NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Maurice Mertens
1925 - - 2011
Maurice
est né le 4 février 1925 à Geetbets, commune dans larrondissement
de Louvain, en Belgique.
Il est lavant-dernier de 15 enfants dune famille ouvrière
et il survivra à tous ses aîné(e)s. Il fait ses études
secondaires au collège Saint Jean Berchmans à Diest. Il entre
chez les Pères Blancs à Boechout en 1945.
Il suit ainsi les traces de son frère prêtre et de sa sur
religieuse.
Après son noviciat à Varsenare, il commence ses
études de théologie à Marienthal (1948-1949) pour les
terminer à Heverlee, où il prononce son Serment missionnaire
le 21 juillet 1951. Au cours de ses années de formation, ses professeurs
le décrivent comme un homme plein denthousiasme, généreux,
ayant un sens social fort développé, avec un sourire contagieux
et très communicatif. Bon psychologue, il connaît lart
de motiver les gens et tout le monde se sent à laise en sa compagnie.
Sur le plan intellectuel, il nest pas un aigle, mais il a un bon sens
solide et réaliste.
Le 12 avril 1952, Maurice est ordonné prêtre à
Heverlee. Après avoir accompli son service militaire, selon la formule
dusage à lépoque, soit six mois détudes
à lInstitut inter-facultaire pour la colonie à luniversité
de Louvain, il est prêt pour le départ.
Le 1er avril 1953, Maurice part avec la compagnie Sobelair pour
Bukavu (au Congo belge de lépoque), où il
sinitie à la langue locale à Burhale. Il écrit
: Je pense pouvoir remercier le ciel à genoux de pouvoir débuter
dans un poste pareil, car Burhale mest déjà très
cher : jaime bien le peuple dici, ces Bashi calmes, simples et
bons, qui sont tellement ouverts à la foi. Et jaime leur langue.
Je trouve que le mashi est une langue merveilleuse ; son étude me passionne
vraiment et me fait oublier quelle est une langue tellement difficile.
Dailleurs, celui qui naime pas la langue naime pas non plus
le peuple qui parle cette langue. Cest à Burhale quil
subit le grand tremblement de terre qui fait seffondrer léglise
et le bâtiment de la mission.
En février 1954, il est nommé vicaire à
la paroisse Ste-Thérèse à Bukavu, où il exerce
deux fonctions principales : celle de directeur des écoles et celle
daumônier de lhôpital. Cest là également
quil vit la lutte pour lindépendance, où son confrère
Renaat De Vos est assassiné. Pour revenir une première fois
en congé en 1961, il lui faut subrepticement traverser en pirogue le
lac Kivu vers le Rwanda, comme un fuyard.
Après la grande retraite à Frascati, en 1961,
nous retrouvons Maurice en septembre, comme vicaire à la paroisse de
la Sainte Famille de Bagira, tout près de Bukavu, avec un prêtre
congolais comme curé. Il se sent de plus en plus chez lui à
Bukavu.
En juillet 1963, Maurice déménage à larchevêché
où il est nommé secrétaire et chancelier de Mgr Van Steene.
Il continue cette même tâche sous le successeur de ce dernier,
Mgr Mulindwa. Outre son travail administratif, il est officiellement nommé
curé des Blancs et il donne, à loccasion,
des cours à lathénée et à lécole
des infirmiers.
En 1964, Maurice est victime de la révolte des Simba,
les mercenaires, et connaît lintervention des paras belges. Après
un bref congé fin 1965, il retourne à Bukavu et il y subit la
crise de Schramme et de ses mercenaires. Durant cette période (1964-1968),
218 missionnaires trouvent la mort au Congo, dont 10 Pères Blancs.
(La Chapelle-Mémorial Kongolo, sise à Gentinnes, en Belgique,
fut érigée en 1967 en souvenir des missionnaires catholiques
et autres qui perdirent la vie lors des graves troubles qui suivirent l'indépendance
du Congo de 1962 à 1964). Pour Maurice, la mesure est comble. Au mois
daoût 1967, il rentre définitivement en Belgique.
Commence alors pour le missionnaire actif et engagé quil
est, une vie totalement nouvelle. Le 1er novembre 1967, Maurice est nommé
aumônier militaire auprès des soldats belges stationnés
en Allemagne, plus précisément à Soest. Le 1er novembre
1970, il est muté à Aix-la-Chapelle.
Le 1er octobre 1980, sa dernière nomination à
larmée le ramène en Belgique, à Brasschaat, où
il restera encore dix années. Au cours de toutes ces années,
il est un pasteur fort estimé des soldats et des officiers et de leurs
familles. Il les accompagne pastoralement par la catéchèse,
la liturgie et les sacrements. Là aussi, Maurice est un homme heureux,
serviable et hautement apprécié.
Fin février 1990, Maurice reçoit officiellement
sa pension, mais dès le 1er mars, il débute la fonction de recteur
des Surs Noires à Lierre. Il est également sauf
les dernières années laumônier de la grande
maison de repos Saint Joseph, dirigée par la même congrégation.
Début 2010, Maurice devient de plus en plus confus. Au
mois de mars, il est transféré à Avondrust (Varsenare).
Sa situation nécessite une surveillance constante. Il vit de plus en
plus dans le passé, loin de lactualité, mais reste toujours
enjoué, souriant et prêt à engager un brin de causette.
Il est prêt pour son dernier voyage. Il prépare
lui-même minutieusement ses funérailles. Maurice est décédé
le 22 août 2011 à Avondrust (Varsenare) en Belgique après
60 ans de vie missionnaire en RD Congo et en Belgique.
Le voilà maintenant au ciel, taillant joyeusement une bavette lors de multiples rencontres.
Jef Vleugels
Père Richard Deschamps
1923 -
- 2011
Le Père Richard Deschamps se présente ainsi : Je suis né le 1er avril 1923 à Cowansville, dans le diocèse de St-Hyacinthe, au Québec, Canada. Je suis laîné dune famille de 7 enfants. Nous demeurions à quelques pas de léglise et de lécole. Jai été élevé pendant la crise des années trente. Ce nétait pas facile délever une famille de 7 enfants avec le petit salaire de mon père, mais nous navons jamais manqué du nécessaire. Mes parents étaient profondément chrétiens. En plus de prêcher par lexemple, ils sassuraient que nous allions à léglise. La prière du soir et le chapelet en famille étaient de rigueur.
À lâge de 5 ans, jai commencé
lécole primaire chez les Surs de la Présentation
de Marie jusquà la septième année. À la
fin de cette année-là, le curé a proposé à
mes parents de menvoyer au séminaire de St-Hyacinthe et de les
aider à payer ma pension. En septembre 1937, jai pu commencer
mon cours classique à ce séminaire. Mes années détudes
secondaires et de philosophie ont été de belles années.
Les études ne mont pas causé de problèmes. Pendant
les vacances, je travaillais pour gagner un peu dargent afin daider
mes parents.
À la fin de sa philosophie, Richard choisit la vocation
missionnaire chez les Pères Blancs. En septembre 1945, il est à
Éverell pour le postulat. Lannée suivante, il commence
son noviciat à St-Martin, près de Montréal. De 1947 à
1951, il est à Eastview pour les 4 années de théologie.
Comme il est doué intellectuellement, il réussit bien. On laide
à vaincre sa timidité et sa nervosité, afin quil
mette à profit ses ressources. On le considère comme un bon
sujet, un homme de devoir, qui devra veiller à se détendre,
surtout physiquement.
Il prononce son Serment missionnaire le 27 juin 1950, et est
ordonné prêtre le 28 janvier 1951 dans la chapelle de lUniversité
dOttawa, par Mgr Alexandre Vachon, archevêque de ce diocèse.
Le 2 février, il célèbre sa première messe solennelle
dans sa paroisse. À la fin du scolasticat, en juillet et août,
il est en vacances en famille.
À sa grande déception, il ne part pas tout de
suite en Afrique. Il part faire une année détudes en pédagogie
à lUniversité de Londres. À la fin de cette année,
il est heureux de partir pour la Tanzanie, nommé dans le diocèse
de Mwanza. Il voyage dabord en Europe, puis en bateau jusquà
Dar Es Salaam. Il raconte que ce voyage lui a permis de se reposer et de se
retaper un peu après lannée éprouvante passée
à Londres.
En septembre 1952, il arrive à Mwanza et, 2 jours plus tard, il part pour lécole normale de Bukumbi afin de remplacer un confrère. Il commence immédiatement avec un plein programme de cours pour terminer lannée scolaire. Cest pénible pour lui qui doit enseigner uniquement en anglais, ne connaissant pas le swahili, et les élèves ne comprennent pas bien langlais. Les résultats sen ressentent, et il en souffre.
Pendant les vacances, lécole normale déménage
à Murutunguru sur lîle dUkerewe où les bâtiments
sont en construction. Lui, pendant 6 semaines, va dans une paroisse pour apprendre
le kiswahili. Il progresse beaucoup mais pas assez pour parler couramment.
Cest pendant cette période quil fait une chute en moto,
se blessant gravement à une jambe. Il faut quelques mois pour guérir
linfection à cette jambe, mais cela ne lempêche pas
de donner ses cours. Pendant ses temps libres, il continue détudier
le kiswahili, de sorte que progressivement il peut enseigner en cette langue.
En 1957, après quelques années denseignement,
le Père Deschamps est nommé inspecteur des écoles dans
une partie du diocèse. Il accomplit ce travail en étant le plus
souvent sur la route, car il doit faire des visites, produire des rapports,
soccuper de la fourniture en matériel scolaire, et bien dautres
choses.
