NOTICES BIOGRAPHIQUES
Frère Paul Morin
(Frère Paul-Elzéar)
1921 -
- 2007
Le Frère Paul Morin est né le 5 décembre 1921 à Héberville-Station, dans le diocèse de Chicoutimi, au Québec. Le jour même il est baptisé à léglise paroissiale, ce qui montre le grand esprit chrétien de ses parents, qui ont élevé chrétiennement 13 enfants, dont une est devenue religieuse du Bon-Conseil. Quant à Paul, il fait ses études primaires dans son village, et termine en 9e année des études commerciales. Puis il commence à travailler. Dabord pendant deux ans et demi au laboratoire et au bureau de lusine daluminium Alcan à Arvida. Puis pendant plus dune année à lÎle-Maligne pour la même société.
À 24 ans, suite à des événements qui lont marqué, et après avoir bien réfléchi, il entre au postulat des Pères Blancs à Éverell, près de Québec. Après quelques mois à cet endroit, le 23 février 1946, il
commence son noviciat à St-Martin, près de Montréal. À la fin de létape régulière de son noviciat, il est admis dans la Société en prononçant son 1er Serment le 21 février 1948. Car ses formateurs ont une bonne impression de lui. Il apprend très vite ce quon lui demande de faire. Il na pas une santé très forte, mais il a de la bonne volonté et du zèle. Comme il a des qualités marquées pour diriger des travaux, et selon son désir, on lui fait suivre un cours spécial dimprimerie à Montréal pendant 2 ans.
En février 1951, il prononce son Serment de 3 ans. Ce fut loccasion pour les responsables de relever quelques doutes sur son comportement. Mais il accepte bien les mises au point de ses supérieurs, et il travaille par la suite à saméliorer. En vue de son départ prochain pour lAfrique, on lenvoie faire un petit stage danglais à Franklin. Puis il revient au noviciat pour la cuisine, à Québec pour des travaux de rénovation. Et enfin en décembre 1951 il arrive au Nyassaland, le Malawi daujourdhui, où il est nommé pour travailler à limprimerie de Likuni.Le Frère Morin va uvrer au Malawi environ 40 ans. Pendant plus de 30 ans, il sera dans le diocèse de Lilongwe. Il restera à limprimerie de Likuni comme responsable jusquà la fin de 1958. Il réussit bien dans ce domaine. Cest une imprimerie importante avec une trentaine demployés. Mais son changement simposait, à cause dune maladie de peau (due au plomb) quil avait contractée dans ce travail, et aussi à cause de petites difficultés dans ladministration.
Après quelques mois de repos, puis un service déconome à Visanza, notre confrère commence une nouvelle carrière de constructeur. Pendant 8 ans il va résider à lévêché de Lilongwe pour des constructions dans ce secteur. Puis un autre 8 ans comme économe-administrateur à lÉcole technique de Namitete. Cette école est fréquentée par 125 étudiants, futurs menuisiers et maçons. Les cours durent 2 ans. Et il assurera un autre service important, de 1978 à 1984, en étant économe et administrateur de lentretien au grand séminaire de Zomba. Dans toutes ces responsabilités, on le considère comme un Frère très habile dans le matériel, bon économe, serviable, avec de belles manières. Il est très sensible, et est bien affecté si lon interfère dans ses responsabilités. Il a besoin dêtre encouragé. Mais il est heureux dans sa situation. En 1984 il écrit à propos de sa vie au Malawi : « Jai bien aimé tous ces changements, ça faisait partie de la vie missionnaire Jaime ma vocation de Frère Frère ou Père, ce nest pas important. Il faut faire ce que le Seigneur demande à chacun, et cest ainsi que le Royaume se bâtit. »
Au début de 1985, on retrouve le Frère Paul dans le diocèse de Mzuzu. Il travaille comme économe, garagiste, constructeur, successivement à Katete, Nkhata Bay, et à lévêché de Mzuzu. Il prend ses congés régulièrement et se fait suivre par les médecins régulièrement, car sa santé diminue avec le temps et, de plus, les travaux sont toujours plus exigeants. En 1990, après un congé au Canada, il retourne au Malawi pour 2 ou 3 ans, dit-il, car il pense que ce serait préférable de revenir au pays, en raison de ses difficultés personnelles. Quelques mois après son arrivée au Malawi, il écrit : « À mon retour, jai été nommé à lévêché, la maison de lévêque, pour en prendre charge. Jai aussi la responsabilité de notre garage diocésain, ainsi que de notre menuiserie diocésaine Pour le moment tout va assez bien et ma santé se maintient. »
Le 13 août 1993, le Frère Morin arrive au Canada pour un retour définitif. Sa santé laisse à désirer, surtout sa vue, il ne voit pratiquement plus dun il. Après des examens médicaux, et un séjour en famille, il prend résidence à notre maison de Lennoxville. Cest là, pendant toutes ces années, quil va rendre de nombreux services selon ses possibilités. En 2006 il est hospitalisé pour une opération dune hernie, et en même temps on lui pose un stimulateur cardiaque. Et au début de mars 2007, il est encore hospitalisé. On découvre un cancer du système lymphatique, et de leau sur les poumons. Son état est trop critique pour une intervention. Il est décédé le 7 mars 2007 à lâge de 85 ans. Les funérailles ont eu lieu dans notre chapelle de Lennoxville, suivies de linhumation au cimetière St-Antoine, dans le lot des Missionnaires dAfrique.
Cest le Père Richard Dandenault qui a prononcé lhomélie des funérailles. En voici quelques extraits : « Si on regarde de près notre bon frère Paul, nous avons un ensemble de ce quon pourrait appeler le comportement profondément humain et spirituel par les petites vertus : le courage, la délicatesse, la distinction, la discrétion, la ponctualité, la simplicité et nous avons là un ensemble vertueux qui fait les saints cachés qui ne seront ni béatifiés, ni canonisés, mais qui vivent le meilleur deux-mêmes en lien étroit avec la foi, lespérance et la charité Merci, frère Paul, de ce que tu as été Puisses-tu continuer ton travail en tant quadorateur et intercesseur pour nous tous, à la place préparée pour toi dans la maison du Père. »
Père Claude Bourgie
1921 -- 2007
Le Père Claude Bourgie est né le 9 août 1927 dans la paroisse St-Joachim de Pointe-Claire, dans larchidiocèse de Montréal. Il fait ses études primaires dabord à lÉcole Christophe-Colomb, et à lÉcole St-Joachim pendant cinq ans. Puis 6 ans détudes secondaires au Collège de Montréal, et 2 ans de philosophie au Séminaire de philosophie.
