père régional : “La Société ne sait pas employer ses membres de la façon qui convient”. En septembre 1971, Leo est nommé à Buta pour la formation des catéchistes, avec résidence au petit séminaire. Le 17 juillet 1972, il revient en Belgique, car l’évêque le trouve indésirable à Buta.

En septembre 1972, nous trouvons Leo à la paroisse de Bambumines dans le diocèse de Bunia (au Zaïre à l’époque), où il donne des cours de religion à l’école moyenne des filles, tenue par les Dames de Flône. Il donne également quelques cours à l’Institut de sciences religieuses à Bunia. En septembre 1975, il retourne au Burundi.

Début janvier 1976, Leo est nommé curé à Gasorwe dans le diocèse de Muyinga. Deux ans plus tard, en janvier 1978, il retourne au diocèse de Ngozi, comme vicaire de Busiga. Il y donne des cours à l’école moyenne et au noviciat des Bene Mariya. Le 11 juin 1979, il est, comme tant d’autres à cette époque, exclu du pays par le régime du président Bagaza. Après son congé en Belgique, au mois de mai 1980, Leo part pour la deuxième fois au Congo, cette fois-ci pour Lubuye dans le diocèse de Kalemie. Il y est chargé des cours de religion dans l’enseignement secondaire. En novembre 1984, il peut partir à Liapenda pour y approfondir sa connaissance de la langue swahili. Au cours de l’année scolaire 1985-1986, il réside à la “Maison Kaoze” à Lubumbashi pour donner des cours, comme ‘professeur visiteur’, au grand séminaire de la ville. Après un bref retour à Liapenda, il revient en Belgique, en septembre 1986, pour des raisons de santé.

Il remplit le travail d’aumônier d’hôpital à Termonde, sa ville natale. Fin 1986, Leo est de retour au Congo et il est nommé dans la paroisse du Christ Roi à Kalemie. Mais, début mars 1990, il doit, pour des motifs de santé, mettre fin à sa présence missionnaire en Afrique.

Il suivra divers traitements contre le cancer et se rétablira contre tout espoir, grâce surtout à sa volonté énergique et indomptable. Ses confrères parlent d’un miracle. Soigné dans sa ville natale, Leo assurera pendant quelques mois dans cet hôpital le service d’aumônier remplaçant. Il assurera ce ministère dans la clinique Sainte Élisabeth à Anvers à partir du mois d’octobre 1990. Il fera désormais partie de la communauté de la Keizerstraat. En 1996, il doit prendre sa pension et devient alors, en toute discrétion, un collaborateur apprécié à la procure et à l’accueil. Il rend de petits services à la cuisine et au réfectoire. Pendant 14 ans, il est l’homme des services cachés, des attentions discrètes, et parfois de raides sentiers proposés aux autres.

Leo est toujours resté lui-même. Comme l’avaient déjà fait remarquer ses formateurs, il aimait se profiler comme très exigeant et catégorique sur le plan intellectuel et très réservé quant à l’expression de ses sentiments. Il est un des rares confrères qui n’a jamais eu de poste de télévision en chambre, où il aimait écouter de la musique classique. Il n’avait pas de compte en banque. Sa chambre était pratiquement vide.

Quand le cancer réapparaît en 2009, Leo refuse tous les traitements qu’il avait déjà subis auparavant. Sans la moindre plainte quant à son état de santé, il se prépare silencieusement à sa mort. Entouré par la communauté, il reçoit le sacrement des malades dans sa chambre. Transporté à la section des soins palliatifs de l’hôpital Saint Augustin à Wilrijk, il y meurt quelques jours plus tard, le samedi 11 décembre 2010. Il avait personnellement préparé la célébration sobre de l’Eucharistie. Elle a été concélébrée à l’église Saint Charles Borromée le jeudi, 16 décembre, suivie par la sépulture dans notre cimetière à Varsenare.

Un confrère écrit d’Afrique : “Leo était une figure paradoxale et attachante à la fois : intelligent, esprit critique, humoriste à sa façon, souvent surprenant dans ses réactions. Je pense que nous n’avons jamais bien perçu là où se situait sa vie spirituelle car, et j’en suis convaincu, il avait une foi profonde, sans naïveté aucune. Il a certainement expérimenté, dans l’intime de sa conscience religieuse et de son intelligence exigeante, ce que signifie croire en Jésus Christ”.

Dries Fransen




Père Jean Lavoie

1919 - - 2010

Le Père Jean Lavoie est né le 27 décembre 1919 dans le village de Prud’homme, diocèse de Prince-Albert, dans la province de Saskatchewan, au Canada. Il grandit dans un milieu où il y a beaucoup d’immigrants et de francophones. Il fait ses études primaires chez les Sœurs Oblates et au collège Matthieu de la ville de Gravelbourg, toujours en Saskatchewan. En 1932, ses parents déménagent à Granby dans la province de Québec. Son père est médecin. Jean, lui, fait ses études secondaires et ses 2 années de philosophie au séminaire de St-Hyacinthe, de 1932 à 1940. Pendant cette période, et surtout à la fin de ses études, il cherche son orientation. Il a dans sa famille un oncle qui est Jésuite, 3 tantes religieuses, un cousin prêtre, et deux de ses sœurs sont entrées chez les Sœurs Blanches. Ce contexte familial l’a sans doute aidé dans son choix. Il a déjà eu des contacts avec les Pères Blancs et, en 2e année de philosophie, il demande à être admis chez eux. Comme on donne de lui de bonnes références, il est facilement accepté.

En septembre 1940, il commence son postulat à Éverell, près de Québec, en même temps que sa 1ère année de théologie. L’année suivante, il est au noviciat St-Martin, près de Montréal. En 1942, ses parents s’installent à Montréal. Jean fait ses trois autres années de théologie au scolasticat d’Eastview, près d’Ottawa. C’est là qu’il prononce son Serment missionnaire le 2 juin 1944. Il est ordonné prêtre le 26 mai 1945 par Mgr Alexandre Vachon, archevêque d’Ottawa, dans sa cathédrale.

Il réussit sa formation sans problème. Il est un des meilleurs de son groupe. On lui prédit un bel avenir missionnaire. Même s’il ne fournit pas tout le travail que ses professeurs attendent de lui, il réussit très bien à cause de ses grandes possibilités. On lui conseille de ne pas être trop hâtif et catégorique dans ses jugements, et de respecter le cheminement et les idées des autres.

Après une année d’études en pédagogie à Montréal, le Père Lavoie part pour le Malawi en octobre 1946. Pendant une dizaine d’années, il va travailler dans le diocèse actuel de Lilongwe, d’abord, un peu plus d’un an, comme vicaire à Mtendere, puis, presque 2 ans, comme professeur et principal de l’École normale de Likuni. À la fin de 1949, il est nommé professeur au petit séminaire de Kasina. Il va y demeurer pendant 5 ans. Après une année comme vicaire à Namitete, il part en congé au Canada en mai 1956, pour refaire sa santé, et se mettre au service des Pères Blancs au Canada.

À partir de Montréal, pendant presque 5 ans, il fait de l’animation vocationnelle dans les collèges, en respectant les limites de sa santé. Le Père provincial apprécie ainsi son travail : “Un confrère toujours prêt pour le ministère. Il prend à cœur le recrutement. Il garde contact avec les directeurs des collèges. Il suit ceux qui s’intéressent à la mission, et a du flair dans le choix de ces élèves.” À la fin de 1959, comme sa santé va beaucoup mieux, il exprime le désir de retourner en Afrique.

À ce moment, un poste va s’ouvrir pour lui. Mgr Joseph Blomjous, évêque de Mwanza en Tanzanie, demande aux Pères Blancs quelqu’un pour fonder un centre de formation de responsables laïcs dans le domaine social. On propose ce poste à Jean et il accepte. Après sa grande retraite à Rome en 1960, il arrive à Mwanza, plus précisément à Nyegezi, et il commence ce centre. Il trouve des formateurs et, à la fin de 1960, il débute avec 12 étudiants. Le centre va se développer progressivement. On forme d’abord des responsables en développement communautaire, puis des journalistes, etc. Ce sera le “Nyegezi Social Training Centre”. En 1969, après 12 ans, la relève a été préparée et Jean exprime le désir de se retirer.

Après un bon repos au Canada, le Père Lavoie retourne en Afrique, mais cette fois au Malawi. Il est invité par les évêques à promouvoir l’application du concile Vatican II. À la fin de 1969, il anime des sessions et donne des conférences dans ce sens. Cette occupation va le conduire jusqu’en 1972. Comme il a toujours des problèmes de santé, il demande à être nommé au Canada.

