NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Jacques
Bodet
1922 - - 2012
Né à
Cholet, le 5 août 1922, Jacques était le dernier né dune
fratrie de trois garçons et trois filles. Il fit ses études
secondaires au collège Sainte-Marie de la ville. La famille était
profondément chrétienne. Lun de ses frères, Charles,
capucin, sera prêtre-ouvrier à Nanterre ; une sur entrera
au carmel de Nantes-Perpignan ; la troisième sur, Renée,
fera partie dun institut séculier.
Après avoir passé une année au grand séminaire
dAngers puis deux ans au grand séminaire de Limoges, Jacques
rejoint les Pères Blancs en 1944 au noviciat de Tournus, en France,
avant de gagner le scolasticat de Thibar où il prononce son Serment
missionnaire le 8 décembre 1946. Il avait été ordonné
prêtre le 26 juin 1946.
Le staff du scolasticat signale ses fréquents fous rires, sa difficulté
à parler en public, une certaine timidité, son tempérament
artiste (dessin, peinture, sculpture), son goût prononcé pour
la musique classique, sa grande sensibilité. On apprécie son
bon jugement, sa bonne volonté, sa délicatesse dans les relations.
En 1947, il est nommé au Liban, au petit séminaire
grec melkite où il fut professeur de lettres, préfet de la division
des grands, chargé de la formation artistique et des sports. Les rapports
des supérieurs de Jérusalem et de Rayak sont sévères
à son égard : il a du mal à travailler en équipe
; dès quon lui fixe une tâche précise, il est comme
inhibé. Il prend des initiatives qui ne cadrent pas avec le règlement.
Les appréciations des séminaristes sont au contraire
positives, comme le révèlent de nombreux témoignages.
Voici celui dun prêtre grec catholique, de léparchie
de Damas, le P. Elias Zahlaoui : À Rayak, nous nétions
pas commodes. Nous jaugions les nouveaux Pères Blancs au premier contact.
Le Père Bodet, je peux laffirmer, nous a tous conquis dès
les premiers jours. La raison ? Cétait un vrai ! Ça se
voyait à son sourire, son regard, la tonalité même de
sa voix. Il avait une façon à lui daborder les jeunes,
sans pour autant rechercher la moindre emprise sur quiconque. Il a été
mon directeur spirituel, aussi discret que sagace. Il a su me communiquer
la joie du don de soi. Pour tout dire, le Père Jacques Bodet était
un prêtre debout !
Ces jugements contradictoires sexpliquent par le tempérament
de Jacques. Les supérieurs désiraient quil se plie au
règlement et se montre plus ferme avec les séminaristes, mais
ceux-ci appréciaient sa souplesse et sa largeur desprit.
En plein accord avec la hiérarchie melkite, les Pères
Blancs quittèrent le petit séminaire et en confièrent
la direction à lÉglise grecque catholique. En 1967, ils
louèrent un appartement à Beyrouth dans le quartier dAchrafieh.
Le P. Bodet sadonna à de nombreuses activités pastorales.
Il exerça jusquà 1975 le ministère de la confession
à léglise Saint-Louis, tenue par les Pères capucins
; il assura des cours pour adultes au Centre catéchétique Notre-Dame
des Dons, consacra plusieurs heures par jour à visiter des personnes
éprouvées, fut sollicité pour lanimation spirituelle
dans diverses communautés religieuses. Il avait néanmoins le
souci de se réserver des temps de recueillement pour la prière
et la lecture. Jean Sulivan, Maurice Zundel et Maurice Bellet comptaient parmi
ses auteurs préférés.
Jacques exprimait peu ses sentiments, que ce soit en famille
ou en communauté. Il préférait souvrir dans lintimité,
et au cours de ses séjours prolongés en France, il se confiait
volontiers à son Provincial dans ses lettres. Il y parle de son profond
attachement à sa famille, en particulier à sa sur Renée,
sattarde sur son état de santé, exprime son grand désir
de repartir au Liban, auquel le liait un attachement viscéral. À
plusieurs reprises, il avoue : Il me semble que plus le Liban est éprouvé,
plus je laime.
Le P. Bodet était un Père Blanc atypique. Un supérieur
du séminaire de Rayak déplorait que son maître des novices
ne fût pas parvenu à le faire entrer dans le moule Père
Blanc. Les événements qui déchirèrent le
Liban, de 1975 à 1990, lavaient marqué très profondément.
Il témoignait dun étonnant charisme de compassion envers
les personnes éprouvées auprès de qui il témoignait
de sa foi profonde. Dix ans après son départ, beaucoup demandaient
encore de ses nouvelles avec nostalgie.
Il est rentré définitivement en France en 2004.
Il vécut le reste de sa vie hors communauté, en famille, à
Cholet, département de Maine et Loire. Il s'occupait et vivait avec
lune de ses surs handicapée. En 2011, il est parti en maison
de retraite avec elle à St-Georges-des-Gardes. Quand celle-ci est décédée,
il a rejoint la maison de retraite où résidait son frère
à Cholet. Durant ces longues années, les Responsables Pères
Blancs le visitaient. Il a émis quelques fois la possibilité
de rentrer en maison de retraite chez nous, mais n'a jamais franchi le pas.
La veille de sa mort, après un examen à lhôpital
suite à un dérangement intestinal, il avait regagné la
maison de retraite Nazareth où il se trouvait avec son frère
aîné. Après une nuit un peu agitée, il avait repris
son calme. Vers 8 h 45, il tomba dans le coma et mourut une demi-heure plus
tard. Il avait 90 ans. La cause de son décès semble être
une hémorragie intestinale, entraînant un arrêt cardiaque.
Cétait le 14 septembre 2012, en la fête de la Croix, très
vénérée en Orient, jour de larrivée de Benoît
XVI au Liban qui, dans la basilique grecque catholique de Harissa, signait
lExhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente. Le Père
Bodet a été enterré à Cholet le lundi 17 septembre,
après une cérémonie religieuse en l'église Notre-Dame
de Cholet.
Francis Leduc
Willy est né
à Hulst, Pays-Bas, le 20 juin 1936. Il reçoit sa formation missionnaire
à Sterksel, St-Charles près de Boxtel, à `s-Heerenberg
et à Totteridge où il prononce son serment missionnaire le 11
mai 1961. Il est ordonné prêtre à Breda le 29 juin 1962.
Willy a un jugement sain et pratique, parfois original. Lui-même est
solide et bon, un grand travailleur calme qui voit ce qui doit être
fait. Pendant sa formation, on le caractérise comme quelquun
capable de se surmener. Il est peut-être un peu excentrique, dune
manière inoffensive. Il est toujours prêt à rendre
service, spécialement aux plus démunis.
Après son ordination, Willy est nommé dans un pays francophone.
Pour améliorer sa maîtrise du français, il suit son cours
de pastorale à Mours. Il arrive au Burkina Faso le 2 décembre
1962, au diocèse de Koupela, et va à Guilongou pour étudier
la culture et la langue mooré. Les quatre Évangiles étaient
encore manuscrits ; il les dactylographie pour lui-même.
Le 29 juin 1963, Willy va à Goungen, grande paroisse de vingt-six mille
habitants, dont mille quatre cents sont catholiques et mille, musulmans. Pendant
la saison des pluies, il demeure isolé, jusquà six mois
! En mars 1965, il part à la paroisse de Zorgho, une entité
encore plus vaste et moins ouverte au christianisme.
En décembre 1967, il va à la paroisse de Baskouré
où il trouve beaucoup de catéchumènes. Il soccupe
de la jeunesse et plante des arbres.
En octobre 1970, Willy se déplace à la paroisse
de Pouytenga où les laïques prennent de plus en plus part aux
responsabilités. En mars 1973, il écrit : Je suis impressionné
par les organismes tels que Miva, Memisa et lAction de Carême
qui nous aident tellement. En été 1974, il suit un cours
dislamologie à Rome. Cette année-là, il construit
un centre de santé avec une maternité, en collaboration avec
les membres dautres religions. Cela contribue beaucoup à améliorer
les relations. Avec laide des élèves, il plante plusieurs
milliers darbres. À cause des sécheresses chroniques,
beaucoup de puits doivent être approfondis.
