NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Fidel Bariain Galar
1935 - - 2006
Un de nos confrères de la communauté de Pampelune a prévenu la maison provinciale de Madrid de la mort de notre confrère Fidel Bariain Galar. Le 7 juillet 2006, fête de saint Firmin, grand patron de cette ville du nord de lEspagne, on a trouvé Fidel mort dans son lit, chez sa sur, à Sangüesa, son village natal où il résidait depuis quelque temps.
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La vie comme un pélerinage ! Église Santa Maria la Real de Sangüesa sur la route de Saint-Jacques de Compostelle.
Il est mort quelques jours avant la grande finale du championnat mondial de football en Allemagne. Connaissant sa passion pour ce sport, cest un événement quil comptait certainement regarder. Ceci nest pas une boutade lancée à la légère. Fidel aimait le football et il avait été lui-même un bon joueur. En témoignent ses compagnons de classe au séminaire et ses confrères de la mission de Sao Benedicto, un des quartiers de Beira au Mozambique. Il y participa à un tournoi organisé par les Pères Blancs entre les différentes ethnies de la ville. Fidel, disent-ils, était un bon avant-centre, ce qui lui donnait du prestige et de linfluence auprès des jeunes.
Le P. Fidel Bariain Galar est né le 24 mars 1935 à Sangüesa, Espagne, un joli village sur une des routes du Chemin de Saint-Jacques, situé à quelques kilomètres du château natal de saint François Xavier. Après des études de philosophie au séminaire diocésain de Pampelune, Fidel demande à entrer chez les Pères Blancs. En 1955, il fait le noviciat à Maison-Carrée, Algérie, et va ensuite à Thibar, en Tunisie, pour ses quatre ans de théologie. Le souvenir quon a gardé de lui est celui dun jeune qui aimait réfléchir, bien motivé, avec des convictions fortes, doué pour les relations humaines, aimé et même populaire parmi ses compagnons, rieur et moqueur bien quimprévisible parfois dans ses réactions.
Fidel est ordonné prêtre le 29 janvier 1960 à Madrid et il est nommé au Mozambique. Après lapprentissage de la langue portugaise à Lisbonne, il prend le bateau pour le Mozambique où il travaille pendant cinq ans. Retourné en Espagne pour son congé, on lui demande de rester en Province pour lanimation missionnaire.
Après quatre ans de service, il retourne au Mozambique non sans quelques hésitations. La situation politique au Mozambique avait beaucoup changé et pour le pire. En fait, deux ans plus tard, il devra quitter le pays, suite aux difficultés avec le gouvernement portugais, en même temps que tous les Missionnaires dAfrique travaillant là-bas. Ils étaient cinquante confrères de différentes nationalités originaires dAllemagne, des Pays-Bas, dItalie, dEspagne, de Belgique, de Suisse, du Canada et dAutriche.
Encore traumatisé par lexpulsion, Fidel est nommé au Burundi, un pays avec ses difficultés propres et un style de mission différent de celui quil avait connu au Mozambique. Son adaptation ne fut pas facile. Deux phrases prononcées des années plus tard le montrent : Jétais faible. On me demandait de remplir des trous. Mais à cette époque on ne se posait pas trop de questions On obéissait !
À partir de ce moment, sa vie, jusque là paisible et sans histoire, prend une tournure différente. Au traumatisme du départ du Mozambique, il faut ajouter lambiance turbulente des années soixante-dix, difficiles pour beaucoup de prêtres et de missionnaires au Burundi. Le P. Bariain resta fidèle à sa vocation missionnaire mais il devint plus critique, voulant en même temps donner une réponse positive à plusieurs obligations : la recherche dun chemin suivant ses propres convictions, lobéissance aux supérieurs et les obligations de famille. Il se sentait missionnaire et Père Blanc mais il voulait des chemins de mission plus personnels et autonomes. Tout cela apparaît dans sa correspondance avec les responsables de la Province dEspagne.
Le désir de répondre à un nouvel appel missionnaire surgit en lui, mais en dehors du modèle classique. Il cherche de nouveaux moyens dengagement missionnaire. LAfrique lattire encore mais il a du mal à se décider. En 1973, il fait la demande dun visa pour aller travailler à Sidney, en Australie, avec les migrants espagnols et il se rend en Angleterre pour apprendre langlais. En 1975, il part en Australie au nom de la Commission pour les immigrants de la Conférence épiscopale espagnole. Les supérieurs de la Société ne lappuient pas et il le ressent car il ne voulait pas être considéré comme un missionnaire dans la diaspora.
Une fois son contrat terminé avec la Conférence épiscopale, Fidel réintègre la Province dEspagne. Il prend en charge le service dexposition et de vente dobjets dart africain. Pour lui, cest une manière de maintenir vivante la flamme africaine. Puis il offre ses services à lévêque de Jaca, un ami depuis ses années au Séminaire de Pampelune. Chargé dune paroisse dans les Pyrénées, il est nommé aussi délégué diocésain des uvres pontificales missionnaires. Cela lui permet de retourner pour des voyages ponctuels en Afrique et au Mozambique.
Un des derniers détails de la vie de Fidel nous vient de Mgr Juan José Omella, évêque de Calahorra y La Calzada-Logroño (qui fit ses études chez les Pères Blancs). Il avait rencontré notre confrère quelques jours avant sa mort, le trouvant fatigué et exprimant le désir de vouloir laisser un des villages dont il avait la responsabilité pastorale. Mgr Omella nous a rappelé que Fidel avait des contacts et des relations damitié avec beaucoup de gens vivant en marge de lÉglise. Cest là le dernier témoignage que nous voulons garder de Fidel, le missionnaire. Cela nous rappelle lexemple de Jésus qui mangeait et parlait avec les exclus de son temps. Il nous laisse la semence de sa mort pour que nous la transformions en vie.
Accompagnées par une trentaine de confrères et de prêtres diocésains, les funérailles de Fidel ont eu lieu dans léglise Santa Maria la Real de Sangüesa, pleine de gens, une magnifique église romane du XIIe siècle bien connue des nombreux pèlerins du Chemin de Saint-Jacques. Suivant la tradition espagnole, la foule a accompagné la famille de Fidel pour linhumation dans le tombeau familial de son village natal.
Agustin Arteche
Père Marcel Van Assche
1924 - - 2006
Marcel est né le 17 mars 1924 à Woluwe Saint Lambert, un faubourg de Bruxelles. Son père était chef manuvre aux Chemins de fer belges et sa maman, après avoir été bonne denfants en Angleterre, fut femme de ménage jusquà lâge de 70 ans. Ses trois frères étaient des artisans et sa sur chargée du contrôle des stocks et de la facturation dans une firme délectroménager. De sa famille, il a reçu une habileté pour les travaux matériels et le goût du bel ouvrage. Il fit ses études à lInstitut Sainte-Marie de Schaerbeek et entra comme vocation tardive à Thy-le-Château en septembre 1942. Doué comme il létait pour les langues, il étudia conjointement la philosophie et le latin.
À Thy-le-Château, il avait reçu le surnom de Tournevis car il avait la réputation dêtre capable de tout arranger. Serrures, interrupteurs, robinets navaient pas de secrets pour lui. En voyant le nombre de missions quil a fondées et construites, on peut dire quil a fait fructifier ces mêmes talents au centuple.
Après son ordination en 1949, il fut dabord nommé à Namur, à Grands Lacs, notre revue danimation missionnaire. Cest de là quil partit en 1951 pour lOuganda.
De cette période ougandaise, la première chose que tous ses confrères soulignent, cest sa parfaite connaissance de la langue. Qui dit connaissance de la langue, dit aussi connaissance de la culture, de lorganisation sociale, des proverbes qui concentrent la sagesse du peuple. À cela sajoutent chez Marcel un grand amour du peuple et une grande proximité avec les gens. Ce nest pas sans raison que dix ans après son arrivée en Ouganda il est nommé directeur du Cela, le Centre de langues africaines, et que chaque année il y passe six mois à initier ses confrères et tous les autres missionnaires qui le désirent aux secrets de la langue et de la culture ougandaise.
Il est rédacteur du magazine Musisi. Il rédige également un livre Mumuli, un manuel à lusage des catéchistes, et une revue du même nom qui les aide à préparer le service dominical.
Les confrères notent également sa grande disponibilité : en témoigne le grand nombre de postes où il fut envoyé ou dont il est le fondateur. De 1972 à 1996, on cite les postes de Kisubi Bukalagi, Mitala Maria, Nabingo, Nakulabiye, Madudu, Mirimiba, Ndibata et Mitiyana. Il est dailleurs connu dans le Buganda comme un fondateur et un pionnier de cur et dâme. Il aime emprunter de nouveaux chemins, prendre des initiatives, même sil nétait pas toujours suivi immédiatement par ses collaborateurs.
En 1996, à la suite de malaises cardiaques, il sest vu obligé de rentrer définitivement en Belgique. Il est hospitalisé à la clinique Saint-Jean. Sa sur Hélène vient laccompagner et sera son ange gardien pendant les dix dernières années de sa vie.
Un fois rétabli, on lui propose de mettre ses talents de linguiste au service des traductions de lAgence dinformation des missionnaires dAfrique BIA/ANB. Il apprend linformatique en un clin dil et tous les jours il traduit. Cela dure jusquau jour où lagence cesse ses activités et où il est mis au chômage, comme il disait avec un sourire.
Les confrères qui le visitent régulièrement à Bruxelles peuvent alors apprécier lhumour avec lequel il taquine sa sur et les visiteurs. Il ne parle guère de sa vie missionnaire en Ouganda, comme sil avait jeté un voile sur tout son passé africain. Une exception cependant : quand il reçoit la visite dun missionnaire de lOuganda, il ne tarit pas de questions avec une grande précision quant aux lieux et aux personnes concernées.
Pendant cinq ans, il continue à aller célébrer régulièrement une messe dans un home. Puis une fatigue grandissante lenvahit, une espèce de torpeur. La parole lui devint de plus en plus difficile. Il lui arrive de tomber. Ce nétait pas facile pour sa sur de laider à se relever car elle-même souffrait de problèmes cardiaques. Il leur apparaît alors que la charge est devenue trop lourde, et pour elle et pour lui. Tous les deux sinquiètent de lautre et ne peuvent répondre aux besoins.
Marcel est alors hospitalisé à la maison Avondrust, à Varsenare. Ladaptation nest pas facile. Les soins du personnel, les visites fréquentes de sa famille et de ses confrères laident cependant. Petit à petit, son organisme se dégrade. Marcel est usé jusquà la corde. Trois admissions à lhôpital Saint-Jean de Bruges ne peuvent lui redonner la santé.
Marcel est décédé le 21 novembre 2006. Comme nous la dit Mark de Wulf, le responsable de Varsenare : « Lui qui passait sans problème dune langue à lautre, va maintenant parler la langue des anges, la langue de lamour universel, et cela pour léternité. »
Père Josef Brunner
1922 - - 2006
Josef naquit à Hilfikon, dans le canton dArgovie, et il fut baptisé à léglise paroissiale de Villmergen. Troisième de cinq enfants dune famille chrétienne, il fut très jeune en contact avec la « famille Lavigerie ». Sa sur aînée entra chez les Surs Blanches, mais elle décéda malheureusement à 27 ans du typhus à Djelfa (Algérie). Sa mère était la nièce dun Père Blanc, Mgr Burkhard Huwiler (+ 1954), qui fut longtemps évêque de Bukoba en Tanzanie, et cousine du P. Johann Huwiler (+ 1974) qui travailla aussi dans la région de Bukoba.
Josef fait ses études secondaires dabord à Wohlen, puis au Collège dEinsiedeln (où il noue de solides amitiés) et finalement à Saint-Maurice (1938-1942, jusquau diplôme de maturité). Il fait ensuite une année de philosophie et deux ans de théologie à luniversité de Fribourg, le tout entrecoupé de périodes de service militaire. En novembre 1945 il commence son noviciat à Maison-Carrée, près dAlger, doù il part pour Thibar où il termine ses études de théologie en juillet 1948. Il sengage par le Serment missionnaire le 30 janvier 1948 et est ordonné prêtre le 2 février de la même année.
