NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Claude Poulin

1931 - - 2009

Le Père Claude Poulin est né le 30 janvier 1931 dans la paroisse St-François d’Assise de Beauceville dans l’archidiocèse de Québec. Quelques mois après la naissance de Claude, la famille déménage à Lac-Mégantic dans le diocèse de Sherbrooke. C’est une famille de 9 enfants, très bien vue, respectée. Le père est devenu aveugle très tôt. La mère, très chrétienne et charitable, a été d’un grand dévouement pour son mari et ses enfants. C’est dans ce climat que Claude a grandi. Il fait ses études primaires au Collège des Frères du Sacré-Cœur de Lac-Mégantic, et ses études secondaires au séminaire de Sherbrooke, ainsi que les 2 années de philosophie.

À la fin de ses études, il choisit de se donner au Seigneur dans la Société des Pères Blancs d’Afrique. Il commence son noviciat à St-Martin de Laval au mois d’août 1952. L’année suivante, il est au scolasticat d’Eastview pour ses 4 années de théologie. La première année est très éprouvante pour lui. Il arrive du noviciat très fatigué, ce qui le rend nerveux et provoque chez lui le sentiment de ne pas être à la hauteur. Mais il arrive à s’en sortir. L’année suivante, il reprend confiance en lui, il fait des progrès et se donne généreusement à sa vocation. Il prononce son serment missionnaire le 16 juin 1956. Il est ordonné prêtre le 1er février 1957 dans la chapelle du scolasticat par Mgr Lemieux, archevêque d’Ottawa.

À la fin de son scolasticat, le Père Poulin, après un congé en famille, part en Angleterre pour une préparation de 3 mois à l’Afrique. À la fin de 1957, il arrive au Nyassaland, le Malawi actuel, où il est nommé. Il va d’abord à Rumphi, paroisse du nord, dans le futur diocèse de Mzuzu : il y est vicaire et apprend la langue. Il demeure à cet endroit presque 3 ans, puis est nommé vicaire à Katete, une paroisse plus au sud, et après, à Kaseye, tout à fait au nord, où il devient curé au début de 1963. Il réussit bien dans ce travail, car il est bien doué pour animer des communautés. Mais il prend parfois des initiatives non suffisamment réfléchies, ce qui lui vaut des remises en question et parfois des blâmes de la part de ses supérieurs. Cela l’affecte beaucoup, mais c’est pour lui l’occasion de se reprendre.

En janvier 1964, il part en congé au Canada. On lui recommande de se faire examiner et de se reposer suffisamment. Au début de 1965, il se sent prêt à retourner en Afrique. Après sa grande retraite à Villa Cavalleti, il arrive à nouveau dans le diocèse de Mzuzu et on le nomme vicaire à Nkhamenya, une paroisse tout à fait au sud du diocèse. L’année suivante, il en devient le curé jusqu’en 1968, pour redevenir vicaire en cette même année à Mzambazi, la paroisse la plus à l’ouest du diocèse. Tout ce travail et tous ces changements affectent notablement sa sensibilité et entraînent des difficultés de relation avec la population. Un petit accident d’automobile aggrave encore plus sa situation. Ses supérieurs et ses médecins lui conseillent alors de partir au Canada pour se faire soigner. Il part à la fin de 1969. Ce sera un retour définitif et la fin de son travail au Malawi.

Au début, notre confrère est rattaché à la maison de Lennoxville, aujourd’hui Sherbrooke. Mais il n’y réside pas de façon très régulière. Il arrive cependant à se reposer, à subir des examens et à suivre des traitements. Il s’inscrit même à des cours pour se préparer à un éventuel travail en pastorale. Il trouve enfin un ministère de prêtre qui semble lui plaire. Le 1er septembre 1973, l’évêque de Saint-Hyacinthe le nomme vicaire à la paroisse Sainte-Thérèse de Cowansville. Il va accomplir ce ministère pendant presque dix ans. Il est heureux dans ce travail à plein temps avec un curé qui lui donne beaucoup de liberté et de responsabilités. Le jour des funérailles, celui-ci disait à son propos : « Il m’a beaucoup aidé et je l’ai beaucoup aidé. »

Comme la santé de Claude ne lui cause plus de soucis notables et que ce travail pastoral lui convient bien, il est nommé curé de la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc de Stanbridge, à la fin de 1982 et, deux ans plus tard, curé d’une paroisse plus importante, celle de Saint-Paul d’Abbotsford. Il faut dire cependant qu’avec les années qui s’accumulent, les responsabilités ajoutent à sa fatigue et à sa nervosité, causant de l’instabilité et parfois de l’incohérence dans ses réactions. Le 8 juillet 1989, Claude subit une crise cardiaque. Il est hospitalisé à Sherbrooke pour quelques jours et on lui conseille de prendre quelques mois de repos. Il se remet bien et rapidement, de sorte qu’il accepte, à la fin de 1989, d’exercer la fonction d’animateur de pastorale au Centre d’Accueil Rouville, un centre pour personnes âgées, à Marieville. Il va accomplir ce travail jusqu’en 2003, date à laquelle on l’invite à se retirer de cette responsabilité, car il est de plus en plus malade, sujet à une baisse importante de poids. Il se déplace plus difficilement. Sa mémoire manque de fidélité. C’est au milieu de cette dernière période que le Père Poulin rédige son testament. Au premier article de ce dernier, on y trouve une courageuse profession de foi :
« Je remercie le Seigneur de m’avoir appelé comme Missionnaire d’Afrique. Je me suis efforcé d’accomplir sa volonté de mon mieux dans les bons comme dans les moins bons moments de ma vie. Je me suis abandonné à lui dans tous les événements que j’ai vécus : j’y ai vu la main de Dieu qui me guidait et, dans ma faiblesse, je sentais la force de Dieu qui agissait. J’en rends grâce à la Trinité et à notre bonne Mère, Marie. Je remets mon âme entre les mains de Dieu, mon Père, confiant en son amour et en sa miséricorde. »

Durant les cinq dernières années de sa vie, le Père Poulin se retirera de tout ministère pastoral. Il prend résidence au Centre Jeanne-Mance, à Lac-Mégantic, qu’on appelle aussi La Maison Paternelle, une résidence pour personnes âgées. Il est encore sujet à quelques petits accrocs de santé en 2005 et 2006, puis en 2008. Durant cette dernière période, un confrère, qui l’a visité, a écrit : « Claude a beaucoup vieilli durant ces derniers mois. Rappelons que Claude circule en fauteuil roulant depuis nombre d’années et qu’il souffre d’un diabète avancé depuis longtemps. »

Le Père Poulin est décédé au même Centre Jeanne-Mance le 25 février 2009. À sa demande, il a été exposé à notre maison de Len­noxville, et les funérailles ont été célébrées le 7 mars au même endroit, suivies de l’inhumation au cimetière St-Antoine de Lennoxville dans le lot des Missionnaires d’Afri­que.

