NOTICES BIOGRAPHIQUES

Père Césaire Capannel

1921 - - 2006

Lors de la célébration de l'adieu le Père provincial avait dans les mains un cahier sur lequel Césaire avait écrit : ‘Défense absolue d'ouvrir ce cahier par n'importe qui... Le brûler ou le mettre dans le cercueil. Merci’. Le Provincial n'avait pas vu cette défense et il l'avait ouvert, mais seulement pendant quelques secondes, le temps de voir qu'il l'avait commencé en janvier 1999, l'année où il était rentré définitivement en Belgique en provenance de la Zambie. Le cahier fut enterré avec lui et, selon sa volonté, personne ne l'ouvrit. Il est certain qu'on y trouverait quelque chose de ce qu’a vécu Césaire durant les sept dernières années de sa vie, quelque chose du mystère de sa vie. Sa nécrologie aurait certainement pris une autre tournure, mais Césaire ne l'a pas voulu et ce cahier lui appartient pour toujours. Cela correspond à un des traits du caractère de Césaire. Il n'avait jamais aimé parler de ce qu'il vivait au plus profond de lui-même : il jugeait indélicat de parler de son intimité avec Dieu et de l'exposer aux regards de tous.

Césaire connut une vie très mouvementée. Né à Imola, en Italie, le 11 juin 1921, premier de trois garçons, tout jeune Cesarino Capannelli arrive avec ses parents en Belgique et commence son instruction primaire à Erquelinnes. Quand, au printemps de 1940, à la veille de la guerre, il fixa une date pour aller postuler chez les Pères Blancs à Thy-le-Château. il ne put y aller, faute des 35 francs nécessaires pour le billet du train. Il écrivait dans une lettre au supérieur de Thy : ‘Le salaire de mon père est en nette disproportion avec les exigences de l'entretien du ménage et de notre famille, ... et on attend un bébé.’ Le bébé était son frère Laurent, l'unique membre de sa famille encore vivant.
Il fit toute sa formation missionnaire en Belgique chez les Pères Blancs et fut ordonné prêtre le 7 avril 1947. Une anecdote du noviciat montre déjà son caractère un tant soit peu radical. Un jour, on ne sait pas trop bien pourquoi, il décida de faire ses valises et de partir, un père le vit et lui dit : ‘Que fais-tu ? Tu as toutes les capacités pour être un bon missionnaire.’ - ‘Bon, répondit-il, alors je reste !’

Sa première nomination fut le Mozambique. Il partit donc pour le Portugal en vue d'apprendre le portugais. Il est resté 24 ans au Mozambique, jusqu'en 1971. Il avait 25 ans de prêtrise. Après deux ans à la mission de Gorongosa, il fut nommé au séminaire du Zobue, d'abord comme professeur puis comme recteur. Ceux qui l'ont connu à la mission de Gorongosa se rappellent le jeune missionnaire fougueux qui, sur sa moto, parcourrait les routes de brousse à toute vitesse jusqu'à l'accident qui le rendit sourd d'une oreille.


L’église et l’école de l’ancienne mission des MAfr à Gorongosa,
dont le P. Capannel garda longtemps la nostalgie. PHOTOS 2004

Il arriva au séminaire du Zobue en 1950 et il y travaillera pendant huit ans, d'abord comme professeur puis comme recteur. Caractère taquin et joyeux, très franc avec ses confrères et ses supérieurs, il s'entendait bien avec tous. En 1958, on le retrouve à Gorongosa dont il sera responsable de 1960 à 1966.

Mais là, sa fougue habituelle le desservit dans ses relations avec les autorités portugaises. En défendant les droits des Africains à l'indépendance ou en traitant d'autres problèmes relatifs à la justice et au respect de l'homme, il devint assez vite la bête noire de l'administration portugaise et dut en conséquence être muté.

Il passa ensuite par la mission de Chemba, considérée comme la mission la plus chaude du Mozambique, où on se rappelle encore sa fameuse cure d'amaigrissement durant laquelle, sur une gageure avec un confrère, il perdit, en quelques mois, 25 kg en ne mangeant que des légumes crus. Là aussi, comme partout ailleurs, son activité fut intense, bien organisée et méthodique. Son entregent et sa jovialité facilitaient ses contacts avec la population et lui permettait de s'adapter à toutes les situations mais d'un autre côté son radicalisme lui causa quelques difficultés avec certains chefs qui appliquaient la loi traditionnelle dans les palabres avec les chrétiens.

En 1972, après le retrait des Pères Blancs du Mozambique, on le retrouve en Ouganda où il s'est mis à apprendre encore une autre langue, avec son acharnement typique. Mais son coeur était resté au Mozambique, le pays de ses premières amours. En 1975 il écrit : ‘Il y a trois ans que je suis arrivé heureux en Ouganda. Je le quitte heureux et je le serai encore plus lors de mon retour au Mozambique où je compte terminer ma vie.’

En réalité, il dût aller en Zambie, dans la mission de Chassa à la frontière avec le Mozambique, dans le diocèse de Chipata. Il était vraiment le bienvenu, parce que les travailleurs de la vigne n'étaient vraiment pas nombreux. Il y est resté pendant 22 ans. Un régional écrivait : ‘Ces 4 dernières années Césaire a été curé d'une grande mission aux multiples activités. Auparavant il avait été un missionnaire obéissant mais ne paraissait pas toujours très enthousiaste. Une fois responsable, ce fut un jaillissement d'initiatives et il montra tous ses talents. Il a surpris quelques supérieurs et impressionné ses confrères. Il était un curé responsable, dur au travail et très bien organisé.’

En 1999, ses confrères lui conseillèrent de retourner définitivement en Belgique à cause de la maladie d'Alzheimer qui faisait diminuer rapidement ses capacités mentales. Un an auparavant, il avait écrit : ‘J'ai eu 77 ans le 11 juin et 50 ans d'Afrique. Des trois pays où j'étais, quel est celui que je préfère ? La Zambie, le pays des gens bons et des gens bien ! Le jubilé de 50 ans de prêtrise a été fêté dans la joie, les danses, les discours de circonstances... Entre autres cadeaux, j'ai reçu tout un tas de chemises. La garde meurt, mais ne se rend pas !’

À Bruxelles, à la rue de Linthout, à Evere, à la résidence Nazareth, son chemin de croix commençait. Ces six années ont été dures pour lui et pour tous ceux qui le visitaient. Vers la fin il n'était guère possible d'établir un contact avec lui. Cependant, quand il se réveillait de son sommeil profond, il n'avait pas oublié ce sourire désarmant qui illuminait autrefois son visage, mais cela ne durait qu’un instant et il retombait dans l'inconscience.

Sa vie a été caractérisée par des contrastes innombrables. Il s'est trouvé constamment balancé entre des mondes différents et dut franchir de nombreuses frontières. Il était belgo-italien et il a senti le besoin de changer son nom de Cesarino en Césaire, de Capannelli en Capannel. Un jour, blagueur qu'il était, il signait une lettre Cesarino Van Kapellen. Puis, il a vécu en trois pays d'Afrique ! Quelle gymnastique pour s'adapter aux langues et aux différentes cultures ! Mais il l'a fait avec joie et enthousiasme.

Il ne possédait presque rien et tout ce qu'il avait, il le donnait aux plus pauvres que lui. Il vivait très sobrement, mais combien il pouvait jouir d'un bon repas ! À son arrivée au Mozambique, les confrères l’on connu rond comme un petit tonneau et, comme on l’a dit plus haut, il redevenait en quelques semaines un jeune homme élégant, ne mangeant que des légumes et des fruits. Et il y a encore d'autres contrastes ! Missionnaire très actif, recteur du petit séminaire à Zobue, curé de paroisse et aumônier des mouvements laïcs en Zambie, il nourrissait en lui le désir d'une vie contemplative en voulant entrer dans une Trappe ou encore en voulant mener une vie de silence et de prière comme aumônier auprès de religieuses contemplatives.

Comme un pigeon voyageur, il aimait voir du pays. Sur quoi, lui-même commentait : ‘Je suis un dôle d'oiseau !’ Homme à la foi très profonde, Césaire était aussi quelqu’un de réaliste, presque terre-à-terre. Il eut ainsi des moments où sa foi fut en crise et où, dans la nuit la plus obscure, il doutait de la vie après la mort, et même de l'existence de Dieu. Heureusement il avait une dévotion particulière à la petite Thérèse de Lisieux. Son village d'Erquelinnes est d'ailleurs connu en Belgique comme le Lisieux-belge. Avec Thérèse, il aurait pu écrire : ‘Je suis assaillie par les pires des tentations d'athéisme. Tout est devenu doute et obscurité. Je suis tentée de considérer le vide comme absolu !’

Il était convaincu qu'il avait été délivré de ses doutes grâce à elle et le cadeau qu'il demanda à la communauté paroissiale d'Erquelines lors de sa fête jubilaire en Belgique fut justement une grande photo de la Petite Sainte Thérèse. On peut encore la voir dans une des salles communes de la rue de Linthout.

La vie et la mort du Père Césaire, la façon dont il a vécu sa vie et sa mort font réfléchir. Lui, l'homme des solutions rapides et radicales, connut une transition de la vie à la mort lente et pénible. Est-ce qu'il s'est rendu compte de ses souffrances de l'âme et du corps ? Au début certainement, pendant des moments de lucidité. Ceux qui ont vécu avec lui à Evere et qui l'ont visité à Nazareth peuvent en témoigner. Est-ce qu'il reconnaissait ses confrères, son frère et sa belle-sœur ? Certainement pas toujours ! C'est le mystère de la vie humaine qui s'éteint et devient un scandale et une pierre d'achoppement pour la foi.

Il est décédé à la résidence Nazareth, à Bruxelles, le 3 avril 2006. Personne ne connaît le comment de son passage à la vie nouvelle. Lui, qui a si souvent parlé de la mort aux malades qu'il visitait à l'hôpital de Chipata, a dû être aidé par tous ces gens qu'il a apaisés. C'était son dernier apostolat en Zambie. Dans les lettres de cette époque, il écrivait très souvent à propos de sa propre mort qu'il sentait imminente. Il n'avait pas peur de la mort. Il l'avait rencontrée au quotidien et il était prêt.






Père François Gilles Deperrière de Villaret
1913 - - 2006
© Catherine et Bernard Desjeux

N le 23 novembre 1913 à Angers (France), dans une famille de trois enfants, François avait aussi des attaches dans le Quercy ; durant son enfance, il passait ses vacances à Saint-Laurent-Lolmie, au sud de Cahors, où, disait-il, il apprit à servir la messe.

Après ses études secondaires au collège Saint-Louis de Saint-Nazaire, il envisagea de se faire prêtre et missionnaire. Mais son père, exploitant agricole, bien que son épouse, sur son lit de mort, lui eût demandé de ne pas contrarier la vocation de François, l’obligea, pour l’éprouver, à deux ans d’études de lettres en Sorbonne, avant d’entrer à Kerlois en 1933, puis au noviciat, en 1935. Son grand-père, général durant la première guerre mondiale, avait pourtant donné aussi son aval : ‘Si François veut devenir prêtre, qu’il ne se croie pas obligé de faire Saint-Cyr pour me faire plaisir ; la vocation de prêtre est plus grande que la carrière militaire’. La sœur de François se fit aussi religieuse. 

Dès ses études, il montra de belles dispositions pour l’étude de l’arabe dialectal. Il le parlera très bien. Par contre, tout le monde s’accorde à souligner son originalité, frisant parfois l’excentricité, et, malgré une piété sincère, un manque de régularité qui sera un peu la marque de sa vie, malgré de louables efforts.

Après son serment missionnaire à Thibar en 1941, il fut ordonné prêtre au même endroit le 18 avril 1942. Nommé à Béja, mais bientôt mobilisé, il fut blessé durant la campagne d’Italie et rapatrié à l’hôpital Maillot, à Alger ; une fois rétabli, il servait comme aumônier militaire, quand le colonel du 2e dragons, le trouvant trop familier avec les gens du pays, - ce qui n’était pas une tare pour un Père Blanc -, préféra lui redonner son commandement de lieutenant. Démobilisé en 1945, il rejoint aussitôt Djelfa, puis l’année suivante El Oued. Il revint en 1948 à Djelfa et à Géryville, mais pour deux ans seulement car en 1950, on l’envoya à La Manouba approfondir ses connaissances de la langue et des coutumes arabes.