En décembre 1981, il va à Baskouré. Il
intègre beaucoup de différents projets dans son activité
pastorale : trente-six mille arbres plantés en huit endroits, deux
écoles secondaires et huit écoles primaires avec quarante-cinq
maisons pour les enseignants, trente-neuf puits, trois dispensaires de six
maisons, un centre pour handicapés, trois écoles hôtelières,
avec soixante-seize bourses détudes, vingt-neuf tricycles pour
handicapés, quatorze églises, trente-six salles pour catéchumènes,
et même une mosquée avec largent des musulmans, afin
quils soient sûrs de sa construction !, ainsi que quatre
ponts, cinq barrages deau de pluie et des douzaines de charrues et charrettes.
En août 1986, il reçoit la Médaille du mérite
du Burkina Faso. En décembre 1986, souffrant dune jambe cassée,
il part aux Pays-Bas. Il participe à divers cours et sessions : étude
du français, théologie pastorale, missiologie à Rome,
Marriage Encounter.
Il peut finalement repartir en août 1988 et devient vicaire
à Bittou. En avril 1989, un chauffeur apporte une lettre express à
Louis Mauvais. Willy la lui donne, lequel lui dit : Lis-la, sil
te plaît, je nai pas mes lunettes. Cest une demande
pour emmener Willy, un certain jour, à lambassade des Pays-Bas
afin de recevoir, en secret, une décoration. Willy est fait Chevalier
de lOrdre dOrange Nassau le 30 avril.
Fin 1990, Willy repart à Goungen, où il a débuté vingt-cinq ans plus tôt. Il commente : Les jeunes dalors sont maintenant grands-parents ! Il y a là dix écoles primaires ; Willy en ajoute une et une école secondaire. Il construit un dispensaire dans plusieurs succursales, trois églises et quelques bâtiments pour le catéchuménat et lalphabétisation. En 1993, il plante dix mille arbres avec les habitants de divers villages.
En 1994, lors de son congé, il apprend à utiliser
lordinateur. Un jury international lui remet le prix 1995 Aimé
Nikiéma des Droits de lhomme. En novembre, le gouvernement
le fait Commandeur de lOrdre national, la plus haute décoration
du pays.
En septembre 2000, la Société transmet la paroisse
à des prêtres burkinabè et Willy part pour une année
sabbatique. En août 2001, il va à Boulsa. Il construit une école
primaire et une maison denseignant. En 2004, il écrit : Burkina
Faso signifie le pays des justes. Donc, les mots guerre, fuite, fusillade
napparaissent pas dans mon livre de vie. Cest pourquoi,
et il le répétera en beaucoup de lettres, il fut si heureux
là-bas.
En août 2006, la Société transmet la paroisse
de Boulsa à des prêtres burkinabè et Willy part à
Dori, la porte du désert. Cest notoirement un lieu
de prisonniers politiques et de fonctionnaires problématiques. On lui
demande : Quas-tu fait pour être nommé là-bas
!?
La population est presque totalement musulmane. Dori était
devenu un diocèse en 2005. Cest un projet prioritaire pour les
Missionnaires dAfrique qui contactent beaucoup détudiants
musulmans à la bibliothèque, laquelle possède lavantage
de lélectricité. Willy est aumônier de la prison
qui compte quatre vingt trois détenus ; parmi eux, trente catéchumènes
et beaucoup dautres qui viennent pour écouter. Dans le diocèse,
Willy construit des écoles, un couvent et une église.
En mars 2010, la Société transmet la paroisse
à des prêtres diocésains et, fin juin, Willy part à
Aribinda. Il est très heureux là-bas, même sil ny
a que lénergie solaire, mais pas deau courante, ni de banque,
de supermarché ou de bureau de poste.
La vie et lactivité de Willy furent conformes à la devise de sa province dorigine, le Zeeland : Luctor et emergo : Je combats et jémerge. Le 14 janvier 2013, il est décédé dune attaque cardiaque à lhôpital de Ouagadougou. Il y eut une veillée le 18 à notre maison de formation, et il y fut enterré le 19 janvier. Une délégation est venue de chaque paroisse où il avait vécu et travaillé.
Aux Pays-Bas, une célébration eucharistique du
souvenir eut lieu le 26 janvier avec des membres de la famille, des confrères
et des amis.
Dans la mesure où vous lavez fait à lun des
plus petits de mes frères, cest à moi que vous lavez
fait. (Mt 25, 40)
Marien van den Eijnden
Père Rosaire Larivière
Le
Père Rosaire Larivière est né le 3 octobre 1916 dans
la paroisse St-Charles de Joliette de la Province de Québec, au Canada.
Son père est le boulanger du village. Sa mère est enseignante.
Il a une sur aînée. Avec sa sur, il grandit dans
une atmosphère profondément chrétienne. Il dit que cest
sur les genoux de sa mère quil a appris les premières
notions de catéchisme. Il fait ses études primaires à
lAcadémie St-Viateur de Joliette, et ses études secondaires
ainsi que les deux années de philosophie au séminaire de Joliette.
Il y passe des années heureuses. Ses aptitudes pour la musique le font
remarquer. Il est actif au trombone dans les concerts que donne lharmonie
du séminaire.
En septembre 1938, il entre au postulat des Pères Blancs à
Éverell, près de Québec. Ce sera aussi sa première
année de théologie. Lannée suivante, il est au
noviciat St-Martin de Laval. Et cest au scolasticat dEastview,
près dOttawa, quil fait ses 3 dernières années
de théologie. Il prononce son serment missionnaire le 29 mai 1942.
Il est ordonné prêtre le 19 juin 1943 par Mgr Martin Lajeunesse,
O.M.I., en la cathédrale dOttawa.
Ces années de formation chez les Missionnaires dAfrique se sont
bien passées. Il a pu exercer son talent pour la musique et le chant,
ce qui la épanoui. Il réussit bien dans ses études,
mais il doit faire attention à une certaine nervosité qui laffecte
intérieurement. Il a un bon caractère, toujours de bonne humeur,
agréable en communauté, avec une bonne simplicité, parfois
teintée de naïveté.
Le 4 juillet 1943, il célèbre sa première grand-messe
en léglise St-Pierre de Joliette. Au dîner festif qui suit
cette messe, il prononce un long discours pour exprimer sa gratitude envers
tous ceux qui lont aidé à arriver au but, et il sadresse
spécialement aux Missionnaires dAfrique : À la Société
des Pères Blancs, je dis mon amour et mon attachement. Il y a cinq
ans, jai quitté ma famille, mais jen ai trouvé une
autre et combien remplie de sollicitude, de zèle et de dévouement
pour ma formation de prêtre et dapôtre. Merci pour ces cinq
années passées dans la paix et la joie. Je suis attaché
de cur à la Société des Pères Blancs, et
je lui serai dévoué jusquà la mort.
Au début de septembre 1943, il part pour lAfrique. Il est nommé
en Ouganda, précisément dans le Vicariat apostolique du Rwenzori.
Après un long voyage périlleux de 53 jours sur mer, puis par
train, il arrive enfin à Mbarara. Son évêque, Mgr Lacoursière,
lui recommande de se débrouiller pour apprendre la langue. Cela durera
peu de temps, car au début de 1944, il lui demande daller comme
professeur au petit séminaire de Bwera, Kitabi. Cela devait être
pour une année, et ça durera onze ans.
Il a été environ vingt ans professeur à différents
endroits : Kitabi, Virika, Fort Portal
Et partout il a été
très apprécié. Son Régional écrit : Le
Père Larivière est très dévoué comme professeur.
Il est intransigeant avec le devoir. Mais il travaille trop, il sénerve
et sépuise vite au travail. Il se donne tout entier et surnaturellement.
Les élèves lestiment et ont confiance en lui.
Pendant ses nombreuses années de travail en Ouganda, Rosaire a été
aussi pendant plus de vingt ans aumônier des postulantes et des novices
de la Congrégation des Banyatereza. En même temps, il était
vicaire dans les paroisses voisines. Quelques fois, il a été
supérieur de paroisse. Mais il naimait pas la responsabilité
qui le stressait et le rendait malade. Il a été souvent en congé,
parfois prolongé, pour se reposer.
