NOTICES BIOGRAPHIQUES

Frère Carel Swennen
(Frère Coenrad)

1923 - - 2005

Notre frère Carel Swennen, inscrit au registre des baptêmes sous le nom de Carolus John, est né à Rotterdam, le 4 janvier 1923, dans la famille de John Sennen et d’Adriana Biemans. Il eut une soeur et quatre frères. Après son école primaire, Carel suivit les cours dans une école de métiers et en sortit menuisier et peintre en bâtiment. Carel fut très bien noté car il avait une belle intelligence. D’une honnêteté à toute épreuve, il travailla toujours en professionnel dans tout ce qu’il entreprit par la suite. Il était aussi un homme de coeur et un entrepreneur qui lança plusieurs projets. On dit qu’il tenait ces qualités de son père. De sa mère, il hérita du sens de l’humour.

En 1940, après deux ans sur le marché du travail, Carel décida de devenir frère missionnaire. On l’accepta à St-Charles de Boxtel où il fut formé. Carel, ouvrier qualifié, fut un peu frustré d’avoir à s’occuper du jardin et du linge sale, mais c’était la guerre. En 1943, il fit son Serment temporaire sous le nom de frère Conrad en l’honneur d’un saint franciscain, Coenraad de Parzham. En 1949, le 27 septembre, frère Conrad fit son Serment perpétuel. Il était déjà rendu en Afrique, à l’imprimerie Tanganyika Printing Press, une oeuvre qui débutait à Kipa-lapala, près de Tabora, et qui appartenait aux évêques de Tan-zanie.

Jo (Damian) van Doorn and Jan (Alfridus) van Alderen se spécialisèrent comme imprimeur et linotypiste. Ils furent tous les trois les pionniers de l’imprimerie de Kipalapala. Ensemble il éditèrent des bibles en swahili et en chibemba, des évangiles, des catéchismes, et les journaux connus, Kiongozi en swahili et Lumuli en kisukuma. Ils publièrent les manuels scolaires et les livres religieux nécessaires aux élèves et aux chrétiens de Tanzanie.

En 1972, Carel devint le directeur de l’imprimerie. Grâce aux dons de sa famille et de bienfaiteurs, il put remplacer les vieilles presses par de nouvelles machines. Des Pays-Bas, il fit venir des volontaires laïcs pour l’aider. En 1974, des Bénédictines tanzaniennes furent associées au travail de l’imprimerie. Après les avoir initiées au métier, Carel leur remis la direction de l’oeuvre en 1992. Les Soeurs gardent un grand souvenir de Carel. Sa mission accomplie, Carel retourna pour de bon aux Pays-Bas.

Carel était pleinement conscient de sa vocation de frère. Dans des lettres à ses supérieurs et aux différents Chapitres Généraux, tout autant que dans des entretiens personnels, il tenait à souligner la commune vocation missionnaire des frères et des prêtres dans notre Société. Pour lui, la vocation était la même. Seul le travail semblait différent. ‘Un frère n’est pas un missionnaire de deuxième classe !’

Dans ses écrits Carel exprimait ses idées sur le travail du frère. Il appuyait ses arguments sur les Chapitres précédents et même sur des citations du Cardinal Lavi-gerie. Notre fondateur soutenait que les frères pouvaient être directeurs d’écoles et d’orphelinats, de centres catéchétiques... Les frères pouvait s’occuper de la formation des personnes et soigner les malades. Carel souhaitait que l’on renouvelle en ce sens la formation des frères.

À son retour en Hollande, Carel alla résider à la maison provinciale de Boxtel et prit sur lui-même de classer les archives. Plus tard, pour se rapprocher de sa soeur, il partit pour Leidschen-dam. Quand l’âge le rendit plus faible, il fut nommé à Heythuysen où il ne s’adapta pas très bien. Par la suite, grâce aux bons soins reçus, il s’épanouit et redevint un homme heureux. C’est dans cet état d’esprit, celui du joyeux Carel de sa jeunesse, que le Seigneur le rappela à lui, le 27 octobre 2005.






Père Angelo Belloti

1936 - - 2005

Angelo Belotti est né le 13 décembre 1936 à Villa d’Ogna, village des montagnes de Bergamo dans le Nord de l’Italie. Il est le second fils d’une famille ouvrière qui comptera 13 enfants. Deux jours après, défiant le froid, il est porté à l’église paroissiale pour y être baptisé.

Après son école primaire au village, il entre au séminaire des Pères Blanc de Parella, dans le Piémont, pour les humanités et la philosophie. En 1957, il va au noviciat de Gap en France et se rend l’année suivante à Heverlee, en Belgique, pour la théologie. C’était alors la coutume de demander aux scolastiques étrangers d’apprendre le flamand, ce qui ne suscitait pas de grands enthousiasmes. Mais Angelo s’y attèle et obtient un discret succès. Ce qui l’intéresse, c’est d’avoir des contacts avec les gens.

En ces années-là, les candidats quêtent pour les missions en vendant de maison en maison les magnifiques calendriers missionnaires belges. À Heverlee, Angelo fait connaissance avec notre sœur la maladie, sous la forme de tuberculose. Il est contraint de partir se faire soigner dans un sanatorium. Revenu à Heverlee, il prononce son Serment le 28 juin 1962 et, le 7 juillet 1963, est ordonné prêtre à Clusone, une petite ville voisine de son village.

Pendant ses années de séminaire, ses formateurs lui reconnaissent un caractère ouvert et joyeux, mais aussi une facilité à exprimer rapidement et clairement ce qui lui paraît juste. C’est dire qu’avec leur prudence habituelle, les professeurs n’apprécient pas toujours ses interventions impromptues. Ce trait de caractère dénote chez Angelo un sens aigu de la justice, une certaine fermeté dans ses idées, mais lui mérite aussi le qualificatif de ‘tête dure’, d’homme têtu. Il est jugé apte à l’apostolat en zones rurales, mais aussi à l’enseignement. Il passera donc plusieurs années de sa vie dans les séminaires, soit en Italie, soit en Afrique. Selon la manière de faire de la Province d’Italie, sa première nomination est pour Treviglio. Il y contribue au bon esprit du petit séminaire où de nombreux jeunes gens vivent et étudient.

En même temps, il fréquente la faculté de langues modernes de l’Université catholique de Milan. Il y décroche un doctorat en 1971. Mais depuis 1970 déjà, il est supérieur du séminaire moyen et de philosophie de Gargagnago. Ce sont des années difficiles où les directives en éducation ne sont plus tellement claires. On essaye de nouveaux programmes, de nouvelles pédagogies et, dans le monde entier, les jeunes apprennent vite à contester leurs formateurs.

En 1972, Angelo est nommé au Malawi. Après un séjour en Angleterre et un cours de cicewa, le voici à pied d’œuvre dans sa première paroisse, Madidi, diocèse de Lilongwe. Il travaillera aussi à Ludzi, Likuni et Nkota-khota. De 1979 à 1982, il enseigne histoire de l’Église au grand séminaire de Kachebere. De 1982 à 1987, il revient en Italie comme animateur missionnaire.

À son retour au Malawi en 1987, il est élu conseiller régional, puis supérieur de disctrict et, plus tard, délégué au Chapitre de 1998. On voit ainsi qu’il est apprécié par ses confrères. Tandis que le Centre de Mua avait pour but l’étude du passé et des traditions du Malawi, Angelo soutient le Centre de Kanengo, orienté vers l’engagement chrétien dans le domaine social et politique.

Vers la fin de son mandat se manifestent les premiers signes de sa maladie : une tumeur à l’intestin, diagnostiquée à Milan en mars 2002. Après une première opération, en avril 2003, les médecins lui permettent de retourner au Malawi, mais au mois d’août, il est obligé de rentrer en Italie et de se soumettre à une nouvelle opération, suivie de chimiothérapie. Angelo est un lutteur qui ne se rend pas facilement et qui n’aime pas se faire prendre en charge par d’autres personnes. Il veut être le plus indépendant possible et ne pas peser sur la communauté. Il accepte d’être pris en charge par l’équipe d’oncologie de l’hôpital de Treviglio, qui le soigne avec attention et compétence. Mais Angelo ne suit pas souvent les prescription thérapeutiques prétextant que l’accoutumance aux médicaments lui causerait des problèmes majeurs.

Graduellement, la maladie progresse et l’affaiblit physiquement. Il se rend compte de sa condition, mais il continue à lutter. Au mois de septembre 2005, il s’aperçoit qu’il ne peut plus gérer lui-même efficacement la thérapie. Sur le conseil des confrères et des médecins, il accepte d’être hospitalisé à Bergame. Il y vivra encore un mois et demi. Le corps médical et les infirmiers y sont exceptionnels. Ils maintiennent une atmosphère de famille et un haut niveau d’attention et de compétence. La douleur sous contrôle, Angelo passe ces dernières semaines dans la sérénité, entouré de sa famille, de ses amis et des confrères.

Angelo meurt dans la matinée du 24 octobre 2005. Il est inhumé dans le cimetière de sa paroisse natale, Villa d’Ogna. Comme héritage, il nous laisse son zèle pour la justice, le don de sa vie aux autres, l’accueil des évènements et le magis (davantage) à l’école de saint Ignace.





Père Prospero Avoyer

1922 - - 2005

Prospero est né dans les Alpes, près du Grand Saint Bernard, à St-Rémy en Bosse, Vallée d’Aoste (Italie), le 12 avril 1922. Ses parents donnent la vie à 13 enfants, dont cinq meurent en bas âge. Prospero grandit avec cinq frères et deux sœurs. Les montagnes, il les a dans le sang et il aimera raconter la vie dure dans son village de haute montagne, souvent isolé par la neige, où le pain était cuit et gardé des mois durant. À 10 ans, après sa confirmation, Prospero entre au petit séminaire diocésain.

