NOTICES BIOGRAPHIQUES
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Père Chris O'Doherty

1923 - - 2004

Le Père Chris O'Doherty était un homme aux multiples talents qu'il savait avoir reçus de Dieu. Comme le recommande l'évangile de Matthieu 25, 14-23, le P. Chris sut les mettre au service des autres.
Chris est né le 20 décembre 1923 à Kilmallock, comté de Limerick, en Irlande. Son père est fermier et Chris hérite de son amour de la terre.

Après son école primaire à Kilmallock, il commence ses études secondaires au petit séminaire père blanc de Bishops Waltam, en Angleterre. Mais en 1939, le déclenchement de la guerre l'oblige à retourner étudier en Irlande. Il y termine ses études secondaires au Mungret College de Limerick. C'est là qu'il fit sa philosophie. En 1944, il retourne en Angleterre pour étudier la théologie à Rossington Hall. Deux ans plus tard, il fait son noviciat à Dorkin, et pour une dernière année de théologie, il est envoyé à s'Heerenberg. Il y est ordonné prêtre le 11 juin 1949.

Plusieurs fois, pendant ses années de formation, les professeurs de Chris notent qu'il est tout à fait apte aux études supérieures. Sans surprise, il est nommé à Rome. En 1950 il décroche une licence et, un an plus tard, un doctorat en théologie. Il défend avec brio sa thèse : The Unity and Multiplicity of Scientific Habits in the Infused Knowledge of Christ (L'unité et la multiplicité des habitudes scientifiques dans la connaissance infuse du Christ).

Le diplôme obtenu à Rome a pour conséquence une nomination comme professeur au scolasticat de s'Heerenberg. Avec facilité, semble-t-il, il s'adapte au pays et apprend le néerlandais. Il parle avec enthousiasme de son travail. On note cependant que si Chris a une intelligence de savant, il n'est pas un bon professeur. Il n'arrive pas à exprimer en termes clairs les concepts abstraits de la théologie. Les étudiants se plaignent donc en disant que les cours du Père Chris leur passent par-dessus la tête.
Après quelques années à s'Heerenberg, Chris demande une nomination pour 'les missions'. Il est très heureux quand, en 1958, il reçoit la nouvelle d'un prochain départ pour Mwanza, au Tanganyika. Il va jusqu'à écrire que " nomination est une injection de vie nouvelle dans mes veines".

Son premier poste de mission est Bujora, dans le diocèse de Mwanza. C'est là qu'il apprend le kisukuma et s'initie à la pastorale. Son arrivée en Tanzanie coïncide avec une période où l'Église est en plein développement. On a besoin de structures pour encadrer la croissance. L'évêque reconnaît que Chris a aussi du talent pour les constructions et l'organisation des chantiers. Chris est promu entrepreneur en chef et dirige les grandes constructions du diocèse.

En 1961, Chris est rappelé en Irlande pour transformer une nouvelle maison que la Société vient d'acheter à Cypress Grove. On prévoit y faire loger les jeunes prêtres envoyés à Dublin pour étudier à l'université.

Chris n'est pas heureux de quitter l'Afrique alors que tout semble bien marcher pour lui et pour ses entreprises, mais il se donne entièrement à sa nouvelle mission. Avec l'aide d'une équipe de Frères, il dirige la transformation des grandes pièces de la maison en chambres plus petites de façon à pouvoir y accueillir une vingtaine d'étudiants.
Dès que ce travail fut achevé, Chris se mit aussitôt à rénover les hangars derrière la maison pour en faire une chapelle et quelques chambres supplémentaires.

Les Supérieurs demandent alors à Chris de quitter le 'matériel' pour retourner dans le monde de 'l'esprit' en allant enseigner la philosophie à notre séminaire de Blacklion. Il le fit pendant quatre ans. Un de ses élèves aime à se rappeler l'enthousiasme du Père Chris. Il réussit à communiquer aux jeunes un amour de la philosophie. C'est à Blacklion que Chris découvrit le golf comme activité de détente. Septuagénaire, il continuera avec plaisir à arpenter les terrains verts de ce noble sport.

En 1970, Chris repart travailler au diocèse de Mwanza, dans une Tanzanie où le kiswahili était devenu langue officielle. Chris doit retourner sur les bancs d'école au centre de langue de Kipalapala. Il est nommé à la mission de Nansio et quelques années plus tard, à la paroisse cathédrale de Mwanza. Chris met sur pied la formation permanente des laïcs enseignant la religion dans les écoles.
Une fois de plus, c'était trop beau pour durer. En 1975, on demande à Chris de travailler en Irlande. Pendant dix ans, il donne des cours de philosophie d'abord à Kimmage manor et ensuite au Milltown Institute. Pendant une courte période, il devient économe provincial.

Dès le début des années 80, Chris s'est intéressé au monde alors nouveau des ordinateurs. Talentueux comme toujours, il y est vite à l'aise. Il est un des premiers dans la Société à se servir de ces nouveautés pour publier un bulletin, le calendrier de la Province et un agenda distribués ou vendus aux bienfaiteurs.
En 1990, une opération au cœur l'oblige à réduire ses activités, mais lui donne plus de temps pour une de ses passions, l'horticulture et le jardinage sur les pelouses et plates-bandes de Templelogue.

Sa santé ne se détériore que pendant les derniers mois qui précédent sa mort. En 2004, dans la deuxième semaine du mois d'août, il est admis à l'hôpital de Tallaght pour y subir des examens et être soigné. Malheureusement, il ne peut revenir à la maison. Il meurt paisiblement au soir du 25 août, entouré de sa famille et de ses amis.

À la demande de sa famille, les funérailles sont célébrées dans sa ville natale de Kilmallock. Il repose en paix à l'ombre de l'église de son son baptême. Chris, âgé de 80 ans, est revenu chez-lui, 'home'.

Post-scriptum : Chris était, comme on dit, une personnalité marquante. Chaque confrère qui a vécu avec lui en garde un grand souvenir. Très intelligent, il avait aussi un caractère de fer. Comme en plus il était grand et fort, on avait donc l'impression qu'il dominait et voulait dominer. Tout naturellement, il pensait avoir toujours raison et n'avait jamais à s'excuser. Ainsi murmurait-on autour de lui... Mais dans une 'lettre de souhaits' jointe à son testament, il nous écrit : 'Tout d'abord, je veux demander pardon à tous mes confrères pour toutes les offenses, réelles ou supposées, commises contre eux'. Nous pouvons regretter qu'il n'ait pas exprimé cette demande de son vivant. Il en aurait reçu une plus grande paix intérieure qui l'aurait rendu plus joyeux. Mais la présence continuelle de ses confrères, de sa famille et de ses amis, dans les derniers jours de sa maladie, fut sûrement le signe que Dieu lui a fait. C'est ainsi que nous l'avons vu partir en paix.

Gerry Murphy






Père Jan van der Geest

1936 - - 2005

En entendant Jan parler, en voyant son allure et ses manières, on savait tout de suite qu'il était de la ville d'Amsterdam (Pays-Bas). Il y est né le 16 mars 1936. Son père choisit de l'appeler Jan, tout simplement, et non pas Johannes comme beaucoup. Jan désire devenir missionnaire et à l'instar de plusieurs autres Amsterdamers il va frapper chez les Pères Blancs.

Il fait toutes ses études dans la Société, mais après la philosophie il doit se reposer et travaille dans un dépôt de marchandises. Comme le désir de partir en mission est toujours très fort chez lui, il retourne au séminaire. Pendant la théologie, un mal de tête chronique l'empêche d'étudier régulièrement. Il réussit quand même à passer les examens. En 1965, c'est à Totteridge qu'il s'engage définitivement par le Serment. On note alors que Jan a un caractère équilibré, un jugement solide et, quoique joyeux en communauté, qu'il demeure réservé. C'est tout ce qu'il fallait pour faire de lui un bon supérieur de poste.

Un an plus tard, il est ordonné prêtre et est nommé en Tanzanie.
Après l'étude du swahili au centre de langues de Kipalapala, il part pour le diocèse de Rulenge où il travaille dans plusieurs paroisses comme à Rukora, à Chato et à Rulenge même. Il passe aussi cinq ans à enseigner au petit séminaire de Katoke. Vu qu'il n'aime pas beaucoup écrire, nous ne connaissons pas grand-chose sur cette période.

En 1977, il est envoyé au diocèse de Mwanza où il travaille à la paroisse de Murutunguru jusqu'en 1982. Il prend alors un congé bien nécessaire aux Pays-Bas car il est malade et ne sait pas de quoi. Au bout d'un an, on diagnose une bilharziose. Le mal trouvé, on le soigne et il revient en Tanzanie à la paroisse de Bukumbi, la plus vieille mission père blanc du pays, où il travaille pendant dix ans. Une fois de plus, les renseignements nous manquent sur cette période de la vie de Jan. Nous savons qu'il travailla très fort à donner des responsabilités aux laïcs, dans les limites permises par le droit canon. Nous savons surtout qu'un pacte de sang est alors établi entre Jan et le roi des Kigongo, en Usukuma.