De 1948 à 1958, Josef travaille en Suisse. Dabord comme professeur à Saint-Maurice entre 1948-1951, avec une année détudes de pédagogie à Fribourg. On lui demande alors de se préparer au travail de propagandiste. Il voyage pendant 6 mois en Afrique du Nord et de lOuest, puis se dévoue pendant 6 ans à Lucerne.
Lannée 1958 lui apporte sa nomination pour lOuganda. Il sy prépare par un séjour en Grande-Bretagne. En décembre il arrive en Ouganda. Busubizi fut son premier poste, suivi par Nandere. Trois ans plus tard, Josef est rappelé pour lanimation missionnaire à Lucerne. Il est aussi conseiller de la pro-province dalors. En mars 1967, nouveau départ pour lOuganda, à Bukalagi cette fois. Mais Josef se sentait plutôt fait pour lanimation et il rentra en janvier 1968 pour travailler à Walpersdorf, en Autriche.
Changement de décor en mai 1973 : Josef devient supérieur de la communauté de Trèves, en Allemagne. Deux ans plus tard, il revient à Lucerne comme responsable de la communauté et animateur ; il est aussi 1er conseiller de la Province. En mai 1979, il est à nouveau nommé à Walpersdorf pour 4 ans. Il y sera, entre autres, responsable des O.P.M. pour le diocèse de St-Pollen.
Josef a toujours attaché beaucoup dimportance à lapostolat de la presse. Il fut longtemps rédacteur des pages spéciales des Pères Blancs dans le magazine Kontinente. Il publie des articles sur lAfrique dans plusieurs journaux, diocésains ou autres, en Suisse mais aussi en Autriche, Allemagne, Alsace (à travers Voix dAfrique), Tyrol du Sud, Pologne, Yougoslavie, et Hongrie. Depuis 1970 il collabore à Kathpress (agence catholique de Vienne). Il est souvent sollicité pour des contributions à la Radio de Suisse alémanique et parfois à Radio Vatican. Entre 1971 et 1984, Josef fit sept tournées danimation en Yougoslavie. Chaque voyage (5 000 kilomètres en un mois) comportait vingt conférences dans grands et petits séminaires et quelques communautés religieuses. Il fit encore un voyage danimation missionnaire en Pologne en 1989.
En avril 1985, il est supérieur à Veyras. Il est choisi comme député au Chapitre Général de 1986. En juillet 1992 il rentre à Lucerne. La session des Seniors ne le pousse pas à linactivité. Il continuera son activité journalistique jusquen 2005 et mettra beaucoup dardeur au tri de timbres oblitérés (achetés par un de ses amis dEinsiedeln). En mars 2006, il entre au Foyer du Steinhof à Lucerne, sachant quil est atteint de leucémie. Se sentant mieux, Josef demande dêtre transféré à Veyras en juillet. Il passe quelques mois heureux dans cette communauté. Il pouvait se déplacer assez facilement. Le handicap dont il souffrait depuis longtemps une sorte de paralysie de lavant-bras ne lempêchait pas de présider lEucharistie, décrire ou de saluer les visiteurs.
Au début novembre, son état empira et il fallut lhospitaliser. Il fut bien entouré par ses confrères, surtout les derniers jours où il faiblissait de plus en plus. Le P. Hans Zoller passa la nuit du samedi 9 au dimanche 10 décembre dans la chambre du malade. Il fut à nouveau présent à ses côtés lorsque Josef rendit le dernier soupir en fin de matinée.
Josef est décédé à 85 ans, après 58 ans dengagement missionnaire. Il ne séjourna que quelques années en Afrique, mais il y fit plusieurs voyages pour mieux connaître le continent et lÉglise qui sy développait afin den donner une image fidèle. Dans ses nombreux articles et ses interviews à la radio il cherchait toujours à faire ressortir les aspects positifs de lAfrique daujourdhui. On retiendra également de lui son souci danimation missionnaire dans les pays dEurope de lEst.
Ses funérailles furent célébrées le jeudi 14 décembre à léglise paroissiale de Veyras. Le Père Gérard Chabanon, qui venait de prendre part à une réunion dun groupe de Provinciaux à Fribourg, présida lEucharistie. Pour lhomélie, le Père Hans Zoller sinspira des paroles de Jésus : « Que votre cur ne se trouble pas : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi Je vais vous préparer une place, et lorsque je serai allé vous la préparer, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, si bien que là où je suis, vous serez vous aussi » (Jn 14, 1-3).
Dans son testament, Josef avait demandé quun Magnificat soit chanté à son enterrement. Cest ce chant que commenta avec profondeur le curé de Villmergen à la cérémonie du souvenir dans léglise où Josef fut baptisé et confirmé et où il célébra sa première messe et son jubilé dor en 1998.
Jean-Marie Gabioud
Père Jean Tétrault
1917 - - 2006
Dans un récit autobiographique Méditation du souvenir, le Père Tétrault écrit : « Je suis le huitième dune famille de onze enfants. Papa et maman étaient vraiment des chrétiens modèles. Mon vrai village nest pas St-Malo, au Manitoba, Canada, où je suis né le 7 mai 1917, mais La Broquerie, où ma famille déménagea, alors que javais trois ans La Broquerie est aussi un village de la province du Manitoba, dans le diocèse de Saint-Boniface. Quand mon grand frère Laurent, mon parrain, eut fini son cours classique, il revint à la maison et dit à maman, devant moi : Jai décidé de devenir Père Blanc. Je vais passer ma vie en Afrique au service des Africains. À ce moment même, je me suis dit dans mon cur : Je vais aussi faire la même chose, me donner aux Africains pour la vie. Javais huit ans. Depuis lors, je nai jamais changé didée, et je ne lai jamais regretté »
Après ses études primaires à La Broquerie, Jean fait ses études secondaires au Collège de Saint-Boniface tenu par les Jésuites. Après cinq ans, il doit interrompre pour cause de maladie. Deux ans plus tard, il reprend ses études au même endroit, où il fera aussi ses deux années de philosophie.
En septembre 1939, le Père Tétrault commence son postulat père blanc à Éverell, près de Québec. Cest là quil fera la première année de théologie. Lannée suivante, il est au noviciat St-Martin, près de Montréal. De 1941 à 1944, il fait ses trois dernières années de théologie au scolasticat des Pères Blancs à Eastview, près dOttawa. Sa formation chez les Missionnaires dAfrique se déroule bien. Il a une bonne intelligence et réussit bien dans ses études, malgré une santé fragile. On lui reproche certaines manières empruntées, qui ne sont pas toujours de mise. Mais ce nest quun revêtement extérieur et il saméliore rapidement en suivant les conseils reçus. Il possède de belles qualités, dont son habileté pour le matériel et sa facilité pour communiquer avec les autres. On lui pardonne dêtre un peu original à ses heures. Il est admis à son Serment missionnaire quil prononce le 18 juin 1943. Il est ordonné prêtre, le 3 juin 1944, à Ottawa, par Mgr Albin LeBlanc, évêque de Hearst.
À cause de la guerre, Jean doit retarder son départ pour lAfrique. Il fait dabord des études à Montréal, à lÉcole normale, logeant à notre procure de la rue St-Hubert, jusquà la fin de 1945. Puis il va chez lui à La Broquerie et, pendant quelques mois, est aumônier dans un sanatorium de St-Boniface. Vers la fin de 1946 il peut enfin partir pour lAfrique. Cest à Bukoba, en Tanzanie (alors appelée Tanganyika) quil commence sa vie missionnaire. En arrivant là, il a la joie de rencontrer son frère, Laurent, Père Blanc, qui vient dêtre nommé vicaire apostolique de Bukoba et quil navait pas revu depuis 18 ans. Mgr Laurent Tétrault est décédé prématurément en mars 1951.
Mgr Laurent Tétrault, 1913-1951,
vicaire apostolique de Bukoba
Comme le Père Tétrault avait étudié dans le but de devenir enseignant, on le nomme dabord au Collège de Bukoba puis à lécole normale de Kajunguti où il restera jusquà la fin de 1949. Mais il ne se plaît pas dans cette fonction. Il ny met pas son cur et il ne tarde pas à exprimer le désir daller en paroisse. Ce qui lui est accordé. Un nouvel apostolat commence alors pour lui. Il est dabord vicaire à Kagondo pendant quatre ans, puis quelque temps à Bukoba. Il aime ce travail paroissial. Mais ses priorités pastorales ne sont pas toujours celles de ses confrères. Il na de linclination que pour les visites à domicile, soit en succursale, soit dans les îles, sur le lac Victoria. Il a besoin de bouger, dêtre au grand air. Il ne peut sastreindre à un travail de bureau. Son équilibre est fragile et il réagit fortement à la moindre contrainte. Cest pour cela quen 1957, on lui demande de rentrer au Canada.
Jean demeure au Canada trois ans, à la procure de St-Boniface, pour refaire ses forces et aider à lanimation missionnaire. Ce travail lamène à voyager beaucoup, même au-delà des limites de sa province. Il va dans les paroisses, visite les écoles. Compte tenu de son tempérament entreprenant, il nest pas toujours assez prudent, et le Père Provincial doit lui faire prendre conscience de certaines déviations dans son travail. Le Père Tétrault accepte ces remarques avec humilité et esprit de foi, et cela ne diminue en rien son zèle missionnaire.
Au début de 1960, il est heureux de pouvoir repartir pour la Tanzanie. Il est nommé à Bunena, toujours dans le diocèse de Bukoba. Il aide dabord à la paroisse, puis il prend la responsabilité de laumônerie de lécole secondaire dIhungo tenue par les Frères. Il assure la messe quotidienne, et enseigne la religion dans toutes les classes. Très vite cependant ses problèmes de santé se manifestent de nouveau. Il consulte des médecins et, à la fin de 1964, il retourne au Canada pour des soins prolongés. Après un séjour en clinique et un temps de repos, il demande de retourner en Afrique en 1965. Ce séjour sera bref et, en 1966, il doit revenir définitivement au Canada. Selon les médecins, Jean réagit trop passionnément à certaines expériences qui lépuisent et sont causes de tension. Pour que cela ne se reproduise plus, un médecin lui conseille dabandonner le travail en Afrique. Le Père Tétrault accepte difficilement ce verdict. Mais, au Canada, avec laide de ses supérieurs et de ses confrères, il apprend à vivre autrement, à limiter ses engagements.
Le Père Tétrault demeure dabord à la procure de la rue St-Hubert. Il aide les confrères, assure des messes dans des communautés de religieuses, remplace des aumôniers et des vicaires. En 1975, il va au Manitoba, dans sa famille, et rend quelques services dans une maison de retraite de La Broquerie. Le 27 mai 1977, il est nommé à notre maison de Lennoxville pour du repos et du ministère occasionnel. Ce sera son dernier poste dattache.
Pendant toutes ces années, Jean demeure optimiste. La maladie ne le décourage jamais. Il est toujours entreprenant mais sa communauté lencadre bien. Une de ses occupations a été la composition dacrostiches. Il en avait tellement quun jour il a pensé les regrouper et en faire un recueil. Ce projet neût pas de suite.