En 1966 il écrit : Depuis le mois de janvier, je suis professeur
au petit séminaire Saint Marys, à Fort Portal. Ma fonction
actuelle ne ressemble pas du tout au ministère paroissial auquel jai
été affecté. Jétais très heureux
dans mon petit poste de Bukwale, avec ses 7 000 chrétiens, mais je
dois dire que je me sens encore davantage dans ma ligne dans léducation
de la jeunesse. Cela se comprend facilement, puisque jai presque toujours
enseigné : cest devenu chez moi comme une seconde nature.
En juin 1997, notre confrère rentre définitivement au Canada,
après une cinquantaine dannées au service de lÉglise
dOuganda. Les difficultés et le travail lont rendu bien
vulnérable. Il a besoin de repos. Il va demeurer 10 ans à la
Maison provinciale de Montréal. Là il rend service dans la maison
et fait du ministère occasionnel. Et il doit surveiller sa santé,
surtout son diabète.
En juillet 2007, il est nommé à notre maison de repos de Lennoxville,
dans la ville de Sherbrooke. Il va bénéficier alors dun
bon encadrement médical dont il a tant besoin.
Au début de 2012, il est transféré à linfirmerie
des Pères Capucins à Montréal. Il semble quon narrive
pas à contrôler son taux de sucre dans le sang. Cest pour
cela quil doit faire des séjours fréquents à lhôpital.
Il est décédé le 9 janvier 2013 à lhôpital
Maisonneuve-Rosemont à Montréal. Les funérailles
ont été célébrées le 14 janvier dans la
chapelle des Pères Capucins. Il a été inhumé au
cimetière St-Martin de Laval, dans la partie réservée
aux Missionnaires dAfrique.
Notre cher confrère a laissé un bon souvenir partout où
il est passé. Il savait mettre tout le monde à laise avec
son sourire et ses répliques plaisantes. Il a donné le témoignage
dun grand missionnaire, dun homme de foi, et dune grande
confiance en la Providence. Il aimait raconter les anecdotes où souvent
il a failli mourir. Il sen était toujours sorti. Et pour lui
cétait la preuve que Dieu le protégeait. Que le Seigneur
lui accorde le repos du bon et dévoué serviteur.
Lauréat Belley
Père Alfred Volk
1920 - - 2013
Alfred
est né le 11 mai 1920 à Fürth en Allemagne. Après
sa première éducation, Alfred étudie deux ans à
lécole secondaire de Fürth. En 1932, il entre au petit
séminaire de la Société à Zaitzkofen et il complète
son éducation secondaire au petit séminaire de Grosskrotzenburg.
Il obtient son baccalauréat en 1939. Peu après, il est enrôlé
dans le service national. Il lui est permis, cependant, de commencer ses
études philosophiques à Trèves, la même année.En
mars 1941, il termine la philosophie avec succès.
Alors que la deuxième guerre mondiale se poursuit, Alfred est enrôlé
dans larmée et il est envoyé au front de Russie. Quand
son régiment capitula, chaque soldat tenta alors datteindre
lOuest par lui-même ; Alfred séchappa au travers
des forêts. Là, des partisans lont trouvé endormi
et lont remis aux Russes. Prisonnier de guerre, les souffrances, le
travail desclave et les privations lont marqué profondément.
Cest difficile dimaginer combien cette personne cultivée,
pacifique et délicate a dû souffrir de cette cruelle expérience
de guerre et au long de sa détention. Il a survécu grâce
à sa foi et à sa bonne santé. Tout au long de sa vie,
Alfred a été profondément enraciné dans une
foi mature, mais sa santé est restée très affectée.
Alors quils cheminaient en Russie, les prisonniers allemands ont
rencontré un prêtre franciscain tchèque qui célébra
la messe pour eux. Ce fut la première et dernière eucharistie
pendant le temps de captivité dAlfred. Il dira plus tard quil
a vécu par lénergie de cette nourriture non pas pendant
40 jours mais pendant plus de quatre ans. Il considéra comme une
grâce le fait davoir disposé dune copie du Nouveau
Testament tout au long des années de sa captivité. Avec le
Nouveau Testament, il avait un livre contenant Jésus-Christ lui-même.
Ce livre fut confisqué ou volé plusieurs fois, mais il en
a toujours reçu une copie en retour, parfois avec les psaumes. Il
a reçu ainsi la force de la Parole de Dieu. Les psaumes lui ont donné
les mots qui lui ont permis dexprimer sa condition devant Dieu. Plus
tard, Alfred expliqua que le temps passé en captivité avait
été son vrai noviciat ; cétait un temps durant
lequel il a été le plus ouvert à la Parole de Dieu.
En septembre 1949, Alfred est finalement libéré. Comme cest
lhabitude en ce temps, la Société ne voit pas la nécessité
dun temps prolongé de repos ou pour traiter un traumatisme.
Il commence sa formation théologique à Trèves un mois
seulement après son retour de Russie. Après une année
à Trèves, il fait son noviciat à sHeerenberg,
suivi de trois ans de théologie. Ses formateurs apprécient
sa piété authentique, son calme et son tempérament
amical ainsi que son intelligence, davantage tournée vers la spéculation
que le côté pratique. Ils notent quil est aussi très
consciencieux. Il fait son Serment missionnaire à sHeerenberg
le 22 juillet 1953. Il part ensuite au scolasticat de Monteviot en Écosse
où il est ordonné prêtre le 10 juin 1954.
En ce temps-là, la Société a besoin de professeurs
qualifiés pour ses écoles en Allemagne. Alfred est spécialement
doué pour les langues anciennes. Il est donc nommé pour étudier
le latin et le grec, ainsi que la pédagogie à luniversité
de Francfort. Avant de commencer un temps denseignant à lessai
à Francfort, on lui offre un bref voyage au Ghana. De 1962 à
1964, il enseigne au petit séminaire de Rietberg en tant que professeur
qualifié. Il est ensuite nommé à son ancienne école
de Grosskrotzenburg. Comprenant rapidement ce qui est expliqué, il
a une certaine difficulté à accepter que les élèves
continuent à faire des erreurs après ses explications exhaustives.
En septembre 1966, ses supérieurs le nomment préfet de notre
internat à Amberg, en Bavière.
En 1970, quand nos petits séminaires sont fermés, Alfred
est nommé à Cologne. Il y fonde un service dinformation
de la Société. Travaillant de façon méthodique
et organisée, il produit des documents de recherche intéressants
et éclairants. De nombreuses années durant, il publie IFI
(Information pour ceux qui ont à informer au sujet de lAfrique).
Les divers livrets traitent de thèmes africains pertinents, ou donnent
des descriptions détaillées de nations africaines. Ses publications
sont utiles pour les animateurs qui veulent aider les gens à connaître
lAfrique. Malheureusement, il na jamais été
possible à un plus large public daccéder à ses
publications.
Alfred aimait collectionner beaucoup de choses : articles, publications
utiles pour son service dinformation, ainsi que des timbres postaux.
La vente de ses collections de valeur lui a permis de contribuer financièrement
à la mission en Afrique. En vacances, il suivait souvent ses intérêts
culturels. Il visitait les musées et, à loccasion, il
était un guide apprécié en des lieux dintérêts
historiques. Ses homélies avaient une profondeur spirituelle, étaient
bien conçues et intéressantes. Fragile, Alfred devait limiter
ses prédications à nos communautés.
Les années passées au front et en captivité ont laissé
de profondes blessures dans sa santé physique et psychologique. Il
a souffert toute sa vie dune santé fragile. Il a accepté
ses limites dans un esprit de foi profonde, et nest pas devenu un
fardeau pour les autres. Cétait un confrère prévenant
et plaisant. Il était calme, toujours prêt à engager
une conversation, dune oreille attentive et de bon cur.
À 88 ans, Alfred est nommé dans notre nouvelle communauté
fondée dans un home pour personnes âgées. Il décéda
là-bas le 1er février et fut enterré dans le cimetière
principal de Trèves, le 7 février 2013, dans lespace
réservé aux membres de notre Société.
À loccasion de son jubilé dor de sacerdoce, Alfred
avait relu ses expériences de prisonnier de guerre et de Missionnaire
dAfrique en citant le psaume 118 : Non, je ne mourrai pas, je
vivrai et publierai les uvres de Dieu ; il ma corrigé,
mais il ne ma pas laissé mourir
Rendez grâce au
Seigneur, car il est bon, car éternel est son amour !