En 1963, le poste dinspecteur étant supprimé, il retourne comme professeur à lécole normale de Murutunguru. Là, il va être heureux car avec lexpérience acquise, sa tâche est plus facile, et la mentalité est bonne entre les professeurs et les élèves. En 1964, à loccasion dun congé, il fait sa grande retraite à Villa Cavaletti. Il demeure ensuite à lécole normale jusquen 1969, au moment où on le nomme vicaire à la paroisse de Murutunguru. Il va y travailler pendant 2 ans. Il sacclimate bien à cette nouvelle vie, mais il doit se limiter dans le travail.
Au début de 1972, il déménage à
Nancio pour encore être vicaire. Mais là, les difficultés
vont augmenter. Sa santé nest pas très bonne et son problème
de surdité le dérange beaucoup. Après quelques mois,
avec laccord de ses supérieurs, il prend la décision de
rentrer définitivement au Canada.
Il arrive à Montréal le 11 décembre 1972.
Après un repos dans sa famille, il va aider à la Procure des
Missions, puis au Club du Dollar mensuel. En 1974, il devient responsable
de ce service quil assurera pendant 17 ans. Comme cest uniquement
un travail de bureau, son problème de surdité ne le dérange
pas.
En 1991, il demande à laisser ce travail et veut prendre une année sabbatique pour se reposer et se recycler. Après ce repos, il accepte de prendre en charge le service de comptabilité à notre maison de repos de Lennoxville. Ce sera la dernière maison où il habitera. Après 2 ans, il prend définitivement sa retraite. Il ne peut accepter dautres occupations car il devient de plus en plus handicapé.
Les dernières années de sa vie vont devenir progressivement
plus pénibles. Ses jambes le lâchent rapidement. Il se déplace
dabord avec un déambulateur, puis en fauteuil roulant. Il souffre
dinsuffisance cardiaque, de pneumonie, ce qui engendre des séjours
à lhôpital. Il décède le 29 août 2011
dans notre maison de Lennoxville. Il a insisté pour quon lui
accorde la faveur de rester chez lui pour mourir.
La messe des funérailles a été célébrée
le 3 octobre dans notre chapelle, suivie de linhumation au cimetière
St-Antoine de Lennoxville. Le Père Jacques Bédard a présidé
la messe et le Père Richard Dandenault a prononcé lhomélie.
En voici quelques extraits : Depuis près de 18 ans, retraité
ici dans la maison, vivant sa mission dans le silence, la prière, le
sourire, en compagnie de ses épreuves quotidiennes de santé,
la dégénérescence musculaire, laudition difficile,
et quoi encore. Dieu seul a connu le fond de son cur et lui seul sait
aujourdhui tirer la fécondité qui peut émerger
dun tel état doffrande et damour. Il est à
présumer sans peine que le Père Richard a accueilli cette invitation
de vie éternelle de son Dieu à linstar de son Maître
Jésus et quil est entré dans la béatitude de vie
et la plénitude damour qui lui sont maintenant offertes.
Lauréat Belley
Père Francis
Kermasson
1924 -
- 2011
NNé le 7 avril 1924 au hameau de Kermoret, commune dAssérac, au nord de la Grande Brière, parc régional de la Loire-Atlantique, France, Francis fut baptisé le lendemain et confirmé le 24 mai 1935 en cette paroisse. La famille, très chrétienne, comptait un garçon et une fille et vivait de la ferme. Francis étudia au petit séminaire de Guérande, puis au séminaire moyen de Notre-Dame des Couëts, à Bouguenais, tout près de Nantes.
Au moment dentrer au grand séminaire, il voulut faire dabord son service militaire pour réfléchir encore ; la classe 44 nayant finalement pas été appelée, il retourna travailler aux champs, chez ses parents. Comme tout Briéron, il était attaché à son terroir, un petit coin de Paradis terrestre. Car la Brière, drainée par le Brivet, dernier affluent de la Loire, est célèbre pour ses belles demeures aux toits de chaume, et si lon ne se chauffe plus guère à la tourbe locale, on y contemple toujours une multitude doiseaux : chevaliers, bécassines, courlis, grèbes, râles deau, busards cendrés, mouettes rieuses, hérons pourprés et bien dautres espèces. Les canaux recèlent de succulentes anguilles, la brème, la tanche ou le brochet. Sur leurs bords nichent la loutre, la belette, lhermine et le vison, et pour les chasseurs, le lièvre brun prolifère dans les futaies. Rien, là-bas, ne semble avoir été trop abîmé par lhomme.
Cependant, après un an, le 15 juillet 1946, lappel se faisant plus pressant, Francis demanda à entrer au séminaire de philosophie de Kerlois, ce qui ne surprit pas ses parents, la maman étant sur dun Père Blanc, le Père Robert. Après ses deux ans de philosophie à Kerlois, et le noviciat à Maison-Carrée en 1948-1949, ce furent à Thibar les trois premières années de théologie couronnées par le Serment missionnaire le 27 juin 1952, puis la prêtrise à Carthage le 5 avril 1953.
Physiquement, Francis était un colosse : au football, comme arrière
central, une terreur ! Tant que vous aurez ce grand
costaud, disaient les jeunes Tunisiens qui venaient affronter les scolastiques
en matchs amicaux, on ne gagnera jamais : cétait un mur
devant les buts. Francis nétait pas un intellectuel, mais il
était doué pour les travaux manuels, et de spiritualité
solide. Quelque peu timide, hésitant parfois, il était estimé
de ses confrères et les formateurs appréciaient son bon sens,
son bon cur, sa piété sincère et son dévouement.
Un garçon ainsi bâti ne pouvait être nommé que dans une mission dure : ce fut le Mali, le 25 juin 1953, et le diocèse de Bamako. Le 2 septembre suivant, il était à Ouolossébougou pour létude du bambara. Après un court séjour à Ségou, de juillet à décembre 1954, on le nomma en janvier 1955 à Kolongotomo et, le 18 octobre suivant, supérieur de limportant poste de Ségou. Le 20 octobre 1956, le voilà supérieur et directeur de lécole de catéchistes à Faladyé ; là, il se réjouit du succès de la coopérative agricole lancée sur les conseils du Père Laridan et, comme il le fera partout, se réserve le plus pénible, simposant de longues et pénibles tournées, même durant lhivernage, acquérant une profonde influence sur les gens par sa bonté, sa patience et son esprit de foi. Très apprécié aussi des religieuses pour son esprit surnaturel et son dévouement, il resta dans ce poste jusquen 1964, date où il fit la grande retraite à la villa Cavaletti à partir du 19 septembre.
À son retour, il fut nommé supérieur dune nouvelle fondation à Kolokani, où il arriva le 6 janvier 1965. Il y passa 12 ans, jusquen 1977. Il rentra alors pour un long recyclage à Angers : il logeait au grand séminaire, mais revenait chaque fin de semaine en Brière, près de sa mère, dont la santé donnait des inquiétudes. Le 8 novembre 1979, il retrouve sa mission de Faladyé, dans le diocèse de Bamako, jusquà la session retraite à Jérusalem, en 1984 ; après quoi il revint à Faladyé en 1985, puis, en avril 1986, à Kolokani et Kati. Il fut donc presque toujours supérieur, et les confrères étaient contents avec lui.
Dès 1979, la machine commença à gripper : problèmes
de reins, bilharziose, amibiase, rhumatismes déformants, arthrose vont
le handicaper de plus en plus ; or ses congés ne sont pas reposants,
car sa maman décline, son beau-frère meurt dune tumeur
au cerveau et sa sur déprime, tout le monde sappuie sur
lui et il doit faire face à de nombreux problèmes. Chaque fois,
ne voulant pas abdiquer, il retrouve la mission. Fidèle à ses
méthodes dapostolat, que daucuns trouvent trop traditionnelles,
mais que les gens apprécient, il se donne : Il est quelque peu
réticent devant les nouveautés en apostolat, mais cest
un dur, bien intégré à la vie des villages
de brousse, comme très peu le sont, noteront les régionaux.
Durant son long séjour, en effet, il sut se faire proche des faibles, des personnes fragiles. Il aima les Maliens, se faisant lun deux, étudiant consciencieusement leur langue, respectant leurs coutumes et leurs traditions. Il ne négligeait pas les catéchuménats de brousse et lévangélisation. Il aidait les gens à mieux vivre en améliorant les méthodes de culture, en les initiant au jardinage et au précieux apport de la pêche, sa passion de jadis dans les innombrables canaux de la Grande Brière.
En 1996, après une chute qui lui vaut une fracture du col du fémur, une opération à Paris et un temps de rééducation, il arrache au médecin un ultime retour à la mission. Mais il nen pouvait plus et, bien que Mgr Sangaré lui eût dit que les os des vieux missionnaires sont source de bénédiction, ce vaillant gaillard prit la dure décision dun retour définitif en France, en avril 1997 ; sa forte constitution cédait sous limplacable climat malien.
Il prit tout de même léconomat à la maison de Nantes, tout en allant aider les curés ici ou là, notamment en son village natal. Lorsque les Pères Blancs quittèrent Nantes, il opta pour la maison de retraite à Billère, à partir de novembre 2002 ; mais il aimait retrouver chaque année son milieu familial, là où étaient ses racines et, malgré ses forces diminuées, rendre quelques services au curé dHerbignac et de Saint Lyphard, où vivait sa sur, dans la Grande Brière quil aimait tant : et cest là quen son dernier séjour le Seigneur la rappelé à Lui. Un voisin laperçut, étendu, mort, dans le jardin du presbytère de Saint-Lyphard, le 14 août.
Il fut inhumé, et cétait sans doute lun de ses
désirs secrets, en léglise de Saint-Lyphard, au milieu
des siens, devant une nombreuse assistance. Le Père Paillard, son compagnon
à Nantes durant plusieurs années, présida les obsèques,
résumant la vie féconde de Francis : Merci, concluait-il,
pour ta vie missionnaire, pour tes exemples et ton témoignage discret,
mais solide. Nous célébrons cette Eucharistie comme tu las
fait si souvent ici et ailleurs : que Dieu taccueille près de
Lui pour la vie éternelle !