Dans sa vie quotidienne, Jean demeure un grand priant. Il lit beaucoup de vies de saints. Il écrit ses souvenirs. Pour lui, tout a été beau et agréable. Il résume ainsi sa vie missionnaire : « Je crois pouvoir affirmer quaux Africains jai apporté tout lamour dont mon pauvre cur était capable et ils mont rendu amour pour amour Jai toujours été fort heureux partout où jai été, ainsi que dans toutes les communautés pères blancs. Cest très sincèrement que souvent je remercie Dieu de mavoir appelé dans cette si belle Société missionnaire. »
Comme sa santé diminue, et quil est de moins en moins autonome, il est admis, à la fin de 2002, au Foyer Reine-Marie de Sherbrooke. En juin 2005, il est transféré au Centre dhébergement St-Vincent-de-Paul. Là il reçoit lattention et les soins appropriés à son état de santé. Il est décédé le 15 décembre 2006. Les funérailles ont été célébrées le 19 décembre dans notre chapelle de Lennoxville, suivies de linhumation au cimetière St-Antoine de Lennoxville, dans le lot des Missionnaires dAfrique.
Jean sest donné à Dieu et aux autres avec originalité, mais aussi avec un grand cur et un grand amour. Que le Seigneur lui accorde le repos éternel.
Frère Jacques Baudrit
1932 - - 2006
Jacques naquit le 19 novembre 1932, à Louvain, en Belgique, où sa famille, dorigine charentaise, était établie, le papa, ingénieur agronome, étant directeur du groupe de lIndustrie laitière Gervais ; son frère cadet entra chez les jésuites. Dans cette famille aisée - mère très pieuse, père non pratiquant, mais très droit - on était très ouvert et lon accueillait volontiers les étudiants doutre-mer.
Après ses études primaires chez les Frères des Écoles chrétiennes et des humanités modernes jusquen 4e, Jacques étudia, durant trois ans, entrecoupés de stages pratiques, à lécole dagriculture de Carlbourg et à lécole de laiterie-fromagerie de Nancy, où il acquit des diplômes de technicien agronome et dindustrie laitière. Après avoir pensé dabord au sacerdoce, il sorienta vers la vocation de frère missionnaire et fit son noviciat à Gap où il prononça son premier Serment le 18 août 1961, optant dès lors pour la Province de France. Ses formateurs soulignent à lenvi les qualités morales et spirituelles dun jeune homme foncièrement bon et donné, plein de prévenance et de serviabilité. Tout au plus déplorait-on une certaine lenteur et une tendance excessive à seffacer.
Jacques retrouva lécole dagriculture de Carlsbourg, section tropicale, en 1963-64, car on pensait à lui pour ouvrir une école agricole en Afrique. Arrivé au Burkina Faso en 1964, il étudia dabord le mooré à Guilongou. Il fut ensuite nommé à Ouahigouya le 30 mars 1965, puis, le 28 juin de la même année, à lécole des catéchistes de Baam, où il prononça son Serment perpétuel le 28 mai 1967.
Le 1er janvier 1970, il prit en charge la librairie, avec résidence à lévêché de Ouahigouya, jusquen 1981. En fait, sa formation première ne lui servit guère que pendant son séjour à Baam, où lon ne faisait dailleurs que du jardinage irrigué, les élèves retournant chez eux cultiver leurs champs pendant lhivernage. Jacques se consacrera ensuite au secrétariat ou à léconomat, à léchelon local ou provincial. Plutôt que de commander des personnes, il préférait accomplir seul sa tâche avec méthode et à son rythme.
Au retour de la session biblique et de la grande retraite à Jérusalem, on lui confia, le 4 janvier 1982, la comptabilité, dabord à la maison provinciale de Paris, puis, en septembre de la même année, à celle de Ouagadougou. En 1988, on le retrouve, toujours économe, à lécole des catéchistes de Baam. Trois ans plus tard, après un stage ditalien à Milan, le voilà travaillant au secrétariat et au service du courrier de la maison généralice ; il y resta de septembre 1991 à août 1998, date où, après divers soins médicaux subis dans une certaine anxiété, il retrouva le Burkina et son économat de la maison provinciale de Ouagadougou.
Rentré définitivement en France, le 1er février 2001, après un bref intermède comme dernier économe de la maison de Vanves qui allait fermer, il sinstalle, le 1er juillet de la même année, à la maison de retraite de Bry-sur-Marne où, durant plus de 4 ans, il rendra de multiples services : conduire des confrères chez les divers praticiens ou à lhôpital, porter les ordonnances, chercher les résultats des analyses, faire les courses pour les handicapés, leur apportant parfois des douceurs peu compatibles avec leur régime, car il ne savait pas dire non
Jacques était dune patience infinie, toujours un peu en retard, mais prévenant pour aider les confrères à monter en voiture ou à gravir des escaliers mal commodes, faisant le compte des présences à la salle à manger pour le transmettre aux cuisiniers, avec précision et ponctualité. Fondamentalement bienveillant, il avait le don darrondir les angles, de trouver des excuses.
Du fait de sa délicatesse, il était très aimé des aides-soignantes et du personnel. Jadis, nétait-il pas suivi en Afrique par une bande denfants et de jeunes qui lui soumettaient leurs problèmes, mais quémandaient aussi une aide plus ou moins intéressée. Ce fut là sans doute son seul point faible : il narrivait pas à se convaincre quil était de son devoir de refuser daider ; sa bonté le laissait sans défense Sil finança des projets importants, aida des gens du pays à se lancer dans des activités économiques, si cette aide savéra plus dune fois judicieuse comme pour cette religieuse, qui, apprenant sa mort, révélait : cest le frère Jacques qui a payé mes études, bien dautres bénéficiaires lexploitaient, parfois avec impudence, mettant dans lembarras les confrères qui, sur place, en constataient ou subissaient les conséquences. Il fallut donc lui demander de cesser, quoi quil lui en coûtât.
Il était de la génération de Frères qui succéda aux grands constructeurs déglises, décoles, de dispensaires, formateurs douvriers compétents dans tous les métiers. La mission ayant changé, les constructions se faisant plus rares, des entrepreneurs du pays se lançant à leur tour, de nombreux Frères se virent confier des tâches administratives ou apostoliques et reçurent, ou acquirent sur le tas, la formation requise. Jacques fut de ceux-là et sen acquitta de son mieux avec esprit surnaturel.
À Bry, son livre de chevet était le commentaire des textes bibliques de Noël Quesson. Il aimait proclamer les lectures liturgiques, dune voix qui portait bien et dénotait une juste intelligence des textes. Le choix, pour ses obsèques, de la lettre aux Philippiens, où saint Paul se dit tiraillé entre le désir de mourir pour rejoindre le Christ, et celui de rester sur terre pour servir ses frères fut suggéré par un confrère qui parla longuement avec Jacques, les derniers jours. Celui-ci, depuis des mois, souffrait en silence de malaises qui linquiétaient beaucoup. Il avait déjà eu des ennuis cardiaques et les médecins nosaient opérer une aorte fort dilatée, létat général laissant à désirer. Survint une jaunisse accompagnée de fièvre et de nausées. Se sentant sans forces, Jacques senferma chez lui, limitant les visites à quelques privilégiés. Quand on diagnostiqua un cancer du pancréas qui bloquait la bile, Il réagit très bien, comme soulagé, demanda le sacrement des malades, faisant loffrande de sa vie. On lhospitalisa à la clinique de lAlma pour libérer la bile par la pose dune prothèse. Mais, après trois jours, le Seigneur le rappela à lui, le 22 décembre à 11 heures du matin.
Le funérailles furent célébrées, le 27 décembre, dans la chapelle de la communauté, en présence de son frère René. Devant son fauteuil de malade, il avait, bien en vue, la belle prière du Père de Foucauld :
« Père, je mabandonne à toi, fais de moi ce quil te plaira, quoi que tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, jaccepte tout Je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne, mon Dieu, avec tout lamour de mon cur, parce que je taime et que ce mest un besoin damour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père. »
Nul doute que le Père ait accueilli auprès de Lui ce témoin de sa bonté. Elle sapplique bien à lui la parole de lÉvangile choisie pour la messe dobsèques : « Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, davoir caché cela [les mystères du Royaume] aux sages et aux savants et de lavoir révélé aux tout-petits. » Ne fut-il pas réellement un petit, sans orgueil, comme les premiers disciples du Christ ?
Armand Duval
Père Jean Maksud
1929 - - 2006
Jean naquit dans une famille aisée de bijoutiers, dorigine orientale, mais française depuis deux générations, le 7 février 1929 à Isigny-sur-Mer, dans le Calvados (diocèse de Bayeux et Lisieux). Il entra en 1940 au petit séminaire La Maladrerie de Caen, puis, en 1947, voulant être missionnaire dAfrique, il alla étudier la philosophie à Kerlois. Il fit son noviciat en 1949 à Maison-Carrée et le cours de théologie à Thibar où il prononça son Serment le 27 juin 1954 et fut ordonné prêtre le 10 avril 1955
Dun très bon niveau intellectuel - il avait été tête de classe au petit séminaire -, sportif - il fut champion de cross à Caen, en sa jeunesse -, étudiant larabe en ses loisirs, boutiquier serviable et efficace, il était, à Thibar, fort apprécié de ses condisciples et du corps professoral. On lui prédisait un bel apostolat missionnaire. Sa première nomination, le 26 mai 1955, pour le séminaire grec-melkite de Rayak, dans la Beqaa, au Liban, le surprit tout de même, car il avait exprimé sa préférence pour lAfrique Occidentale ou le Sahara. Mais, écrivait-il, si personne, ici, ne songeait à Rayak, [ ] cependant, je suis loin dêtre mécontent de ce choix des Supérieurs Et il précisait ses origines : Mes parents sont Syriens dÉgypte et la plus grande partie de ma famille habite encore en Égypte, soit à Alexandrie, soit au Caire, de plus ils sont tous melchites, donc de cette communauté à laquelle dorénavant je vais consacrer toutes mes forces Un des diacres de Jérusalem, qui doit être ordonné le 29 juin de cette année, est de ma famille, le Chammas Qaroichanne. En effet, avant dopter pour la France, le grand-père de Jean avait fait ses études de médecine à Alexandrie et à Beyrouth : des membres de leur famille avaient été jadis massacrés comme chrétiens, en 1860, lors de la révolte des Druzes du Sud-Liban.
Après cinq ans à Rayak, Jean fut envoyé à la Manouba, le 20 juin 1960, pour y étudier larabe et lislam. Le stage de deux ans, contrarié par un accident de scooter qui lobligea à un repos de trois mois, ne donna pas tous les résultats escomptés, dautant quau détriment peut-être de létude, Jean se donnait corps et âme aux uvres ; ses connaissances en arabe resteront modestes, de son propre aveu, car ses engagements futurs, très prenants, ne lui permettront guère de rattraper le temps perdu. Nommé professeur et directeur des études du collège Mansourah, à Constantine, en 1962, il sy emploie aussitôt à fond, composant notamment un cours ronéoté dhistoire du Maghreb, faute de manuel conforme au nouveau programme algérien.
Le 15 août 1968, il devient supérieur du poste et directeur du collège de Beni Yenni, en Grande Kabylie. Un de ses formateurs à Thibar avait prédit quil serait un meneur dhommes : de fait il naura plus désormais que des fonctions absorbantes et sy donnera à 100 à lheure, sans grand souci de sa santé. De tempérament nerveux, hyperactif, plus Marthe que Marie, soutenant son action par la cigarette, il connaîtra plusieurs fois des périodes de grosse fatigue.
En septembre 1970, il revient sur le lieu de son noviciat à Maison-Carrée, comme supérieur du collège dEl Harrach, qui en occupait désormais le bâtiment ; bon organisateur, estimé de ses confrères, bien quun tantinet autoritaire, il est choisi comme conseiller régional en 1972 pour lAlgérie Nord.
Quand, en 1976, le président Boumedienne nationalisa lenseignement en Algérie, libérant du même coup de nombreux missionnaires pour de nouvelles insertions, Jean prit une année sabbatique ; après avoir fait sa grande retraite à Libourne et un recyclage à lArbresle, il se vit nommer, le 3 avril 1977, directeur de la revue Peuples du Monde, fondée par divers Instituts missionnaires. Pour ce nouveau défi, il avait lexpérience de ladministration ; convaincu de la nécessité de lharmonie dans une équipe, il avait aussi lentregent nécessaire pour la créer : nécrivait-il pas en 1978, cette phrase rappelée lors de ses obsèques : Lhomme du désert vit naturellement la solidarité, et dabord au sein de la caravane. Cette terre est trop rude pour quon sy aventure seul.