C’est le Père Réjean Rainville, son confrère, qui a prononcé l’homélie des funérailles. Il a vécu près de lui au Malawi et l’a visité dans ses derniers moments. Voici quel­ques extraits de son homélie :
« Claude a eu un beau parcours, mais un parcours qui a souvent été difficile. La souffrance a été souvent présente dans sa vie sacerdotale. Il s’est fait proche de beaucoup de personnes, et il a permis à plusieurs d’entre elles de se sentir quelqu’un par sa présence et par son écoute. Il voulait être l’instrument, la personne qui donne cet amour, et ce plus, spécialement au moment où la personne est la plus vulnérable, au moment où elle a le plus besoin d’amour. Quand nous l’avons visité en janvier dernier, il était d’une sérénité extraordinaire. Nous savions que la maladie faisait son œuvre, il était usé et fatigué. Mais il rayonnait de la présence de Dieu en lui. Il était prêt pour le combat final. Merci, Claude, pour ce que tu as été pour nous. »

Lauréat Belley





Frère Fidèle Lenherr
1917 - - 2008

Le Frère Fidèle est né le 27 octobre 1917 à Gossau (canton de St-Gall, Suisse) dans une famille paysanne de 7 enfants.
Il y apprend très tôt à travailler durement. Après son école primaire, il va gagner sa vie dans une usine de textile de la région. Mais il éprouve bientôt le désir d’une vie plus remplie. Il demande alors à pouvoir entrer chez les Pères Blancs et commence sa formation chez eux en 1944.

Pendant deux ans, il reste à Widnau, travaillant à la cuisine de notre Missionschule (École apostolique).
En octobre 1946, il vient faire son noviciat à Tournus où il prononce son serment temporaire. On le trouve ensuite à Bonnelles dans le Centre où, à cette époque, les Frères étaient initiés à toutes sortes de métiers pouvant leur être utiles plus tard en Afrique. En 1951, il revient à St-Maurice, en Suisse, où il s’engage définitivement par le serment perpétuel le 23 juillet 1954. Pendant deux ans, il continuera à s’occuper de la cuisine et de l’entretien des jardins à St-Maurice et à Widnau.

En 1956, il est à Rome pour la grande retraite. Il s’embarque ensuite pour le Burundi. Nommé d’abord à la P.A.R. (Procure d’Accueil pour Religieux) située à Bujumbura, la capitale, il est très tôt transféré au grand séminaire pour l’entretien de la propriété.
Il revient en Suisse en 1969, toujours pour les mêmes occupations, à Fribourg d’abord, puis à Veyras où il arrive en 1995. C’est là qu’il fête son 90e anniversaire. Les nombreux messages de félicitations qui lui parviennent à cette occasion montrent qu’il savait entretenir des amitiés durables. Quand ses forces commencent à décliner, il pense pouvoir y remédier en renonçant à ses boissons préférées. Mais comme le mal persiste, il est admis au Foyer St-Joseph de Sierre qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort survenue le soir du 20 décembre 2008.

Ses funérailles ont été célébrées à l’église du village en présence de sa sœur, âgée de 97 ans, de ses neveux et nièces venus de loin et en grand nombre pour la circonstance. Le Frère Fidèle a connu une vie simple, sans événement extraordinaire. Il se faisait remarquer moins par son intelligence que par sa force physique hors du commun. Il cherchait toujours à se surpasser. Durant l’été 1990, il a participé à une marche de 100 kilomètres dont il se glorifia longtemps. Il avait la réputation d’être un travailleur infatigable.

Ceux qui ont vécu avec lui ont pu apprécier sa serviabilité sans limites, sa bonne humeur constante, son sens de l’humour, sa facilité d’entrer en contact avec tout le monde. Il savait se faire des amis même en dehors de sa communauté.

Les personnes employées dans l’unité où il se trouvait au Foyer St-Joseph ont tenu à le souligner : « Votre séjour parmi nous a duré un peu plus d’une année, mais ce fut un séjour très intense. Votre volonté d’aider les autres reste gravée dans nos cœurs. Que Dieu vous entoure de ses bras. Reposez en paix. Au revoir, Frère Fidèle. »

Jean-Marie Gabioud

 




Frère Eugen Heule (Fr. Cornelius)

1927 - - 2009

Eugène est né le 24 juillet 1927 à Oberriet (dans le canton de St-Gall) où son père était instituteur. Quand il eut 15 ans, la famille déménagea à Widnau où les Pères Blancs avaient fondé une école apostolique (Mission­shaus). Eugène commence alors un apprentissage d’électricien qu’il couronne par un diplôme. En janvier 1949, il demande d’entrer chez les Pères Blancs. Il reçoit l’habit à Tournus et prend le nom de Frère Cornelius, par amitié pour une parente nommée Cornelia. Après Tournus, il poursuit sa formation par des stages à Bonnelles et à Mours, tout en donnant lui-même quelques cours aux autres stagiaires. Il prononce son premier serment temporaire en 1951.

En 1956, sa nomination à Nouna (ex-Haute-Volta) lui permet de tester sa vocation missionnaire sur le terrain. Le 31 juillet 1957, il prononce son serment définitif au grand séminaire de Koumi. Grâce à sa formation polyvalente, il peut rendre de nombreux services comme électricien, constructeur, menuisier, sourcier, et même cuisinier. On ne tarde pas à lui confier la construction, puis la direction de l’École professionnelle de Nouna, qu’il dirigera pendant près de 30 ans.