Après de bons soins et du repos, il accepte une mission de quelques mois à Salisbury au Zimbabwe pour promouvoir et organiser l’action de Justice et Paix. Pendant cette période, une autre demande est faite aux Missionnaires d’Afrique du Canada afin d’obtenir un Père pour travailler à Scarborough, Toronto, au Conseil Missionnaire National (National Missionary Council) du secteur anglophone. On propose le Père Lavoie qui est accepté et qui donne son accord. À partir de 1973, il va accomplir ce travail à Toronto comme directeur adjoint en vue de favoriser l’éducation missionnaire dans les diocèses d’expression anglaise. Il fait un beau travail au sein du clergé et de l’Église, malgré les obstacles qu’il rencontre et les limites de sa santé.

Il termine son mandat en 1981. Il demande à venir à notre procure de la rue St-Hubert à Montréal pour conscientiser les Missionnaires d’Afrique et l’Église du Québec à “Justice et Paix”. Sa santé ne lui permet pas d’accepter d’autres fonctions. Il commence alors un bulletin mensuel qui a comme titre “Justice” où il dénonce les violations des droits humains et sensibilise à une action pour la justice. En 1998, il déménage à la maison provinciale du boulevard de l’Acadie pour continuer le même travail.

En 2004, il publie le dernier numéro de “Justice” en écrivant : “Après 22 ans de publications mensuelles, “Justice” a fait son temps. D’autant plus que les lieux où l’on incite à la justice se sont heureusement multipliés, dans nos communautés, dans l’Église, dans le public.” En abandonnant ce travail, il signifiait qu’il avait besoin de diminuer ses activités.

Le Père Richard Dandenault a bien connu le Père Lavoie dans ses activités en Afrique et au Canada. Il a donné ce témoignage : “Cherchez le Royaume et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcroît. Jean était un chercheur, un questionneur, un enquêteur. En rencontrant Jean le matin, il y avait la salutation d’usage. Ce n’était pas long, car aussitôt terminée, la question venait sans transition : “Qu’est-ce que tu penses de cela ?” Avant que la personne questionnée ne puisse donner une réponse, Jean avait donné la sienne, si bien que l’autre ne pouvait plus rien ajouter. Et une autre question suivait. Des sujets d’actualité, de culture, d’Église surtout, et d’œcuménisme.

Il avait passionnément suivi les sessions du concile Vatican II. À la fin des années 60, il s’était immergé dans l’Église du Malawi pour informer ses confrères sur les nouvelles positions de l’Église, Peuple de Dieu, avant tout le reste. Jean avait un regard prophétique, il était “un veilleur sur la muraille’’.

À partir de 2004, notre confrère va expérimenter davantage les limites de son âge. Il souffre de faiblesse et souvent de maux de tête. Il consulte plusieurs fois ses médecins. Malgré tous les médicaments qu’il prend, il n’y a pas de progrès notable. Il reste encore actif selon ses moyens et prend soin de lui-même, voulant dépendre le moins possible des autres.

En 2009, à cause de la vente de la maison provinciale, il doit retourner à la rue St-Hubert. Cela l’affecte beaucoup. Il est de plus en plus faible. Il cesse de conduire. À la fin de 2010, sa santé se dégrade encore plus rapidement : faiblesse, difficultés à marcher, parfois il garde le lit. Les responsables lui proposent encore une fois d’aller à l’infirmerie des Capucins pour un meilleur encadrement médical. Il accepte enfin en décembre. Après quelques jours à cet endroit, on doit le conduire à l’Hôtel-Dieu de Montréal. C’est là qu’il est décédé le 13 décembre 2010. Les funérailles ont été célébrées le 17 décembre à la Chapelle de la Réparation chez les Capucins. Après incinération, l’inhumation s’est faite au cimetière Saint-Antoine de Lennoxville, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Le Père Michel Gingras a présidé les funérailles, et le Père Julien Cormier, provincial, a prononcé l’homélie. Dans ses notes, Julien, après avoir consulté certains confrères, a fait ressortir quelques traits de la personnalité du Père Lavoie : “Pas nécessaire de rappeler ici les étapes de la vie de Jean. Ses succès ou ses échecs, nous les connaissons tous. Jean, le “cérébral”, avait comme modèle Jésus, Lumière du monde.

Il avait pour passion d’éclairer les autres sur des sujets d’importance, et surtout des sujets se rapportant à “justice et paix”. Il était intransigeant, intolérant devant l’injustice. Il était une légende pour certains, un confrère consulté par plusieurs, un confrère de conviction, d’opposition à l’injustice, d’affirmation du droit de la personne face à l’autorité. Un homme ouvert à la recherche de la vérité, à la promotion de la justice.

Cher Jean, que le Seigneur t’éclaire au centuple de cette lumière de justice dont tu as cherché à éclairer nos vies. La résurrection t’attend dans ce Royaume où “Justice” veut dire sainteté, vie en communion.”

Lauréat Belley




Père Aurélien Cinq-Mars

1915 - - 2010

Le Père Aurélien Cinq-Mars se présente lui-même ainsi : “Je suis né à Sainte-Pétronille, Île d’Orléans, dans l’archidiocèse de Québec, Canada, le 30 juillet 1915. Je suis le dernier d’une famille de cinq enfants : deux filles et trois garçons. Papa était boulanger. Maman est morte alors que je n’avais que six ans. Papa ne s’est jamais remarié. À la mort de maman, une de mes sœurs, l’aînée de la famille, a pris charge de la maison. À cinq ans, je commençais l’école, et cette même année, je faisais ma première communion. À treize ans, j’entrais au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière avec un de mes frères. J’y ai passé huit ans.”

À la fin de sa 2e année de philosophie, Aurélien demande son admission chez les Pères Blancs, en promettant d’aller les voir au début des vacances, car il habite près du postulat d’Éverell. Après la rencontre et les formalités d’usage, il est admis et commence son postulat le 18 septembre 1936. Cette année lui servira aussi de première année de théologie. En septembre 1937, il est au noviciat St-Martin, près de Montréal, qui ouvre cette année-là. L’année suivante, il sera aussi du 1er groupe pour l’ouverture du scolasticat d’Eastview, près d’Ottawa. Ses trois années de théologie se sont bien passées. Il prononce son Serment missionnaire le 22 juin 1940, et est ordonné prêtre le 7 juin 1941 dans la cathédrale d’Ottawa par Mgr Alexandre Vachon, archevêque.

Ces années de formation ont permis de découvrir le missionnaire qu’il sera. Moyennement doué intellectuellement, il possède par contre un bon jugement pratique. Il a de l’initiative et se donne pour tous les travaux. Il est un confrère attentif et aimable en communauté. Il est rempli du désir de se dépasser. Il devra surtout s’efforcer de dominer sa nervosité pour garder l’équilibre.

À la fin de son scolasticat, il prend un temps de repos dans sa famille. Comme c’est pendant la guerre de 1939 à 1945, les bateaux pour l’Afrique sont très rares. Il se passe presqu’une année avant son départ. Sachant qu’il est nommé dans le sud-ouest de l’Ouganda, au Vicariat apostolique de Rwenzori avec Mgr Lacoursière, il commence à étudier le Runyankole avec un confrère en congé. Pendant quelques mois, il est aussi vicaire dans une paroisse jusqu’au moment où il trouve une place sur un bateau avec cinq autres Pères.

1941Au début de septembre 1942, il arrive à Entebbe. C’est là qu’il apprend sa nomination comme vicaire à Mutolere. Il va travailler dans ce coin de l’Ouganda pendant plus de 20 ans, surtout à Mutolere où il a été 5 ans vicaire, et curé pendant plus de 10 ans à des moments différents. Il a été aussi curé à Rubanda, Butale, et le curé fondateur de Bubangizi. Il a aidé aussi dans d’autres endroits pour quelques mois seulement. En 1952, il fait sa grande retraite à Mours et prend un congé prolongé au Canada. Il est très faible et fatigué. Après des examens, une opération, un régime sévère et du repos, il peut repartir au début de 1954 pour continuer son travail au Rwenzori, avec le même dévouement.

En 1962, il revient d’un autre congé, mais ne retourne plus à Mutolere. Pour des raisons obscures, il doit aller dans une autre paroisse. Sans le manifester, il est affecté, car il est attaché à cette paroisse où il a tant travaillé et y a laissé une partie de ses forces. Si Mutolere est un endroit idéal pour les confrères en repos avec son air frais et pur, c’est aussi un endroit difficile pour la mission : il faut visiter les chrétiens dans les montagnes et en haute altitude.