Armand Duval
Père François Boinot
1914 -
- 2011
François
naquit à Niort, diocèse de Poitiers, France, à la veille
de la grande guerre, le 4 juillet 1914, septième dune famille
de onze enfants. La famille, aisée, était profondément
chrétienne, très unie : On saimait bien, confie-t-il
dans son curriculum vitae, mais sans grandes démonstrations entre
nous. Six des neuf garçons devinrent prêtres, une sorte
de record : deux Pères Blancs, François et Xavier, un bénédictin
qui fut Abbé de Tournay, un dominicain, et deux chanoines du diocèse
de Poitiers, Pierre, laîné (mort en 1990), vicaire général
durant 18 ans, et Paul, archiprêtre de la cathédrale.
Connaissant les Pères Blancs par les revues missionnaires, François
décida dentrer à Kerlois en septembre 1932, sous la
célèbre férule du Père Stani Vanwaelscappel.
Il fit son noviciat en 1934-1935 sous celle du Père Betz, et se rendit
à Thibar pour la théologie en septembre 1935. À Pâques
1938, il commença son service militaire, au 4e Zouaves à Tunis,
comme beaucoup de scolastiques français. Mais quand les supérieurs
apprirent que ce régiment devait partir au front, ils décidèrent
danticiper lordination de François et, en moins dune
semaine, dit-il, il reçut sous-diaconat et diaconat, fit le serment
Père Blanc et fut ordonné prêtre, le 15 mai 1940, dans
loratoire de larchevêque de Tunis.
Il partit alors pour le front de France, en fonction dinfirmier, et
fut fait prisonnier le 16 juin 1940 ; il chanta sa première messe
le 15 août, fait peu banal, au camp de prisonniers de Meaux. Sa condition
dinfirmier lui valut dêtre libéré, en janvier
1941, et employé à lhôpital militaire du Val-de-Grâce
à Paris. Dès quil le put, en mai de la même année,
il rejoignit Thibar pour faire sa dernière année de théologie.
Après trois ans de vie militaire, ce lui fut quelque peu pénible,
et lon notait alors chez lui, dit-on, outre un fond de timidité,
un certain pessimisme.
Il fut nommé, le 25 avril 1942, à Bobo-Dioulasso (Haute Volta)
mais, deux jours avant le départ de Marseille, les Américains
débarquaient en Afrique du Nord ! Le bateau ne put partir et il fallut
à François patienter longtemps, exerçant son ministère
à Tournus, Villeurbanne et Antilly, avant de pouvoir, en mai 1945,
rejoindre enfin sa mission.
Dentrée, alors quil entamait à peine létude
de la langue, il fut nommé à Dédougou, une paroisse
quil décrit aride et dure, avec peu de chrétiens. Il
soccupait de lécole en plus du travail de la mission,
alors que, de son propre aveu, il avait du mal à parler le bobo-oulé.
On le nomme pourtant supérieur du poste au bout dun an, en
1947. Mais, sur sa demande, la charge lui semblant trop lourde, le 3 septembre
1948, il fut nommé vicaire à Ouakara, en charge de lécole
de catéchistes, avant de retrouver Dédougou le 31 août
1951. Il était, note-t-on, apprécié de ses supérieurs
pour sa docilité, estimé des confrères, respecté
des chrétiens et particulièrement à laise avec
les jeunes.
À lété 1952, lors de son premier congé,
pour la première fois, les six prêtres Boinot se retrouvèrent
: cétait malheureusement pour entourer leur père malade
qui décéderait quelques semaines plus tard. Au cours de ce
congé, François fit la grande retraite à Mours à
partir du 17 février 1952 et fut de nouveau nommé à
Ouakara le 20 juin 1953, puis à Dédougou le 6 novembre 1960
comme supérieur. Il alternera toujours, dit-il, entre ces deux paroisses,
comme supérieur ou vicaire, soccupant des écoles de
la mission et des catéchistes, tout en faisant le travail paroissial
en cette langue bobo-oulé qui lui résiste encore ; de plus,
étant de santé fragile, les tournées à mobylette
lui coûtaient visiblement, et cest très fatigué
quà chaque congé, il arrivera en France ; il devra même
anticiper ce congé en 1973, en raison de fortes fièvres et
de problèmes de vue.
En 1960, Mgr Lesourd, évêque de Nouna, avait décidé
de construire à Tyonkuy, près de Dédougou, un petit
séminaire. Étant à Rome, il délégua François
pour bénir la première pierre de ce bâtiment. En juillet
1961, il ly nomma pour soccuper plus particulièrement,
(à la manière PB, dit François) de la première
division des petits. Ce fut une nomination heureuse, car, aimant la compagnie
des jeunes, il sy épanouira.
De lavis général, il y fera beaucoup de bien, préparant
soigneusement ses cours et procurant à de nombreux élèves
laide spirituelle dont ils avaient besoin. Très ordonné,
il était à laise aussi dans des travaux de secrétariat,
polycopie, dactylographie. Il restera à Tyonkuy jusquen juillet
1981, comme professeur et aussi supérieur du séminaire à
deux reprises, marquant incontestablement cette maison de son empreinte
: 16 ans de travail en paroisse avec tournées, écoles,
catéchistes, 20 ans au petit séminaire avec les jeunes,
résume-t-il sobrement. Entre-temps, en 1973, Mgr Zéphirin
Toé, pour qui François eut toujours beaucoup damitié,
avait pris les rênes du diocèse de Nouna.
Le 24 juin 1981, vieilli, fatigué, diminué, dit-il,
nayant pas pratiqué la langue bobo-oulé depuis
20 ans, je demande à rentrer en France ; jy arrive en août
1981 et, deux mois plus tard, directement à la maison de retraite
de Billère ; content dêtre à Billère où
je fais toutes les rues à pied. Jai travaillé un peu
dans presque tous les services de la maison : philatélie, économat,
reliure, etc., et je suis heureux ici. Il navait que 67 ans
lors de son arrivée, mais traînait notamment, confie
son frère Xavier, une furonculose persistante et épuisante.
Il passera donc 30 ans à Billère, autre record sans doute,
jusquà son retour à la maison du Père, le 14
août 2011. Il était devenu très dépendant, mais
acceptait avec humilité et reconnaissance les services de linfirmière
et des aides-soignantes.
Ne soyez pas bouleversés, je pars vous préparer une
place ; là où je suis, vous y serez aussi. François,
attendait ce jour depuis longtemps, dit Joseph Olivaud dans lhomélie
des obsèques. Tu es maintenant dans la paix du Seigneur où
tu as retrouvé tous ceux et celles qui tont précédé.
Avec la Vierge Marie que tu as tant priée. Combien de chapelets nas-tu
pas dits ! Je te vois dans ce couloir du 2e étage. Tu as été
un modèle de fidélité à lOffice du matin,
sauf à de rares moments de trop grosse fatigue, à lEucharistie,
à lOffice du soir, même si tu ne pouvais plus lire.
François, tu nous as quittés mais tu es toujours parmi
nous. Nous pouvons penser que Dieu est amour et que ceux qui vivent en lui
sont là, près de nous, au milieu de nous, quils partagent
nos joies, nos espoirs, nos souffrances et veulent nous aider à réussir
notre vie. François nous a quittés : il est parti vers la
maison du Père. Ce sont des paroles très fortes : tout nest
pas fini, au contraire, tout commence ; une vie nouvelle qui ne finira pas.
Nous retrouverons tous ceux et celles qui auront suivi Jésus, notre
Sauveur.
Que notre tristesse daujourdhui se change en joie, que
nous partagerons avec tous ceux qui nous entourent, qui vivent avec nous
! Célébrons dans la paix et la joie cette Eucharistie.
Armand Duval
Père André
Lacoste
1923 -
- 2011
André
est né le 29 juin 1923 à Tournai, Belgique. Il fait les premières
années de ses études secondaires au collège Cardinal
Mercier à Braine-lAlleud et les trois dernières à
linstitut St-Georges à Woluwe-Saint-Pierre. Il entre chez les
Missionnaires dAfrique à Thy-le-Château en 1945, fait
son noviciat à Varsenare et la première année de théologie
à Marienthal. Suivent trois autres années de théologie
à Heverlee, où il prononce son Serment missionnaire le 21
juillet 1951 et est ordonné prêtre, le 12 avril 1952, par Mgr
Geeraerts.
Ses formateurs le décrivent intelligent, philosophe, ouvert aux problèmes
de la vie, doué de goût artistique, mais manquant parfois de
sens pratique et peu doué pour les langues. Envoyé à
luniversité de Louvain, il obtient une licence en Sciences
politiques et sociales.
Nommé au Burundi, André senvole, le 10 octobre 1955,
pour le vicariat de Gitega. Il soccupe du journal Temps Nouveaux.
En septembre 1956, il passe en RD. Congo et devient professeur au petit
séminaire de Mungombe et lannée suivante, au petit séminaire
de Mugeri (Bukavu), où il reste jusquen janvier 1963. Il enseigne
ensuite six mois au collège Notre-Dame à Bukavu.
En février 1964, il rentre en Belgique pour raison de santé.
Il a son pied-à-terre à Namur, où il participe à
lanimation missionnaire.
Il profite de son séjour en Belgique pour se recycler en méthodes
déducation. Il est intéressé par les progrès
accomplis dans lenseignement religieux des jeunes et lutilisation
des méthodes actives et audiovisuelles. Il amasse beaucoup de matériel
: diapositives et enregistrements. Il a aussi loccasion de faire un
voyage détude en Égypte et au Sinaï avec deux professeurs
du grand séminaire de Namur. Il suit en outre la grande retraite
à Villa Cavaletti. En septembre 1966, le voilà de retour au
petit séminaire de Mugeri, jusquà son congé en
1970, où il fera une année de recyclage à Louvain.