À l'occasion de la célébration du centenaire de la mission de Bukumbi, le mtemi (roi) Charles Ilago a l'idée qu'il fallait renouveler cette expression de fraternité entre la famille royale et les missionnaires, le pacte de sang scellé avec les premiers Pères Blancs. Le mtemi représente le peuple et Jan les confrères. Il font couler quelques gouttes de leur sang dans de la bière de maïs et y communient en se promettant assistance mutuelle en cas de besoin.

Ce jour-là, la reine mère se met à danser tellement elle est heureuse d'avoir un nouveau fils. Jan sait qu'il peut compter sur une deuxième mère et sur un frère. On lui donne le titre de prince de la miséricorde et on le déclare 'africain'. Jan gardera le souvenir de ces moments dans son cœur comme étant le sommet de sa mission en Afrique. Il conserve de nombreuses photographies de cette cérémonie solennelle, toujours heureux de les montrer à ses confrères et visiteurs. Jan sait qu'il se présente ainsi comme un missionnaire 'tout à tous', selon le mot de l'apôtre Paul, devenant Msukuma avec les Wasukuma.

Puis il devient responsable de la formation de jeunes qui n'avaient pas terminé leur école secondaire mais qui voulaient entrer au grand séminaire du diocèse. Jan est un bon animateur, pour le travail, pour les études et pour le sport.

En août 1995, on lui confie un travail qui n'est pas tout à fait dans ses cordes, l'économat d'Atiman House à Dar es Salam, une maison des Pères Blancs qui est à la fois pension et procure. Quel défi pour Jan, surtout la tenue des livres ! Il s'initie par lui-même au travail sur ordinateur car son prédécesseur a quitté le travail pour cause de maladie sans transmettre les techniques. Les poumons de Jan souffrent aussi du climat humide et chaud de Dar es Salam. Mais il remplit sa mission car il a une volonté de fer.

Ce travail de comptabilité ne suffit pas à rendre Jan heureux. Il s'intéressa rapidement aux enfants abandonnés dans les rues de Dar es Salam en s'insérant dans un projet d'aide qui existe déjà. Il fait sans tarder partie du conseil d'administration. Les enfants ne prennent pas de temps à reconnaître chez Jan celui qui peut écouter leurs problèmes de santé, d'argent, de vie. Il devient le confident de leurs frustrations et de leur misère. Jan essaye de leur faire reprendre le chemin de l'école ou de les aider à trouver un travail. On dit que lorsque Jan allait à la banque pour retirer d'importantes sommes d'argent, il se faisait protéger des bandits par quelques enfants de la rue et que jamais il ne fut attaqué comme ce fut le cas pour d'autres économes d'Atiman House. Au rendez-vous du donner et du recevoir, Jan apporte beaucoup aux jeunes et les jeunes le protégent.

En l'an 2000, il doit revenir définitivement aux Pays-Bas pour des raisons de santé. Dès son retour, il a une crise de cœur en allant faire ses courses au village de Heythusen. Une dame vient à son secours après l'avoir vu allongé le long du chemin et, une fois de plus, il s'en sort après avoir frôlé la mort de près. Il est ensuite nommé à la maison de Dongen dont il devient le premier supérieur local. Il accomplit bien son travail, s'entend bien avec les voisins et avec tous ceux qui viennent sonner à la porte en demandant de l'aide. Mais sa santé ne s'améliore pas. Il souffre de maux d'estomac, du cœur, des poumons.

Vers la fin de l'année 2004, on doit le conduire d'urgence dans un l'hôpital de Breda où il décède au matin du 10 janvier 2005.

Le 13 janvier, les confrères, les amis et la famille ont célébré ses funérailles à Heythuysen en remerciant Dieu pour cette vie bien remplie au service du Seigneur et de son peuple en Afrique, les Africains que Jan a su aimer, en portant sa croix, comme Jésus nous a aimés.


Frits van Vlijmen

Fête Dieu à Bujora, Tanzanie. On bat le tambour royal, emblème des Wasukuma. Mgr Jozef Blomjous (+ en 1992), évêque de Mwanza, avait donné mission au P. David Clément (+ en 1986) d'étudier la culture locale et d'y adapter les célébrations de l'Église. Il en résulta le musée des Wasukuma, à Bulabo et un apport des symboles et de la musique traditionnelle dans la liturgie. (Photo Mark Bessire)





Père Niko Kragten

1936 - - 2005

Nico est né le 19 mai 1936 à Utrecht, aux Pays-Bas. Mais ce qui va marquer sa vie, si on peut dire, c'est la mort de sa mère alors qu'il n'a que 11 ans. Nous savons que la blessure ne guérira pas.

Un jour, il choisit de devenir missionnaire et va faire ses études secondaires chez les Pères Blancs. Il suit le cours habituel de la formation, philosophie, noviciat à 's-Heerenberg et théologie à Heverlee en Belgique. Il prononce son Serment missionnaire en 1960. Ordonné prêtre en 1961, il est nommé au Burundi.

À 25 ans, comme tout jeune missionnaire, il a les possibilités et le courage de se mettre à l'apprentissage du kirundi. C'est la porte pour arriver à rencontrer les gens, à les connaître, à les aimer. Nico saura rencontrer, connaître et aimer les Barundi. Il s'initie de tout son cœur à la pastorale. Question tempérament, selon l'air du temps en ces années de remise en cause ecclésiale, on remarque aussi que Nico est capable de porter des jugements critiques sur les règles et les habitudes qui régissent la pastorale en ce pays d'immense chrétienté. Il sait aussi défendre ses positions et répond parfois à un contradicteur avec une parole bien tranchante. On note également que déjà, à cette époque, il est fragile de santé.

Après un temps en paroisse, les supérieurs le nomment au petit séminaire de Mugera. Quand le Régional lui demande s'il se plaît dans son service d'enseignant, il répondit carrément : ", ce fut un coup dur et inattendu d'être nommé dans un séminaire. Mais mon père disait que la place de ceux qui ne peuvent plus est au cimetière et que celle de ceux qui ne veulent plus est à l'entrée du cimetière." Nico pratique une obéissance volontariste ! Alors qu'il s'attendait à enseigner l'anglais, on lui demande d'initier les séminaristes au grec et au latin. Il connaît aussi des difficultés de vie communautaire avec les autres professeurs. Son temps au séminaire fut donc très dur pour lui. Il compense et se redonne courage en allant faire du ministère, chaque week-end, dans une chapelle à 17 km de Mugera.

Au milieu de l'année scolaire, il subit une chirurgie pour appendicite. On ne lui donne pas le temps de récupérer et, après deux semaines, il est de retour devant sa classe. Par la suite sa santé n'est plus très solide, il reste fatigué et tendu. Au début des grandes vacances, un médecin lui prescrit un repos de trois mois. Mais, l'évêque manque de personnel. Après un mois de repos seulement, Nico est envoyé à nouveau dans une paroisse. Il travaillera dans ce qui est maintenant le diocèse de Ruyigi, dans les paroisses de Rusengo, Ruyigi, Gitwenge et Gisuru.

Il est reconnu comme un de ces missionnaire au dévouement sans mesure, un homme zélé qui sait prendre des initiatives en faveur des jeunes, des malades de l'hôpital, et des religieuses. Il a le sens des responsabilités, est honnête et a toujours son franc-parler. Tous ses confrères aiment travailler avec lui.

Au Burundi, la situation politique est alors compliquée, conflits sociaux à l'intérieur du pays, conflits entre l'État et l'Église, et parfois luttes de pouvoir dans l'Église. Il y a des situations d'injustice à tout niveau et l'insécurité règne. Comment Nico, qui vibre pour toutes les causes, pourrait-il se taire ? Il fait entendre sa voix et fait connaître ses positions. En 1973, il revient aux Pays-Bas fatigué et malade. Il est admis à l'hôpital où l'on décèle surtout une tension nerveuse extrême accompagnée d'une bronchite chronique. Un bon repos lui permet de repartir au Burundi.

Mais quelque chose a changé en lui. Remis dans des situations de quasi guerre civile, de haine non exprimée, Nico n'arrive plus à retrouver la confiance qu'il avait en lui-même. Ce doute existentiel l'accompagnera toute sa vie. À la prière pour demander la paix, juste avant la communion, Nico prend l'habitude d'ajouter cette intention : " donne nous la force en ces temps d'insécurité et de doute."

En 1985, comme quelques centaines d'autres missionnaires du Burundi, Nico est 'autorisé à quitter le pays' suite au refus du ministère de l'intérieur de renouveler son permis de séjour.

Nico traverse alors des temps encore plus difficiles. Mais une bonne année sabbatique et la session-retraite de Jérusalem lui redonnent la force de répondre à un appel qui venait de la Tanzanie. La décision n'est pas facile. Il faut plonger dans un autre pays, une autre langue et dans une Église aux traditions différentes. Il s'initie au kiswahili à Kipalapala et arrive à se débrouiller. Il se met au travail dans les paroisses de Kaliua, d'Usongo et de Ndala avec autant d'ardeur qu'il l'avait fait au Burundi. Ici aussi il est l'homme du service, 'tout à tous'. Pendant dix ans, il travaille dans le diocèse de Tabora. De nouveau, cette période se termine par un retour aux Pays-Bas dans un état de fatigue extrême. Il a 60 ans.