Un confrère qui a travaillé avec lui à cette époque écrit : « J’ai bien connu Eugène pour avoir vécu dans la même maison que lui à Nouna pendant trois ans. Toute occasion était bonne pour lui d’aller faire du cinéma dans les paroisses éloignées. Tout le monde le connaissait et l’appréciait beaucoup. Sa compétence indéniable lui permettait d’être un dépanneur universel en mécanique, électronique, construction, etc.
C’était un homme spirituel et un confrère animé d’un véritable esprit fraternel dans la communauté. Il a été choisi comme délégué des Frères à tous les Chapitres pour notre Région. Bref, un grand missionnaire que nous aimions et qui a si bien servi le Seigneur en Afrique pendant longtemps. »

En 1977, Eugen participe à la session biblique de Jérusalem et à la grande retraite. Vers la fin de l’année, il retourne au Burkina en camionnette à travers le Sahara. Il entreprendra la même traversée en 1983 accompagné de son frère Joseph, prêtre Fidei Donum au Tchad depuis 1979. En 1984, Eugen est nommé à Tionkuy dans la région de Dédougou pour y diriger une école d’agriculture.
En 1992, après son retour de congé, il est nommé au Tchad où il réalise plusieurs travaux importants : construction d’une école de catéchistes pouvant accueillir 30 familles ; construction du grand séminaire diocésain à Sarh, à la demande de la Conférence épiscopale ; restauration de la cathédrale de Doba. Le 5 juin 2001, il fête le 50e anniversaire de son serment perpétuel. Peu après, les Pères Blancs quittent le Tchad par manque de personnel.

Eugène revient alors au Burkina. Comme il sent ses forces décliner, il s’interroge sur son avenir et prend finalement la décision, non sans regret, de quitter l’Afrique définitivement. Ses amis, et notamment ses anciens élèves de Nouna, organisent une grande fête pour le remercier. Ils obtiennent même pour lui la décoration de l’Ordre National des Chevaliers.

Arrivé en Suisse en juillet 2004, il se retire dans la maison de repos des Pères Blancs, à Veyras, où il s’occupe de l’économat local et se dévoue jusqu’à la fin au service des confrères malades. En 2007, la fête de ses 80 ans est pour ses nombreux frères et sœurs l’occasion de resserrer les liens familiaux et de dire à Eugen leur reconnaissance pour tout ce qu’il a réalisé.

Au début de 2009, une faiblesse persistante l’oblige à se faire hospitaliser à Sierre. Sa santé va en se dégradant de jour en jour. Il meurt le soir du 2 février, au moment où ses confrères célébrent avec les religieux et les prêtres de la région la Journée de la Vie consacrée.

Le 6 février, son frère Joseph préside la messe de sépulture ; il invite l’assistance à rendre grâce pour la vie bien remplie d’Eugen qui s’est achevée le soir de la Chandeleur. Comme Siméon, Eugen a pu dire lui aussi : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples ». (Lc 2,29-30)
Jean-Marie Gabioud




Père Jules Bollen

1915 - - 2008

Notre confrère Jules est né à Beverst, au Limbourg, le 22 mai 1915 dans une famille profondément chrétienne ; un frère cadet et une de ses sœurs ont été missionnaires aux Phi­lippines. Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Saint-Trond. Il entre chez les Pères Blancs à Boechout en septembre 1936. Après son noviciat à Varsenare (1938-1939), il commence ses études théologiques au scolasticat à Heverlee.

Quand la guerre éclate en mai 1940, les scolastiques vont poursuivre leurs études à Carthage. Même s’il ne brille pas sur le plan intellectuel, ses formateurs savent apprécier sa gentillesse dans ses relations et son dévouement, notamment comme sacristain de la cathédrale. C’est là qu’il fait son serment missionnaire le 27 juin 1942 et qu’il est ordonné prêtre par Mgr Gounot le 11 avril 1943. La même année, au mois d’août, Jules part pour l’Afrique : c’est le long voyage par Lisbonne pour arriver au Rwanda au mois de décembre.

Il est nommé à la paroisse de Kabgayi, d’abord comme vicaire, puis comme économe et directeur des écoles. Début 1952, il y deviendra l’économe du petit séminaire. C’est à la fin de cette année qu’il prend son premier congé en Belgique, après 14 années d’absence. Il peut enfin célébrer en famille et avec ses amis son ordination sacerdotale d’il y a presque 10 ans. Après sa grande retraite à Mours, Jules est nommé économe de notre scolasticat d’Heverlee en juillet 1953. C’est un travail et une responsabilité qu’il assume pendant un peu plus de 4 années.

Le Père Mosmans, Provincial à cette époque, exprime bien ce que ses confrères professeurs et les scolastiques peuvent sans aucun doute confirmer : « Une excellente acquisition pour le scolasticat ! C’est non seulement un confrère d’une grande valeur surnaturelle, mais il fait preuve d’un excellent jugement et s’est mis à ses nouvelles fonctions avec une générosité et une simplicité vraiment remarquables. D’un caractère très égal, il fait face aux petites difficultés avec un grand calme. Il prend à cœur les intérêts matériels du scolasticat et veille à tout avec soin. La maison est parfaitement entretenue, étant donné les moyens financiers limités dont il dispose. »
Fin 1957, il peut repartir au Rwanda où on lui confie une tâche assez semblable, car il devient économe du grand séminaire de Nyakibanda.

Après 2 ans, Jules est heureux de pouvoir retourner en paroisse. Les nominations se succèdent rapidement : d’abord curé à Kanyanza (1959), il participe, la même année, à la fondation de Kibangu ; en 1962, il devient inspecteur des écoles à Kabgayi.

Après son congé en Belgique en 1964, nous le retrouvons comme économe général à Kigali, mais ce n’est pas vraiment une tâche qui correspond à son tempérament, et il en devient malade. Il est tout content d’être nommé curé à Nyarubuye (1965). Là il se sent beaucoup mieux : c’est un vrai curé, calme et qui aime profondément les gens. Il est assez dynamique pour remonter cette paroisse qui a stagné un peu. Il connaît très bien la langue, ce qui facilite l’enthousiasme pour l’instruction des chrétiens et des catéchumènes. Il s’entend très bien avec le jeune confrère de sa communauté et on peut compter sur lui pour lui donner une formation solide au point de vue spirituel et sur le plan de l’apostolat. C’est un homme agréable en communauté s’adaptant facilement aux autres. Après son congé fin 1971, il retourne encore pour deux ans à Rwamagana.