L’idéal missionnaire lui vient tout naturellement, puisqu’un cousin de sa mère était Père Blanc, le père Umberto Jacquin , décédé à Bururi, Burundi (1908-1964). Propero entre ainsi au séminaire de Parella (Ivrea) pour continuer ses études secondaires. Ce sont les années de guerre et toute la formation se faisait dans la province d’Italie car les communications avec la maison mère d’Alger étaient coupées. Propero fait son noviciat à Rado (diocèse de Vercelli) et sa théologie à Parella. Il prononce son Serment en 1947. La guerre finie, il termine sa théologie à Thibar et à Carthage, en Tunisie, où il est ordonné prêtre en 1948.

En janvier 1949, il est nommé au Rwanda. Une de ses premières lettres décrit son voyage : 35 heures de vol de l’Europe au centre de l’Afrique, à une altitude de 3000 m et à une vitesse de 300 km/h. Il avait 27 ans. C’était un homme simple et pratique avec de fortes convictions. Ce qu’il a appris, il le considère bon et il lui est difficile d’accepter tout changement. Esprit pratique, il ne nourrit pas de sympathie pour l’étude. On le juge apte aux à-côtés pratiques du ministère plutôt qu’au ministère lui-même. Néanmoins, il travaille en paroisse pendant toute sa vie. Il construit sans problème des structures simples, telles que classes ou chapelles-succursales, mais les constructions un peu plus complexes lui donnent des cauchemars la nuit.

Il est à son aise avec les gens : sa simplicité désarmante lui ouvre toutes les portes, au Rwanda comme en Italie. Mais il n’est pas toujours aisé de vivre avec lui en communauté. Prospero est joyeux mais peut devenir lourd quand il s’agit d’accepter des changements qu’il peine à comprendre. Il préfère rester sur le terrain sûr de ce qu’on lui a enseigné.

Après dix ans au Rwanda, en 1959, il prend quelque mois de congé dans sa vallée d’Aoste. Revenu au Rwanda, il y reste jusqu’en 1972 où il est rappelé en Italie pour l’animation missionnaire. Il rayonne à partir de Castelfranco, ensuite de la maison de la rue Nomentana à Rome. Prospero se donne généreusement à la prédication sur les missions et au ministère des confessions. En 1976, il reprend le chemin du Rwanda. Il y reste jusqu’en 1990, totalisant 37 ans de permanence dans les missions et paroisses de Kansi, Kigali, Buhambe, Rwankuba, Kiziguro, Kanyanza, Nyamata, Muyanza, Kibungo et Nyagahanga.

Revenu en Italie depuis 1990, Prospero réside dans la communauté de Castelfranco Veneto, où il apporte son aide aux paroisses et pour les journées de soutien aux missions. Il s’active aussi dans le jardin potager de la maison. Les confrères se rappelleront longtemps de ses piments piquants. Il laisse derrière lui bien des anecdotes sur sa manière de conduire une voiture. Vint le jour où il faut lui interdire de conduire : il remplace l’auto par le vélo mais ses sorties deviennent source d’inquiétude. Son sens de l’orientation diminue et son manque d’équilibre grandit. Il répond aux conseils, critiques et questions avec un sourire désarmant.

Mais peu à peu on se rend compte que ses idées s’embrouillent. Il confond le jour et la nuit. Il est hospitalisé dans une maison pour gens âgés où son autonomie et sa lucidité continuent à diminuer. Il nous quitte au matin du dimanche 30 octobre 2005, à 5h30. À ses funérailles participe un groupe important de gens de son village, St-Rémy, conduit par l’abbé Angelo Pellissier, ancien membre associé des Pères Blancs (au Burundi). Prospero est inhumé dans le caveau des Pères Blancs au cimetière de Castelfranco. Au ciel, Prospero prie maintenant pour que des jeunes se donnent à la mission avec le même enthousiasme qui l’a fait vivre.

 




Père Charles Accoceberry

1914 - - 2005

Charles, Basque bon teint, naquit le 10 octobre 1914 à Larressore, à 15 km au sud de Bayonne. Il ne connut pas son père, décédé dès le début de la grande guerre. Sa maman l’éleva donc seule avec sa sœur aînée, Elisabeth, aujourd’hui retirée près de leur village natal, à la maison de retraite Sainte-Elisabeth de Cambo-les-bains. Après ses études secondaires au petit séminaire d’Ustaritz, à 3 km de chez lui, puis à Saint-Laurent-d’Olt et à Tournus, Charles fit sa philosophie à Kerlois, de 1932 à 1934, et de là, rejoignit le noviciat de Maison-Carrée. Ce fut ensuite le service militaire de deux ans, puis la théologie à Thibar où il fit son serment en février 42 et fut ordonné prêtre huit mois plus tard, avant de partir pour trois longues années d’une guerre qu’il fit comme aumônier en Tunisie, en Syrie, en France et en Allemagne.

Durant ses études, on signale que, du Basque, il a le tempérament vif ; volubile et nerveux, d’une franchise abrupte, exigeant pour lui-même, il l’est pour les autres, mais il est pieux, fait preuve d’humilité et s’efforce de se dominer. Toujours prêt à rendre service, c’était un boutiquier ardent et débrouillard, en cette période de pénurie. Sportif, il lui manquait sans doute, au scolasticat, un fronton où faire claquer la pelote basque, avec ou sans chistera, pour exsuder son trop plein d’énergie.

À 31 ans, il put partir enfin pour le Mali où il fera deux séjours, de 17 et 8 ans. Durant ses 17 premières années, il œuvra dans cinq postes, comme économe ou supérieur : Gualala, Beleko, Kolongotomo, Bamako et Niono. Il avait acquis une bonne connaissance du bambara, mais travaillant surtout dans des postes de l’Office du Niger, avec des gens de diverses ethnies, le terrain n’était pas propice pour y développer ses connaissances.

Si ses relations avec les dirigeants de l’Office du Niger étaient bonnes, il arriva que son caractère exubérant, son tempérament ‘soupe au lait’, ses réactions au quart de tour, des initiatives un peu précipitées provoquent quelque tension dans les communautés où il passait : il encaissait bien les remarques, mais on ne fait pas d’un pur-sang un placide percheron !  Il était à Niono quand son premier séjour au Mali fut interrompu, et ce lui fut un choc, par une nomination comme supérieur de la procure de Bordeaux. Il y fit l’animation missionnaire, prédications et expositions, avec fougue selon les méthodes de l’époque durant quatre ans, de 1962 à 1966.

De retour au Mali, on le retrouve comme économe en deux missions qu’il connaissait bien : à Kolongotomo et Beleko, dans l’actuel diocèse de Ségou. Après huit ans, la Province de France, en quête d’un économe pour la maison de Mours, le rattrapa de nouveau et, cette fois, il accepta gaiement le changement, car, un peu réfractaire aux nouveautés, il craignait, avouait-il, d’être un ‘éteignoir de zèle pour les plus jeunes’.

Après 5 ans à Mours, de 1974 à 1979, il fut envoyé au Burundi, ou l’on cherchait un économe compétent pour la maison régionale. Les Jésuites qui ont formé nos premiers confrères, ont la coutume d’appeler ‘ministre’, serviteur, l’économe de leurs maisons. S’il est un poste qui requiert dévouement, habileté et charité, c’est bien celui-là. Or Charles y excellait. Mais le Burundi n’est pas le Mali : après six mois, bien qu’il fût emballé par la découverte d’une mission différente du Mali et des paysages splendides, l’expérience, à vrai dire hasardeuse, tourna court et, en octobre 1979, il posa, définitivement cette fois, ses cantines en France.

Il avait émis le vœu ‘qu’on le prît en pitié’ en lui épargnant un économat, mais le poste était vacant à la maison provinciale ; il l’occupa jusqu’à ce qu’un infarctus, en septembre 1981, l’obligeât à un temps de repos à Billère. Dûment remis, il accepta joyeusement, - bien que rappelant aux supérieurs, et ses limites et le fait qu’il avait connu, rue Roger Verlomme, ‘plus d’épines que de consolations’ - , d’aller renforcer l’équipe de Bordeaux. Il y resta, comme économe bien sûr, jusqu’à la suppression de la procure, en septembre 1983. Il retrouva alors Billère, assurant un ministère régulier près du curé voisin de Lescar, mais pour un an tout juste.

On fit encore appel à lui, à Marseille, de septembre 1984 à janvier 1986, toujours comme économe de la maison et aumônier des carmélites. Après quoi il fut nommé à Billère pour un séjour définitif qui durerait pratiquement vingt ans. Regrettait-il le Mali ? Certes ! Pourtant, comme on lui proposait d’y faire un petit séjour en 1988, il déclina l’offre, jugeant le climat trop rude pour sa santé, mais il tint à offrir à la Province la somme de 1.000 francs pour permettre à un autre ancien de la mission de profiter de l’aubaine.