Il est nommé à notre résidence de Tilburg. Il accepte de rendre service comme aumônier dans un home pour personnes âgées.

On a remarqué qu'il était plus facile pour Nico de s'intéresser à la vie des personnes que de laisser les autres s'intéresser à sa propre vie. On voyait apparaître souvent sur sa figure le panneau signalant 'Propriété privée. Défense d'entrer.'

Sa santé continue à décliner. Quand on ferme Tilburg pour regrouper les confrères à Dongen, il accepte la déménagement. En décembre 2003, on lui annonce la terrible nouvelle qu'il est atteint d'un cancer incurable. Les examens et les traitements se suivent sans résultat. Nico continue à rendre service en communauté, sans se plaindre et tout à fait au courant de ce qui se passe. En octobre 2004, on le transporte dans une institution spécialisée où on prend bien soin de lui. Il demande qu'on accroche au mur une de ses propres peintures, un clown qui rigole ! Tout à fait lui.

Il se force à faire des promenades quotidiennes, à se lever pour assister à la messe et il fait de longues méditations avec l'aide de son bréviaire et de sa bible. Quand il ne peut plus lire, son chapelet prend le relais. En janvier 2005, tout devient plus difficile et le 18 au matin, il cesse de souffrir. C'est avec émotion que nous confions entre les mains du Seigneur la vie et l'âme d'un excellent confrère.

Frits van Vlijmen

 




Père Firmin Petit

1927 - - 2005

Firmin, aîné de plusieurs enfants, naquit le 23 septembre 1927, à Baixas, à quelques encablures de Perpignan, dans une famille aisée de viticulteurs; la région est célèbre pour ses carrières de marbre, ses vins liquoreux et ses vergers ensoleillés où stridulent les cigales. Il en garda toujours un accent chantant qui ravissait les paroissiens de la région parisienne, lorsqu'il allait aider quelque curé, à l'époque où il enseignait à Bonnelles. L'un d'eux avait coutume de demander au supérieur: "-vous m'envoyer un Père tel jour?"!Et il précisait: " Père 'Pignanais' ferait très bien l'affaire".

Firmin était très populaire. Il avait entrepris, après le baccalauréat philo-sciences et mathématiques élémentaires, des études à l'Institut Polytechnique de Grenoble, quand, en 1948, il se présenta à Kerlois chez les Pères Blancs. Il fit le noviciat à Maison-Carrée et fut ordonné à Carthage en 1956, un 1er avril, ce qui ne manque pas de sel, quand on a connu ce fin blagueur.

Durant ses études, il est noté sujet très doué, excellent mathématicien, mais aussi chef infirmier très apprécié, cherchant à apprendre toujours plus dans ce domaine en questionnant les médecins. On le remarquait à sa bonhomie, son enjouement, sa verve méridionale, mais aussi à sa piété sincère: c'était le confrère idéal, très aimé en communauté, cachant de grosses qualités sous un extérieur modeste. Seule, sa santé physique donna parfois des inquiétudes.

Nommé à Bonnelles pour y enseigner les mathématiques, rarement on vit classe aussi joyeuse; parfois, parmi les élèves agglutinés au milieu de la salle, leur professeur, de petite taille, disparaissait complètement : 'J'enseigne dans la joie', aimait dire Firmin. Après un an, il fut nommé à Strasbourg d'où il sortit en 1962 licencié ès Sciences. Cette reprise d'études difficiles, après une longue coupure d'une dizaine d'années et la nouveauté des mathématiques modernes, fut parfois laborieuse, mais il finit par en venir à bout.

Pour sa plus grande joie, il fut nommé au Burkina Faso, à Ouagadougou. Il fit le stage de langue à Guilongou, en 1963, mais, rattrapé par son diplôme, fut affecté comme professeur de mathématiques et de sciences au petit séminaire de Pabré, jusqu'en 1968, cinq années dans lesquelles il inséra la grande retraite à Clamart; puis il fut de l'équipe fondatrice de l'interséminaire de Kossoghen et y enseigna jusqu'en 1975, tout en étant chargé de l'infirmerie. Il avait une grosse influence sur les élèves et sur les aspirantes religieuses, apportant beaucoup d'importance à l'accompagnement spirituel individuel.

Il se réjouissait d'être enfin vicaire, à Pabré, quand, après moins de deux ans, une pleurésie d'origine mycologique mit fin à l'expérience: une maladie rare, 'l'hystoplasma capsulatum Duboissii', sur laquelle se penchèrent longtemps les médecins de l'hôpital Saint-Joseph de Paris et le professeur Bérouhet, de l'Institut Pasteur, spécialiste en mycologie: malgré la dangerosité du traitement, le malade n'engendrait pas la mélancolie et les soignantes répondaient volontiers à ses coups de sonnette: en six mois de présence, il en reçut des confidences! Comme cette maladie réclamait un suivi sérieux, les supérieurs jugèrent plus prudent de le nommer en France. Durant sa longue convalescence à Baixas (13 mois), il fit, en mai 1977, une hépatite médicamenteuse et connut un véritable passage à vide, des moments douloureux de panique que son frère médecin l'aida à surmonter.Au fond, c'était un sensible, et parfois l'on sent percer l'amertume dans les contradictions, mais le surnaturel finit toujours par l'emporter.

Curé de Chaumontel en février 1978, on le trouve de nouveau, un an plus tard, en traitement médical à Anet, à la suite d'un infarctus. Suivit l'ablation de la vésicule biliaire et, comme si cela ne suffisait pas, il fut pris de coliques néphrétiques: 'Que de calculs!' note notre mathématicien, dans le récit pittoresque qu'il a laissé de sa vie. Relativement remis, il assura la comptabilité -toujours des calculs! - rue Roger Verlomme durant un peu plus d'un an, puis le poste de vicaire à Chatou, car il avait grande nostalgie d'un ministère paroissial. À partir de cette date, il fut 'vicaire et charismatique'. En effet, après avoir fait l'École de prière de Paray-le-Monial, il joint désormais à son ministère l'animation de retraites, le plus souvent de type charismatique: le tableau qu'il en dresse est impressionnant. Une éventration lui valut de payer un nouveau tribut à la Faculté : avant cette intervention rendue délicate par ses antécédents cardiaques, il écrit, le 28 juillet, avec son humour habituel: J'espère que tout va bien se passer et que mon cœur tiendra le coup. Sinon, on ira voir comment ça se passe chez Dieu, ce qui viendra bien quand même un jour! J'avoue n'avoir pas trop peur. Dieu a donné... Dieu reprend. Pourvu que Dieu soit Dieu, c'est quand même l'essentiel. Alors, en avant vers l'essentiel.

En 1985, on le retrouve vicaire, puis curé de la paroisse Notre-Dame de Nazareth à Vitry-sur-Seine, où il s'ennuie un peu, dans une communauté chrétienne fort réduite. Mais il n'oubliait pas le Burkina Faso:

En 1984, Mgr Toé, évêque de Nouna-Dédougou l'avait pressenti pour son diocèse. En 1988, c'est à Ouagadougou qu'on s'intéressa à lui. Les nominations n'aboutirent pas. Mais son don de prédicateur de retraites lui valut tout de même le bonheur de revoir le Burkina, à trois reprises, en 1987, 1989 (où il prêche six retraites d'affilée dont deux charismatiques), et 1990; il s'adonnait à la même tâche en France. Nommé à Sainte-Anne pour l'accueil des pèlerins en 1992, après avoir apprécié lui-même la session-retraite qu'on y donne, il y demeura quatre ans, assurant une présence régulière dans la basilique, poussant le zèle jusqu'à aller se perfectionner en espagnol et en anglais pour mieux remplir son office.

Quand de nouveaux problèmes cardiaques exigèrent son retour définitif en France, il demanda 'un endroit où vivre tranquille et prier': ce fut Toulouse-Ringaud, où il continua, tant qu'il le put, son ministère de prédicateur et aussi d'animateur à Radio-Présence. Mais son agenda, noirci de dates de retraites, l'est aussi malheureusement de sombres bulletins de santé. Aussi lui fallut-il, en 2001, rejoindre notre maison de retraite de Billère, où le Seigneur l'a rappelé à lui le 21 janvier 2005.

Quelle vie pleine, malgré ces constants accrocs de santé vaillamment supportés! Nous gardons le souvenir d'un confrère attachant, plein d'humour et d'entrain, mais d'une réelle profondeur, des qualités qui lui attiraient la sympathie des gens et lui permirent un fécond ministère. Il a été inhumé à Billère où la communauté a recommandé au Seigneur son fidèle serviteur. Quant à nous, comment le faire mieux qu'avec l'une des nombreuses prières dont il a émaillé le récit de sa vie et qui dénotent un vrai spirituel: Sainte Marie, Mère de Dieu et notre Mère, prie pour moi maintenant, et maintenant ma main au moment du passage sur l'autre rive, conduis-moi jusqu'à la main de Jésus; aide-moi à entrer dans cette respiration trinitaire où déjà tu vis en plénitude ta vie de femme, de mère, d'épouse pour laquelle Dieu te créa.

