NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Pierre Laridan
Pierre naquit le
15 septembre 1923 à Marcq-en-Baroeul, dans le diocèse de Lille,
France, quatrième enfant dune fratrie de six, 4 filles et deux
garçons. Son père était employé des Chemins de
Fer. Il fit ses études secondaires au petit séminaire dAubourdin,
jusquà la terminale, et une année de philosophie scolastique
au grand séminaire de Lille. Cest alors quil se tourna
vers les Pères Blancs : ne pouvant aller en Algérie, en raison
de la guerre, il fit lannée spirituelle à Tournus, (Saône-et-Loire)
et y entama le cycle de théologie (1943-1945), avant de le continuer
de 1946 à 1949 à Thibar où il fit son serment missionnaire
le 30 janvier 1949. Il fut ordonné prêtre le 29 juin de la même
année à Carthage. Intellectuellement brillant, il avait tendance
à la nervosité et dut se reposer avant la fin de ses études.
Nommé au Mali après un an de professorat à
Kerlois, dès le 8 décembre 1951, il était à pied
duvre à Ouolossebougou. Sept mois plus tard, on le nomma
vicaire, puis curé de la paroisse à Bamako. Mais, le 21 septembre
1955, il fut rappelé à la maison provinciale de Paris pour y
assurer le secrétariat et la rédaction du bulletin Père
Blanc et, plus tard, de Voix dAfrique. Il ne revit
Bamako que 8 ans après, en septembre 1963. Le 1er juillet 1966, il
y fut nommé Secrétaire de la Conférence épiscopale
du Mali.
Début 1968, il rentra en France, inaugurant une nouvelle
phase de sa vie. Après avoir été brancardier durant 6
mois à lhôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne, il sintégra
comme animateur spécialisé au Mouvement ATD-Quart Monde. Vivant
dans une roulotte à Créteil, pour être plus près
des gens, pendant près de 15 ans, il fut permanent à ATD, au
service des plus pauvres, animant jusquà quatre clubs, ceux des
Bleuets, du Petit Pré, des Émouleuses et dOrly.
Il laissa la réputation dun excellent animateur,
très psychologue, ferme et bon, plein dinitiatives. Ce nétait
pourtant pas de tout repos : il racontait avec humour quayant emmené
un groupe de jeunes en Camp Volant dans le sud de la France, ce fut vraiment
le cas car les gars visitèrent les troncs de léglise et
quelques étalages, ce qui leur valut dêtre expulsés
de lendroit, manu militari. Vivant seul, Pierre disait nen pas
souffrir, mais passait le mercredi, chaque semaine, à la Procure de
la rue Friant. En 1983, une lettre laisse percer un certain désenchantement
: il lui semblait que les nouveaux dirigeants du Mouvement avaient tendance
à faire pour, au lieu de faire avec, comme
lexigea toujours le P. Joseph.
Le 1er janvier 1984, sur proposition du Provincial, Pierre devint
responsable de la maison de retraite de Bry-sur-Marne et y resta 4 ans, entrecoupés
de la session retraite de Jérusalem en 1986. Mais on ne se refait pas
et, volontiers provocateur, en novembre 1984, parlant de la Vente de charité
des Pères Blancs organisée dans un local loué très
cher, il proposait au Provincial une autre manière de trouver laide
nécessaire à la mission : lenvoi régulier aux responsables
de cette vente de messages percutants sur les besoins urgents de lAfrique,
des messages que ces bénévoles de la Vente seraient invités
à diffuser parmi leurs amis, leurs paroisses, les groupes de prière,
etc. Une prise de conscience de la nécessaire solidarité avec
tous les pauvres du monde lui semblait plus urgente que la vente dobjets
quil qualifiait dinutiles.
Doué dune bonne plume, il a laissé une longue
et belle méditation sur la guérison de laveugle mendiant
Bartimée (Mc 10, 46ss) ; les premiers mots en donnent le ton : Les
pauvres sont toujours rejetés à la périphérie
des villes. Nommé à Fréjus en avril 1988, il participa
à la fondation de la paroisse de la Gabelle, dans un quartier réputé
difficile. Le 1er mai 1990, il fut nommé aumônier de lhôpital
intercommunal Fréjus-Saint-Raphaël, et chargé des migrants
en collaboration avec lAssociation de Solidarité avec les Travailleurs
Immigrés et léquipe diocésaine des Migrants.
Fin décembre 1989, on dénombrait quelque 63 000
immigrés dans le département du Var : Maghrébins, Européens
du Sud, Vietnamiens
Débordé par la tâche, trop indépendant
sans doute, il écrivait une lettre aigre-douce, le 11 mai 1991, à
Mgr Cadilhac, Président de lAssemblée des évêques
de la région du Sud-Est : Je pense quil y aurait des gens
bien plus compétents que moi pour assumer la direction
de cette pastorale des migrants ; et surtout que, si cétait un
évêque de la région, les confrères engagés
dans cet apostolat auraient davantage limpression que leur travail est
reconnu, mieux soutenu..
Travaillant en deux lieux distants de 7 km, il comptait 150 à 170 célébrations dobsèques par an, ce qui ne lempêchait pas de lire : il était abonné à 12 revues ! Il tint le coup jusquen février 1997, date à laquelle il ne garda que lanimation de la Maison Lachenaud à Fréjus, sorte de maison de retraite pour les familles de militaires. Il y résidait et, dans une petite chapelle, célébrait pour les résidents et les équipes de visiteuses de malades quil avait lancées. Mais, dès 1998, il note dans ses lettres que sa santé le lâche : mémoire défaillante, pertes déquilibre, moments dangoisse, une certaine crainte de la dépression, si bien que, le 16 septembre 2002, il rejoignit Tassy, non sans quelque appréhension, après tant dannées solitaires. Là, son état se détériora rapidement avec alternances de lucidité et de confusion mentale.
Ses confrères lentouraient de leur mieux ; le personnel
laimait, il recevait de nombreuses visites. Son cur était
rempli de lamour des pauvres, à la manière dun François
dAssise dont il aimait prier le Cantique des Créatures et la
Prière pour la Paix : Seigneur, fais de moi un instrument de
Paix. Dans une homélie sur le jeune homme riche,
à la question Que me manque-t-il ? il répondait
: Il ne te manque rien, au contraire, tu as trop. Il te manque la pauvreté
et, finalement, cette joie qui est incompatible avec la richesse. Toute
sa vie, il rêva dune société plus juste et uvra,
à la place qui lui revint, à pousser chacun au service désintéressé
des plus démunis.
Chaque soir, un confrère faisait avec lui une petite
prière qui se terminait par linvocation Notre-Dame de confiance,
veillez sur nous. Pierre est décédé le 20 mars
2013, à ce moment de la prière, et après lonction
des malades. Celui qui aima tant les pauvres est mort dans la pauvreté
la plus radicale, celle de lesprit.
Armand Duval
Père Pierre Vallée
1925 -
- 2013
Pierre naquit le
2 avril 1925 à Montours, non loin de Fougères, au nord du diocèse
de Rennes, France. La famille compta 6 enfants, dont deux décédèrent
en bas âge. Pierre sera toute sa vie très proche de sa parenté,
très aimé de ses neveux et nièces, attaché à
son village aussi, où il tiendra à célébrer ses
jubilés successifs.
Après ses études secondaires à Saint-Laurent-dOlt et la philosophie à Kerlois, il fit le noviciat à Maison-Carrée, en 1947-1948. Pour la théologie, on lenvoya à s-Heerenberg, aux Pays-Bas, où il fit son serment missionnaire le 26 juillet 1951, puis à Monteviot, en Écosse, où il fut ordonné prêtre le 31 mai 1952. On le jugeait très travailleur et appliqué, dune bonne moyenne intellectuelle, mais surtout dun bel ensemble de qualités humaines et spirituelles ; doué dune bonne santé, il aimait les travaux durs et lon augurait quil ferait un excellent missionnaire.
Le lieu choisi pour sa formation théologique le destinant
à lAfrique anglophone, il avait postulé Tamale, ayant
toujours désiré travailler en Afrique de lOuest. Ce fut,
en fait, le Tanganyika, où il débuta son ministère, le
1er septembre 1952, à Busanda, dans le diocèse de Mwanza.
Moins de deux ans après, le 1er août 1954, il fut
nommé au petit séminaire de Nyegezi pour y enseigner histoire
et géographie, et surtout assurer léconomat local, ce
quil fit durant 15 ans, mis à part la parenthèse de la
grande retraite à la Villa Cavalletti en septembre 1961, et quelque
dix mois au service missionnaire des jeunes, à Lyon, puis à
Nantes, en 1964-1965. À vrai dire, son rappel en France lui avait coûté
et il avouait ne pas être fait pour cet apostolat, - un vrai cauchemar,
confiait-il - ; il sen acquitta tout de même de son mieux, sattachant
à faire connaître les Pères Blancs ; dans ses lettres,
toujours déférentes et pleines de délicatesse, il ne
revendiquait rien, mais disait simplement ce quil ressentait.