Catéchèse, écoles, malades, sacrements, Aurélien a mis tout son cœur dans l’animation de cette chrétienté. Après l’amélioration d’une petite usine de cigares déjà existante, il met en état d’exploitation une mine de tungstène (Wolfram), métal plus dur que le fer et recherché pour durcir l’acier, donnant ainsi de l’emploi à plus de 500 travailleurs, et aidant financièrement le diocèse.

2001En 1965, il est encore fatigué, et plus que d’habitude : son cœur est malade et le médecin lui conseille de partir en congé au Canada. Ce sera un retour définitif qu’il n’avait pas prévu. La suite montrera que sa santé ne lui permettra plus de retourner dans ce coin de l’Ouganda qu’il a tant aimé. Il ne restera pas inactif : on a aussi besoin de lui au Canada. Après une année de repos à Québec, il est nommé supérieur à la maison provinciale du boulevard de l’Acadie à Montréal. Il fait aussi partie du Conseil provincial.

Après 4 ans à cet endroit, il va servir comme supérieur à nos maisons de Québec, Lennoxville, encore à l’Acadie, et encore à Québec où il aura été responsable environ 15 ans. Cela montre sa capacité d’adaptation, sa grande disponibilité, son amour des confrères et de l’animation.

En 1992 le Père Cinq-Mars prend sa retraite. Il demeure membre de la communauté de Québec. Il écrit à ce moment : “Durant toutes ces années au Canada, en aucun moment je n’ai été malheureux. Sans le rechercher nullement, j’ai pres­que toujours été supérieur. J’ai pris part à toutes les activités de la province. Avec tout le monde j’ai essayé d’améliorer les relations entre nous et à l’extérieur. J’ai essayé de faire progresser la cause missionnaire. Partout et dans tout ce que j’ai fait, j’ai toujours aimé ma vocation, et j’ai été heureux toute ma vie.”

Au début de 2008, on constate que son état s’est grandement détérioré. On est dans l’obligation de l’envoyer à l’hôpital et, à sa sortie, étant donné sa condition précaire et le besoin d’un encadrement médical, il est placé à la Résidence Cardinal-Vachon de Québec. Là, il reçoit des soins appropriés, et quand il y a des complications, on le conduit à l’hôpital.

Il est décédé à l’hôpital Hôtel-Dieu à Québec le 16 décembre 2010. Après exposition au complexe funéraire des Deux-Rives, les funérailles ont été célébrées le 22 décembre en l’église Saints-Martyrs-Canadiens à Québec. Il a été inhumé dans le cimetière Belmont à Québec, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Le Père Cyprien Bouchard a particulièrement connu le Père Cinq-Mars pour avoir vécu plusieurs années avec lui. Voici son témoignage : “Aurélien, depuis des années, s’est vu dépouillé de ses oreilles et de ses yeux, et cela avec beaucoup de sérénité et sans aucune plainte. Homme de prière, homme généreux, homme délicat, homme de compassion, Aurélien aura été aussi un confrère agréable, capable d’humour, de gaieté et de simplicité.

C’était un homme gêné qui avait toujours peur de déranger. J’attribue cela à sa grande délicatesse, mais encore au fait qu’il a été un homme pour les autres. Il a été supérieur de communauté pendant des années. Il était attentif aux confrères, aux parents des confrères. C’est dans la sérénité, dans la paix et l’abandon qu’il a vu arriver la mort. Le médecin l’en avait averti, étant donné la multiplication des pneumonies dont il souffrait. Sa foi inébranlable l’a soutenu jusqu’au bout.”

Lauréat Belley




Père Michel Graëff

1928 - - 2010

Michel est né à Fel dans l’Orne, diocèse de Séez, France, le 7 juin 1928. Il est baptisé en cette paroisse le 9 juin. Par la suite, sa famille part s’établir en Isère, dans le diocèse de Grenoble, où il est confirmé le 12 mai 1938. En octobre 1939, il commence ses études secondaires au collège St-Joseph de Thônes, en Haute-Savoie, et y accomplit le cycle complet jusqu’au baccalauréat de philosophie en 1947. C’est alors qu’il entre à Kerlois, en Bretagne, au séminaire de philosophie des Pères Blancs.

Michel réalise ainsi le désir d’être prêtre qu’il porte en lui depuis plusieurs années. Ses parents et ses neuf frères et sœurs s’en réjouissent. En 1949, il est au noviciat, à Maison-Carrée, en Algérie. À ce moment-là, le Conseil général de la Société souhaite une plus grande internationalisation des scolasticats et du personnel missionnaire dans les Régions en Afrique. Michel se propose pour aller faire sa théologie en langue anglaise et se rend en Hollande, à ‘s-Heerenberg. C’est là qu’il prononce son Serment missionnaire le 22 juillet 1953. Sa quatrième année de théologie se fait en Écosse, à Monteviot, et se termine avec son ordination sacerdotale le 10 juin 1954.

Durant ses années de philosophie et de théologie, ses formateurs le voient comme un homme doué d’une intelligence vive, perspicace, pratique ; c’est un homme droit, au franc-parler, ne s’embarrassant pas de manières ou d’attitudes conventionnelles, ce qui pouvait en irriter quelques-uns. Michel est remarqué comme un gros travailleur, autant dans le domaine intellectuel, car il veut comprendre, que pratique. En communauté, il est aimé pour sa cordialité et sa simplicité.

Sa vie missionnaire en Afrique commence par une déception. Il s’était préparé pour travailler en pays anglophone et voilà que sa première nomination le destine à la Haute-Volta, au petit séminaire de Nasso où il arrive en octobre 1954. Au bout de quelque temps, il écrit au Supérieur général de l’époque, Mgr Durieux, demandant à être nommé au pays anglophone voisin, la Gold Coast de l’époque, aujourd’hui le Ghana. Il y part en août 1956. Après un bref séjour au séminaire St Charles de Tamale, il est nommé à la mission de Jirapa, diocèse de Navrongo. Il s’initie à la langue des Dagaris. En 1960-61, il est à la mission de Daffiema. Chargé des écoles, il exerce une très bonne influence sur les maîtres et participe activement au développement du travail social dans la paroisse.

En octobre 1961, il est nommé curé de Wa et ce, jusqu’en 1969. Il cumule alors plusieurs fonctions : curé, secrétaire de Mgr. Dery, chancelier, économe diocésain. Il profite de son congé en France, en 1965, pour faire sa grande retraite à la Villa Cavalletti.

À son retour au Ghana, il se retrouve toujours à Wa. Élu conseiller régional en 1969, il sera ensuite nommé curé de la mission de Ko jusqu’en 1977. Entre-temps, il devient vicaire général du diocèse de Wa de 1971 à 1975, et délégué au Chapitre général des Missionnaires d’Afrique en 1974. En 1977, il suit un recyclage en théologie en France. Au retour, il revient à Jirapa où il avait commencé sa mission au Ghana en 1956. Cette fois-ci, il y est comme aumônier de l’hôpital et du collège secondaire St-François.

Hans Schrenk, son régional, écrit à cette époque : “Michel est une figure-clé du diocèse de Wa. Mgr Dery, et son successeur, Mgr Kpiebaya, l’apprécient beaucoup, pas seulement parce qu’il parle très bien le dagaare, mais aussi parce que c’est un gros travailleur. C’est lui qui a convaincu l’évêque de la nécessité de donner la priorité à la formation des petites communautés chrétiennes du diocèse de Wa et qui a poussé les Pères Blancs à la première évangélisation de la région de Sisala. À Jirapa, son aide spirituelle était très appréciée des religieuses.”

En mars 1982, Michel suit la session biblique et la grande retraite à Jérusalem. Rentré au Ghana, il est nommé secrétaire et économe régional, au service des Missionnaires d’Afrique du Ghana. Il réside à Tamale, à la maison régionale des Pères Blancs. À ce titre, il participe, en 1984, au conseil financier de la Société à Rome. En octobre de la même année, il est aussi directeur du premier cycle de formation des Frères.

L’année 1987 va marquer un tournant dans l’orientation de son ministère. Après une sérieuse intervention chirurgicale en France, jugeant qu’il n’est plus capable de travailler à un ministère de première évangélisation, il se tourne vers la formation et l’animation spirituelle. Il se joint au staff du Centre spirituel Wanye Renewal Center qui vient d’ouvrir dans le diocèse de Wa. Pour se préparer à donner des retraites selon la spiritualité ignacienne, il va se former trois mois à St Beuno’s, chez les Jésuites, au pays de Galles. Retraites de toutes sortes et formation à la vie spirituelle des postulants ou novices religieux, religieuses, cela constituera son ministère principal jusqu’à la fin de sa mission au Ghana.