Lors de ses obsèques à Billère, le Père Frayret, souligna le dynamisme, la vitalité de Charles, sa serviabilité, sa disponibilité envers ses frères Pères Blancs. D’élocution facile, ‘homme sans artifices’, comme Nathanaël, il défendait ses idées avec énergie, admirait les héros de l’Église, de la politique ou du sport…

Homme de foi et d’idéal, il était sincèrement désireux que tout le monde marchât droit. Ses dons, il les mettait au service des gens qu’il côtoyait. Le boutiquier dévoué du scolasticat était destiné à devenir un économe expert, bon organisateur et bon financier. Mais il ne s’enferma jamais dans le matériel : jeune aumônier, il s’engagea jadis avec cœur près de ses camarades soldats. La retraite venue, il assura, durant 18 ans, la messe quotidienne à la maison d’anciens ‘Espérance’, chez les Sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux.

Et pendant 12 ans, de 1986 à 1998, il fut élu par ses confrères ‘conseiller’ pour aider le supérieur de la maison. Il fut donc longtemps un ‘pilier’ de Billère, et l’on sait ce que veut dire ‘pilier’ dans ce pays de rugby. Pendant des années, il s’occupa des chants à la chapelle. Et que dire de l’entretien des postes de télévision, des cassettes de lecture commandées à Paris ou à Sault de Navailles pour les confrères mal voyants, des objets en tout genre stockés pour la kermesse de la paroisse frontalière des Aldudes…

Que de démarches désintéressées, tout en se préparant à la rencontre avec son Seigneur ! ‘Mon Dieu ! disait-il, en ses dernières semaines, vite, vite ! Jésus ayez pitié de moi !’ Comme tout un chacun, cet homme de feu aura eu des choses à se faire pardonner, mais, concluait le P. Frayet dans l’homélie, prions Jésus de l’introduire bien vite dans la merveilleuse ‘Maison neuve’ que son nom de famille (Accoce = maison, berry = nouvelle, en basque) ne cessait de lui rappeler : la Maison du Père.

Armand Duval

 




Père Karl Stengel

1904 - - 2005

Le père Karl Stengel est mort le 26 novembre 2005, à 20h10, après un court séjour à l’hôpital de Balingen. Il avait atteint l’âge de 101 ans et 10 mois. Le confrère le plus âgé de toute l’histoire des Pères Blancs a terminé son pèlerinage terrestre.

Karl est né à Haigerloch, Allemagne, le 26 janvier 1904, huitième enfant d’Otto et Franziska Stengel qui, avec leurs huit garçons et leurs trois filles, forment une solide famille chrétienne. Otto est maçon et il a participé à la construction du collège missionnaire père blanc de Haigerloch. En raison du manque de place dans la maison paternelle des Stengel, Karl, comme ses frères et sœurs, fait des séjours chez une tante maternelle, Magdalena. La longévité est un trait de famille chez les Stengel. Un des frères de Karl a atteint les 106 ans et un autre 95. Le clan Stengel constitue jusqu’à nos jours une unité inséparable à Haigerloch.

À 14 ans, Karl entre au collège des Pères Blancs situé à proximité de son domicile. Ceci favorise certainement sa décision de partir missionnaire en Afrique. Il étudie aussi à Rietberg et de nouveau à Haigerloch. En 1925, il passe son baccalauréat à Linz. Il étudie la philosophie à Trèves et, de 1927 à 1928, son noviciat à Marienthal, au Luxembourg. De 1929 à 1933, il retourne au scolasticat de Trèves pour la théologie. Pendant ces années, Karl est remarqué pour sa probité, son amour fraternel, son zèle, sa ponctualité, sa gentillesse, son honnêteté et sa simplicité. À Trèves, il prononce son Serment missionnaire le 11 mars 1932 et, le 1er avril 1933, est ordonné prêtre par Mgr Borne-wasser.

La première nomination de Karl l’envoie au collège de Rietberg comme formateur de nos aspirants à la mission en Afrique. Quatre ans plus tard, il reçoit sa nomination pour l’Afrique. Le 17 août 1937, avec neuf confrères et huit Sœurs Blanches, il part en bateau de Gênes (Italie) pour Dar es Salaam au Tanganika. Il travaille d’abord à Mbeya et à Nyarongo. À cet endroit, Karl rencontra le célèbre médecin catéchiste, le Docteur Atiman, formé à Malte au temps du Cardinal Lavigerie. Karl écrivit plus tard que cette rencontre le marqua beaucoup. En juillet 1938, il arrive à Ujiji sur le Lac Tanganyika et se dévoue pendant dix ans comme enseignant et directeur spirituel du petit séminaire. Il commente le début de son activité : ‘Avec élan et zèle, je me suis rapidement habitué à la situation locale. Je me sens vraiment bien à Ujiji, autant en ce qui concerne les confrères que les séminaristes’.

En 1948, il exerce son ministère dans la paroisse de Uha. En octobre 1949, son supérieur écrit au régional : ‘Le père Stengel n’a pas une bonne santé ; il a des problèmes de circulation sanguine et au foie et il souffre d’épuisement généralisé. Il devrait rentrer au plus vite en Europe’. C’est ainsi qu’il revient en Allemagne en mars 1950 pour son premier congé et pour un examen médical. Il est soigné à Haigerloch et se rend utile comme enseignant jusqu’en décembre 1954. Il retourne en Tanzanie où pendant un an il est enseignant et vicaire à Milala. En 1955, il devient directeur d’école à Mwa-ziye. De 1956 à mars 1962, Karl enseigne au petit séminaire de Kaengesa.

Après un autre congé pour soins médicaux, il retourne en Tanzanie en avril 1963. En juillet 1966, il rentre de nouveau à Haigerloch pour un sérieux examen médical. Le Dr. Josef Siedler, frère du père Dionys Siedler, le déclare inapte au climat tropical. C’est un coup dur pour le père Karl Stengel. La jeunesse africaine avait conquis son cœur. Toute sa vie d’ailleurs, il sut parler aux jeunes. Au cours de son apostolat dans les petits séminaires en Tanzanie, il avait connu plus de 90 jeunes qui devinrent prêtres par la suite. Il décrit cette période comme ‘des années de peine et de dur travail, mais aussi de joie’.

À Haigerloch, Karl reste missionnaire jusqu’au bout. Il offre ses services pour des remplacements dans le ministère autant qu’il le pouvait. Il aime participer à des rencontres de jeunes. Il fait des efforts pour gagner des abonnés à notre magazine Kontinente, vend des calendriers et devint le consolateur (confesseur et guide spirituel) de ceux et celles qui désiraient soulager leurs cœurs. Avec l’âge, son ouie laissant à désirer, c’est le cœur gros qu’il abandonne ce ministère.

Pendant ses années à Haigerloch, il célèbre ses jubilés d’or, de diamant et ses jubilés de 65 ans et 70 ans de sacerdoce. Il y célébra aussi son centième anniversaire. Le père Albert Thévenot, Assistant Général, lui remet personnellement un parchemin avec bénédiction papale. Tous ces événements furent célébrés avec sa grande famille et ses confrères. À ces occasions se révélaient sa bonté et son humour typiquement souabe. Karl était un pasteur bienveillant au cœur d’or.

Ses dernières années sont pour lui des années de silence et de prière. Nous pouvons être sûrs que plusieurs jeunes Africains et Africaines ont trouvé leur vocation religieuse grâce à la prière paisible du père Karl, prière qui sortait d’un cœur aussi brûlant que celui des disciples d’Emmaüs. Nous, ses confrères, nous pouvons maintenant lui dire dans la prière : ‘Karl nous te remercions pour ton exemple et ta fidélité.’ 

Comme parole d’adieu, Karl a écrit : ‘Tu es mien ; je t’ai appelé par ton nom’ … Que le Seigneur veuille réaliser cette promesse pour son serviteur !
La messe de requiem fut célébrée le jeudi 1er décembre à 13h30 dans l’église Sainte-Anne à Haigerloch. Elle fut suivie de l’enterrement dans le cimetière local.





Frère Franz-Otto Oberreuter

1928 - - 2005

Le frère Franz-Otto Oberreuter est mort le 10 novembre 2005 vers trois heures de l’après-midi, au centre de soins de Waldbreitbach-Hausen où il avait été admis peu de temps auparavant.
Le frère Franz, comme on le nommait partout, est né le 13 janvier 1928 à Wetzlar, fils d’un fonctionnaire d’arrondissement, Franz Oberreuter et de son épouse Paula, née Junkel.

De 6 à 14 ans, Franz fréquente l’école primaire et ensuite le collège commercial de la ville. Le 1er avril 1944, à 16 ans, il commençe à Wetzlarson son apprentissage commercial dans la firme Buderus. Il doit l’interrompre, d’août 1944 à avril 1945, parce qu’il est incorporé dans la défense antiaérienne jusqu’à la fin de la guerre. Il en donnera le récit suivant : ‘Notre groupe fut engagé dans la défense contre les avions et les chars. Lorsque les chars américains nous eurent dépassés, je fus séparé du groupe et je réussis à rentrer à Wetzlar par étapes.’ 

Après la fin de la guerre, il poursuit son apprentissage chez Buderus et passe l’examen de CAP commercial le 31 mai 1947. Il travaille chez Buderus jusqu’au 30 juin 1957. Sur cette période il donne la description suivante : ‘Cette activité très intéressante demande les techniques les plus variées d’organisation, de coordination et de vérification à l’intérieur de l’établissement… Je pus exécuter mes tâches à l’intérieur de l’établissement avec une indépendance assez grande.’ Cette autonomie dans la conception et l’exécution marque Franz pour toute sa vie et il en fera un grand usage. Comme il est fils unique, par respect pour ses parents, il refuse plusieurs fois des offres de promotion pour des succursales de vente à l’extérieur de la ville.

À côté de son travail professionnel, Franz exerce ses talents comme responsable de la jeunesse catholique au niveau du doyenné et, plus tard, comme animateur de divers cercles d’action interconfessionnels.