De 1971 à 1975, André enseigne à lAthenée
dIbanda (Bukavu). De 1975 à 1980, il est professeur à
linstitut de sciences pédagogiques à Bukavu et chargé
de lanimation des jeunes. Grâce à un jumelage avec les
étudiants dune paroisse de Bruxelles, il ouvre un centre pour
étudiants, quil baptise Maison de Partage. Les
étudiants y trouvent une salle détude, des salles de
réunion, une bibliothèque, un atelier de bricolage et même
une chapelle. Dommage quAndré ne soit pas très
organisateur et quil se laisse rouler facilement, note le régional.
Cest à cette époque quil lance, avec le Père
Pierre Croteau, le Village Pilote dAgriculture Moderne (V.I.P.A.M.)
dans la vallée de la Lwana, à une petite centaine de kilomètres
de Bukavu. Le but est dinstaller de jeunes couples et de leur apprendre
de nouvelles méthodes agricoles. Ce projet sera fortement soutenu
par la famille Lacoste. Fin 1980, il part en congé et, au retour,
fait un long voyage en Afrique occidentale. De mars 1981 à juillet
1985, il est chargé de la formation des jeunes et du développement
rural.
En 1985, il se fait opérer à la jambe (varices). Après
un court passage à la paroisse de Bagira, il retourne enseigner au
petit séminaire de Mugeri. Entre-temps, le projet VIPAM tourne plutôt
mal et affiche une grosse dette. Larchevêque intervient personnellement
auprès du régional. Ce dernier écrit, en mai 1988 :
Il (André) est attachant et convainquant, mais ce nest
pas un gérant. Il naurait pas dû essayer de réaliser
lui-même un projet qui pourtant serait une excellente solution à
beaucoup de problèmes de nos gens.
En septembre 1989, André suit la session retraite à Jérusalem.
Il doit ensuite se faire soigner en Belgique. Puis il retourne à
Mugeri, où il enseigne au lycée dà-côté,
jusquen 1993. En janvier 1993, il devient aumônier au lycée
Katana, près de la Fomulac, où il fait partie de la communauté
PB. En février 2000, il fait une phlébite et comme létat
de sa jambe ne saméliore pas, les médecins décident
de le rapatrier. Mais, en septembre, il est de retour à la Fomulac.
En mai 2005, il est définitivement nommé en Belgique et réside
dans notre communauté de Salzinnes, où nous lavons toujours
connu assis, sa mauvaise jambe surélevée
mais gardant
le sourire, heureux.
André a enseigné toute sa vie. Il a enseigné principalement
le français et la religion et a été hautement apprécié
dans tous les établissements où il a travaillé. Toute
sa vie aussi, une soif dapprendre la habité. Il désirait
rester à jour et améliorer constamment ses cours. Il disait
: Nos élèves africains ont droit à un enseignement
de qualité. Son caractère généreux et
imaginatif la toujours poussé à voir plus large que
son métier denseignant. Cest pour cette raison quil
a lancé VIPAM, dont nous avons parlé, et, plus récemment,
Bethsaïde, où se forment encore aujourdhui
des serviteurs et des servantes de la Parole de Dieu.
André était un doux et il aimait la vie. Il disait souvent
: La vie est belle ! Et il ajoutait : Il faut la faire
belle ! Cétait un artisan de paix. Il était plus
porté à voir le bien et le beau et à sen émerveiller,
quà voir le mal. Lorsque lépreuve sest présentée
à lui dans la maladie, il ne sest pas révolté.
Il la reçue joyeusement et sereinement.
Le 4 février 2011, aux premières heures, André sest
éteint doucement au Foyer Sainte-Anne à Salzinnes (Namur).
Sur sa table, on a trouvé ces mots écrits de sa propre main
: On va tout doucement vers la fin de sa petite vie sur terre. Laissons
les choses se faire peu à peu comme le Seigneur le voudra. Que sa
sainte volonté soit faite !
Jef Vleugels
Père Toussaint
Perron
1931 - - 2011
Le Père
Toussaint Perron est né le 30 octobre 1931 dans la paroisse de St-Léon
du diocèse de Chicoutimi, au Québec, Canada. Il a vécu
dans une grande famille, où il a dû affronter parfois de grandes
difficultés. Il perd sa mère alors quil a 7 ans. Son
père se remarie vite, et la relation avec sa nouvelle mère
et les autres enfants nest pas toujours cordiale. Il connaît
des moments difficiles, ce qui lui cause certains complexes qui le marqueront
toute sa vie.
Pour ses études primaires, il est placé dans
un orphelinat. Puis, à la fin, il réussit à être
accepté au séminaire de Chicoutimi pour ses études
secondaires et pour les deux années de philosophie. Il na pas
toujours le soutien dont il aurait besoin pour faire ses études.
Pour avoir le nécessaire, il doit parfois se débrouiller en
travaillant et en faisant du petit commerce. Les prêtres du séminaire
laident et lui font confiance. Ils témoignent que sans être
brillant pour les études, il ne manque pas dardeur et a le
nécessaire pour réussir. Il est prompt et versatile, tout
en prenant ses responsabilités au sérieux.
Au cours de sa deuxième année de philosophie,
il demande à être admis au noviciat des Pères Blancs
à St-Martin, près de Montréal. Au mois daoût
1954, il commence son noviciat. Cette année se passe relativement
bien. Le supérieur le considère comme un sujet généreux
et dévoué, mais qui doit maîtriser sa nervosité
et développer la pondération et la réflexion avant
dagir.
Au mois daoût 1955, il est au scolasticat dEastview.
Il y passe 4 années en travaillant durement. Il est éprouvé
par la maladie, la fatigue et par une fracture à une jambe. Comme
dans le passé, sa volonté lui permet de passer à travers
ces contretemps. Il a une bonne intelligence, mais on pense quil pourrait
donner davantage sil mettait plus de méthode et dordre
dans son travail. Il est meilleur pour le côté pratique, car
il est débrouillard et dévoué, mais ce quil fait
nest pas toujours bien réfléchi.
Notre confrère prononce son Serment missionnaire le
21 juin 1958. Il est ordonné prêtre le 3 janvier 1959, dans
sa paroisse natale de St-Léon, par Mgr Marius Paré, alors
évêque auxiliaire de Chicoutimi.
Après ses études, il va se reposer dans son
milieu. Au début doctobre 1959, il arrive au Burundi où
il est nommé dans le diocèse de Bujumbura. Il va dabord
quelques mois à Mabayi et Mutumba pour apprendre le kirundi et sinitier
à la pastorale. Par la suite, il sera vicaire à Musigati,
Cibitoke et Munanira. Après 7 ans de présence au Burundi,
il part en congé pour se reposer car il est malade et énervé.
Il vivait beaucoup de tensions dans ses rapports avec les gens et ses confrères.
On naimait pas sa façon de travailler seul et de tout exagérer
dans ses conversations. Son régional souligne tout de même
quil a montré du dévouement et quil a réussi
de petites constructions en succursale.
Il arrive au Canada en mai 1966 et part se reposer en famille.
Après quelques mois, le Père provincial apprend quil
a dû être hospitalisé pendant un mois pour des examens
et une opération pour un ulcère à lestomac.
En septembre 1967, il est à Montréal et fait
des études de pastorale. En 1969, il part en Floride, aux USA, pour
y suivre des cours et se reposer. Plus tard, il demande au Père provincial
une lettre de référence pour pouvoir faire du ministère
dans le diocèse dOrlando, en Floride, USA. Lévêque
laccepte pour une expérience de 3 ans.
En mars 1973, il est accepté dans le diocèse
de Peoria en Illinois, USA. Il est vicaire successivement dans quatre paroisses,
de 1973 à 1984. Il est ensuite curé dans trois paroisses,
de 1984 à 1992. Il retourne au Canada en 1996. Il prend résidence
à notre communauté de la rue St-Hubert à Montréal.
Au début de 2011, il est hospitalisé pour différents
troubles, dont un début de pneumonie. À son retour à
la résidence, on constate quil diminue beaucoup physiquement
et psychologiquement. Au mois daoût de la même année,
il est admis à lhôpital de lEnfant-Jésus
à Québec. Cest là quil décède
le 23 août 2011.
Les funérailles ont été célébrées
le 30 août 2011 en léglise des Saints-Martyrs-Canadiens,
en présence de lurne funéraire. Ses cendres ont été
déposées au cimetière de son village de St-Léon.
Le Père Gérard Bouchard a présidé la messe des
funérailles et fait lhomélie. Un de ses frères
a donné un témoignage en parlant de lexpérience
de notre confrère.
Le Père Perron a été un grand malade.
Cette situation a été pénible pour les autres, et aussi
pour lui. Des confrères ont pu recevoir certaines confidences de
lui. Ils ont constaté quil a beaucoup souffert intérieurement.
Nous sommes certains que Dieu le Père, dans sa grande
bonté, a accueilli notre confrère dans son Royaume pour quil
reçoive un repos bien mérité.
Père Jaak De Meyer
1931 - - 2011
Jaak est né à
Torhout en Flandre occidentale le 8 mars 1931, mais la famille a déménagé
peu après à Bruges, où Jaak a fait ses études
primaires et secondaires au collège Saint-Louis. En septembre 1950,
il entre chez les Pères Blancs à Boechout et fait ensuite
son noviciat à Varsenare.
En septembre 1953, il commence ses études de théologie à
Heverlee, où il prononce son Serment missionnaire le 7 juillet 1956.
Il sera ordonné prêtre à cet endroit le 21 avril 1957,
par Mgr. Ogez. Un de ses formateurs disait de lui: Il sait organiser
avec autorité, mais paie surtout de sa personne. Cela restera
vrai toute sa vie, avec beaucoup davantages mais aussi quelques inconvénients.