Cest tout de même pour son plus grand bonheur que,
le 1er septembre 1965, il rejoignit Nyegezi dont il devint le supérieur
le 1er juillet 1967. Au début de 1970, il retrouva le ministère
paroissial, comme vicaire à Sumve (1er décembre 1970), puis
curé de Bukumbi et Misungwi (1er septembre 1973) et de Kahangala (1er
avril 1976). Entre-temps, il avait été élu conseiller
régional. Durant son congé de 1975, sentant le besoin, après
23 ans de prêtrise, dun recyclage de théologie pastorale,
il leffectua à Mortain, et profita de ce séjour en France
pour se faire opérer dune double hernie : il payait là
sans doute ses goûts et aptitudes pour les travaux durs.
Ses ennuis de hernies reparurent dailleurs à Kahangala, lui rendant difficile les tournées à moto, et même, avouait-il, la station debout. On se souvint alors de ses dons pour léconomat et le voilà nommé à la Maison régionale de Nyegezi, comme Économe régional, le 1er août 1976, après 6 mois seulement à Kahangala. Il sacquitta si bien de sa tâche que, le 1er juillet 1983, on lappela à Rome comme Économe général adjoint ; il y resta six ans.
Le 22 février 1989, il quitta la Ville éternelle
et, - après une double opération à Paris, prostate et
hernie encore -, retrouva la Tanzanie le 31 août, de nouveau comme Économe
régional, à Nyegezi. Cinq ans plus tard, le 1er septembre 1994,
on le trouve à Arusha, supervisant, jusquà son congé
en 1995, la construction du premier cycle Pères Blancs, menée
avec grande compétence par le Frère Lionel Godard. Juste deux
ans plus tard, il était appelé pour le même travail, dans
le Kenya voisin, pour la construction, cette fois, du centre de 4e étape,
St Charles Lwanga : ce séjour fut contrarié par un anévrisme
à lil qui put heureusement être soigné sur
place.
Après la session des plus de 70 ans, en mars 1998, Pierre
retrouva la Tanzanie et le ministère paroissial à Bukumbi pour
4 ans, mettant en place, avec laide du Père Cole, un plan informatique
de comptabilité pour la paroisse ; sa santé tenait encore, mais,
en 2001, lannée de son jubilé dor de serment, il
confiait néanmoins au Père Chabanon, son ancien Supérieur
régional, alors Provincial de France, quil jugeait prudent, pour
ses 50 ans de sacerdoce, de rentrer au pays, avant quune réadaptation
en Europe ne lui devînt trop difficile. Début mai 2002, il reçut
donc sa nomination pour la France et le 18 juin, on lui confia, à Mours,
léconomat, avec toutes les opportunités de ministère
qui soffrent là-bas dans les villages environnants.
Partout où il uvra, on apprécia sa compétence
et sa droiture dans la gestion des finances. Homme discret, il se dégageait
de lui une vraie chaleur humaine, et il savait rendre de multiples services
sans faire de bruit. Cependant, sa santé se dégradant, il allait
se rendre à Billère pour y être mieux suivi médicalement,
quand il décéda des suites dun AVC, le 16 mars 2013.
Les Surs de Boran et les fidèles des paroisses
environnantes regretteront longtemps la qualité de sa prière
et de sa parole. Son charisme était celui de Marthe, dit lofficiant
à ses obsèques, mais il avait aussi lécoute de
Marie. Le P. Chabanon, qui passa 6 ans avec lui à Nyegezi, en
témoigne : Il avait un grand sens du réalisme, doù
ses nombreuses années comme économe, mais il avait aussi celui
de la discrétion et de la gentillesse. Cétait un grand
travailleur, on pouvait compter sur lui.
Tel fut ce serviteur attentif à chacun, plein damour
et dhumilité, grâce à une relation intime avec le
Père et le Christ, car toute sa correspondance reflète une grande
piété, une régularité sans faille à ses
devoirs religieux, un profond attachement à la Société
et à lAfrique. Son amour pour les hommes senracinait dans
sa foi profonde en celui qui lavait appelé à la mission
dévangélisation, pleinement vécue à travers
tous les services matériels quil a rendus. Une vie simple, mais
combien fructueuse !
Ce nest pas sans une grande tristesse que la communauté
de Mours vit partir ce confrère serviable et fraternel, et la prière
de chacun laccompagna dans sa dernière eucharistie ici-bas.
Armand Duval
Père René Gayet
René
est né à Chambéry, France, le 15 avril 1925, troisième
enfant sur huit de Jean Gayet et Amélie Paclet. Il fit ses études
secondaires à linstitution Notre Dame de la Villette à
la Ravoire près de Chambéry. Cétait un bon élève,
intelligent et en bonne santé, bon camarade, serviable et dévoué.
On note déjà sa nervosité qui va laccompagner durant
toute sa vie. À lissue de son année de philosophie, il
fit sa demande dentrée chez les Pères Blancs. Il fit sa
première année de philosophie scolastique à Francheville,
près de Lyon au séminaire diocésain. Il rentra à
Kerlois en 1945.
À partir de là, il poursuivit le cursus ordinaire des études
de lépoque : noviciat à Maison-Carrée, théologie
à Carthage pendant deux ans, puis à Thibar où il prononça
son serment missionnaire le 27 juin 1950 et à nouveau à Carthage
pour la quatrième année. Il a été ordonné
prêtre le 24 mars 1951.
Il avait demandé la mission dAfrique du Nord et il y fut nommé.
Il commença par une année de dialectal à la rue Ben Cheneb,
notre belle maison de la Casbah dAlger, puis il fit les trois années
darabe littéraire à la Manouba à Tunis. Mais il
ne parla jamais larabe couramment. Nommé presque toujours dans
le domaine éducatif et en pays kabyle, il devait toujours parler en
français avec les élèves. Néanmoins, il fut nommé
plusieurs fois comme professeur darabe auprès de ses élèves
kabyles, au moins dans les premières années.
De 1955 à 1976, nous le voyons naviguer de collège en centre
professionnel entre El Harrach, Beni Yenni (collège) et Tizi Ouzou
(centre professionnel), toujours en milieu kabyle. Chaque fois, il occupe
le poste déconome et il est chargé des sports. Il donne
parfois des cours de morale ou darabe. Il réussissait très
bien auprès des élèves, mais plus en dehors des cours
que dans son enseignement. Il passait une partie de ses temps libres à
la chasse, et il a eu une longue série de sangliers à son actif,
avec toutes les histoires plus ou moins romancées que tout chasseur
aime raconter pour distraire ses auditeurs durant les soirées. En 1964,
il fit sa grande retraite à la Villa Cavaletti.
La nationalisation de nos écoles, en mai 1976, fut sa première
grande épreuve. Cétait un coup dur qui nous laissa tous
plus ou moins démoralisés. Nous avions tous limpression
davoir travaillé pour rien durant des années. Tout seffondrait
dun seul coup.
À la suite de cette nationalisation, les trois quarts des prêtres,
religieux et religieuses investis dans lenseignement quittèrent
la mission. René resta. Sa consolation était que même
si nous avions perdu de nouveaux élèves, les anciens que nous
avions formés nous restaient très attachés et ils étaient
fiers dêtre appelés les enfants des Pères
ould babbas. Dans la plupart des postes où René va se trouver
par la suite, il va réserver plusieurs de ses week-ends pour remonter
en Kabylie afin de garder le contact avec ses anciens.
Il essaya de faire un stage darabe dialectal à El Bayadh (Géryville)
avec le Père Alliaume, mais cétait peine perdue. On le
nomma un temps à Ouargla, au Sahara. Il faisait du ministère
auprès des pétroliers. Après deux ans, il
revint comme économe au poste de Larbaa Nath Iraten (Fort National)
en Kabylie. Puis, un an plus tard, il fut nommé, toujours comme économe,
au Centre de Langue du diocèse dAlger, rue des Glycines. Il y
resta 13 ans. Très bricoleur, il faisait des réparations avec
des bouts de rien ou tout autre moyen du bord en cherchant à éviter
les gros investissements qui auraient été nécessaires.
Finalement, il fut nommé, en février 1994, à la Basilique
Notre Dame dAfrique, où il connut sa deuxième grande épreuve.
René soccupait de léconomat du poste et de laccueil.
La situation était très dangereuse, car René et ses confrères,
Charles Deckers et Paul Marioge, formaient le poste chrétien le plus
en vue de tout Alger, perché sur la colline et en plein quartier très
islamique. Les premiers assassinats de Pères, Frères ou Surs
avaient commencé par le Frère et la Sur qui tenaient la
bibliothèque de notre ancienne maison de la rue Ben Cheneb. Tous les
jours, 10 ou 20 Algériens étaient tués à Alger,
plusieurs Européens ou Américains avaient péri, le crépitement
des armes automatiques meublait nos journées.
