NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Joseph Kamya
Une Sur
me disait que Joe se voyait dans la peau du Old Black Joe présenté
dans ce fameux Negro-spiritual. Nous connaissons la triste prière des
esclaves noirs aux États-Unis avant la guerre civile. Ne représentaient-ils
pas Jésus, lhumble Serviteur souffrant de Dieu ? Il me semble
que la souffrance présente dans la vie de Joe a quelque chose à
voir avec celle exprimée en Isaïe 53.
Joe est né le 18 avril 1928, dans la paroisse de Kijaguzo,
archidiocèse de Rubaga, Ouganda. Son père, Arseni Kigwokyalwazi,
est catéchiste. Sa mère, Thérèse, donne le jour
à quatre enfants. Il est baptisé peu après sa naissance,
le 17 mai, signe que Joe a lavantage dune bonne éducation
chrétienne lui offrant une foi profonde et un sens de la responsabilité.
Joe entre à quinze ans au petit séminaire de Bukalasa.
Après y avoir terminé ses études, il va à Katigondo,
le premier grand séminaire dOuganda, où il réussit
très bien, tant au plan académique que spirituel. Il est connu
pour être très pieux, sérieux, surnaturel, ayant
des convictions personnelles, sans respect humain, obéissant, joyeux,
travailleur, parfois trop attaché à ses idées.
Une première mention est faite dun problème
de santé. Gamin, Joe sest cassé la jambe en jouant au
football. Lattention médicale étant insuffisante, une
jambe resta plus courte que lautre. Il boitera et cela lui causera des
douleurs tout au long de sa vie.
Après son ordination le 7 décembre 1958, il devient
secrétaire de larchevêque de Rubaga jusquà
sa nomination comme curé de Nabbingo. À ce moment-là,
il demande de nous rejoindre et il entre au noviciat à Dorking, Angleterre,
en septembre 1962. Lannée suivante, nous le retrouvons à
lUniversité Grégorienne de Rome, étudiant en théologie.
Il a des difficultés à passer les examens. Il étudie
ensuite au Corpus Christi Catechetical Institute à Londres.
Cest dans cette période que Joe écrit une
lettre au cardinal préfet de la Propagation de la foi, linformant
des raisons pour lesquelles il veut devenir Missionnaire dAfrique.
La première raison est quil trouve ainsi une règle
qui laide dans sa sanctification personnelle et celle dautrui.
Le Père Marcel Neels, en charge des jeunes confrères à
Rome, relate une conversation faite à table dans laquelle Joe
ne semble pas considérer sa vocation de Père Blanc comme un
appel missionnaire : il veut se dédier à son propre pays.
Il ajoute : Je pense quil nous a rejoints surtout pour les avantages
de la vie communautaire et de la règle de vie. Pour cette raison,
un confrère, présent à Rome à ce moment, ne vote
pas en faveur de son admission au Serment. En fait, Joe passera sa vie dans
son pays dorigine.
La deuxième raison quil donne révèle
une importante dimension de sa spiritualité : Je voudrais être
davantage uni à sainte Thérèse de lEnfant-Jésus
et, ainsi, travailler avec elle au salut des âmes. Comme Carmélite,
elle priait pour un Père Blanc. Désireux de suivre sa petite
voie et de bénéficier de sa puissante intercession, je veux
être du nombre de ceux qui sont, comme je le pense, davantage unis à
elle, afin de donner plus de gloire à Dieu en imitant sa si simple
stratégie.
À son retour en Ouganda, le Père Kamya est envoyé
au grand séminaire de Katigondo. Conscient de ses limites, il refuse
dêtre à la fois directeur spirituel et enseignant. Il passe
de nombreuses années à Katigondo comme directeur spirituel et
il est apprécié des étudiants. Il sabsente parfois
: formation à la direction spirituelle en Écosse, une sérieuse
opération aux yeux, études à Reading University,
participation à notre Chapitre général en 1974 comme
représentant du groupe croissant de confrères africains.
Joe est nommé curé à Kisubi en 1976. Ladministration
dune paroisse nest pas son point fort. Dans les années
qui suivent, il sert aussi à Kayunga, Nakasongola, Old Kampala et,
finalement, à la paroisse de Kyamaganda. Il aime les gens et fait ce
quil peut pour les accompagner spirituellement.
La retraite de 30 jours à Jérusalem avec Louis
Roelens louvre à la spiritualité des Focolari si proche
de celle de notre fondateur : Père, quils soient un comme
toi et moi sommes un, afin que le monde croie. Il suit une session de
trois mois pour religieux au Centre des Focolari. Il restera très intéressé
à prendre part aux Mariapolis chaque fois que cest possible.