Il exprime au provincial de France, en mars 1996, son désir de rentrer définitivement en France quand il aura 70 ans. C’est un âge, juge-t-il, où l’on peut encore s’adapter. Il envisage de trouver en Grande-Bretagne ou aux États-Unis le même genre de ministère qu’il a eu ces dernières années, sans exclure la France, conscient qu’après quarante ans de mission en pays anglophone, il n’est plus très au courant de la mentalité dans la société et dans l’Église de son pays natal.
Michel choisit finalement de rester en France où il revient définitivement en avril 1998. Il suit la session de transition à Rome et décide de prendre une année sabbatique en s’inscrivant à l’année de formation des prêtres à l’institut catholique de Toulouse, pour avoir le temps de se réadapter à la vie en France et à la pastorale de l’Église.

En 2000, la province de France envisage l’implantation d’une nouvelle communauté dans un milieu à forte présence africaine, dans le diocèse de Saint-Denis, à Montreuil sous Bois (banlieue immédiate de Paris). Après avoir beaucoup hésité, Michel accepte de rejoindre l’équipe qui se constitue autour de ce projet. Au bout d’un an, il fait part au provincial de son essoufflement : dans cette grosse paroisse de ville (45.000 habitants), le rythme pastoral est étouffant et ne laisse que peu de temps libre. Il a aussi quelques accrocs de santé, ce qui ne lui facilite pas les choses. Il ne se sent pas à l’aise avec l’équipe pastorale de la paroisse très marquée par un statu quo imprimé par le curé précédent et peu encline à opérer des changements.

En juillet 2002, Michel retourne à Toulouse où il se sent libre de travailler à son rythme et selon des orientations pastorales qui lui conviennent davantage. De 2002 à 2006, il accompagne une équipe de 35 catéchistes qui œuvrent au collège de Fermat, un grand collège de Toulouse. Il assure, en lien avec les Jésuites et les Sœurs du Cénacle, l’accompagnement des Exercices dans la vie courante. Il suit également des équipes du Mouvement des Cadres Chrétiens et les membres de la Communion Notre Dame de l’Alliance : ce groupement peu connu existe dans toute la France et rassemble pour des temps forts spirituels les personnes divorcées, hommes ou femmes, qui ont décidé de ne pas se remarier.

Michel aura accompli sa vie missionnaire jusqu’au bout. Certes, il montre, depuis la fin de l’été 2010, quelques signes de fatigue. Cependant, dès la rentrée, il reprend ses activités sans en retrancher une seule. Le 4 décembre 2010, il est pris par de graves problèmes respiratoires et des difficultés dans le fonctionnement du cœur. Il est alors hospitalisé d’urgence. Sa sœur et son beau-frère de Bordeaux viennent le visiter et repartent, rassurés par les propos du cardiologue. Mais le mardi 21 décembre, son état se dégrade subitement. Michel s’est éteint, sans souffrances, le mercredi 22 décembre 2010.

En raison de la proximité de la fête de Noël et de la dispersion de sa famille, les obsèques de Michel n’ont été célébrées que le 28 décembre. La célébration, à l’église paroissiale de St-François d’Assise, fut présidée par le Vicaire général du diocèse. Outre les confrères du secteur, de nombreux prêtres de Toulouse sont venus lui dire un dernier adieu.
Michel repose désormais au cimetière de Billère, parmi ses frères Missionnaires d’Afrique.

Charles de Coattarel



PROFILES

Father Joseph Deleruelle

1926 - - 2010

Joseph was born on the 18th March 1926 into a working class family numbering seven children, at Ploegsteert, West Flanders, Belgium. He received a very good education there. After his studies at St. Jude’s College in Armentières, France, he entered the White Fathers at Thy-le-Château in September 1945. His mother sent him there with a letter which amongst others things said, ‘We gave him proper instructions until he was 19. It is all we can do. We have a large family and only papa can provide for them. In this time of war, life has been very hard for us and we have absolutely nothing, really nothing, to afford. Would you please, Reverend Father, support him completely. If you cannot, send him home right away so that he does not suffer too much from it.’

After his novitiate at Varsenare, he did his first year of theology at Marienthal and continued his Formation at Heverlee, where he took his Missionary Oath on the 21st July 1951 and where he was ordained a priest on the 12th April 1952 by Bishop Geeraerts.

On the 1st April 1953, Joseph left for Africa. Some days later, he arrived in the Vicariate of Gitega, Burundi, where he was appointed curate at Nyabiraba. A year later, he was at Kibumbu, where he applied himself very well and succeeded to his satisfaction. In September 1957, he became Superior at Gitwenge and eight months later at Mutumba. In a report date September 1958 his Regional wrote, ‘Joseph has contradicted the notes of his scholasticate which said that he was neither a leader nor an organiser. He is a good Superior thanks to his common sense, his contagious cheerfulness, his diligence and his understanding of the people.’ After 7 years in Burundi, he returned for home leave and spent a year in Belgium. He dedicated himself to Missionary Promotion for that time. After his Long Retreat at Villa Cavaletti, he returned to Burundi. He spent two years at Jenda, in the Diocese of Bujumbura. In 1964, he changed dioceses. After some months at Makamba, he was appointed Superior at Mpinga. He was much appreciated as Superior and a member of community.

In September 1966, he received permission to return home for six months as his father was seriously ill. He was present when his father passed away in November 1966. Back in Burun­di, he continued at Mpinga. He was elected Regional Councillor in 1969, but at the end of the year he had to return home with heart trouble. He was to spend five years in Belgium. He was appointed to Thy-le-Château for Missionary Promotion. He beca­me Superior of the community, where his common sense, his spirit of service and his ability to smooth the rough edges and harmonise relations were highly appreciated. He also looked after the spiritual renewal of the community. In June 1976, he returned to Gitwenge as curate and in March 1980, he was again elected Regional Councillor.

On the 29th May 1980 he was served with the notification of ‘Prohibited Immigrant’. Howe­ver, intervention by his Bishop enabled Joseph to remain, but the written residence permit would never arrive. Joseph therefore left Burundi, but not quite yet Africa. At the end of June 1981, he was in Kinshasa where he was appointed curate in the parish of Kisenso. After 18 months of health problems, kidney infection and weak heart, he was obliged to leave. This departure cost him a lot, for he loved the people and the apostolate. He had begun to get used to Kisenso, even if community life had not been easy.

Gradually, Joseph realised that he could no longer return to Africa. In 1983, he was appointed parish priest of Dongelberg and a year later became Superior and Bursar at Thy-le-Château. In September 1987, he became Superior at Heusy and took part in the Jerusalem Session-Retreat. In 1993, he was appointed to the community of La Plante, at Namur. In June 2001, he joined ‘Sacré-Cœur’, the retired persons’ home at Ploegsteert, which he knew from his earliest days and where he had been an altar server. ‘I am living here in a large family,’ he wrote. ‘Together,we prepare to leave this world, getting old together, carrying our crosses together. I like saying to those I accompany at the end of their lives, ‘When you awake, it is no longer me but the Lord that will be holding your hand.’

Joseph was not the chaplain of the home; but then, was there one? Our confrere was there as a resident amongst others. However, he was a priest and a missionary and despite his shaky health he very soon organised Mass in what had been the former chapel but had been turned into a jumble room. He told us when he was with us that it was done informally and everyone took part in it. Joseph also organised a small ‘religious’ library for the residents of the home. In October, he would arrange a little missionary exhibition. All the senior citizens knew him as the ‘Missionary Father.’ During one of his last major celebrations at the home, he was presented with a fine colonial helmet in the style of Tintin. The home was to be his final mission. It was to last almost ten years, until the 27th November 2010 to be precise.

On Saturday the 4th December, his three sisters, many nephews and nieces as well as several friends joined with the community at Varsenare and many other confreres for the thanksgiving liturgy. In his homily, Manu Quertemont, in charge of the community of La Plante at Namur, brought to mind the missionary dimension of Joseph’s life in the light in the Beatitudes.