Les trois Pères du poste de Tizi Ouzou venaient dêtre
assassinés et Charles Deckers, en visite chez eux, était le
quatrième. À ce moment, le sang de René ne fit quun
tour. En deux minutes, il était prêt à partir. Il fut
ainsi lun des premiers à soccuper de ses confrères
décédés et de toutes les formalités que cela représentait.
Après les funérailles, René resta sur place pour garder
le poste de Tizi Ouzou : Il ne savait pas avoir peur.
Il passa ensuite quatre ans à Notre-Dame dAfrique, de 1994 à
1998. Il lia amitié en particulier avec le cardinal Duval et avec sa
nièce, Louise Duval, qui prenait soin de son oncle. Le 31 mai 1996,
le cardinal séteignait. On venait juste de retrouver les têtes
des 7 moines de Thibirine. René avait pris part à tous ces événements
et il en fut très bouleversé. Le cur ny était
plus. De plus, il commençait à ressentir les maladies de la
vieillesse. Une opération de la cataracte à Alger navait
pas réussi. Il voyait de plus en plus mal. Il dut faire des séjours
en France pour ses yeux, sa prostate et dautres maladies. En septembre
1998, il sessaya comme économe dans le nouveau poste de Tizi
Ouzou, mais il devenait aigri et de plus en plus critique envers tout. En
octobre 2002, il rentrait définitivement en France.
Il regagna la Savoie, son pays natal. Il prit du ministère principalement
à la Motte-Servolex. Au début, cela se passa à peu près
bien, mais, petit à petit, ses troubles nerveux prenaient de lampleur.
Au bout dun certain temps, il fallut envisager pour lui une maison de
retraite. Il demanda lui-même à venir à Billère
où il est arrivé en mars 2011. Devenu très instable et
très difficile, il fallut lenvoyer à Pontacq, près
de Pau, dans une maison spécialisée et cest là
quil est décédé le 20 mai 2013 : il avait 88 ans.
Ayant le sens du service, il avait la vie de piété ordinaire
de tout Père Blanc, la fidélité aux exercices, le sens
de lobéissance, le dévouement pour la mission. Il avait
passé toute sa vie à se mettre au service de ses frères,
en particulier comme économe. Je ne doute pas que le Seigneur lui a
réservé la place quil a promise à tous ceux qui
lavaient servi dans la personne de ses frères, kabyles et musulmans
en particulier.
Paul Marioge
Père François-Xavier Baude
1939 -
- 2013
Dernier
de quatre enfants, dont un mourut en bas âge de la maladie bleue,
François-Xavier naquit à Châteaudouble, dans la Drôme
et le diocèse de Valence, France, le 5 avril 1939. Ses parents, cultivateurs
et bons chrétiens, virent avec plaisir la vocation de leur fils.
Après ses études au petit séminaire de Valence et
à Bonnelles, il fit la philosophie à Kerlois, puis lannée
spirituelle à Gap, à partir du 11 septembre 1961. Après
son service militaire à Rouen, où laumônier ne
tarissait pas déloges pour son rayonnement parmi ses camarades,
il étudia la théologie à Vals, en France. Ses formateurs
le voyaient assez effacé, mais mûri par son service dans larmée,
très sérieux et appliqué, dun fond solide ; il
faisait au scolasticat un bon chef infirmier, et soccupait bien dun
foyer de jeunes ; une gaîté naturelle le rendait
agréable en communauté. Il fit son serment à Vals le
27 juin 1966 et fut ordonné prêtre à Bourg-les-Valence,
le 25 juin 1967, par lévêque de son diocèse dorigine.
Une grosse peine attrista cette fête, car son père qui, disait
François-Xavier, ne vivait que pour cela depuis trois ans,
était décédé quelques jours plus tôt.
Il avait postulé la Haute-Volta ou le Mali. Ce fut le Mali, et le diocèse de Sikasso. Après un stage à Mours, il sinitia à Karangaso à la langue minyanka à partir du 17 décembre 1967. Le 10 juillet 1968, il passait à Koutiala comme vicaire ; il y revint le 1er novembre 1971, après avoir soigné une mauvaise sciatique durant son congé. Le 8 octobre 1975, son foie lui donnant des soucis, des examens médicaux lui apprirent quil navait quun rein depuis sa naissance
De retour au Mali, après avoir fait, à la demande de Mgr
Cissé, un stage de bambara, il fut nommé vicaire à
Kimparana dont il devint le supérieur en 1980, jusquà
la session retraite de Jérusalem commencée le 29 septembre
1983. Entre-temps, il avait dû éliminer des amibes récalcitrantes.
Toutes ces années furent marquées dassez gros soucis
de santé.
De retour au Mali le 1er janvier 1984, il demeura curé de Kimparana
jusquau 17 mai 1990, après un nouveau congé médical
en 1987 qui le vit hésiter un moment à repartir. En 1990,
physiquement et moralement épuisé, il rentra en Province :
il se disait découragé, sur les genoux ; pourtant,
disait son Régional, il pouvait partir content : Kimparana, doté
dune nouvelle église, connaissait depuis cinq ans un véritable
renouveau ; tout avait progressé, notamment le catéchuménat.
Mais François souffrira toujours de ce quil appelait un manque
de partage communautaire. Il pensait faire une année de recyclage
quand, après un repos en famille, on lui demanda de prendre la responsabilité
de la Procure de Lille, où se trouvait aussi le 1er cycle des aspirants
Pères Blancs. Il fit là un bon travail danimation missionnaire.
À partir du 1er octobre 1993, on lui accorda lannée
sabbatique désirée. Il en sortit requinqué et retrouva
le Mali et Karangasso, le 1er juillet 1994.
Non sans appréhension, car une lombalgie, due à un disque
écrasé, lui rendait pratiquement impossible lusage de
la voiture sur les routes maliennes ! Or, travailler au pays minyanka sans
voiture, cétait se priver de la visite des trois quarts des
villages.
Lors dun congé anticipé en 1997, après lexpérience
difficile dune communauté mixte, clergé autochtone et
Pères Blancs, il se montrait pessimiste. Un zona douloureux était
venu sajouter à ses problèmes de dos et de rein, et
le physique agissait sur le moral. Pourtant, il voulut repartir : Ce
nétait pas le moment, disait-il, de quitter le bateau.
Mais il présumait de ses forces : trop de difficultés de tous
ordres, notamment une impression de rejet de la part des catéchistes,
achevèrent de saper son moral. Il était mal à laise,
avait limpression quon travaillait sans projet ; il navait
plus le tonus pour faire face. Pourtant, disait son Régional, il
est plein de richesses. Mais la santé ne suivait pas.
Il demanda un temps de réflexion. Une année sabbatique à
Paris, de juillet 1999 à mai 2000, couronnée par la session
des plus de 60 ans, à Monte Cucco, lui fit un grand bien. À
son retour de Rome, on lui proposa de rester 3 ans en France, comme responsable
de la nouvelle communauté de Montreuil, dans le diocèse de
la Seine-Saint-Denis : il devait prendre en charge la pastorale auprès
des migrants africains. Durant 7 ans, il sy distingua par son attention
aux plus pauvres et laide aux défavorisés.
Le 1er septembre 2004, au vu de sa compétence et de ses résultats,
Mgr de Berranger lavait nommé curé de Montreuil. Aussi
fut-il très attristé quand cet évêque, en 2006,
décida de mettre un terme à leur collaboration ; heurté
aussi de navoir pas été prévenu avant par les
responsables de la Province. On lui proposa alors Ste-Foy-lès-Lyon.
Il y assuma divers ministères qui allèrent se précisant
: supérieur de la communauté depuis le 1er juillet 2007, il
était nommé, le 1er octobre suivant, aumônier diocésain
du CCFD, chargé de la pastorale des migrants et vicaire dans les
paroisses de Rillieux. Puis en 2011, administrateur de la paroisse Notre-Dame
de la Mulatière. Comme toujours, il se donna sans compter et tous
ceux qui lont connu gardent de François-Xavier le souvenir
dun homme accueillant, attentif aux personnes et très engagé
dans son service pastoral. Mais le dimanche des Rameaux, 24 mars 2013, une
grave crise cardiaque le terrassa.
Lors de ses obsèques présidées par le cardinal Barbarin,
on notait, dans la foule des fidèles, la présence du député
de la Seine-Saint-Denis, ancien maire de Montreuil, ce qui veut beaucoup
dire. Le maire de Ste-Foy-lès-Lyon, dans une lettre à la communauté
des Pères Blancs, résumait, quant à lui, ce que nombre
damis éprouvaient, devant ce départ prématuré
: Cest avec beaucoup démotion, quavec tant
de Fidésiens, jai ressenti le décès, si brutal,
du Père François-Xavier Baude. Je nai pu participer
à la célébration de ce 28 mars, si fervente, à
laquelle étaient présents mon épouse et plusieurs de
mes proches, mais croyez en ma profonde union de pensée et de prière
avec votre communauté, très présente en mon cur,
et à qui je renouvelle toute ma reconnaissance. Que de gens,
en effet, partageaient ces sentiments et sunirent à la prière
de la communauté des Pères Blancs !