Le 2 août 1948, Claude entre chez les Pères Blancs. Il commence son noviciat à St-Martin, près de Montréal. Lannée suivante, on le trouve au scolasticat dEastview, à Ottawa. Cest là quil fait ses 4 années de théologie. Avant de prononcer son Serment, il a demandé à son directeur de conscience dêtre retardé de 6 mois, ne voulant pas sengager définitivement avant davoir consulté un religieux de sa connaissance. Ce prêtre la rassuré, et il a prononcé son Serment le 21 janvier 1953, et a été ordonné prêtre le 25 janvier 1953 par Mgr Maxime Tessier, évêque auxiliaire de dOttawa.
Ses formateurs gardent une bonne impression de lui. On le considère comme lun des meilleurs de son cours au point de vue intellectuel. Il est cultivé, ouvert aux idées, aux livres et à la nature. On souhaiterait cependant quil approfondisse davantage ses recherches. Dans ses relations, il est un peu timide, fermé, susceptible, porté à lisolement. Mais on note aussi une grande amélioration dans ses relations avec les confrères. Il est certainement un bon sujet, qui a beaucoup de ressources pour lapostolat.
Le Père Bourgie reçoit sa nomination pour lOuganda. Mais avant de partir, on lui demande de faire une année détudes à lUniversité Loyola de Chicago en relations ouvrières. Puis 4 mois de session en Angleterre pour se préparer à son apostolat. Il arrive enfin en Ouganda le 8 janvier 1955, pour le diocèse de Rubaga. Il est dabord 2 ans vicaire à la paroisse de Kisubi. Puis 2 ans encore comme économe et professeur de géographie au petit séminaire de Kisubi. En janvier 1959, il est curé de Nkasongola, puis à Kasala jusquà son départ en congé au Canada en janvier 1962. Il prend son congé à notre maison de Lennoxville, en aidant à léconomat.
Après une grande retraite à Rome, Claude arrive de nouveau en Ouganda le 31 octobre 1962. Il est 2 ans curé à Kakindo, et pour quelques mois aumônier et supérieur à lécole technique de Kisubi. Il termine son 2e terme en mission en étant vicaire à Entebbe. En août 1968, il est de retour du Canada pour être vicaire à Buyinjabutoole, puis à Mubende jusquà 1973. Il demande alors de faire une autre grande retraite à Rome. Il dit lui-même quil a besoin de repenser ses engagements. Il est souvent tendu dans ses relations avec les autres. À certains moments il est peu communicatif, et garde tout en lui-même. Il est délicat et souffre de ce que les autres ne le sont pas assez avec lui.
Après sa grande retraite à Rome, il arrive au Canada en avril 1973. Il fait une année détudes en pastorale chez les Dominicains. Puis il demande à vivre hors communauté, en sengageant comme curé à Ste-Julie, dans le diocèse de St-Jean-Longueil. Il se donne à cet apostolat pendant 9 ans. En 1983, il devient curé de St-Benoît de Chambly, dans le même diocèse. Après 3 ans, il demande dêtre remplacé, car il se sent fatigué. Cest alors quil prend une année sabbatique à notre maison de Lennoxville, suivie de la session-retraite à Jérusalem en 1987. Il se sent alors prêt pour un autre séjour en Ouganda, où il sera successivement vicaire à Bukalagi, Mubende, Kasambya. En juillet 1990, il revient définitivement au Canada, après avoir été victime dune malaria pernicieuse.
Il doit fonctionner avec une santé déficiente, avec le diabète, de lhypertension. Il est rempli de bonne volonté et de zèle, mais cela ne suffit pas pour pouvoir tenir dans ses engagements. Après environ 2 ans de travail au secrétariat à Rome, il doit subir 4 pontages à Montréal. Puis il aidera à nos maisons de St-Hubert et de Lennoxville. De 1999 à 2003, il vit hors communauté comme aumônier des Surs Augustines de Roberval dans le diocèse de Chicoutimi. Puis ce sera la retraite à Lennoxville.
Claude est un confrère aux capacités énormes, et qui réussit bien dans ce quil fait. Mais sa santé le limite, et il vit un malaise intérieur. Il écrivait un jour, et cela montre bien toute la tension quil sentait en lui : « Javoue que je nai pas encore trouvé comment réaliser ma vocation concrètement ; le ministère, le travail apostolique, que pourtant jaime, ne me satisfait pas, na aucune apparence de fécondité, ne concourt pas à mon épanouissement ; jai limpression de mener une vie inutile, de ne servir à rien, ou à pas grand chose, davoir les mains vides » Et pourtant il a eu souvent une grande influence en apostolat. Un exemple, des paroissiens du Canada lui écrivaient un jour : « Vos nombreux oui damour aux appels de Dieu ont fait de vous un prêtre de service. Votre âme missionnaire vous anime au point doublier votre âge et vos problèmes de santé pour servir. Ainsi toute votre vie vous continuerez de donner la vie autour de vous par vos implications au service de Dieu. Merci pour votre beau témoignage de foi et de générosité, nous garderons un bon souvenir de votre passage chez nous. »
En 2006, se sentant diminué et proche du grand départ, il écrit aux confrères des adieux à lire après sa mort. Il demande pardon pour toutes les fautes et les omissions dans ses rapports avec eux. Il se sent coupable, et pourtant il a tellement donné.
Le 16 mars 2007, le Père Bourgie est hospitalisé durgence. Il a de la difficulté à respirer, il a de leau sur les poumons Son état général est hypothéqué. Il meurt le 18 mars 2007, aux soins intensifs de lhôpital de Sherbrooke. Les funérailles sont célébrées dans notre maison de Lennoxville, suivies de linhumation au cimetière St-Antoine, dans la partie réservée aux Missionnaires dAfrique.