Amongst other things, he said, ‘Jospeh liked a chat. He was a good story-teller. Even if late in life he often repeated the same stories, his discussions were always full of enthusiasm and youthfulness. He was keen to teach, convince and pass on a message: that of the universal mission, of the Gospel. The events from the past that he embellished with his well-known accent always reflected his missionary concern to be by the side of the unfortunate, of the poor people for whom Joseph had made a life choice. How many times Joseph spoke to me about Cardinal Malula, someone he considered a prophet on behalf of the African people. Joseph truly admired this man of God. It was his major reference each time he addressed the problems of justice and peace and inculturation.’

At the conclusion of the ceremony, one of his nephews brought out other aspects of Joseph’s life. He shared the following tribute with the assembly: Dear Uncle, you departure brought back many happy memories. Even very small, with my sister and brother, we knew that it was going to be fun when you spent the weekend at home. Riding in the Volkswagen beetle was always an adventure: we had to take a sweet so that it would start and then we could drive down Mont Kemmel in reverse. Some years later, we were adolescents. For the exams, we went to study at the Fathers’ House at Heusy. If I failed my year, you would say, ‘It’s not a problem. You will be first in the class next year.’ Later, you became older and consequently a little wiser.’ He concluded by saying, ‘There you are, Uncle. It is high time to say goodbye to you. From where you are, protect us. We miss you so much already. Till next we meet, Uncle.’

One confrere, who taught Joseph philosophy at Thy-le-Château, added in writing to us: ‘I lived with Joseph and then I met him often. On many occasions, Joseph showed great pastoral common sense. Chosen as Assistant Provincial, he refused, as he did not speak Dutch well. At Dongel­berg, he was very attentive to any parish work and to welcoming people visiting, the advantage of a small parish community. At Namur, he was very ill. I thought he was dying. Taken in by his sister Thérèse, this was providential for him. He recovered and was able to live to old age at Ploeg­steert, where his heart lay. He was devoted to contacts especially among his ‘parishioners. He conducted fine heartfelt liturgical services, eagerly assisted by laypersons, making books and pamphlets available to the churchgoers. Joseph was also concerned with relations with the neighbouring diocese of Lille, where he readily went for updating courses. I cherish the fond memory of a confrere able to be at ease as a pastor, faithful to the Kingdom in the making.’

André Simonart





Brother Marcel Aurégan

1928 - - 2010

Marcel was born on the 4th July 1928 at Plouzélambre, a small village of 225 souls at Côtes-d’Armor, in the Diocese of Saint-Brieuc, on the borders of Finistère, France. He was a Breton’s Breton, with a great love for the culture of his region; he only learned French when he went to school. After the primary school certificate, he worked on the family farm, where they grew potatoes from seed in the famous ‘golden belt’ renowned for the quality of its fruits and vegetables. When speaking of the Aurégan family, the parish priest said, ‘It is my favourite family’. They were a deeply Christian family that besides Marcel, gave a diocesan priest and a Sister to the service of the Church.

Baptised the day after he was born, Marcel received Confirm­ation on the 12th May 1942 at Lanvellec, a small neighbouring commune. He deepened his Christian awareness in the Young Christian Farmers, which was then in full swing, while, at the same time, he played sport as a relaxing pastime. He was cross-country regional champion and proud to have run one day with the famous Alain Mimoun, 1956 Olympic Marathon Champion. Marcel would have like to enter the Brothers’ postulancy as soon as his military service was over, but his parents were getting old and needed his strong arms and his know-how. As a dutiful son, he waited for five years, then the one whom the parish priest called his ‘best young man’, was finally able to enter the postulancy. This was after his parents had left the farm and he had looked after their moving and resettlement. The White Father postulancy was then at Antilly. He was clothed with the habit on the 26th September 1955 for the Spiritual Year at Maison Carrée, Algeria, taking his First Oath at Mours, on the 29th September 1957. It was in this house in the Paris area that he was also to take his Perpetual Oath on the 31st July 1963. As was the custom at that time, he took the religious name of Nazaire, a 1st century martyr, a missionary to Gaul, brought into prominence by Saint Ambrose of Milan.

As early as the postulancy and novitiate, Marcel was appreciated for his human, moral and spiritual qualities, despite a degree of shyness. He also was admired for his rapid progress in the various trades, in particular in mechanics and electricity. Those in charge of his training were full of praise for him and saw in him an excellent future Brother. Nevertheless, the former champion did not seem to be of robust health and in the novitiate, he was bedridden for several months by Malta fever, brucellosis, from which he almost died.

After his First Oath, he therefore remained at the Mours Professional Training Centre. Two years later, on the 15th September 1959, he was appointed to our house at the Rue Friant to study at the Saint Nicolas Industrial and Commercial School. To his farming knowledge he added a CAP, (vocational training qualification) as a turner, locksmith, electro-mechanic, general mechanic and sheet-metal panel-beater as well as draughtsman in a study office. He also acquired good skills in carpentry, sanitary installation and even basic medicine, which would have made a good nurse of him. Later, discovering his gift as a water-diviner, and basing himself on specialised reference books, he was able to supply water when in Tunisia and elsewhere. In the meantime, on the 15th June 1961, he was at Mours as an instructor in locksmithing and metalwork. In community, while appearing somewhat awkward, he proved to be jovial, even mischievous and a practical joker, a charming confrere. He was appreciated for his straightforward approach, his deep piety. ‘He was a real ‘White Father’’, said one of his Formation staff members. On the 21st June 1965, he was at Bussière after an operation for the removal of his gall-bladder. However, he returned to Mours on the1st July the following year to prepare his departure for Africa.

He was proposed for North Africa or the Sahara, in line with his wishes. He saw himself at ease in a locksmith workshop or a training centre. This was at Thibar on the 19th July 1966. He was to remain there until the closing of the post in 1975. He was in fact the last of these remarkable Brothers who created the reputation of Thibar by their professionalism and their social and Gospel awareness. His long stay there was only interrupted by the Long Retreat at Villa Cavaletti from the 20th September 1969. In that year, he was also elected Regional Councillor. On the 15th November 1975, he went to La Marsa, where his confreres had started up a pre-Professional Training Centre. Two years later, on the 1st November 1977, he went to Tabarka. Employed by a Tunisian Association (APPEL) for development in the North-West Region of the country, he was to be there for the best part of fifteen years (1977-1994), along with †Brother Maurice Leigge­ner, (PE 2009/10 p.627ff.) They were in charge of the improvement of the rural habitat, respecting the traditions of the people of this area to the maximum. He also collaborated in the founding of Professional Training Centres. He was once again elected Regional Councillor for Tunisia in 1982.

After the Jerusalem Retreat Session in September 1994, he was back in Tunisia at La Marsa on the 1st January 1995. Then, on the 1st July 1996, he was part of the pastoral team at Sousse, while remaining Regional Councillor. He renovated the churches of Saint-Félix at Sousse and that of Jerba, the schools of Halfaouine and Aïn Draham. Despite the early signs of ageing, he did his best. Two years later, on the 1st July 1998, he was entrusted with the renovation of the IBLA building at Tunis. He became bursar, as well as in charge of the reception of the deprived; he improved the water, gas, electricity and solar panel installations. His plans, which were kept, will no doubt assist in the repair of damage caused by the tragic fire of the 5th January 2010. However, the bell for retirement had sounded and on the 1st September 2010, he was again to be found at La Marsa, always ready in spite of everything to lend a hand to help out. He dedicated his competence and readiness to serve everyone until the last ounce of his strength.

Undoubtedly, he would then have been able to make better use of his library, stacked with books on theology, exegesis and the history of art. However, in June 2010, after a bad fall, he was hospitalised for months at the Saint Augustine Clinic. Although he was well looked after by his confreres, his general condition was worrying, and required repatriation to France. Appointed to Bry-sur-Marne on the 6th September 2010, he did not recover from his illness and ‘Christ’s faithful servant ready to help anyone’ was called to the Father’s side at Bry Hospital in the evening of the 24th December, during community prayer, after 53 years of service to the Church and Africa. He was 82 years old. Marcel was interred in the chapel at Bry-sur-Marne on the 30th December 2010.

A message of condolence reads, ‘Without making any more noise that he would have during his life, our brother wished to return to his Lord in the silence of Christmas Eve. He was the cement binding the communities through which he passed, without putting himself in the forefront and ready to support the positive initiatives of his confreres. His frail silhouette will long be remembered as it passed like a shadow, but whose smile cheeringly illuminated everything on its pathway. We give thanks to Marcel for this example of simplicity and life given for all!’