Armand Duval
Père Michel
Descombes
Michel
naquit à Marcilly-sur-Seine, dans le diocèse de Châlons-sur-Marne,
France, le 18 mai 1922. Après ses études secondaires au petit
séminaire du diocèse, il fit une année de philosophie
à Kerlois, une autre à Thibar, puis le noviciat à Maison-Carrée
à partir du 1er octobre 1941. La guerre, de 1942 à 1945, retarda,
comme pour beaucoup dautres, ses études de théologie
: deux aumôniers de larmée de lAir, dont le P.
Hehn, louent son comportement parmi ses camarades, mais sans préciser
les lieux où il passa ; on sait seulement quil en revint amibien.
Ce nest donc quen 1945 quil commença la théologie
; le 29 juin 1948, il fit son serment missionnaire à Thibar, avant
dêtre ordonné le 1er février 1949 à Carthage.
Le contraste est saisissant entre les jugements de ses formateurs et la
carrière quil mènerait en mission, les importantes responsabilités
quil y exercerait avec tact et efficacité. Sil était
ardent au sport et au travail manuel, malgré une santé quelconque,
on le trouvait, en effet, quelque peu terne, taiseux, timide,
peu attiré par les études spéculatives. Cest
quil en est dont les qualités cachées demandent des
circonstances adéquates où sépanouir, un terreau
approprié où fleurir et fructifier.
Michel avait postulé lAfrique de lOuest, plus spécialement
Nzérékoré, mais il fut nommé en Haute-Volta,
au diocèse de Ouagadougou. Le 20 octobre 1949, il était déjà
à pied duvre, vicaire à Kaya, mais le climat était
trop dur pour lui. Dès le 4 septembre 1951, il lui fallut se reposer
à Pabre, et le 25 février 1952, il rentra en France, malade.
Après une cure à Vichy en mai-juin 1952, il fut nommé
économe à Pau où il sattacha, pour le bien des
résidents, à améliorer le régime alimentaire
et à remplacer peu à peu une literie trop longtemps négligée,
et ceci, sans faire appel à la caisse provinciale, ce qui vous vaut
toujours un satisfecit reconnaissant. Requinqué, Michel désirait
retourner en mission, alléguant navoir pas même eu le
temps de se familiariser avec la langue. Mais les supérieurs, soucieux
de sa santé, jugeant le climat de Ouaga trop dur pour lui, le nommèrent
au Rwanda, sous des cieux plus cléments.
Dès le 1er janvier 1954, il est vicaire à Kabgayi, puis,
le 1er août suivant, directeur des écoles à Nyumba et
supérieur du poste, dès juin 1955 ; supérieur aussi
le 1er avril 1956 à Nyanza où il resta jusquen 1961
:. Grand travailleur, sensé et surnaturel, bon confrère,
note le Régional de lépoque. Après un congé
et un court temps de Propagande à Paris, il fut nommé
à lévêché de Butare le 30 mai 1962, et
fut vicaire général de Mgr Gahamanyi jusquen 1976, avec
la seule coupure de la Grande Retraite à la Villa Cavaletti, à
partir du 18 mai 1968.
On lui confia en plus, en 1974, la charge de Secrétaire général
de la conférence épiscopale rwandaise, où lon
apprécia sa discrétion, sa qualité dadministrateur
et sa docilité à assumer les missions les plus ingrates ;
il occupera ce secrétariat jusquen 1984, à Kigali, le
cumulant, à partir de 1978, avec la fonction de Secrétaire
général de la Caritas-Rwanda. Là, les domaines dintervention
étaient variés : aide à lhabitat, à lalimentation,
à la santé, à léducation. Il encourageait
les gens à chercher du travail, fût-ce à temps partiel,
pour ne pas être simplement des assistés, aidait à scolariser
les enfants des familles nécessiteuses, singéniant à
trouver le minimum de matériel scolaire pour les stimuler.
Il sut susciter le bénévolat, invitant à lentraide
fraternelle gratuite, dans les immenses camps de réfugiés.
Il instaura, là aussi, écoles et lieux de culte. Il essaya
déveiller la prise de conscience nationale, par-delà
les considérations ethniques. Tout cela lui vaudra dêtre
promu, le 14 avril 1993, Chevalier de la Légion dhonneur. Durant
toutes ces années, il nen restait pas moins attaché
à lapostolat traditionnel, se rendant en paroisse chaque dimanche.
La tragédie qui ensanglanta le Rwanda provoqua son retour en France
juste un an plus tard, en 1994. Mais, le 29 mai, il rejoignait déjà
Bujumbura, y transférant les services de Caritas-Rwanda pour remédier
aux multiples traumatismes du génocide. Il accompagnait lui-même
les convois de vivres et de remèdes au Rwanda, malgré les
innombrables tracas de douane et de barrages de route. Il créa des
maisons daccueil pour les orphelins du sida et demanda de laide
pour les millions de personnes qui survivaient dans des conditions inhumaines.
Il put dailleurs ramener Caritas-Rwanda à Kigali dès
le 29 octobre et en assura la direction jusquau 30 mai 1995. Il entama
alors une année sabbatique à Paris, à partir du 1er
septembre, la conclut par un petit séjour à lhôpital,
et, le 31 août 1996, rejoignit Butare comme aumônier de lhôpital
de Kabutare, visitant les malades les plus pauvres, depuis la communauté
Lavigerie. Effacé, efficace, il se montra toujours soucieux des malheureux,
déplacés, victimes de sévices, réfugiés.
Dans toutes ces fonctions, malgré une petite santé, Michel
a excellé ; dire que les relations avec le Régionalat furent
toujours sans nuage serait inexact. Ses nominations successives par les
évêques du pays se firent presque toujours sans consultation
préalable des Régionaux. Or, pour ceux-ci, le temps semblait
venu, à juste titre, de laisser ces postes clés au clergé
local. Pour ce faire, on avait bien cherché à faire nommer
Michel en France en 1986, comme économe à Tassy, mais cela
naboutit pas.
Cependant, lâge venait inéluctablement, provoquant des troubles de mémoire, jusque dans la célébration de la messe ; aussi, Michel, conscient de la chose, refusa de faire renouveler son passeport, qui expirait en octobre 2005, et opta pour le retour en France.
Le 1er juin 2005, il souhaita, pour être à proximité
de son frère et de ses neveux attentionnés, se retirer à
la maison de Bry-sur-Marne ; il y mena une vie cachée, parlant peu,
mangeant peu, sirotant son petit verre de vin, priant beaucoup, mais sans
ostentation, fumant discrètement sa pipe dans sa chambre, et se montrant
farouchement allergique aux médicaments. Le 1er février 2012,
il accepta de passer à la maison de Billère, et cest
là que le Seigneur la rappelé à lui, le 17 avril
2013. Ses obsèques furent célébrées dans la
chapelle de Billère, au sein de la communauté des Pères
Blancs. Ainsi sachevait une longue et belle vie toute donnée
à la Mission.
Armand Duval
Père Albert
Muller
1921 -
- 2013
Etrange destin
que celui du Père Albert Muller, né à Düsserdorf,
Allemagne, le 13 janvier 1921. Sa mère sétant mariée
à René Montier, il sétait trouvé, très
jeune, à vivre en Normandie. Cest à Alençon quil
fit ses études primaires et commença ses classes secondaires
avant de les finir à Saint-Laurent dOlt et à Tournus,
ayant très vite décidé dêtre Père
Blanc.
De nationalité allemande, il sengagea à
la Légion Étrangère lors de la déclaration de
guerre en septembre 1939 pour éviter de se retrouver dans un camp
de regroupement. Après larmistice de juin 1940, il quitte la
Légion et rejoint le scolasticat de Thibar (Tunisie) pour y faire
ses deux années de philosophie. Ayant commencé son noviciat
à Maison-Carrée à lautomne 1942, il le poursuit
en Kabylie, évitant de justesse les ennuis que lui attirait le débarquement
anglo-américain de novembre. Il fait toute sa théologie, de
1943 à 1947, à Thibar, où il est ordonné prêtre
le 2 février 1947, après y avoir prononcé son serment
missionnaire le 25 juin 1946.
Après avoir enfin été naturalisé
français en 1947, il est nommé à lIBLA (Institut
des Belles-lettres Arabes) de Tunis. Il étudie larabe littéraire
aux Hautes Études et sort premier de sa promotion. En octobre 1949,
il est professeur de langue à la maison détudes des
Pères Blancs de La Manouba, mais une crise dépilepsie
loblige à se soigner et à se reposer, ce qui lamène
à se retrouver au collège dAïn Sefra (Algérie),
pour un an (1950-1951), puis à faire une année de théologie
à Paris (1951-1952). Il revient alors à La Manouba comme professeur
de 1952 à 1958, assure même une suppléance au collège
dAït Larba (Grande Kabylie algérienne) en 1956, puis enseigne
à lÉcole dagriculture de Thibar de juin 1958 à
août 1962.