Lors de son premier congé en 1954, il fut affecté à la propagande à Nantes. Nostalgique de ses nomades du Sahara et sachant son poste de Géryville en difficulté, du fait de la mauvaise santé de ses confrères, se sentant de par ailleurs peu doué pour donner des conférences, il broyait du noir. Le Provincial, saharien nostalgique lui-même, le comprit et, après la grande retraite à Mours, en février 1955, François retrouva, au mois d’avril de la même année, d’abord Ghardaïa, puis Géryville l’année suivante, et Biskra et Touggourt à partir de 1958.

Ce doux obstiné, comme on l’a qualifié, étant un tantinet fantaisiste. On ne savait jamais quand il rentrerait de ses tournées de visite des campements nomades mais il arrivait, toujours joyeux, malgré les puces et punaises récoltées sous les tentes. Sa vieille 2 CV le trahissait souvent. Un jour, faute de rustines, il revint avec trois pneus sur quatre bourrés d’alfa (plante herbacée d’Afrique du Nord). On est broussard ou on ne l’est pas, même au désert !


Le grand-père de notre confrère, le général de Villaret,
commanda une armée pendant la guerre de 1914-18

Son occupation principale fut cependant, durant ces premières décennies, les écoles de préformation professionnelle ; il fallait aussi apporter les secours religieux aux détachements militaires disséminés dans les ksours, chose délicate durant la guerre d’indépendance. Le meurtre du Père Tabard, en 1956, fut un choc pour la communauté de Géryville, mais, écrivait François, ‘la population a désapprouvé son assassinat.’ On nota d’ailleurs, à l’époque, une affluence record dans les écoles des pères et des sœurs, bien que l’on sentît parfois un énervement compréhensible chez de jeunes élèves de 14 à 17 ans.

À partir de 1962, François se fixa à Djelfa : il y resterait 39 ans, y construisant notamment un centre de formation professionnelle à Messaâd. Un coopérant de cette époque, à qui l’on avait retourné sa dernière lettre au Père, avec un mot annonçant sa mort, témoigne de toute l’aide fraternelle que François lui apporta, tant au plan de la connaissance du pays qu’au plan spirituel : ‘son érudition me servit beaucoup. Depuis mon retour, en 1968, nous avons correspondu régulièrement, et, dans les joies comme dans les peines, il a toujours été présent et de bon conseil. Il n’avait pas simplement la foi, il la vivait, en obligeant quasiment chacun à faire de même, comme quelque chose de normal. La vie quotidienne sur les hauts plateaux était très difficile à cette époque, et il allait de l’un à l’autre, distribuant à chacun tout ce qu’il avait pu récolter. Autant vous dire que son retour au Père m’a causé un chagrin énorme, au bord d’un grand vide. Je suis fier d’avoir pu côtoyer un ‘saint’ pendant presque quarante ans. La prière reste, et je sais que rien n’est rompu, jusqu’aux retrouvailles éternelles’.

Quand on ferma le poste, lors de la nationalisation des écoles, en 1976, François y était seul depuis longtemps. Supportant vaillamment les hivers rigoureux et les étés torrides, pauvre parmi les pauvres, il partagea dès lors avec une famille arabe un logement attenant à l’école, jusqu’à son retour en France en 2001. On l’appelait Si Abderrahmane : le serviteur, l’esclave, du Miséricodieux. Dans cette ville de 100.000 habitants, l’église, qu’il avait connue pleine, était fermée. Il ne restait qu’une Européenne, une Belge mariée à un Algérien. Mais, lui, faisait partie du paysage,  se voulant là-bas témoin de l’amour pour la paix en Algérie. 

Entouré de bons voisins algériens, il s’occupait surtout des Ouled Naïl, apprenant leur langue, adoptant leur mode de vie, leur vêtement et leur nourriture. Le 23 février 1997, durant un bref séjour dans le Quercy, il confiait au journal La Dépêche du Midi : ‘J’ai reçu l’ordre de mes supérieurs de prendre des vacances.’ Il n’était pas rentré en France depuis 1970 ! Et, parlant des gens de Djelfa : ‘Ils me logent, me nourrissent, me protègent et m’habillent… Ce sont mes amis, je me suis adapté à cette société et m’y suis intégré tout en restant chrétien. Je ne cherche pas à convertir. Je ne fais que parler d’amour entre les hommes. Bien sûr, je n’aimerais pas être égorgé, mais j’ai 84 ans, alors…’

Pour ses frères algériens, il réalisa des travaux d’irrigation, mais aussi de précieuses recherches sur leur histoire et leur culture. Citons L’arbre généalogique des Ouled Naïl, du XVIIe siècle à nos jours, établi à partir de leurs traditions orales, mais malheureusement sans doute aujourd’hui perdu ; le livre Les plantes en Algérie, un herbier impressionnant de 4.000 plantes, avec leur onomastique latine, française, arabe et berbère, travail assidu de sept ans, en cours d’édition ; la découverte et l’inventaire des gravures rupestres de la région ; l’histoire de Djelfa intitulée Siècles de steppe : jalons pour une histoire de Djelfa. Ajoutons Plans d’Algérie, jamais édité, et un Dictionnaire du dialecte djelfaoui. Il y avait du Charles de Foucauld chez cet homme-là.

L’ancien fort de Djelfa lui permit, dans les années 70, de monter un ‘musée du désert’, un musée des traditions populaires, avec section préhistorique, car, disait-il : ‘J’ai trouvé aux alentours de la ville de très belles pierres, des pièces d’argent, une cinquantaine de peintures rupestres : c’est un patrimoine qu’il faut garder.’ N’était-ce pas une autre manière de manifester son amour pour son pays d’adoption ? Artiste lui-même, il sculptait et gravait dans la pierre des reproductions de gravures rupestres, pour le grand bonheur des touristes. Désintéressé, il abandonnait toute propriété intellectuelle, laissant à d’autres la notoriété de ses réalisations.

En 2001, il accepta tout de même de rentrer en France, après des adieux chaleureux à Djelfa. Il arriva à Billère avec, pour tout bagage, une petite valise et ses habits de nomade, la habiya, le sarouel, la gandourah et la kachabiah de laine blanche à large encolure, signes de son appartenance au peuple saharien auquel le Seigneur l’avait envoyé : et par-dessus ces habits typiques, son rosaire bien visible de grand témoin d’une présence chrétienne dans la ‘maison de l’islam’. Car, comment témoigner de sa foi dans ce milieu, sinon en partageant la vie et les coutumes des gens ? À Billère, il garda son rythme de piété discret et solitaire, tout en acceptant, avec son perpétuel sourire, de participer aux célébrations communautaires lorsqu’on le lui demandait.

Le Seigneur, le Miséricordieux, le Très Clément, a rappelé son fidèle serviteur, le 25 juillet 2006, à Billère. Il avait 93 ans et 64 ans de sacerdoce. Ainsi s’en va un grand missionnaire, humble, détaché de tout, artisan de paix, qui, malgré sa tendance à travailler seul, reste un modèle de ce que l’on peut faire en terre d’islam pour y préparer l’avènement du Royaume.

Durant son long séjour en zones à risque, il vécut, convaincu de ce que saint Paul rappelait dans la lecture des obsèques, que rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour du Christ, ni la faim, ni le dénuement, ni la persécution, car, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs, grâce à celui qui nous a aimés. 

Armand Duval





Père Wim Theys

1927 - - 2006

Wim Theys est né à Anvers, Belgique, le 24 août 1927. Après ses études secondaires au collège de Saint Jean Berchmans à Anvers, Wim entra chez les Pères Blancs à Boechout. Le 12 avril 1952, il fut ordonné prêtre à Heverlee par Mgr Geeraerts.

De 1952 à 1956, il poursuivit ses études de théologie à l’université catholique de Leuven pour devenir en 1956 professeur de théologie dogmatique au grand séminaire de Nyakibanda au Rwanda. De 1959 en 1963, nous le retrouvons de nouveau à l’université de Leuven, cette fois-ci pour préparer un doctorat en philosophie. Avec ses deux doctorats en poche, il fut nommé professeur de philosophie à la nouvelle université de Lovanium à Léopoldville, l’actuelle Kinshasa.

..
Années ‘50 : Construction de l’Université Lovanium. Campus et chapelle

Lorsqu’en 1971, cette université fut nationalisée par le régime Mobutu, cela posa de sérieux problèmes pour la faculté de philosophie dont le professeur Theys était en fait le fondateur. C’est en grande partie grâce à ses efforts que celle-ci put continuer. Ce département fut donc plus tard intégré dans les Facultés catholiques de Kinshasa et devint une faculté à part entière qui sût se maintenir contre vents et marées et jouir même d’une renommée internationale.

Le professeur Theys ne put participer à cette expansion car en 1973, il avait été nommé professeur de philosophie aux Facultés universitaires catholiques Saint-Louis à Bruxelles. Il y resta jusqu’à son éméritat en 1992.

On peut dire que Wim était philosophe par vocation. Il l’était vraiment de coeur et d’esprit. Comme le sage de l’Ancien Testament, il avait profondément conscience de la fragilité de tout ce qui nous entourait. Il y a un temps pour engendrer et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour récolter. Ce n’est pas qu’il méprisait ce qu’il y a de bon dans ce monde, loin de là. Au contraire, il savait apprécier la beauté et la valeur des relations humaines et de la création qui l’entourait. On pouvait même dire qu’il y était profondément attaché. Il vivait joyeusement et intensément. Sa gentillesse et son amitié étaient connues de tous, bien qu’au fond de lui-même il y eut toujours cette conscience de la fragilité de tout ce qui engageait le coeur humain. Bien souvent il a dû se sentir solitaire. Enfant unique, très jeune il avait perdu ses parents. Il avait de bons et fidèles amis mais ils n’étaient guère nombreux.


Grand séminaire de Nyakibanda au Rwanda
Photos Archives MG

Par nature Wim était extrêmement sensible, susceptible même. Extérieurement, il paraissait jovial et bien disposé sans aucune amertume mais c’était parfois un écran pour cacher sa personnalité inquiète et insatisfaite. Ce qui explique que parfois il paraissait distant, un rien ‘aristocratique’.
Aussi enrichissante et intéressante que pouvait être une conversation avec lui, jamais cependant elle ne prenait un caractère confidentiel. Wim fut toute sa vie un homme en recherche. Il était un peu semblable à Nicodème qui, selon l’évangile de Jean, s’en fut consulter Jésus durant la nuit. Cette conversation profonde, en langage quasiment crypté à propos du vent, nous laisse sur notre faim. Quelle conclusion pouvons-nous en tirer ?

Wim a passé une grande partie de se sa vie dans son cabinet d’études en compagnie des grands penseurs de notre temps. Il se sentait en profonde communion d’idées avec des penseurs comme Ricoeur, Levinas, Dondeyne et cela se notait dans ses cours. Cependant il ne s’est jamais reconnu comme disciple de qui que ce soit.

Lui-même n’a pratiquement jamais fait publier un livre ou un essai. En ce domaine, il était peut-être trop exigeant pour lui-même. Ou serait-ce qu’il manquait un tant soit peu de confiance en lui-même ? C’est probablement cette insatisfaction fondamentale qui l’a toujours animé dans sa recherche qui l’empêchait de publier sa pensée.

Après son éméritat, il est toujours resté un fidèle participant de nombreux congrès philosophiques et théologiques. Si ce n’était son âge, on aurait pu dire de lui qu’il était un étudiant perpétuel.
Il est hors de doute que la motivation qui l’a amené au sacerdoce et à la vie religieuse étaient une relation profonde avec Dieu.

Sa fidélité à son devoir d’état pendant ses 30 ans de professorat, la conscience avec laquelle il a formé de nombreux jeunes Africains pour en faire des intellectuels responsables et chrétiennement motivés est digne de tout éloge.