Cest le Père Jean-Marie Tardif qui a prononcé lhomélie des funérailles. En voici un extrait : « Claude a été un homme exigeant pour lui-même et aussi pour les autres. Cela en a fait un homme un peu solitaire. Ces dernières années, sa santé sétait beaucoup fragilisée. Il était bien conscient que son passage vers la vie éternelle nallait pas tarder. Ce passage il la fait en communion avec la mort et la résurrection de Jésus avec qui nous entrons définitivement dans notre condition dhomme nouveau. »
Pierre Duprey
1922-2007
Évêque de Thibar, Secrétaire émérite du Conseil
pour la promotion de lUnité des chrétiensNotes biographiques par le P. Raphaël Deillon
lues lors de la messe de Requiem célébrée
à la maison généralice le 17 mai 2007
« Citoyens dAthènes, en parcourant la ville, jai trouvé un autel portant cette inscription : « au dieu inconnu ». Or, ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que moi, je viens vous annoncer » Actes 17, 15
Si jai commencé par cette citation de saint Paul, cest parce que cest précisément à Athènes, que Mgr Duprey a voulu étudier la théologie orthodoxe pour mieux se préparer à la rencontre des autres et tout particulièrement des Églises orientales.
Mgr Duprey, novice à Maison-Carrée à Alger sera ordonné à Carthage en Tunisie en 1950. De passer dun pays à lautre lui a donné très tôt la vocation pour la Rencontre. Cest ainsi quil a été aussitôt orienté vers lInstitut Oriental à Rome où il obtient un doctorat. Cest pour mieux enseigner au séminaire grec catholique melchite de Sainte-Anne à Jérusalem quil est allé étudier la théologie orthodoxe à Athènes et la littérature arabe au Liban.
Mais il faut remonter plus haut pour retrouver lorigine de son ouverture aux autres. En effet, le petit Pierre est né en 1922 dans le Nord de la France, avant dernier dune famille de onze enfants. Sa maman, consciente du rôle qui lui incombait douvrir ses enfants à la culture et à la foi quelle avait elle-même reçue, fut tout à la fois la maman, la maîtresse décole et la catéchiste de tous ses enfants.
Au noviciat de Maison-Carrée à Alger, le Père Blin note déjà alors que Pierre a 24 ans : « Bonne maturité de jugement, est capable de souvrir à toutes sortes de choses. Vif et taquin, il est travailleur et dévoué »
Et à Thibar, le supérieur note en 1949 : « On sent en lui un idéal élevé quil sefforce de réaliser dans la joie et le recueillement ; faudra-t-il le destiner à lenseignement de la théologie ? » Le destin était au rendez-vous : de 1956 à 1963, il sera professeur de théologie et dhistoire de lÉglise au séminaire Sainte- Anne à Jérusalem, pour les étudiants catholiques arabes de tradition byzantine.
Ses supérieurs avaient aussi tracé de lui quelques traits que nous reconnaîtrons tout au long de sa vie : « Le frère Pierre Duprey a une bonne éducation ; il est un peu solennel au premier abord mais simple, franc et ouvert sur diverses questions qui peuvent se poser actuellement. Il est appliqué et soigneux dans son travail mais reste très discret et ne se livre pas si facilement. »
Ce sont ces dernières qualités de diplomates qui le lanceront à la recherche dun rapprochement des autres expressions religieuses du monde oriental auquel il sest personnellement préparé.
Membre de la rédaction de la revue Proche-Orient Chrétien, il fait partie, en 1961, des observateurs catholiques romains qui assistent à lÎle de Rhodes, à la première Conférence panorthodoxe où sont réunis 61 représentants de 12 Églises orthodoxes.
Cest le début pour le Père Duprey de son travail assidu pour lunité des chrétiens.
En 1962, il est invité à Rome comme théologien et interprète, auprès des observateurs orthodoxes délégués à la 1e session du concile Vatican II. Et lannée daprès, en 63, il est nommé au nouveau Secrétariat pour lunité des chrétiens, fondé par Jean XXIII et confié au Cardinal Bea, Président, et à Mgr Willebrands, Secrétaire. Le Père Duprey est à la fois le sous-secrétaire et le chef de la section orientale.
Il participe activement aux nombreux voyages des délégations qui vont de Rome à Istanbul (Constantinople). Ce Secrétariat deviendra en 1988, le Conseil pontifical pour la promotion de lUnité des chrétiens.
Le Père Duprey a joué un rôle central auprès du Cardinal Bea, puis du Cardinal Willebrands dans les initiatives historiques qui ont marqué cette période, telles les rencontres entre le pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, la levée des anathèmes, la restitution des reliques de saint André et de saint Sabbas
En janvier 1964, membre du comité de lInstitut cuménique de recherches théologiques de Tantur, à Jérusalem, il est aux côtés de Paul VI et dAthénagoras lors de leur rencontre historique. Leur baiser de paix restera licône vivante du développement que vont prendre les relations entre lÉglise catholique et lÉglise orthodoxe.
En novembre 1979, il est à Istanbul aux côtés de Jean-Paul II lors de la visite au Patriarche Dimitrios Ier. Cest un grand moment dans sa vie donnée à lcuménisme.
Il est encore là quand sont signées à Rome les premières déclarations christologiques communes entre le pape et les patriarches des Églises orthodoxes, syrienne (1971, 1984) et copte (1973). Le 25 avril 1983, le Père Duprey est nommé Secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de lUnité des chrétiens. Alors les relations cuméniques du Père Duprey vont rapidement sétendre aussi aux Églises dOccident, en particulier par le dialogue officiel avec la Communion anglicane et la collaboration avec le Conseil cuménique des Églises.
Le 6 janvier 1990, fête de lÉpiphanie du Seigneur, le Père Duprey est ordonné évêque et reçoit le titre dévêque de Thibar, où il avait déjà brillé au scolasticat. Un clin dil de la Providence !
Mgr Duprey a continué à servir comme Secrétaire du Conseil pour lUnité des chrétiens. Il a été très apprécié dans les départements de la Curie romaine et dans les différentes Églises orthodoxes avec lesquelles il était en contact jusquà sa retraite le 16 mars 1999.
Remplacé par Mgr Walter Kasper, futur cardinal et maintenant Président de ce Conseil, Mgr Duprey a gardé le titre de Secrétaire émérite du Conseil pour lunité.
Depuis, il vivait une retraite discrète dans son appartement de Rome, près du Vatican où il est décédé paisiblement, entouré de laffection et du soutien indéfectible de fidèles amis et de ses confrères missionnaires.
Le chemin vers lUnité est grand ouvert, il continue. Dautres artisans y travaillent avec patience et assiduité, parmi lesquels dautres Missionnaires dAfrique. Le relais est passé. Merci Père Duprey.