Après la mort de son père en 1956, sa mère est accueillie et bien soignée dans une maison de religieuses à Wetzlar. Franz renonce alors à son poste bien apprécié dans la firme Buderus. En ces années, la lutte est vive pour les conquêtes d’influence en Afrique. Comme il l’écrira lui-même, Franz considère comme une tâche de la plus haute importance de réaliser quelque chose pour l’Afrique dans le cadre de la mission de l’Église. C’est pourquoi il demande, le 1er août 1957, à être admis comme frère missionnaire au postulat de Langenfeld/Eifel. De mars 1958 à mars 1960, il fait son noviciat à Hörstel/Westfalen.

Avec ses 30 ans, il est le doyen d’âge des novices. Le maître des novices, le Père Haag, lui témoigne de la compréhension et, écrit Franz, ‘m’allégea l’observance de quelques petites règles qui ne préparaient pas à une conduite responsable pour la vie’.

Après le noviciat, le père Gypkens, le provincial aux grandes visions apostoliques, au lieu de l’envoyer au scolasticat des frères à Marienthal au Luxem-bourg, le nomme économe au foyer des élèves à Amberg. Le père Gypkens a la conviction que Franz peut se dispenser du scolasticat. Il pense que ce qu’on enseigne là-bas, Franz le sait déjà. Franz écrit au sujet de son son travail à Amberg : ‘C’était un travail intéressant pour moi. Le supérieur, Adolf Eisel, m’agaçait bien souvent les nerfs’. En novembre 1960, il reçoit sa nomination pour Frankfort comme procureur et exportateur de matériel pour la mission. En même temps, il assure l’économat de la maison.

En 1962, il est envoyé à Cologne qui devient son chez soi jusqu’à sa mort. Il travaille d’abord à l’Africanum de Cologne, la maison d’accueil des étudiants africains. Il en est le secrétaire et contribue à la rédaction et à la diffusion de deux périodiques pour les étudiants.

En février 1965, l’Africanum est transféré dans une nouvelle résidence pour étudiant à Cologne, le Foyer Charles Lwanga. Il en reste secrétaire jusqu’en 1969. Lorsqu’en 1970, la maison cesse d’être un foyer d’étudiants, le provincialat déménage de Francfort à Cologne. Franz reste dans la maison et devient secrétaire provincial. Avant d’accepter cette tâche, Franz demande de faire un séjour en Angleterre pour apprendre l’anglais. Il fait ensuite une tournée de sept mois en Afrique pour y découvrir le travail de nos confrères.

Il séjourne d’abord six mois au Malawi et se rend utile dans plusieurs postes. Il termine son périple africain par une visite de quatre semaines au Ghana et en Haute-Volta. Fin février 1970, il revint de Dakar en bateau jusqu’à Marseille. Il arrive juste pour réceptionner les affaires de l’administration provinciale qui déménageait de Francfort à Cologne.

Le P. Johannes Steinkamp est le premier provincial dont Franz assure le secrétariat. Franz prend la succession du P. Straub. Il exerçe la fonction de secrétaire provincial pendant les mandats des pères Benno Bau-meister jusqu’en 1979, Ernst Berens jusqu’en 1985, Rudi Hufschmid jusqu’en 1991, Anton Weidelener jusqu’en 1997 et Rudi Pint jusqu’en 1998.

De cette période Franz nous a laissé le récit suivant : ‘Le travail était varié. En plus de la rédaction et de l’expédition des informations et des circulaires, j’élargissais le fichier des adresses pour en faire une banque de données sur chaque confrère ; j’enregistrais tout, aussi les défunts et les candidats, parce que ces données sont demandées pour des statistiques. Pendant le mandat du père Baumeister, je participais à l’animation des jeunes ; je construisais la diathèque qui servait pour nos publications ; je confectionnais aussi du matériel pour les expositions qui fut utilisé avec des composantes diverses à de multiples occasions. J’y ai ajouté un éventail de cartes postales et des informations de publicité. La collection de bijoux et d’articles africains de la vie courante fut installée dans la cave. Il faut aussi mentionner la décoration de la maison.

En outre, je fis des films sur des thèmes missionnaires et j’installais une chronique photographique des activités à Cologne. L’entretien du jardin et la mise en place de fleurs à la chapelle faisaient aussi partie de mes intérêts et de mes occupations. J’organisais les rencontres des confrères en congé et les excursions de la maisonnée. Dans la maison, je m’occupais surtout de tâches d’organisation. Hors de la maison, je fus pendant un temps membre du conseil paroissial de Ste-Monique (la paroisse voisine) et participais à des rencontres œcuméniques. S’y ajoutaient les services rendus à une femme âgée qui avait besoin d’une personne de confiance pour s’occuper de ses affaires financières et juridiques.’

Fin 1998, Franz quitte sa fonction de secrétaire provincial et il peut se consacrer à ses autres occupations, ce qui prit tout son temps. Il collabore à l’animation liturgique, au choix des lectures et aux chants qu’il entonne tout en assurant l’accompagnement musical. Il est tellement méticuleux en tout ce qu’il fait que sa manière a pu en agacer l’un ou l’autre. Franz fait aussi partie du conseil provincial de mai 1969 à septembre 1979. Ses multiples talents et ses qualités artistiques seront encore visibles pendant des années à notre maison provinciale de Cologne.

De mars à juin 1979 Frans va à Jérusalem pour la session biblique et les grands exercices. En mai 1997, il participe à la session des confrères de plus de 60 ans à Monte Cucco, à Rome.

À partir de l’automne 2004, une bronchite chronique dégénère en une maladie des poumons. Il est gravement malade. Une faiblesse cardiaque et des problèmes urinaires s’y ajoutent. Le soir du 3 novembre 2005, il est transporté à l’hôpital du Saint-Esprit de Cologne. Il est complètement épuisé. Le 7 novembre, il reçoit un nouveau cathèdre et on le transporte de l’hôpital au centre de soins de Waldbreitbach-Hausen. Comme il va plus mal, on l’hospitalise à Linz. Il revient au centre de soins le 10 novembre et y meurt le même jour vers 15 h.

La messe de requiem est célébrée le mardi 15 novembre 2005, à 14 h, dans la chapelle de la maison de soins à Linz et l’inhumation suit au cimetière local. Nous faisons le deuil d’un serviteur fidèle et d’un vrai frère missionnaire.




Père Jacques Morin

1922 - - 2005

Ceux qui ont bien connu le Père Jacques Morin savent qu'il était un grand sportif, surtout un excellent joueur de hockey sur glace, à tel point que, dans ce sport, il aurait pu facilement se faire engager dans une équipe professionnelle, comme l’un de ses frères. On peut comprendre qu'au cours de toutes les étapes de ses études, il a dû lutter pour ne pas les négliger en se laissant accaparer par le hockey. Il lui a fallu beaucoup de détachement pour renoncer à une belle carrière lucrative et choisir la vie missionnaire.

Jacques est né le 27 juillet 1922 dans la paroisse des Saints-Anges de Lachine, dans le diocèse de Montréal. Il est le neuvième d’une famille de 10 enfants. Un de ses frères est devenu prêtre. C'était une famille chrétienne et très unie. Tous pratiquaient plusieurs sports : ‘Nous n’avions qu’à traverser la rue pour nous baigner dans le lac ou, en hiver, y patiner sur la glace.’ Jacques fait ses études primaires à l’Académie Piché de sa paroisse, dirigée par les Frères des Écoles Chrétiennes.

Pour ses études secondaires, il va d’abord au Collège de Montréal, tenu par les Sulpiciens puis, pendant deux ans, au Séminaire de philosophie de Montréal. Il décrit ainsi l’origine de sa vocation : ‘Ma vocation missionnaire a été semée chez moi à l’occasion du sacre de mon oncle Oscar Morin comme vicaire apostolique de Navrongo. J’avais alors 12 ans. Placé dans le premier banc à la cathédrale de Montréal, j’ai été frappé par la belle cérémonie, par tous les Pères Blancs qui s’y trouvaient, par leur habit blanc, etc. À partir de ce jour, j’ai toujours voulu être Père Blanc…’

Le Père Morin entre au postulat de la Société à Éverell, près de Québec, le 17 septembre 1946. L’année suivante, il est au noviciat St-Martin de Laval, près de Montréal. Il fait ensuite ses quatre années de théologie au scolasticat d’Eastview, près d’Ottawa. Le 23 juin 1951, il prononce son Serment missionnaire et est ordonné prêtre le 27 janvier 1952 par Mgr Trudel, MAfr, au noviciat St-Martin, où résidait son oncle Mgr Oscar Morin, retiré et très malade.

Pendant toutes ces années de formation chez les Missionnaires d’Afrique, on le considère comme un bon travailleur. Le travail matériel lui plait davantage que l'activité intellectuelle qui lui est souvent pénible. Il possède d’excellentes qualités qui font de lui un confrère agréable dans la vie de communauté. Il est apprécié de tous et s’entend bien avec eux. Au point de vue santé, il souffre souvent du foie, ce qui le contraint à un régime. C’est sans doute pour cela que les études le fatiguent beaucoup. Il a souvent des maux de tête.

En août 1952, Jacques part pour trois mois en Angleterre, afin de perfectionner son anglais et ainsi se préparer à son nouveau milieu de vie au Ghana, où il est nommé. En janvier 1953, il arrive à Navrongo, diocèse fondé par son oncle. C’est là qu’il va exercer son apostolat. Il commence comme vicaire à la cathédrale. Il connaît un début difficile dans l’étude de la langue et dans son initiation aux activités pastorales. En 1958, en plus d’être vicaire, il est nommé directeur général des écoles, ce qui lui permet de donner sa pleine mesure et d’être heureux. Il demeurera à Navrongo une dizaine d’années.