Compétent et efficace, il restera plus de 12 ans en charge de cette revue dun bon niveau, heureux dans ce travail, résidant successivement rue Friant, à Eaubonne, à Chatou où il devint supérieur en 1984, à Paris Patay et à Romainville. Et toujours entièrement donné : pour lui, cétait boulot boulot, disaient ses confrères qui le voyaient partir très tôt le matin et rentrer juste pour la messe communautaire de 19 h 30. Malgré tout, il sintéressait à leur vie et en était aimé. Il lui manqua sans doute à lépoque dallier à sa tâche de gestionnaire une activité pastorale équilibrante, mais en eût-il eu le goût quil nen aurait pas trouvé le temps. Fort apprécié des membres du Conseil dadministration, il entendait bien, en abattant un tel travail, faire uvre de prêtre et de Père Blanc, comme le prouve une fidélité sans faille à ses engagements : son labeur quotidien était prière.
Lorsquil quitta Peuples du Monde, en 1989, on pensa tout naturellement à lui pour léquipe de Voix dAfrique ; il se chargeait donc de la maquette et du fichier quand, le 30 septembre 1990, on lui proposa de nouveau une lourde fonction, celle de Directeur Général de luvre dOrient, sise 20, rue du Regard, dans le VIe arrondissement de Paris. Outre la légitime satisfaction doccuper un poste où le cardinal Lavigerie, premier Directeur Général de luvre, sentit naître, jadis, sa vocation missionnaire, un poste où lavait précédé aussi comme troisième Directeur, de 1883 à 1921, un Père Blanc de renom, Mgr Charmetant, Jean ne pouvait quêtre heureux davoir à se dépenser pour des Églises minoritaires, en situation souvent bien délicate, dans un Moyen-Orient majoritairement musulman, périodiquement secoué de conflits sanglants. Il sy plongea, comme toujours, sans égard pour sa santé, établissant rapidement, avec les responsables des Églises, des contacts confiants, répartissant de façon juste et efficace les aides considérables fournies par les chrétiens de France, recevant avec attention et patience les nombreux visiteurs venus dOrient.
Son passage à Peuples du Monde lui avait révélé limportance de la communication, aussi soigna-t-il le bulletin trimestriel Luvre dOrient, tiré à 100 000 exemplaires, rédigeant lui-même les premières pages, empreintes dune foi intense, enrichissant chaque numéro dune belle icône orientale au verso de la couverture. Dès 1991, il y joint un supplément : Lettre dinformation qui, en quatre pages, expose un problème dactualité touchant un pays aidé ou une Église orientale. Certaines de ces Lettres suscitèrent une notable augmentation des dons. On lui doit encore une plaquette dinformation sur luvre dOrient où il expose les buts poursuivis : enseigner, soigner, évangéliser, et présenter de façon claire et originale les différentes Églises orientales dans leur parcours souvent compliqué. Faire connaître ces Églises démunies, solliciter pour elles des aides matérielles et spirituelles, gérer avec rigueur les fonds recueillis pour nos frères dOrient stimulait son zèle missionnaire. Cétait une tâche prenante, mais gratifiante, qui exigeait tact et jugement sûr pour ne pas faire dimpair. Le 29 octobre 1993, Sa Béatitude Maximos V, appréciant à leur juste valeur les services de Jean, le fit Archimandrite, lautorisant ainsi à porter, sil lui plaisait, croix pectorale et voile noir sur le kallous.
Le Conseil dAdministration de luvre ne tarit pas déloges sur la courtoisie de Jean, sa modestie, son dévouement, son travail acharné et méthodique, conformes à la devise quil avait adoptée pour le bulletin : Les chrétiens de France au service des chrétiens dOrient. Et le 19 décembre 2001, le gouvernement français lui-même, attentif à tout ce qui touche à cet Orient compliqué lui concéda la croix de Chevalier de la Légion dHonneur.
Retraité, il demeura dabord deux ans au siège de luvre dOrient, continuant à y prêter ses services, puis, sa santé se délabrant déjà, - il fut longtemps un fumeur invétéré - il passa le 28 janvier 2003 à Bry-sur-Marne où le Seigneur la rappelé à Lui le 5 janvier 2007, après 52 ans de vie missionnaire au Liban, en Algérie et en France, une vie féconde, donnée jusquà lépuisement total.
Lors de ses obsèques, célébrées dans lintimité communautaire à Bry-sur-Marne, le mardi 9 janvier 2007, les hommages affluèrent : de Mgr Vingt-Trois, Ordinaire des catholiques de rite oriental demeurant en France, de Mgr Teissier, archevêque dAlger, de Mgr Pican, évêque de Bayeux et Lisieux, de lamiral Bernard Louzeau, président de luvre dOrient, du Supérieur Général des Pères Blancs, de Mgr Brizard, successeur de Jean à luvre
Ce dernier, durant lEucharistie célébrée à sa mémoire en léglise Saint-Joseph des Carmes, résumait la vie très riche dun homme aux dons multiples, en citant un de ses articles : Aimer le Seigneur, cest avant tout reconnaître quIl nous a aimés le premier et gratuitement, sans aucun mérite de notre part Si nous réalisons en nous cette attitude denfant de Dieu, nous comprendrons mieux comment nous pouvons aimer tous nos frères, proches et lointains Nous pourrons les regarder avec le même regard que lui (Bulletin n° 682).
Le Père Vandrisse, à Bry-sur-Marne, avait bien décrit Jean, par les mots de saint Paul, source despérance : Quel que soit votre travail, faites-le de bon cur, pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes : vous savez bien quen retour le Seigneur fera de vous ses héritiers. Le maître, cest le Christ, vous êtes à son service. Et il saluait en Jean le serviteur de lUnité, fidèle à Mgr Lavigerie qui disait, trente heures avant sa mort : Je men vais, mais je suis heureux de voir que mes enfants ont compris ma pensée sur lOrient et quils travaillent ardemment à son retour à lunité.
Les hommes passent, luvre reste, avait écrit Jean, en prenant congé, rue du Regard.
Armand Duval
Père Eric Cuppens
1937 - - 2006
Eric est né dans la maison paternelle à Hasselt (Limbourg belge), le 6 juin 1937, quatrième des cinq enfants de la famille. La procession de la Fête-Dieu passa devant la maison au moment ou il vit le jour, ce que sa famille considéra comme un heureux présage. Le père dEric était professeur au collège St Jan-Berchmans à Genk.
Eric suit lécole primaire et les humanités classiques au collège St-Joseph à Hasselt. Il surprend tout le monde en annonçant son intention de devenir Père Blanc. Sa formation se passe en Belgique . Le 8 juillet 1962, il est ordonné prêtre dans son église paroissiale qui venait dêtre inaugurée comme sanctuaire dédié au culte du Sacré-Coeur. Cest là aussi quauront lieu ses funérailles.
Éric suit le stage pastoral à Mours et il sy fait beaucoup damis, dont deux seront présents à son enterrement. Son cercle damis a toujours été très important pour Eric ; dès sa jeunesse, le fil rouge de lamitié sest tissé dans sa vie. Il avait une liste de 700 adresses damis et connaissances avec qui il gardait un contact fidèle et durable. Quelques-uns parmi eux lui étaient très proches, le soutenaient et lencourageaient.
À la veille de la Noël 1962, Eric part pour le diocèse de Goma (Kivu, Congo). Comme une importante partie de la population de ce diocèse parle le kinyarwanda, il apprend dabord la langue à Kigali (Rwanda). Revenu à Goma, il est nommé à la paroisse de Nyakariba. Les gens lappelaient Eriki Bitwenge, le souriant.
En 1966 il devient professeur de religion à Goma ; lannée suivante il va apprendre le kiswahili à Masisi. Cette même année il devient directeur du Centre Andrea Kaggwa pour la formation des catéchistes. Cest là quil découvre sa vocation particulière : il devient un catéchète accompli, un héraut de la Bonne Nouvelle.
À loccasion de son premier congé, il suit les cours dun an à Lumen Vitae (Bruxelles). Lorsquil revient à Goma, il organise des stages pour catéchistes dans plusieurs paroisses (Bobandana, Rutshuru, Birambizo, Jomba). Pendant une année, il est curé ad interim à Rutshuru. De retour au Centre Kaggwa, il organise un long stage pour les catéchistes de Rugari.
En 1973, Eric devient membre de la direction du Centre interdiocésain pour la pastorale, la catéchèse et la liturgie à Bukavu. Après un deuxième congé, il entreprend la composition de manuels pour la catéchèse des adultes.
Revenu en Belgique en 1977 il tombe malade. Après sa guérison, il est nommé pour lanimation missionnaire à la Maison Karibu à Leuven. Cest à ce service quil va consacrer sa force dimagination, son sens artistique et sa foi profonde pour que la pensée missionnaire reste bien vivante dans cette Europe devenant fatiguée denvoyer ses fils et ses filles en mission. Pendant quatre années il sacquitte de cette tâche.
Son évêque, Mgr Faustin Ngabu, lui demande de revenir à Goma. Il travaille à Jomba (près du point de rencontre des frontières du Congo, du Rwanda et de lOuganda) et, à partir du 6 octobre 1983, à la paroisse de Birambizo. Mais de sérieux problèmes au dos lobligent à rentrer définitivement en Belgique en janvier 1985.
Il ne sattendait pas à cela. Il lui fut difficile de sadapter. À loccasion de son jubilé de 25 ans de sacerdoce en 1987, un de ses neveux lexprima ainsi : En Belgique, rien qui vaille, manque de cordialité, luxe exagéré ; cela le rebutait. Pour le prix dun clocher inutile, il pouvait construire une mission complète.
Eric réside à Genk, à nouveau pour lanimation missionnaire et, à partir de 1992, à Antwerpen. De sa chambre archicomble, pleine de livres, matériel audiovisuel, posters, équipement pour le dessin et la peinture, il a essayé de communiquer lattachement à lAfrique et la nouvelle conception de la mission.
Linventaire de ses moyens daction est imposant : prédication, photographie, expositions (par exemple au Pavillon missionnaire de Banneux), participation à la Route missionnaire internationale des jeunes, organisation des Rencontres avec les familles des confrères, publication darticles et de brochures, rédaction dintentions missionnaires mensuelles éclairant en arrière-fond lactualité de lÉglise et du monde. Il continue aussi sa propre formation en lisant beaucoup et en suivant sessions et conférences. Cest ainsi quil participe en 1995 à la session retraite de Jérusalem et en 2002 à la session de Transition au troisième âge à Rome.
Au printemps 2006, ses nombreuses activités vont sarrêter. Suite à de fortes douleurs abdominales, Eric demande un examen médical qui révèle des tumeurs au pancréas. Une intervention chirurgicale peut seulement parer au plus pressé. Eric se rend bien compte du sérieux de son état. Il compose lui-même un livret pour lonction des malades qui lui est administrée par le P. Julien Dereymaeker, son premier curé en Afrique, en présence de la plupart des confrères de sa communauté. Suit alors une longue période de neuf mois à attendre la mort. Celle-ci lui devient amie, parce quil peut la prévoir avec une foi et une espérance peu communes.
Eric, qui était un homme très sensible, ne sest pas laissé submerger par la cruauté de la mort, mais lui a fait face dans une attitude sereine, confiante et oblative. Le titre de sa dernière circulaire, sa lettre dadieu du 1er septembre, était : « Ne vous laissez inquiéter par rien ». Il sexprimait ainsi : Mourir nest tout de même pas une idée sinistre, lugubre ; cest en fait tout ordinaire. Il na pas joué à cache-cache avec la mort, il na pas joué au stoïcien, ni fait le saint. Ce qui lanimait, cétait une confiance illimitée en la parole de Jésus : Je suis la Résurrection et la Vie.