Raphaël Deillon
Assistant GénéralHomélie du P. Supérieur Général lors de la messe de Requiem célébrée pour Mgr Pierre Duprey à la maison généralice, le 17 mai 2007
Homélie du Cardinal Walter Kasper à la messe des funérailles de Mgr Pierre Duprey, célébrées en la basilique Saint-Pierre de Rome.
Toutes les photos et le déroulement des événements
Père Patxi Otondo
Dans un des contreforts des Pyrénées, à 20 km au nord de Pampelune, se trouve enclavée une vallée des plus typiques de Navarre, celle dAnué. Au sein de cette vallée se trouve un petit village, du nom de Olagüe, qui ne figure que sur les grandes cartes. Cest dans ce village quest né Patxi (Francisco) le 21 novembre 1942. Ses parents Antonio y Rosario, profondément imprégnés de la terre-humus de leur environnement, lui avaient montré le chemin pour être heureux sur cette terre, celui de lhumilité. Sans connaître par cur le psaume 131, ils priaient probablement : « Tu ne verras pas dorgueil en mon cur, ni darrogance en mon regard, Seigneur ».
Pour faire connaître la personnalité de notre confrère, une autre image bucolique du passé me vient à lesprit. Dans son enfance, cétait tout un spectacle de contempler dans cette vallée les attelages de bufs qui sillonnaient la terre dans une démarche calme, posée, tout en labourant profondément. Silencieux, mais persévérants, sereins et sensibles lun à lautre. Cette image que Patxi contemplait durant son enfance est celle qui caractérise le mieux sa personnalité et son action missionnaire.
Patxi navait pas 12 ans, quand il entra au séminaire diocésain de Pampelune. Nous avons peu de données du séjour de Patxi dans ce séminaire. Les chroniques nous parlent dun confrère qui avait des dons dinfirmier et qui était un bon musicien. Ces qualités, au sens propre et figuré, devraient laider dans sa vie missionnaire. À cette époque-là, ce séminaire était contaminé dun virus appelé vocation et engagement missionnaire. Fruit de cet esprit, plus de 30 séminaristes avaient quitté le séminaire pour entrer chez les Missionnaires dAfrique. Patxi rejoint les rangs des Pères Blancs à Logroño où il termine la philosophie avant dêtre admis, en 1962, au noviciat de Gap. Ensuite, il va étudier la théologie à Vals-près-Le Puy. Il prononce son Serment missionnaire le 27 juin 1966 et est ordonné prêtre à Logroño le 29 juin 1967.
Depuis lors, le Congo a été la parcelle que le Seigneur lui a demandé de labourer. Après son stage à Sola, il commence sa vie missionnaire à Lubuye et ce sera à Lubuye, près de 40 ans plus tard, quon découvrira sa maladie mortelle, un cancer, avant dêtre rapatrié le 17 janvier 2007.
Dautres paroisses ont joui de son enthousiasme missionnaire, comme Sola, Kabalo, Kirungu, Katuba, Katoy et Kalemie. Patxi a vécu intensément avec les personnes que le Seigneur lui avait confiées. Il souffrait avec eux non seulement durant les temps de guerre, mais aussi durant les périodes daccalmie.
En arrivant à Katuba en 1995, il écrivait ceci : « Je trouve que les gens ont un regard triste. Cela veut dire quils souffrent, quils nont pas confiance dans lavenir. Il y a eu trop de promesses inaccomplies. Ils nont aucune confiance dans les leaders politiques actuels. Ensemble, nous aurons à chercher et à trouver les raisons pour lutter et pour améliorer cette situation pas du tout encourageante ».
Mais son cur dapôtre éclate surtout en temps de guerre : « Je souffre beaucoup quand je constate le manque de volonté politique de la communauté internationale qui connaissant cette situation de guerre et regardant la pauvreté et, plus encore, la misère engendrées par ces guerres, ne fait rien pour y remédier. Quest-ce qui est plus important, le contrôle du coltan ou la vie des personnes ? Lor ou les diamants vendus dans les pays riches et démocrates qui fabriquent des armes valent plus que les 45 millions dêtres humains qui souffrent de cette guerre ? Je ne comprends pas et je ne peux pas le comprendre. »
« Des fois, je demande à Dieu : Où es-tu ? Ne te rends-tu compte de ce qui se vit dans ce pays dominé par les mitrailleuses ? Ne vois-tu pas que ceux qui te prient nont rien à voir dans cette guerre ? Bien sûr, des fois, il ne répond pas, au moins directement, cest le mystère de sa présence et de son absence. Mais il est vrai aussi que souvent on sent sa présence dans une rencontre, voyant les gens simples qui luttent pour survivre, constatant comment certains triomphent de leur propre peur et sengagent en faveur de leurs frères.»
Patxi naimait pas le leadership ni lexercice de lautorité à un certain niveau, et pourtant cest dans ce domaine quil montré quil avait de grandes qualités et où il a donné le meilleur de lui-même. Il nétait pas celui qui simposait. Il cherchait à ce que chacun assume sa propre responsabilité. Ses qualités de pacificateur et de conciliateur lui ont permis de guider ses confrères avec une grande sagesse, surtout pendant les temps de trouble et de guerre. Il cherchait à ce que chacun se réconcilie avec lui-même et quil se réconcilie avec les autres par la suite. Il na pas toujours réussi dans son effort et cela lui a valu beaucoup de nuits dinsomnie. Pour les hommes réservés et sensibles comme lui, les situations conflictuelles apportent une grande dose de résonance intérieure.
Cest pourquoi, dabord en Espagne puis au Congo ensuite, les confrères ont été heureux de lavoir eu comme Provincial, malgré ses réticences. En Espagne, il fut Provincial de 1988 à 1994. Pendant ce temps, il sut élaborer avec ses confrères, un projet clair dont le dénominateur commun était celui du service. Cétait sa façon de concevoir lautorité.