During the Memorial Mass for Marcel, Archbishop Maroun Lahham was to say ‘Building was in Marcel’s genes. In rare times of lucidity at the clinic, Marcel would say, ‘I must get out of here; I have to finish the plans the Sisters asked me for.’ He would finish them in paradise. Jesus, like Marcel, was a manual worker and was concerned for others. I am convinced that since they have been together, they have been talking a lot about building, but building the Kingdom of God in Tunisia.’ Archbishop Lahham saw in our confrere a unique specimen of the Church of Tunis, an irreplaceable charism. ‘At the exact moment the Son of God entered into the lives of men, Marcel entered into the life of God’, he concluded.

Armand Duval





Father Leo Bombay

1931 - - 2010

Leo was born on the 26th February 1931 at Termonde, in Eastern Flanders, in the Diocese of Ghent, Belgium. His large family consisted of six brothers and a sister and it was deeply Christian. His Mum passed away when Leo was eight years old. He did his grammar school studies in his home town, at Notre Dame College. At the end of August 1949, he entered Boechout. He then did his novitiate at Varsenare and his Scholasticate at Heverlee, where he took his Missionary Oath on the 16th July 1955 and was ordained a priest by Vicar Apostolic Bishop Xavier Geeraerts on the 1st April 1956.

Even as early as this Formation period, the members of staff remarked on his reflective intelligence and suppressed sensitivity, as it seemed to him a weakness. He preferred to express his brotherly bond with the community through practical and material services, whereas in conversations he was very discreet, with replies that were often sarcastic and sometimes even caustic. In his assertions and denials there was something cutting and scathing. Even at this period, he did not understand the use of Latin in the Office and services. Leo was an austere man who refused anything superfluous.

From 1956 till 1959, he lived at the Generalate and did his studies at the Gregorian University in Rome, where he obtained a doctorate in theology. He then did a further year of studies at ‘Lumen Vitae’ in Brussels.

On the 20th July 1960, he took off by plane for Burundi and the diocese of Ngozi, where that very year our confrere Bishop Makarakiza succeeded to Bishop Martin. For the first two years, Leo familiarised himself with the Kirundi language and local pastoral activity at Mukenke, Kaninya, Ngozi and then back to Mukenke. However, he had serious problems in adapting to the local culture and mentality.

In June 1962, he was appointed to Rwanda as professor at the ICA (Institut Catéchétique Africain), founded by our confrere, Father Xavier Seumois, at Butare. He gave some highly appreciated lectures there and collaborated in writing catechetical manuals for primary schools. However, his character was puzzling for some confreres and members of staff. He was not prepared to mellow and therefore adopted a domineering and scornful attitude. Genuine collaboration thus became difficult to the point of not being able to hold a joint council at the Institute.

In July 1965, Leo returned to Burundi and the Diocese of Bururi, where he worked as curate at Rutovu and Makamba. This was his sixth appointment in seven years and he complained about it to the Regional Superior: ‘The Society does not know how to deploy its members properly.’ In September 1971, Leo was appointed to Buta for catechists’ training while residing at the junior seminary. On the 17th July 1972, he returned to Belgium, as the Bishop did not want him at Buta. In September 1972, Leo turned up at Bambumines Parish in the Diocese of Bunia (in the then Zaïre), where he gave religion classes to the Girls’ Middle School, run by the Dames de Flône. He also gave some lectures at the Religious Sciences Institute at Bunia. In September 1975, he returned to Burundi.

In early January 1976, Leo was appointed parish priest of Gasorwe, in the Diocese of Muyinga. Two years later, in January 1978, he returned to Ngozi Diocese as curate at Busiga. There, he gave classes at the Middle School and Novitiate of the BeneMariya. On the 11th June, like many others at that time, he was expelled from the country under the regime of President Bagaza. After home leave in Belgium in May 1980, Leo left a second time for the Congo, this time for Lubuye in the Diocese of Kalemie. He was put in charge of religion classes for secondary education. In Novem­ber 1984, he was able to leave for Liapenda to improve his knowledge of Swahili. During the 1985-1986 academic year, he lived at the ‘Maison Kaoze’, Lubumbashi, in order to give lectures as an ‘extra-mural professor’ at the town’s major seminary. After a brief return to Liapenda, he returned to Belgium in September 1986 for health reasons.

At Termonde, his home town, he came across work as a hospital chaplain. In late 1986, Leo was back in the Congo, and was appointed to Christ the King Parish at Kalemie. However, at the beginning of March 1990, he had to put an end to his missionary work in Africa for reasons of health. He underwent various treatments for cancer and recovered against all expectations, thanks in particular to his fiery and indomitable will. His confreres spoke of a miracle. Treated in his home town, Leo provided the services of a substitute chaplain to this hospital for a number of months. He was to provide this ministry at the Saint Elisabeth Clinic at Antwerp from October 1990 and would from then on become a member of the Keizerstraat community. In 1996, he had to draw his pension and then became an appreciated discreet co-worker at the Procure and reception. He also was able to be of service in the kitchen and dining-room. For 14 years, he was a man of hidden services, of discreet attentiveness and sometimes demanding for others.

Leo always remained who he was. As those in charge of his early preparatory training remar­ked, he liked to pose as very exacting and categorical on the intellectual level and very reserved in relation to his feelings. He was one of the rare confreres not to have a television in his room, where he liked to listen to classical music. He did not have a bank account. His room was practically empty.

In 2009, when his cancer reappeared, Leo refused any treatment he had already undergone. Without the slightest complaint in relation to his health, he silently prepared for his death. He received ‘Extreme Unction’ in his room, with the community members around him. Taken to the palliative care section of the Wilrijk Saint Augustine Hospital, he died there a few days later, on Saturday the 11th December 2010. He had personally prepared the sober celebration of the Eucharist. It was celebrated in the church of Saint Charles Borromeo on Thursday the 16th December, followed by burial in our cemetery at Varsenare.

A confrere from Africa wrote, ‘Leo was both a paradoxical yet intriguing figure: intelligent, with a critical mind, humorous after a fashion, and often surprising in his reactions. I think we never really saw where his spiritual life lay, because I do believe he had a profound belief, without being naive. He certainly experienced, in the intimacy of his religious awareness and his exacting intelligence, what belief in Jesus Christ represents.’

Dries Fransen




Father Jean Lavoie

1919 - - 2010

Father Jean Lavoie was born on the 27th Decem­ber 1919 in the village of Prud’homme, Prince-Albert Diocese in the Province of Saskatchewan, Canada. He did his primary schooling at the Oblate Sisters and the Collège Matthieu in Gravelbourg, also in Saskatchewan. In 1932, he parents moved to Granby in Quebec Province. His father was a doctor and had his practice there. As for Jean, he did his secondary studies and two years of philosophy at the St-Hyacinthe Seminary from 1932 till 1940. During this time, and particularly at the end of his studies, he was looking for a direction in life. In his family, there was an uncle a Jesuit, three aunts who were Sisters, a cousin a priest and two of his sisters entered the White Sisters. This family context doubtless helped him in his decision. He already had had contact with the White Fathers and in his second year of philosophy applied to them. As he had good references, he was easily accepted.

In September 1940, he began his postulancy at Éverell near Quebec at the same time as his first year of theology. The following year, he went to the St.Martin novitiate, near Mont­real. In 1942, his parents came to live at Montreal. Jean did his three other years of theology at Eastview Scholasticate near Ottawa. He took his missionary oath there on the 2nd June 1944. He was ordained a priest on the 26th May 1945 by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa, in his cathedral. He succeeded without problems in his Formation. He was one of the best in his group and a fine missionary future was predicted for him. Even if he had not provided all his professors expected of him, he succeeded very well because of his immense abilities. He was advised to be less hasty and categorical in his judgements, and to respect other people’s progress and train of thought.

After a year of pedagogy studies at Montreal, Father Lavoie left for Malawi in October 1946. For ten years or so, he was to work in the present Diocese of Lilongwe. Initially, he was a little over a year as curate at Mtendere, then almost two years as professor and Principal at Likuni Teacher Training College. At the end of 1949, he was appointed to teach at Kasina Junior Seminary. He was to stay there for five years. After a year as curate at Mami­tete, he left for home leave in Canada in May 1956, to restore his health and put himself at the service of the White Fathers in Canada.

For almost five years based in Montreal, he did Vocation Promotion in colleges, respecting his health limitations. The Father Provincial thus expressed appreciation for his work: ‘He is a confrere always ready for ministry. He takes recruitment to heart. He maintains contact with Directors of Colleges. He follows up those interested in Mission and has a flair for his choice of these pupils.’ As his health had enormously improved by the end of 1959, he proposed to return to Africa.