Rolf Wigger
Père Pedro
Pérez Gadea
1929 -
- 2012
Pedro
naît le 24 mars 1929, à Minglanilla, Espagne, appelée
la Porte de Castille, étant frontière entre deux régions
presque opposées: laustère Castilla-La Mancha, avec
un climat sévère, et la montagne de Valencia, avec plaines
et vallées vers la Méditerranée, de climat tempéré
et riche en couleurs. Ce contraste est présent dans la personnalité
de Pedro : homme droit, silencieux, austère et à la fois agréable,
ayant le sens de lhumour et un sourire spontané.
Il fait ses études primaires au village ; le secondaire, il le commence
à Requena et le termine à Valencia. Après son bac,
il entre en philosophie au séminaire de Cuenca. Il sorientait
vers les franciscains, quand il rencontre un Père Blanc qui suscite
en lui le désir de devenir Missionnaire dAfrique.
Après la philo, Pedro fait deux années de théologie
à Cuenca, où il reçoit les deux premiers ordres mineurs.
En juillet 1951, il rejoint le noviciat à Maison-Carrée et
en septembre 1952, il finit la théologie à Thibar-Carthage
; il prononce son serment missionnaire le 12 avril 1954 et, après
son ordination sacerdotale le 18 du même mois, il part au Mozambique.
Pedro apprend rapidement le portugais à Lisbonne et sinitie
au ministère. Il part sur le paquebot Patria vers Beira,
arrivant en octobre 1955. Pendant huit mois, il étudie le chisena
à Murraça, puis il part pour Gorongosa, où il parlera
une langue proche du chisena. Il sy trouve heureux parmi des montagnards
accueillants.
En mai 1963, Pedro fait la grande retraite à la Villa Cavaletti.
Retourné au diocèse de Beira, il est nommé supérieur
à Chemba, puis nous le trouvons à Manga. Pendant plusieurs
années, il sy consacre à la catéchèse
dadultes et à lanimation des communautés chrétiennes.
Il connaissait bien la langue et les gens se plaisaient à lécouter.
Ses homélies étaient vivantes. Ses conversations étaient
agréables et pleines de bonté. Il avait beaucoup damis,
parmi les colons et les Mozambicains, riches et pauvres. Ceux-ci étaient
ses préférés. Avec eux, il se trouvait très
heureux.
Le Concile Vatican II a un souci marqué pour lhomme
et sa dignité, soulignant le devoir de reconnaître que tous
doivent jouir des mêmes droits, dignité et respect que les
riches et les puissants.
La décade de 1960 marque aussi une étape importante pour
de nombreux pays africains. Ce sont les années des indépendances
et la fin des colonies. Lindépendance se présentait
comme la porte du progrès. Les colonies portugaises, provinces
du Portugal, ne pouvaient pas y songer.
Cette double circonstance suscita en nos confrères du Mozambique
un regard nouveau sur ce quils vivaient dans le système colonial
du Portugal. Ils se questionnèrent sur la légitimité
des attitudes et des actions dans lesquels ils étaient impliqués,
collaborant avec une Église soumise à un gouvernement qui
imposait des lois discriminatoires et injustes. Au moment de prendre une
décision, tous les confrères nétaient pas du
même avis. Abandonner le pays nallait pas dans la ligne dun
homme amical et plein de bonté comme Pedro. Pour lui, cétait
abandonner son pays et ses gens. Il lutta contre
cette option. Mais finalement, il quitta le pays avec ses confrères
en mai 1971. Il partit le cur rempli de souvenirs et damitiés.
Sa nouvelle nomination fut le Malawi. Il apprit très bien le chichewa
et sadonna généreusement au travail, comme au Mozambique.
En communauté, il était de bonne humeur ; à lextérieur,
il était travailleur, agréable et ami de tous. Ses préférences
étaient la catéchèse dadultes, la visite des
villages, lanimation des communautés chrétiennes et
lagriculture. Les paysans écoutaient volontiers la Bonne Nouvelle
de ses lèvres. Il quitte le Malawi en 1995 pour motif de santé.
Il passe deux ans en Espagne. Une fois rétabli, il retourne au Mozambique,
au Centre Nazaré dans le diocèse de Beira. Pedro
cherchait sans cesse des fonds pour son fonctionnement. Il soccupait
dune grange avec plusieurs dizaines de vaches, dindons, poules
Il sy trouvait tout à fait à son aise avec les gens
simples, ses amis. Mais, face aux injustices, Pedro dévoilait lautre
aspect de son caractère : la sévérité, lintransigeance
et une droiture inflexible.
Encore pour des raisons de santé, il rentre définitivement
en Espagne. Après un temps de repos, il rejoint la communauté
de Roquetas (Almería) dans le projet daccueil dimmigrants
africains, que lévêque du diocèse a confié
aux Pères Blancs. Inséré comme vicaire dans la paroisse
de Notre Dame du Rosaire, il y restera pendant cinq ans, gagnant laffection
de nombreux paroissiens par ses qualités de bon pasteur.
En octobre 2005, âgé de 76 ans, Pedro rejoint la communauté de Benicassim comme résident. Cest un changement important dans sa vie, mais bientôt il retombe sur ses pieds. Il intensifie sa vie de prière, passant de longs moments à la chapelle. Il lit des livres sur la pastorale et sur la Vierge Marie, mais aussi les derniers titres de la littérature espagnole. Il soccupe, à tour de rôle, dapostolat dans une des chapelles succursales de la paroisse de Benicassim et dans une résidence de troisième âge, près de notre maison.
Comme dhabitude, Pedro tisse un réseau damitiés
où il est très apprécié.
En communauté, il prenait plaisir à offrir aux confrères
le jus des oranges quil glanait dans les champs, une fois la récolte
achevée. Et il préparait de délicieuses amandes, grillées
ou frites, toujours présentes lors des apéritifs.
Le 13 août 2012, Pedro partit en famille pour célébrer
lAssomption, fête patronale de son village. Le lendemain, lors
du petit-déjeuner, un infarctus fulminant labat et il meurt
sur le coup, comme il avait vécu, sans bruit.
Les funérailles ont eu lieu dans léglise paroissiale.
LEucharistie fut concélébrée par 12 prêtres
dans une église pleine à craquer : famille et voisins, gens
des alentours, confrères et amis venus de Benicassim. Les villageois
portèrent le cercueil jusquau cimetière, distant de
plus dun kilomètre. Pedro y repose dans la paix, auprès
de ses parents.
Gonzalo Estremera
Père Herman
Boon
Herman est né
à Jette (Bruxelles) le 28 février 1931, quatrième enfant
de sept. Son père était médecin. Après lécole
primaire à Jette, Bie le petit nom quil gardera toujours
fit ses humanités au collège du Sacré-Cur
à Ganshoren, une autre commune de Bruxelles. En septembre 1949, il
entra chez les Pères Blancs à Boechout. Après le noviciat
à Varsenare, suivirent quatre années de théologie à
Heverlee, où il prononça son serment missionnaire le 16 juillet
1955 et fut ordonné prêtre le 1er avril 1956. Les formateurs
soulignent son caractère sensible, passionné et entier, son
esprit ouvert et sociable, son ardeur au travail et sa piété.
Nommé aux études à luniversité de Louvain,
il tombe malade dans le courant de lannée et on lenvoie
se reposer en Suisse. En juillet 1964, il termine son doctorat en histoire
moderne. Sa thèse fut éditée et reçut un prix.
De janvier à juillet 1964, Bie avait déjà
travaillé comme assistant à la jeune université de
Bujumbura (Burundi). En octobre 1964, il est nommé professeur à
lUniversité de Bujumbura et devient titulaire de la chaire
dHistoire moderne. En 1969, il est fait membre du Conseil académique
et en 1971, doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres. Il donne
des conférences en ville et représente luniversité
à plusieurs congrès internationaux.
Le 29 avril 1972, une sédition éclate dans le
sud du pays, une espèce de coup dÉtat, immédiatement
suivie de représailles dans la capitale. Bie racontera plus tard
: Ce fut lenfer. Le 2 mai, cétait un mardi, javais
cours à 9 heures. Tous les étudiants étaient présents.
À dix heures moins dix je ne loublierai jamais
un commissaire de police entra dans lauditoire, revolver au poing.
Tout le monde devait sortir et une liste de 18 noms fut proclamée.