Il sut rester missionnaire, même quand les circonstances politiques à Kinshasa l’obligèrent en 1973 à rentrer en Belgique. Il écrivit alors à son provincial : ‘Je reste attaché au Zaïre et au Rwanda et je continue à me sentir missionnaire... Je suis attaché à l’esprit fraternel qui se manifeste plus que jamais dans notre Société entre nos supérieurs et leurs collaborateurs.’

Wim avait un coeur d’or. Il ne pouvait pas voir les autres souffrir sans vouloir les aider. Tous ceux qui venaient vers lui avec leurs soucis et leurs préoccupations trouvaient un véritable père. Dans une lettre adressée à Nuntiuncula, il disait combien il était important de se préoccuper du bonheur des confrères. C’était là sa philosophie et sa spiritualité : rendre les autres heureux.

Mais également lorsque la maladie frappa à sa porte et qu’il dut quitter son appartement, il fit preuve d’un profond détachement. Il donna tous ses meubles. Ses livres se trouvent maintenant dans les maisons de formation des Pères Blancs. Surtout, il dut abandonner cette indépendance qui lui était si chère. Ce fut certainement une rude épreuve dans sa vie. En effet il ne pouvait plus bouger, ne pouvait plus se nourrir, en un mot il devint complètement dépendant. À toutes ces dépendances, en sage du Nouveau Testament, il disait simplement : oui !

Notre confrère philosophe, le père Wim Theys, est décédé à Varsenare le 8 mai 2006.

 




Père Louis De Clippeleir

1920 - - 2006

Louis De Clippeleir est né à Anvers, Belgique, le 16 avril 1920. Il n’a pas connu une jeunesse choyée. Quand on perd sa maman à 10 ans, c’est un choc éprouvant, surtout quand le papa est bien obligé de vous confier à un internat, même si celui-ci est le petit séminaire de Hoogstraeten. Ce séminaire était réputé non seulement pour l’éducation qu’il donnait à ses élèves mais aussi pour être une pépinière de séminaristes et de Pères Blancs.

Louis parlait rarement de son enfance, du drame qu’il avait connu en perdant sa maman, de son école primaire et de ses études secondaires à Hoogstraeten. Sa première enfance hors du milieu familial explique certainement chez lui certaines déficiences, spécialement une rudesse de caractère, venant probablement au manque de présence maternelle.
Après le petit séminaire, Louis se décide pour la vie missionnaire et entre chez les Missionnaires d’Afrique. Il commence sa philosophie en 1939.

Mais en 1940, c’est la guerre. Les jeunes doivent se regrouper en France. Courageusement les séminaristes en soutane enfourchent leurs vélos, traversent la France et arrivent à Marseille où ils embarquent pour l’Algérie. C’est là qu’ils terminent leur première année de philosophie. Il poursuivent en deuxième année à Carthage avec le père Van Stene comme professeur.
Louis fait son noviciat à Maison Carrée. Il revient en Tunisie pour commencer la théologie à Carthage et faire la deuxième et troisième année à Thibar. Finalement la guerre se termine et, après cinq ans, les scolastiques belges retournent en Belgique pour y être ordonnés. Le 15 juin 1946 Louis devient prêtre à Heverlee.

Louis apprécia toujours à sa juste valeur le fait de vivre toute sa formation là où le fondateur avait lancé la Société des Missionnaires d’Afrique. Formé et aguerri par tant d’épreuves et d’imprévus, il parti en mission.

En septembre 1946, Louis est nommé au diocèse de Bukavu à la mission de Shabunda. C’est le temps où l’on disait que l’Esprit Saint soufflait en tornade sur les Grands Lacs. Jusqu’en 1980, il travaille fidèlement dans la région du Kivu .


Coucher de soleil sur le lac Kivu

Louis ne parlait pas beaucoup de cette période sa vie missionnaire. On suppose qu’il a eu ses hauts et ses bas comme tout un chacun. Nous savons seulement que son caractère assez entier lui causait parfois certaines difficultés relationnelles.

De retour en Belgique, après quelques semaines en famille, il demanda à s’insérer dans l’équipe pastorale des confrères qui travaillait au Brabant wallon. Il fut alors nommé curé de Saint-Remy-Geest. On peut dire qu’il fut vraiment heureux dans ‘le plus beau village du Brabant wallon’ et ses paroissiens le furent tout autant avec lui.

Louis transforma ses paroissiens en hommes et en femmes responsables de l’Église. ‘L’Église c’est nous tous, disait-il, c’est vous, c’est moi.’  Ses successeurs en témoignent encore aujourd’hui.
Si Louis a été vraiment heureux à Saint-Remy-Gees, c’est que ses années passées en Afrique l’avaient certainement préparé à ce travail en Belgique. Dans un esprit ‘missionnaire’, il était le curé de toutes les personnes du village, pratiquantes ou non. Et le village tout entier l’aimait. Père Louis par ci, Père Louis par là ! Il rendait souvent visite à ses paroissiens et amis et était toujours reçu avec sympathie. Bien souvent devant des situations pénibles et même tragiques, il ne pouvait cacher son émotion et ses larmes. Il était très sensible et en pleine sympathie avec les souffrances de son prochain.

Ce qu’il faut admirer chez lui, c’est son abandon total à Dieu lorsque la vieillesse et la maladie lui devinrent un réel chemin de croix.

Louis est décédé à Varsenare le 23 mai 2006. Il est mort très simplement. Il pouvait dire, comme l’a fait un confrère Père Blanc, le P. Cuoq, sur son lit de mort : ‘Enfin, je verrai de mes yeux Celui pour qui j’ai donné ma vie’.

 




Père Réginald Endriatis

1908 - - 2006

Le Père Endriatis avait ses racines à Bruges, Belgique, où il est né le 16 février 1908. Jusqu’à la fin de sa vie il fut très attaché à son terroir natal. Quelques années avant sa mort, il avait demandé à un confrère de le conduire à Bruges pour rafraîchir ses souvenirs de jeunesse. Ce fut pour lui un journée de bonheur car il redécouvrait tant et tant de coins merveilleux de sa ville bien aimée. Repris par le charme de Bruges, pendant le voyage de retour il n’arrêtait pas de parler pour exprimer sa joie.

Nul mieux que lui pour nous raconter sa jeunesse et sa vocation. Il les a décrites lors de son jubilé d’or sacerdotal : ‘J’ai fait mes humanités au Collège Saint Louis. Ce furent des années studieuses ; la discipline était stricte, les congés rares. Ce genre de vie ne nous comblait pas toujours d’aise mais il nous a appris à travailler.’

Il parle ensuite des nombreuses conférences faites au collège par des missionnaires chevronnés, comme Mgr Roelens et le célèbre Père Lebbe, le missionnaire qui vit évoluer l’Église en Chine. Le P. Endriatis ajoute : ‘Ces conférences ont-elles favorisés en moi l’éclosion d’une vocation missionnaire ? Pour une part sans doute. Cependant il faut compter aussi l’ambiance chrétienne de la famille et l’influence des prêtres qui nous éduquaient. Ils ne nous poussaient pas vers le sacerdoce, mais nous sentions qu’ils étaient bons et heureux. Je pense que les paroles des uns et les exemples des autres furent autant de touches de la grâce de Dieu qui firent mûrir en moi lentement la grande décision : moi aussi je deviendrais prêtre et missionnaire.’

Son parcours missionnaire en Afrique l’amena au Rwanda où il fut d’abord un homme heureux et compétent, professeur au grand séminaire de Kabgayi. En 1936, il participa au transfert de ce séminaire vers Nyakibanda dans le sud du pays où des bâtiments neufs et plus vastes venaient d’être construits afin d’accueillir des séminaristes non seulement du Rwanda mais également du Burundi et d’une partie du Congo. Par toutes ses qualités humaines et sacerdotales, le Père Endriatis conquit la confiance et l’estime de ses confrères et des séminaristes.

À propos de cette période de sa vie, lui-même écrit : ‘Les relations avec les étudiants étaient bonnes : on s’entendait bien. Ensemble, nous nous acheminions, d’année en année, vers le sommet qu’étaient les ordinations, où trois, quatre, parfois six séminaristes recevaient le sacerdoce.
Je vivais intensément tout ce qui se passait dans le pays. C’était l’époque des grandes conversions.

Un peu partout il y avait de nombreux baptêmes. La jeune Église du Rwanda se déployait. Je me sentais parfaitement heureux dans son sein. En 1938, une nouvelle aussi inattendue que pénible s’abattit sur moi : j’étais rappelé en Belgique et chargé de la direction de notre maison de philosophie à Boechout, près d’Anvers.’

Lui-même nous raconte comment il a vécu cette période de sa vie : ‘C’est à Boechout que je vécu la seconde guerre mondiale. N’était-ce pas une gageure, en ces années de bouleversement total, où tout avenir semblait bouché, de vouloir préparer les missionnaires de demain ? Pas du tout ! Chaque fois que l’occasion m’était donnée de parler de l’Afrique dans un collège, je rencontrais un intérêt évident. L’austérité des temps orientait les esprits vers l’essentiel.

Nombreux étaient les jeunes qui venaient frapper à notre porte. Nous les accueillions et les formions de notre mieux, tout en affrontant les difficultés de ravitaillement et les dangers de bombardements, sans cesser de redouter pour nos jeunes gens la réquisition du travail obligatoire en Allemagne. Mais quand se leva enfin l’aube de la paix, la relève missionnaire était assurée.’

Après la guerre l’évêque de Kabgaye, Mgr Déprimoz. demanda que le Père Endriatis revienne au Rwanda pour en faire d’abord son secrétaire et ensuite son vicaire délégué. Le Père Endriatis exerça cette charge jusqu’en 1954. Il put utiliser en pastorale toutes les qualités qu’on avait si fortement appréciées dans les maisons de formation de Nyakibanda et de Boechout.

Il devint le bras droit de Mgr Déprimoz. Tout le monde pouvait approcher le Père Endriatis avec confiance : prêtres, religieux, religieuses, laïcs. Il était un homme heureux et tous trouvaient en lui les lumières et les encouragements dont ils avaient besoin. Il rayonnait par sa vie de prière fervente et son ministère plein de zèle. Il faut mentionner en particulier l’aide qu’il apportait aux jeunes confrères missionnaires belges, qui arrivaient au Rwanda après la guerre et qu’il avait connus en Belgique pendant leurs années de formation.

Mais neuf ans après son retour au Rwanda, il fut de nouveau rappelé en Belgique, pour devenir l’assistant du Supérieur provincial. Très rapidement, en suivant en coulisse les pourparlers pour l’indépendance du Zaïre, il se rendit compte de tout le travail qu’il restait à faire pour que cette indépendance puisse être bénéfique aux peuples d’Afrique. Voici ce qu’il écrit à ce sujet : ‘Face aux grands changements qui s’annonçaient, je me rendais compte que pour gagner un pays au Christ, il ne suffit pas d’y implanter l’Eglise, avec sa hiérarchie autochtone. Il faut encore évangéliser la culture, la vie sociale, économique et politique. C’est toujours, où que ce soit, une œuvre longue, difficile, souvent douloureuse, et sans cesse à recommencer.’

C’est ce que percevait aussi vivement à Bruxelles, Mgr Daem, responsable de l’enseignement catholique en Belgique. Il voulait prêter assistance aux écoles catholiques du Zaïre indépendant. À cette fin, il créa un nouveau service chargé de recruter pour elles du personnel enseignant.
En 1960, il me demanda de prendre ce service en charge. C’est ainsi que j’entrai dans un bureau de la rue Guimmard. Comment aurais-je pu soupçonner que 22 ans plus tard, je serais toujours occupé au même travail ?’