Et il termine par un vibrant Magnificat: Merci! Honneur, louange et gloire à l'Agneau de Dieu dans les éternités d'éternités!. Car éternel est son amour. Et maintenant? À nous deux, Seigneur, enfin voir ta face! Quand tu voudras! Je voudrais mourir en chantant ton amour de tendresse et de miséricorde.

Armand Duval

 




Père Georges Remy

1916 - - 2005

Georges naquit le 7 octobre 1916 à Neufchâteau, - département des Vosges et diocèse de Saint-Dié -, dans un milieu familial cultivé et de vie chrétienne intense; son père, médecin pédiatre, enseignait l'obstétrique dans une école de sages-femmes; sa maman fut responsable nationale du mouvement des mères chrétiennes et Georges aimait citer son mot: 'Ce qui compte, ce n'est pas de dire des prières, mais la vie intérieure'. La famille, originaire de Metz, s'était installée à Pont-à-Mousson, puis à Nancy, lorsque la Moselle passa sous domination allemande. Après le décès du premier enfant de la famille, Georges devint l'aîné de quatre garçons. Il fit ses études à l'école Saint-Sigisbert de Nancy et au collège de la Mabrange, à Jarville.

Après Kerlois, en 1935, et Maison-Carrée, il partit pour Carthage. Mobilisé en Tunisie, comme beaucoup de scolastiques, il fut grièvement blessé à la poitrine et à l'épaule, laissé pour mort, lors de son premier combat. Il survécut et cela le confirma en sa vocation. De retour à Thibar, il fut ordonné prêtre, le 2 février 1947.

On appréciait chez lui un bel ensemble d'aptitudes naturelles et surnaturelles, ordre, méthode, sérieux, une intelligence au-dessus de la moyenne, un excellent caractère, une très bonne culture générale; on le jugeait surnaturel et dévoué: des qualités que la guerre avait encore mûries. Tout juste laisse-t-on entendre qu'il semblait parfois un peu autoritaire et froid, de 'caractère lorrain', disait-on; mais, d'un rayonnement discret, pince-sans-rire, il savait aussi mettre de la gaieté dans les groupes et exerçait une excellente influence. Cette panoplie de qualités ne l'empêchait pas d'être modeste et très réservé; elle laissait surtout présager que, sujet de choix, il serait un missionnaire de grandes ressources.

Nommé d'abord au petit séminaire de Saint-Laurent-d'Olt, il fut envoyé à Rome l'année suivante pour des études de théologie, car on le voyait bien formant des jeunes, surtout après quelques années de brousse. Nanti du titre de docteur en 1950, il enseigna d'abord à Koumi durant trois ans, tout en assurant l'économat ; bon professeur, son austérité de vie effrayait quelque peu les séminaristes, qui ne le connaissaient pas encore.

Après un court passage par Pabré, 'pour boucher les trous', en 1954, heureux d'être bientôt 'missionnaire missionnant', il alla étudier la langue à Saaba, non sans quelque appréhension, car, 'j'espère, disait-il, que bien qu'ayant passé de deux ans l'âge fatidique de 35 ans, ma vieille tête pourra cependant apprendre le mooré'. S'y étant mis avec goût, il espérait prendre vite une part plus active au ministère: vicaire à Kologh Naaba durant quelques mois, ses lettres disent sa joie de cette expérience paroissiale, au vu notamment des nombreux baptêmes d'adultes.

Mais la joie fut de courte durée. Après un séjour en famille en avril 1955, il fut de nouveau nommé professeur de morale spéciale et de missiologie à Thibar, cette fois, puis à Carthage et à Vals près Le Puy, lors du transfert du scolasticat dans cette ville. Seul bémol parfois mentionné, durant ces années d'enseignement, une relative timidité engendrant un peu de raideur, un manque de chaleur, dû à sa réserve naturelle: 'modèle vivant pour les scolastiques, règle incarnée', note-t-on. Mais si certains élèves étaient un peu intimidés, il était fort apprécié de ses dirigés.

Après dix ans de cet enseignement, en juin 1965, changement de cap: il revient au Maghreb, à Tunis, comme vice-régional. Durant son professorat à Thibar, on l'avait chargé d'organiser les cours d'arabe; à Vals, on notait son intérêt pour l'islam; la nomination s'expliquait donc parfaitement. Suivit une épreuve sérieuse de santé: déjà atteint de tuberculose dans le passé, une rechute lui valut un séjour de deux ans au sanatorium de Thorenc, une station que l'on atteint par une petite route en lacets, au nord des Alpes Maritimes, dans le massif de Bleine, et où les prêtres et séminaristes dans sa situation allaient refaire leur santé, sous un climat favorable.

Dûment rétabli, après avoir fait les grands exercices à la Villa Cavaletti, en 68, il fut nommé Régional à Tunis et exerça cette charge de 1968 à 1972. La fonction ne lui fit pas perdre son humour parfois caustique : comme la province de France lui ôtait un Père de qualité, il explique sa situation critique: 'Puisque vous l'avez pompé avec votre aspirateur géant, il pourra à son arrivée, vous donner des détails supplémentaires'; plus tard, il se plaindra que 'les jeunes viennent au compte-gouttes et les vieux partent robinet ouvert'... Son terme achevé, il fut question d'un retour en Haute-Volta: Ouagadougou et Ouahigouya étaient preneurs et ce n'étaient pas les possibilités d'emploi qui manquaient. Mais cela ne se fit pas. Georges fut nommé à la Région Algérie-Sud, économe du diocèse de Laghouat : depuis Alger, puis à Ghardaïa,il exerça cette charge durant 21 ans, jusqu'à son retour en France en mars 1993.

N'ayant pu acquérir l'important bagage linguistique et culturel des confrères nommés en terre d'islam, il avait appris petit à petit un peu d'arabe dialectal fut un excellent économe diocésain: net, précis, voire méticuleux, comme en tout ce qu'il faisait. Sous ses dehors un peu froids de Lorrain, il restait l'homme passionné et sensible, disponible et dévoué, qu'il avait été jusque-là. En même temps, il menait une vie spirituelle et apostolique profonde, dans un grand esprit de pauvreté, frisant même l'austérité. Obligé de revenir en Province, l'âge venant, il assura l'accueil à Mours durant sept ans, avant d'aller prendre un repos bien mérité à Bry-sur-Marne, où il est décédé le 22 janvier 2005.

À Mours, on ne l'avait pas lâché sans regrets, car il rendait beaucoup de services avec gentillesse et prévenance; à Bry, il continua d'assurer l'accueil pendant des heures, qu'il meublait de lectures, s'occupa de la sacristie, aidant à l'occasion à l'économat. Atteint d'un cancer de la thyroïde, il ne se faisait guère d'illusion sur l'issue de cette maladie.

Il est parti vers le Seigneur en toute lucidité, édifiant la communauté par sa foi et son espérance, méditant la prière du grand Saharien, le Père de Foucauld: 'Mon Père, je m'abandonne à vous'. Il avait vécu dans la discrétion le programme que décrit le chant d'entrée de sa messe d'obsèques: 'Va sans bagages, pauvre de tout argent, va sur les routes avec un cœur chantant. Je veux faire de toi un messager de paix. Je veux faire de toi un témoin de l'amour. Va, sois sans crainte, car je t'ai appelé. Va dire aux hommes: Jésus Christ est vivant!' Telle fut la vie de Georges, dans des emplois divers, qui tous requéraient don de soi et compétence. La célébration d'À-Dieu se termina par le Santa Maria, que tant de Pères Blancs et Sœurs Blanches ont chanté depuis les débuts de la Société: Sainte Marie..., que tous ceux et celles qui font appel à toi puissent se réjouir d'avoir été entendus par toi.

Armand Duval





Père Alphée Vachon

1914 - - 2004

Le Père Alphée Vachon est originaire de la Beauce, dans l'archidiocèse de Québec (Canada). Il est né le 23 juillet 1914 dans la paroisse de l'Enfant-Jésus de Vallée-Jonction. Après ses études primaires dans les écoles paroissiales il entre au Petit séminaire de Québec pour ses études secondaires et sa philosophie.

À la fin de ses études, il manifeste son désir de devenir missionnaire en Afrique. Il est admis chez les Pères Blancs et commence son postulat et sa première année de théologie à Éverell en septembre 1936.