Tous des Bahutu. Pieds et mains liés, on les jeta littéralement
sur un camion. Le vendredi de la même semaine, la moitié de
mes étudiants avaient été massacrés, la plupart
par des condisciples.
Des années plus tard, Bie avouera : Limage
des cadavres le long de la route près du campus est gravée
dans ma mémoire. Le 15 mai, le Père Boon part, comme
prévu, pour un congrès au Québec et ne retournera plus
jamais au Burundi. Le Supérieur général, le Père
van Asten, avait, en effet, demandé à tous les confrères
qui se préparaient à retourner au Burundi de retarder leur
départ jusquà ce que la situation séclaircît.
Le 22 septembre, Bie présente sa démission au recteur, le
Père Gabriel Barakana, pour des raisons de principe, suite
aux événements qui sétaient produits à
lU.O.B. après la révolte du 29 avril 1972.
Début 1973, le Père Boon est nommé professeur
dhistoire moderne aux Facultés universitaires Saint-Louis (UFSAL),
qui deviendront plus tard lUniversité catholique de Bruxelles.
En 1980, il devient président du département dHistoire.
Il est très engagé et apprécié comme aumônier
des étudiants. Chaque dimanche, il va célébrer à
la paroisse Saint-Martin à Meise, à quelques kilomètres
au nord de Bruxelles. Il y est aumônier du mouvement de jeunesse Chiro,
oriente la catéchèse préparant à la confirmation
et anime lanimation missionnaire. Il est aussi un des promoteurs de
la fondation RIGU qui appuie des projets dans les pays de mission. Ses obligations
à luniversité diminueront progressivement et sarrêteront
tout à fait avec son éméritat en 1996.
En 1987, Bie est nommé curé de la paroisse Saint-Martin
de Meise. Il y était déjà beaucoup apprécié
par les paroissiens. Dans son discours dintroduction, il promettait
que les petits et les faibles occuperaient les premières places dans
ses options pastorales. Il serait impensable, disait-il, de prier
pour plus de justice sans quon sy engage effectivement.
Priorité donc aux chômeurs, aux abandonnés et aux pauvres
cachés.
Il partagerait toutes ses responsabilités avec les laïcs. Dans
cette commune si accueillante pour les enfants, je serai le curé
de tous les enfants, peu importe lécole quils fréquentent.
Les enfants de Meise lappelaient Oncle Bie. Bie réussira
à faire de Meise une paroisse jeune, dynamique et engagée
en faveur du tiers-monde. Jai été curé
à Meise jusquà ma 75e année plus 6 mois. La plus
belle période de ma vie !
En 2011, Bie se sent de plus en plus fatigué. Les examens révèlent un cancer fort avancé. Après chaque séance de chimiothérapie, il retourne chez lui à Meise, où les Surs Annonciades et les paroissiens ont préparé tout un organigramme pour ses repas, sa lessive, lentretien de la maison, ses déplacements, etc.
De temps en temps, il préside encore une eucharistie,
assis. Il lit, réfléchit et prie beaucoup ; il se prépare,
tout en espérant. Il confirme ce quun confrère lui écrivit
: Tu viens dentrer dans une troisième phase de ta vie.
Après la phase académique et la phase pastorale, commence
maintenant la phase mystique.
Début septembre 2012, Bie est tellement affaibli quon
décide darrêter tout traitement. Des membres de sa famille
et des ami(e)s le veillent jour et nuit. Il sombre dans un léger
coma et séteint doucement le 27 septembre 2012, en présence
de sa sur et de sa belle-sur.
Léglise Saint-Martin étant en restauration,
la liturgie de lascension (comme il aimait à le dire) eut lieu
dans la basilique de Grimbergen, le samedi 6 octobre, suivie de linhumation
au cimetière de Meise. La recette de loffrande fut, à
la demande de Bie, destinée à Nouvelle Espérance, projet
pour les malades du sida, à Bujumbura.
Jef Vleugels
PROFILES
Father Jacques Bodet
1922 - - 2012
Jacques was born
on the 5th August 1922 in Cholet in the Diocese of Angers, France. He was
the youngest in a family of three boys and three girls. The family was deeply
Christian. One of his brothers, Charles, joined the Capuchins and was a
worker priest in Nanterre while a sister entered the Carmel of Nantes-Perpignan.
The third sister, Renée, was a member of a secular institute.
Jacques spent one year in the Senior Seminary of Angers followed
by two years in the Senior Seminary of Limoges. He joined the White Fathers
and did his noviciate in Tournus in 1944, and continued his studies there.
He did his final year of Theology in Thibar where he was ordained priest
on the 26th June 1946. He took his Missionary Oath on the 8th December 1946.
The staff of the Scholasticate noticed his funny laugh, his
difficulty with speaking in public, a certain shyness, his artistic temperament
(drawing, painting and sculpture) as well as his deep love for classical
music. His great sensitivity, his good judgement, his enthusiasm and his
discretion were all appreciated.
In 1947, Jacques was appointed to the Junior Seminary of the
Greek Melkite Rite at Rayak in the Lebanon. As well as teaching literature,
he was the Dean of the Senior Students. He was also given the task of teaching
art and was in charge of sports. The reports of the superiors in Jerusalem
and Rayak are very critical of him saying that he cannot work in a team
and, once he is given a precise task, he is prone to procrastination. He
takes initiatives that do not correspond to the rules.
On the other hand, the seminarians were very positive about
him as a number of testimonies reveal. Fr. Elias Zahlaoui, a priest of the
Greek Melkite rite in the Eparchy of Damascus says: At Rayak, we were
not very cooperative. We judged the new White Fathers as soon as they arrived.
I can say that Fr. Bodet won us over right from the very beginning. Why?
He was the genuine article. One saw it in his smile, his look, even the
tone of his voice. He had a way with young people without imposing himself
on anyone whatsoever. He was my Spiritual Director as discreet as he was
shrewd. He knew how to communicate to me the joy of self-giving. Fr. Jacques
Bodet was an upright priest.
These contradictory judgements are explained by Jacques
temperament. While his superiors wanted him to apply the rules and be stricter
with the seminarians, these appreciated his flexibility and broad mindedness.
In 1967, with the agreement of the Melkite Hierarchy, the
White Fathers left the junior seminary and handed it over to the Greek Catholic
Church. They rented an apartment in the Achrafieh sector of Beirut. Fr.
Bodet devoted himself to many pastoral activities. Right up until 1975,
he heard confessions in the Church of St. Louis which was run by the Capuchins.
He gave courses for adults in the catechetical centre of Notre Dame de Dons.
He spent many hours a day visiting people in difficulty and he was also
much in demand for spiritual direction in many different religious communities.
Nevertheless, he always put aside time for prayer and reading.
His favourite authors were Jean Sulivan, Maurice Zundel and Maurice Bellet
among many others.
Jacques was reserved when it came to expressing his feelings
either in his family or in the community. He only opened his heart in private
and in the course of his long stays in France. He confided openly in his
letters to his Provincial of his great affection for his family, particularly
his sister, Renée, referring to his state of health and expressing
his great wish to go back to the Lebanon to which he had a deep rooted attachment.
On many occasions, he confessed: It seems to me that the more Lebanon
suffers, the more I love her.
Fr. Bodet was not a typical White Father. A Superior of Rayak
Seminary deplored the fact that his Master of Novices did not fit into the
White Fathers mould. The events that tore Lebanon apart
from 1975 to 1990 affected him deeply. He showed an astonishing compassion
for those who were suffering, witnessing to them his deep faith. Ten years
after his departure, many people still ask for news of him.
He returned to France for good in 2004. He lived the rest
of his life outside of community, with his family in Cholet in the department
of Maine et Loire. He looked after and lived with his handicapped sister.
In 2011, he moved with her to a nursing home in St. George des Gardes. When
she died, he moved to the retirement home in Cholet where his elder brother,
a Capuchin, lived. Over the course of this prolonged period, he was visited
by those in charge in the White Fathers. From time to time he hinted at
a move to one of our retirement homes, but he never took the step.
On the eve of his death, he had returned to the Retirement
Home where he lived with his older brother, after being examined in hospital
for intestinal problems. He spent a restless night but seemed more peaceful
in the morning. At 8.45 he fell into a coma and died half an hour later.