Début 1974, il est nommé supérieur à Rusumo, dans le diocèse de Ruhengeri. Il y restera jusqu’à son congé en 1981. Sa présence est seulement interrompue, fin 1977, quand il accompagne son évêque, Mgr Sibomana, lors de son voyage en Belgique. Revenu de congé au mois de juin 1981, Jules change une fois de plus de diocèse et est nommé vicaire à Bungwe, dans le diocèse de Byumba. Deux ans plus tard, il devient vicaire à Nyamata (diocèse de Kigali), où il restera jusqu’aux événements dramatiques du génocide en avril 1994, quand presque tous les confrères sont obligés de quitter le pays.

Fin juillet 1994, une communauté de confrères évacués du Rwanda reprend la petite paroisse de Moerkerke dans le diocèse de Bruges. Jules est l’un d’eux et pendant cinq ans ils y assurent le service paroissial. En juillet 1999, Jules fait partie du premier groupe de confrères qui est accueilli dans la maison des Sœurs de Saint Joseph à Munsterbilzen. Il retrouve ainsi son Limbourg natal. Il y recevra les soins appropriés et jouira d’un repos bien mérité, tout en fumant paisiblement sa pipe. C’est là qu’il s’éteint le soir du 26 août 2008. Il a 93 ans. Quelques jours auparavant, il avait été amputé d’une jambe et c’est sans doute cette épreuve qui a hâté sa fin.

Les funérailles concélébrées ont eu lieu dans l’église sainte Gertrude, dans son village natal de Beverst. Dans son homélie, notre confrère Theo Horsten a très bien su exprimer nos sentiments fraternels : une admiration silencieuse pour la bonté de Jules qui était un homme vraiment aimable, toujours de bonne humeur et prêt à rendre service.

En vérité, notre reconnaissance dépasse notre tristesse. Et c’est avec une foi pascale que nous disons adieu et au revoir à Jules. Il a été inhumé dans notre cimetière de Varsenare. Sur son image souvenir nous lisons ce bref extrait de son testament : « Je suis resté toujours très attaché à ma vocation missionnaire et, content et joyeux, je m’y suis toujours consacré de tout mon cœur ».

Dries Fransen




Père Paul-Émile Labadie

1920 - - 2009

Le Père Paul-Émile Labadie naît le 18 novembre 1920 à la paroisse Notre Dame de la Garde à Québec. Très jeune il perd sa mère. Cela va bouleverser profondément la vie de cet enfant. Il demeure d’abord une année chez sa grand-mère maternelle, puis presque 2 ans à l’orphelinat de Nazareth. Il a l’avantage d’être accueilli par la famille Turgeon, qui s’occupe de lui pour le placer et le faire instruire. Ce sera sa seconde famille au sein de laquelle il a grandi. Il a toujours gardé une grande reconnaissance envers ces gens qui l’ont si bien protégé. Pour ses études primaires et secondaires, Paul-Émile fréquente plus de 7 institutions à Québec, Lauzon et Lévis. Il termine ses études secondaires au Collège de Lévis, ainsi que ses 2 années de philosophie.

Après tant de bouleversements et de changements, notre confrère arrive enfin au postulat des Pères Blancs en septembre 1944. Il se sent vite chez lui avec ses confrères et les Pères formateurs qui découvrent chez lui un sujet travailleur et débrouillard, toujours bien ordonné. Il a une bonne conception de son idéal et travaille ferme à le réaliser, malgré tous les obstacles qu’il rencontre. Après une année au noviciat de St-Martin à Laval, il arrive au scolasticat d’Eastview, près d’Ottawa, à la fin d’août 1946. C’est là qu’il prononce son serment missionnaire le 26 juin 1949, et qu’il est ordonné prêtre le 2 février 1950. Ses formateurs gardent de lui l’impression d’un homme complet et bien équilibré, avec un excellent caractère, et doué d’une volonté généreuse. Ils pensent qu’il rendra de grands services à peu près dans tous les domaines, spécialement comme économe.

Après son scolasticat, le Père Labadie va en vacances dans sa famille et, en août 1950, il part pour un stage de 4 mois en Angleterre. Puis, au début de janvier 1951, il arrive au Nigeria où il est nommé. Il va d’abord deux mois à Otan Aiyebagju, dans le diocèse de Oyo. En mars 1951, il est à Ilesha, où il restera presque 2 ans comme vicaire. En septembre 1952, il est nommé à Oyo, d’abord comme vicaire, puis comme curé. En janvier 1955, il est nommé économe diocésain. Comme il est calme et méticuleux, il s’acquitte bien de ce travail, malgré son manque d’expérience et de préparation à tenir une comptabilité.

Le 24 juin 1957, le Père Labadie rentre au Canada pour son congé, mais aussi pour travailler dans la province où on a bien besoin de lui. Il n’aura été que 7 ans au Nigeria, mais ce fut pour lui une expérience qui l’a marqué positivement. Selon sa personnalité, il entreprend dans la province du Canada un travail qui entraîne parfois de lourdes responsabilités. Il fait partie de l’histoire de la province à un titre bien particulier.
Il est d’abord nommé à la procure de Québec comme procureur pendant 4 ans et, à partir de 1961, il est supérieur et procureur pendant 5 ans.

À la fin de ce mandat, le Provincial écrit : « Le Père Labadie est très apprécié pour son travail de supérieur. Il a beaucoup d’autorité, tout en étant bon et compréhensif pour les confrères. Il y a un bon esprit dans cette maison. Je crois que c’est dû en grande partie à la mentalité du Père Labadie, et à sa façon de gouverner. Son travail de procureur est très bien accompli également. Ce confrère est certainement un homme très précieux dans la province. »

Le 15 juin 1966, Paul-Émile est nommé économe provincial du Canada. Pendant environ 14 ans il va se dévouer sans compter à ce travail important, et il va l’accomplir avec la même compétence que dans ses fonctions précédentes. À noter aussi que, pendant cette période, il fait partie du conseil provincial, et qu’il va plusieurs fois à Rome pour participer au conseil financier.

En 1980, il est question de nommer le Père Labadie économe général à la Maison généralice. Mais il ne se sent pas la force d’assumer cette fonction. Il accepte quand même d’être l’adjoint de l’économe général jusqu’en 1983. Après cette période, il est heureux de revenir au Canada pour être économe à la procure de Québec. Mais pour un temps seulement, car en juillet 1985 on lui demande de déménager à la maison provinciale de Montréal pour être l’assistant de l’économe provincial. Pendant 8 ans, il va se dévouer à ce travail, humblement et dans la discrétion. À la fin de ce mandat, il retourne à Québec, en 1993, pour être procureur jusqu’en 1998, date de sa retraite définitive, car ses forces diminuent.