Après son noviciat à St-Martin, nous le retrouvons au scolasticat d'Eastview, en septembre 1938, pour ses trois dernières années de théologie. Durant toutes les années de sa formation, il est estimé de ses professeurs. On remarque qu'Alphée est doué d'une bonne intelligence et d'une mémoire vive et qu'il a un bon caractère. Il est adroit dans les différents travaux matériels. Il est cependant très réservé et peu communicatif. Ses confrères le considèrent comme quelqu'un de discret, de silencieux même. Il franchit les étapes de la formation sans histoire, rien ne semblant poser problème pour lui. C'est ainsi qu'il est accepté au Serment et qu'il est ensuite ordonné prêtre le 7 juin 1941 par Mgr Alexandre Vachon, archevêque d'Ottawa.

Le Père Vachon reçoit sa nomination pour la Rhodésie du Nord, la Zambie actuelle, mais la guerre l'oblige à retarder son départ pour l'Afrique. En janvier 1942, le voici dans le diocèse de Fort Jameson, qui deviendra plus tard le diocèse de Chipata. Il est d'abord nommé à la paroisse de Lumezi pour apprendre la langue, le citumbuka, et s'initier au ministère. Il y reste trois ans comme vicaire. En février 1945, il est nommé à la paroisse de Chassa, où il doit apprendre une nouvelle langue, le cinyanja. Il est d'abord vicaire pendant quelques mois, puis curé jusqu'en 1948, au moment où il est nommé curé de la paroisse de St Mary's. En mars 1952 il prend un premier congé au Canada. Il se repose d'abord, puis il accepte de rendre quelques services au noviciat St-Martin avant de faire sa grande retraite à Mours, en France. En mai 1953, il retourne dans son diocèse de Zambie. Il est alors nommé curé à Chassa.

Pendant ses dix premières années de mission, notre confrère a laissé l'image d'un prêtre charitable, sans prétention, très obéissant. Il réussit très bien comme supérieur de poste. En communauté, il est un charmant confrère si on prend le temps de bien le connaître. Car le Père Vachon est plutôt timide et distant, avec des manières parfois très vives. Cela lui a causé quelques problèmes avec les gens. Comme ses confrères l'avaient souvent mis en garde, Alphée était bien conscient de ce petit défaut qui le faisait souffrir. Il fit beaucoup d'efforts pour se corriger et il réussit à s'améliorer considérablement

Le Père Vachon était doué d'un esprit perspicace et d'une intelligence pratique, possédant un bon jugement et une volonté forte. On lui a ainsi confié diverses tâches importantes: il fut successivement curé de paroisse, directeur d'écoles, secrétaire de l'évêque, et aumônier de l'action catholique diocésaine. En plus des paroisses déjà mentionnées, il a œuvré à Nyimba, Minga, St Ann's de Fort Jameson. Sa dernière nomination en Afrique fut celle de vicaire à Kokwe, de 1969 à 1976, une nouvelle paroisse où on avait besoin de son expérience.

Les confrères qui ont vécu avec Alphée ou qui l'ont connu en Zambie gardent un excellent souvenir de lui. On n'oublie pas le spécialiste des abeilles qu'il était, cet apiculteur averti qui aimait donner en cadeaux des pots de miel aux confrères. Il était aussi un homme pratique, et même un habile mécanicien : il aimait faire de petites réparations sur sa voiture au garage diocésain de Chipata et - coïncidence curieuse! - une fois les travaux terminés, il s'amusait à faire démarrer son auto dans le voisinage du réfectoire où les confrères étaient en train de prendre leur café de l'après-midi. Il voulait ainsi leur montrer, et leur faire entendre, que sa voiture fonctionnait bien.

En avril 1976, le Père Vachon revient au Canada pour un congé. Ce sera, en fait, un retour définitif car sa santé laisse à désirer. Mais il peut encore rendre quelques services, et c'est ce qu'il va faire avec bienveillance. Le Père Dandenault, dans son homélie des funérailles, résume ainsi cette dernière étape de la vie de notre confrère: " au Canada, il est nommé à St-Boniface, où il travaille pendant 12 ans comme procureur.

En 1990, avec des forces qui déclinaient, il est nommé à la communauté de Québec, puis à Lennoxville, avec les limites physiques qu'on lui connaît, et finalement au Centre d'accueil Shermont où, comme dit un auteur, " s'est endormi sur l'épaule de Dieu en paix avec lui-même". Ceci correspond bien à l'image que nous nous sommes faite de lui durant ces dernières années: homme de silence, de discrétion, de sérénité et d'intériorité. Des confrères qui l'ont connu disent qu'il était un homme de devoir, et dans la même veine, porté au perfectionnisme."

Le Père Vachon est décédé le 7 janvier 2005 à l'âge de 90 ans. Il s'est éteint doucement, paisiblement, sans crise apparente. Les funérailles ont eu lieu le 11 janvier dans la chapelle de notre maison de Lennoxville, suivies de l'inhumation au cimetière Saint-Antoine de Lennoxville. Parce que notre cher confrère a vécu de foi et d'attachement au Christ, de désir et d'espérance de la plénitude de la vraie vie, soyons assurés qu'il partage maintenant la vie du Ressuscité.

 

PROFILES
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Father Chris O'Doherty

1923 - - 2004


Fr. Chris O'Doherty (Fr. Christy to his family) was a man of many talents. And, like the wise servants who had received the talents from their master in St. Matthew's Gospel [Mt. 25:14-23], Fr. Chris shared and used the gifts he had received from God for the benefit of others.

Chris was born on the 20th December 1923 in Kilmallock, Co. Limerick (Ireland). His father was a farmer and Chris inherited from him a love of the land. After completing his elementary education in Kilmallock National School, Chris began his secondary school studies in 1937 at the White Fathers seminary in Bishop's Waltham, England. When war broke out in 1939, he returned to Ireland and completed his secondary education at Mungret College, Limerick. Chris remained at Mungret College for his philosophical studies and in 1944 he returned to England to study theology at Rossington Hall.

Two years later he made his noviciate in Dorking and, for his final year of theology, he was sent to s'Heerenberg. He was ordained priest on the 11th June 1949.
During his years of formation, it was often noted that Chris had a very keen academic mind. Therefore it came as no surprise that, after his ordination, he was appointed to Rome for further studies. In 1950 he obtained a Licentiate degree and one year later a Ph.D. in Theology after the successful defence of his thesis entitled; The Unity and Multiplicity of Scientific Habits in the Infused Knowledge of Christ.

After his studies in Rome, Chris was appointed to s'Heerenberg as a member of the formation team. He quickly settled down there, became proficient in Dutch, and was enthusiastic about his work. Chris was certainly an academic, but he was not a good teacher. He found it difficult to convey abstract ideas in simple terms and his students often complained that his lectures went right over their heads. After a number of years in s'Heerenberg Chris asked for an appointment to the Missions. Great was his joy when in 1958 he received the good news that he was appointed to Mwanza. It was, he wrote, "like an injection of new life in my veins."

Chris's first posting was to Bujora in the Diocese of Mwanza. There he settled down to learning Kisukuma and gaining pastoral experience. His arrival in Tanzania coincided with a period of rapid growth in the Church and the need for structures to support this new development. The Bishop of the diocese recognised Chris had a talent for building and organisation, and appointed him to a large building project. In the subsequent years, he supervised the construction of many buildings in the Diocese.

In 1961, Chris was told that he was appointed to Ireland to adapt our newly acquired house in Cypress Grove to the needs of the priest students who would study at the local university. Although unhappy at having to leave Africa, just when he was getting into the swing of things, he applied himself to his new appointment. With his wide knowledge in practical affairs and, assisted by a team of Brothers, he set about sub-dividing the large bedrooms so that they could eventually accommodate twenty students. When this initial phase of the work was finished, Chris set his sights on the outbuildings at the back of the house. These were soon converted into a chapel and more student rooms.

When he had completed the work at Cypress Grove, Chris was able to return to his first love - the world of academia. He was appointed to our house of studies in Blacklion and taught Philosophy there for the next four years. One of those whom he taught during that time remembers him as a very enthusiastic teacher who was keen to impart his love of philosophy to his students. It was while he was at Blacklion that Fr. Chris took up golf, a sport he still enjoyed playing when well into his 70s.

Then in 1970, Chris returned to Tanzania and the Diocese of Mwanza. After following the language course at Kipalapala he was appointed to the mission at Nansio, and, a couple of years later, to the Cathedral parish in Mwanza. In addition to his parish ministry, he set up organisations to enable lay people to teach religion in the primary and secondary schools in the area. This idyllic situation did not last long for once again, in 1975, Chris was appointed back to Ireland for home service. For the next four years he lectured in Philosophy at Kimmage Manor and then at The Milltown Institute for a further six years. There then followed a brief appointment as Provincial Treasurer.

In the early 1980s, Chris began to delve into the relatively new world of personal computers. It was not long before he was proficient in this newly acquired talent and, on and off for the next twenty or so years, he produced many publications including the Province's calendar, Newsletter and the Desk Diary.
Heart by-pass surgery in 1990 obliged Chris to cut back on his work load but it also allowed him more time to indulge in one of his life-long hobbies - gardening. He spent many happy hours tending the large grounds of our house in Templeogue.