 

Jacques Morin, enfant, pensa devenir MAfr parce qu’il fut ‘frappé par le bel habit blanc des Pères Blancs’, à l’occasion de l’ordination épiscopale de son oncle, Mgr Oscar Morin, premier vicaire apostolique du nord du Ghana. À l’âge adulte, Jacques lui aussi partira au Ghana.

 

En revenant de congé en 1964, on demande au père Morin d’être le curé fondateur de Garu, toujours dans le diocèse de Navrongo, au milieu des Kusase et des Bimoba. Les années passées dans cette paroisse lui permettent de faire un excellent travail et de trouver son plein épanouissement. En 1969, son Supé-rieur régional donne une belle appréciation de lui : ‘La terre continuerait de tourner sans le P. Jacques Morin, mais son évêque se trouverait désemparé. Offi-ciellement, il n’est ni conseiller, ni quoi que ce soit, mais en pratique il est celui chez qui l’évêque va spontanément pour demander conseil, et celui qui a la meilleure influence sur lui. Il est une inspiration pour les autres. Il manque quelque chose quand il n’est pas là…’

En octobre 1974, la maladie bouleverse les plans de Jacques. Voici ce qu’il écrit : ‘De Garu, je pars pour trois jours de repos à Ouagadougou. Là, une forte fièvre m'affaiblit pendant trois jours. Les médicaments antimalaria ne font rien. Je vais donc voir le docteur qui me donne une injection de quinine qui provoque une hématurie. Il s’ensuit que je demeure quelques jours dans le coma. Il me faudra alors un mois et demi de grand repos, pour me permettre de retrouver assez de force pour rentrer au Canada.’

Pour Jacques, c’est le retour définitif au Canada. Une nouvelle vie commence pour lui. Arrivé malade en novembre 1974, il va demeurer dans sa famille, à La-chine, pendant plus d’une année, pour se reposer. Au début de 1976, il se sent mieux. Il demande alors au Provincial de lui confier un ministère au Canada. On lui propose d’abord d’aider les confrères de la procure de Toronto pendant trois mois. Il y restera quelques années, d’abord comme trésorier, puis comme supérieur, tout en faisant du ministère pastoral dans diverses paroisses. En 1980, il est élu conseiller provincial et membre de l’assemblée pré-capitulaire.

Les années qui suivent sont éprouvantes pour Jacques. Sa santé lui cause de plus en plus de problèmes. Il a trop de travail et on ne trouve personne pour l’aider. Mais en 1988, préoccupé, le Provincial lui demande de laisser sans tarder la responsabilité de la procure de Thornhill pour prendre un temps de repos. Après quel-ques mois, se sentant mieux, il est nommé procureur puis supérieur de la communauté d’Argyle à Ottawa. Le P. Morin accepte généreusement, malgré des problèmes de surdité prononcée et d’étourdissements occasionnels. En 1994, on le retrouve à notre maison de la rue St-Hubert, à Montréal, pour donner un coup de main au centre de documentation africaine. Après quatre ans, il s’installe à la maison provinciale pour y vivre une retraite bien méritée.

Mais ce sera de courte durée car, à partir de l’an 2000, il se sent obligé d’aller habiter chez son frère prêtre, qui est très malade, pour lui tenir compagnie et lui apporter son aide. Après trois ans, la santé de Jacques fait de plus en plus problème. Le Provincial lui demande alors de trouver une solution pour son frère malade et de revenir dans sa communauté. Sa condition physique se détériore de plus en plus. De nouveau, il accepte ce changement dans sa vie avec beaucoup de courage et d’esprit surnaturel.

En juin 2005, Jacques est transporté à l’hôpital où il se soumet à de nombreux examens médicaux. On lui découvre une tumeur au pancréas, ce qui occasionne d’autres complications de santé. La possibilité d’une opération chirurgicale est tout de suite écartée. Après quelques jours de traitements, Jacques est conduit à l’infirmerie de la Résidence de-La-Salle à Ste-Dorothée. Il va connaître là, pendant quelques mois, un temps de grandes souffrances. Il ne peut plus manger et il maigrit rapidement. Il a perdu le sourire, mais pas son esprit de foi.

C'est dans cette résidence aux chambres médicalisées que, le 28 novembre 2005, il décède. Il était âgé de 83 ans. Ses funérailles furent célébrées le 30 novembre à la maison provinciale. À sa demande, il a été incinéré et ses cendres ont été déposées au cimetière de St-Martin de Laval, dans le lot réservé aux Missionnaires d’Afrique.

En conclusion, voici un extrait de l’homélie des funérailles que le P. Pierre Aucoin a prononcée : ‘Jacques était un homme extrêmement sensible. Il parlait avec beaucoup d’émotion de ‘sa propre mère’, et était très proche de sa famille qu’il aimait beaucoup, et qui le lui rendait bien. En communauté il était un confrère joyeux, dévoué, et tous l’aimaient. Il savait mettre l’harmonie dans une communauté. Ce n’était pas un intellectuel.Il n’employait pas de grands mots mais était doté d’un excellent jugement.’


PROFILES

Brother Carel Swennen
(Brother Coenrad)

1923 - - 2005


Brother Carel Swennen was born at Rotterdam, on the 4th January 1923 in the close-knit family of John Swennen and Adriana Biemans. His baptismal names were Ca-rolus John. There were also one sister and four brothers in the family. After primary school, Carel attended St Joseph’s Trade School and obtained diplomas in carpentry and painting. His marks were excellent as he was endowed with good intelligence. He was strictly honest like his father and professional in all his works as well as being a cordial man. He dared to take the first step in many enterprises. He had inherited his sense of humour from his mother.

After two years of professional work Carel decided in 1940 to become a missionary-brother, was accepted and trained at St Charles’ in Boxtel. The work required there in the garden and the laundry were frustrating for a professional man, but it was wartime. Yet Carel persevered and on taking the Temporary Oath on the 8th September 1943 he chose the name of the saintly brother Coenraad. (Brother Coenraad or Conrad of Parzham was a mendicant friar in the Franciscan Order). He joined the Society of the Missionaries of Africa definitively by taking the Solemn Oath on the 27th September 1949.

By that time he had been appointed to the Tanganyika Printing Press, an undertaking that was being built at Kipalapala near Tabora and belonged to the Tanzanian Episcopal Conference. His work there was preceded by a course in Utrecht to study this trade. Carel specialised in bookbinding. His confreres Jo (Damian) van Doorn and Jan (Alfridus) van Alderen specialised in printing and typesetting. Together they became the pioneers of the printing press. He also learned to make plate and block for printing and together they produced bibles in Swahili and in Chibemba as well as thousands of small Gospel booklets and catechisms, and newspapers like Kiongozi (Swahili) and Lumuli (Kisukuma), and also schoolbooks and booklets on spirituality.

In 1972 Carel became the director of the press. With the help of gifts and donations from family and friends he could replace the older press with a new typesetting machine. He attracted Dutch volunteers and later, in 1974, he got the African Benedictines from Hanga interested in his work. He trained some of them and in 1992 could hand the printing press over to them. They greatly appreciated him. When his work was complete, Carel returned to the Netherlands for good.

Carel was fully and deeply aware of the brother-vocation. In letters to his superiors and for the different Chapters of the Society as well as in personal conversations, he always stressed the common calling of missionaries, brothers or priests. To him it was an equal calling, though the works might be different. A brother is not a second-class missionary.

In his articles, Carel suggested different works for the brothers. He emphasized his arguments with references to previous Chapters and even to quotations from Cardinal Lavigerie who argued that brothers could be directors of schools and orphanages and catechetical institutes; brothers could take care of the formation of people and take care of the sick. To this end, the formation of brothers should be adjusted.

On his return to Holland, Carel settled in the Provincial House in Boxtel and took it upon himself to sort out the archives. Later on, in order to be nearer his sister, he moved to Leidschendam. When he grew weaker, he moved to Heythuysen, where, initially he felt ill-at-ease, but eventually, due to the good care he received there, he settled down and was a happy man. He died at Heythuysen on the 27th October 2005.





Father
Angelo Belloti
1936 - - 2005

Angelo Belotti was born on the 13th December 1936 at Villa d’Ogna, a village in the mountains of Bergamo in the north of Italy. He was the second son a working-class family numbering 13 children. Two days later, braving the cold, he was brought to the parish church for baptism.

After his primary schooling in the village, he entered the White Fathers seminary at Parella in Piedmont to study liberal arts and philosophy. In 1957 he went to the Gap novitiate in France and then proceeded the following year to Heverlee, Belgium, for theology. It was then the custom to ask foreign scholastics to learn Flemish, which did not arouse great enthusiasm. However, Angelo buckled down to it and enjoyed a qualified success. What interested him was having contact with the people. In those years, candidates raised money for the missions by selling the magnificent Belgian missionary calendar from house to house. At Heverlee, Angelo made the acquaintance of our sister illness in the form of tuberculosis. He was obliged to leave for treatment in a sanatorium. Back in Heverlee, he took his Oath on the 28th June 1962 and on the 7th July 1963 he was ordained to the priesthood at Clusone, a small town neighbouring his own village.