At that time, an opportunity was to become available to him. Our confrere Bishop Joseph Blomjous of Mwanza, Tanzania, appealed to the White Fathers for someone to found a Social Training Centre for lay leaders. This task was proposed to Jean and he agreed. After his Long Retreat at Rome in 1960, he arrived at Mwanza, more precisely at Nyegezi, to begin the Centre. He found training staff and at the end of 1960 he began with 12 students. Gradually, this Centre began to develop. Leaders in community development were trained firstly, and then journalists, etc. It was to become the Nyegezi Social Training Centre. In 1969, after 12 years, a successor was prepared and Jean expressed his wish to withdraw.

After a good rest in Canada, Father Lavoie returned to Africa, this time to Malawi. He was invited by the Bishops to promote the implementation of the Second Vatican Council. For this reason, at the end of 1969, he was in Malawi to conduct sessions and give conferences. He was to do this until 1972. As he still had health problems, he asked to be appointed to Canada.

After proper medical care and rest, he accepted a mission of a few months at Salisbury, Zim­babwe, to promote and organise action for Justice and Peace. During this time, another request was made to the Missionaries of Africa in Canada to find a Father to work in Scarborough, Toronto, on the English Sector of the National Missionary Council. Father Lavoie was proposed, was approved, and he agreed. He was to carry out this task at Toronto as Deputy Director in order to promote missionary education in the English-speaking dioceses. He did sterling work with the clergy and the Church, in spite of the obstacles he encountered and the limitations of his health.

He completed his mandate in 1981 and asked to come to our Procure at the Rue St-Hubert, Montreal, to promote and raise awareness of Justice and Peace among Missionaries of Africa and in the Church. His health did not allow him to take on any other duties. He therefore began a monthly bulletin entitled, ‘Justice’ to condemn violations of human rights and raise awareness of action for justice.

In 1998, he moved to the Provincial House in the Boule­vard de l’Acadie to continue this same work. In 2004, he published the last issue of ‘Justice’, writing, ‘after twenty-two years of monthly publication, ‘Justice’ has run its course; all the more since places calling for justice are happily multiplying, in our communities, in the Church, in public.’ In giving up this work, he signalled that he needed to reduce his activities.

Father Richard Dandenault knew Father Lavoie very well from his activities in Africa and Canada. He gave this tribute: ‘Seek first the Kingdom of God and its righteousness and all the rest will be added unto you.’ Jean was a seeker, a questioner, an enquirer. On meeting Jean in the morning, there were the usual greetings. It was not for long, as once they were over, the next question came without hesitation: ‘What do you think of that?’ Before being able to reply, Jean had already given his, so much so that the other person had nothing to add.

Another question followed that one. Topics ranged over current events, culture, the Church and above all, ecumenism. He had followed the sessions of the Second Vatican Council passionately. At the end of the 1960s, he immersed himself in the Church in Malawi to inform his confreres of the new positions of the Church, People of God, before anything else. Jean had a prophetic outlook; he was a ‘watchman on the ramparts’.

Beginning in 2004, Jean was to experience the limitations of his age even more. He suffered from weakness and often from headaches. He consulted doctors several times and in spite of all the medicine he took, there was no visible progress. He remained as active as he could and took care of himself, seeking to depend on others as little as possible.
In 2009, due to the sale of the Acadie house, he had to return to St-Hubert. This affected him greatly. He was increasingly weaker. He gave up driving. At the end of 2010, his health again deteriorated rapidly: weakness, difficulty walking; sometimes, he stayed in bed. Those in charge of him recommended him to go once again to the Capuchins’ infirmary for better medical supervision. He finally agreed in December. However, after a few days there, he had to be taken to the Hôtel-Dieu at Montreal.

This is where he passed away on the 13th December 2010. The funeral took place on the 17th December in the Capuchin Chapel of the Reparation. After cremation, his ashes were buried in the Lennoxville Saint Antony Cemetery, in the Missionaries of Africa plot.

Father Michel Gingras, MAfr, officiated at the funeral, and Father Julien Cormier, Provin­cial, gave the homily. In his notes, Julien, after consultation with some of his confreres brought out some of the personality traits of Father Lavoie. ‘It is not necessary to recall here the various phases of Jean’s life, his successes and his setbacks. We all know them. Jean was a ‘brainy’ intellectual, and as such took Jesus the Light of the World as his model.
He had a passion for enlightening others on matters of importance, and especially on issues of Justice and Peace. He was intransigent and intolerant when faced with injustice. He was a legend for some, a confrere consulted by many. He was a convinced confrere, opposed to injustice and in asserting the rights of the person confronted by authority, a man open to seeking truth and promoting justice.

Dear Jean, may the Lord enlighten you a hundredfold with the light of justice with which you sought to illuminate our lives. Resurrection awaits you in this Kingdom where Justice means holiness and true life in communion.’

Lauréat Belley




Father Aurélien Cinq-Mars

1915 - - 2010

Father Aurélien Cinq-Mars introduces himself as follows: ‘I was born on the 30th July 1915, at Sainte-Pétronille, Île d’Orléans, in Quebec Archdiocese, Canada. I am the last of a family of five children, two girls and three boys. Papa was a baker. Mum passed away when I was only six. Papa never remarried. On my mother’s death, one of my sisters, the oldest in the family, took charge of running our home. I started school at five and made my First Communion the same year. Aged 13, I entered the College at Sainte-Anne-de-la-Pocatière with one of my brothers and spent eight years there.’

At the end of his second year of philosophy, Aurélien applied to the White Fathers, promising to go and see them at the beginning of the holidays, since he lived near the postulancy at Éverell. After this interview and the usual formalities, he was admitted and began his postulancy on the 18th September 1936. This year would also serve as his first year of theology. In September 1937, he began his novitiate at St-Martin, near Montreal, which opened that year.

The following year he was also in the first group to open the Eastview Scholasticate near Ottawa. His three years of theology here were well-spent. He took his Missionary Oath on the 22nd June 1940 and was ordained a priest on the 7th June 1941 in the Cathedral by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa. These years of Formation were to reveal the kind of missionary he would become. Of average intelligence, he nevertheless had good practical judgement. He showed initiative and volunteered for all the jobs. He was an attentive and likeable confrere in community. He was eager to excel, but would especially have to work at overcoming his nervousness to keep his balance.

At the end of his Scholasticate, he took some rest in his family. As it was during the 1939-1945 War, ships leaving for Africa were rare, and almost a year passed before his departure. Knowing he was appointed to the south-west of Uganda, in the Vicariate Apostolic of Rwenzori with Bishop Lacoursière, he began the study of Runyankole with a confrere on home leave. He was also curate in a parish for a few months until there was a berth aboard a ship with five other Fathers.

1941He arrived in Entebbe in early September 1942. There, he learned of his appointment as curate at Mutolere. He was to work in this corner of Uganda for over 20 years. Moreover, at Mutolere, he was curate for five years and parish priest for over ten at different times. He was also parish priest at Rubanda, Butale and founding parish priest at Bubangizi. He also helped in other places although only for a few months. In 1952, he did his Long Retreat at Mours and took an extended home leave in Canada. He was very weak and worn out. After tests, an operation, a strict diet and rest, he was able to leave again in early 1954 to continue his work at Rwenzori with the same dedication.

In 1962, he returned from another home leave but did not return to Mutolere. For reasons that are unclear, he had to go to another parish. Without showing it, he was affected by this, for he was attached to this parish where he had worked so much and had given of his best. If Mutolere is an ideal setting for confreres to rest with its fresh and pure air, it is also difficult for the mission, to visit the Christians in the mountains at high altitude.

Through catechesis, schools, the sick and administering the sacraments, Aurélien had put his heart and soul into the service of the Christian population. After upgrading a small pre-existing cigar factory, he started a tungsten mine (Wolfram). This is a metal tougher than iron and sought after for hardening steel, providing employment for over 500 workers and helping the diocese financially.

In 1965, he was again worn out but this time, his heart was damaged more than usually. The doctor advised him to leave for Canada. This was to be a return for good that he had not foreseen. What follows will show that his health would no longer allow him to return to that corner of Uganda he loved so much. Another reason was that he was needed in Canada. After a year’s rest at Quebec, he was appointed Superior of the Provincial House at Rue de l’Acadie at Montreal. He was also a member of the Provincial Council. After four years in this post, he was to serve as Superior in our houses in Quebec, Lennoxville, again at Acadie, and again at Quebec, where he was in charge for about fifteen years. This shows his ability to adapt, his readiness to serve and his liking for his confreres and leadership.