Paul-Émile quitte l’économat provincial en 1993, le Provincial d’alors lui écrit : Il faudrait des pages pour exprimer adéquatement la gratitude du Conseil et celle de tous les confrères canadiens pour l’excellent travail que vous avez accompli pendant les 25 dernières années. Ce n’est pas seulement votre compétence qu’il faut louer; c’est tout autant la qualité de votre accueil, votre respect des personnes, votre souci de la bonne marche de la province. »

Le Père Labadie demeure à notre maison de Québec pendant les 10 dernières années de sa vie. Il rend de nombreux petits services à la communauté, selon ses possibilités. Il continue de mettre le bon esprit dans la communauté, il est un exemple de générosité dans l’acceptation de ses souffrances, car il devient de plus en plus dépendant. Il décède le 14 mars 2009 à l’hôpital Saint Sacrement de Québec. Les funérailles sont célébrées le 21 mars en l’église Notre Dame de la Garde de Québec, suivies de l’inhumation au cimetière Belmont du même endroit, dans le lot des Missionnaires d’Afrique.

Pendant les funérailles, une de ses nièces donne un beau témoignage : « Cher oncle Paul-Émile, tu as consacré ta vie à Dieu en répandant la bonne nouvelle autour de toi. Nous sommes réunis aujourd’hui autour de toi pour te dire merci pour tout ce que tu as fait pour nous, et à ceux qui ont croisé ton chemin. Tu as baptisé et marié plusieurs d’entre nous ici même dans cette église. Tu as maintenant le droit de te reposer.

Nous savons que les derniers jours de ta vie n’ont pas été faciles, mais maintenant que tu as quitté ton corps de chair qui te faisait souffrir, je t’imagine en train d’expérimenter ton nouveau corps de lumière, libre de toute contrainte. Paul-Émile, nous t’aimons et nous ne te disons pas adieu mais au revoir. »

C’est le Père Marcel Boivin qui prononce l’homélie des funérailles. Il connaît depuis longtemps Paul-Émile, il a travaillé avec lui quand il était Provincial. En voici quelques extraits : « Permettez que j’adresse d’abord une parole de consolation aux parents du Père Labadie : Ne vous attristez pas outre mesure, vous avez un saint homme dans votre famille. Il y a trois semaines, quand commença sa dernière maladie, je lui rendis visite à l’hôpital. Quand vint le temps de dire le Notre Père, il ferma les yeux, comme s’il sentait le goût de chanter : plus près de toi mon Dieu… Puis il croisa ses mains sur son cœur, comme s’il se rendait disponible comme une eau. Notre confrère, le Père Labadie, a quitté la tente qui l’avait si bien abrité au cours de son pèlerinage sur terre, alors que de jour en jour il renaissait à la vie éternelle. Demandons humblement au Père céleste de l’accueillir avec grand amour dans sa demeure. »

Lauréat Belley



PROFILES

Father Claude Poulin

1931 - - 2009

Father Claude Poulin was born on the 30th January 1931 in St Francis of Assisi parish Beauceville, Quebec Arch­diocese. Some months after Claude’s birth, the family moved to Lac-Mégantic in Sherbrooke Diocese. They were a highly regarded and respected family of 9 children. Very early on, their father lost his sight. Their mother, very kind, unselfish and charitable, was entirely devoted to her husband and children. Claude grew up in this environment. He did his primary schooling at the Brothers of the Sacred Heart College at Lac-Mégantic, and his secondary studies at Sherbrooke Seminary, as well as two years of philosophy.

At the end of his studies, he chose to give himself to the Lord in the Society of the White Fathers of Africa. He began his novitiate at St. Martin de Laval in August 1952. The following year, he went to Eastview Scholasticate for his four years of theology. The first year was very gruelling for him. He arrived very tired from the novitiate, which made him tense and the feeling that he was not good enough. However, he managed to cope. The next year he restored confidence in himself, made progress and gave himself generously to his vocation. He took his Missionary Oath on the 16th June 1956 and was ordained a priest on the 1st February 1957 in the chapel of the Scholasticate by Archbishop Lemieux of Ottawa.

At the end of his Scholasticate and after home leave in his family, Father Poulin left for England for a three-month preparation for Africa. At the end of 1957, he arrived in Nyassaland, present-day Malawi, where he had been appointed. He first went to Rumphi, a northern parish, in the future diocese of Mzuzu, to become a curate and learn the language. He remained there for almost three years. He was then appointed curate at Katete, a parish more towards the south and afterwards to Kaseye, right in the north, where he became parish priest in early 1963.

He succeeded in this work, as he was gifted for community leadership. However, he sometimes took initiatives that were not properly thought through, which occasionally earned him criticism and blame on the part of his Superiors. It affected him greatly, but it was an opportunity for him to correct himself.

In January 1964, he left on home leave for Canada. He was advised to have tests and take sufficient rest. In early 1965, he felt ready to return to Africa. After his Long Retreat at Villa Cavalleti, he arrived once more in the diocese of Mzuzu to be a curate at Nkhamenya, a parish right in the south of the diocese. The following year, he became its parish priest until 1968, then returned to become a curate the same year at Mzambazi, the most westerly parish in the diocese. All this work and all these changes radically affected his sensitivity and brought problems in relations with the people. In addition, a minor motoring accident aggravated the situation. Then his Superiors and his doctors advised him to leave for Canada and treatment. He left at the end of 1969. It was to be a return home for good, and thus ended his work in Malawi.

At the start of his new stay in Canada, our confrere was attached to Lennoxville community, nowadays Sherbrooke. However, he did not live there very regularly. Nevertheless, he managed to rest, to undergo tests and follow treatment. He even registered for some courses to prepare himself one day for pastoral activity. He finally found a priestly ministry that seemed to please him. On the 1st September 1973, the Bishop of Saint-Hyacinthe appointed him curate of Saint Therese parish at Cowansville. He would do ministry there for almost ten years. He was happy in his full-time work with a parish priest who gave him plenty of freedom and responsibilities. On the day of the funeral, this parish priest said of him, ‘He helped me a great deal and I helped him a lot too.’