Pour lui faire accepter la fonction de Provincial au Congo, il avait fallu lintervention du Supérieur Général. Finalement il accepta, mais à condition de ne faire quun seul mandat, de 1997 à 2000. « Ne me demandez pas un deuxième mandat », avait-il dit.Sa capacité daffronter et de dominer des situations conflictuelles était grande. Vraiment, nous pouvons lui attribuer la palme du leadership de la réconciliation. Durant son mandat, il a vécu des moments de grandes tensions, quand les armées du Rwanda et dautres pays environnants ont envahi le Congo et ont spolié la région. Dans ces circonstances, il avait lhabitude de dire : « Ici pour le moment, tout est normal. Demain ? On verra ». Et dajouter : « Je cherche à vivre lenseignement de la parabole du bon samaritain. Avec cette différence que pour moi, le blessé laissé au bord du chemin nest pas un individu mais un peuple. Jessaye de ne pas faire un détour pour passer à côté. Jessaye dêtre présent, solidaire avec ce peuple blessé. Avec mes paroles et mon engagement, jessaye dannoncer quil est possible de vivre lamour du Père dans cette terre de douleur et despérance ».
Lan 2000, le Conseil Général avait décidé la réunification des Provinces du Congo, Rwanda et la Délégation du Burundi en une seule grande Province, lactuelle Province dAfrique centrale, la PAC. Il fallait un homme conciliateur capable découter les autres. Cest pourquoi il fut nommé facilitateur. Deux ans durant, il nhésita pas à parcourir lAfrique pour retrouver les confrères originaires de ces Provinces et leur expliquer le projet, rôle quil accomplit dune façon admirable.
La fin de la vie de Patxi sest déroulée trop vite sous nos regards. Il ne nous a pas laissé le temps de lui dire au revoir. À la fin de lannée 2006, étant à Lubuye, Patxi se sent fatigué. Il marche de plus en plus mal. Rapatrié en Espagne, il demande aux docteurs lorigine de ses douleurs. Les médecins sont très clair avec lui. Il accepte le verdict avec une sérénité et se prépare à aller chez Dieu qui est amour, comme il aimait à le répéter durant sa maladie. Quelques heures avant sa mort, un confrère lui a parlé en ces termes : « Patxi, je crois que Dieu va tappeler dans son Royaume avant moi. Quand tu y arriveras demande-lui une petite place pour moi aussi ». Il a tout simplement répondu : « Daccord, je le ferai ». Peu avant sa mort, il avait dit aux membres de sa famille et à un ami prêtre : « Tout est fini, tenez ferme, bon courage ». Puis prenant de ses mains celles de deux de ses surs, ils les leva vers le ciel. Tout semblait indiquer le geste eucharistique doffrande de sa vie à Dieu. Peu après, il rentrait en agonie. Entouré de tous ses frères et surs et dun confrère, Patxi est mort le 23 mars 2007.
Son petit village devint une grande cathédrale pour accueillir la foule immense de gens et amis qui, dans la joie et les pleurs venaient rendre grâce à Dieu pour la vie de Patxi. Mgr Juan José Omella, ancien étudiant père blanc, présidait la célébration. Il était entouré du Supérieur Général, en visite en Espagne, et du Père Provincial, Agustin Arteche. Les nombreux prêtres, Missionnaires dAfrique et diocésains, plus dun cinquantaine, ont voulu célébrer la vie de Patxi, ensemble avec sa nombreuse famille. Dans son homélie, le Père Arteche a synthétisé la vie de Patxi par une phrase que lui-même avait écrite au cours dune Fête de Noël, par un temps de guerre : « Jespère que ma présence solidaire et amie, aide les autres à cheminer vers Dieu, lEmmanuel, le Dieu de la Croix et de la Pâque ».
Eugenio Bacaicoa
PROFILES
Brother Paul Morin
(Brother Paul-Elzéar)
1921 -
- 2007
Brother Paul Morin was born on the 5th December 1921 at Héberville-Station, diocese of Chicoutimi, Québec. He was baptised the same day in the parish church, thereby demonstrating the staunch faith of his parents who raised 13 children in the faith, one of whom became a Sister of Good Counsel. As for Paul, he did his primary schooling in his village and completed secondary school in commercial studies. He then began employment. For two and a half years, he was in the laboratory and office of Alcan, the aluminium company at Arvida. He then did over a year at Île-Maligne with the same firm.
At 24, following circumstances that affected him and after long reflection, he entered the postulancy of the White Father at Éverell, near Quebec. After some months there, on the 23rd February 1946, he began his novitiate at St Martin, near Montreal. At the end of this regulatory phase of his novitiate, he was admitted to the Society by taking his First Vows on the 21st February 1948, as his formators had received a very good impression of him. He very quickly learned what he was asked to do. His health was not very strong, but he had good will and enthusiasm. As he had pronounced qualities for directing operations, and because he wanted to, he was given the chance to follow a special 2-year course in printing at Montreal. In February 1951, he took his 3-year Oath. This was the opportunity for those in charge to raise some doubts about his conduct. However, he accepted these observations pointed out by his superiors and subsequently worked to improve them. In view of his imminent departure for Africa, he was sent to do a short course in English at Franklin. He then returned to the novitiate for kitchen duties and to Quebec for house renovations. Finally, in December 1951, he arrived in Nyassaland, the Malawi of today, where he was appointed to Likuni printing press.
Brother Morin was destined to work in Malawi for about 40 years. For over 30 years, he would be in the diocese of Lilongwe. He stayed as head at Likuni printing press until the end of 1958. He was very successful in this area. It was a sizeable printing press with around thirty employees. However, he was obliged to be replaced, due to a skin condition from handling lead, contracted during work and also due to some small problems of administration.
After some months of rest, then bursar at Visanza, our confrere began a new career as a builder. For 8 years, he would live at the bishops residence in Lilongwe for building projects in the sector. He was then another eight years as bursar-administrator of Namitete Technical School. This School was frequented by 125 students, future carpenters and masons. The courses lasted 2 years. He also provided another important service from 1978-1984 as bursar and maintenance manager at the major seminary of Zomba.
In all his responsibilities, he was considered a very able Brother for practical matters, a good bursar, willing to be of service, with very fine manners. He was very sensitive and became distressed if anyone interfered with his responsibilities. He needed encouragement, but he was content in his circumstances. In 1984, concerning his life in Malawi, he wrote, I truly liked all these changes, it formed part of my missionary life I like my vocation of Brother Brother or Father, it matters little. We need to do what the Lord asks of each one of us and in this way the Kingdom will be built up.
At the start of 1985, Brother Paul was in the diocese of Mzuzu. He worked in turn as bursar, garage mechanic, builder at Katete, Nkhata Bay, and at the bishops residence in Mzuzu. He took his customary home leave. He consulted doctors regularly as his health weakened with time and in addition, the tasks were increasingly demanding.