Un confrère témoignera plus tard : Jaak a, en effet,
une forte personnalité, avec ses idées bien arrêtées,
et il est fort peu porté au compromis. Il est aussi carré
au moral que son menton volontaire lest au physique.
Nommé au diocèse de Bunia, Jaak senvole avec Sobelair
le 22 avril 1958. Sa première nomination le conduit dans la paroisse
de Mudzi Maria à Bunia, où il apprend la langue swahili et
fait fonction de vicaire. En octobre de lannée suivante, il
est nommé à Badiya. Cest là quen pastorale,
il se révèle vrai meneur dhommes et un organisateur
compétent. Devenu responsable enthousiaste de ALTI (Action contre
la Lèpre et la Tuberculose en Ituri), il construit pour les malades
de la lèpre et les patients tbc de petites maisons, pourvues deau
courante et délectricité. ALTI est financée par
lorganisation allemande Aktion Canchanabury - Leprahilfe
Hans Reinhardt e.V. de Bochum. Cet organisme collabore avec les Pères
Blancs et les diocèses concernés.
Lannée 1964 est une année cruciale à cause de
la rébellion. Jaak est emprisonné à deux reprises,
mais il est chaque fois libéré. Après une période
de repos en Belgique, il retourne dans sa paroisse de Badiya dévastée.
Vers la fin de son séjour dans cette paroisse, il ajoutera les patients
du sida aux autres malades, auxquels il sest dévoué
de tout cur.
En décembre 1974, Jaak est nommé curé à Mongbwalu. Il déploie une grande activité, mais nest pas toujours facile pour ses collaborateurs. Il demeure le responsable de ALTI. Le fait que cette organisation profite du diocèse comme association sans but lucratif (ASBL), sans sintégrer dans le uvres sociales diocésaines, provoque pas mal de difficultés. Il faut ajouter que Jaak ne se contente jamais de son engagement dans lALTI. À Mongbwalu et ailleurs, il crée et anime les Centres de Santé Communautaire (CSC) dans quantité de petits villages. Quelques-uns de ces centres ont évolué et deviennent de véritables dispensaires-maternités.
Il forme les ASC, Agents de Santé Communautaire. Comme on parle
de médecins aux pieds nus, on peut dire que les ASC sont
infirmiers aux pieds nus pour les soins de santé primaires.
Dans ce but, Jaak sinforme et cherche des collaborateurs qualifiés.
La mise en marche de toute lorganisation CSC et ASC témoigne
de son grand souci pour le développement et la santé des gens.
Un autre exemple encore : il sait par expérience ce que le scoutisme
lui a apporté dans sa jeunesse. Aussi est-il, avec quelques confrères,
à lorigine du scoutisme dans toute la région.
Jaak ne soccupe pas seulement de développement, même
si cette activité lui demande beaucoup de temps et exige de lui beaucoup
defforts. Prêtre très soucieux de la pastorale, il déborde
didées et dinitiatives pour animer les Communautés
Ecclésiales Vivantes, pour former et recycler les divers responsables,
pour impliquer les chrétiens dans la vie de lÉglise.
Il est aussi un très bon prédicateur, et ses homélies
sont toujours bien adaptées, riches denseignement et souvent
dune grande profondeur.
En 1987, Jaak est de nouveau nommé à Badiya tout en restant
responsable de ALTI. Mais en septembre 1995, à la demande du conseil
régional, il doit donner sa démission à la tête
de cette organisation. Sa désignation pour Kibibi dans larchidiocèse
de Kisangani ne se réalise pas et, le 14 février 1996, Jaak,
assez déçu, rentre définitivement en Belgique. Les
premières années en Belgique, il continuera à faire
du travail administratif pour ALTI et à envoyer des médicaments.
Jaak sinstalle un temps chez sa sur et son beau-frère, dabord aux Pays-Bas, puis au Luxembourg. En novembre 2000, il rejoint notre communauté de Berchem. Un essai dengagement dans lorganisation Wereld-Missiehulp, située à Boechout et spécialisée dans les expéditions vers les missions, naboutit pas.
En avril 2001, Jaak est nommé à Varsenare où il passera
encore des années heureuses et paisibles, bien inséré
dans la communauté. Il continuera à se rendre à Bunia
chaque année, pendant quelques semaines, afin dy suivre les
affaires de ALTI et dy visiter ses nombreux amis. Jusquà
ce que sa santé ne le lui permette plus.
Au mois de mars 2010, il rejoint la maison de repos Avondrust.
Il y décède paisiblement le mercredi 8 juin 2011. Le 14 juin,
nous avons concélébré lEucharistie dadieu
avant linhumation dans notre cimetière de Varsenare.
Jaak a mené une vie mouvementée. Sans aucun doute, le fil
rouge de son existence a été lengagement pour ses frères
et surs socialement exclus, notamment les patients de la lèpre
et du sida. Ce que vous avez fait pour les plus petits des miens,
cest à moi que vous lavez fait. (Matthieu 25, 40).
Jef Vleugels
PROFILES
Father Maurice
Mertens
1925 - - 2011
Maurice was born
on the 4th February 1925 into a working-class family, numbering 15 children,
at Geetbets Commune, in Louvain, Belgium. Maurice was the last-but-one and
outlived all his elder brothers and sisters. He did his secondary schooling
at the St John Berchmans College at Diest. Maurice entered the White Fathers
at Boechout in 1945. In this way, he was following in the footsteps of his
priest brother and his sister, who became a nun.
After his novitiate at Varsenare, he began his theology studies
at Marienthal (1948-1949), completing them at Heverlee, where he took his
Missionary Oath on the 21st July 1951.
During his years of formation, his professors described him
as a man full of enthusiasm, generous, with a strongly developed social
bent, an engaging smile and very communicative. He was a good psychologist,
a master at motivating people and with whom everyone felt at ease. On the
intellectual level, he did not soar like an eagle, but had good, solid and
realistic common sense.
On the 12th April 1952, Maurice was ordained a priest at Heverlee.
After completing his military service after the fashion of the times, by
six months studying at the Louvain Inter-Faculty Colonial Institute, he
was ready to leave.
On the 1st April 1953, Maurice took off via Sobelair Airline
for Bukavu, (in the Belgian Congo of the day). He began learning
the local language at Burhale. He wrote, I think I can thank heaven
on my knees for being able to begin in such a mission post, for Burhale
is already very close to my heart. I love the people here, these calm, straightforward
and good Bashi. They are so open to the faith. Moreover, I love their language.
I find Mashi a terrific language: I am truly passionate about studying it
and then one forgets how difficult it is. Besides, whoever does not like
the language does not like the people who speak it either. He experienced
an earthquake at Burhale. It brought the church and the mission building
crashing down.
In February 1954, he was appointed curate of the parish of
St Therese at Bukavu, where he had two main duties. He was Schools Director
and Hospital Chaplain. It was also there that he lived out the peoples
struggle for Independence and where his confrere Renaat De Vos was murdered.
In order to return for his first home leave in 1961, he had
to cross Lake Kivu to Rwanda by stealth, in a dugout canoe, as though he
were fleeing. After his Long Retreat at Frascati, Maurice became curate
in September 1961 at the Holy Family parish at Bagira, quite near Bukavu,
with a Congolese priest as parish priest. He felt more and more at home
at Bukavu.
In July 1963, Maurice moved to the Archdiocesan residence,
appointed Secretary and Chancellor of Archbishop Van Steene. He continued
this same mandate under his successor Archbishop Mulindwa. In addition to
his administrative tasks, he was also officially appointed parish
priest of the whites and, on occasion, he gave courses at the Academy
of Science and the Nurses School. In 1964, he lived through the Simba
Rebellion, the mercenaries and the intervention of the Belgian paratroopers.
After a short leave in late 1965, Maurice returned to Bukavu and there went
through the crisis with Schramme and his mercenaries. During this time,
(1964-1968), 218 missionaries were killed in the Congo, including 10 White
Fathers. (For them all, the Kongolo Memorial was erected at Gentinnes, Belgium).
For Maurice, it was the last straw. In August 1967, he returned to
Belgium for good.
For the active and committed missionary he was, a completely
new life began. On the 1st November 1967, Maurice was appointed an Army
chaplain for Belgian soldiers stationed in Germany, more exactly at Soest.
On the 1st November 1970, he was shifted to Aix-la-Chapelle. On the 1st
October 1980, his final appointment in the Army brought him back to Belgium,
to Brasschaat, where he was to remain for ten years. For all these long
years, he was a highly-regarded pastor for the soldiers and their officers
and families. He accompanied them pastorally for catechism, liturgy and
the sacraments. There also, Maurice was a happy man, eager to be of service
and greatly appreciated.
At the end of February 1990, he was officially pensioned off.
However, as early as the 1st March, he recommenced his service as Rector
of the Surs Noires at Lierre. He was also except for the last
few years chaplain to the large Saint Joseph Rest Home run by the
same Congregation. In early 2010, Maurice became increasingly confused.
In March, he was transferred to Avondrust (Varsenare), as his condition
required constant observation. He lived more and more in the past, far from
the present moment, but continually cheerful, smiling and always ready for
a chat.
He was ready for his last journey. He himself had meticulously
prepared his funeral. Maurice died on the 22nd august 2011 at Avondrust
(Varsenare), Belgium after 60 years of missionary life in DR Congo and Belgium.
There he is now in heaven, with Christ, his Risen Lord and Master.
Jef Vleugels
Father Richard Deschamps
1923 -
- 2011
Father
Richard Deschamps introduces himself in this way: I was born on the
1st April 1923 in the Diocese of St. Hyacinthe, Québec. I am the
oldest of a family of seven children. We lived a few steps from the church
and the school. I was brought up during the hard times of the Thirties.
It was not easy to raise a family of seven children with my fathers
low salary, but we never lacked the essentials. My parents were deeply Christian.