Ainsi il a pu dire amen - ainsi soit-il - à la mort inévitable, parce quil croyait que son amen ne signifiait pas fin.
Eric était pourvu de nombreux talents et avait une passion pour tout ce qui était beau et noble. Cest ainsi quil a créé des mélodies pour une quarantaine de psaumes en kinyarwanda, tout en étant incapable de mettre une note sur papier. Il dessinait aussi fort bien et cela depuis son enfance, lorsque pendant les repas il samusait à dessiner de petits bonshommes. Il devint client habitué des papeteries des environs, où les vendeuses étaient aux petits soins pour lui. Il ramenait à la maison tout un bric-à-brac qui finit par énerver les cohabitants. Plus tard tout cela lui permettra de rendre de nombreux services.
Cette serviabilité jusque dans les détails exprime toute sa vie : ce qui était bon pour les autres nétait jamais trop difficile pour lui. Cest aussi pour cela que la scène du lavement des pieds dans lévangile de Jean lui fut chère. Il était totalement pris par les paroles de Jésus : Cest un exemple que je vous ai donné. Ce que jai fait pour vous, faites-le vous aussi. Eric a distribué de nombreux posters avec la représentation de cette scène par la sculpture en bois de lartiste Murundi Sylvestre Sindiyagaya, un de ses nombreux amis. Eric a lavé les pieds de beaucoup de personnes, rendu dinnombrables services, sans mesurer ses efforts.
Lorsquil entreprenait quelque chose, tout était soigné jusquaux moindres détails. Cest ainsi quaprès son opération, il a organisé une rencontre, le lundi de la Pentecôte, avec onze de ses condisciples Pères Blancs présents en Belgique. Il avait pensé à tout : un livret pour lEucharistie, un dîner bien agencé, et pour chacun un anneau de serviette sur lequel il avait gravé leur nom. Ce fut pour lui un repas dadieu, quil a sans doute vécu un peu comme Jésus au dernier repas du Jeudi saint.
Cest le Vendredi saint, le 14 avril, que le médecin lui a annoncé que son cancer était inguérissable. Le dimanche de Pâques, il a pu raconter comment il avait traversé avec Jésus une terrible agonie pour ressusciter avec Lui le troisième jour. Malgré les nausées qui le secouaient encore, il y avait en lui une paix profonde et une véritable joie pascale. Celle-ci ne la plus quitté durant tous ces mois de maladie en constante progression.
Sa foi solide en la Résurrection, en sa propre résurrection, nétait pas une croyance béate et naïve. Il était passé par une agonie déchirante et il lavait fait avec Jésus en ce Vendredi saint. « Eric, tu y prends part quand même ? Tu ne me laisses quand même pas seul ? » Cest ainsi quil a décrit ce passage. Et cest pourquoi il a ardemment désiré que ses obsèques soient une célébration pascale. Il lui a été permis de vivre ce que saint Paul a écrit aux chrétiens de Philippe : « Il sagit de connaître le Christ et la puissance de sa résurrection, et la communion à ses souffrances, de devenir semblable à lui dans sa mort, afin de parvenir, sil est possible, à la résurrection dentre les morts. »
Contrairement à ceux qui se souhaitent plutôt une mort inattendue, Eric était très reconnaissant de pouvoir préparer sa mort. Il est décédé de façon consciente. Il a distribué à de nombreux amis de petits objets qui, à son avis, leur seraient agréables. Il avait rassemblé beaucoup de petits trésors : livres, objets dart, vidéocassettes soigneusement enregistrées, ornements liturgiques, articles, posters, etc. Ses livres étaient amplement travaillés, avec des passages soulignés et des annotations personnelles.
Eric vivait intensément ; parfois il ne comprenait pas que tout le monde ne vive pas ainsi. Cela lui faisait mal et cette souffrance entrait dans la suite des nombreux Vendredis saints de sa vie. Cela la amené parfois à céder à une attitude moralisatrice qui nétait pas appréciée de tous. Il estimait avoir reçu la mission dédifier et danimer ses confrères et ses amis mais ne trouvait pas toujours le ton approprié. Il y eut aussi une période durant laquelle il sisola de la communauté et connut des moments très difficiles. Cela aussi il la surmonté avec laide de ses confrères et de ses amis.
Sa vie devait être un signe, parfois aussi un signe de contradiction. Il ajoutait volontiers : « comme celle de mon Maître ». Celui-ci la certainement accueilli comme un bon et fidèle serviteur.
Eric est décédé le jour de lÉpiphanie, la fête de tous les missionnaires. Très sensible aux symboles, il naurait pas souhaité un jour meilleur. Un clin dil du Maître de la moisson ? Il a pu passer la fête de Noël dans sa communauté à Antwerpen. Le lendemain, il a été transporté au Centre de soins palliatifs de Saint-Camille, près de la clinique Saint-Augustin à Antwerpen. Cest là quil a rendu lâme le 6 janvier 2007, en présence de trois membres de sa communauté qui étaient allés lui rendre une dernière visite.
Il avait exprimé le désir dêtre déposé les mains ouvertes, symbolisant ainsi son abandon total à Dieu qui est Amour, de qui tout provient, dont il avait reçu la vie et à qui il voulait la rendre avec gratitude et confiance.
Cette gratitude, il la encore exprimée dans sa dernière circulaire : Il mest peut-être permis de dire encore une fois que je veux vivre les jours qui me restent dans la reconnaissance pour tant de belles choses ; pour ma famille, mes confrères et mes amis qui mont soutenu et encouragé ; pour votre chaleureuse affection. Merci pour avoir pu être prêtre pendant 44 ans et pendant de longues années missionnaire en Afrique où jai beaucoup reçu en réciprocité, à donner et à recevoir.
Luc Lefief
PROFILES
Father Fidel Bariain Galar
1935 - - 2006
One of our confreres of the Pamplona community informed the Provincial House in Madrid of the death of our confrere Fidel Bariain Galar. On the 7th July 2006, the Feast of Saint Firmin, principal patron of this town in the north of Spain, Fidel was found dead in bed at his sisters house in their home village of Sangüesa, where he had been living for some time.
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Life is a pilgrimage! Santa Maria la Real Church, Sangüesa, on the road to San Diego de Compostela.
He died a few days before the grand finale of the World Football Championship in Germany. Knowing his passion for this sport, he certainly counted on watching this event. This is not to sound flippant. Fidel loved football and he himself was a good player. His seminary classmates and confreres on the mission at Sao Benedicto, one of the districts of Beira in Mozambique, can readily bear this out. He took part there in a tournament organised by the White Fathers between the different ethnic groups of the town. They say Fidel was a good centre forward, something that gave him prestige and influence among the young people of the district.
Fr Fidel Bariain Galar was born on the 24th March 1935 at Sangüesa, Spain, a picturesque village on one of the roads to Compostela, a few kilometres from the castle and birthplace of St Francis Xavier. After completing his philosophy studies at Pamplona diocesan seminary, Fidel applied to join the White Fathers. In 1955, he did his novitiate at Maison Carrée, Algeria and went on to Thibar, Tunisia, for four years of theology. He is remembered as a young man who liked to think, who was strongly motivated and had solid convictions, gifted for human relations, popular and even loved among his companions. He was a cheerful joker, although sometimes unpredictable in his reactions.
Fidel was ordained a priest on the 29th January 1960 at Madrid and appointed to Mozambique. After learning Portuguese in Lisbon, he took ship for Mozambique where he would remain for five years. Returning to Spain for his home leave, he was asked to remain in the Province for missionary promotion.
After four years service, he returned to Mozambique, not without some hesitations. The political situation in Mozambique had changed a lot and for the worse. In fact, two years later he would be expelled from the country by the Portuguese government at the same time as all the Missionaries of Africa working there. There were fifty confreres of different nationalities: Germany, the Netherlands, Italy, Spain, Belgium, Switzerland, Canada and Austria.
With the trauma of expulsion still hanging over him, Fidel was appointed to Burundi, a country with its own problems and a style of mission different from the one he had known in Mozambique. He did not easily adapt. Two phrases uttered years later demonstrate this. I was weak. I was asked to be a stop-gap. However, at that time, no one asked too many questions.
Nevertheless, from that time onwards, his up-to-then peaceable and undeviating life took a different turn. In addition to the trauma of Mozambique there was the turbulent atmosphere of the 70s, problematic for many priest and missionaries. Fr Bariain remained faithful to his missionary vocation, but he became more critical, caught up in the need to respond positively to several obligations. These were his search for a pathway consonant with his own convictions, obedience to his superiors and family obligations. He knew himself to be a missionary and White Father, but he was seeking more personal and autonomous ways of doing mission. All this came up in his correspondence with those in charge of the Spanish Province.
The desire to respond to a new missionary appeal arose in him, but more according to the classic model. He was looking for new ways of missionary involvement. Africa still attracted him, but he had problems making up his mind. In 1973, he applied for a visa to work in Sidney with Spanish immigrants and went to England to learn English. In 1975, he left for Australia on behalf of the Commission for Immigrants of the Spanish Bishops Conference. He did not have the support of the superiors of the Society and he resented it as he did not want to be considered a Missionary of the Diaspora.
Once his contract with the Bishops Conference was fulfilled, Fidel returned to the Spanish Province. He took charge of the exhibition and sale of African artefacts. For him, it was a way to keep the African flame alive. He then offered his services to the Bishop of Jaca, a friend since his Pamplona Seminary days. He was given charge of a parish in the Pyrenees and appointed diocesan delegate of the OPM. This enabled him to return to Africa and Mozambique for one-off trips.
One of the final details in the life of Fidel comes to us from Bishop Juan José Omella of Calahorra y La Calzada-Logroño (who did his studies with the White Fathers). He met with Fidel a few days before his death and found him fatigued and looking to let go of one of the villages of which he had pastoral charge. Bishop Omella told us that Fidel had contact and friendly relations with many people living on the margins of the Church: the ultimate instance of outreach that we wish to keep of Fidel, the missionary. It recalls Jesus example of eating and speaking with the excluded of his time. In death, he left a seed that we may transform into life.
Attended by about thirty confreres and diocesan priests, the funeral of Fidel took place in the crowded church of Santa Maria la Real, Sangüesa. It is a magnificent Romanesque 12th century building well known to the numerous pilgrims on the Road to Compostela. According to Spanish tradition, the congregation accompanied the family of Fidel for burial to the family vault in his home village.
Agustin Arteche
Father Marcel Van Assche
1924 - - 2006
Marcel was born on the 17th March 1924 at Woluwe Saint Lambert, a suburb of Brussels, Belgium. His father was a head railwayman in Belgian Railways and his mother, after working as a nanny in England, became a charlady until she was 70. His three brothers were craftsmen and his sister was in charge of stock control and invoicing in a household appliances firm. He inherited his ability for practical skills and a taste for good work well done from his family. He did his modern studies at the Sainte Marie Institute at Schaerbeek and entered Thy-le-Château as a late vocation in September 1942. As he was gifted for languages, he studied both Philosophy and Latin together.
At Thy-le-Château, he received the nickname screwdriver, as he had the reputation of being able to fix anything, locks, switches, taps, etc. These things held no secrets for him and seeing the number of missions he founded and built, we can say that he multiplied these same talents a hundred times over.
After his ordination in 1949, he was firstly appointed to Namur, and Grands Lacs, the missionary promotion magazine of the White Fathers of Africa. From there, he went to Uganda in 1951.