Redevenu professeur à La Manouba, il réside
à lIBLA de Tunis (à partir doctobre 1963), et
rejoindra le centre de la Manouba, devenu lInstitut Pontifical dÉtudes
Arabes, au début de 1965. Lannée scolaire 1968-1969
le voit à Paris pour une année détudes déconomie
rurale (son mémoire y porte sur Lexpérience tunisienne
de collectivisation agraire dans une région du Tell septentrional),
ce qui lhabilite à retourner à Thibar, au Lycée
agricole, où il enseigne de 1969 à 1973.
Par la suite, il enseigne comme coopérant au Lycée agricole de Medjez el-Bab, avec résidence à Tunis, de 1973 à 1980. Cest en août 1980 quil est assigné au PISAI, à Rome, comme bibliothécaire où il se dépensera pendant seize ans pour enrichir et moderniser cet indispensable instrument de travail.
Lâge de la retraite se faisant proche, il est nommé à la communauté de Strasbourg où il rendra déminents services, surtout à laccueil, de juillet 1996 à mai 2001, date à laquelle il rejoint la maison de repos de Pau-Billère pour y vivre du mieux possible dans la prière et lespérance. Sa santé est devenue fragile avec les ans : épilepsie, diabète, angine de poitrine, rhumatisme.
Depuis laccident de 1949, il avait dû sastreindre
à de fréquents contrôles de santé et sassurer
chaque jour une sieste indispensable. Cest dire quil a su assumer
son ministère denseignement en Tunisie et à Rome en
des conditions de santé parfois difficiles.
Albert Muller avait totalement fait sienne la culture tunisienne,
quil sagisse de larabe littéraire ou du dialecte
tunisois quil maîtrisait parfaitement, tout comme il était
de plain-pied avec la mentalité des jeunes de la Tunisie indépendante,
tant à Thibar quà Medjez el-Bab : Je peux dire,
confessa-t-il une fois, que je me suis senti utile dans ma fonction denseignant
de larabe et du droit musulman. Je me sentais très bien avec
les étudiants tunisiens. On faisait bon ménage ; je pouvais
leur dire certaines vérités. Sa franchise, parfois un
peu bourrue, correspondait dailleurs à son esprit de discipline
exigeante pour lui-même.
À lépoque, les premiers magnétophones
avaient un fil dacier et A. Muller était chaque jour à
lécoute-radio des commentaires, en dialectal, du fameux Laroui.
Il se chargeait de la recherche du vocabulaire et du contrôle des
expressions. Nous avons pu produire un Cour darabe dialectal tunisien
qui a connu plusieurs éditions, ainsi que deux volumes pour lapprentissage
de lArabe littéraire moderne dans les lycées et collèges
à direction catholique de Tunisie, également plusieurs fois
réédités. Son souci de la précision et de rigueur
lavait également amené à lÉcole
dagriculture de Thibar à sy faire gentleman-farmer et
à y mettre sur pied un élevage de poules qui lui valut alors
une certaine renommée.
Albert Muller a su faire fructifier tous les talents dont
le Seigneur lavait gratifié. Très réservé
quant à sa personne et à sa spiritualité, on devinait
bien vite que sa foi était profonde et que sa disponibilité
était totale. Son assistante bibliothécaire du PISAI, Mme Silvia
Quercetti, a beaucoup appris de lui. Certes, reconnaît-elle,
son caractère bourru ne facilitait pas les relations, mais, la tête
toujours penchée sur ses registres, minutieux dans son travail et
réservé dans ses propos, il témoignait dune riche
expérience humaine et spirituelle en même temps que dune
grande rigueur scientifique. Et comme le reconnaît Michel Lagarde
du PISAI, il était droit et avait son franc-parler, ce qui
surprenait parfois, mais ce qui éliminait toujours les malentendus
; avec lui, on savait à quoi sen tenir.
Tout ce quil faisait, il le faisait à fond et
très sérieusement. Il suivait un régime alimentaire
: ce quil faisait avec beaucoup de sérieux et de régularité.
Cétait un homme de science qui avait une connaissance fine
de la langue arabe et de la culture musulmane ; là aussi, on sapercevait
quil avait fait un investissement long, persévérant
et profond. Jai aussi beaucoup apprécié son humour parfois
caustique et décapant qui mettait pas mal de gaieté au cours
des repas communautaires. Malgré le sérieux de son engagement
en tout, il navait pas lesprit de sérieux que Pascal
haïssait. Il ne se prenait pas au sérieux, ayant une conscience
aiguë dêtre un serviteur inutile. Voilà ce
qui semble bien avoir été son idéal partout où
il a eu à servir comme enseignant ou bibliothécaire. Cest
ainsi quil se voulut toujours évangélique dans son service
des musulmans tunisiens quil a su aimer en esprit et en vérité.
Il est décédé le 7 janvier 2013 et a
été inhumé à Billère, France, à
lâge de 92 ans dont 67 de vie missionnaire en Tunisie, en Italie
et en France.
Maurice Borrmans
PROFILES
Father Pierre Laridan
Pierre was born
on the 15th September 1923 in Marcq-en-Baroeul, Diocese of Lille, France.
He was the fourth child in a family of six children, four girls and two
boys. His father worked for the Railways. He did his secondary school studies
in the Junior Seminary of Aubourdin followed by one year of Philosophy in
the Major Seminary of Lille. Then he joined the White Fathers. Because of
the war, he could not go to Algeria, so he did his Spiritual Year in Tournus
(Saòne-et-Loire) and began his theological studies there (1943-1945).
He finished his theological studies in Thibar where he took his Missionary
Oath on the 30th January 1949. He was ordained priest on the 29th June 1949
in Carthage. Intellectually he was brilliant but he was inclined to be highly
strung and had to take a period of rest before he finished his studies.
He spent a year teaching in Kerlois before being appointed
to Mali and by the 8th December 1951, he was actively at work in Ouolossebougou.
Seven months later, he was appointed curate and then Parish Priest of the
Parish of Bamako. However on the 21st September 1955, he was recalled to
Paris to the Secretariat and the editorship of the magazine Père
Blanc and later on Voix dAfrique. It was eight years
before he got back to Bamako in September 1963. On the 1st July 1966, he
was appointed as Secretary of the Malian Bishops Conference.
At the beginning of 1968, he returned to France and began
a new phase in his life. He spent six months as a stretcher-bearer in Saint-Camille
Hospital in Bry-sur-Marne. He became an organiser for the Human Rights Movement,
ATD-Quart Monde. He lived in a caravan in Creteil, for something like 15
years, so that he could be near to people, and became a permanent member
of ATD. He was always at the service of the poorest and was a leader of
four clubs.
He had a good reputation of being an excellent leader, sound
common sense, firm but fair and full of initiatives. It wasnt always
easy: he told with a certain sense of humour the story of bringing a group
of young people to a camp in the south of France but no sooner had they
arrived than they raided the poor boxes of a church and did some shop lifting
which led to them being forcibly expelled from the place. Pierre lived by
himself but he did not find it too difficult. He spent every Wednesday in
our house at Rue Friant. In 1983, he wrote a letter showing that he was
becoming a bit disillusioned with the new leadership of the movement. It
seemed to him that they were moving towards doing things for
people rather than doing things with.
On the 1st January 1984, on the proposal of the Provincial,
Pierre accepted to be responsible for the retirement home in Bry-sur-Marne.
He stayed there for four years with a break for the session/retreat in Jerusalem
in 1986. But one does not change character so easily and he was always ready
to provoke and, in November 1984, speaking of a Sale of Work in aid of the
White Fathers which was held in a hall rented at great expense, he proposed
to the Provincial another way of looking for help for the missions. He proposed
that persuasive messages should be sent to those benefactors organising
the event, on the urgent needs of Africa, and the benefactors would be invited
to circulate these letters to their friends, their parishes, prayer groups
etc. People had to be made aware of the need to show solidarity with all
the poor of the world and that was more urgent than selling what he described
as useless objects.
Gifted with a good pen, he left a long and beautiful meditation
on the cure of the blind beggar in Marks Gospel (Mk: 10, 46). He was
appointed to Frejus in April 1988. He took part in the foundation of the
Parish of Gabelle in what was considered a difficult area. On the 1st May
1990, he was appointed chaplain to the lHôpital Intercommunal
Fréjus-Saint-Raphaël with special responsibility for migrants
in collaboration with the Association de Solidarité avec les
Travailleurs Immigrés and the Diocesan team for Migrants.
By the end of 1989, as much as 63,000 immigrants had been
counted in the Department of the Var, coming from the Maghreb, southern
Europe, Vietnam, etc. Pierre felt overwhelmed by the task, maybe because
he liked to work independently, and he wrote a bitter-sweet letter to Bishop
Cadilhac who was President of the Bishops Assembly for the south east
France: I think that there are a good many other people who are more
competent than me who would be able to take over the direction of the pastoral
work for migrants...