As his health was not causing any significant trouble and that this pastoral activity was agreeing with him, he was appointed parish priest of St. Jeanne d’Arc at Stanbridge at the end of 1982. Two years later, he became parish priest of the more important St. Paul at Abbotsford. Nonetheless, it has to be said that with the passing of the years, responsibilities added to his fatigue and nervous state, causing instability and sometimes lack of coherence in his reactions.

On the 8th July 1989, Claude suffered a heart attack. He was hospitalised at Sherbrooke for a few days and was advised to take a few months rest. He recovered quickly and well, so much so that at the end of 1989, he agreed to take on the task of pastoral co-ordinator at the Rouville Reception Centre for the Aged at Marieville. He would carry out this work until 2003, when he was invited to stand down from the responsibility, as he was increasingly ill and suffered from substantial weight loss. His memory was unreliable. In the midst of this last period, Father Poulin drafted his spiritual testament. The first article of this work is a brave profession of faith:
‘I thank the Lord for having called me to be a Missionary of Africa. I have tried to do his will to the best of my ability in the good as well as the less good times of my life. I surrender myself to him in all the events I have lived through; I saw there the hand of God who guided me and ‘in my weakness, the power of God has always been at work.’ I give thanks to the Trinity and to his Holy Mother Mary. I therefore place my soul into the hands of God, my Father, trusting in his love and mercy.’

For the last five years of his life, Father Poulin would withdraw from all pastoral activity. He took up residence at the Jeanne-Mance Centre at Lac-Mégantic, also called La Maison Paternelle, a residence for the elderly. He still suffered from some short bouts of ill-health in 2005, 2006 and 2008. During this final period, a confrere visiting him wrote, ‘Claude has greatly aged during the last few months. Let us remember that Claude has been getting around in a wheelchair for a number of years and in addition, has been suffering from advanced diabetes for a long time.’

Father Poulin passed away at this Jeanne-Mance Centre on the 25th February 2009. At his request, his coffin was exposed at our house in Lennoxville; the funeral took place on the 7th March at the same place, followed by burial in the St. Antoine cemetery at Lennoxville, in the Missionaries of Africa plot.

Father Réjean Rainville, his confrere, gave the homily at the funeral. He lived close to him in Malawi and visited him in his last moments. Here are some extracts from the homily: ‘Claude had a worthwhile journey, but it was often difficult. Suffering was often present in his priestly life.

He became close to many people and allowed several of them to become persons by his presence and his talent for listening. He wanted to be the instrument, the one who would give this love and this gesture, more particularly at the time when the person was most vulnerable, at the time they needed love most. When we visited him last January, he had an extraordinary serenity. We knew the illness was ravaging him; he was worn out and tired. However, he radiated God’s presence within him. He was ready for the final battle. Thank you Claude for what you have been for us…’

Lauréat Belley





Brother Fidèle Lenherr
1917 - - 2008

Brother Fidèle was born on the 27th October 1917 into a farming family of seven children, at Gossau in the canton of St. Gallen, Switzerland. He very soon learned to work hard. After primary schooling, he earned his living in a textile factory in the region. However, very early on, he felt the need for a more fulfilling life. He then applied to join the White Fathers and began his training with them in 1944. For two years, he stayed at Widnau, working in the kitchen of our mission school (Apostolic School). In October 1946, he arrived at Tournus for his novitiate and took his Temporary Oath. He was then at Bonnelles at the Centre where, at that time, Brothers were introduced to all sorts of trades that would be useful for them later in Africa. In 1951, he returned to St. Moritz in Swit­zerland, where he took the final commitment in the Perpetual Oath on the 23rd July 1954. For two years, he continued to look after the kitchen and maintain the gardens at St. Moritz and Widnau.

In 1956, he was in Rome for his Long Retreat. He then embarked for Burundi. Appointed firstly to the PAR (Procurement Office and Reception for Religious) in the capital Bujumbura, he was very soon transferred to the major seminary for the maintenance of the property.
He returned to Switzerland in 1969, still with the same jobs, firstly at Fribourg, then at Veyras, where he arrived in 1995. He celebrated his 90th birthday there. The many messages of congratulation that arrived on that occasion demonstrated that he knew how to maintain long-term friendships. When his strength began to diminish, he thought he could resolve the problem by abstaining from his favourite drinks. However, as the illness progressed, he was admitted to the Foyer St. Joseph at Sierre, which he would not leave again until his death on the evening of the 20th December 2008.

His funeral took place in the village church in the presence of his sister, aged 97, and his nephews and nieces who came in great numbers from a distance for the event. Brother Fidèle lived a simple life without extraordinary happenings. He was more noticeable for his surprising brawn than for his brain. He always sought to surpass himself. In 1990, he took part in a 100-kilometre walk, basking in his prowess for some time later. He had the reputation of being a tireless worker.

Those who lived with him appreciated his unbounded spirit of service, his constant good mood, his sense of humour, and the ease with which he entered into contact with everyone. He was capable of forming friendships even outside his community.

The staff of the unit where he was accommodated at the Foyer St. Joseph insisted on the following: ‘Your stay among us only lasted a little over a year, but it was a very intense period. Your desire to help others remains etched in our hearts. May God enfold you in his arms; rest in peace; till we meet again, dear Brother Fidèle.’

Jean-Marie Gabioud





Brother Eugen Heule (Fr. Cornelius)

1927 - - 2009

Eugène was born on the 24th July 1927 at Oberriet, in the canton of St. Gallen, Switzerland, where his father was a schoolteacher. When he was 15, his family moved to Widnau, where the White Fathers had opened an apostolic school, (Missionshaus). Eugène then began an apprenticeship as an electrician, a success he crowned with a diploma. In January 1949, he applied to enter the White Fathers. He received the habit at Tournus, and took the name of Brother Cornelius, out of friendship for a relative named Cornelia. After Tournus, he continued his training by taking courses at Bonnelles and Mours, at the same time giving lessons to others on the course. He took his First Temporary Oath in 1951.

In 1956, his appointment to Nouna (in former Upper Volta) enabled him to test his missionary vocation on the spot. On the 31st July 1957, he took his Final Oath at the Major Seminary of Koumi. Thanks to his all-round training, he was able to provide countless services as an electrician, builder, carpenter, water-diviner, and even cook. It was not long before he was entrusted with the building programme, then became Principal of Nouna Professional Training School, which he would direct for almost 30 years.