Concerning this period in Uganda, the first thing that all confreres emphasised was his perfect grasp of the language, encompassing an opening onto the culture, the social organisation, the proverbs distilling popular wisdom, but above all demonstrating a great love of the people and nearness to them. Anyone who has made the effort to learn African languages can verify this. It is not for nothing that 10 years after his arrival in Uganda, he was appointed Director of CELA, the Centre for African Languages, and he spent six months a year there initiating his confreres and other missionaries requiring it to the secrets of Ugandan language and culture. He was also editor of Musisi magazine, and Mumili, a catechists manual and a review of the same name that helped them prepare their Sunday services and homilies. Confreres also noted his great willingness to be of service, borne out by the large number of posts to which he was sent. From 1972 till 1996, he founded or worked in nine posts: Kisubi Bukalagi, Mitala Maria, Nabingo, Nakulabiye, Madudu, Mirimiba, Ndibata, and Mitiyana. Besides, he was known in Buganda as a founder and pioneer, heart and soul. He liked to go down untrodden paths, take initiatives, even if his collaborators did not always follow immediately.
In 1996, because of heart disease, he found himself obliged to return home to Belgium for good. He was hospitalised in the Saint Jean Clinic. At his bedside stood his sister Hélène, who was to accompany him and be his Guardian Angel for the last ten years of his life.
When his convalescence was over, he was offered the chance of putting his talents as a linguist to use at the service of ANB/BIA, the bilingual news agency of the Missionaries of Africa. He learned computers in a flash and all day every day he translated. This lasted until the agency closed down and he was made redundant, as he said with a smile.
Confreres who regularly visited him in Brussels were able to appreciate the humour with which he teased his sister and the visitor. He hardly spoke at all about his missionary life in Uganda. It was as if he had thrown a veil over all his African past. There was one exception however, when he received a visit from a missionary from Uganda. He never ran out of asking questions with great accuracy concerning the people and places involved.
For five years, he continued to celebrate Mass regularly in a home, but there came a time when an increasing fatigue defeated him. It was a kind of torpor. Speech became more and more difficult and he would fall on occasion. It was not easy for his sister, who had heart problems herself, to help him to get up. It soon became clear that the burden was too great for him. He too worried about his sister.
He was then hospitalised at Avondrust Home at Varsenare. Admittedly, the adaptation was not easy. The care of the personnel, frequent family visits and the confreres all helped. This did not prevent his condition from slowly deteriorating. Marcel was completely worn out. Three admissions to the Saint Jean Hospital in Bruges could not save him. As Marc, the superior of Varsenare put it: He who at one time switched effortlessly from one language to another is now going to speak the language of angels, the language of universal love for eternity.
Father Josef Brunner
1922 - - 2006
Josef was born at Hilfikon, Switzerland, in the canton of Argovie, and was baptised in the parish church of Villmergen. Third of five children in a devout Christian family, he was very young when he came into contact with the Lavigerie Family. His older sister became a White Sister, but unfortunately died of typhus at the age of 27 in Djelfa, Algeria. His mother was the niece of Bishop Burkhard Huwiler, MAfr, (+ 1954), who was for many years bishop of Bukoba, Tanzania. Josefs mother was also a cousin of Fr Johann Huwiler, MAfr, (+ 1974), who worked in Bukoba region too.
Josef did his secondary schooling firstly at Wohlen, then at Einsiedeln College (where he made firm friends), and finally at Saint-Maurice (1938-1942) for his end of studies diploma. He then did a year of philosophy and two years of theology at Fribourg University, with the whole experience interspersed with spells of military service. In November 1945, he began his novitiate at Maison Carrée, near Algiers, from where he went to Thibar, Tunisia, completing his theological studies in July 1948. He committed himself by the Missionary Oath on the 30th January 1948 and was ordained a priest on the 2nd February the same year.
From 1948 till 1958, Josef worked in Switzerland. He was firstly a professor at Saint-Maurice between 1948-1951, with a year of pedagogics at Fribourg. He was then asked to prepare for work in missionary promotion. He travelled for six months in North and West Africa, then for six years gave the best of himself in Lucerne.
In 1958, his appointment to Uganda arrived. He prepared by a stay in Great Britain. In December, he arrived in Uganda. His first post was Busubizi followed by Nandere. Three years later, Josef was recalled for missionary promotion in Lucerne. He was also councillor of the then Pro-Province. In March 1967, he left again for Uganda, this time for Bukalagi. However, Josef felt more at ease in promotion and he returned home in January 1968 to work at Walpersdorf in Austria.
Change of décor in May 1973: Josef became superior of the community in Trier, Germany. Two years later he returned to Lucerne as head of the community and promoter. He was also first councillor of the Province. In May 1979, he was once again appointed to Walpersdorf for four years. Amongst other things, he would be in charge of the OPM for the diocese of St. Pölten.
Josef always attached great importance to the apostolate of the press. For a long time he was editor of the White Father supplement in Kontinente magazine. He published a number of articles on Africa in several newspapers, diocesan and other, in Switzerland, as well as Austria, Germany, Alsace (through Voix dAfrique), South Tyrol, Poland, Yugoslavia and Hungary. From 1970, he collaborated at Kathpress (Catholic News Agency Vienna). He was often in demand to provide news items for Swiss Radio (Alemannic) and sometimes Vatican Radio. Between 1971 and 1984, Josef made seven promotion tours in Yugoslavia. Each trip (5,000 kilometres in a month), comprised twenty talks in major and junior seminaries and some Religious communities. In addition, he made a missionary promotion journey to Poland in 1989.
In April 1985, he became superior of Veyras. He was chosen as a deputy to the 1986 General Chapter., He returned to Lucerne in July 1992. The over-70s Session did not seduce him into inaction! He continued his journalism work until 2005, and poured his enthusiasm into sorting franked stamps (bought by one of his friends in Einsiedeln). In March 2006, he entered the Steinhof Foyer in Lucerne; he was aware he was suffering from leukaemia. Feeling better, Josef asked to be transferred to Veyras in July. He spent some very happy months in this community. He could get around easily. The handicap of a type of forearm paralysis, from which he had suffered for some time, did not prevent him from leading the Eucharist, writing or greeting visitors.
At the beginning of November, his condition worsened and he had to be hospitalised. He was well attended by his confreres, especially in the last days, when he increasingly became weaker. Fr Hans Zoller spent the night from Saturday the 9th till Sunday the 10th in his sick room. He was also at his side when Josef breathed his last at the end of the morning.
Josef died at the age of 85 after 58 years of missionary commitment. He only spent a few years in Africa, but he made several journeys there to know the continent and its developing Church better, in order to provide a true image of it to others. In his numerous articles and radio interviews, he always sought to highlight positive aspects of Africa today. We will also remember his deep concern for missionary promotion in the countries of Eastern Europe.
His funeral took place on Thursday the 14th December at the parish church of Veyras. Fr Gérard Chabanon, who had just taken part in a meeting of a group of Provincials in Fribourg was Main Celebrant at the Eucharist. For the homily, Fr Hans Zoller took inspiration from the words of Jesus: Do not let your hearts be troubled. Trust in God still, and trust in me I am going now to prepare a place for you, and after I have gone and prepared you a place, I shall return to take you with me; so that where I am you may be too (John 14: 1-3). In his will, Josef requested the Magnificat to be sung at his burial. It was on this song of praise that the parish priest of Villmergen commented in depth during the memorial Mass in the Church where Josef was baptised and confirmed, and where he celebrated his First Mass, and in 1998, his Golden Jubilee. There will surely now be jubilation in heaven as he enters into the eternal reward he has always deserved.
Jean-Marie Gabioud
Father Jean Tétrault
1917 - - 2006
In his spiritual memoir, Father Tétrault wrote I am eighth in a family of eleven children. Mum and Dad were true models of Christian life. My real village is not St Malo, where I was born on the 7th May 1917, but La Broquerie, where my family moved when I was three. La Broquerie is a village in the Province of Manitoba in the diocese of St Boniface. When Laurent, my older brother and godfather finished secondary school, he came back home and said to Mum in my hearing, I have decided to become a White Father. I am going to spend my life in Africa at the service of the Africans. At that very moment I said deep within my heart, I am going to do the same thing also, give myself to the Africans for life. I was eight. Since then I have never changed my mind and I have never regretted it.
After primary school at La Broquerie, Jean continued his secondary schooling at the St Boniface College run by the Jesuits. After five years, he had to interrupt them due to illness. He resumed studies in the same place two years later, where he would also do his two years of philosophy.
In September 1939, Fr Tétrault began his White Father postulancy at Éverell near Quebec. He also did the first year of theology there. The following year, he went to the St Martin novitiate near Montreal. From 1941 till 1944 he did his last three years of theology at the Eastview scholasticate of the White Fathers, near Ottawa. His formation in the Missionaries of Africa went well. He was intelligent and succeeded well in his studies in spite of poor health. He was criticised for having certain borrowed mannerisms that were not always acceptable. However, it was only a front and he rapidly improved by following advice. He had fine qualities including skills in practical matters and a facility for communication with others. At those times, he was forgiven for being a bit original. He was accepted for the Missionary Oath and took it on the 18th June 1943. He was ordained a priest on the 3rd June 1944 at Ottawa at the hands of Bishop Albin LeBlanc of Hearst.
Due to the War, Jean was delayed in leaving for Africa. He first did studies at the Teacher Training College at Montreal, during which time he lodged at our procurement community at the Rue St Hubert till the end of 1945. He then went to La Broquerie for some months where he was chaplain to the St Boniface Sanatorium. Towards the end of 1946, he could finally leave for Africa. He began his missionary life at Bukoba, Tanzania, at that time called Tanganyika. On arrival, he had the joy of meeting up with his brother Laurent, a White Father, who had just been appointed Vicar Apostolic of Bukoba and that he had not seen for eighteen years. Unfortunately, Bishop Laurent died prematurely in March 1951.
Bishop Laurent Tétrault, 1913-1951,
Vic. Apost. of Bukoba
As Fr Tétrault had studied with the aim of becoming a teacher, he was firstly appointed to Bukoba College then to the Teacher Training College of Kajunguti, where he would stay until the end of 1949. He was not happy in this role. He did not put his heart into it and he was not slow to express his desire to go into parish work. This was granted.
A new apostolate then began for him. He was firstly curate at Kagondo for four years, then a while at Bukoba. He liked this parish work. However, his pastoral priorities were not always those of his confreres. He was inclined to make home visits either in the outstations or on the isles in Lake Victoria. He needed to be on the move. He could not confine himself to office work. His emotional balance was unstable and he reacted strongly to the least constraint. On account of this, he was asked to leave for Canada in 1957.
Jean remained in Canada for three years at the procurement office at St Boniface to restore his strength and help with missionary promotion. This work led him to travel widely, even beyond the limits of his Province. He visited parishes and schools. In view of his self-assured temperament, he was not always that prudent and the Father Provincial had to make him aware of certain digressions in his work. Fr Tétrault accepted these remarks with humility and in a spirit of faith and it did not in any way lessen his missionary zeal.
At the start of 1960, he was happy to leave again for Tanzania. He was appointed to Bunena, still in the diocese of Bukoba. He firstly helped in the parish, and then he took responsibility for the chaplaincy at Ihungo Secondary School run by Brothers. He provided daily Mass and taught religion in all classes. However, his health problems quickly surfaced again. He consulted doctors and at the end of 1964, he returned to Canada for prolonged treatment. After a stay in a clinic and a time of rest, he asked to return to Africa in 1965. This trip would be brief and in 1966 he returned to Canada for good. According to doctors, Jean reacted over-enthusiastically to certain experiences, causing him stress and exhaustion. A doctor advised him to give up working in Africa to avoid a repeat of symptoms. Fr Tétrault accepted the verdict with difficulty. However, in Canada, he learned to live alternatively and to limit his commitments with the help of his superiors and confreres.
Fr Tétrault began to live at the procurement office in the Rue St-Hubert. He helped confreres, provided Mass for the Sisters communities, supplying for chaplains and curates. In 1975, he went to his family in Manitoba, providing service to a retirement home in La Broquerie. On the 27th May 1977, he was appointed to our house in Lennoxville for retirement and occasional ministry. This would be his last posting.