The cause of death was given as an intestinal haemorrhage leading to a heart
attack. It was the 14th September 2012, the Feast of the Holy Cross, a major
feast in the Orient. It was the day that Benedict XVI arrived in the Lebanon
and signed the Apostolic Exhortation Ecclesia in Medio Oriente
in the Basilica of the Greek Catholic Church of Harissa. On the 17th September
2012, Fr. Jacques Bodet was buried in Cholet after the funeral ceremony.
Francis Leduc
Faher
Willy Burm
1936 -
- 2013
Willy was born
in Hulst in the Netherlands on the 20th of June 1936. He received his missionary
formation in Sterksel, St. Charles near Boxtel,s-Heerenberg and Totteridge
where he took the Missionary Oath on the 11th of May 1961. He was ordained
in Breda on the 29th of June 1962.
Willy had a sound, sometimes original judgement, was matter
of fact and practical. He was reliable and good; a quiet and hard worker
who saw what needed to be done. During his formation, one characterised
him as someone who could easily tax his forces too much. Someone
added: May be a little eccentric in a harmless sort of way.
He was ever ready to render a service, to anyone, but especially to the
less advantaged.
After his ordination, he was appointed to a Francophone country.
To brush up his French, he did his pastoral course in Mours. On 2nd December
1962, he arrived in the Diocese of Koupela, Burkina Faso. He went to Guilongou
to study the Mooré language and culture. At the time, the four gospels
were only in manuscript form so he typed out the lot for himself.
On 29th June 1963, he went to Goungen parish, a large area
with 26.000 inhabitants, of which 1,400 were Catholics and 1.000 Muslims.
In the rainy season, it was totally cut off for up to 6 months! In March
1965, he moved to Zorgho parish, an even larger area and less open to Christianity.
In December 1967, he moved to Baskouré parish. They had plenty
of catechumens. Willy started looking after the youth and started planting
trees with great success.
In October 1970, he moved to Pouytenga parish. The laypeople
started taking more and more responsibility. He wrote in March 1973: I
am impressed that organisations such as Miva, Memisa and Lenten Aid are
helping us so much. Halfway through 1974, he followed a course on
Islam in Rome. That year, he built a medical centre with a maternity unit
in cooperation with different religions which helped a lot to improve relations.
With the help of schoolchildren, he planted several thousand trees. Due
to regular droughts, many of the wells needed to be deepened.
He moved back to Baskouré in December 1981. In addition
to parish work, he had all sorts of projects. Some 36.000 trees planted,
2 secondary and 8 primary schools with 45 teachers houses. There were
also 39 boreholes, 3 dispensaries with 6 houses, 1 centre for handicapped,
3 school hostels, 29 tricycles for handicapped people, 14 churches, 36 halls
for catechumens, even a mosque for Muslims. One also has to mention the
4 bridges, 5 rainwater dams, and dozens of ploughs and carts. In August
1986, he received the decoration of Burkina Faso Medal for Merit.
In December 1986, he had to return to the Netherlands because of a broken
leg. He used the time for a course in advanced French, a course in Pastoral
Theology, participated in Marriage Encounter and in the Missionary Session
in Rome.
By August 1988, he was back in Burkina and was appointed co-pastor
in Bittou. One day in April 1989, a driver arrived with an express letter
for Louis Mauvais. Willy gave it to Louis who said: Read it please,
I dont have my glasses. It was a request to take Willy on a
given day to the Embassy of the Netherlands to receive a decoration, but
to keep it secret. On the 30th of April, Willy was made a Knight in the
Order of Orange Nassau.
At the end of 1990, he moved to Goungen, where he had started
25 years before. He commented: The youth of that time will now be
grandparents! There were 10 primary schools; Willy added one plus
a secondary school. In several villages, he built dispensaries, churches,
and some halls for the teaching of catechetics and also for teaching reading
and writing. In 1993, he planted 10.000 trees with the cooperation of many
villagers. He learned to use the computer during his leave in 1994. He was
awarded the prize Aimé Nikiéma for the Rights of Men
1995 by an international jury. In November of that year, the Government
made him Commander of the National Order, the highest decoration
of the country.
In September 2000, the White Fathers handed over the parish of Goungen to
the Diocesan clergy and Willy left for a sabbatical year. On his return
in August 2001, he went to Boulsa. He built a primary school and a teachers
house. In 2004, He wrote: Burkina Faso means Land of the Just.
Hence the words war, fleeing, shooting do not appear in my book
of life. As he said in many letters that was why he was so happy there.
Boulsa was handed over to the Diocesan clergy in 2006, and
Willy moved to Dori the gateway to the desert, a place
of exile for political prisoners and troublesome functionaries. He
was asked many times: What have you done to be appointed there?!
The population was almost 100% Muslim. Dori became a diocese
in 2005 and a priority project of the White Fathers. There was a lot of
contact with many Muslim students who came to study at the library because
it had electricity. Willy was chaplain to the prison with 83 prisoners;
among them 30 catechumens although many others came to listen. In the diocese,
he built schools, a convent, and a church.
In March 2010, the White Fathers handed over the parish of Dori to local
priests, and Willy moved to Aribinda at the end of June. He was very happy
there; they had solar energy, but no running water, banks, supermarkets
or post office.
Looking over his life and work, one could say that he lived
it according to to the motto of his native province of Zeeland: Luctor
et Emergo, meaning I struggle and always succeed. On the
14th of January 2013, Willy suddenly died of a heart attack in the clinic
of Ouagadougou. On the 18th, there was a wake in our formation house in
Ouagadougou, and he was buried there on the 19th January 2013. There was
a delegation from all the parishes where he had lived and worked. In the
Netherlands, there was a remembrance Eucharist with relatives, confreres
and friends on the 26th January 2013.
In so far as you did this to one of the least of these
brothers of mine, you did it to me. (Mt. 25).
Marien van den Eijnden
Father Rosaire Larivière
Fr. Rosaire Larivière
was born on the 3rd October 1916 in the Parish of St. Charles de Joliette,
Province of Québec, Canada. His father was the village baker and
his mother was a teacher. He had one elder sister. With his sister, he grew
up in a profoundly Christian atmosphere. He said that he learnt the first
elements of the catechism on his Mothers knee. He attended primary
school at the Academy of St. Viateur de Joliette followed by secondary school
studies at the Joliette Seminary which included two years of Philosophy.
These were very happy years for him and he showed himself to be a very good
musician especially on the trombone which he played in the School Orchestra.
In September 1938, he joined the postulancy of the White Fathers
at Everell, near Quebec. This also served as the first year of Theology.
The following year he entered the Novitiate of St. Martin de Laval near
Montreal. He did the final three years of Theology in the Scholasticate
of Eastview near Ottawa. It was there that he took his Missionary Oath on
the 29th May 1942. He was ordained priest on the 19th June 1943 in the Cathedral
of Ottawa by Bishop Martin Lajeunesse, O.M.I.
These years of training passed off very well. He was able
to exercise his talent for music and singing, something which allowed him
to blossom as an individual. He did well at his studies, but he had to pay
attention to a tenseness which affected him interiorly. He was of good character,
always in good humour, easy in community with a simple personality sometimes
bordering on naivety.
He celebrated his first Solemn High Mass in the Church of
St-Pierre de Joliette on the 4th July 1943. At the dinner after Mass, he
gave a long speech in which he expressed his gratitude to all those who
had helped him get so far. He has a special word for the Missionaries of
Africa: To the Society of the White Fathers I express my love and
affection. Five years ago, I left my family only to find another one which
showed me real care, zeal and dedication for my formation as a priest and
apostle. Thank you for the last five years passed in peace and joy. My heart
is given over to the White Fathers and I dedicate myself to them until my
death.
At the beginning of September 1943, he was able to leave for
Africa. He was appointed to Uganda, to the Apostolic Vicariate of Rwenzori.
After a long and perilous journey of 53 days by sea and by train, he finally
arrived in Mbarara. His Bishop was Bishop Lacoursiere who told him to sort
himself out for learning the language. This did not last long as in the
beginning of 1944, he was appointed as a teacher in the Junior Seminary
of Bwera near Kitabi. The appointment was for a year but it lasted for eleven!
In fact he spent about 20 years teaching in different places: Kitabi, Virika,
and Fort Portal. Everywhere he was greatly appreciated. His Regional
wrote: Fr. Larivière is a devoted teacher. He is uncompromising
in doing his duty, but he works too hard, so he gets keyed up and wears
himself out with work. He gives himself totally and supernaturally. The
students respect and trust him.