2001In 1992, Father Cinq-Mars retired. He remained a member of the Quebec community. At that time he wrote, ‘For all these years in Canada, I never ever felt unhappy. Without looking for it, I was almost always Superior. I took part in all the activities of the Province. I tried to improve relations between us and the outside, with everyone. I tried to promote the missionary cause. In all I did wherever, I always loved my vocation and I have been content my whole life long.’
In early 2008, his condition visibly deteriorated. He had to be hospitalised and when he came out, he was given a place at the Cardinal-Vachon Residence at Quebec because of his unstable condition and his need for constant medical attention. He received proper treatment there and when there were complications, they took him to hospital.

These are the circumstances in which he passed away at the Hôtel-Dieu Hospital, Quebec, on the 16th December 2010. After the lying in state at the Deux-Rives funeral complex, the funeral liturgy took place on the 22nd December in the church of the Saints-Martyrs-Canadiens, Quebec. He was laid to rest in Belmont Cemetery Quebec, in the Missionaries of Africa plot.

Father Cyprien Bouchard knew Father Cinq-Mars particularly well, having lived several years with him. Here is his tribute: ‘For years, Aurélien gradually lost his hearing and his sight. However, this was experienced with much serenity and no complaints. He was a man of prayer, generous, sensitive, and compassionate. Aurélien was also a pleasant confrere, able to laugh with gaiety and simplicity.

He was a shy man who was always wary of disturbing others. I attribute this to his great sensitivity, but also because he was a man for others. He was a Superior for years. He was attentive to confreres and to their families. Aurélien would have approached death in peace and self-surrender. The doctor had forewarned him, given the number of attacks of pneumonia he underwent. His unshakeable faith would have carried him through till the end.’

Lauréat Belley




Father Michel Graëff

1928 - - 2010

Ton Michel was born on the 7th June 1928 at FEL, Orne, in the Diocese of Sées, France. He was baptised in this parish on the 9th June. Subsequently, his family moved to Isère in the Diocese of Grenoble, where he received Confirmation on the 12th may 1938. In October 1939, he began his secondary school studies at St. Joseph’s College at Thônes in Haute-Savoie, completing the full cycle of studies up to the Baccalaureate in Philosophy in 1947. He was then admitted to Kerlois in Brittany, the White Fathers philosophy seminary.

Michel put into action the des­ire to be a priest that he had nurtured for several years. All his very devoutly Christian family, his parents, and his nine brothers and sisters, rejoiced in the news. He did his novitiate in 1949-50 at Maison Carrée, Algeria. At that time, the General Council of the Society wanted greater internationalisation of the scholasticates and missionary personnel in the Regions in Africa. Thus, Michel did his theology in English. He went to ‘s-Heerenberg in the Netherlands. There, he was considered suitable to take his Missionary Oath in on the 22nd July 1953. He did his fourth year of theology at Monteviot, Scotland, finishing with his priestly ordination on the 10th June 1954.

During his years of philosophy and theology, the members of the Formation Staff saw him as a man endowed with a lively intelligence, perceptive and practical. He was a principled straightforward man unencumbered with conventional manners or poses, which could irritate some people. Michel was noticed for his diligence, in intellectual as well as practical pursuits, as a man seeking to understand. He was liked for his cordiality and candour in community.

His missionary life in Africa began with a disappointment. Having prepared to work in an English-speaking country, his first appointment was for Upper Volta and the Junior Seminary at Nasso. He arrived there in October 1954. He was to write after some time to Bishop Durieux, the Superior General, to be appointed to a neighbouring English-speaking country, at that time, the Gold Coast, nowadays, Ghana. This was done in August 1956. After a short spell at St. Charles Seminary, Tamale, he was appointed to Jirapa mission, Navrongo Diocese. There, he was introduced to the Dagari language. In 1960-1961, he was at Daffiema mission. In charge of schools, he had a very good influence on the headmasters and took active part in the development of social work in the parish. In October 1961, he was appointed parish priest of Wa until 1969. He then accumulated several duties: parish priest, Secretary to Bishop Dery, Chancellor and Diocesan Treasurer.

During his home leave in France in 1965, he took the opportunity to follow the Long Retreat at Villa Cavalletti, Italy. On his return to Ghana, he continued at Wa. Elected Regional Councillor in 1969, he was then appointed parish priest of Ko until 1977. In between times, he became Vicar General of Wa Diocese from 1971 till 1975, and Delegate to the 1974 General Chapter of the Mission­aries of Africa. In 1977, he followed a theology updating in France at the Domincan Centre of Arbresle, near Lyons. On his return, he went back to Jirapa where he had begun his mission in Ghana in 1956. This time, he was chaplain to the hospital and St. Francis College.

This is what Hans Schrenk, his Regional at that time, wrote, ‘Michel is a key figure in Wa Diocese. Bishop Dery and his successor Bishop Kpiebaya greatly appreciate him, not only because he speaks Dagari very well, but also because he is such a great worker. He convinced the Bishop of the need to give priority to the forming of small Christian communities in Wa Diocese and pushed the White Fathers to primary evangelisation in Sisala region. At Jirapa, he was very much appreciated by the Sisters for the spiritual support he brought them.’

In 1982, from March to June, Michel followed the Jerusalem Session and Retreat. Returning to Ghana, he was appointed to the service of the Missionaries of Africa in Ghana, as Secretary and Regional Treasurer at Tamale. In this capacity, he took part in the Financial Council of the Society at Rome in 1984. In October of the same year, he also became Director of the First Cycle of Brothers’ Formation.

1987 was to be a turning-point in the direction of his ministry. After serious surgery in France and reckoning he would not be able to work in a primary evangelisation ministry or look after Christian communities, he turned towards formation and spiritual direction. He joined the staff of the newly founded Wanye Spiritual Renewal Centre in Wa Diocese. As he felt the need for an in-depth preparation to give retreats according to Ignatian Spirituality, he went to train for three months at the St. Beuno Jesuit Centre in Wales. All kinds of retreats and preparation programmes in the spiritual life for postulants or novices and Sister Novices was to constitute his main ministry until the end of his mission in Ghana.

In a letter he wrote to the French Provincial in March 1996, he shared his desire to return to France for good, when he would be 70. He reckoned it was an age at which one could still adapt. He projected finding the same type of ministry he had been exercising over the years previous in Great Britain or the United States, without excluding France.
Ultimately, Michel chose to remain in France where he returned for good in April 1998. He began by the Transition Session at Rome and decided to take a sabbatical year by enrolling in the Year of Formation for Priests at the Institut Catholique Toulouse, to take the time to re-adapt to life in France and the Church’s pastoral activity.

In 2000, the French Province projected founding a new community in a heavily populated African locality in the Diocese of Saint Denis at Montreuil sous Bois (in the immediate vicinity of Paris). After some hesitation, Michel agreed to join the team formed around this project. After a year, he disclosed his loss of drive to the Provincial. In this huge city parish of 45,000 inhabitants, the pace of pastoral activity was punishing and only left little time free. He also had some health setbacks, which did not improve matters. He did not feel at ease with the parish pastoral team that was very marked by a status quo imposed by the previous parish priest and were ill-inclined to make changes.

In July 2002, Michel returned to Toulouse where he felt more free to work at his own pace and according to the pastoral orientations that suited him better. From 2002 till 2006, he accompanied a team of 35 catechists working in Fermat College, a major collectivity of Toulouse. He also provided accompaniment, in connection with the Jesuits and the Sisters of the Cenacle, in the Exercises in Daily Life scheme. He also followed up with teams from the Movement of Christian Profes­sionals, and members of the Notre Dame Alliance Communion. This little-known grouping exists throughout France and brings together divorcees who have decided not to remarry.

Michel accomplished his missionary life till the end. Naturally, he showed some signs of fatigue from the end of the summer of 2010. Nevertheless, in September, he resumed all his activities without cutting down on any. On the 4th December 2010, he experienced severe breathing problems and heart malfunction. He was then taken urgently to casualty. His sister and brother-in-law from Bordeaux came to visit him and returned home reassured by the cardiologist’s opinion. However, on Tuesday the 21st December, his contrition deteriorated rapidly and on Wednesday the 22nd December, Michel passed peacefully away.

Michel’s funeral service only took place on the 28th December. The Vicar General of the Diocese officiated at the funeral liturgy in the parish church of St. Francis of Assisi. Besides the confreres of the Sector, many priests from Toulouse attended to pay their final respects to our confrere.

Michel now lies in the cemetery at Billère, where he was taken, to be among his brother Missionaries of Africa.

Charles de Coattarel