During his seminary years, his formators recognised his open and joyful character, but with a tendency to say quickly and clearly what seemed to him just. It was a way of saying with their usual prudence that his professors did not always appreciate his impromptu remarks. This character trait in Angelo illustrated his keen sense of justice, a certain firmness in his ideas, but also earned him the name of ‘hard-headed’ or stubborn. He was reckoned apt for the apostolate in rural areas but also for seminary teaching. He therefore spent several years of his life in seminaries in Italy and Africa. According to the Italian Province’s way of doing, his first appointment was to the junior seminary in Treviglio. He contributed a good spirit to the seminary where many youngster were boarding and studying. At the same time, he attended the Faculty of Modern Languages at the Catholic University of Milan. He earned a doctorate there in 1971. However, from 1970 he was Superior of the middle school and philosophy seminary of Gargagnago. These were difficult years when directives on education were not very clear. New programmes and educational methods were tried while throughout the world young people were quickly learning how to challenge their teachers.

In 1972, Angelo was appointed to Malawi. After a stay in England and a course in Chichewa, he found himself in his first parish of Madidi in the diocese of Lilon-gwe. He would also work in Ludzi, Likuni, and Nkotakhota. From 1979 till 1982, he taught Church History at Kachebere Major Seminary. From 1982 till 1987 he was in Italy on missionary promotion.

On his return to Malawi in 1987, he was elected regional councillor, then District Superior and later delegate to the 1998 Chapter. It was clear he was appreciated by his confreres. Whereas the Mua Centre was aimed at studying the past and Malawian traditions, Angelo supported the Kanengo Centre, orientated towards Christian commitment in social and political areas.

Towards the end of his mandate the first signs of his illness appeared as an intestinal tumour diagnosed in Milan in March 2002. After a first operation in April 2003, the doctors allowed him to return to Malawi, but in August he was obliged to return to Italy and undergo a second operation followed by chemotherapy. Angelo was a fighter who did not surrender easily and who did not like to be looked after by others. He wanted to be as independent as possible so as not to be a burden on the community.

He was taken care of by the oncology team of Treviglio hospital, who nursed him with attentiveness and skill. However, often Angelo did not follow the treatment prescribed on the pretext that tolerance to medication would cause him major problems.

The illness gradually progressed and weakened him physically. He was aware of his condition, but he continued to resist. In September 2005, he recognised that he could not manage the treatment effectively himself. On the advice of his confreres and doctors, he agreed to be hospitalised at Bergamo. He survived a month and a half. The medical corps and the nurses were exceptional: they maintained a family atmosphere and a high standard of attentiveness and skill. With the pain under control, Angelo spent the last weeks serenely, surrounded by his family, friends and confreres. Angelo passed away during the morning of the 24th October. He was interred in the cemetery of his home parish of Villa d’Ogna. As a legacy he left us his zeal for justice, the gift of his life to others, openness to events and the magis (more) in the school of St. Ignatius of Loyola.





Father Prospero Avoyer

1922 - - 2005

Prospero was born on the 12th April 1922 in the Alps, near the Great Saint Bernard Pass, Val d’Aosta, Italy. His parents brought 13 children into the world; five of them died in infancy. Prospero grew up with five brothers and two sisters. He had the mountains in his blood and he loved to relate how hard his life was in the village high in the mountains, often cut off by the snow, and where bread was baked and kept for months on end. After his Confirmation, aged 10, Prospero went to the diocesan junior seminary.

The missionary ideal came to him quite naturally, as a cousin of his mother was Father Umberto Jacquin (1908-1964), a White Father who died at Bururi in Burundi. Prospero thus entered the seminary at Parella (Ivrea) to continue his secondary schooling. It was the war years and all the formation was done here and there in the Italian Province, as communications with the Mother House in Algeria were cut off. Prospero did his novitiate at Rado in the Diocese of Vercelli and his theology at Parella. He took his Oath in 1947. Once the war was over, he went to complete his theology at Thibar and Carthage in Tunisia, where he was ordained a priest in 1948. In January 1949, he was appointed to Rwanda.
One of his first letters described the journey: 35 hours flying from Europe to the centre of Africa at an altitude of 3,000 metres and a speed of 300 km/h. He was 27. He was a simple and practical man with strong convictions. In what he learned, he considered it good and it was hard for him to accept any change. Of a practical turn of mind, he was not enamoured of studies. He was reckoned apt for the practical side issues of ministry rather than the ministry itself. Nevertheless, he spent his entire life in parish work. He built simple structures such as classrooms or outstation chapels without difficulty, but more complex buildings gave him nightmares. He was at ease with people: his disarming simplicity opened many doors for him in Rwanda and Italy. However, he was not always easy to live with in community. Prospero was cheerful enough, but it could become hard to bear when he had to accept changes that he struggled to understand. He preferred to remain on the sure foundation of what he had been taught.

After ten years in Rwanda in 1959, he took some months of home leave in the Val d’Aosta. Back in Rwanda, he stayed until 1972, when he was recalled to Italy for missionary promotion. He operated from his base at Castelfranco Veneto, then from a house on the Via Nomentana in Rome. Prospero gave himself generously to preaching about the missions and to the ministry of hearing confessions. In 1976, he returned to Rwanda. He stayed there until 1990, totalling 37 years of presence on the missions in the parishes of Kansi, Kigali, Buhambe, Rwankuba, Kiziguro, Kanyanza, Nyamata, Mutanza, Kibungu and Nyagahanga.

Back in Italy from 1990 onwards, Prospero stayed at the Castelfranco Veneto community where he brought his assistance to the parishes and in solidarity days for the missions. He was also active in the vegetable garden of the house. The confreres will long remember his chilli peppers. He left behind him many anecdotes on how to drive a car. The day came when he had to be stopped from driving. He replaced the car with a bicycle, but his outings became a cause for concern as his sense of direction had lessened and his lack of balance had increased. He responded to advice, criticisms and questions with his beguiling smile.

Nonetheless, others gradually realised that his ideas were becoming mixed up. He began to confuse day and night. He was hospitalised in a home for the elderly, where his independence and lucidity continued to diminish. He departed this life at half-past five on Sunday morning the 30th October. His funeral was attended by a considerable number of people from St. Rémy, his home village, led by Father Angelo Pellissier, a former Associate Member of the White Fathers (in Burundi). Prospero was interred in the White Fathers’ vault in Castelfranco Cemetery. In heaven, Prospero is now praying that young people will give themselves to the Mission with the same enthusiasm with which he enlivened it.




Father Charles Accoceberry

1914 - - 2005

 

Charles, a dyed-in-the-wool Basque, was born on the 10th October 1914 at Larressore, 15 km south of Bayonne. He never knew his father, who died at the outbreak of the Great War. His mother therefore brought him up alone with Elisabeth his older sister, who nowadays is in Sainte Elisabeth de Cambo-les-bains, a retirement residence near their home village.

After his secondary schooling at the junior seminary of Ustaritz, 3 km from his home, and then at Saint-Laurent-d’Olt and Tournus, Charles did his philosophy at Kerlois from 1932-1934. He then went on to the novitiate in Maison-Carrée. Afterwards, he did two years of military service, then theology at Thibar, where he took his Oath in February 1942. He was ordained a priest eight months later, before leaving for three long years of war in which he served as a chaplain in Tunisia, Syria, France and Germany.

During his studies, it was noted that stemming from his Basque origins, he had a lively temperament; he was talkative and highly-strung, bluntly forthright. However, he was pious, clearly humble and tried his best to rein himself in. He was always ready to be of service and was a keen and resourceful shopkeeper in that time of having to scrape. As a sportsman in the scholasticate, he must have missed a large wall surface to slam the Basque pelota against, with or without the wicker basket.

At the age of 31, he was finally able to leave for Mali, where he would have two lengthy periods of 17 and then 8 years. During his first 17 years, he worked in 5 mission posts as Bursar and Superior: Gualala, Beleko, Kolongotomo, Bamako and Niono. He had acquired a good knowledge of Bambara, but worked essentially in two mission posts of the Niger Office with people of various ethnic groups, a situation ill adapted for developing his skills. If his relations with the heads of the Niger Office were good, his exuberance, his quick temper, his off-the-cuff reactions, and his somewhat impulsive initiatives provoked tension in the communities in which he lived.

He was at Niono when his first stay in Mali was brought to an end. It was a shock for him; in addition, he was appointed Superior of the procuration office in Bordeaux. From 1962-1966, he did missionary promotion there with great enthusiasm, applying the preaching and exhibition methods of the time.
Back in Mali, he became Bursar in two missions he knew well: Kolongotomo and Beleko, in present-day Ségou Diocese. After eight years, the Province was looking for a Bursar for the house in Mours and recalled him once again. This time he accepted the change gladly, as he was a trifle resistant to new things and confessed he feared ‘pouring cold water on the zeal of the younger set’.

After five years in Mours he was sent to Burundi in 1979, where a competent Bursar was needed for the Regional House. Now, Charles excelled in it. However, Burundi was not Mali and after six months, to tell the truth the experience became a hazard and it was cut short in October 1979. He then landed his trunks in France for good. He had expressed the prayer ‘to have pity on him’ and save him from the Bursar’s office, but the position was vacant at the Provincial house. He took it over until he had a heart attack in 1981, obliging him to take some time to rest in Billère. Duly recovered, he cheerfully accepted to support the community at Bordeaux. He reminded his Superiors of his limits as well as having experienced in Rue Roger Verlomme more thorns than roses. He stayed, as Bursar of course, until the procuration office was closed in September 1983.