He worked in two places seven kilometres apart. He thought
he had between 150 and 170 funerals a year. He still found time to read:
he had subscriptions to 12 magazines! He managed to hold on until February
1997 at which time he was only responsible for Maison Lachenaud in Frejus,
a sort of retirement home for military families. He stayed there and in
the small chapel he celebrated for the residents and the teams of volunteers
that he had founded for visiting the sick. However from 1998 onwards he
remarks in his letters that his health was not so good: loss of memory,
dizziness, and moments of anxiety and fear of depression.
On the 16th September 2002, he joined the community in Tassy
not without some apprehension as he had lived alone for a long time. His
health deteriorated rapidly and he had alternating periods of lucidity and
mental confusion. His confreres supported him as best as they could, the
personnel loved him and he had many visitors. His heart was full of love
for the poor, in the manner of St. Francis of Assisi. He liked to pray the
Canticle of Canticles and the Prayer for Peace: Lord make me a channel
of your Peace. All his life he dreamed of a just society and worked
for its rightful place in the world by pushing everybody to give unselfish
service to the most needy.
Each evening, a confrere said a little prayer with him, always
ending with the invocation: Our Lady of Confidence, pray for us.
He died on the 20th March 2013, after being anointed. He, who loved the
poor died in the most radical kind of poverty, that of the mind.
Armand Duval
Father Pierre Vallée
1925 -
- 2013
Pierre was born
on the 2nd April 1925 in Montours not far from Fougères in the northern
part of the Diocese of Rennes, France. The family was composed of six children,
two of whom died at a young age. Pierre lived all his life very close to
his family, loved by his nephews and nieces and very attached to his village
where he liked to celebrate his various jubilees.
He did his secondary studies in St-Laurent-dOlt and studied Philosophy in Kerlois. He entered the novitiate in Maison-Carée in 1947. He was sent to s-Herrenberg in the Netherlands for Theology where he took his Missionary Oath on the 26th July 1951. He finished his studies in Monteviot, Scotland where he was ordained priest on the 31st May 1952. He was considered to be a good and dedicated worker with a good level of intelligence but above all with very good human and spiritual qualities. He enjoyed good health and he liked hard work so that it was predicted that he would make an excellent missionary.
As he had done his theological studies in English, he was
destined for English speaking Africa. He had applied for Tamale in Ghana
as he had always wanted to work in West Africa but in the event he was appointed
to Tanganyika where he began his ministry on the 1st September 1952 in Busanda
in the Diocese of Mwanza.
However less than two years later, on the 1st August 1954,
Pierre was appointed to the Junior Seminary of Nyegezi to teach History
and Geography and above all the job of bursar, something he did for the
next 15 years. There was a break for the Long Retreat in Villa Cavalletti
in September 1961 and 10 months in missionary promotion for youth in Lyons
and Nantes in 1964-1965. He confided later that this was a real nightmare
for him. He suffered a lot and although he did his best to make the White
Fathers known, he admitted that he just was not made for this type of apostolate.
His letters were always deferential and tactful; he never demanded anything
but said simply what he felt.
Pierre was very happy, therefore, to rejoin Nyegezi on the
1st September 1965 and he became the Superior on the 1st July 1967. At the
beginning of 1970, he returned to pastoral work, firstly as curate in Sumve
and then from 1973 as Parish Priest of Bukumbi and Musungwi. In 1973, he
was also elected Regional Councillor. In 1975, when he went on home leave,
he felt the need to update himself in Pastoral Theology after 23 years of
priesthood, and followed a course in Mortain. He also took advantage of
his presence in France to have treatment for a double hernia, no doubt the
price for his liking and aptitude for hard manual work. On the 1st April
1976, he was appointed Parish Priest of Kahangala
Pierres problems with his hernia reappeared in Kahangala
and made motor bike safaris difficult and even, as he admitted later
on, made standing difficult. His expertise as bursar was remembered and
he was appointed Regional Treasurer on the 1st November 1976 after only
six months in Kahangala. He did this job particularly well so much so that
he was called to Rome as Assistant Treasurer General on the 1st July 1983.
He was to stay there for six years. He left Rome on the 22nd February 1989
and had a double operation in Paris for prostate and hernia. He arrived
back in Tanzania on the 31st August and was again appointed as Regional
Treasurer at Nyegezi. In September 1994, he went to Arusha, until his home
leave in May 1995, to supervise the building of the new 1st Cycle house
which was being carried out with great competence by Bro Lionel Godard.
Two years later, he was called on to supervise the building of the 3rd cycle
house, St. Charles Lwanga, in Nairobi. This work was interrupted by a problem
of an aneurism in his eye which thankfully could be treated on the spot.
In March 1998, he did the session for over 70s and he returned
to Tanzania that year: to parish work in Bukumbi. He stayed there for four
years and devised a computer programme, with the help of Fr. Cole, for book
keeping for the Parish. His health was holding good but in 2001, on the
anniversary of his Golden Jubilee, he confided in Fr. Chabanon who was his
old Regional Superior and then Provincial in France that he thought it wise
to return home before any readapting in Europe became too difficult. He
was appointed to Mours in the beginning of May 2002 and as bursar on the
18th June 2002. He was able to take advantage of the numerous possibilities
of ministry in the surrounding parishes.
No matter where he worked, he was very much appreciated for
his competence and his rectitude in managing finances. A discreet man, he,
nevertheless, radiated real human warmth and he knew how to render many
services without making any fuss. However, his health began to fail and
he was going to go to Billère to be better looked after when he died
following a massive stroke on the 16th March 2013.
The sisters of Boran and the faithful of the surrounding parishes
will miss the quality of his prayers and his words. The presiding priest
at his funeral said of him. His charism was that of Martha but he also had
the listening skills of Mary. Fr. Chabanon who lived with him for six years
in Nyegezi testified: He had a great sense of realism honed by his
many years as bursar but he also had a great sense of discretion and kindness.
He was a hard worker and you could always rely on him. Such was this
attentive servant of everyone, full of love and humility thanks to an intimate
relationship with the Father and Christ.
All his correspondence reflected a great piety, his unfailing
regularity to his religious duties and a deep attachment to the Society
and to Africa. His love for people was embedded in his deep faith in the
One who had called him to the mission of evangelisation which he lived fully
through all the material services he gave. A simple life, but how fruitful
it was!
It was with great sadness that the community of Mours saw
this helpful and fraternal confrere leave them. The prayers of everyone
accompanied him in his final Eucharist here below.
Armand Duval
Father René Gayet
René was
born in Chambery, France, on the 15th April 1925. He was the third child
in a family of eight children. He did his secondary school studies in the
Institution of Notre Dame de la Villette in La Ravoire near Chambery. He
was a good student noted as being intelligent, enjoying good health, friendly,
obliging and loyal. The nervousness that was to be with him all his life
was already noticeable. At the end of his secondary school studies he applied
to join the White Fathers. His first year of philosophy was done in the
Diocesan Seminary of Francheville near Lyon. He entered Kerlois in 1945.
From there, René entered the Novitiate at Maison-Carée,
two years of theology in Carthage followed by one year at Thibar where he
took his missionary Oath on the 27th June 1950 and then a return to Carthage
for the final year of theology. He was ordained on the 24th March 1951.
He had asked to be sent on mission to North Africa and he
got his wish. He began by learning dialectical Arabic for one year in our
beautiful house on rue Ben Cheneb in the Kasbah of Algiers. This was followed
by three years study of Literary Arabic at La Manouba in Tunis. However,
he never succeeded in learning Arabic fluently. He was nearly always appointed
to education posts in the Kabylia country and he had to speak French with
the students. Nevertheless, he had a number of appointments as a teacher
of Arabic to his Kabylian students, at least in his first years there.
From 1955 to 1976, we see him moving from college to vocational
centre between El Harrach, Beni Yenni (College) and Tizi Ouzou (Vocational
Centre) always in the Kabylian milieu. At each post, he got the job of bursar
and sports master. From time to time, he gave courses on morals or Arabic.
He got on very well with the students, but outside the classroom rather
than inside. His free time was spent hunting and he bagged a good number
of wild boars. He liked to entertain the community with the exaggerated
stories that all hunters like to tell about their hunting exploits. He did
the Long Retreat in Villa Cavaletti in 1964.
The nationalisation of the schools in May 1976 was his first
big ordeal. It was a heavy blow which left everybody more or less demoralised.
One had the impression of having worked for nothing for all those years.
Following the nationalisation of the schools, three quarters
of the priests and religious, who were involved in education, left. René
stayed. His one consolation was that even if the new students had been lost,
the old ones that had been educated by the White Fathers remained very much
attached to the Society and they were proud to be called children
of the Fathers ould babbas. In most of the mission posts where
René found himself over the next number of years, he always set aside
several of his weekends to return to Kabylia to keep in contact with his
past students.
René did a session of studying dialectical Arabic in
El Bayadh ( Géryville) but it was a waste of time. He was appointed
to Ouargla in the Sahara and did some ministry with those working in the
oil fields. After two years, he returned as bursar to the post of Larbaa
Nath Iraten (Fort National). One year later, he was appointed to the Language
Centre of the Diocese of Algiers in rue des Glycines again as bursar. He
stayed there for 13 years. He was a good handyman and in order to avoid
big outlays in maintenance, he repaired everything himself with whatever
there was to hand. Finally, he was appointed to the Basilica of Our Lady
of Africa in February 1994. It was there that he was to suffer his second
major ordeal.