In addition to preaching by example, they made sure we went to church. Night
prayer and the family rosary were obligatory in the evenings. At the end
of my primary school, the parish priest proposed to my parents to send me
to St. Hyacinthe Seminary and to help them pay my fees. In September 1937,
I was able to begin my standard courses at this Seminary. My secondary studies
and philosophy were wonderful years. Studies were not a problem for me.
During the holidays, I found work to earn a little money to help my parents.
At the end of his philosophy, Richard chose the missionary
vocation with the White Fathers. In September 1945, he went to Éverell
for the postulancy. The following year, he began his novitiate at St. Martin,
near Montreal. From 1947 till 1951, he went to Eastview for his four years
of theology. As he was gifted from the intellectual point of view, he succeeded
easily. He was helped to overcome his shyness and nervousness, so as to
push himself forward and make the best of his attainments. He was considered
a good prospect, a man of duty, who needed to ensure that he relaxed above
all physically.
He took his Missionary Oath on the 27th June 1950, and was
ordained a priest on the 28th January 1951 in the Ottawa University Chapel
by Archbishop Alexandre Vachon of Ottawa. On the 2nd February, he celebrated
his first Solemn Mass in his parish. At the end of the Scholasticate, in
July and August, he spent his holidays with his family.
To his great disappointment, he did not leave for Africa right
away. However, he accepted to do a year of studies in education at London
University. At the end of this year, he was happy to leave for Tanzania,
appointed to the Diocese of Mwanza. He travelled firstly to Europe, then
by ship to Dar es Salaam. He related how lovely this voyage was which enabled
him to rest and to recover a bit after his stressful year in London.
He arrived in Mwanza in September 1952 and two days later
left for the Teacher Training College at Bukumbi to replace a confrere there.
He began immediately with a full programme of courses to complete the academic
year. This was hard for him as he had to teach only in English, not knowing
Kiswahili; the students did not know English well. The results reflected
this and he suffered from it.
During the holidays, the Teacher Training College was moved
to Murutunguru on the Island of Ukerewe, where the building was under construction.
As for Richard, he went to a parish for six weeks to learn Kiswahili. He
made great progress, but not enough to speak fluently. During this time,
he fell off his motorbike and seriously injured his leg. It took some months
for the infection in this leg to heal, but it did not prevent him from giving
his courses. During his free time, he continued to learn Kiswahili so that
gradually he was able to teach in this language.
In 1957, after some years in teaching, Father Deschamps was
appointed Schools Inspector in a part of the diocese. He carried out this
work most often on the road, as he had to visit, compile reports, and look
after the provision of school materials and many other matters.
In 1963, when the post of Inspector was abolished, he returned
as professor at Murutunguru Teacher Training College. There, he was
to be content, because after gaining this experience, his task became easier
and there was a good understanding between the professors and the students.
On the occasion of his home leave, he did his Long Retreat at Villa Cavaletti
in 1964. He remained at the Teacher Training College until 1969, when the
decision was taken to appoint him curate at Murutunguru parish. He worked
there for two years. He acclimatised well to this new life, but he had to
limit himself in his work. In early 1972, he shifted to Nancio, again as
curate. However, his problems were to increase there. His health was not
very good. Above all, he had a problem of deafness that annoyed him greatly.
After some months, with the agreement of his Superiors, he took the decision
to return to Canada for good.
He arrived at Montreal on the 11th December 1972. After some
rest in his family, he went to help at the Procure des Missions, and then
to the Dollar-a-Month Club. In 1974, he was placed in charge of this service,
which he was to provide for 17 years. It was a task tailor-made for him,
as it was only office work and his hard-of-hearing problem did not disturb
him.
En 1991, he asked to leave this task and sought a sabbatical
year to rest and do some updating. After this time of rest, he agreed to
take charge of the accounting of our rest home at Lennoxville. This was
to be his last change of house, as two years later he took his full retirement
while remaining on the spot. He was unable to accept any other work as he
became increasingly disabled.
The final years of his life were to become progressively more
painful. His legs soon gave up on him. Firstly, he moved around with a Zimmer
frame, then in a wheelchair. He was to suffer from heart failure, and pneumonia,
requiring hospitalisation. He died on the 29th August 2011 in our house
at Lennoxville. He had so much requested the favour of remaining at home
to die.
The Funeral Mass was celebrated on the 3rd October in our
chapel, followed by burial at St. Antoine Cemetery Lennoxville, in the plot
reserved for Missionaries of Africa. Father Jacques Bédard, MAfr,
who was the Main Celebrant at the Mass and Father Richard Dandenault, MAfr,
preached the homily. Here are some extracts: For almost eighteen years,
Richard was in retirement in this house. He lived his mission in silence,
in prayer, in smiling, in company with his daily health problems, including
muscular dystrophy, hard-of-hearing and much more. God alone knew the depths
of his heart and God alone knows how to draw the fruitfulness that may emerge
from such a condition of offering and of love. We take for granted that
without hardship he welcomed this invitation to life eternal from his God,
following the example of Jesus his Master, and that he entered into the
blessedness of life and fullness of love that are now offered to him in
eternity.
Lauréat Belley
Father Francis Kermasson
1924 - - 2011
Francis was born on the 7th April 1924 in the hamlet of Kermoret in Assérac Commune, France. He was baptised the next day and on the 24th May 1935 received Confirmation in this same parish. Francis studied at the junior seminary of Guérande, and then at the middle seminary of Notre-Dame des Couëts, at Bouguenais, quite close to Nantes. When entering the major seminary, he wanted first to do his military service to think more about it. As the intake class of 1944 was ultimately not called up, he returned home to work in the fields with his parents. Like every Breton, he was attached to the soil, a little corner of heaven on earth. It is not for nothing, for the Brière, drained by the Brivet, the last tributary of the Loire, is famous for its lovely thatched dwellings.
In addition, even if people no longer use the local peat for
heating fuel, there are always a multitude of birds to contemplate: green
sandpiper, common snipe, curlews, little grebe, water rail, Montagus
Harrier, black-headed gulls, purple heron and many other species. The canals
teem with succulent eels, bream, tench and pike. On the banks, there are
nests for otters, weasels, ermine, and mink; and for hunters, brown hares
proliferate in the forest of tall trees. Nothing there seems to have been
too damaged by human intrusion.
Nevertheless, after a year, on the 15th April 1946, Francis
applied to enter Kerlois seminary of philosophy. This did not surprise his
parents, as his mother was the sister of Fr Robert, White Father. After
two years of philosophy at Kerlois, and the novitiate at Maison Carrée
in 1948-1949, he spent three years at Thibar, concluding with the Missionary
Oath on the 27th June 1952, then priesthood at Carthage on the 5th April
1953. Physically, Francis was a colossus: as a centre-half in football,
he was a terror. As long as you have this sold machine,
cried the young Tunisians who played against the scholastics in friendly
matches, we will never win! He was a wall in goal. Francis was
not an intellectual, but he was gifted for manual work and solid spirituality.
Somewhat shy and sometimes cautious, he held the esteem of his confreres
and members of staff who appreciated his good common sense, his kindness,
his sincere piety and dedication.
A lad as well-built as he could only be appointed to a tough
mission and this was to be Mali on the 25th June 1953, in the Diocese of
Bamako. On the 2nd September, he was at Ouolossébougou
to learn Bambara. After a short stay at Ségou, from July to December
1954, he was appointed to Kolongotomo then on the 18th October he became
Superior of the important post of Ségou. On the 20th October 1956,
he was made Superior and Director of the catechists school of Faladyé.
Moreover, he reserved the most arduous parish visits to himself, even during
the wet season. In this way, he gained a great deal of influence with the
people by his goodness, his patience and his spirit of faith. He was also
much appreciated by the Sisters for his supernatural attitude and his dedication.
He was to remain in this post until 1964, when he did his Long Retreat at
Villa Cavaletti, Rome.
On his return, he was appointed Superior of a new foundation
at Kolokani, where he arrived on the 6th January 1965. He was to spend 12
years there, until 1977. He then returned home for a long period of updating
at Angers. He lodged at the Major Seminary, but every weekend went to Brière
to visit his sick mother. On the 8th November 1979, he returned to his mission
at Faladyé, Bamako Diocese, until the Jerusalem Session-Retreat in
1984. After this, he came back to Faladyé in 1985, then to Kolokani
and Kati in April 1986. He was therefore almost always Superior and the
confreres were happy with him.
However, in 1979, the engine began to seize up. He began to
have problems with his kidneys, bilharzia, amoebas, deforming rheumatism,
and arthritis attacks, which were increasingly to disable him. His home
leaves were not restful as his mother was in decline, his brother-in-law
was dying of a brain tumour and his sister had depression. Everyone was
leaning on him. Each time, not wishing to abdicate, he went back to the
mission. Faithful to his apostolic methods, which some found too traditional,
but which the people appreciated, he dedicated himself. Admittedly,
he was somewhat reluctant when faced with some innovations in the apostolate,
but he was hardy, well-integrated into the life of the rural villages as
so very few are, noted the Regionals.
Indeed, during this long period in his life, he was able to
come close to the weak. He loved the people of Mali, making himself one
of them, conscientiously studying their language, respecting their customs
and traditions. Without neglecting the rural catechumenates and evangelisation,
he helped them to live better by improving their farming methods, initiating
them into gardening and to the valuable bringing-in of fishing, his one-time
passion in the countless canals of the Grande Brière. In 1996, after
a fall which caused a hip fracture, an operation in Paris and a period of
rehabilitation, he winkled a final return to the mission from the doctor.
However, he was not up to it anymore and although Bishop Sangaré
told him that the bones of old missionaries are a source of blessing,
this courageous strapping lad took the hard decision to return home to France
for good in April 1997.