In the many years he was working in Uganda, Rosaire was, for
more than 20 years, the chaplain of the Postulants and Novices of the Banyateresa
Congregation. At the same time he was curate in the neighbouring parishes.
Sometimes he was even Parish Priest. However he did not like responsibilities
which stressed him out and made him sick. He often had to take holidays,
sometime lengthy ones, in order to rest.
In 1966, he wrote: Since January, I am a teacher in
St. Marys Junior Seminary in Fort Portal. What I am doing now does
not resemble in any way the Parish ministry that I was destined for. I was
very happy in my little mission of Bukwale with its 7,000 Christians but
I have to say that I do feel more at ease in my role of educating young
people. This is easy to understand as I have been teaching nearly all the
time and it has become second nature to me.
In June 1997, Rosaire returned to Canada for good after 50
years of service to the Church in Uganda. Problems and the work had made
him very weak. He needed some rest. He was to spend the next 10 years in
the Provincial House in Montreal. There he undertook some services in the
house and did occasional ministry. He needed to look after his health especially
his diabetes.
In July 2007, he moved to the Retirement Home at Lennoxville
in the city of Sherbrooke. He needed more medical supervision. At the beginning
of 2012, he was transferred to the infirmary of the Capuchin Fathers in
Montreal. There were problems in controlling his sugar levels and he needed
frequent hospital care.
He died on the 9th January 2013 in the Maisonneuve-Rosemont Hospital in
Montreal. The funeral was celebrated on the 14th January in the Chapel of
the Capuchin Fathers. He was buried in the cemetery of St-Louis de Laval
in the plot of the Missionaries of Africa.
Our dear confrere left a good memory no matter where he was.
He knew how to put people at their ease with his smile and gentle replies.
His life was that of a great missionary, a man of faith and great trust
in Providence. He liked to tell stories of his brushes with death but he
always survived and, for him, this was the proof that God was protecting
him. We pray that God will grant him the rest of the good and faithful servant.
Lauréat Belley
Father Alfred Volk
1920 - -
2013
Alfred Volk was
born on 11th May 1920 in Fürth, Germany. He was the son of Johann and
Maria Volk. He had one brother and one sister.
After his primary education, he did two years of secondary
school in Fürth. In 1932, he moved to the minor seminary of the White
Fathers in Zaitzkofen. He completed his secondary education in the minor
seminary of Großkrotzenburg. In 1939, he was conscripted for National
Service. However, he was allowed to start his philosophical studies in Trier
the same year. He successfully completed philosophy in March 1941.
Meanwhile World War II was continuing and Alfred was conscripted
into the army. He was sent to the front in Russia. After his regiment surrendered,
each soldier tried to reach the West on his own. Alfred made his way through
forests but Partisans found him asleep one day and handed him over to the
Russians. The sufferings, slave work and deprivations as a prisoner of war
marked him deeply. It is difficult to imagine how deeply this peaceful,
delicate and cultured person must have suffered because of the cruelty he
experienced during the war and during his time as a prisoner of war. It
was because of his faith and because of his good health that he was able
to survive. Throughout his life Alfred was deeply rooted in a mature faith,
but his health remained badly affected.
While on their way to Russia, the German prisoners were met
by a Czech Franciscan priest, who said Mass for them. It was the first and
the last Eucharist during Alfreds time as a prisoner of war. He later
said that he lived on the strength of this food, not for 40 days, but for
more than four years. Alfred considered it a special grace that he was able
to have a copy of the New Testament throughout his years of captivity. He
said that the NT he had with him was a book that contained Jesus Christ
Himself. Several times the book was confiscated or stolen, but he always
got back a copy of the NT, sometimes with the psalms included. In this way
he received strength from the Word of God. The psalms provided him with
words that allowed him to express his condition in front of God. Later Alfred
explained that the time he spent as prisoner of war was his real novitiate;
it was a time when he was most open to the Word of God.
In September 1949, Alfred was finally released from captivity.
As was the custom at that time, the White Fathers did not see the need for
a prolonged recreation or a time to deal with trauma. Hence he began his
theological formation in Trier only one month after his return from Russia.
After completing one year in Trier, Alfred did his novitiate in sHeerenberg,
followed by three more years of theology. His formators appreciated his
genuine piety, his calm and friendly temperament and his intelligence that
was more geared to the speculative than the practical side. They also noted
that he was very conscientious. In sHeerenberg, Alfred took his Missionary
Oath on 22nd July 1953. After that, he went to the scholasticate in Monteviot,
Scotland, where he was ordained priest on 10th June1954.
At that time, the White Fathers needed qualified teachers
for their schools in Germany. Alfred was specially gifted for old languages.
For that reason, he was appointed to study Latin, Greek and Education at
the University of Frankfurt. Before he began as a probationary teacher in
Frankfurt, he made a short trip to Ghana. As a qualified teacher, he was
called on to teach in our minor seminary in Rietberg, where he taught from
1962 until 1964. Then he was moved to his old school in Grosskrotzenburg.
As he himself was very quick in grasping what was explained, he found it
hard to understand why pupils continued making mistakes after he had explained
everything to them. In September 1966, his Superiors appointed him prefect
of our boarding school in Amberg, Bavaria.
In 1970, after our minor seminaries were closed, Alfred moved
to Cologne. There he founded an Information Office of the Missionaries of
Africa. As he worked in a methodical and organized way, he produced enlightening
and well researched papers. For many years, he published IFI (An information
service for those interested in Africa). The various booklets dealt with
topics that were of African interest, or they gave detailed descriptions
of African nations. His publications were useful for those who wanted to
help people become better acquainted with Africa. Unfortunately, it was
never possible for a broader audience to access his work.
Alfred was a collector of many things. He collected articles
and publications that were useful for the Information Office. He also collected
postal stamps. The sale of his stamp collection allowed him to contribute
financially to the African Mission. During his holidays, Alfred often followed
his cultural interests. He visited museums and, on occasion, was an informative
guide through places of historical interest. His sermons had spiritual depth,
were well thought out, and interesting. However, because of his frailty,
he had to limit his preaching.
The years he had spent at the front and in captivity had left
deep scars on his psychological and physical health. All his life he suffered
delicate health. He accepted his limitations in a spirit of deep faith,
and he did not become a burden to others. Alfred was a pleasant and considerate
confrere. He was a quiet person, but he had an open ear and heart, and he
was always ready for a conversation.
At the age of 88 years, Alfred moved to our newly founded
community in a senior citizens home in Trier. He died on 1st February 2013.
He was buried in the plot of the White Fathers in the main cemetery of Trier
on 7th February 2013.
On the occasion of his golden jubilee of priesthood, Alfred
looked back at his experiences and he quoted from psalm 118. I shall
not die; I shall live to recount the great deeds of the Lord. ... The Lord
has not abandoned me to death... Give thanks to the Lord... (Psalm
118: 17-19+29)
Rolf Wigger
Father Pedro Pérez
Gadea
1929 - - 2012
Pedro was born on the 24th
March 1929 in Minglanilla, on the border between the austere region
of Castilla-La Mancha, with its severe climate and the mountains of Valencia
with its colourful landscape and the soft Mediterranean climate. These contrasts
were also reflected in Pedros personality: an honest man, silent,
austere but at the same time having a sense of humour and a spontaneous
smile.
Pedro did his primary schooling in his village. He attended secondary schools
in Requena and Valencia. After getting his baccalaureate, he began Philosophical
studies in the Seminary of Cuenca. He was inclined toward the Franciscans,
but after meeting a White Father, he changed direction and decided to become
a Missionary of Africa.
After his Philosophical studies, he continued with Theology in Cuenca for
two more years. He received the first minor orders there. In July 1951,
he entered our Novitiate at Maison-Carrée and in September 1952,
he went to Thibar-Carthage for his final two years of Theology. He took
his Missionary Oath on the 12th April 1954 and was ordained priest six days
later, on the 18th April 1954. He was appointed to Mozambique.
Pedro quickly learnt Portuguese in Lisbon. From there, he left for Beira
arriving in October 1955. He studied Chisena for a further eight months
at Murraça before being appointed to Gorongosa where the language
spoken was similar to Chisena. He was very happy living with these welcoming
mountain people.