He then went back to Billère, taking up a regular ministry with the local parish priest of Lescar, but for precisely one year, as once again, in September 1984 until 1986, he was called upon to be Bursar of the house in Marseilles and chaplain to the Carmelite Sisters. After this he was appointed to Billère to stay for good, a posting lasting practically twenty years. Did he miss Mali? Naturally! Nonetheless, when he was offered a short trip there in 1988 he declined, reckoning the climate too tough on his health. However, he insisted on donating 1,000 Frs. to the Province to enable someone else formerly in the mission to benefit from the windfall.

During his funeral at Billère, Father Frayret underscored Charles’ dynamism and vitality, his ability to oblige, his willingness to be of service to his White Father brothers. With an easy manner of speaking, ‘a man without guile’, like Nathaniel, he defended his ideas with vigour, admiring the heroes of the Church, politics and sport. As a man of faith and high ideals, he sincerely wanted everyone to do the right thing.

He put his gifts at the service of the people with whom he lived. The devoted shopkeeper of the scholasticate was destined to become an expert Bursar, a good organiser and financier. Nevertheless, he was never wrapped up in the material aspect. As a young chaplain he gave himself heart and soul to his fellow soldiers. Once retired, he kept up daily Mass for 18 years at ‘Espérance’ the retired persons home run by the Sisters of the Holy Family in Bordeaux.

In addition, from 1986 till 1998 he was a ‘councillor’ elected by his confreres to help the Superior of the house. For many years he looked after the singing in the chapel. Moreover, who can count the repairs and maintenance of TVs, cassette recorders ordered from Paris or Sault de Navailles for the poorly sighted, or items of all kinds stored for the country fairs in the parish bordering the Aldudes?
‘My God’, he would say in his last years, ‘Hurry up, hurry up! Jesus have pity on me’. As the Father said in his homily, Jesus will quickly introduce him into his marvellous ‘new house’. The family name translated from Basque means ‘Accoce’: house, ‘berry’: new. It always reminded him of the ‘Father’s House’.


Armand Duval

 




Father Karl Stengel

1904 - - 2005

Father Karl Stengel passed away at 20.10 on the 26th November 2005 after a brief stay at Balingen Hospital. He had reached the age of 101 and ten months. The oldest confrere in the entire history of the White Fathers thus came to the end of his pilgrimage here on earth.

Karl was born at Haigerloch, Germany, on the 26th January 1904, the eighth child of Otto and Franziska Stengel, who with their eight boys and three girls formed a solid Christian family. Otto was a mason and took part in the building of the White Father Missionary College in Haigerloch. Due to lack of space in the Stengel parental home, Karl, along with his brothers and sisters, would spend time with their maternal aunt Magdalena. Longevity is a Stengel family trait. One of Karl’s brothers is 106 and another 95. The Stengel clan up to today constitute an inseparable phenomenon in Haigerloch.

Aged 14, Karl entered the White Father College situated near his home, something that certainly influenced his decision to become a Missionary in Africa. He also studied at Rietberg and again at Haigerloch. In 1925, he passed his Abitur at Linz. He studied philosophy at Triers and did his novitiate from 1927 till 1928 at Marienthal, Luxembourg. From 1929 till 1933, he came back to Triers scholasticate for theology. During these years, Karl was noticed for his integrity, his brotherly love, zeal, punctuality, kindness, honesty and simplicity. He took his Missionary Oath at Triers on the 11th March 1932 and was ordained a priest by Archbishop Bornewasser on the 1st April 1933.

Karl’s first appointment sent him to Rietberg College as a formator of our aspirants to the African missions. Four years later he received his appointment for Africa. On the 17th August 1937 with nine confreres and eight White Sisters he took ship from Genoa, Italy, for Dar es Salaam in Tanganyika. He worked first in Mbeya and Nyarongo. Here, Karl met the famous doctor-catechist Adrian Atiman, trained in Malta in the time of Cardinal Lavigerie. Karl later wrote how this meeting impressed him greatly. In July 1938, he arrived at Ujiji on Lake Tanganyika where he devoted himself for ten years as teacher and spiritual director at the junior seminary. He commented on the beginnings of his activity as follows, “I quickly got used to the local situation with zeal and enthusiasm. I feel really good in Ujiji, as much with regard to the confreres as to the seminarians.” In 1948 he did pastoral work in the parish of Uha. In October 1949, his Superior wrote to the Regional: “Father Stengel is not in good health; he has blood circulation and liver problems. He is suffering from general fatigue. He should be repatriated to Europe at the earliest.” He therefore returned to Germany in March 1950 for his first home leave and for medical tests. He was treated at Haigerloch and made himself useful as a teacher until December 1954. He returned to Tanzania, where for a year he was a teacher and curate at Milala. In 1955, he became school principal at Mwaziye. From 1956 till March 1962, Karl taught in the junior seminary at Kaengesa.

After another home leave for medical treatment, he returned to Tanzania in April 1963. In July 1966, he returned once again to Haigerloch for a thorough medical examination. Dr. Josef Siedler, brother of Father Dionys Siedler, declared him unfit for the tropics. It was a severe blow for Father Karl Stengel. African youth had conquered his heart. Moreover, all his life, he knew how to speak to young people. In the course of his apostolate in the junior seminaries of Tanzania, he had known over 90 young men who later became priests. Some of his pupils became Missionaries of Africa. He described this period as “years of toil and hard work, but also joy.”

At Haigerloch, Karl remained a missionary to the end. He offered his services for supplies in pastoral ministry as much as he could. He liked to take part in youth meetings. He did his best to increase subscribers to our magazine Kontinente, selling calendars and becoming a ‘consoler’ (confessor and spiritual guide) to those men and women who wished to unburden their souls. With age and his hearing leaving a lot to be desired, he had to give up this ministry, but with a heavy heart.

During his time at Haigerloch, he celebrated his Golden and Diamond Jubilees, then 65 and 70 years of priesthood. He also celebrated his 100th birthday there. Father Albert Thévenot, Assistant General, personally presented him with the parchment inscribed with the Papal Blessing. All these events were celebrated in the company of his large family and his confreres. On these occasions, his kindness and typically Swabian humour were in evidence. Karl was a benevolent pastor with a heart of gold.

His final years were times of silence and prayer for him. We can be sure that several young African men and women found their religious vocations thanks to the peace-filled prayer of Father Karl, a prayer that came from a heart burning as much as those of the disciples of Emmaus. We his confreres can now say to him in prayer, “Karl, thank you for your example and fidelity.”

As a valedictory, Karl wrote, “You are mine, I have called you by your name.” (Is 43:1) May the Lord bring to fulfilment this promise to his servant.
The Requiem Mass was celebrated on Thursday 1st December at 13.30 in the church of St. Anne at Haigerloch. Karl was then laid to his final resting place in the local cemetery.





Brother Franz-Otto Oberreuter

1928 - - 2005

Brother Franz-Otto Oberreuter died on the 10th November 2005 about three in the afternoon at the Nursing Home at Waldbreitbach-Hausen, where he had been admitted a short time before.
Brother Franz, as he was called everywhere, was born on the 13th January 1928 at Wetzlar, son of a district civil servant Franz Oberreuter and his wife Paula, nee Junkel. From the age of 6 to 14 he attended primary school and then the commercial college in town. On the 1st April 1944 aged 16, he began his commercial apprenticeship at Wetzlarson with the Buderus firm. He had to interrupt this from August 1944 till April 1945 as he was called up to the anti-aircraft precautions until the end of the war.

He wrote the following account: “Our group was engaged in defence against planes and tanks. When the American tanks overran us, I was separated from the group and managed to return to Wetzlar in stages.” After the war ended, he continued his apprenticeship with Buderus and sat the Commercial Vocational Training exam on the 31st May 1947. He worked at Buderus until the 30th June 1957. He described this period as follows: “This most interesting activity required the most varied techniques in organisation, coordination and verification within the establishment. I was able to carry out my tasks within the establishment with a very broad independence.” This independence in the conception and implementation of ideas marked Franz for his entire life and he made good use of it. Several times he refused offers of promotion to sales outlets away from the town out of respect for his parents, as he was the only son.

Besides his professional work, Franz deployed his talents in charge of Catholic youth at deanery level and later as chairman of various interdenominational action groups.

After the death of his father in 1956, his mother was accepted and well looked after in a Sisters’ Home at Wetzlar. Franz then gave up his much-appreciated job in the Buderus firm. In those years the struggle to win influence in Africa was acute. As he himself wrote, Franz considered it a task of the highest importance to do something for Africa in the context of the mission of the Church. For this reason on the 1st August 1957 he asked to be accepted as a brother missionary at the Langenfeld/Eifel postulancy. He did his novitiate at Hörstel/Westfalen from March 1958 to March 1960. At 30 he was the dean in age of the novices and Father Haag, the novice-master made allowances for him. Franz wrote, “(He) lifted the observance of a few little rules for me, which were not a preparation for responsible conduct in life.”

After the novitiate, Father Gypkens, the Provincial of grand apostolic vistas, instead of sending him to the brothers’ scholasticate at Marienthal in Luxembourg, appointed him bursar at the pupils’ hostel at Amberg. Father Gypkens was convinced that Franz could be dispensed from the scholasticate. He thought that whatever he would learn there he already knew. Franz wrote on the subject of his work at Amberg: “It was an interesting occupation for me. Adolf Eisel, the Superior, very often got on my nerves.” In November 1960 he received an appointment for Frankfurt as procurator and exporter of materials for the missions. At the same time he was house bursar.