All the same, he took on the Bursars task at our house in Nantes, as well as giving a helping hand to parish priests here and there. When the White Fathers left Nantes, he opted for the retirement community at Billère, from November 2002. However, every year, he liked to return to his home, and in spite of his strength diminishing, to be of service to the parish priest of Herbignac and Saint Lyphard, where his sister lived, in the Grande Brière he loved so much. It was there during his last visit that the Lord called him to Himself. A neighbour noticed his lifeless body as it lay in the garden of Saint-Lyphard presbytery on the 14th August.
He was interred, no doubt in accordance with one of his secret
desires, in the church of Saint Lyphard, among his own folk. Father Paillard,
who had been his companion at Nantes for many years, led the funeral Mass.
He summarised the fruitful life of Francis by concluding, Thank you
for your missionary life, your example and your discreet but solid testimony.
We celebrate this Eucharist as you did so often here and elsewhere; may
God welcome you into his presence for life everlasting!
Armand Duval
Father François
Boinot
1914 -
- 2011
François
was born at Niort, in the Diocese of Poitiers, France, on the eve of the
Great War, the 4th July 1914. He was the seventh in a family of eleven children.
The close-knit family were well-to-do and deeply Christian. We loved
one another, he confided in his curriculum vitae, but without
much show between us. Six of the nine boys became priests. It is a
kind of record. There were two White Fathers, François and Xavier,
one Benedictine who became Abbott of Tournay, one Dominican and two canons
of Poitiers.
Getting to know the White Fathers through missionary magazines,
François decided to apply to Kerlois in September 1932. He did his
novitiate in 1934-1935 under Father Betz, and went on to Thibar for theology
in September 1935. At Easter 1938, he began his military service in the
4th Zouaves at Tunis, as did many French scholastics. However, when the
Superiors learned that this regiment was due to leave for the front line,
they decided to anticipate François ordination. Therefore,
in less than a week, he said, he received the sub-diaconate, the diaconate,
took his White Father Oath, and was ordained a priest on the 15th May 1940
in the oratory of the Archbishop of Tunis.
He then left for the French Front as a nursing officer and
was taken prisoner on the 16th June 1940. He sang his First Mass on the
15th August, no small feat, in the prisoner-of-war camp at Meaux. His status
as a nursing officer enabled him to be freed in January 1941 and employed
in the military hospital at Val-de-Grâce, Paris. As soon as he could,
in May of the same year, he reached Thibar to complete his final year of
theology. After three years of military life, it was rather hard for him
and in addition, it was said that there was a degree of pessimism.
On the 25th April 1942, he was appointed to Bobo-Dioulasso (Upper Volta), but two days before the departure from Marseilles, the Americans landed in North Africa! The ship could not sail and François had to wait, exercising his ministry at Tournus, Villeurbanne and Antilly before finally being able to reach his mission in May 1945. From the very start, whereas he had only begun learning the language, he was appointed to Dédougou, a parish he described as arid and tough with few Christians. He looked after the school in addition to mission work, while on his own admission, he did not speak Bobo-oulé very well.
Nevertheless, he was appointed Superior of the mission after
a year, in 1947. It was noted that he was appreciated by his Superiors for
his docility, esteemed by his confreres and respected by the parishioners
and notably at ease with young people.
In the summer of 1952, during his first home leave, the six
Boinot priests gathered together for the first time. It was unfortunately
to surround their sick father who was to pass away some weeks later. During
this home leave, François did his Long Retreat at Mours from the
17th February 1952. On his return, he was once again appointed to Ouakara
on the 29th June 1953, then to Dédougou on the 6th November 1960
as Superior. He always alternated, he said, between these two parishes,
as Superior or curate, looking after the mission schools and the catechists
training, while working in the parish with his poor knowledge of Bobo-oulé.
In addition, as his health was weak, his trips by moped were visibly demanding
on him and he was always very tired arriving back in France for each home
leave. He even had to anticipate his home leave in 1973 due to high fever
and eyesight problems.
In 1960, Bishop Lesourd of Nouna decided to build a junior
seminary at Tyonkuy near Dédougou. As the Bishop was in Rome, he
delegated François to bless the foundation stone of this building.
Then, in July 1961, he appointed him there to look after (typically WF,
said François) the first intake of youngsters. This was a fortunate
appointment as he enjoyed the company of young people and he shone in the
task. The general opinion was that he did a lot of good there, carefully
preparing his courses and being of spiritual help to the many pupils who
needed it. Very organised, he was also at ease in the work of the secretariat,
duplicating and typing. He was to remain at Tyonkuy until July 1981 as professor
and also rector of the seminary on two occasions, unmistakeably making his
mark on the house. 16 years of parish work with visits, schools, catechists;
20 years in the junior seminary with the youngsters, he soberly recorded
in his diary. In the meantime, in 1973 Bishop Zéphirin Toé,
for whom François was always very friendly, took over the direction
of Nouna Diocese.
On the 24th June 1981, Old, tired and spent, he
wrote, not having practised Bobo-oulé for 20 years, I requested
a return to France. I arrived in August 1981 and two months later went directly
to the retirement community at Billère. I was happy to be at Billère
when I walked the streets. I worked a little in almost all the services
of the house. I am content here. He was only 67 on arrival, but was
particularly besieged by a persistent and exhausting furunculosis,
said his brother Xavier. He was to spend 30 years at Billère, another
record no doubt, until his return to the Fathers house on the eve
of the Assumption, the 14th August 2011. He had become very dependent, but
accepted with humility and gratitude the hospital and medical treatment
services.
Do not be overcome; I am going to prepare a place for
you; where I am you will be there also. For a long time, François
was waiting for this day, said Joseph Olivaud in the homily at the
Funeral Mass. You are now in the peace of the Lord meeting those who
preceded you. You are with the Virgin Mary, whom you prayed so much. How
many rosaries you recited! I can still see you in the 2nd floor corridor
in the pre-dawn light or in the course of the day. You were a model of fidelity
to Morning Prayer, to the Eucharist, to Evening Prayer, even if you could
no longer read because of your poor eyesight. When others sought to help
you stand after the breviary, you kindly refused to demonstrate that you
were still able to do so alone.
François, you may have left us, but you are still
with us. We believe that God is love and those who live in him are near
to us, among us, sharing our joys, hopes and suffering. They want to help
us succeed in our lives. François has left us; he has gone to the
Fathers house. These are very powerful words: all is not over; on
the contrary, everything is just beginning; it is a new life that will never
end. We will meet up with all those who followed Jesus.
Let our sadness today be transformed in joy, so that we will
share with all those who surround us, who live with us. Let us celebrate
this Eucharist in peace and joy!
Armand Duval
Father André
Lacoste
1923 - - 2011
André was born on the
29th June 1923 at Tournai. He did his first years of secondary schooling
at the Cardinal Mercier College at Braine-lAlleud and the three last
at the St. Georges Institute at Woluwe-Saint-Pierre. He entered the White
Fathers at Thy-le-Château in 1945, and did his novitiate at Varsenare
and the first year of theology at Marienthal. Three more years of theology
were to follow at Heverlee, where he took his Missionary Oath on the 21st
July 1951 and was ordained a priest on the 12th April 1952 by Bishop Geeraerts.
Those in charge of his formation describe him as intelligent, philosophically
open to lifes problems, gifted with artistic taste, but sometimes
lacking common sense and not gifted for languages. He was sent to Louvain
University, where he obtained a licentiate in Political and Social Science.
Appointed to Burundi, André left by plane on the 10th October 1955
for the Vicariate of Gitega (Bujumbura was still part of it) to take charge
of the Temps Nouveaux newspaper. In September 1956, he
is sent to DR.Congo and became professor at the junior seminary of Mungombe
and a year later at the junior seminary of Mugeri (Bukavu), where he remained
until January 1963. He then gave lectures for six months at the Notre Dame
College at Bukavu. In February 1964, he returned to Belgium for health reasons.
He had his pied-à-terre at Namur, where he took part in missionary
promotion and updated himself in educational method.
He was interested in the progress made in religious teaching with young
people and in the use of interactive and audiovisual methods. He amassed
a huge amount of material: slides and recordings. He also had the opportunity
to make a study trip to Egypt and the Sinai with two professors of the major
seminary of Namur. In addition, he followed the Long Retreat at Villa Cavaletti.
In September 1966, he was back in the junior seminary of Mugeri until his
leave in 1970, when he did a year of updating at Louvain.
From 1971 till 1975, André lectured at the Atheneum of Ibanda (Bukavu).
From 1975 till 1980, he was a professor at the Institute of Pedagogical
Sciences at Bukavu and in charge of the spiritual care of youth. Thanks
to the twinning with students of a parish in Brussels, he opened a students
centre he baptised Sharing House. The students found there a
study hall, meeting rooms, a library, a do-it-yourself workshop and even
a chapel. The Regional noted, It is a pity that André is not
much of an organiser and easily lets himself be cheated.
It was at this time he launched, with Father Pierre Croteau, the Pilot
Village of Modern Agriculture in the valley of the Lwana, short
of a hundred kilometres from Bukavu. The aim was to set up young couples
and teach them new farming methods. This project was heavily supported by
the Lacoste family. In late 1980, he left for home leave and on his return,
made a long journey in West Africa.
From March 1981 till July 1985, he was in charge of the education of youth and rural development. In 1985, he was operated on for varicose veins in one leg. After a short stay at the parish of Bagira, he returned to teach at the junior seminary of Mugeri. In the meantime, the Pilot Village of Modern
Agriculture went badly and posted a huge debt. The Archbishop addressed
the Regional personally. In reply, in May 1988, the Regional wrote, He
(André) is charming and convincing, but he is no manager. He should
never have tried to achieve a project alone that nevertheless would be an
excellent solution to many of the problems of our people.