Pedro did the long Retreat at Villa Cavaletti in Rome in May 1963. He returned
to the Diocese of Beira where he was appointed Superior of Chemba, followed
by a stint at Manga. For many years, he devoted himself to adult catechesis
and organising Christian Communities. He knew the language very well and
the people liked to listen to him. His homilies were lively and his conversation
agreeable and kindly. He had many friends among the white settlers and the
Mozambicans, both rich and poor. It was among these last that he found himself
most at ease.
The Second Vatican Council took place in the 60s and it emphasised
the dignity of people, underlining the duty of recognising the rights of
all including those who were colonised and who were entitled to the same
rights, dignity and respect as those who were rich and powerful.
It was also a decade that marked an important stage for many African States.
It was the era of Independence and the end of colonialism. Independence
promised progress and material well-being for all. As the Portuguese colonies
were considered Provinces of Portugal, they could not dream
of such a step.
These two circumstances meant that many of our confreres in Mozambique were
forced to have a good look at the way they were living under colonial rule.
They questioned themselves on the legitimacy of their attitudes and the
activities in which they were involved. They were collaborating with a Church
that was under the thumb of the Government which was imposing discriminatory
and unjust laws. When it came to a decision, not all the confreres were
of the same view. A genial person like Pedro could not think of abandoning
his country and his people. He fought vigorously
against this option. In the end, however, he left the country with his confreres
in May 1971. He left with a heart full of happy memories and friendships.
He received a new appointment to Malawi. He learnt Chichewa very well and
gave himself generously to the work. In community, he was noted for his
good humour. Outside, he worked hard, was agreeable and everybodys
friend. He especially liked Adult catechesis, visiting villages, organising
Christian Communities and agriculture. The local people were willing to
hear the Good News from his lips. He left Malawi in 1995 due to ill health.
He spent two years in Spain but once his health was restored, he returned
to Mozambique. He was appointed to the Nazaré Centre in the Diocese
of Beira. Pedro spent a lot of time looking for funds to keep it going.
He had a barn full of cows, turkeys and hens. He was very much at ease with
the ordinary people; his friends. However, Pedro revealed another side to
his character when faced with injustice: he became harsh, uncompromising
and with an inflexible righteousness.
After more health troubles, he returned definitively to Spain. After some
rest, he joined the community at Roquetas (Almeria) which was concerned
with a project for welcoming African immigrants which had been entrusted
to the White Fathers by the Diocese. He was installed as curate in the Parish
of Notre Dame du Rosaire where he was to remain for five years. He earned
the affection of many parishioners because of his qualities as a good pastor.
In October 2005, at the age of 76 years, he moved to Benicassim as a resident.
It signalled an important change in his life, but very soon, he found his
feet. He spent more time at prayer; passing long moments in the Chapel.
He read books on pastoral subjects and on the Virgin Mary as well as the
latest books of Spanish literature. He took his turn in saying Mass at one
of the chapels-of-ease in the parish of Benecassim as well as in a Retirement
home near our house. As was his wont, he soon had a network of friends and
he was very much appreciated.
In community, he loved to offer orange juice to the confreres from oranges
he had gleaned from the fields once the harvest had finished. He also liked
to present delicious fried or grilled almonds for the aperitif.
On the 13th August 2012, Pedro went home with his family to celebrate the
feast of The Assumption, the patroness of the village. The following day
at breakfast, he suffered a massive heart attack and died instantly.
The funeral took place in the Parish church. Mass was concelebrated by
12 priests in a church full to overflowing; friends and neighbours, people
from the locality, confreres and friends from Benecassim. The villagers
carried his coffin for more than a kilometre to the cemetery. Pedro now
sleeps in peace besides his parents as he had wished.
Gonzalo Estremera
Herman was born on the 28th
February 1931 in Jette, Belgium. His father was a doctor and he was the
fourth of seven children. Bie - the nickname that he was always known by
- did his secondary school studies in the College du Sacré-Cur
in Ganshoren (in another suburb of Brussels). He entered the White Fathers
in September 1949 at Boechout. After his Spiritual Year in Varsenare, he
did four years of Theology in Heverlee where he took his Missionary Oath
on the 16th July 1955. He was ordained priest on the 1st April 1956. The
staff noted his sensitive character. He was passionate and plain spoken.
He was sociable and had an open mind. They also noted his piety and commitment
to work. He was appointed for further studies to the University of Louvain.
He fell ill during the year and was sent to Switzerland for some rest. In
July 1964, he graduated with a Doctorate in Modern History. His thesis was
published and he received a literary prize for it.
From January to July 1964, Bie was already working as an assistant lecturer
in the new University of Bujumbura, having arrived in Burundi the previous
year. In October 1964, he was appointed lecturer at the Official University
of Bujumbura holding the Chair of Modern History. In 1969, he became a member
of the Academic Council of the University. In 1971, he was made Dean
of the Faculty of Philosophy and Arts. He gave conferences and represented
the University at many International Congresses.
In April 1972, a revolt took place in the south of the country, a sort
of coup détat. Reprisals immediately followed in the capital.
Bie related later on: It was hell. On Tuesday, the 2nd May, I was
giving a course. All the students were present. At ten to ten I will
never forget it a Police Commissioner entered the classroom with
a gun in his hand and forced everybody outside. A list of 18 names was called
out. All were Bahutu. Their hands and legs were tied and they were literally
thrown into a lorry. On the Friday of the same week, half of my students
had been massacred, mostly by their fellow students.
Many years later, Bie admitted: the images of the bodies all along
the road near the campus are engraved on my memory. Fr. Boon left,
as was planned, for a congress in Quebec on the 15th May. He was never to
return to Burundi. The Superior General had asked the confreres preparing
to go back there to postpone their return until the situation clarified.
On the 22nd September, Bie, from Brussels, tendered his resignation to the
Rector of the University, Fr. Gabriel Barakana: on grounds of principle
following the events at the University of Bujumbura after the revolt of
the 29th April 1972.
At the beginning of 1973, Fr. Boon was appointed Professor of Modern History
at the University of St Louis which was later to become the Catholic University
of Brussels. In 1980, he became President of the History Department.
He was very committed and appreciated as chaplain for the students. Every
Sunday, he went to celebrate Mass in the Parish of St. Martin in Meise,
some kilometres north of Brussels. He was chaplain to the youth movement
Chiro, directed the catechetical programme preparing people
for confirmation as well as missionary promotion work. He was also involved
in RIGU an organisation financially supporting projects in mission countries.
His commitments at the University progressively diminished and stopped altogether
in 1996, when he became an Emeritus Professor.
Bie was appointed Parish priest of St. Martin, Meise in October 1987. The
parishioners were delighted as they knew him well already. In his homily
at his installation he promised that the poor and the weak would be given
first place in his pastoral policy. It would be unthinkable, he said, to
pray for justice without having a clear commitment to it. Priority then
was given to the unemployed, to the lonely and the unknown poor.
He shared his responsibilities with lay people. He said: In this Parish,
which is so child friendly, I will be the Parish Priest of all the children,
no matter what school they attend. The children were calling him Uncle
Bie. Bie succeeded in making Meise a young and dynamic Parish, committed
to the third world. He said: I was Parish Priest until my 75th birthday
plus six months. It was the best period of my life!
In 2011, Bie began to feel more and more tired. A medical examination revealed
an advanced cancer. After each session of chemotherapy, he returned
to Meise where the Sisters of the Annunciation and the parishioners
had prepared a full programme regarding a special organic diet, his laundry,
the maintenance of the house, his travels, etc. From time to time he was
able to celebrate the Eucharist while seated. He read, meditated and prayed
a lot. He prepared himself while still hoping against hope but accepting
what a confrere wrote: You have just entered the third phase of your
life. After the academic phase followed by the pastoral phase, you now begin
the mystical phase.
In September 2012, he was so weak that all treatment was stopped. Members
of his family and friends kept a day and night vigil. Some days before his
death, he fell into a light coma and on the 27th September he died peacefully.
As the Parish church was undergoing renovations, the Liturgy of the
Ascension, as Bie liked to call it, took place in the Basilica of
St. Servatius, Grimbergen, on the 6th October, followed by burial in
the Meise cemetery. The offertory collection was, at Bies wish, sent
to the Nouvelle Espérance project in Bujumbura.
Jef Vleugels