Le père Endriatis faisait lui-même l’évaluation du temps passé à Volens (volontaires de l’enseignement) et de l’activité qu’il y déploya pour la formation de ces jeunes ou moins jeunes enseignants pour le tiers-monde, lors de ses noces d’or sacerdotales. ‘En ce moment plus de 400 membres de Volens travaillent outre-mer, dans l’enseignement ou dans d’autres projets éducatifs. Ils apportent au tiers-monde une aide modeste, mais réelle, et apprennent à connaître à son contact sa pauvreté et sa richesse. Rentrés en Belgique, et souvent réintégrés dans l’enseignement, ils sensibilisent les jeunes aux grands problèmes des pays en voie de développement.

Finalement, les années passées à la rue Guimard ont eu et ont encore beaucoup de sens. Sans doute ma vie avec ses renversements de situations fut tout autre que je l’avais imaginée au départ. Il est heureux cependant que la vieillesse ait une lumière qui lui est propre. Je vois maintenant que Dieu m’a tracé un bon chemin. À aucun moment, les occasions de servir ne m’ont fait défaut. S’il y eut des vides, ce fut par manque de générosité.’

Au soir d’une longue vie apostolique, le père Endriatis assura encore l’aumônerie d’une maison pour handicapés à Rhodes Saint-Genèse. Pendant de nombreuses années également, il a été accompagnateur enthousiaste d’une équipe de Foyer Notre-Dame. Ce n’est que quand ses forces diminuèrent au point d’avoir besoin de soins continus qu’il se retira dans le home de Evere où il a été entouré de l’affection fraternelle de ses confrères et de soins attentifs et prévenants du personnel de la maison..

Lors d’une réunion de son équipe de Foyer Notre-Dame, le sujet de la rencontre était la mort et il parla très simplement de sa mort prochaine. On peut en citer quelques extraits en guise de conclusion : ‘Ce moment me fait peur, car je sais à quel point je m’accroche à la vie. En ce qui me concerne, j’éprouve un réel réconfort depuis de nombreuses années à dire quotidiennement l’humble prière : Sainte Marie, prie pour moi maintenant et à l’heure de ma mort. J’ai le ferme espoir que Dieu m’accueillera non à cause de mes mérites mais à cause de sa miséricorde. Il accueillera l’homme que je suis. Je crois donc à la résurrection des corps. Mon âme aussi sera comblée. Elle le sera avant tout par la présence de Dieu. Mais les hommes aussi me resteront présents, comme autant de fruits de l’amour de Dieu. Mes relations avec mes parents, ma famille, mes confrères Pères Blancs, mes amis d’ici et du Rwanda s’épanouiront pleinement. Il est clair cependant que j’ignore encore beaucoup de choses que Dieu me réserve. C’est pourquoi à l’approche de la mort, j’éprouverai une grande curiosité, tout en sachant que je serai plus que comblé. J’espère que quand les bruits du monde s’estomperont, il me sera donné de pouvoir dire de tout mon cœur : Viens, Seigneur Jésus, viens !’

Le Père Endriatis a rencontré le Seigneur le 26 mai 2006. Il est décédé à Bruxelles à l’âge de 98 ans.




Père Albert De Keyser

1915 - - 2006

Albert était un homme de confiance sur qui tout le monde pouvait compter. Cela commença immédiatement après son ordination quand il fut nommé économe à Heverlee durant la seconde guerre mondiale.

On ne comprend pas encore comment, jour après jour sur sa bicyclette, il parvint à satisfaire les estomacs affamés des jeunes scolastiques. Le résultat de ce travail épuisant fut que lui-même, après la guerre, ne tenait plus debout et que l’on dut l’envoyer se reposer au noviciat des frères à Gits où il resta jusqu’à son départ au Congo comme économe ! En août 1946, il partit enfin pour le vicariat de Bunia en Ituri. Il partit en bateau avec dans ses bagages toutes les machines pour la nouvelle imprimerie du diocèse.

Lorsque après des semaines de navigation en mer et sur le fleuve Congo, Albert arriva à Bunia, ce fut pour s’entendre dire par son évêque qu’il fallait de toute urgence remplacer provisoirement l’économe général du vicariat qui devait renter en Belgique pour soins de santé. Le ‘provisoire’ dura 27 ans c’est-à-dire pendant tout le séjour d’Albert en Afrique, de 1947 à 1974. Dans la Société des Missionnaires d’Afrique, il a certainement battu le record de permanence dans cette fonction. Record également de fidélité dans une tâche fort difficile. Les cinq dernières années de sa vie en Afrique, il fut en plus vicaire général du diocèse.

Une fois de retour en Belgique, et comme si les 27 ans d’économat diocésain n’étaient pas encore suffisants, il fut mis en charge durant 18 ans des pensions et des relations avec les mutualités pour tous les Pères Blancs belges. Ce n’est qu’en 1992 qu’il fut enfin déchargé de toutes ses responsabilités. Il les avait exercées avec une patience d’ange, sans jamais élevé la voix et toujours de bonne humeur pour tous ceux qui s’adressaient à lui.


Ouvriers de la construction à Bunia.En 1947, le vicaire apostolique ‘du Lac Albert’ choisit
le P. de Keyser comme son économe général. ‘Provisoirement...’ Il y servira pendant
27 ans jusqu’en 1974.

45 ans dans les services administratifs ! Intérieurement, il en a souffert, car il aurait tant aimé se consacrer à la pastorale. Il le fit d’ailleurs à 77 ans, en s’engageant avec enthousiasme au service de sa paroisse natale de Sainte-Agathe à Berchem. C’était là qu’il avait été baptisé, confirmé et qu’il avait dit sa première messe.

Pendant huit ans, il s’y consacra corps et âme ainsi qu’à l’aumônerie de la maison de repos des sœurs Augustiniennes et de la maison d’accueil à Jette. Là aussi, pendant huit ans, il démontra la même fidélité, la même compréhension, douceur et bonté qui furent ses caractéristiques durant toute sa vie.

Quelques jours avant sa mort, il racontait encore comment, lors de son emprisonnement au Congo, il avait été frappé durement, parce qu’il protégeait sa tête du soleil brûlant. Il riait de bon cœur en commentant : ‘J’étais déjà chauve à l’époque’. Il en garda toute sa vie un kyste cancéreux. Il disait aussi qu’il avait été jeté au sol avec beaucoup de violence. Il en a gardé pour tout le restant de sa vie une santé pas mal ébranlée.

Ce traitement brutal l’avait fait souffrir et cela l’avait marqué. Cependant il n’en avait gardé aucune haine ni rancœur. Bien au contraire, il avait développé une volonté de pardon pour ceux qui l’avaient humilié et blessé. Albert fut toujours un homme de pardon et les derniers mots de son testament étaient : ‘Humblement je demande pardon à tous ceux à qui j’aurais fait de la peine.’ La description du serviteur de Yaveh dans le prophète Isaïe convient parfaitement à Albert : ‘Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, on n’entendra pas sa voix sur la place publique. Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit.’

Son neveu Jef, qui avait vécu avec lui dans le même vicariat, raconte l’anecdote suivante : ‘Mon oncle avait pris comme résolution de ne jamais se mettre en colère. Ses confrères de Bunia décidèrent un beau jour de vérifier cela. Durant la récréation du soir, il s’y mirent tous en même temps pour provoquer Albert et arriver à qu’il se mette en colère. À la fin Albert se leva de son siège et leur dit tout simplement : ‘J’aurais dû me fâcher mais je ne le ferai pas. Alors je préfère sortir.’

En 1940, un de ses professeurs avait déjà écrit : ‘Il ne fait pas beaucoup de bruit mais beaucoup de bien.’ Ce fut toute la vie d’Albert.

On ne peut penser à Albert sans penser immédiatement à son hobby d’horloger. Il y apportait le même soin, la même précision dont il faisait preuve dans sa comptabilité ou quand il remplissait les formulaires des mutualités. Mais le plus important pour lui était qu’il pouvait ainsi aider les confrères et leur éviter de gros frais d’horlogerie.

Lorsque il se retira dans le home de Evere à 84 ans, il continua à être le même Albert de toujours, serein, paisible, serviable dans la mesure où ses forces le lui permettaient. Lorsque un jour on lui demanda de mettre par écrit ce qui lui avait permis de vivre une vieillesse aussi paisible, il écrivit en réponse : ‘Ce qui m’aidé dans ma vocation missionnaire et dans l’approfondissement de ma vie spirituelle est certainement cette conviction de l’amour infini du Père pour chacun de nous. Je suis de plus en plus convaincu à mesure que je vieillis que je ne peux pas être un disciple du Christ sans une vie spirituelle profonde qui me garde uni à cet amour que le Père a pour chacun de nous.’
C’était tout le secret d’Albert, se savoir aimer de Dieu qui est notre Père à tous, et aimer les autres du même amour.

Il avait lui-même choisit les deux versets du psaume 115 pour les faire imprimer sur l’image souvenir de son ordination sacerdotale : ‘Comment pourrais-je rendre au Seigneur tout le bien qu’Il m’a fait ? J’élèverai la coupe du salut et j’invoquerai le nom du Seigneur.’ Il a dû regretter la suppression de cette prière lors de la réforme liturgique parce que toute sa vie était une action de grâce pour tout ce qu’il avait reçu de Dieu.

Certes, il était bien conscient que notre monde ne tournait pas toujours rond mais il continuait à donner le témoignage de sa douceur et de sa souffrance même quand il entendait parler de la violence qui régnait dans son cher Congo. Tous ces récits de morts, de souffrances, d’angoisses et de faiblesses humaines le touchaient profondément. Il souffrait aussi de la sécularisation et de l’absence de reconnaissance de Dieu en Europe. Mais au milieu de tout cela, il gardait sa foi intacte et la conviction qu’il devait continuer à briller comme une petite lumière au milieu de l’obscurité. Au milieu de ces difficultés, il avait la conviction que le salut était en train d’advenir dans les petits gestes de dévouement et de confiance qu’il découvrait autour de lui et que lui-même avait pratiqués sa vie durant.

Pour terminer voici deux témoignages. Un confrère a écrit : ‘Albert était grand dans le quotidien. Pour qui le rencontrait, il était la simplicité même. Il émanait de lui une perfection et un sens du devoir qui inspirait confiance et respect. Lorsque l’on était assis devant son bureau parfaitement en ordre, on se trouvait devant un homme calme, paisible, attentionné, précis et d’humeur toujours égale qui écoutait vos desiderata, vos plans et vos problèmes. Et nous étions nombreux à venir le consulter.’

La Supérieure Générale des Dames de l’Instruction chrétienne, Mère Marie-Bénédicte Waithuer, nous a écrit : ‘Nous gardons du père De Keyzer le souvenir d’un homme de foi, d’un missionnaire très aimé, très accueillant, très attentif aux besoins du diocèse de Bunia. Nous l’avons apprécié comme aumônier durant plusieurs années dans notre communauté de Muhito où il venait célébrer l’Eucharistie ponctuellement, se déplaçant en moto chaque jour. Vicaire général très ouvert à ses collaborateurs et à toutes les congrégations, prêt à chercher les solutions les plus appropriées, il a été un précieux conseiller pour nous et pour notre Institut lors des différentes fondations dans le diocèse de Bunia.’

Albert est décédé le 4 juin 2006 à Bruxelles. C’était le matin de la Pentecôte. Soyons certains que lors de son arrivée dans la maison du Père il a dû dire en toute simplicité : ‘Surtout ne vous dérangez pas pour moi mais je suis bien heureux d’être ici. Puis-je faire quelque chose pour vous ?’




Père Engelbert Beyer

1921 - - 2006

Le Père Engelbert Beyer est décédé le 30 juin 2006 à Ibadan, Nigeria, dans sa 85ème année. Il était originaire de la ville d’Ibbenbüren en Westphalie (Allemagne). Depuis 1976, il était professeur et directeur spirituel au grand séminaire Saints Pierre et Paul d’Ibadan. Le séminaire sert à la formation des prêtres de douze diocèses.

Son départ en congé en Allemagne était prévu pour le 30 juin 2006. La veille du voyage, il a eu de sérieux problèmes de respiration et il est mort à l’hôpital universitaire d’Ibadan à 5h20 du matin.