In the few months leading up to his death in 2004, people noticed that Chris's health was deteriorating. In the second week of August of that same year he was admitted to Tallaght hospital for tests and treatment. Sadly he never left hospital. He died peacefully in the evening of the 25th August, surrounded and supported by family and friends.

At the request of his family, Chris's funeral Mass took place in his hometown of Kilmallock. He was then laid to rest in the grounds of the Church in which he had been baptised just over eighty years previously. He had returned home.

Postscript Each confrere who has lived in community with Chris carries his own memory of him. Chris was a very intelligent person, with a strong will and character. These traits, coupled with his large stature, contributed to his being a dominant and, to some, a domineering personality. In his latter years, he had a sense of always being right and thus felt he had nothing to apologise for. Or so it seemed. In a Letter of Wishes that accompanied his Will, Chris wrote, First of all, I wish to ask pardon of all my confreres for whatever offences, real or perceived, I may have committed against them. While it is sad that he was unable to ask for forgiveness while still alive, and thereby experience peace and happiness, the continual presence and prayers of confreres, family, and friends during his final hours was surely a sign of the forgiveness he sought and it bestowed on him the grace of a peaceful death.

Gerry Murphy






Father Jan van der Geest

1936 - - 2005

Jan was Amsterdam-born and it was obvious from his speech and manners. He was born on the 16th March, and in the registry office his father simply gave one single name of three letters: Jan. Hoping to become a missionary he joined the White Fathers and thus became one of the many men of Amsterdam in the Society. He did all his preparatory studies in our houses of formation, but after completing philosophy he had to return home on account of fatigue and worked for some years in a warehouse.

However, his desire to be a missionary was too strong for him, and he returned to the seminary. Even in the scholasticate poor health and regular headaches prevented him making use of all his study time. Still, he held his own and managed to keep abreast of the other students. He took his Missionary Oath at Totteridge in 1965 and was ordained priest and appointed to Tanzania a year later. A well-balanced character, he had sound judgement, was calm and although socially a pleasant man, he remained fairly reserved. He had it in him to become a good Superior.

Having learned Swahili at the Kipalapala language centre he settled down in Rulenge Diocese where he worked in several parishes: Rukora, Chato and in Rulenge town itself. He also spent some five years teaching in Katoke diocesan junior seminary. Not a prolific letter-writer, we do not know much about his Rulenge period.

In 1977 he was transferred to Mwanza Archdiocese where he worked in Murutunguru parish from 1977 till 1982 when he went on home-leave, very tired and sick. It took almost a year to find out it was all due to bilharzia. Back in Tanzania he was appointed to Bukumbi, the oldest WF mission in the country where he remained for ten years, but again, Jan has not left us many records of his activities there. We do know about his efforts to involve laypeople in the running of the parish as much as possible, but we know especially about the blood-pact he made with the then king of the Kigongo in Usukuma.

On the occasion of the centenary celebration of Bukumbi parish, the 'mtemi', (prince) Charles Ilago, thought it a good occasion to renew the blood-pact that long ago was made between the royal family and the missionaries. Therefore, the 'mtemi' on behalf of the royal family and Jan on behalf of the WF missionaries each shed some blood, dropped into two goblets filled with maize-beer, which were then exchanged and drunk while promises of mutual assistance were made. The queen mother danced, happy to have a new son and Jan acquired a second mother and brother. He was given the title "Prince of Mercy", a new African identity. Jan treasured this high point in his life and kept many a photograph of this solemn occasion that he was always only too happy to show others. Such an event was really up his street because Jan was a man to be really "all things to all men", or adapting St. Paul's words (I Cor. 9:20): 'To the Wasukuma I have become as a Msukuma.' For a short time thereafter he was put in charge of the Archdiocesan formation year designed to initiate secondary school leavers to the Major Seminary life they sought. Jan was good for youth work and sports.

In August 1995 he was asked to be bursar at Atiman House in Dar es Salaam, the White Fathers' guesthouse and 'procure'. It was no sinecure, and for Jan it was a tremendous challenge in more ways than one. Bookkeeping was not his cup of tea at all, and he had to learn computer from scratch while his ailing predecessor left for treatment at home. Moreover, even in those days Jan's lungs were not in good form and with the heavy moist air of Dar es Salaam it was far from easy. However, Jan did it with his characteristic iron will and dedication.

The work of bursar did not give him the fulfilment that helps one to do well in his daily work. Strolling through the streets of Dar es Salaam, however, Jan quickly found something to give him the needed satisfaction: street children. They were in need of all sorts of help and Jan took to this apostolate. A project for these children was already in existence and Jan was soon on its board of managers. In addition, the children took to Jan and went to him with all their problems: medical, spiritual and psychological, but also with their frustrations and pains. He also helped them to go to school, and, where possible, to get a job. It was a question of giving and receiving: Jan meant much for them and they meant a lot for Jan. Happiness is never a one-way street.

Nevertheless it gradually became clear that Jan's Dar es Salaam period was coming to an end. Health-wise he could not carry on, and so in 2000 he returned to the Netherlands where very soon afterwards he had a heart attack while on his way to do some shopping in Heythuysen. Had it not been for a lady who saw him on the side of the road and immediately went to his rescue, he would have died there and then.

Jan came out on top again, and shortly afterwards he moved to our house at Dongen and was asked to be its first local Superior. He did it in a good way, getting on well with the neighbours and others who came to ask our help. However, he was not in very good shape with more than one serious health problem, all simultaneously relating to his stomach, heart, and lungs. At the very end of 2004 he was rushed to hospital, and two weeks later took up permanent residence in the mansions of the Lord. His life was rich in the service of the Lord and in loving his neighbour as himself.

Frits van Vlijmen


Corpus Christi in Bujora, Tanzania. The performer beats the royal drums, emblem of the Wasukuma. Bishop Jozef Blomjous (+1992), of Mwanza assigned Fr. David Clément (+1986) to the study of the local culture and its adaptation to Church celebrations. The Wasukuma Museum in Bulabo, and the inclusion of traditional music and symbols in the liturgy were the result.
(Photo Mark Bessire)





Father Nico Kragten

1936 - - 2005

Nico was born in Utrecht, Netherlands, in May 1936. At the early age of eleven he suffered the misfortune of losing his mother, an event that touched him deeply. Hoping to be a missionary priest, he joined the White Fathers and did his secondary studies as well as the philosophy course with them. He completed his noviciate at 's-Heerenberg and then went to Heverlee, Belgium, for his theology studies.

In 1960 he took his Missionary Oath and was ordained a priest in 1961. His appointment was for Burundi.

He did his utmost to learn Kirundi well, convinced that language opened the way to converse with people and to really know them. With all his heart he set himself to pastoral ministry in spite of poor health. He was a critical young man, sometimes excessively so, but he had good judgement. Certainly in his early years he was a bit quick at taking offence and was prepared for it with a cutting or even caustic reply. After a year in the parish he was called to Mugera Junior Seminary. When the Regional Superior asked him whether he was pleased, he said bluntly: 'No!', for it was an unexpected blow for him to be appointed there. His comment was: 'My father used to say that defeatist statements were unproductive.'

He therefore complied in virtue of obedience. He had hoped to be given English as a subject but even that consolation was denied him. He was given Greek as well as Latin to teach, and living in a mixed community definitely did not ease his burden. Actually, he had a hard time in the seminary. Every weekend he went to an outstation 17km away to do some pastoral work. He liked it and it helped him to keep up his spirits. When he had to be operated for appendicitis, he was not given sufficient time to recuperate; after only two weeks he was back in the classroom, and from then on his health was not great: he was often exhausted and tense so that at the end of the year he was taken out of the seminary on doctor's orders and obliged to take three months of complete rest. Nonetheless, as often happens, after just one month the bishop was short of personnel and Nico was put back into parish ministry. He worked at Rusengo, Ruyugi, Gitwenge and Gisuru. He was a zealous man with many an initiative for youth. He also worked in the hospital and with Sisters. He had a great sense of responsibility, was honest and outspoken, and above all, a fine confrere. However, he had to pay dearly for his qualities.

The political situation in the country was not easy; unrest was widespread and injustices manifold. Nico simply could not keep silent; he made himself heard, expressing clearly what he stood for. Those most unpleasant circumstances affected him to the core. In 1973, after eleven years in Burundi he was tired out as a result of it all. On home leave in the Netherlands he was admitted to hospital but there was nothing really wrong with him apart from being very nervous and tense, and suffering from chronic bronchitis.

After a good rest he went back to Burundi, but with all the troubles in the country Nico was not so sure of himself internally, and that uncertainty he carried with him. Even later on, at the prayer for peace during the celebration of the Eucharist he would always add: 'Give us strength in insecurity and unrest.' Eventually, like so many missionaries in Burundi, Nico was also declared 'persona non grata' and in 1985 his residence permit was not renewed; he ended in a slough of despondency.