Throughout all these years, Jean remained an optimist. His illness never put him down. He was always forceful, but his community could absorb it well. One of his hobbies was writing acrostics. He had so many that one fine day he thought of bringing them together in a collection, but it did not materialise.
In daily life, Jean remained a great adept of prayer. He read the lives of the saints a lot. He wrote his memoirs. For him, everything was beautiful and pleasant. He summarised his missionary life like this: I believe I can assert that I brought to the Africans all the love of which my poor heart was capable and that they returned love for love. I was always happy wherever I went, as well as in all the White Father communities. I often thank God very sincerely for having called me to such a beautiful Missionary Society as this.
As his health continued to fail and he was less and less able to cope, at the end of 2002, he was admitted to the Foyer Reine-Marie, Sherbrooke. In June 2005, he was transferred to the St-Vincent-de-Paul Centre dHébergement. There he received all the attention and proper health care his condition required. He passed away there on the 15th December 2006. The funeral took place on the 19th December in our chapel at Lennoxville, followed by interment in the cemetery of St Antoine, Lennoxville, in the plot reserved for Missionaries of Africa.
Jean gave himself to God and others with originality, but also with a big heart and lots of love. May the Lord grant him eternal rest.
Brother Jacques Baudrit
1932 - - 2006
Jacques was born on the 19th November 1932 at Louvain, Belgium, where his family, with roots in the Charente, was established. His Dad was an agricultural engineer and director of the Gervais Group of Dairy Industries. His young brother joined the Jesuits. In this well-to-do family, the mother was very devout and the father lapsed, although of upright reputation. They were very openhearted and readily gave hospitality to overseas students.
After primary school run by the De La Salle Brothers, and humanities till fourth year, Jacques spent three years interspersed with practice sessions at the Carlsbourg Agricultural College and the Nancy Dairy Products College. He was awarded diplomas as an agronomist and dairy industries technician. After having firstly thought of priesthood, he was inclined to the vocation of a missionary brother and did his novitiate at Gap, where he took his First Oath on the 18th August 1961, opting at that point for the French Province. His formators repeatedly emphasised the moral and spiritual qualities of this young man, thoroughly good and dedicated, full of thoughtfulness and willingness to serve. At the very most, they lamented his slowness and an excessive tendency to be self-effacing.
In 1963-64, Jacques returned to the tropical section of Carlsbourg Agricultural College as he was considered ready to start an agricultural college in Africa. Arriving in Burkina Faso in 1964, he first learned Mooré at Guilongou. He was then appointed to Ouahigouya on the 30th March 1965 then on the 28th June the same year he was sent to the Catechists School at Baam, where he took his Perpetual Oath on the 28th May 1967.
On the 1st January 1970 he took charge of the bookshop staying at the diocesan offices complex of Ouahigouya until 1981. In fact, his initial training was hardly any use to him except in Baam, where all that was done was garden irrigation, as the pupils returned home to cultivate their fields during the rainy season. Jacques then turned to the secretariat and the bursars office, at both local and Provincial level. Rather than order people around, he preferred to accomplish his task alone methodically and at his own pace.
Returning after the Bible and Retreat Session at Jerusalem, on the 4th January 1982, he was entrusted with the accounts, firstly for the Provincial House in Paris, then in September that year, for Ouagadougou. In 1988, he was still bursar of the catechists school in Baam. Three years later, after an Italian course at Milan, he worked at the Secretariat and Dispatch Office of the Generalate. He remained there from September 1991 until August 1998, when, after medical tests that raised his anxieties, he went back to Burkina and the bursars office of the Provincial House at Ouagadougou.
Once back home in France for good on the 1st February 2001, after a brief interlude as the last bursar of Vanves due to close, he took up residence at Bry-sur-Marne retirement community on the 1st July the same year. For four years he provided many different services: drive confreres to their doctors or to hospital, collect prescriptions and medical test results, shop for the disabled, sometimes bringing them treats incompatible with their diets, as he could not say no. Jacques had infinite patience, always a little behind time, but thoughtful for confreres getting into a car or climbing awkward stairs, counting the number of people in the dining room to tell the cooks accurately and on time. Deep down, he was very kind and had a gift for smoothing down the edges and apologising. Due to his sensitivity, he was much loved by the caregivers and the staff. Formerly in Africa, a posse of children and youngsters would pursue him to tell him their problems, but at the same time plead for some more- or-less disinterested help. There lay perhaps his only weak point: he could not convince himself that it was his duty to refuse to help; his goodness left him defenceless. He financed significant projects and helped the people get started in economic activities. This assistance was sensible and wise, as in the case of a Sister, who revealed on learning of his death that Brother Jacques paid for my studies. Other beneficiaries, however, exploited him sometimes brazenly, putting the confreres in an awkward position, seeing on the spot what was going on and suffering the consequences. He was therefore asked to stop, whatever it cost him.
He was the generation of Brothers that followed the great builders of churches, schools, and dispensaries; the trainers of competent workers in all skills. The mission had changed, and construction sites were rare, as local enterprise took over in its turn. Many Brothers were entrusted with administrative or apostolic tasks and received or acquired the necessary training for them on the job. Jacques was one of these and acquitted himself to the best of his ability with supernatural wit.
At Bry, his bedside book was Noël Quessons Bible Commentary. He liked to proclaim the liturgical readings in a voice that carried well and indicated his proper understanding of the text. For his funeral, the text from Philippians where Saint Paul speaks of being torn between dying to be with Christ and staying on earth to save his brothers was suggested by a confrere who spoke at length with Jacques in his last days. For some months previously, Jacques had suffered in silence with illnesses that worried him greatly. He already had heart trouble and doctors were reluctant to operate on a very swollen aorta, as his general health left a lot to be desired. Jaundice, fever and nausea followed. Realising his weakness, Jacques closed himself in, allowing only a few privileged visitors to enter. When cancer of the pancreas was diagnosed blocking the bile duct, he reacted very well as though relieved, asked for the Sacraments of the Sick surrendering his life. He was hospitalised at the Alma Clinic to drain the bile by inserting a prosthesis. However, after three days, at 11am on the 22nd December, the Lord called him to Himself.
On the 27th December, he was laid to rest in the community chapel with René his brother in attendance. In front of his sickroom armchair, well within sight, was that beautiful prayer of Father de Foucauld:
Father, I abandon myself into your hands ; do with me what you will. Whatever you may do, I thank you: I am ready for all, I accept all. Let only your will be done in me, and in all your creatures. I wish no more than this, O Lord. Into your hands I commend my soul: I offer it to you with all the love of my heart, For I love you, Lord, and so need to give myself, to surrender myself into your hands without reserve, and with boundless confidence, for you are my Father.
There is no doubt whatsoever the Father has welcomed into his presence this witness to his kindness. The Gospel text chosen for the Funeral Mass could well apply to him:
I bless you, Father, Lord of heaven and of earth, for hiding these things from the learned and the clever and revealing them to little children Mt 11:25. Was he not truly one of those little children, just like the first disciples of Christ?
Armand Duval
Father Jean Maksud
1929 - - 2006
Jean was born on the 7th February 1929 at Isigny-sur-Mer, Calvados, in the Diocese de Bayeux & Lisieux. His family were well-to-do jewellers of Middle Eastern origin, though French for two generations. In 1940, he entered the La Maladrerie Junior Seminary, Caen. In 1947, wishing to become a Missionary of Africa, he went to study philosophy at Kerlois. He did his novitiate in 1949 at Maison Carrée and the theology course at Thibar, where he took his Missionary Oath on the 27th June 1954. He was ordained a priest on the 10th April 1955.
Highly intelligent as first in his Junior Seminary class and a good sportsman as champion of cross country at Caen in his youth; at Thibar, he studied Arabic in his spare time and was an efficient shopkeeper, ready to be of service. He was greatly appreciated by his fellow students and the teaching staff. A fine missionary apostolate was expected of him. His first appointment on the 26th May 1955 for the Greek-Melkite Seminary of Rayak in the Bekaa Valley, Lebanon, was nonetheless a surprise for him as he had expressed a preference for West Africa or the Sahara. However, he wrote, If no one here thought of Rayak, I am nevertheless far from unhappy with this decision of the superiors. Here, he defined his origins. My parents are Syrians of Egypt and most of my family still live in Egypt, either in Alexandria or Cairo. Moreover, they are all Melkite, so the same as this community to which I will henceforward devote all my strength. One of the deacons of Jerusalem, who is to be ordained on the 29th June this year, is one of my family, the Chammas Qaroichanne. Indeed, having opted for France, Jeans grandfather had done his medical studies at Alexandria and Beirut. As Christians, members of their family had been massacred in 1860 during the Druze Revolt in South Lebanon.
After five years at Rayak, Jean was sent to the Manouba on the 20th June 1960 to study Arabic and Islam. The two-year course, thwarted by a scooter accident that obliged him to rest for three months, did not yield the expected results, as moreover, perhaps detrimentally to his studies, Jean gave himself heart and soul to work. His knowledge of Arabic would remain modest, on his own admission, as his future, very weighty commitments would hardly allow him enough opportunity to catch up on lost time. Appointed professor and director of studies at Mansourah College, Constantine, in 1962, he threw himself into the task immediately, drafting a mimeographed course of the history of the Maghreb, in the absence of a manual in conformity with the new Algerian programme.
On the 15th August 1968, he became superior of the post and director of Beni Yenni College in Greater Kabylia. One of his formators at Thibar had predicted he would become a leader of men; in fact, he would henceforward only have engrossing occupations and would give himself to them at 100 miles an hour, without much care for his health. Of nervous disposition, hyperactive and more Martha than Mary, supporting his activity with a cigarette, he experienced periods of major fatigue on several occasions. In September 1970, he came back to the site of his novitiate at Maison Carrée as Head of El Harrach College that henceforward took over the building. He was a good organiser and held in high esteem by his confreres, although he was a tiny bit authoritarian; he was chosen as Regional Councillor in 1972 for Algeria North.
In 1976, when President Boumedienne nationalised education in Algeria, by the same stroke it freed up a number of missionaries for new endeavours. Jean took a sabbatical year. After his Long Retreat at Libourne and a refresher course at lArbresle, he was appointed on the 3rd April 1977 as director of Peuples du Monde, magazine, founded by various Missionary Institutes. For this new challenge, he had the benefit of administrative experience. Convinced of the necessity for harmony in a team, he had the easy manner required to create it. In 1978, he wrote a phrase that was recalled during his funeral: The desert dweller lives naturally from solidarity and first and foremost from within the caravan. This land is too brutal to venture out alone.
Competent and efficient, he remained for over 12 years in charge of this quality magazine, content with his work, residing successively in the Rue Friant, at Eaubonne, Chatou where he became superior in 1984, at Paris Patay and Romainville. Moreover, he was always totally dedicated: for him it was work, work, work, as his confreres put it, seeing him leave very early in the morning and return just in time for the community Mass at 19.30. Nonetheless, he was interested in their lives and was loved for it. No doubt at the time he lacked combining his management task with a balancing pastoral activity, but even if he had the inclination he would not have found the time. He was greatly appreciated by the Board of Governors and his intention in undertaking such a task was to combine the work of priest and White Father, as his flawless fidelity to his commitments proved. His daily work was his prayer.
When he left Peuples du Monde in 1989, he was naturally considered for the team of Voix dAfrique.He then took on the layout and mailing list when on the 30th September 1990 he was offered the onerous task of Director General of luvre dOrient, located at 20, Rue du Regard, in the VIth arrondissement of Paris. Other than the legitimate satisfaction of occupying the post where Cardinal Lavigerie, the first Director General of the Oeuvre first sensed his missionary vocation, it was also where another renowned White Father, Bishop Charmetant, was third Director General from 1883-1921. Jean could not but be happy to give the best of himself for the minority Churches in very often extremely brittle situations in the Muslim-dominated Middle East, periodically traumatised by bloody conflict. As usual, he immersed himself in it without regard for his health, swiftly establishing trusting relationships with heads of Churches, distributing justly and efficiently the considerable assistance provided by the Christians of France and receiving with attentiveness and patience numerous Middle Eastern visitors.