Né le 13 octobre 1921, à Ibbenbüren dans le diocèse de Münster, Engelbert y a grandi et y a fréquenté l’école primaire, de 1927 à 1931, et le lycée cantonal de 1931 à 1936. Ensuite il continua ses études secondaires au petit séminaire des Pères Blancs à Grosskrotzenburg où il passa le baccalauréat en 1939. À la fin des études secondaires, il fut enrôlé dans le service de travail obligatoire et en 1941, à 20 ans, incorporé comme soldat et dut participer à la Deuxième Guerre Mondiale. Il servit dans l’artillerie en Tunisie. En mai 1943, Engelbert fut fait prisonnier par les Américains. Il fut retenu dans les camps d’abord à Casablanca (Maroc) et ensuite aux États-Unis.

Après sa libération, en janvier 1946, il fit son noviciat à Rietberg de novembre 1946 à novembre 1947. Il poursuivit ses études de théologie à s’Heerenberg (Pays-Bas) et reçut l’ordination sacerdotale en 1951. Après une période comme enseignant au petit séminaire des Pères Blancs à Grosskrotzenburg, il étudia la philosophie à l’université Grégorienne à Rome et reçut son doctorat avec cette thèse : ‘L’interprétation de Hegel sur l’enseignement aristotélicien de l’acte et de la puissance’.

De 1955 à 1961, il enseigna aux séminaires des Pères Blancs de s’Heerenberg et de Londres. En 1961, il partit pour le Ghana. Après un stage de langue de six mois, il commença son enseignement au grand séminaire Saint-Victor à Tamale où était formé le clergé des diocèses de Navrongo, Tamale et Wa. Le pays traversait alors une sérieuse crise politique. Dans l’Église catholique après le Concile c’était un temps de renouveau et de réformes. En 1967, le Père Beyer fut rappeler en Allemagne. Jusqu’en 1976, il se consacra à la formation des candidats pères blancs à Trèves et à Francfort.

Il partit alors pour le Nigeria. Le Père Beyer ne fut pas seulement professeur au séminaire mais il fut toujours un bon directeur spirituel. Il sut donner à ses étudiants toute l’aide qu’il leur fallait pour découvrir leur vocation et suivre et servir le Christ comme prêtres. Il a écrit comment il voyait son ministère : ‘Durant toutes ces années, je reconnaissais toujours mieux combien le ministère sacerdotal est important. Les autres formes de développement, médicales, sociales et techniques, ne suffisent pas pour soulager la misère, vaincre la haine et la corruption lorsque les personnes ne se laissent pas libérer de leur égoïsme par Dieu et apprennent à l’aimer et en lui à aimer les autres’.

Durant les 25 dernières années, il enseigna surtout l’histoire de l’Église. Mais à côté de cela, ses activités couvraient une partie importante de la formation des prêtres comme la direction spirituelle et l’accompagnement des dissertations pour obtenir les diplômes. Il organisait le travail pastoral hebdomadaire des séminaristes et accompagnait lui-même un groupe qui visitait les malades. Les dimanches, il rendait visite, lorsque c’était possible, à des jeunes prêtres qui étaient seuls dans des paroisses. Par ces rencontres, non seulement les prêtres profitaient de sa conversation, mais lui-même apprenait beaucoup, comme il le disait lui-même.

En 2001, le Père Beyer a pu célébrer son jubilé d’or sacerdotal d’abord au Nigeria et ensuite dans sa ville natale d’Ibbenbüren. Il remercia alors les nombreuses personnes qui avaient soutenu son travail missionnaire : les membres de sa famille, sa ville natale et sa paroisse, la Société des Pères Blancs et tous les gens aux nombreux endroits où il avait fait du ministère. Le 5 octobre 2001, il reçut des mains de l’ambassadeur d’Allemagne au Nigeria l’Ordre du mérite ‘pour les services rendus au peuple et à la nation’.

Pour cette année 2006, Dieu avait pour son missionnaire d’autres projets que son congé au pays natal. Il voulait le confier au pays qu’il avait servi de longues années et cela correspondait au désir le plus intime de son missionnaire. Il fut enterré au cimetière de Oke-Are d’Ibadan, le 12 juillet 2006, en présence d’une grande foule en deuil, de 7 évêques et de 134 prêtres, la majorité d’entre eux ses anciens étudiants. Son frère le plus jeune, sa sœur, deux neveux et une nièce étaient venus d’Allemagne. Des personnes de tous les milieux, de l’Église et de l’État, des séminaristes et des amis allemands du Nigeria ont voulu l’accompagner à sa dernière demeure.

Pendant les obsèques des paroles émouvantes furent prononcées par le Père Benedict E. Etafo, Recteur du grand séminaire : ‘Le Séminaire célèbre la vie d’une pierre précieuse exceptionnelle. Le Père Beyer reste dans ma mémoire comme un prêtre qui aimait son sacerdoce, l’appréciait et y tenait, toujours prêt à se manifester partout comme prêtre. Pour lui, il était clair qu’on n’est pas prêtre pour profiter de la vie mais pour travailler inlassablement à l’annonce de l’Évangile. Je me souviens d’un pasteur d’un dévouement à toute épreuve qui savait donner lors de ses visites hebdomadaires aux malades une parole de consolation et prononcer une prière. Il était un pasteur qui nous enseignait par sa vie comment vivre en bons pasteurs.’

Dans un message le Cardinal Anthony Okogie, archevêque de Lagos, a écrit : ‘Le Père Engelbert Beyer était pour moi l’incarnation de la bonté… Il était pour beaucoup un cadeau de Dieu.’
Le P. Emmanuel Ogundele, professeur au Séminaire, lui rendit hommage par ces mots : ‘Baba, tu avais un grand cœur qui faisait de toi un exemple pour tous. Tu as enseigné à des générations de séminaristes. Tu es devenu un arrière-grand-père doté d’un grand sens de l’humour.’

Le Père James Ngahy, supérieur de Secteur des Pères Blancs et directeur des vocations au Nigeria, exprima son appréciation : ‘Le Père Beyer, un homme de droiture, était un solide missionnaire qui ne voulait jamais compliquer les choses si elles pouvaient être faites simplement. Si quelque chose s’opposait à ses principes, il cherchait toujours une issue satisfaisante, sans confrontation. Il était un géant intellectuel et un savant, une encyclopédie vivante, versé dans les disciplines les plus diverses. Il était une source d’inspiration pour nous tous. Il s’identifiait à merveille avec l’image de marque de notre fondateur, le pélican et la devise Charitas’.

À l’occasion de son jubilé d’or sacerdotal le Père Beyer avait jetté un regard personnel sur sa vie avec la modestie qui le caractérisait : ‘Lorsque je pense à mes 50 ans de sacerdoce, je peux seulement m’étonner et remercier Dieu pour sa bonté, pour sa sollicitude et sa protection. Je le remercie de m’avoir utilisé pour aider d’autres et cela malgré mes imperfections’. Dieu veuille récompenser l’œuvre de son serviteur par la vie éternelle !

PROFILES

Father Césaire Capannel

1921 - - 2006


During the service of commendation and farewell, the Provincial was holding a notebook on which Césaire had written, ‘It is absolutely forbidden for anyone to open this notebook. Burn it or place it in my coffin. Thanks.’ The Provincial had not noticed this prohibition and opened it for just a few seconds, enough time to see that it began in January 1999, the year Césaire came back to Belgium for good from Zambia. The notebook was buried with him and according to his wishes no one opened it. No doubt people would find some of what Césaire had lived during the last seven years of his life, something of his mystery. His obituary would certainly have had quite another slant, but Césaire did not want that and the notebook is with him forever. This corresponded to one of Césaire’s character traits, as he never liked speaking about what he lived deep down within himself.

He considered it indiscreet to speak of his intimacy with God and to expose it to everyone’s gaze.
Césaire’s life was very turbulent. He was born at Imola, Italy, on the 11th June 1921, the first of three boys. Little ‘Cesarino Capannelli’ arrived in Belgium with his parents and began primary school at Erquelinnes. On the eve of war in the spring of 1940, he fixed a date to apply to the White Fathers at Thy-le-Château. He could not make it, as he lacked the 35 francs required for the train. He wrote to the Superior of Thy, ‘The salary of my father is in direct disproportion to the needs of maintaining our family and we are expecting a baby.’ The baby was his brother Laurent, presently the only surviving member of the family.

He did all his missionary formation in the White Fathers in Belgium and was ordained a priest on the 7th April 1947. One story from his novitiate demonstrates his slightly radical character even then. One day, for an unknown reason, he decided to pack and leave. One of the Fathers saw him and asked him, ‘What are you doing? You have all the makings of a good missionary.’- ‘In that case, I’ll stay’, he replied.

His first appointment was to Mozambique. He therefore left for Lisbon to learn Portuguese. He remained in Mozambique for 24 years, until 1971 and 25 years of priesthood. Those who knew him at Gorongosa remember an ardent young missionary who sped around the bush roads at high speeds until the accident that made him deaf in his right ear. After two years at Gorongosa mission, he was appointed to Zobue seminary in 1950 and worked there for 8 years, initially as a professor and then as Rector. He had a playful and joyful character and was very frank with his confreres and superiors, getting along well with everyone. In 1958, he was again at Gorongosa, where he was in charge from 1960-1966. There, however, his usual over-enthusiasm did not serve him well in his relations with the Portuguese authorities. In defending the rights of Africans to independence, or in dealing with other issues related to justice and human dignity, he rapidly became the bane of the Portuguese government and consequently had to be moved. He then moved to Chemba, considered to be the hottest mission in Mozambique, where it is still remembered he went on a slimming diet for a wager with another confrere and lost 25 kilos in a few months, eating nothing but raw vegetables.


The church and school of Gorongosa, once a MAfr mission.
Fr. Capannel treasured fond memories of the years he worked there.
PHOTOS TAKEN IN 2004

Here again, as everywhere else, his activities were intense, well organised and methodical. His easy manner and joviality facilitated his contacts with people and enabled him to adapt to any situation. However, his radicalism caused some problems with certain chiefs who were applying traditional law in their palavers with Christians.

In 1972, after the withdrawal of the White Fathers from Mozambique, he was sent to Uganda. There, he set himself to learn another language with his characteristic persistence. However, his heart remained in Mozambique, his first love. In 1975 he wrote, ‘It is now three years since I arrived in Uganda a happy man. I will leave it happy and will be even more so when I return to Mozambique, where I hope to end my days.’

In fact, he would go to Chassa mission, Chipata diocese, Zambia, on the border with Mozambique. He was more than welcome, as the workers in the vineyard were very few indeed. He remained there for 22 years. A Regional wrote, ‘Over the last four years, Césaire has been parish priest of a large mission with many different activities. Before now, he had been an obedient missionary without appearing very enthusiastic. Once in charge, there was an upsurge in initiatives and an outpouring of all his talents. He surprised a few superiors and impressed a lot of his confreres. He was a reliable parish priest, hardworking and very well organised.’

In 1999, his confreres advised him to return home to Belgium for good, due to Alzheimer’s, which rapidly diminished his mental abilities. A year earlier he had written, ‘I was 77 on the 11th June and 50 years in Africa. Of the three countries I was in, which one did I prefer? Zambia, the country of people good and kind! The priestly Golden Jubilee was joyfully celebrated with dances and keynote speeches, etc. Amongst other presents, I received a whole heap of shirts! Old soldiers never die, they only fade away!’

At the Rue de Linthout in Brussels and in Nazareth House in Evere, his Calvary began. The last ten years were very hard for him and for all those who without fail visited him. Towards the end, making contact with him was only just possible. Nonetheless, when he would wake from a deep sleep, he never lost the disarming smile that had lit up his face in previous times. However, it only lasted a few seconds and he would quickly fall back into a coma.

His life was marked by numerous contrasts. He found himself finely balanced between different worlds and had to cross several frontiers. He was Belgian-Italian and felt the need to change his name from Cesarino to Césaire, from Capannelli to Capannel. One day for a laugh he signed a letter Cesarino Van Kapellen. Furthermore, he lived in three African countries! It was quite a feat to adapt to all the languages and cultures, but he did so cheerfully and enthusiastically.
He had almost nothing and even that he gave to those worse off than he. He lived very abstemiously, but he did enjoy a good meal! For those who knew him in Mozambique, at the beginning he was like a barrel, but in a few weeks after the bet he became a slim and elegant young man living on fruit and vegetables.