In 1990, after a home leave in Canada, he returned to Malawi for 2 or 3 years, he said, as he thought it would be better to return home, due to his personal problems. A few months after his arrival in Malawi, he wrote, On my return, I was appointed to the bishops residence to take charge of it. I am also in charge of our diocesan garage as well as our diocesan carpentry workshop. For the moment, all is well and my health is holding up.
On the 13th August 1993, Brother Morin arrived in Canada for good. His health left a lot to be desired, particularly his sight, as he could see practically nothing with one eye. After medical tests and a stay in his family, he took up residence in our house at Lennoxville.
For all the remaining years there, he would be of great service for many things, according to his abilities. In 2006, he was hospitalised for a hernia operation and to install a heart pacemaker at the same time. He was taken to hospital again at the start of March 2007. They then discovered cancer of the lymph glands and fluid in the lungs. His condition was too critical for an operation. He passed away on the 7th March 2007 at the age of 85. His funeral took place in our chapel at Lennonxville, followed by burial in St Antoine cemetery, in the Missionaries of Africa plot.
Father Richard Dandenault did the funeral homily. Here are some extracts: If we look closely at our dear Brother Paul, we have a compilation of what we could call a profoundly human and spiritual behaviour comprising the little virtues: courage, refinement, finesse, discretion, punctuality, simplicity and there we have a virtue-filled combination that makes hidden saints, who will never be beatified or canonised, but who live out the best of themselves in close contact with faith, hope and charity. Thank you, Brother Paul for what you have been. May you continue your work as an adorer and intercessor for us all in the place prepared for you in the home of the Father.
Father Claude Bourgie
1921 -- 2007
Father Claude Bourgie was born on the 9th August 1927 in St Joachim parish, Pointe-Claire, in the Archdiocese de Montreal. At first, he did his primary schooling at Christophe Colomb School for a year and then at St Joachim School for the other 5 years. Then followed 6 years of secondary studies at Montreal College and 2 years at the seminary of philosophy.
On the 2nd August 1948, Claude entered the White Fathers. He began his novitiate at St Martin, near Montreal. The following year he was at the Eastview Scholasticate at Ottawa. There, he did four years of theology. Before taking his Oath, he asked his spiritual director for a delay of six months, not wishing to commit himself for good before consulting a Religious he knew. This priest reassured him and he went ahead with his Oath on the 21st January 1953 and was ordained a priest on the 25th January 1953 by Bishop Auxiliary Maxime Tessier of Ottawa.
He made a good impression on his formators. Intellectually, he was ranked one of the best of his intake. He was cultivated, open to ideas, books and nature. Nonetheless, it was hoped he would deepen his research more. In his relations he was somewhat shy, withdrawn, impressionable and tended to isolate. However, a great improvement was noted in his relations with his confreres. He was certainly a good candidate and held much promise for the apostolate.
Father Bourgie received his appointment for Uganda, but before leaving he was asked to do a year of studies at Loyola University in Chicago in labour relations, followed by a four-month session in England to prepare for his apostolate. He finally arrived in Uganda on the 8th January 1955, in the diocese of Rubaga. He was firstly a curate for two years in Kisubi parish and then two more years as bursar and geography teacher at the junior seminary there. In January 1959, he was parish priest of Nkasongola, then at Kasala, until his departure on home leave to Canada in January 1962. He spent his holidays at our house in Lennoxville, helping the bursar.
After a Long Retreat in Rome, Claude arrived back in Uganda on the 31st October 1962. He was two years as parish priest at Kakindo and for some months chaplain and superior at Kisubi Technical School. He completed his second term on mission as curate at Entebbe. In August 1968, he returned from Canada to become curate at Buyinjabutoole, then Mubende, until 1973. He then asked to do another Long Retreat in Rome. He said himself that he needed to rethink his commitments. He was often tense in his relations with others. At some moments, he would be incommunicative and bottle it up in himself. He was sensitive and suffered that others were not likewise enough for him.
After his Long Retreat in Rome, he arrived in Canada in April 1973. He did a pastoral study year with the Dominicans. Then he asked to live outside community, taking on the task of parish priest of St Julie in the diocese of St Jean Longueil. He dedicated himself to this apostolate for 9 years. In 1983, he became parish priest at St Benoit de Chambly, in the same diocese. After 3 years, he asked to be replaced as he felt tired. He then took a sabbatical year at our house in Lennoxville, followed by the Jerusalem Retreat Session in 1987. He then felt ready for another stint in Uganda, where he was successively curate at Bukalagi, Mubende and Kasambya.
In July 1990, he returned for good to Canada, after becoming victim to a malignant malaria. He had to function with poor health, including diabetes and hypertension. He was full of good will and enthusiasm, but this was not enough to meet his commitments. After about two years working at the secretariat in Rome, he had to endure a quadruple bypass at Montreal. He then helped out in our houses at St-Hubert and Lennoxville. From 1999 till 2003, he lived outside community as chaplain to the Augustinian Sisters of Roberval in the diocese of Chicoutimi. Then he retired to Lennoxville.
Claude was a confrere with enormous capacities and succeeded in all he did. However, his health was debilitating and he was ill at ease within himself. One day, he wrote it down and it clearly shows all the tension he felt inside. I confess I have not yet found out how to actualise my vocation in practice; ministry, apostolic work, that I nonetheless love, do not satisfy me. I have no hint of productiveness in it and these tasks do not contribute to my development; I have the impression of living a futile life, to be good for nothing, or not much, to be empty-handed Nevertheless, he often exerted a great influence in the apostolate. For instance, some parishioners from Canada wrote to him one day, Your many loving yeses to the call of God have made of you a priest of willing service. Your missionary soul governs you to the point of forgetting your age and your health problems in order to be of service. Thus, all your life you will continue to pass life on around you by your involvement in Gods service. Thank you for this great example of faith and generosity, we shall cherish a happy memory of your passing presence among us.
In 2006, feeling low and nearing the time of his final departure, he wrote a farewell letter to his confreres to be read after his death. He asked forgiveness for all his faults and omissions in his relations with them. He felt guilty and yet he had given so much.
On the 16th March 2007 Father Bourgie was hospitalised in an emergency. He had difficulty breathing with fluid on the lungs. His general health was at risk. He passed away on the 18th March 2007 in the intensive care unit of Sherbrooke Hospital. The funeral took place in our house at Lennoxville, followed by burial in St Antoines Cemetery, in the plot reserved for Missionaries of Africa.