His time at Peuples du Monde showed him the benefit of communication and he therefore took great care with uvre dOrient, a quarterly bulletin with a runoff of 100,000. He himself drafted the first pages, marked by a deep faith, embellishing every issue with a beautiful Middle Eastern icon on the back cover. From 1991, he added Lettre dinformation, a supplement of four pages that highlighted a topical issue affecting an assisted country or an Oriental Church. Some of the Lettres raised notable increased income in donations. We also owe to him an informative leaflet on luvre dOrient where he presents the aims pursued: teach, care for, evangelise and present in a clear and original way the different Oriental Churches in their often complex progress. To make these impoverished Churches known and solicit material and spiritual assistance for them, and scrupulously manage the funds collected for our brothers in the Middle East stimulated his missionary zeal. A demanding but gratifying task required tact and good judgement to avoid blunders. On the 29th October 1993, His Beatitude Maximos V, appreciating at its full value the services Jean rendered, made him an Archimandrite, authorising him to wear, if he so wished, a pectoral cross and black veil over the kallous.
The Board of Governors of luvre were lavish in their praise of Jeans courtesy, modesty, dedication, and methodical and painstaking work, consistent with the motto he had adopted for the bulletin: Christians of France at the service of Christians of the Middle East. On the 19th December 2001, the French government, attentive to anything affecting this complex Middle East, awarded him the cross of Chevalier in the Legion of Honour.
Retired, he stayed firstly for two years at the headquarters of luvre dOrient, continuing to lend his services. Then, with his health already in decline - he was a long-term smoker he moved on the 28th January 2003 to Bry-sur-Marne, where the Lord called him to Himself on the 5th January 2007, after 52 years of missionary life in Lebanon, Algeria and France. It was a fruitful life, poured out till the last drop.
During the funeral service, which took place in the intimacy of the Bry-sur-Marne community on Tuesday the 9th January 2007, tributes came pouring in. They were from Archbishop Vingt-Trois, the Ordinary of Catholics of Oriental Rite residing in France, Archbishop Teissier of Algiers, Bishop Pican of Bayeux & Lisieux, Admiral Bernard Louzeau, President of luvre dOrient, the Superior General of the White Fathers, Bishop Brizard, Jeans successor at luvre. This last mentioned prelate, during the Eucharist celebrated in Jeans memory in Saint-Joseph des Carmes church, summarised the very varied life of a man of countless talents, quoting one of his articles. Loving the Lord is above all to recognise that he loved us first and gratuitously, without any merit on our part. If we actualise in ourselves this attitude of child of God, we will understand better how we can love all our brothers, near and far. We will be able to look upon them with the same regard as the Lord. (Bulletin n° 682)
Fr Vandrisse, at Bry-sur-Marne, accurately described Jean with these words from Saint Paul, source of hope: Whatever your work is, put your heart into it as if it were for the Lord and not for men, knowing that the Lord will repay you by making you his heirs. It is Christ the Lord that you are serving; (Col. 3:23-24) In addition, he saluted Jean as a servant of Unity, faithful to Cardinal Lavigerie, who said, thirty hours before his death, I am going now, but I am content to see that my children have understood my thoughts concerning the Middle East and that they are working ardently for its return to unity. Men pass, the uvre remains, wrote Jean, in bidding farewell to the Rue du Regard.
Armand Duval
Father Eric Cuppens
1937 - - 2006
Eric was born at home in Hasselt (Belgian Limbourg) on the 6th June 1937, the fourth of five children. The Corpus Christi procession was passing in front of the house just when he first saw the light of day and his family took this as a good omen. Erics father was a teacher at St Jan Berchmans College, Genk.
Eric attended primary school and did his secondary schooling at St Josephs College, Hasselt. He surprised everyone by announcing his intention to become a White Father. He did his formation in Belgium; on the 8th July 1962, he was ordained a priest in the parish church newly inaugurated as a provincial shrine dedicated to devotion to the Sacred Heart. His funeral would also take place there.
He followed the pastoral course at Mours and made many friends, of whom two would attend his burial.His circle of friends was always very important to Eric. From his youth, the tracer element of friendship lit up his life. He had a list of 700 addresses of friends and acquaintances with whom he kept in faithful and enduring contact. Some among them were very close to him, supporting and encouraging him.
On Christmas Eve 1962, Eric left for the diocese of Goma in Kivu, Congo. As a significant number among the population of this diocese speak Kinyarwanda, he first learned this language at Kigali, Rwanda. Back in Goma, he was sent to Nyakariba parish. The people called him Eriki Bitwenge, the smiler. In 1966, he taught religion at Goma; the following year he would go to learn Kiswahili at Masisi. In the same year he became director of the Andrea Kaggwa Centre for catechist training. There he discovered his particular vocation: he became an accomplished catechist, a herald of the Good News.
During his first home leave he followed a one-year course at Lumen Vitae, Brussels. When he returned to Goma he organised sessions for catechists in several parishes, (Bobandana, Rutshuru, Birambizo, Jomba). For a year he was parish priest ad interim at Rutshuru. Back at the Kaggwa Centre, he organised an extended session for the catechists of Rugari.
In 1973, Eric became a member of the administrative body of the Inter-diocesan Centre for Pastoral Activity, Catechesis and Liturgy at Bukavu. After a second home leave, he undertook the drafting of catechetical manuals for adults.
Returning to Belgium in 1977, he fell ill. After recovering, he was appointed for missionary promotion at Maison Karibu in Louvain. Here he would devote all the power of his imagination, his artistic sense and his deep faith so that the missionary ideal would continue to thrive in a Europe becoming tired of sending its sons and daughters to the Missions. He fulfilled this task for four years.
Right Reverend Faustin Ngabu, his bishop, requested his return to Goma. He worked at Jomba, near the meeting point of the borders of Congo, Rwanda and Uganda. From 6th October 1983, he was in Birambizo parish. However, major back problems obliged him to return home to Belgium for good in January 1985. He did not count on this and found it hard to adapt. At his Silver Jubilee in 1987, one of his nephews put it like this: In Belgium, nothing suited him; there was a lack of cordiality and exaggerated luxury that put him off. For the price of a useless bell-tower, he could build a whole mission.
Eric lived at Genk, once again for missionary promotion and then from 1992 at Antwerp. From his cluttered bedroom, full of books, audiovisual material, posters, and drawing and painting equipment, he tried to pass on his attachment for Africa and a new concept of mission. The catalogue of his resources for activities is imposing: preaching, photography, exhibitions (e.g., the Missionary Pavilion at Banneux), taking part in the International Youth Missionary Route, organisation of families and friends of confreres, publication of articles and brochures, drafting monthly missionary intentions, illuminating the underlying reality to topical Church and world issues. He also pursued his own ongoing formation by reading a lot and following sessions and conferences. In this regard, he took part in the 1995 Jerusalem Session and Retreat and the 2001 Rome Session of Transition to the Third Age.
In the spring of 2006, his many activities had to stop. Following on serious abdominal pains, Eric requested medical tests that revealed tumours in the pancreas. Surgery could only ward off emergencies. Eric realised the gravity of his condition. He himself composed a booklet for the Anointing of the Sick, a Sacrament that was administered to him by Julien Dereymaeker, his first parish priest in Africa, in the presence of the majority of his confreres in community. There then followed a long stretch of nine months waiting for death. Sister Death became an ally, as he could see her approach with a more than ordinary faith and hope.
Eric was a very sensitive man and did not let himself become subdued by the cruelty of death, but faced it with serenity, confidence and the offering up of his life. The title of his final circular, his adieu, of the 1st September was, Do not let yourselves be troubled by anything. He expressed it in this way: Dying is not after all a threatening or gloomy idea; it is in spite of everything quite ordinary. He did not play hide-and-seek with death, or pretend to be a Stoic, or saintly. His inspiration came from boundless confidence in the words of Jesus: I am the Resurrection and the Life. Accordingly, he could answer Amen - so let it be to ineluctable death, as he believed that his Amen did not mean the end.
Eric was endowed with many talents and had a passion for all that was fine and dignified. Thus he composed tunes for around forty psalms in Kinyrwanda, although completely incapable of writing a note on paper. He could also draw very well even from his childhood, when he would make sketches of little stick men to amuse himself at mealtimes. He became a regular customer at the stationers of the neighbourhood where the shop assistants saw to his every need. He brought all this bric-a-brac home that ended up annoying the ones living with him. This would later enable him to be of great service when required. This readiness to be of service in small things characterised his entire life. Whatever was good for others was never too difficult for him to do. For this also, the episode of the washing of the feet in Johns Gospel was dear to him. He was completely taken by the words of Jesus, I have given you an example so that you may copy what I have done to you, JN 13:15. Eric distributed many posters representing this scene in a wood carving by sculptor Murundi Sylvestre Sindiyagaya, one of his many friends. Eric washed the feet of many, and rendered countless services without counting the cost.
When he undertook something, he paid attention to the finest detail. In this regard, after his operation, he organised a meeting on Whit Monday with eleven of his White Father fellow students present in Belgium. He had thought of everything: a booklet for the Eucharist, a copious meal and a serviette ring with each individual persons name engraved on it. For him he probably lived a farewell meal a bit like Jesus at the Last Supper.
On Good Friday, the 14th April, the doctor broke the news that his cancer was incurable. On Easter Sunday he was able to say how with Jesus he had gone through a terrible agony, to rise with him again on the third day. In spite of the nausea that still racked his frame there was a deep peace within him and a genuine Easter joy. This never left him for all the months of progressive sickness that followed.
His firm faith in the Resurrection and in his own resurrection was not a blissfully innocent one. It was strained through heart-rending agony and he did so with Jesus on that Good Friday. Eric, are you still willing to take part in it? You are not going to leave me alone? This is how he described this episode.On account of this, he was strongly in favour of his funeral being a celebration of Easter. He had been enabled to live what St Paul wrote to the Philippians: All I want is to know Christ and the power of his resurrection and to share his sufferings by reproducing the pattern of his death. That is the way I can hope to take my place in the resurrection of the dead, PH 3:10-11.
Contrary to those who would hope for a sudden death, Eric was very grateful to be able to prepare his dying. He passed away fully aware. He distributed little keepsakes to many friends that in his opinion, they would like. He had collected quite a few little treasures: books, objets dart, carefully recorded videocassettes, vestments, articles, posters, etc. His books contained copious notes and passages, underlined and noted in the margins.
Eric lived to the full. Sometimes he could not understand how people could live any other way. It caused him pain that he brought into the many Good Fridays of his life. This led him sometimes to give in to a moralising stance that was not always appreciated by everyone. He understood he had received a mission to edify and lead his confreres and friends, but did not always strike the proper note. There was also a time when he withdrew from community and went through very tortured phases. He overcame this with the help of his confreres and friends. His life had to be a sign, sometimes a sign of contradiction. He readily added, Just like my Master. The Master was sure to give a warm welcome to his good and faithful servant.
Eric passed away on the Epiphany, the Feast of all missionaries. As he was very sensitive to symbols, he could not have asked for a better day. Was it a wink from the Lord of the harvest? He had been able to spend Christmas in his community at Antwerp. The next day he was driven to the Saint-Camille Palliative Care Centre of the Saint Augustin Clinic, Antwerp. There he gave up his soul on the 6th January 2007, attended by three members of community who had gone to make a final visit to him. He had asked to be placed with his hands open, symbolising his total abandonment to the God of Love, from whom came his life and to whom he wished to return it with gratitude and trust.
He expressed this gratitude once more in his last circular: May I say once again that I wish to live all the time left to me in gratitude for so many beautiful things; for my family, confreres, friends who supported and encouraged me; for your warm affection. Thank you for enabling me to become a priest for 44 years and for many a long year as a Missionary in Africa, where I received a great deal in return, both giving and receiving.
Luc Lefief