There are other contrasts. He was a very active missionary. Amongst other things, he was rector of Zobue junior seminary, parish priest and chaplain to lay movements in Zambia. At the same time, he cherished the idea of contemplative life, intending to enter a Trappist monastery, or again seek a life of silence and prayer as chaplain to contemplative Sisters. He was a homing pigeon that liked to see the countryside. On that subject he would say, ‘I am a bit of an odd bird!’

He was a man of very deep faith while also a realist with his feet on the ground, so much so that there were moments when he had crises of faith and in the darkest night doubted life after death and even the existence of God. Fortunately, he had a particular devotion to the Little Flower, Thérèse of Lisieux. Moreover, Erquelinnes, his hometown, is known as the Belgian Lisieux. Like Thérèse he could have written, ‘I am assailed by the strongest temptations to atheism. Everything has become doubt and obscurity. I am tempted to see the void as absolute!’ He was convinced he had been delivered from his doubts thanks to her and the gift he requested from the Erquelinnes parish community on his jubilee in Belgium was precisely a large photograph of the Little Flower, which can still be seen in one of the common rooms of the Rue de Linthout.

Father Césaire’s life and death and the way he lived them provide food for thought. A man of radical and rapid solutions, he endured a transition from life to death that was slow and painful. Was he aware of his suffering in body and soul? At the onset, in his moments of lucidity, he certainly was. Those who lived with him at Evere and who visited him at Nazareth House can bear witness to this. Did he recognise his brother and sister-in-law, or his confreres? Not always! The mystery of life ebbing away becomes a scandal and a stumbling block to faith.

He breathed his last at Nazareth House, Brussels, on the 3rd April 2006. No one knows the moment he passed to new life. He had so often spoken of death to the sick he visited in Chipata hospital and no doubt found help from all those people he himself had soothed. It was his final apostolate in Zambia. In his letters at the time, he wrote very often about his own death that he felt was imminent. He had no fear of it. He met it every day and he was ready.





Father François Gilles Deperrière de Villaret
1913 - - 2006
© Catherine et Bernard Desjeux

François was born on the 23rd November 1913 at Angers, France, to a family in which he was one of three children. He also had relatives in Quercy; during his childhood he spent his holidays at Saint-Laurent-Lolmie, south of Cahors, where it seems he learned to serve Mass.

After his secondary schooling at Saint-Louis College, Saint-Nazaire, he was looking forward to becoming a missionary priest. However, his father, who was a farmer, went against his wife’s dying wish not to hinder François’ vocation and put him to the test by obliging him to spend two years studying Literature at the Sorbonne before his entry to Kerlois in 1933, followed by novitiate in 1935. Moreover, his grandfather, who had been a General in the First World War, had also given his endorsement. ‘If François wants to become a priest, he should not feel under pressure to attend Saint-Cyr just to please me; the priestly vocation is greater that a military career.’ In addition, François’ sister became a nun.

In his studies, François showed great aptitude for learning colloquial Arabic and would come to speak it very well. On the other hand, everyone concurred in underlining his originality bordering on eccentricity. In spite of sincere piety, he lacked regularity, which would be somewhat the hallmark of his life, in spite of his praiseworthy efforts. After his Missionary Oath at Thibar in 1941, he was ordained a priest there on the 18th April 1942. Appointed to Béja, but soon called up, he was wounded in the Italian Campaign and repatriated to Maillot Hospital, Algiers. Once recovered, he served as an army chaplain until the Colonel of the 2nd Dragoons found him too familiar with the local inhabitants – not a fault in a White Father – and preferred to restore him to his command of Lieutenant. Demobbed in 1945, he went without delay to Djelfa, then to El Oued in 1946. He returned to Djelfa and Géryville in 1948, but not for long, as in 1950 he was sent to La Manouba to broaden his knowledge of Arabic language and customs.

On his first home leave in 1954, he was assigned to promotion work in Nantes. He felt down in the dumps, as he was homesick for the nomads of the Sahara and knew his post in Géryville was having problems due to the poor health of his confreres there. Added to that, he did not feel particularly gifted to give talks and lectures. As the Provincial was himself homesick for the Sahara, he understood François only too well. When he completed his Long Retreat at Mours in February 1955, François found himself in April of the same year first at Ghardaïa, then Géryville the following year and from 1958 Biskra and Touggourt.

Defined as a gentle headstrong person and ever so slightly unconventional, the timing of François’ return from trips and visits to the nomad encampments was unpredictable. However, he always came back full of joy in spite of the fleas and bugs he collected when under canvas. His old 2CV often let him down. One day, short of puncture repair patches, he came back with three of his tyres stuffed with Esparto grass. Like all practical missionaries, he knew how to improvise, even in the desert!


General de Villaret, First World War
Officer, grandfather of our confrere.

However, during these early decades, his main task was involved with pre-training schools for tradecrafts. He also had to serve the military detachments dispersed throughout the ksour. [Founded in the 11th and 12th centuries to serve the caravans crossing the Sahara, these trading and religious centres became focal points of Islamic culture. They have managed to preserve an urban fabric that evolved between the 12th and 16th centuries. Typically, houses with patios crowd along narrow streets around a mosque with a square minaret. They illustrate a traditional way of life centred on the nomadic culture of the people of the Sahara.] This was a delicate matter during the war of independence. The murder of Father Tabard in 1956 was a terrible shock for the Géryville community, but as François wrote, ‘The people disapproved of his murder.’ In addition, at that time there was an outstanding record increase in the schools run by priests and Sisters, although there was sometimes an understandable nerviness among the 14-17 year old pupils.

From 1962 onward, François established himself at Djelfa, remaining there for 39 years. In particular, he set up a Vocational Training Centre at Messaâd. An overseas volunteer of that time whose last letter was returned mentioning François’ death, paid tribute to all the amicable support with which François provided him at the level of background knowledge of the country as well as spiritual assistance. ‘His erudition was most useful to me. From my return in 1968 until now, we corresponded regularly. At times of happiness or sadness, he was always there with good advice.

He not only had faith, he lived it and in a way obliged others to do the same, taking it for granted. Daily life on the high plateaux was very hard at that time, but he went from one to the other distributing to everybody whatever he had harvested. I may as well tell you that his return to the Father was a cause of intense grief for me, on the edge of a precipice. I am proud to have been able to rub shoulders with a ‘saint’ for almost forty years. Our Lady gave me the gift of having two fathers in one lifetime. Prayer still remains and I know that the bond endures until we meet again in eternity.’

In 1976, when the post was closed down with the nationalisation of schools, François was alone there for some time. Bravely putting up with harsh winters and torrid summer heat, poor amongst the poor, from then on he shared lodgings adjoining the school with an Arab family until his return to France in 2001. He was called Si Abderrahman, servant or slave of the Merciful. In that town of 100,000 inhabitants, the church, which he had seen full, was closed. There was only one European, a Belgian lady married to an Algerian. However, he was part of the scenery and sought to bear witness to love, for peace in Algeria.

Surrounded by good Algerian neighbours, he was particularly involved with the Ouled Naïl, learning their language, adopting their lifestyle, clothing and diet. On the 23rd February 1997, during a brief visit to Quercy, he disclosed to a local newspaper that he had received orders from his superiors to take home leave. He had not been back to France since 1970! In addition, when speaking of the people of Djelfa, he said, ‘They house me, feeding, protecting and clothing me. They are my friends and I have adapted to their society, integrating into it while remaining a Christian. I am not seeking conversions. I only speak about love between people. Naturally, I don’t want my throat cut, but after all I am 84.’

He carried out irrigation projects for his Algerian brothers, but also priceless research into their history and culture. We could mention L’arbre généalogique des Ouled Naïl, du XVIIe siècle à nos jours (Genealogy of the Ouled Naïl, 17th century to the present). This was established from their oral tradition, but unfortunately probably lost today. Les plantes en Algérie (Plants in Algeria) is an impressive herbal compendium of 4,000 plants with their names in Latin, French, Arabic and Berber. It was a painstaking seven-year labour of love, now being printed. He discovered and inventoried the wall engravings of the region. He wrote a history of Djelfa entitled Siècles de steppe: jalons pour une histoire de Djelfa (Centuries of the steppe: stepping-stones for a history of Djelfa). We could add Plans d’Algérie (Maps of Algeria) and a Dictionnaire du dialecte djelfaoui, (Dictionary of Colloquial Djelfaoui). There was undoubtedly something of the Charles de Foucauld spirit in him.

In the 70s, the old fort of Djelfa enabled him to put together a desert museum, a museum of popular tradition, with a prehistory section. He said, ‘In the surrounding area of the town, I found some very pretty rocks, silver pieces, and about fifty wall paintings. It is a heritage to be preserved.’ Was it not another way of showing his love for his adopted country? As an artist himself, he sculpted and engraved reproductions of wall engravings on stone, to the enormous satisfaction of tourists. Quite detached, he abandoned all intellectual property rights, leaving to others the fame for his achievements.

In 2001, he nonetheless agreed to return to France after bidding fond farewells at Djelfa. For his only luggage, he arrived at Billère with a small suitcase containing his nomad clothes, the habiya, surwal, gandourah and white wool open-necked kachabia. These were the signs of his belonging to the people of the Sahara to whom the Lord had sent him.

How can witness to faith be borne in this environment if not in sharing the life and customs of the people? In Billère, he continued his custom of discreet and solitary piety while agreeing, with his perpetual smile, to take part in community services when called upon to do so.
The Lord, the Merciful, the Most Clement called his faithful servant to himself on the 25th July 2006 at Billère. He was 93, 64 years a priest.

Thus passes a great missionary, humble, detached from everything, an architect of peace, who in spite of his tendency to work alone remains a model for what can be done in Islamic areas to prepare the coming of the Kingdom. During his long life in hazardous zones, he exemplified what Saint Paul recalled in the funeral readings, ‘Nothing therefore can come between us and the love of Christ, even if we are troubled or worried, or being persecuted, or lacking food or clothes, or being threatened or even attacked. These are the trials through which we triumph, by the power of him who loved us’ (Romans 8:35,37).

Armand Duval





Father Wim Theys

1927 - - 2006

Wim Theys was born on the 24th August 1927 in Antwerp, Belgium. After his secondary schooling at Saint John Berchmans College in Antwerp, Wim joined the White Fathers at Boechout. Bishop Xavier Geeraerts ordained him to the priesthood at Heverlee on the 12th April 1952. From 1952 till 1956, he continued his studies at the Catholic University of Louvain to become a professor of dogmatic theology at the major seminary of Nyakibanda, Rwanda. From 1959 until 1963, he would again attend Louvain, this time to prepare a doctorate in philosophy. With his two doctorates in tow, he was appointed professor of philosophy at the new University of Lovanium, Leopoldville, nowadays Kinshasa.

..
During the 50s, Belgium started building Lovanium University Campus,
in Léopoldville (now Kinshasa), Congo. Right, the church.

In 1971, this university was nationalised by the Mobutu regime and it posed serious problems for the philosophy faculty of which Professor Theys was essentially the founder. It was in large measure due to his efforts that it was able to continue. This department was therefore later integrated into the Catholic Faculties of Kinshasa and became a full Faculty, surviving come hell or high water and even enjoying an international reputation. Professor Theys could not take part in this expansion, as in 1973 he was appointed professor of philosophy at the Catholic University Faculties of Saint Louis in Brussels. He would remain there until he became professor emeritus in 1992.