René held the post of bursar and receptionist. The
situation was very dangerous because René and his confreres, Charles
Deckers and Paul Marioge occupied the most prominent Christian outpost in
all of Algiers. They were on top of a hill in a very Islamic part of the
city. The first assassinations of Priests and Religious had begun with the
murder of the Brother and Sister who were in charge of the Library in our
old house in rue Ben Chenab. Every day, at least 10 to 20 Algerians were
killed in Algiers, many Europeans and American also perished and the crackling
of gunfire filled the days.
When the three fathers of Tizi Ouzu, Alain Dieulangard, Jean
Chevillard and Christian Chessel and Charles Deckers, the fourth victim,
who was visiting at the time, were murdered, René did not hesitate
for a second, in two minutes he left for Tizi Ouzu. He was one of the first
to take care of the deceased confreres and deal with all the formalities
that followed. After the funerals, René stayed on at the post of
Tizi Ouzou: he did not know what it was to be afraid.
René passed the next four years at Our Lady of Africa
from 1994 to 1998. He established strong friendship with Cardinal Duval
and particularly with his niece, Louise Duval who was looking after her
uncle. On the 31st May 1996, the Cardinal died. At the same time the heads
of the seven monks of Thibirine had been discovered. René had been
part of all these events and he was very upset by them. He seemed to lose
heart. On top of all that, he began to suffer from the illnesses of old
age. An operation for a cataract in Algiers failed. His eyesight began to
fail. He had to return to France, many times, for treatment for his eyes,
prostate and other illnesses. In September 1998, he returned to Tizi Ouzou
as bursar in order to see if he could cope. However, he became very bitter
and was critical of everything. In October 2002, he returned to France definitively.
He returned to Savoie, his place of birth. He ministered principally
in Motte-Servolex. In the beginning, things went well but little by little
his nervous problems got worse. After some time, it was time to look for
a retirement home. He, himself, asked to go to Billère and he arrived
there in March 2011. He had become very unsteady and difficult to care for
and it was decided to send him to a specialised nursing home at Pontacq,
near Billère. He died there on the 20th May 2013.
He had the ordinary piety of all White Fathers, faithful to
the exercises, sense of obedience and devotion to the mission. He had passed
all his life in the service of his brothers particularly as a bursar.
Paul Marioge
Father François-Xavier
Baude
1939 -
- 2013
Francois was
born in Chateaudouble, in the Diocese of Valence, France, on the 5th April
1939. He was the last of four children, one of whom died at a young age
because of a congenital heart problem. His parents were very happy with
the vocation of their son.
After studies at the Junior Seminary in Valence and then Bonnelles,
he did his Philosophy in Kerlois followed, in September 1961, by the Spiritual
Year in Gap. After his military service in Rouen, the chaplain did not hesitate
to sing his praises and his influence on his comrades. He then studied Theology
in Vals, France. Those in charge in Vals noted that he tended to keep himself
in the background but that military service had matured him. He was very
serious and focused and had a good solid background. He was a good infirmarian
in the Scholasticate and did fine work in a hostel for young people. He
was naturally cheerful and easy to live with in community. He took his Missionary
Oath on the 27th June 1966 and he was ordained priest in Bourg-les-Valence
on the 25th June. The feast was overshadowed by the death of his father
a few days earlier.
Francois was appointed to the Diocese of Sikasso, Mali. He
did a session in Mours and he began to learn the Minyanka language in Karangaso
from the 17th December 1967. On the 10th July 1968, he was sent to Koutiala
as curate. During his first home leave, he was treated for bad sciatica
but returned to Koutiala on the 1st November 1971. In October 1975, his
liver was giving him trouble and it was during a medical examination that
he learnt that he was born with only one kidney. He returned to Mali and
studied Bambara at the request of Bishop Cisse. He was appointed curate
of Kimparana and afterwards became its Superior in 1980. He did the Session/Retreat
in Jerusalem in September 1983. He also had to be treated for persistent
amoebas. These years of his life were marked by serious medical problems.
He returned to Mali on the 1st January 1984 and he was to remain as Parish Priest of Kimparana until May 1990. He had to go home in 1987 for medical treatment and he was having doubts about returning. By 1990 he was physically and mentally exhausted and he returned to the Province. He felt very discouraged.
However, his Regional remarked that he could leave happy:
Kimparana had a new church and things had improved dramatically in the previous
five years. Progress could be seen especially in the catechumanate but Francis
suffered from what he described as a lack of community sharing. He thought
about doing a sabbatical year but after some rest with his family he was
asked to take responsibility for the Procure in Lille which also housed
the First Cycle for aspiring White Fathers. He worked enthusiastically at
missionary promotion. In October 1993, he was able to take the long promised
sabbatical year. He returned refreshed and went back to Mali to the mission
of Karangasso in July 1994.
However, Francis suffered from lumbago due to a crushed disc
in his spine. This made driving nearly impossible on the corrugated Malian
roads. Without a car he realised that it would be impossible for him to
visit three quarters of the villages in Minyanka country.
He came home early in 1997 after having a bad experience in
a mixed community of local clergy and White Fathers. He was very pessimistic.
A painful case of shingles added to his back and kidney problems and these
physical problems affected his morale. However, he wanted to return saying
that this was not the moment to leave the ship. But he had overestimated
his strength: there were too many problems on all sides notably that he
had a feeling of being rejected by the catechists. It was all too much for
him. He was ill at ease and had the impression of working aimlessly.
Francis asked for a period of reflection and did a sabbatical
year in Paris from July 1999 to May 2000. This included attending the session
for the over 60s in Monte Cucco in Italy and it did him the world of good.
On his return from Rome, he was asked to consider staying in France for
three more years. He was appointed as Superior of the new community in Montreuil.
The aim was to look after the pastoral need of the African migrants. For
seven years, Francis became well known for his devoted service to the poorest.
In September 2004, Bishop de Berranger appointed him as Parish
priest in view of his competence and his results So he was very
saddened when the Bishop ended the collaboration in 2006 and was very hurt
that he was given no warning by the leadership of the Province. He was asked
to go to Ste-Foy-les-Lyon and arrived there in October 2006. He took up
various ministries which developed as time went on. He was appointed Superior
of the community in July 2007 and the following October he became chaplain
to the CCFD with particular reference to pastoral work with the migrants.
He was also appointed as curate in the Parishes of Rillieux. Then, in 2011,
he was appointed administrator of the Parish of Notre Dame de la Mulatière.
He gave himself completely to the work and everybody who met him was struck
by his hospitality, his attention to people and his commitment to pastoral
work. He died unexpectedly on Palm Sunday, 24th March 2013 of a massive
heart attack.
His funeral Mass was presided over by Cardinal Barbarin and
one noted among the crowd of faithful, the Member of Parliament for Seine-Saint-Denis
and a previous Mayor of Montreuil. The Mayor of Ste-Foy-les-Lyon wrote to
the White Fathers community expressing what was according to him what
many people had experienced before his premature departure. It was
with great sadness that, along with many other citizens of Ste. Foy, I learnt
of the sudden death of Fr. Francois-Xavier Baude. Please accept my deep
expression of sympathy and prayer for your community which is very much
present in my thoughts. How many people did, in fact, share these
sentiments and joined with the prayers of the White Fathers family.
Armand Duval
Father Michel Descombes
Michel was born in Marcilly-sur-Seine,
France, on the 18th May 1922. He did his secondary school studies in the
Minor Seminary of the Diocese. He did one year of Philosophy in Kerlois
followed by another in Thibar. He entered the novitiate of Maison-Carree
on the 1st October 1941. However, the War (1942-1945) interrupted his theological
studies. Two chaplains from the French Air Force praised his behaviour among
his companions without ever mentioning where he served. We only know that
he returned suffering from amoebas.
So it was only in 1945 that he could begin his theological studies. On
the 29th June 1948, he took his Missionary Oath at Thibar and he was ordained
priest at Carthage on the 1st February 1949. It is very noticeable that
opinions regarding his character among the members of staff in the Seminary
were in sharp contrast with the actual life he lived on the mission which
involved him taking on important responsibilities which he exercised with
tact and efficiency.
Michel had applied for West Africa specifically Nzerekore in Guinea but
he was appointed to the Diocese of Ouagadougou in Upper Volta. On the 20th
October 1949, he was already at work as a curate in Kaya. However, the climate
was too tough for him and on the 25th February 1951, he had to go to Pabre
for a rest. From there he returned to France because of illness. He took
a cure at Vichy from May-June 1952 and he was appointed bursar in Pau, Billère.
He did a great deal to improve the food and little by little, he replaced
the bedding which had been neglected for far too long. He did all this without
asking for special funds from the Provincial Treasurer something which deserved
due recognition in itself.