With the help of others he came out on top and had a good sabbatical year, followed the courses in Jerusalem, and decided to go to Tanzania. This was quite a decision because it implied many things for him: a new country, language, and diocese with its own traditions, etc. At the Kipalapala Language School he ably learned Swahili and got down to parish work in Kaliua, Usongo, and Ndala, with the same dedication as in Burundi. Here too, he did his best to stick to his ideal 'to be available for others'. He worked in Tabora Archdiocese for ten years after which, aged 60, he returned to the Netherlands, thoroughly exhausted.

He took up residence in our Tilburg community and set himself to do some chaplaincy work in a home for the elderly. It was easier for him to go to people than to let people come near to him for Nico was a very private person. During these years, however, his health deteriorated. In July 2002 the Tilburg house was closed and the community moved to Dongen where he settled down well. Then in December 2003 came the news that he was incurably ill. This was indeed a heavy blow. Nico followed the long road of various kinds of tests and treatments. He continued rendering services in the community with all his willpower, without complaining, and remaining 'ad rem' with his remarks. He rarely said a word about his discomfort or pain. In October 2004 he was taken into the nursing section of the Glorieux Brothers house where he felt a certain sense of safety and was professionally helped and cared for with kindness.

One of his own paintings that he wanted to see on the wall near him was that of a laughing clown. This was typical of Nico. He kept on fighting and did not want to stay in bed; each day he was helped by the same confrere to take some fresh air outside, attending Holy Mass whenever it was possible. During these final weeks he grew in prayer in proportion to his pain becoming heavier, his breviary and Bible always within reach although reading became more and more difficult; his rosary lay on top.

During the night of the 17th January his situation seriously deteriorated; next day a little after 10am his suffering came to an end. A fine confrere returned to the Lord and to his eternal reward.

Frits van Vlijmen




Father Firmin Petit

1927 - - 2005

Firmin, born on the 23rd September 1927, was the eldest of several children. His family were well-to-do wine-producers in Baixas, France, within striking distance of Perpignan. The region is famous for its marble quarries, syrupy wines and sun-drenched orchards where cicadas chirr and chirp.

He retained his singsong accent that delighted the parishioners of the Paris area when he went to do supplies for local parish priests during the time he taught at Bonnelles. One of them used to ask the Superior for a supply priest, adding that the one from Perpignan in particular would do very well. Firmin was very popular. After his philosophy-cum-science-based baccalaureate in elementary mathematics, he took up studies at the prestigious Grenoble Polytechnic Institute. He then presented himself to the White Fathers in Kerlois.

He completed his novitiate at Maison-Carrée and was ordained at Carthage in 1956 on the 1st April, a date that is not without merit if you had known this subtle jester. During his studies he was noted as a very gifted person, an excellent mathematician, but a particularly appreciated head infirmarian, always seeking to learn more about medicine by questioning the doctors. He was noticed for his good nature, good humour, and witty southern French eloquence. In particular he was chiefly a man of sincere piety, an ideal confrere, much liked in community, hiding great qualities under a modest exterior. Only his physical health sometimes gave cause for concern.

He was appointed to Bonnelles to teach mathematics; more joyful classes were rarely seen. Sometimes the pupils surrounding him in the middle of the classroom would submerge their diminutive teacher out of sight. "My joy is to teach", he used to say. After a year he was appointed to Strasbourg whence he emerged in 1962 with a Licentiate in Science. Returning to taxing studies full-time after a ten-year gap and the novelty of the new mathematics was sometimes gruelling for him, but he managed it in the end.

To his great joy he was appointed to Ouagadougou, Burkina Faso. He did the language course at Guilongou in 1963, but hostage to his diploma, was soon assigned to teach Mathematics and Science at Pabré Junior Seminary until 1968. During these five years he managed to insert the Long Retreat at Clamart. He then became one of the founding team of Kossoghen inter-seminary and taught there until 1975, all the while in charge of the infirmary. He exerted a great influence on the pupils and Sister aspirants, greatly emphasising the value of individual spiritual guidance. He was overjoyed to finally become curate in Pabré, but after less than two years he contracted mycobacterial pleurisy, putting an end to the experience. 'Hystoplasma capsulatum Duboissii' is a very rare condition, which the Institut Pasteur's Professor Bérouhet, specialist in mycology, and the Saint-Joseph de Paris hospital doctors investigated at great length. In spite of the hazardous nature of the treatment, the patient was not prone to gloom and doom and the nurses responded with alacrity to his every summons. In the six months he was there he received countless confidences.

As this illness required a thorough follow-up, the Superiors reckoned it more prudent to appoint him to France. During his 13-month-long convalescence in Baixas he suffered a medicine-induced hepatitis in May 1977. He then went through a torturous mental agony and painful periods of panic that his doctor brother helped him to overcome. At heart he was very impressionable and sometimes there was an edge of bitterness in the apparent inconsistencies. However, a supernatural spirit overcame it all in the end.
In February 1978 he was parish priest of Chaumontel, but a year later he was in medical care at Anet after having a coronary thrombosis. On top of that came an operation to remove the gall bladder and if that were not enough, he suffered from kidney stones. In his picturesque account of his life he said words to the effect that even as a mathematician he could not work out the sum of them all.

Relatively back on form, he took over the accounts - still totalling sums - at the Rue Roger Verlomme for a little over a year, then he became a curate in Chatou, as he was still homesick for parish ministry. From that time onwards, he became curate and 'charismatic'. Indeed, after following the École de prière (School for Prayer) in Paray-le-Monial, he linked his parish ministry to giving retreats, most often of a charismatic nature; he draws an impressive picture of it.

An abdominal hernia added to his gratitude list to the Faculty. Before the operation, made more problematic due to his cardiac history, he wrote these few lines on the 28th July with his customary humour, "I hope all goes well and my heart can take it. If not, we will see what is going on in God's house, something that will happen one day anyway! I confess I am not too fearful. The Lord has given the Lord has taken away… As long as God is God, that is what counts most. Let's keep moving forward to the main event."

In 1985 he became a curate then parish priest in the parish of Notre-Dame de Nazareth in Vitry-sur-Seine, where he became rather bored in a numerically very reduced Christian community. However, he had not forgotten Burkina Faso. In 1984, Bishop Toé of Nouna-Dédougou had approached him for his diocese. In 1988, Ouagadougou took an interest in him. The appointments did not come off, but his gift for preaching retreats nonetheless gave him the joy of seeing Burkina again in 1987, 1989 (where he preached six retreats in succession, two of which were charismatic) and 1990. He devoted himself to the same task in France.

In 1992, he was appointed to St. Anne's, Jerusalem, for service to pilgrims, after having himself completed the Session-Retreat given there. He remained there for four years, providing regular services in the Basilica. Such was his zeal he improved his Spanish and English to carry out his duties better. When further heart problems dictated his definitive return home to France, he asked for a "quiet place to live in and pray." This was in Toulouse-Ringaud, where, as much as he could, he continued his preaching ministry and also broadcast on Radio-Présence. His diary, already full of retreat commitments was also unfortunately loaded with sombre health reports. Accordingly, in 2001, he was obliged to go to our retired confreres' community in Billère. There, on the 21st January 2005, the Lord called him to Himself.

What a full life, in spite of these constant health setbacks he put up with so heroically! We treasure the memory of an engaging confrere, full of humour and verve, but also of genuine depth. He had qualities that attracted people's fellow feeling and enabled him to conduct a rewarding ministry. He was laid to rest in Billère where the community recommended his faithful servant to the Lord. As for us, we can do no better than close with one of his many prayers that varnished the account of his life and denoted a truly spiritual person.

"Holy Mary, Mother of God and our Mother, pray for me now and be on hand to take my hand on the passage across the water, to place it in the hand of Jesus; help me to enter into the life-giving breath of the Trinity where you already live in fullness your vocation of woman, mother, and spouse for which God created you." He concluded with a lively Magnificat, "Thank you! Honour praise and glory to the Lamb of God from eternity to eternity! … For his love is without end. And now? Just the two of us Lord, to finally see your face! Whenever you wish! I would like to breathe my last singing your merciful tender love."

Armand Duval

 




Father Georges Remy

1916 - - 2004

Georges was born on the 7th October 1916 at Neufchâteau in the French administrative district of the Vosges, diocese of Saint-Dié. The family were highly educated and fervently practising Catholics. Georges' father was a paediatrician and taught obstetrics in a school for midwives, and his mother was the chairperson of the National Movement of Christian Mothers. Georges was fond of quoting her words, "What counts is not saying prayers, but having a spiritual life." The family, originally from Metz, moved to Pont-à-Mousson, then Nancy when the Moselle came under German authority. When the first child died, Georges became the eldest of four brothers. He did his schooling at the Ecole Saint-Sigisbert in Nancy and at Mabrange College in Jarville.

After Kerlois, in 1935, and Maison-Carrée, he left for Carthage. He was called up in Tunisia, like many scholastics. Gravely wounded in the chest and shoulder, he was left for dead in his first battle. That he survived confirmed him in his vocation. Back in Thibar, he was ordained a priest on the 2nd February 1947. He was appreciated for a combination of natural and supernatural aptitudes including orderliness, organisation, serious-mindedness, above-average intelligence and dedication. These were qualities the war had brought to further maturity.