It could be said that Wim was a philosopher by vocation, heart and soul. Like the sage of the Old Testament, he was deeply aware of the fragility of all that surrounds us. There is a time to be born and a time to die, a time to plant and a time to reap, (Cf. Eccl 3:1-8). Not that he scorned what was good in this world, far from it. On the contrary, he appreciated the beauty and values of creation and human relations around him. It could even be said he was profoundly attached to them. He lived cheerfully and intensely. His kindness and friendship were well known to all, although deep down within himself there was always an awareness of the fragility of anything that attracted the human heart and often enough he must have felt quite alone. He was an only child and had lost his parents very early on. He had good and loyal friends, but they were few and far between. By nature, Wim was extremely sensitive, even touchy. On the outside, he appeared jovial and well disposed without any bitterness at all, but occasionally it was a mask to conceal his worried and dissatisfied personality. All things considered, he sometimes appeared distant, a trifle aristocratic.

Although a conversation with him could be enriching and interesting, it never took on a confidential character. Wim was always someone on a quest. He was a bit similar to Nicodemus in John’s Gospel who came to consult Jesus at night. This deep conversation in almost cryptic language leaves us unfulfilled. What conclusion can we draw from it? Wim spent a great deal of his life in his study in the company of the great thinkers of our time. He felt in deep communion with the ideas of thinkers like Ricoeur, Levinas, Dondeyne, and it was noticeable in his courses. Nonetheless, he was not known as a disciple of anyone. He practically never published a book or an essay. In this area, he was too demanding on himself, or could it be he lacked sufficient self-confidence? Whatever the real reason, it is probably the radical dissatisfaction that inhabited him in his research that prevented him from doing so. After becoming emeritus, he was always very loyal in taking part in numerous philosophical and theological congresses. Excepting his age, it could be said that he was a perpetual student.


Nyakibanda Major Seminary, Rwanda
PHOTOS Generalate Archives

Without doubt, the motive that led him to priesthood and religious life was a deep relationship to God. His fidelity to his duties of state for 30 years of professorship, the conscientiousness with which he formed many young Africans to turn them into responsible and Christianly motivated intellectuals is more than praiseworthy. He willingly remained a missionary, even when the political circumstances in Kinshasa obliged him to leave and return home to Belgium in 1973.

To his Provincial he wrote, ‘I remain attached to Zaire and Rwanda and continue to consider myself a missionary. I am attached to the fraternal spirit that more than ever shows itself in our Society between our superiors and their collaborators.’ Wim had a heart of gold. He could not see others suffering without wanting to help them. All those who came to him with their problems and worries found in him a true father. In a letter addressed to Nuntiuncula, he said how important it was to be concerned for the happiness of confreres. There lay his philosophy and spirituality: to make other people happy.

Likewise, when illness knocked at his door and he had to leave his apartment, he demonstrated genuine detachment. He gave everything away: furniture, and books that are now in White Father formation houses. Above all, he had to give up his independence that he valued so highly. This was without doubt the toughest trial for him. Indeed, he could not move or feed himself; in a word he was completely dependent. However, as a sage of the New Testament, he simply acquiesced to relying totally on others.

Wim passed away at Varsenare on the 8th May 2006.




Father Louis De Clippeleir

1920 - - 2006

 

Louis De Clippeleir was born at Antwerp, Belgium, on the 16th April 1920. His was not a pampered childhood. When he lost his mother at 10 years old, it was a terrible blow, especially when his father was obliged to place him in a boarding school, even if it were the junior seminary of Hoogstraeten reputed not only for the education it provided for its pupils, but also for being a seed-bed for future seminarians and White Fathers.

Louis rarely spoke of his childhood, the trauma of losing his mother, his primary schooling or secondary studies at Hoogstraeten. His early childhood outside a family environment certainly explains certain deficiencies in him, notably a roughness in character, probably stemming from a lack of motherly nurturing. After junior seminary, Louis decided in favour of missionary life and applied to the Missionaries of Africa. He began philosophy in 1939.

However, in 1940, war broke out. The young men had to gather in France. Seminarians in cassocks bravely mounted their bicycles to cross through France, arriving at Marseilles where they took the ship to Algeria. They completed their first year of philosophy there. They continued to the second year in Carthage, Tunisia, with Father Van Stene as their professor.

Louis did his novitiate at Maison Carrée, Algeria. He returned to Tunisia to begin theology at Carthage and his second and third year at Thibar. The war finally ended and after five years, the Belgian scholastics returned home for ordination. Louis became a priest on the 15th June 1946 at Heverlee.

Louis always appreciated the true value of having lived all his formation where the Founder had launched the Society of Missionaries of Africa. Trained and hardened for trials and the unexpected, he left for the missions.

In September 1946, Louis was appointed to the Diocese of Bukavu and Shabunda mission. It was when they said the Holy Spirit was blowing like a tornado on the Great Lakes. He worked faithfully in Kivu region until 1980.


Sunset on Lake Kivu

Louis did not speak much about this period of his missionary life; he probably had his ups and downs like everyone else. It is only known that his rather blunt character caused a certain number of problems in his relations with others.

Once back home in Belgium and after a few weeks with his family, he asked to join the pastoral team of confreres working in Walloon Brabant. He was then appointed parish priest of Saint-Remy-Geest. It could be said he was truly happy in the ‘loveliest village of Walloon Brabant’, and towards him his parishioners were equal to their surroundings. Louis transformed his parishioners into responsible men and women of the Church. ‘The Church is all of us, you and I together,’ he would say. His successors bear witness to that today.

If Louis were truly happy in Saint-Remy-Gees, it was because of the years he spent in Africa, which prepared him for it. He was parish priest of everyone in the village, practising or not, and the whole village loved him. Father Louis here, Father Louis there! He visited his parishioners often and was always kindly received. Faced with painful or tragic situations, he would often be unable to stem his emotions and would shed tears. He was very sensitive and had keen fellow feeling for his neighbour’s suffering. What is especially admirable in him is his total abandonment to God when old age and illness became a real Calvary for him.

Louis passed away at Varsenare on the 23rd May 2006, with the utmost simplicity. Louis could also say in the words of another White Father on his deathbed, ‘At last, I shall see with my own eyes the One for whom I have given my life.’ (P. Cuoq)

 




Father Réginald Endriatis

1908 - - 2006

Father Endriatis had his roots in Bruges, Belgium, where he was born on the 16th February 1908. He would remain very attached to his home region all his life. A few years before his death, he asked a confrere to drive him to Bruges to refresh his childhood memories. This was a truly happy day for him as he rediscovered so many marvellous spots in his much loved town. He was totally enchanted with Bruges once more and spent the whole return journey talking about it to express his joy.

There was none better than he to describe his youth and vocation, as he did during his Golden Jubilee of priesthood. ‘I did my secondary schooling at Saint Louis College. These were study-filled years; discipline was strict and days off were rare. This type of life was no soft option, but it taught us how to work.’

He then spoke of the many talks given at the College by seasoned missionaries such as Bishop Roelens and the famous Father Lebbe, missionary to China. He added, ‘Did these talks engender a missionary vocation in me? To some extent, they certainly did. Nevertheless, we have to add the Christian family background and the influence of the priests who taught us. They did not push us towards the priesthood, but we got the impression they were good men and happy in it. I think the words of one and the example of another were as much hints of the grace of God that slowly brought to fruition my key decision: I too would become a priest and a missionary.’

His missionary travels in Africa led him to Rwanda where he was first a contented and competent man as professor in the major seminary of Kabgayi. In 1936, he took part in the transfer of this seminary to Nyakibanda in the south of the country where new more spacious buildings had just been built to receive seminarians not only from Rwanda but also Burundi and a part of the Congo. Father Endriatis won the confidence and esteem of his confreres and seminarians by his personal and priestly qualities.

Concerning this period of his life, he wrote, ‘Relations with the students were good; we got on well together. Together, year after year, we made headway towards the summit, the priesthood, when three, four or sometimes six seminarians would be ordained. I lived intensely all that was going on in the country. It was the time of massive conversions. There were baptisms taking place just about everywhere. The young Church of Rwanda was expanding. I felt completely at ease at its core. In 1938, news that was as unexpected as it was painful to bear hit me. I was recalled to Belgium to take charge of our philosophy house at Boechout near Antwerp.’

He tells us how he lived this period of his life. ‘I lived out the Second World War at Boechout. Was it not attempting the impossible in those years of total upheaval to be preparing tomorrow’s missionaries where the future seemed so uncertain? Not at all! Every time I was given the opportunity to speak about Africa in a college, I met with clear interest. The austerity of the times focused the mind on the essentials. Many young people came knocking at our door. We received them and formed them as best we could, while facing up to the problems of finding provisions and risking bombardment, at the same time fearful they would be requisitioned for forced labour in Germany. However, when peace finally dawned, the next generation of missionaries was guaranteed.’

After the war, Bishop Déprimoz of Kabgaye requested Father Endriatis’ return to Rwanda to be firstly his secretary and then Vicar Delegate. Father Endriatis carried out this duty until 1954. He was able to exercise to the full all the pastoral qualities that had been so much appreciated in the formation houses of Nyakibanda and Boechout.

He became the right hand man of Bishop Déprimoz. Everyone could approach Father Endriatis with confidence: priests, Religious, Sisters, laypeople. He was a contented man and all those who came to him found in him the light and encouragement they needed. He shone by his fervent prayer life and his zealous ministry. In particular, mention should be made of the help he gave to young Belgian confreres who arrived in Rwanda after the war and that he had known in Belgium during their formation years.

Nevertheless, nine years after his return to Rwanda, he was once again recalled to Belgium to become Assistant Provincial. By following from the wings the negotiations for the independence of Zaire, he very swiftly took account of all the work that remained to be done so that this independence should benefit the peoples of Africa. Here is what he wrote about it. ‘Faced with the major changes ahead, I realised that to win the country for Christ, it was not enough to plant the Church with its local hierarchy. The culture and the social economic and political life had still to be evangelised. Wherever it may be, it is always a long, difficult and often agonizing enterprise and to be redone constantly. Mgr later Bishop Daem, at that time in Brussels responsible for Catholic education in Belgium was also quick to notice this. He was keen to lend assistance to Catholic schools in independent Zaire and created a new service with the aim of recruiting teaching personnel for them. In 1960, he asked me to take charge of this service. In this way, I came to occupy an office in the Rue Guimmard. How could I have known that 22 years later I would still be involved in the same work?’

During the festivities for his Golden Jubilee of priesthood, Father Endriatis himself made the evaluation of the time spent at VOLENS (Volunteers for Education) and the activities he invested in the training of these young and not-so-young teachers for the Third World. ‘At this time more than 400 members of VOLENS are working overseas in teaching or other educational projects. They provide modest assistance to the Third World, but it is real and by contact with it, they learn how to become aware of its poverty and its richness. Once back in Belgium and often after resuming teaching, they make young people aware of the major problems in developing countries. At the end of the day, the years spent at the Rue Guimard have made and continue to make a lot of sense. No doubt my life with all its circumstantial upheavals would have been quite different to what I had imagined it at the outset. It is fortunate, however, that old age throws its own special light on things. I now see that God had plotted a good pathway for me. At no time did opportunities for service escape me. If there were gaps, it was due to lack of generosity.’

In the twilight of a long and apostolic life, Father Endriatis still continued as chaplain to a house for handicapped at Rhodes Saint-Genèse. He was also a devoted spiritual advisor to the Foyer Notre Dame Groups. Only when his strength diminished to the point of needing constant care did he retire to the home at Evere, where he continued to be surrounded by the fraternal affection of his confreres and the attentive and thoughtful care of the personnel of the house.

During one of the meetings of the Foyer Notre Dame, the topic was about death and he spoke very simply about his own imminent demise. By way of conclusion, here are some extracts. ‘I fear this moment, as I know to what extent I cling to life. As far as I am concerned, I have experienced genuine consolation for some years now when I say, ‘Holy Mary, pray for me now and at the hour of my death.’ I have the firm hope that God will receive me not because of my merits but due to his mercy. He will welcome the man I knew. I therefore believe in the resurrection of the body. My soul will also be fulfilled, above all by the presence of God. People will also remain present to me, as so many fruits of the love of God. My relations with my parents, family, White Father confreres, with friends here and in Rwanda, will be brought to their highest achievement too. However, it is clear I do not yet know the many things that God has reserved for me. That is why I will experience my approach to death with the utmost curiosity, while knowing that I will be more than fulfilled. I hope that when the din of this world diminishes I will be able to say with all my heart, ‘Come, Lord Jesus, come!’