Father Jean-Marie Tardif preached the funeral homily. Here is an extract: Claude was a man demanding for himself and for others. This made him a rather solitary person. In his final years, his health diminished considerably. He was very aware that his passing to life eternal would not be long in coming. This passing he did in communion with the death and resurrection of Jesus, with whom we shall all enter for good into our condition of humanity renewed.
Pierre Duprey
1922-2007
Titular Bishop of Thibar, Secretary Emeritus
of the Council for Christian UnityBiographical notes read
during the concelebrated Requiem Mass
at the Generalate on 17th May 2007"Men of Athens, ( ) I noticed, as I strolled round admiring your sacred monuments, that you had an altar inscribed: To An Unknown God. Well, the God whom I proclaim is in fact the one whom you already worship without knowing it." (Acts 17:23)
If I begin with this quotation from St Paul, it is precisely because Bishop Duprey chose to study Orthodox Theology at Athens the better to prepare himself for encounter with others, and in a special way, with Oriental-Rite Churches.
Bishop Duprey, a novice at Maison Carrée in Algiers, was ordained at Carthage, Tunisia, in 1950. Going from one country to another gave him very early on a vocation for Encounter. It was for this reason that he was naturally magnetised towards the Oriental Institute at Rome, where he obtained a doctorate. It was with a view to teaching better at the Greek Catholic Melkite Seminary at St. Annes in Jerusalem that he studied Orthodox Theology at Athens and Arabic literature in Lebanon.
However, we have to go further back to find the origin of his openness to others. Indeed, little Pierre was born in 1922 in the North of France, the second last in a family of eleven children. His mother was conscientious in the role that fell to her of introducing her children to the culture and faith that she herself had received; she was mother, schoolmistress and catechist for all her children. At the Maison Carrée novitiate in Algiers, Fr Blin even then noted that aged 24, Pierre was of sound mature judgement, open-minded to all sorts of things. He is lively and likes to tease; dedicates himself to the work In addition, in 1949, the Superior at Thibar noted, We feel he has a high ideal that he tries to achieve in cheerfulness and contemplation; should he be assigned to teach Theology? Destiny thus determined his future: from 1956-1963, he would be professor of Theology and Church History at St Annes Seminary, Jerusalem, for Catholic Arab Byzantine-Rite students.
His superiors had also found in him some traits that all would recognise later throughout his life. Brother Pierre Duprey is well-educated ; he is a bit solemn at first blush, but simple, frank and open on various topical questions. He is diligent and meticulous in his work, but remains very discreet and does not give much away
These last-mentioned diplomatic qualities would launch him into the search for rapprochement in other religious expressions in the Oriental-Rite world, for which he had personally prepared himself.
He was a member of the editorial board of the review Proche Orient Chrétien, and in 1961 was among the Roman Catholic observers on the Island of Rhodes attending the First Pan-Orthodox Conference, bringing together 61 representatives of 12 Orthodox Churches.
This was the beginning of Fr Dupreys unstinting work for Christian Unity.
In 1962, he was invited to Rome as theologian and interpreter, on behalf of the Orthodox delegates, observers at the First Session of the Second Vatican Council. The following year, he was appointed to the new Secretariat for Christian Unity, founded by John XXIII and entrusted to Cardinal Bea, President, and Mgr Willebrands, Secretary. Father Duprey was both Under-Secretary and Head of the Oriental-rite Section. He took active part in the many journeys of the delegations that went from Rome to Istanbul (Constantinople). In 1988, this Secretariat became the Pontifical Council for Christian Unity.
Father Duprey played a central role on behalf of Cardinal Bea, and later Cardinal Willebrands, in the historic initiatives that marked this period, such as the meetings between Pope Paul VI and Patriarch Athenagoras, the raising of the anathema and the restitution of the relics of St Andrew and Saint Sabbas
In January 1964, as a member of the Committee of the Tantur Ecumenical Institute of Theological Research, Jerusalem, he stood by Paul VI and Athenogoras during their historic meeting. Their kiss of peace will remain the living icon of the evolution in relations between the Catholic and Orthodox Churches that lay ahead.
In November 1979, he was at Istanbul by the side of John Paul II during the visit to Patriarch Dimitrios 1st. It was a great moment for him, in a life dedicated to ecumenism. He was there again when the first joint declarations on Christology were signed between the Pope and the Patriarchs of Orthodox Churches (Syrian, 1971 & 1984, and Coptic, 1973).
On the 25th April 1983, Fr Duprey was appointed Secretary of the Pontifical Council for Christian Unity. The ecumenical relations of Fr Duprey would swiftly extend from then on to Churches in the West also, in particular in official dialogue with the Anglican Communion and collaboration with the World Council of Churches.
On the Feast of the Epiphany, 6th January 1990, Fr Duprey was ordained to the episcopacy as Titular Bishop of Thibar, where he had once shone as a scholastic, (a conspiratorial wink from Providence)? Bishop Duprey continued to serve as Secretary of the Council for Christian Unity. He was greatly appreciated in the offices of the Roman Curia and in the various Orthodox Churches, with which he remained in contact until his retirement on the 16th March 1999. Bishop, later Cardinal, Walter Kasper, now President of the Council, replaced him. Bishop Duprey retained the title of Secretary Emeritus of the Council for Unity.
Since that time, he lived a discreet retirement in his Rome apartment near the Vatican where he quietly passed away, surrounded by the affection and unfailing support of loyal friends and Missionary confreres. The pathway to unity is wide open, it goes on. Other bridge builders are at work there with patience and perseverance, among them other Missionaries of Africa. The baton has been relayed successfully. Thank you, Father Duprey.
Raphaël Deillon
Assistant GeneralHomily of the Superior General at the Requiem Mass for Bishop Pierre Duprey that took place at the Generalate, 17 May 2007
Homily of Cardinal Kasper Funeral Mass of Bishop Pierre Duprey
Father Patxi Otondo
In the foothills of the Pyrenees, 20 km north of Pamplona, there lies a landlocked valley, very typical of Navarre, called Anué. On the floor of this valley is a little village called Olagüe, which can only be found on large-scale maps. Patxi (Francisco) was born in this village on the 21st November 1942. His parents, Antonio and Rosario, deeply imbued him with the humus, the earthy soil of their environment, showing him the way to be happy on this earth by sinking his roots in humility. Without knowing it by heart, they probably prayed You will see no pride in my heart, O Lord, nor arrogance in my looks.