As his health improved, Michel wanted to return to the missions saying
that he never had time to become familiar with the language. However, his
Superiors, anxious for his health and judging that the climate of Ouagadougou
was too severe, appointed him to Rwanda to a more clement climate. On the
1st January 1954, Michel was working as a curate in Kabgayi and the following
August he was given the task of Director of Schools in Nyumba and, from
June 1955, he was the Superior of the mission there. On the 1st April 1956,
he was in Nyanza also as superior and he was to remain there until 1961.
The Regional at the time noted: A great worker, sensible and supernatural.
A good confrere. After his home leave and a short time on Promotion
work in Paris, he was appointed to the Bishops Office in Butare in
May 1962. He was also the Vicar General to Bishop Gahamanyi until 1976 with
only a break for the Long Retreat in Villa Caveletti in 1968.
Already in 1974, Michel had been confided with the job of Secretary of
the Rwandan Bishops Conference. He was greatly appreciated for his
discretion, his talent for administration and his readiness to take on the
most unrewarding work. He worked in the Secretariat in Kigali until 1984.
From 1978 onwards, he was also Secretary General of Caritas-Rwanda where
he was involved in all sorts of projects: housing, food relief, health,
education. He encouraged the people to look for work even if it was only
on a part time basis so that they would not develop a dependency mentality.
He helped to provide schooling for children of poor families and tried to
provide them with the minimum of educational material to motivate them.
Michel knew how to get people involved in voluntary work, in a spirit of
fraternal mutual aid freely given, in the vast refugee camps. He, also,
set up schools and places of worship. He tried to rouse a national conscience
regarding the refugees going beyond ethnic considerations. This resulted
in his being awarded the rank of Chevalier of the Legion of Honour on the
14th April 1993. During all these years, he never lost his love of traditional
parish work going each Sunday to help out in a parish.
The tragedy that bloodily engulfed Rwanda in 1994 meant a return to France.
However by the 29th May, he had returned to Bujumbura, Burundi, and set
up an office of Caritas-Rwanda to help those traumatised by the genocide.
He, himself, went with the convoys carrying food and medicine to Rwanda
despite the innumerable problems of Customs and barriers on the road. He
created refuges for welcoming orphans resulting from the HIV/Aids pandemic
and asked for aid for the millions of people who were surviving in inhuman
conditions. He brought Caritas-Rwanda back to Kigali on the 29th October
1994 and continued directing it until 30th May 1995.
He began a sabbatical year in Paris which finished with a short stay in
hospital. On the 31st August 1996, he returned to Butare as chaplain to
Kabutare Hospital. He visited the poorest of the sick basing himself in
the Lavigerie community. He was always concerned with the most unfortunate,
the displaced ones, the victims of brutality and refugees.
Michel excelled in everything he did despite an uncertain health. His relationships
with the Regional House were not always open and transparent. His successive
appointments by the Bishops of the country were practically all made without
consulting the Regional beforehand. For the Society, it seemed to be a good
time to hand over the key posts to the local clergy and there was a move
to have Michel appointed to France, but it did not succeed.
However, age did eventually catch up with him and he began to have problems
with his memory causing him difficulties in saying Mass. Michel was aware
of this and when the time came for his passport to be renewed in 2005, he
decided to return to France. He asked to be sent to Bry-sur-Marne to be
close to his brother and his concerned nephews. He arrived there in June
2005.
Michel lived a secret life in Bry: he talked little, sipped a little wine,
prayed a lot but without ostentation. He proved to be ferociously allergic
to taking medicine. On the 1st February 2012, he went to our house in Billère
and it was there that the Lord called him on the 17th April 2013. His funeral
was celebrated in the Chapel at Billère within the White Father community.
So ended a long and good life totally devoted to the Mission.
Armand Duval
Father Albert Muller
1921 -
- 2013
Albert Mullers life
began in strange circumstances. He was born in Dusseldorf, Germany on the
13th January 1921. He moved to Normandy with his mother and his step-father,
who was French, when he was still very young. He did his primary schooling
in Alençon and began part of his secondary school studies there before
going to the Junior Seminary of the Society in St-Laurent dOlt and
finishing in Tournus. He had decided, early on, to become a White Father.
With the outbreak of the Second World War in September 1939, he enlisted
in the French Foreign Legion in order to avoid internment as he was a German
citizen. After the armistice in June 1940, he quit the Legion and went to
the Thibar Scholasticat in Tunisia, where his did two years of Philosophy.
He had just begun his Novitiate in Carthage when the Americans landed in
Algeria in autumn 1942, and the novitiate was moved to Kabylia to avoid
any troubles. He did all his Theological studies in Thibar from 1943 to
1947. He took the Missionary Oath on the 24th June 1946 and he was ordained
priest on the 2nd February 1947.
In 1947, Albert became a naturalised Frenchman and he was appointed to
IBLA (Institut des Belles-lettres Arabes) in Tunis. He studied Literary
Arabic there and was first in his class on graduation. In October, 1949,
he was appointed to teach Arabic at the White Fathers house of Studies at
La Manouba. However an attack of epilepsy forced him to seek treatment and
to rest. He went to the College of Ain Sefra in Algeria for one year (1950-1951)
and then did one year of Theology in Paris from 1951 to 1952. He then returned
to La Manouba and taught there from 1952 to 1958. In 1956, he was a substitute
teacher in the College of Ait Larba in the Algerian Kabylia. He taught at
the Agricultural College in Thibar from June 1958 to 1962.
He returned as teacher to La Manouba. while residing at IBLA in Tunis from
October 1963. In the beginning of 1965, La Manouba became the Pontifical
Institute of Arabic Studies and Albert returned there. The academic year
of 1968-1969 saw him in Paris studying Rural Economics. His dissertation
was entitled: The Tunisian experience of agrarian collectivisation
in the Northern Tell. This facilitated a return to the Agricultural
School in Thibar where he taught from 1969 to 1973.
From 1973 to 1980, he taught at the Agricultural School of Medjez el-Bab
as a volunteer teacher while residing in Tunis. It was in August 1980 that
he was appointed Librarian at PISAI in Rome. He was to spend 16 years there
upgrading and modernising this important centre of knowledge. He was appointed
to the community of Strasbourg in July 1996 where he did sterling work at
various services particularly at the reception. He stayed there until May
2001 when he transferred to the Retirement House in Billère to live
out his last days in prayer and hope. His health had become very fragile
over the years as he suffered from epilepsy, angina and rheumatism. Since
the epilepsy incident in 1949, he was compelled to have frequent medical
examinations. So he carried out his ministry of teaching in Tunisia and
Rome resolutely despite his often precarious health.
Albert was completely absorbed into Tunisian culture whether it was Literary
Arabic or the Tunisian dialect which he had perfectly mastered. He was completely
at home with the mentality of the young people of the newly independent
Tunisia. He confessed one time: I can say that I feel very much at
ease with the Tunisian students. We get on well together, I am able to tell
them certain home truths His frankness, sometimes a bit brusque, was
very much in line with the spirit of discipline that he applied to himself.
At the time of the first tape recorders, Albert used to listen each day
to the radio to pick up the dialectical commentaries of the famous Laroui.
He took responsibility for researching the vocabulary and to note the terminology.
We were able the produce a course of Arabic in the Tunisian dialect which
went through many editions as well as two volumes for learning modern Literary
Arabic in the Catholic schools which was also reprinted several times. His
concern for exactness and precision also led him to the Agricultural College
in Thibar and try his hand as a gentleman farmer specialising in raising
chickens for which he gained a certain reputation.
Albert Muller knew how to use the talents which the Lord had bestowed on
him. He was very reserved with regard to his personality and his spirituality.
One could easily guess at the depth of his faith and his complete availability.
His Assistant Librarian at PISAI, Mrs. Silvia Quercetti learnt a lot from
him and spoke of him: Certainly, his gruff character did not facilitate
relations, but with his head always engrossed in the catalogues, meticulous
in his work and reserved in his comments, he testified to a rich human and
spiritual experience as well as a rigorous scientific mind. Michel
Lagarde of PISAI added: He was direct and frank which could be a bit
of a surprise sometimes but which eliminated any chance of misunderstandings.
With him, you knew where you stood.
Albert did everything thoroughly and seriously. He followed a special diet
which he kept faithfully and regularly. He was a man of science who had
a first rate knowledge of the Arab language and of Muslim culture. There,
one can realise his deep, staunch and long involvement with the language
and culture. I also appreciated his sense of humour which was sometimes
caustic and abrasive but which injected quite a bit of fun at community
meals. Despite the serious commitment in everything that he did, he did
not adopt a spirit of self importance that Pascal hated. He did not take
himself seriously having a sharp awareness of being the useless servant
That seems to have been his maxim in everything that he did either as a
teacher or librarian. It was also in this evangelical spirit that he tried
to be in his service to the Muslims of Tunisia whom he loved in spirit
and in truth.
Albert died on the 7th January and was buried in Billère, France
at the age of 92 years of which 67 were spent as a missionary in Tunisia,
Italy and France.
Maurice Borrmans