The Lord responded in person to this prayer when at Brussels on the 26th May 2006 at the age of 98, Father Endriatis passed into God’s eternal presence and peace.




Father Albert De Keyser

1915 - - 2006

Albert was trustworthy; everyone could count on him. This began immediately after his ordination, when he was appointed bursar of Heverlee during the Second World War.

No one knows even now how day after day on his bicycle he managed to satisfy the empty stomachs of the young scholastics. The outcome of this exhausting work was that after the War he himself could hardly stand and he had to be sent to rest at the Brothers’ novitiate at Gits, where he remained ostensibly as bursar until his departure for the Congo in August 1946.

From there, he was finally sent to the Vicariate of Bunia in Ituri. He left by boat with all the machinery for the new printing works of the diocese in his baggage.

When after weeks navigating over the sea and on the Congo River Albert arrived in Bunia, it was to be told by his bishop that ‘provisionally’ he would have to replace the Bursar General of the diocese as a matter or urgency, as he had had to return to Belgium for health reasons.

‘Provisionally’ lasted 27 years, in other words, the whole time Albert was in Africa from 1947-1974 and he has certainly beaten the record for continuous service in this capacity for the whole Society of the Missionaries of Africa. It was also a record of fidelity and perseverance in a very demanding task. In addition, he became Vicar General for the last five years of his time in Africa.
Once back in Belgium, as if his 27 years of Bursar General had not been enough, for 18 years he was put in charge of pensions and relations with insurance companies for all Belgian White Fathers.


Construction workers in Bunia. In 1947, the Vicar Apostolic of Lake Albert chose
Father De Keyser as his Bursar General. ‘Provisionally...!’ He held the job for
27 years until 1974.

 Only in 1992 was he relieved of any responsibility, all of which he had fulfilled with angelic patience without ever raising his voice and maintaining constant good humour with all those who came to him.
Deep down, he suffered from 45 years in administration, as he would have so much preferred to devote himself to pastoral activity. This he did at the age of 77, eagerly becoming involved in pastoral activities in his home parish of Sainte Agathe at Berchem. He had been baptised, confirmed and had celebrated his First Mass there. For eight years, he gave himself body and soul to the chaplaincy of the rest home for Augustinian Sisters and the guesthouse at Jette. There, also for eight years, he showed the same characteristic fidelity, understanding, kindness and gentleness that were his hallmarks throughout his life.

Some days before his death, he retold how during his imprisonment, he had been severely beaten when he was protecting himself from the scorching sun; he laughed heartily saying, ‘I was already bald at the time.’ As a result, he contracted a permanent cancerous cyst. He also said he had been violently thrown to the ground and that he subsequently suffered from unstable health the rest of his life. The brutal treatment he underwent marked him, but he never harboured hatred or resentment. Rather, he was willing to forgive those who had made him suffer. Albert was always a man of forgiveness and the last words in his testament are, ‘I humbly ask pardon of all those I may have hurt.’

The description of the Servant of Yahweh in the Prophet Isaiah fits Albert perfectly. ‘He does not cry out or shout aloud, or make his voice heard in the streets. He does not break the crushed reed, nor quench the wavering flame.’ (Isaiah 42:2-3)

His nephew, Jef, who lived with him in the same vicariate, told the following story: ‘My uncle had resolved never to get angry. His confreres in Bunia decided to put him to the test. During evening recreation, they all tried simultaneously to provoke Albert to lose his temper. Finally, Albert stood up and told them quite calmly, ‘I am entitled to get angry, but I will not do so; I prefer to leave the room.’

In 1940, one of his professors wrote of him, ‘He does not make much noise, but does much good.’ That was the life of Albert in a nutshell.

We cannot think of Albert without also thinking of his hobby as watchmaker. He brought the same care and precision to it that he proved to have in his bookkeeping or when filling in insurance forms. However, the main point for him was that he could help confreres and save them from major watch repair expenses.

When he retired to the home at Evere at the age of 84, he continued to be the same Albert as before; serene, peaceable, and willing to be of service according to his abilities.
When he was asked one day to write what had enabled him to live such a peaceable old age, he wrote in reply, ‘What helped me in my missionary vocation and gave depth to my spiritual life is above all the conviction of God’s infinite love for each one of us. I am more and more convinced as I grow older that I cannot be a disciple of Christ without a deep spiritual life, keeping me united to this love that the Father has for each one of us.’ This was the key to Albert: knowing himself loved by God, who is a Father to all of us and to love others with the selfsame love.

He himself chose the two verses of Psalm 116 printed on his souvenir ordination card, ‘What return can I make to the Lord for all his goodness to me? I will offer the cup of salvation, calling on the name of the Lord.’ He must have regretted the suppression of this prayer in the liturgical reform, because all his life was a thanksgiving for all he had received from the Lord.

Admittedly, he was well aware that all was not quite right in our world, but he maintained his example of gentleness in addition to his suffering when he would hear of the violence prevailing in his beloved Congo. All the accounts of death, suffering, anguish and human weakness deeply affected him. The same could be said of secularisation, and the absence of God in Europe. However, in the midst of all that, he kept his faith in God intact and the conviction that he had to continue to shine like a little lamp amid the darkness.

All through these problems, he had the firm conviction that salvation was in the process of happening in little gestures of devotion and trust that he discovered in his surroundings and that he himself had practised throughout his own life.
In conclusion, we offer these two tributes.

One confrere wrote the following: ‘Albert was great in the everyday things. He was simplicity itself for anyone who met him. He exuded perfection and a sense of duty that inspired confidence and respect. Whenever people were seated at his perfectly ordered desk, they were in the presence of someone who was calm, peaceable, attentive, even-tempered and precise, who listened to your desiderata, your plans and your problems. Quite a few came to consult him.’

Mother Marie-Bénédicte Waithuer, Superior General of the Ladies of Christian Instruction, wrote the following, ‘We treasure the memory of Father De Keyzer as a man of faith, a very much loved missionary, very welcoming and attentive to the needs of Bunia Diocese. We appreciated him as chaplain for several years in our Muhito community, where he came to celebrate the Eucharist always on time, riding round daily on his motorbike.

As a Vicar General, he was very open to his co-workers and all the Congregations, ready to find the most appropriate solutions. He was a precious advisor for our Institute and for us in our various foundations in Bunia Diocese.

I feel sure that on the morning of Pentecost, when he arrived in the home of the Father, he would have said in all simplicity: Please do not put yourselves out on my account, I am very happy to be here. May I help you with anything?’




Père Engelbert Beyer

1921 - - 2006

Father Engelbert Beyer died in his 85th year on the 30th June 2006 at Ibadan, Nigeria. He was from Ibbenbüren in Westphalia, Germany and had been professor and Spiritual Director of Ss Peter and Paul Seminary, Ibadan, since 1976. The seminary trains candidates to the priesthood from twelve dioceses.

Engelbert had been due to take home leave in Germany on the day of his death. On the eve of his departure, however, he experienced breathing problems and passed away in Ibadan University Hospital at 5.20 in the morning.

Engelbert was born on the 30th October 1921 and grew up in Ibbenbüren, where he attended primary school from 1927-1931 and the district secondary school from 1931-1936. After that, he continued his secondary school studies at the White Fathers’ Junior Seminary at Grosskrotzenburg, where he sat his Abitur in 1939. After secondary school, he was enrolled in the obligatory work scheme and in 1941 was incorporated as a soldier in the Second World War, where he served in the artillery in Tunisia. In May 1943, the Americans took Engelbert prisoner; he stayed first in Casablanca (Morocco) and then the United States.

After liberation in January 1946, he did his novitiate at Rietberg from November 1946 until 1947 and his theological studies at the White Fathers’ Seminary at s’Heerenberg (Netherlands). He was ordained a priest in 1951 in the Society of Missionaries of Africa. After a spell as a teacher in the White Fathers’ Junior Seminary at Grosskrotzenburg, he studied philosophy at the Gregorian University, Rome, defending his doctorate on ‘The interpretation of Hegel on Aristotelian teaching concerning act and power.’

From 1955 till 1961 he lectured at the White Fathers’ seminaries of s’Heerenberg and London. In 1961, he left for Ghana. After a six-month language course, he began giving lectures at Saint Victor Major Seminary, Tamale, where the clergy of Navrongo, Tamale and Wa were trained. The country was then going through a serious political crisis. In the Catholic Church after the Council, it was a time of renewal and reform.

In 1967, Father Beyer returned to Germany, where he devoted himself to the training of White Fathers at Triers and Frankfurt until 1976. He then left for Nigeria. Father Beyer was not just professor at the Seminary, but he was also Spiritual Director. He imparted to his students all the help they needed to discover their vocation, to follow and serve Christ as priests. He described how he saw his ministry. ‘Throughout all those years, I learned increasingly how much priestly ministry is important. Other forms of development such as medical, social and technical are not enough to relieve misery, banish hatred and remove corruption, when people do not allow God to free them from their selfishness and learn to love Him and in Him love others.’

For twenty-five years he taught mainly Church History, but besides that, his activities covered an important area of training priests such as spiritual direction and tutoring in dissertations for gaining diplomas. He organised the weekly pastoral activities of the seminarians and personally accompanied a group visiting the sick. On Sundays, when he was free, he visited, when possible, young priests who were alone in their parishes. Through these meetings, not only did the priests find his conversations beneficial, he himself also learned a great deal, as he himself testified.

In 2001, Father Beyer was able to celebrate his Golden Jubilee of priesthood firstly in Nigeria and then in his hometown of Ibbenbüren. He then thanked the many people who supported his missionary work: his family members, his hometown and parish, the Society of White Fathers and all the people from the many places he had ministered. On the 5th October that year he received the Order of Merit from the hands of the German Ambassador to Nigeria, ‘for services rendered to the people and the nation.’

God had other plans for Englebert in 2006 than home leave in his own country. He wanted to entrust him to the country that he had served for many long years and that corresponded to the deepest yearnings of his Missionary. He was interred at the Oke-Are cemetery in Ibadan on the 12th July 2006 in the presence of a huge crowd in mourning. There were 7 bishops, and 134 priests, the majority of them his former students. His youngest brother, his sister, two nephews and a niece came over from Germany. People from all walks of life, Church and State, seminarians and German friends in Nigeria wanted to accompany Englebert to his final resting place. Moving speeches were made at the funeral. ‘The seminary celebrates the existence of an exceptionally precious stone. Father Beyer stays in my memory as a priest who loved his priesthood, appreciated it and adhered to it, always ready to declare himself as a priest wherever he went. For him it was clear that we do not become priests to profit by it, but to work unceasingly to preach the Gospel. I remember him as a shepherd with unfailing dedication who knew how to give of himself during his weekly visits to the sick by a consoling word or offering a prayer. He was a shepherd who taught us by his life how to live as good shepherds’ (Father Benedict E. Etafo, Rector of the Major Seminary).

In a message from Cardinal Anthony Okogie, Archbishop of Lagos, it said: ‘For me, Father Engelbert Beyer was the incarnation of kindness. For many, he was a gift of God.’
Father Emmanuel Ogundele, professor at the Seminary, paid tribute with these words, ‘Baba, you were big-hearted, making you an example for everyone. You taught generations of seminarians. You became a great-grandfather blessed with a great sense of humour.’

Father James Ngahy, White Father District Superior and Vocations Director in Nigeria, expressed his appreciation. ‘Father Beyer was a straightforward man, a solid missionary who never complicated things if they could be done simply. If something was opposed to his principles, he always looked for a satisfactory solution. He was never a man of confrontation, but an intellectual giant, a sage, a walking encyclopaedia, schooled in the most diverse disciplines, a source of inspiration and he identified himself marvellously with ‘Charitas’, the motto of our Founder.’

Father Beyer looked back on his life with the modesty that characterised him. At his Golden Jubilee of priesthood he wrote, ‘When I think of my 50 years of priesthood, I can only be amazed and thank God for his kindness, his care and protection and for having used me to help other in spite of my imperfections.’

May God reward the work of his servant with life eternal!