In September 1989, André followed the Jerusalem Session-Retreat
and was obliged to be treated in Belgium. He then returned to Mugeri, where
he taught in a next-door secondary school until 1993. In January 1993, André
became chaplain to the Lycée Katana, near Fomulac, where be joined
the WF community. In February 2000, he contracted phlebitis and as his leg
did not improve, the doctors decided to repatriate him. In September, André
was back at Fomulac. In May 2005, he was officially appointed to Belgium
for good and resided in our Salzinnes community, where we always knew him
seated with his bad leg raised; he was smiling, content.
Andre taught all his life. He taught mainly French and Religion and was
highly appreciated in all the establishments he worked in. Also throughout
his life, he had an inborn yearning to learn so as to keep up-to-date and
improve his courses. For, he said, our African pupils have a right to quality
teaching. His generous and imaginative character always pushed him to see
the broader picture than his career as a teacher. Launching the Pilot
Village of Modern Agriculture or more recently, Bethsaida,
where even today men and women Servants of the Word are being formed, was
part of it.
André was a gentle soul and loved life. He often said, Life
is beautiful, adding, We have to make it beautiful! He
was an architect of peace, more inclined to see the good and the beautiful
with a sense of wonder than to see the evil. When trials came his way through
illness, André did not rebel. He accepted it cheerfully and serenely.
On the 4th February 2011, in the early hours, André passed away peacefully
at the Foyer Sainte-Anne at Salzinnes (Namur). On his table were found these
words written in his own hand, We go ever so gently towards the end
of our short life on earth. Let things happen little by little, as the Lord
would wish. May his Holy Will be done!
Jef Vleugels
Father Toussaint Perron
1931 - - 2011
Father Toussaint Perron
was born on the 30th October 1931 in the parish of St. Leon, Diocese of
Chicoutimi, Quebec. He was brought up in a large family where he had sometimes
to face up to major problems. He lost his mother when he was only seven
years old. His father soon remarried and the relationship with his new mother
and others was not always pleasant. He experienced some trying times which
caused complexes that would mark him for life.
For his primary schooling, he was placed in an orphanage. Then, afterwards,
he managed to be accepted in the seminary of Chicoutimi for his secondary
school studies and two years of philosophy. He did not always have the support
he would have needed to do his studies. To make ends meet, he sometimes
had to rely on finding work and running a little business. The seminary
priests helped him and trusted him. They stated that although not brilliant
in studies, he did not lack enthusiasm and what was required to succeed.
He was lively and multitalented, while taking his responsibilities seriously.
During his second year of philosophy, he applied to the White Fathers
novitiate at St. Martin near Montreal. Some months later, very happy, he
learned he had been accepted. He began his novitiate in August 1954. The
year passed relatively well. The Superior considered him a generous and
devoted candidate, but that he needed to control his nervousness and develop
level-headedness and reflection before acting.
In August 1955, he went to the Eastview Scholasticate. He spent four years
in hard work, tested by illness, fatigue and a fractured leg. As in the
past, his will-power enabled him to traverse these setbacks. He had a good
mind, but it was thought he could do better if he put more method and order
into his work. He was better at practical work, as he was resourceful and
dedicated, but it was not always well thought-out.
Toussaint took his Missionary Oath on the 21st June 1958. He was ordained
a priest on the 3rd January 1959 in his home parish of St. Léon by
Bishop Marius Paré, at that time Auxiliary Bishop of Chicoutimi.
After his studies, he took some rest at home. In early October 1959, he arrived in Burundi where he was appointed to the diocese of Bujumbura. He first went for some months to Mabayi and Mutumba to learn Kirundi and be introduced to pastoral work. Afterwards, he was to become curate at Musigati, Cibitoke and Munanira. A
fter seven years in Burundi he left for home leave to rest as he was ill
and nervously exhausted. He had lived through a great deal of tension in
his relations with the people and his confreres. His way of working alone
and his exaggerations in conversation were not liked. Nonetheless, his Regional
emphasised that he showed dedication and succeeded in some small building
work in outstations.
He arrived in Canada in May 1966 and left to rest up in his family. After
a few months the Provincial learned that he had had to be hospitalised for
a month for tests and an operation on a stomach ulcer.
In September 1967, he was at Montreal for pastoral studies. In 1969, he
left for Florida in the USA to follow courses and rest. Later, he asked
the Provincial for a reference to do ministry in the Diocese of Orlando,
Florida, USA. The bishop accepted him for a period of three years.
In March 1973, he was accepted into the Diocese of Peoria in Illinois,
USA. He was curate in four parishes, from 1973 till 1984. He was then parish
priest of three parishes from 1984 till 1992. He returned to Canada in 1996.
He took up residence in our community at the Rue St. Hubert in Montreal.
Life began anew for him. At the start of 2011, he was hospitalised for various
problems, including pneumonia. On his return to the Residence, he was seen
to have considerably diminished physically and psychologically. In August
the same year, he was admitted to the Quebec Enfant-Jésus Hospital.
He died there on the 23rd August 2011.
The funeral services in the presence of the cremation urn took place on
the 30th August 2011 in the church of the Saints-Martyrs-Canadiens. Toussaints
ashes were interred in the cemetery of his village of St. Léon. Father
Gérard Bouchard was the main celebrant at the Funeral Mass and preached
the homily. One of Toussaints brothers bore testimony to him in speaking
of the experience of our confrere.
Father Perron was a very sick person. The situation was distressing for
others, but also for him. Some confreres were able to receive some confidences
from him. They stated that he had greatly suffered interiorly.
We feel sure that God the Father in his great goodness has welcomed our
confrere into his Kingdom for him to receive a well-earned rest.
Farher Jaak De Meyer
1931 - - 2011
Jaak was
born on the 8th March 1931 at Torhout in West Flanders. However, the family
soon afterwards moved to Bruges, where Jaak did his primary and secondary
schooling at the College Saint Louis. In September 1950, he entered the
White Fathers at Boechout and then did his novitiate at Varsenare. In September
1953, he began his theological studies at Heverlee, where he took his Missionary
Oath on the 7th July 1956, and where he was ordained a priest on the 21st
April 1957 by Bishop Ogez. One of those in charge of his formation at the
time said of him, Knows how to organise with authority, but it costs
him dear. This would remain so throughout his life with many advantages,
but also some drawbacks. One confrere was to bear testimony later: Jaak
had a strong personality, indeed, with very strong-headed ideas and was
not at all inclined to compromise. He was square-cut, mentally and physically.
Appointed to the Diocese of Bunia Lake Albert Jaak flew via
Sobelair on the 22nd April 1958. His first appointment led him to the parish
of Mudzi Maria at Bunia, where he learned Kiswahili and carried out the
duties of a curate. In October the following year, he was appointed to Badiya.
There, in pastoral work, he showed himself to a real leader of men as well
as a competent organiser. Becoming an enthusiastic leader of ALTI (Action
against Leprosy and Tuberculosis in Ituri), he built little houses with
running water and electricity for leprosy and TB patients. ALTI was financed
by the German organisation: Action Canchanabury Leprahilfe Hans Reinhardt
e.V. Bochum. This organisation worked with the White Fathers and dioceses
concerned.
1964 was a crucial year because of the rebellion. Jaak was imprisoned twice,
but each time was set free. After a period of rest in Belgium, he returned
to find his parish of Badiya devastated. Towards the end of his residence
in this parish, he added AIDS patients to the other sick, to whom he was
entirely devoted.
In December 1974, Jaak was appointed parish priest of Mongbwalu. He expended
himself in great activity, but it was not always easy for his co-workers.
He remained in charge of ALTI. The fact that his organisation benefited
from the diocese as a charity without integrating into the diocesan social
works provoked quite a few problems. It should be added that Jaak was never
content with his commitment to ALTI. At Mongbwalu and elsewhere, he created
and ran Community Health Centres in a number of small villages. Some of
these Centres developed and became real dispensary-maternities. He formed
an organisation for Community Health Workers (as one speaks today of barefoot
doctors), these were barefoot nurses for primary health
care. With this in mind, Jaak informed himself and looked for qualified
co-workers.
He started up these organisations due to his great concern for the development
and health of the people. Again another example: he knew by experience what
scouting had brought him in his youth. He therefore was, with some other
confreres, at the origin of the scouting movement in the entire region.
Jaak did not only look after development, which took up a lot of his time
and demanded much of his energy. As a very concerned pastoral priest, he
overflowed with ideas and initiatives to lead the Living Church Communities,
to form and update the various leaders, to involve Christians in the life
of the Church. He was also a very good preacher, whose homilies were very
well adapted, loaded with teaching and often of great depth.
In 1987, Jaak was once again appointed to Badiya while remaining in charge
of ALTI. However, in September 1995, at the request of the Regional Council,
he had to submit his resignation. His assignment to Kibibi in the Archdiocese
of Kisangani was not taken up. On the 14th February 1996, Jaak, quite disappointed,
returned home to Belgium for good. For the first years in Belgium, he continued
to do the administrative work for ALTI and to send out medicines.
Jaak set up home for a while with his sister and brother-in-law, firstly
in the Netherlands then in Luxembourg. In November 2000, he joined our community
at Berchem. An attempt to become involved in the Wereld-Missiehulp, organisation
situated at Boechout and specialising in expeditions to the missions
did not work out. In April 2001, Jaak was appointed to Varsenare, where
he was still to spend some happy and peaceful years well ensconced in the
community. He was to continue to spend a few weeks in Bunia every year so
as to follow up the ALTI business and visit his many friends, until his
poor health would no longer allow him to do so. In March 2010, he was admitted
to the Avondrust rest home. There, he peacefully passed away on Wednesday
the 8th June 2011. On the 14th June, we concelebrated the Farewell Eucharist
before his burial in our cemetery at Varsenare.
Jaak led a very eventful life. Without doubt, the connecting thread of
his existence was his commitment to his socially excluded brother and sisters,
notably his leprosy and AIDS patients. I tell you solemnly, in so
far as you did this to one of the least of these brothers of mine, you did
it to me (Matthew 25: 40).
Jef Vleugels