Faintly detected, it was said he seemed a bit authoritarian and 'stand-offish' at times, but his demeanour was discreet, even if straight-faced, and he knew how to jolly a group along, exerting a first-rate influence. This array of qualities did not prevent him from being modest, and very reserved. It gave every indication that he would make a very resourceful missionary that was after all the matter at hand.

Appointed firstly to the Junior Seminary at Saint-Laurent-d'Olt, he was then sent to Rome the following year to study theology, as he was reckoned suitable to train candidates, especially after some years in the rural areas. Armed with a doctorate in 1950, he firstly taught for three years in Koumi, while taking on the bursarship. He was a good teacher, but the seminarians who did not yet know him were somewhat taken aback by his personal austerity. After a short stay in Pabré, 'filling-in', in 1954 he was happy before long to be a 'missionary on mission' and went to Saaba to learn the language, but not without misgivings. "I hope," he wrote, "although I am two years beyond the fateful 35, my old brain can still tackle Mooré." He soon got down to it with gusto and hoped to be taking an active part in ministry. He became curate in Kologh Naaba for a few months and his letters describe the joy of this pastoral experience, most especially in the great number of adult baptisms.

However, his joy was but short-lived. After home leave in April 1955, he was once again appointed as professor, this time of special moral theology and missiology in Thibar, then Carthage, and Vals-près-Le-Puy when the scholasticate was transferred there.

One fly in the ointment sometimes mentioned during his years of teaching was a relative shyness that brought on tension and an apparent lack of human warmth in virtue of his natural reserve. "He was a live model for the scholastics and the Rule incarnate", said some. However, if some students were a bit intimidated, he was nonetheless much appreciated by the ones he directed.

In June 1965, after ten years teaching he changed course. He returned to the Maghreb and Tunis as Vice-Provincial. When he was professor in Thibar he had been in charge of the Arabic course; in Vals, he had been noticed for his interest in Islam. The appointment was perfectly understandable. This was followed by a serious health setback. He had already had TB in the past and a relapse meant a two-year stay in Thorenc sanatorium. This was an Alpine resort reached by a winding track to the north of the French Maritime Alps in the Bleine massif. Similarly affected priests and seminarians used to go there to restore their health in a favourable climate.

Having regained his health, and after the Long Retreat at Villa Cavaletti in May 1968, he was appointed Regional of Tunisia, a responsibility he carried out from 1968 till 1972. The burden of office did not diminish his sometimes caustic sense of humour. When the French Province took a valuable Father away, he explained his critical situation in the following terms, "Since you have swept him up with your giant vacuum cleaner, he will deliver the details to you on his arrival." Later on, he complained that young people are arriving "drop by drop" but the old ones are leaving "like a tap running." Once his mandate was over, there was a chance he could return to Upper Volta. Ouagadougou and Ouahigouya were takers and there were plenty other jobs on offer. However, it did not transpire. Georges was appointed to Algeria-South Region as treasurer of Laghouat Diocese. From Algiers then to Ghardaïa he carried out this responsibility for 21 years until he returned to France in March 1993. As he did not have the essential linguistic and cultural background of confreres appointed to Islamic countries, he gradually learned a little colloquial Arabic and was an excellent diocesan treasurer. He was neat and precise to the point of meticulous, as in everything he did. Behind a rather cold Lorraine façade, he remained a passionate and sensitive man, ready to be of service and as dedicated as he had always been up to then.

At the same time he led a deeply apostolic and spiritual life in a great spirit of poverty, bordering on austerity. Obliged to return to the Province as old age crept up on him, he looked after the welcoming of visitors in Mours for seven years before going to Bry-sur-Marne for a well-earned rest. It was there he passed away on the 22nd January 2005.

It was not without regret that Mours saw him go to Bry. He had given kind and thoughtful service and would continue to do so in Bry, looking after the welcoming of visitors for hours on end, arranging the reviews, looking after the sacristy and sometimes helping out in the bursar's office. He contracted thyroid cancer and had no illusions about the outcome of his condition. He departed this life in all lucidity, edifying the community by his faith and hope, meditating on the prayer of that renowned Saharan, Father de Foucauld, "Father, I surrender myself to you.' He had discreetly lived the programme of life described in the Entrance Song of the Funeral Mass,

"Travel lightly along the way, with joy not money on your heart; I want you to be a messenger of peace, a witness to love. Go, have no fear for I have called you by name, Go, and tell the people Jesus lives!"
Such was Georges' life in his various tasks that everyone called upon for his gift of self and his competence. The service of Last Commendation and Farewell was concluded with the Sancta Maria, that so many White Father and White Sisters have sung since the beginning of the Society. 'Holy Mary, comfort the miserable, help the faint-hearted cheer those that weep. Pray for the people, be the advocate of the clergy; intercede for all women consecrated to God'. (Lauds Intercessions 25th March)

Armand Duval




Father Alphée Vachon

1914 - - 2004

Father Alphée Vachon was from Beauce, Archdiocese of Québec (Canada). He was born on the 23rd July 1914 in the parish of Enfant-Jésus at Vallée-Jonction. After his primary schooling in the parish, he went to Québec Junior Seminary for his secondary and philosophical studies.
At the end of his studies, he revealed his desire to become a missionary in Africa. He was accepted by the White Fathers and in September 1936 started his postulancy and first year of theology at Éverell.

After his novitiate at St-Martin, he went on to Eastview in September 1938 for his three final years of theology. During the whole time of his formation, he was highly thought of by his professors. It was noted that Alphée was endowed with sound intelligence and a vivid memory; in addition, he had a fine character. He showed skills in different areas of manual work. However, he was very reserved and incommunicative. His confreres thought of him as very discreet and quiet. He went through the various stages of formation without problems; nothing seemed to be a problem for him. Accordingly, he was accepted for the Oath and was subsequently ordained a priest on the 7th June 1941 by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa.

Father Vachon received his appointment for Northern Rhodesia, today's Zambia, but the war obliged him to delay his departure for Africa. In January 1942, he arrived in Fort James Diocese that would later become Chipata Diocese. He was firstly appointed to Lumezi parish to learn Chitumbuka and be initiated into ministry. He remained there for three years as curate. In February 1945, he was appointed to Chassa parish where he had to learn a new language, Chinyanja. He was firstly curate for a few months then parish priest of St. Mary's. In March 1952, he took his first home leave in Canada. To start with, he took a good rest then he accepted to do some service at the St-Martin novitiate before doing his Long Retreat in Mours, France. In May 1953, he went back to his diocese in Zambia and was then appointed parish priest of Chassa.

During the first six years of mission, our confrere left a lasting image of a very obedient, unpretentious and kindly priest. He was successful as Superior of a mission post. In community, he was a charming confrere provided you took the time to know him, for Father Vachon was rather shy and distant with sometimes quite rapid reactions. It caused a few problems between himself and the people. As his confreres had often put him wise to this, Alphée was very conscious of this little defect that worried him. He concentrated on correcting it and succeeded considerably well.

Father Vachon was gifted for his powers of perception, practical intelligence, sound judgement and strong will. He was also entrusted with various important tasks such as parish priest, director of schools, Bishop's secretary and chaplain to diocesan Catholic Action. In addition to parishes already mentioned, he worked in Nyimba, Minga, and St. Ann's at Fort Jameson. His last appointment in Africa was as curate in Kokwe from 1969 to 1976, which was a new parish and in need of his experience.

The confreres who lived with Alphée or who knew him in Zambia treasure his memory. He is not forgotten for the bee specialist he was, a well-informed apiculturist who was fond of giving pots of honey as gifts to confreres. He was also a practical man and a skilled mechanic. He liked to repair his car in the Chipata diocesan garage and by a strange coincidence found it amusing to rev the engine in the vicinity of the refectory where the confreres were having their afternoon coffee. In this way, he wanted to demonstrate to them how well his car was working.

In April 1976, Father Vachon returned on home leave to Canada. In fact, it would be for good, as his health left a lot to be desired. However, he was still able to be of service and accomplished it with kindness. Father Dandenault in his homily at the funeral summarised the last phase of our confrere's life in this way, "Back in Canada, he was appointed to St-Boniface where he worked for twelve years as Procurator. In 1990 with his strength diminishing, he was appointed to the community in Québec, then Lennoxville due to the physical disabilities we know of already. Finally he was taken to Shermont Centre d'Accueil, where, as someone wrote, 'he fell asleep on God's shoulder, at peace with himself.' This corresponds to the image we have of him in his last years: a man of silence, discretion, serenity and interiority. Confreres who knew him said he was a duty bound man, and in the same vein tended to perfectionism."

Father Vachon passed away on the 7th January 2005 at the age of 90. He breathed his last peacefully without apparent crisis. The funeral took place on the 11th January in the chapel of our house in Lennoxville, followed by burial at Saint-Antoine de Lennoxville. In virtue of the fact that our confrere lived a life of faith and attachment to Christ in the desire and hope of the fullness of true life, let us be confident that he now shares the life of the Risen Lord.