A confrere who worked with him at this time wrote, ‘I knew Eugène very well, having lived in the same house as him at Nouna for three years. Any opportunity was good for him to show cinema in the far-flung parishes. Everyone knew him and appreciated him greatly. His undeniable competence enabled him to be the universal fixer in mechanics, electronics, building, etc. He was a spiritual person and a confrere inspired by a brotherly attitude in community. He was chosen as delegate of the Brothers for our Region at all the Chapters. In short, he was a great missionary whom we loved and who served the Lord so well in Africa for many a long year.’

In 1977, he took part in the Jerusalem Session and Retreat. Towards the end of the year, he returned to Burkina, crossing the Sahara in a van. He undertook the same crossing in 1983, accompanied by his brother Joseph, a Fidei Donum priest in Chad until 1979. In 1984, Eugène was appointed to Tionkuy in Dédougou region to run an Agricultural College.

In 1992, returning after his home leave, he was appointed to Chad where he achieved several important projects: the building of a catechists’ school, able to accommodate 30 families; building the diocesan major seminary at Sarh, at the request of the Bishops’ Conference; the renovation of Doba Cathedral. On the 5th June 2001, he celebrated his 50th anniversary of Perpetual Oath. Shortly afterwards, the White Fathers left Chad through lack of personnel.

Eugène then returned to Burkina. As he felt his strength diminish, he wondered about his future and finally took the decision to leave Africa for good, without regrets. His friends, and notably the former pupils of Nouna, organised a huge celebration to thank him. They even obtained the distinction of the ‘Ordre National des Chevaliers’ for him.

Back in Switzerland in July 2004, he retired to the White Fathers’ rest home at Veyras, where he looked after the local bursar’s office and dedicated himself to the care of sick confreres until the end. In 2007, he celebrated his 80th birthday, making of it an opportunity for his many brothers and sisters to renew family ties and for them to show their gratitude to Eugène for all his achievements.

At the start of 2009, a persistent weakness obliged him to be hospitalised at Sierre. His health continued to deteriorate on a daily basis. He passed away in the evening of the 2nd February, just when his confreres were celebrating the Day of Consecrated Life with the Religious and priests of the region.

On the 6th February, his brother Joseph was the main celebrant at the Funeral Mass. He invited the assembly to give thanks for Eugène’s very full life that reached its completion at Candlemas. Like Simeon, Eugène could also say, ‘Now, Master, you can let your servant go in peace, just as you promised; because my eyes have seen the salvation which you have prepared for all the nations to see, a light to enlighten the pagans and the glory of your people Israel.’ (Lk 2:29-30)

Jean-Marie Gabioud




Father Jules Bollen

1915 - - 2008

Our confrere Jules was born at Beverst in Limbourg, Belgium, on the 22nd May 1915 into a deeply Christian family; one of his younger brothers and a sister became missionaries to the Philippines. He did his secondary schooling at the junior seminary of St. Trond. He entered the White Fathers at Boechout in September 1936. After his novitiate at Varsenare (1938-1939), he began his theological studies at Heverlee Scholasticate, but the War broke out in May 1940 and the scholastics would have to continue their studies at Carthage. Even if he did not shine intellectually, those in charge of his Formation appreciated his kindness in his relations and his dedication, notably as sacristan at the cathedral. He took his Missionary Oath there on the 27th June 1942 and was ordained a priest by Archbishop Gounot on the 11th April 1943. In August that same year, Jules began the long journey via Lisbon, reaching Rwanda in the December.

He was appointed to Kabgayi parish firstly as curate then as bursar and director of schools. In early 1952, he became the bursar of the junior seminary. At the end of that year, he took his first home leave in Belgium, after 14 years of absence and after almost ten years finally celebrated his priestly ordination in family and with his friends. After his Long Retreat at Mours, in July 1953, Jules was appointed bursar of our scholasticate at Heverlee. He was to take on this task and responsibility for slightly over four years.

Father Mosmans, at that time Provincial, aptly expressed what his confrere professors and scholastics would undoubtedly corroborate, ‘An excellent asset for the scholasticate! Not only is he a confrere of great supernatural quality, he demonstrates excellent judgement and has undertaken his new duties with truly remarkable generosity and humility. Possessed of a very even temperament, he faces small problems with great calmness. He has taken to heart the material requirements of the scholasticate and looks after them with care. The house is perfectly maintained, given the limited financial means we have.’

In late 1957, he could leave for Rwanda once again, where he was entrusted with quite a similar task, since he became the bursar of the major seminary of Nyakibanda. After two years, Jules was no doubt happy to be able to return to parish work. Appointments came quickly one after another: firstly, parish priest at Kanyanza (1959), Kibangu founded the same year. In 1962, he became schools’ inspector at Kabgayi. After home leave in Belgium in 1964, he became Treasurer General at Kigali, but it was not really a task suited to his temperament, as he became ill on account of it.

He was very pleased when a year later he was appointed parish priest of Nyarubuye (1965). He felt much better there: he was a real calm parish priest and loved the people deeply. He was dynamic enough to rebuild this parish that had somewhat stagnated. He knew the language very well, which engendered enthusiasm for instruction among Christians and catechumens. He got on very well with his young confrere and he could be counted on for sound teaching, both spiritually and apostolically. He was pleasant in community and easily adapted to others. After his home leave at the end of 1971, he came back again to Rwamagana for two years. In early 1974, he was appointed Superior at Rusumo in Ruhengeri Diocese. He was to remain there until his home leave in 1981 and his presence was only interrupted at the end of 1977, when he accompanied his Ordinary, Bishop Sibomana, on a trip to Belgium.

After his home leave in June 1981, Jules changed dioceses once again and was appointed curate at Bungwe in Byumba Diocese. Two years later, he became curate at Nyamata (Kigali Archdiocese), where he remained until the tragic events of the April 1994 genocide, when almost all confreres were obliged to leave the country.

At the end of July 1994, a community of confreres evacuated from Rwanda took over the little parish of Moerkerke in the diocese of Bruges. Jules was one of them and for five years, they looked after parish services. In July 1999, Jules was part of the first group of confreres to be received into the St. Joseph Sisters’ home at Munsterbilzen, a homecoming to his native Limbourg. There, he received the care required for his condition and enjoyed a well-merited rest, still placidly smoking his pipe. He passed away peaceably on the evening of the 26th August. He was 93. Some days before, his leg had been amputated and this ordeal probably hastened his end.