In 1962 he was sent to Cologne, which became his home until his death. He worked firstly at the Africanum of Cologne, the guesthouse for African students. He was its secretary and contributed to the writing and distribution of two periodicals for the students. In February 1965, the Africanum was transferred to a new residence for students, the Foyer Charles Lwanga at Cologne-Nippes. He was secretary there until 1969. In 1970 when the house ceased to be a student hostel, the Provincial House shifted from Frankfurt to Cologne. Franz stayed in the house and became Provincial secretary. Before taking up this post, Franz asked to spend some time in England to learn English. Then he made a seven-month tour of Africa to find out what our confreres were doing there. He firstly stayed six months in Malawi and made himself useful in several mission stations. He finished his African tour with a four-week visit to Ghana and Upper Volta. At the end of February 1970 he returned by ship from Dakar to Marseilles. He arrived just in time to take delivery of the Provincial administration material, which was moving from Frankfurt to Cologne. Father Johannes Steinkamp was the first Provincial for whom Franz was secretary. He fulfilled the office of secretary for the mandates of Provincials Benno Baumeister till 1979, Ernst Berens till 1985, Rudi Hufschmid till 1991, Anton Weidelener till 1997 and Rudi Pint till 1998. Franz has left us an account of this period. “The work was varied. In addition to the writing up and despatch of news and circulars, I expanded the mailing list to make a database on each confrere. I recorded everything, including the deceased and candidates, because this data is required for statistics.

During Father Baumeister’s mandate I shared in looking after youth; I created a slide photo library for our publications; I put together material for exhibitions that was used together with various components on very many occasions. I added a range of postcards and publicity information. The collection of jewellery and everyday articles from Africa was set up in the basement. Mention has to be made of the decoration of the house. In addition, I made films on missionary topics and installed a photographic record of activities at Cologne. Garden maintenance and flower arranging in the chapel was also part of my interests and occupations. I organised meetings of confreres on home leave and excursions. In the house, I was above all in charge of the organisational tasks. Outside the house, for a time I was a member of the parish council of St Monica’s, the neighbouring parish, and took part in ecumenical meetings. Added to that, there were services to render to an elderly lady who needed a trustworthy person to handle her financial and legal affairs.” At the end of 1998, Franz left his post as Provincial secretary and devoted himself to his other occupations, which took up all his time. These included his collaboration in liturgy, the choice of readings and singing. He intoned the chants and provided the musical accompaniment. He was so meticulous that his way of doing could grate on one or another’s nerves. Franz participated in the Provincial Council from May 1969 till September 1979. His multiple talents and artistic qualities will still be visible for many years to come in our Provincial house in Cologne.

From March to June 1979, Franz went to Jerusalem for the Biblical Session and Long Retreat. In May 1979, he took part in the over 60s session for confreres organised at Monte Cucco in Rome.

From autumn 1994 onwards, a chronic bronchitis degenerated into a lung disease. He became seriously ill. Heart weakness and urinary problems followed. On the evening of the 3rd November 2005, he was transported to the Holy Spirit Hospital at Cologne/Longerich. He was completely exhausted. On the 7th November, he received a new catheter and was taken to the hospital of the Nursing Home of Waldbreitbach-Hausen. As his condition deteriorated, he was hospitalised at Linz. He returned to the Nursing Home on the 10th November and passed away there about 3 in the afternoon.

We mourn a faithful servant and a truly missionary brother. May the Lord receive him into his glory! The Requiem Mass was celebrated on Tuesday 15th November at 14.00 in the chapel of the Linz Nursing Home, followed by burial in the local cemetery.




Father Jacques Morin

1922 - - 2005

Those who knew Father Jacques Morin know what a great sportsman he was, especially an excellent hockey player, to such an extent that in this sport he could easily have played for a professional hockey team. It is therefore understandable that throughout all this studies he had to struggle not to let himself be monopolised by this sport and thus neglect his studies. It needed a lot of detachment on his part to give up a fine career in this sport and choose missionary life.

Jacques was born on the 27th July in the parish of Saints-Anges de Lachine, in the Archdiocese of Montreal. He was ninth in a family of ten children. One of his brothers became a priest. It was a very united Christian family. All of them practised several sports. “We only have to cross the street to go swimming or to skate on the lake in winter.” Father Morin did his primary schooling in the parish Académie Piché School, run by the Brothers of the Christian Schools. For his secondary studies, he went firstly to the Collège de Montreal and then for two years to the Philosophy Seminary there. He describes the origin of his missionary vocation in this way: “My missionary vocation was sown in me on the occasion of my Uncle Oscar Morin’s consecration as Vicar Apostolic of Navrongo. I was then 12. Seated in the first pew of the Cathedral in Montreal, I was struck by the beautiful ceremony and by all the White Fathers who were there vested in their white habit, etc. From that day on I always wanted to be a White Father.”

Father Morin entered the postulancy of the White Fathers at Éverell on the 17th September 1946. The following year, he joined the novitiate at St-Martin de Laval, near Montreal. He then did four years of theology at the scholasticate in Eastview near Ottawa. On the 23rd June 1951, he took his Missionary Oath and was ordained a priest on the 27th January 1952 by Bishop Trudel, MAfr, at the St-Martin novitiate, where his uncle Bishop Oscar Morin was retired and very ill. During all these years of formation in the Missionaries of Africa, he was considered as a good worker. Practical work pleased him more than intellectual activity, which for him was irksome. He had excellent qualities that made him a pleasant confrere in community. Everyone appreciated him and he got on well with them. On the health side, he often suffered bouts of liver trouble obliging him to follow a diet. It was no doubt for that reason that studies tired him out so much. He often had headaches.

Jacques Morin, as a child, wanted to become a MAfr because he was “struck by the lovely white habit of the White Fathers,” during the episcopal ordination of his uncle, Bishop Oscar Morin, first Vicar Apostolic of the north of Ghana. Jacques would later leave as a missionary to Ghana.

In August 1952, Jacques left for three months to England to improve his English and thus prepare himself for his new life situation in Ghana, where he was appointed. In January 1953, he arrived in Navrongo, the diocese founded by his uncle. He would exercise his apostolate here. He started as curate at the cathedral. He had a difficult beginning in learning the language and in his initiation into pastoral activities.

In 1958, in addition to curate, he was appointed director general for schools, something that allowed him to give his full measure and broaden his scope. He stayed at Navrongo for ten years or so.
Returning from home leave in 1964, Father Morin was asked to be the founding parish priest of Garu, still in Navrongo diocese, among the Kusase and Bimobas. The years spent in this parish enabled him to do excellent work and attain his full potential. In 1969, his Regional Superior made this fine appreciation: “The earth will still rotate without Father Jacques Morin, but his bishop will be distraught. Officially he is neither councillor or anything of the kind, but in practice the bishop goes to him spontaneously to ask advice and the one who has the most influence on him. He is an inspiration for the others. Something is missing when he is not there.”

However, in October 1974, illness overturned Jacques’ plans. This is what he wrote, “From Garu, I left for three days of rest at Ouagadougou. While there, a high fever flattened me for three days. Anti-malarial medicine was ineffective. I therefore went to see the doctor who gave me a quinine injection that caused black-water fever. As a result, I stayed several days in a coma. I needed a month and a half of complete rest to enable me to gain enough strength to return to Canada.”

For Jacques, this would be a return to Canada for good. A new life began for him. Arriving ill in November 1974, he stayed at home in Lachine for more than a year to rest. He felt better at the start of 1976. He then asked the Provincial to give him a ministry in Canada. Firstly, he was offered the task of helping the confreres in the Toronto procuration office for three months. He stayed there for several years, firstly as bursar then as Superior while doing pastoral ministry in various parishes. In 1980, he was elected Provincial councillor and a member of the Pre-Capitular Assembly.
The years that followed were a trial for Jacques. His health was causing him more and more problems.

He had too much work and there was no one to help him. However, in 1988, worried by his uncertain state of health, the Provincial asked him to leave his duties at the procuration office at Thornhill and take some time off for rest without delay. After some months, when he was feeling better, he was appointed procurator, then Superior of the Argyle community in Ottawa. Father Morin generously accepted, in spite of his problems of acute deafness and occasional dizzy spells. In 1994, he was in our house in St-Hubert in Montreal to share responsibility for the African Documentation Centre. After four years, he went to the Provincial House to enjoy a well-earned retirement. However, it would be of short duration, as from 2000 he felt obliged to go and live with his priest brother who was very ill and keep him company, providing him support. After three years, Jacques’ health became increasingly problematic.

The Provincial therefore asked him to find a solution for his sick brother and return to community. His physical condition progressively deteriorated. Once again, he accepted this change with much courage and supernatural docility.

In June 2005, Father Jacques Morin was transported to hospital where he underwent a number of medical tests. They found a tumour on the pancreas that further complicated his medical condition. The idea of surgery was immediately dismissed. After several days of treatment, Jacques was taken to the infirmary of the Résidence De-La-Salle at Ste-Dorothée. There he would endure a period of suffering for several months. He could no longer eat and rapidly lost weight. He lost his smile, but not his spirit of faith.

There, on the 28th November 2005 Father Jacques Morin passed away. He was 83. He lay in state at the Provincial House, where the funeral was celebrated on the 30th November. At his request, he was cremated and his ashes laid in the cemetery of St-Martin de Laval, in the plot reserved for Missionaries of Africa.

In conclusion, here is an extract from the funeral homily given by Father Pierre Aucoin: “Jacques was an extremely sensitive man. He spoke with emotion of ‘his own dear mother’ and was very close to his family that he loved a lot and that loved him in return. In community, he was a joyful, devoted confrere and everyone liked him. He was not an intellectual and did not use learned words, but he was endowed with excellent judgement.”