To understand the personality of our confrere there springs to my mind another rustic image from the past. In his childhood in this valley, it was quite a spectacle to watch the harnessed oxen ploughing deeply, furrowing the earth at a calm and steady pace. They were silent, but serenely persevering and responsive one to the other. This image of Patxi taking this in during his early days best characterises his personality and missionary activity.
He had not yet reached the age of 12 when he entered the diocesan seminary of Pamplona. We do not have much information on Patxis time in this seminary, the records mention our confrere as someone gifted as an infirmary attendant and a good musician. These are qualities that in a real and figurative sense would help him in his missionary life. At that time, this seminary was infected by a virus called vocation and missionary commitment. The outcome of this prevailing spirit was that over 30 seminarians left this seminary to join the Missionaries of Africa. Patxi joined the ranks of the White Fathers at Logroño, where he completed his philosophy before being accepted for the Spiritual Year at Gap in 1962. He then went on to study theology at Vals. He took his Missionary Oath on the 27th June 1966 and was ordained a priest at Logroño on the 29th June 1967.
From then on, the Congo was to be the field the Lord asked him to plough. After his course at Sola, he began missionary life at Lubuye and it was also there that his terminal illness was discovered, before being repatriated on the 17th January 2007. Other parishes benefited from his missionary enthusiasm, such as Sola, Kabalo, Kirungu, Katuba, Katoy and Kalemie. Patxi lived very closely to the people the Lord confided to him. He suffered with them, not only during wartime, but also during the lulls. Arriving in Katuba in 1995, he wrote, I find people looking sad; it means they are suffering and have no confidence in the future. There are too many broken promises; they do not trust the present political leaders. Together, we will have to seek and find reasons to combat and improve this situation, which is not at all encouraging.
However, his apostles heart was particularly roasted in wartime. I suffer greatly to see the lack of political will on the part of the international community aware of this situation of war, and face-to-face with the poverty, and indeed misery engendered by these wars, but do nothing to remedy them. What is more important, the control of Coltan or peoples lives? (Coltan mining in eastern areas of Congo in central Africa is controversial due to the significant environmental damage it inflicts on the region. Large areas of national parks have been mined and regions inhabited by populations of endangered eastern lowland gorillas destroyed, causing further decline of the gorilla population. Additionally, political unrest in the area means smuggling of coltan has become quite common.) Are the gold and diamonds sold in rich democratic countries that make armaments worth more than 45 million human beings that suffer from this war? I do not understand it and neither do I wish to. Sometimes I ask God, Where are you? Do you not realise what is happening in this country ruled by machine-guns? Dont you see that those who pray to you having nothing to do with this war? Of course, on occasion, there is no reply, at least not directly; it is the mystery of his presence and his absence. However, it is also true that we can often feel his presence in a meeting, in seeing humble people struggling to survive, in observing how some battle against their own fears and commit themselves to the well being of their brothers.
Patxi did not like leadership or the exercise of authority at a certain level; nevertheless, it was in this area that he showed his best qualities and where he gave the best of himself. He was not one to impose, but he expected everyone to take responsibility for himself. His qualities of pacifier and conciliator enabled him to guide his confreres with great wisdom, especially in times of strife and war. He expected everyone to be reconciled with himself and then reconcile others in consequence. He did not always succeed in his endeavours and it cost him many sleepless nights. For reserved and sensitive people like him, situations of conflict touched a sensitive inner nerve.
For this reason, firstly in Spain then in Congo, confreres were happy to have him as Provincial, in spite of his reluctance. He was Provincial in Spain from 1988-1994. During this time, he was able to structure a clear project with his confreres, where service was the common denominator. It was his concept of authority.
In order to have him accept the office of Provincial in the Congo, the Superior General had to intervene. Finally he accepted, but on condition of doing only one mandate, from 1997-2000. Dont ask me for a second mandate, he said. His ability to confront and overcome situations of conflict was considerable. We can justifiably attribute to him strong leadership in reconciliation. During his mandate, he lived periods of high tension when armies from Rwanda and other neighbouring countries invaded Congo and plundered the region. In these circumstances, he was used to saying, Here, for the moment, everything is normal.
Tomorrow, who knows? He would add, I try to live the teaching of the parable of the Good Samaritan; for me, the wounded person by the side of the road is not an individual, but a people. I try not to take a detour and pass by on the other side. I try to be present, and live in solidarity with this wounded people. With my words and commitment, I try to proclaim that it is possible to live the love of the Father in this land of sorrow and hope.
In 2000, the General Council decided to unite the Provinces of Congo and Rwanda and the Delegation of Burundi into a single large Province, the present PAC. Someone able to conciliate and listen to others was required. That is why he was appointed the facilitator. For two whole years, he did not hesitate to travel throughout Africa to contact confreres originating from these Provinces and explain the project to them, a role he accomplished admirably.
The end of Patxis life came round too quickly for us to notice. He did not leave us time to make our farewells. At the end of 2006, at Lubuye, Patxi felt tired, he found it increasingly difficult to walk. On arrival in Spain, Patxi asked the doctors the cause of his pains. They were direct with him. He accepted the verdict with great serenity and prepared to meet the God who is love, as he liked repeating during his illness. On the day he died, a confrere spoke to him in these words, Patxi, I believe God is going to call you into his kingdom before me. When you get there ask him if there is a little space for me too. He simply replied, OK, I will. Shortly before his death, he told members of his family and a priest friend, Everything is over. Hold fast. Be brave. Then, taking the hands of two of his sisters, he lifted them up heavenwards. It all seemed to suggest a Eucharist gesture of offering his life to God. A short time later, he entered into his agony. Surrounded by his brothers, sisters and a confrere, Patxi passed away on the 23rd March 2007.
His little village became a huge cathedral to welcome the massive crowds of people and friends who in bittersweet tears came to give thanks to God for the life of Patxi. Bishop Juan José Omella, former White Father student, was the main celebrant. He was flanked by Fr Gérard Chabanon, the Superior General, visiting Spain, and Fr Agustin Arteche, the Provincial. Over fifty priests, both Missionary of Africa and diocesan, gathered to celebrate his life, together with his large family. In his homily, Fr Arteche summarised the life of Patxi by a sentence that he himself had written during a Christmas in wartime. I hope that my presence in solidarity and friendship will help others to progress towards God, Emmanuel, the God of the Cross and of Easter.
Eugenio Bacaicoa