The funeral service was concelebrated and took place in St Gertrude’s church, in his home village of Beverst. In his homily, our confrere Theo Horsten expressed our feelings of brotherhood towards Jules very well. It was an unspoken admiration for his kindness, a truly amiable person, who was always good-humoured and ready to be of service. Our gratitude largely surpassed our sadness. Moreover, with Easter faith, we said goodbye and till we meet again to Jules. He was laid to rest in our cemetery at Varsenare. On his memorial card, we read this brief extract from his testament: ‘I remained deeply attached to my missionary vocation, and happily and joyfully, I always consecrated myself to it with all my heart.’

Dries Fransen

 




Father Paul-Émile Labadie

1920 - - 2009

Father Paul-Émile Labadie was born on the 18th November 1920 in Notre Dame de la Garde parish, Quebec. He lost his mother very early on. This would deeply upset the life of this child. During the first year, he lived with his maternal grandmother, then almost two years at the Nazareth Orphanage. He was fortunate to be received by the Turgeon family who looked after him in their home, from where he went to school. This would be the second family in which he would grow up. He always kept a lively gratitude towards these people who had fostered him so well. He attended over 7 institutions in Quebec, Lauzon and Lévis for his primary and secondary schooling. He completed his secondary studies at Lévis College, as well as his two years of philosophy.

After so many upheavals and changes, Paul-Émile finally arrived at the White Fathers’ Postulancy in September 1944. He soon felt at home among his confreres and the Fathers in charge of his Formation, who discovered in him a good and resourceful worker, who was always methodical. He had a good grasp of his ideal and work diligently to put it into practice, in spite of all the obstacles he came across. After a year’s novitiate at St. Martin at Laval, he arrived at Eastview Scholasticate near Ottawa at the end of 1946. He took his Missionary Oath there on the 26th June 1949 and was ordained a priest on the 2nd February 1950. His teachers retained a good impression of a rounded well-balanced personality, with excellent character, endowed with generous good will. They believed he would be of great service in almost all areas, but especially as a Bursar.

After his Scholasticate, Father Labadie went to his family on holiday and in August 1950 he left for a four-month course in England. Early in January 1951, he arrived in Nigeria, where he had been appointed. He first went for two months to Otan Aiyebagju, in Oyo Diocese, initially as curate, then as parish priest. In January 1955, he was appointed Diocesan Treasurer. As he was calm and meticulous, he acquitted himself well in this task, in spite of lack of experience and preparation in accounting.

On the 24th June 1957, Father Labadie returned to Canada for his home leave, but also to work in the Province where he was needed. He was to have spent only 7 years in Nigeria, but for him it was an experience that had a positive effect on him. In line with his personality, he undertook a task that sometime entailed heavy responsibilities in the Canadian Province. He forms part of the history of the Province in a very special way. He was firstly appointed for four years in charge of the Procure section at Quebec. In 1961, he became Superior and in charge of the Procure for a further five years.

At the end of this mandate, the Provincial wrote, ‘Father Labadie is very much appreciated for his work as Superior. He has a lot of authority, while remaining kind and understanding for the confreres. There is a good atmosphere in this house. I believe it is due in large part to the mentality of Father Labadie and his way of running it. His work in charge of the Procure is also very well done. This man is undoubtedly a very precious commodity in the Province.’

On the 15th June 1966, Paul-Émile was appointed Provincial Treasurer of Canada. For about 14 years, he would devote himself tirelessly to this important task and he was to carry it out with the same competence as in his preceding duties. It is also worth noting that during this time, he was a member of the Provincial Council and travelled several times to Rome to take part in the Financial Council.

In 1980, there was the possibility of appointing Father Labadie as Treasurer General at the Generalate, but he did not feel strong enough to assume that function. Nevertheless, he did agree to be Assistant Treasurer General until 1983. After this time, he was happy to return to Canada to become Bursar of the Quebec Procure. However, this was only for a brief period, as he was asked to move to the Provincial House at Montreal to become Assistant Provincial Treasurer. For eight years, he would devote himself to this task in humility and discretion. At the end of this mandate, he returned to Quebec in 1993 to be in charge of the procurement section until 1998, when he finally retired due to his strength weakening.

When Paul-Émile left the Provincial Treasurer’s Office in 1993, the Provincial then wrote, ‘We would need volumes to express adequately the gratitude of the Council and of all Canadian confreres for the excellent work that you have accomplished over the last twenty-five years. It is not only your competence that is worthy of praise, but all the qualities in your welcome, your respect for people, your concern for the smooth running of the Province.’

Father Labadie resided at our Quebec house for the last ten years of his life. He carried out many little tasks in the community, according to his possibilities. He continued to contribute a good spirit to the community and was an example of generosity in accepting his sufferings, as he gradually become more dependent. He passed away on the 14th March 2009 at the Saint Sacrement Hospital at Quebec. The funeral took place on the 21st March in the church of Notre Dame de la Garde, Quebec, followed by burial at Belmont Cemetery, Quebec, in the plot reserved for Missionaries of Africa.

During the funeral service, one of his nieces gave this glowing tribute: ‘Dear Uncle Paul-Émile, you consecrated your life to God spreading the Good News around you. We are gathered here today around you to thank you for all you have done for us and to those you came across. You baptised and married several among us here today in this very church. You are now entitled to your rest. We know that the last days of your life were not easy, but now that you have left your earthly body that made you suffer, I imagine you experimenting with your new body of light, free from all constraints. Paul-Émile, we love you; we do not say ‘good-bye’, but ‘till we meet again’.’

Father Marcel Boivin gave the funeral homily. He had known Paul-Émile for a long time, having worked with him as Provincial. Here are some extracts: ‘May I firstly speak a few words of consolation to the relatives of Father Labadie. Do not be overcome with grief; you have a saint in the family. Three weeks ago, when his final illness began, I went to visit him in hospital. When the time came for reciting the Our Father, he closed his eyes as though he could hear singing: ‘Nearer my God to thee.’ He then crossed his hands over his chest, as though making himself as amenable as water when poured. Our confrere, Father Labadie, has shed the skin of the tent that sheltered him in the course of his pilgrimage on earth, while being daily reborn to eternal life. Let us humbly ask the Heavenly Father to welcome him with great love into his dwelling place.’

Lauréat Belley