Depuis Katigondo, il est un des pionniers du renouveau charismatique
catholique dans les diocèses de Masaka et Kampala, avec le Père
Norbert Deprez. Il est ouvert aux mouvances de lEsprit dans lÉglise
et prêt à partager avec dautres dans ce domaine. Sa grande
dévotion envers la sainte Vierge le conduit à porter un intérêt
permanent à la Légion de Marie. Le fait quil ajoute le
nom de Marie au sien est significatif.
Vers la fin de sa vie, Joe devient aumônier à lhôpital
Mulago de Kampala. Cest une lourde tâche, mais il fait son possible
pour visiter les malades et leur témoigner la compassion du Christ
vivant en lui. Il devient ensuite aumônier de lhôpital St-
François à Nsambya, proche de la maison Lourdel où il
vit. Devenant de plus en plus fragile, Il sidentifie davantage avec
les pauvres souffrant et il est une grande consolation pour eux.
Après un grave accident de voiture en 1994, son corps
commence à donner des sérieux signes de fléchissement.
Il a déjà eu deux graves opérations aux yeux. Sa mauvaise
jambe et ses douleurs de dents le font souffrir et lhumilient. Le coup
de trop semble être ses problèmes de prostate qui lobligent
à porter un cathéter. Il est plusieurs fois aux portes de la
mort, mais il récupère après avoir reçu le sacrement
des malades. Il commence à montrer des signes de sénilité,
au point que la communauté ne peut plus prendre soin de lui de façon
adéquate.
Il est alors confié aux mains bienfaisantes des Surs
du Bon Samaritain du home Bakateyamba, une maison pour personnes âgées
et handicapées où nous avons construit des chambres spéciales
pour nos anciens. À la surprise de chacun, Joe revient à la
vie. Comme il le reconnaît lui-même, en voyant des personnes en
situation pire que la sienne, il se sent appelé à soublier
lui-même pour souvrir aux autres, les aimant jusquau bout.
Chaque samedi, son vieil ami Gérard Reynaert vient le raser, ce qui
est une occasion déchanger les nouvelles et se rappeler le passé.
Bien quétant de plus en plus limité, il ne se plaint pas,
offrant ses souffrances en union avec le Christ.
Joe décède le 24 septembre 2011. Deux jours plus
tard, il est enterré dans le cimetière de la paroisse de Nabulagala,
centre de pèlerinage en lhonneur du Père Mapeera Lourdel,
du Frère Amans et de leurs compagnons.
Le Père Rudi Lehnertz et le Père Gérard
Chabanon, ancien Supérieur général, lavaient visité
une semaine avant son décès. Joe a ensuite été
à lhôpital de Rubaga pour son contrôle régulier.
Il a passé le reste de la semaine à visiter les autres patients
avec beaucoup de sollicitude. Les Soeurs lont trouvé sans vie
dans sa chambre, le samedi matin.
Un corbillard ramena sa dépouille à Nabulagala,
juste à temps pour lEucharistie.
Parmi les prêtres qui sont venus exprimer leurs respects, beaucoup avaient
été de ses étudiants et dirigés quand il était
directeur spirituel à Katigondo. Nous avons apprécié
la présence de lévêque émérite de
Moroto, Fort Portal, et de celui du diocèse de Lira, Paul Kalanda,
qui furent tous deux ses compagnons de classe et professeurs à Katigondo.
Ils étaient présents aux obsèques. Mgr Kalanda ne cacha
pas sa profonde et longue amitié avec Joe.
Larchevêque, Mgr Cyprian Lwanga, présida
la cérémonie, accompagné par le cardinal Wamala et Mgr
Christopher Kakoza et par beaucoup de prêtres. La famille de Joe vint
en grand nombre et prit part aux témoignages donnés à
la fin de la messe.
Seul Dieu connaît le bien que Joe lui a permis de réaliser au travers et par sa vie. Je suis sûr quil continue de nous aider depuis sa place dans le cur de Dieu. Je me rappelle la joie quil prenait en chantant lamen solennel de la messe : A-a-men, A-a-men, A-a-men, A-men, A-men !
Voir Texte
& photos (Cérémonie funéraire ) envoyés
par Rudi Rudi Lehnertz
Rudi Lehnertz
Père Alfred Hauman
1926 - -
2011
Fred est né le 10 mai 1926 à Anvers, Belgique. Quand il a 6 ans, sa famille déménage à Oude-God. Il fait ses études primaires à Mortsel et ses humanités classiques au petit séminaire de Hoogstraten, où il termine la rhétorique comme primus. En septembre 1945, Fred entre chez les Pères Blancs à Boechout.
Il se fait remarquer par son intelligence, son attitude critique,
son talent dorganisateur, sa serviabilité et sa piété
solide. On note déjà quil a régulièrement
des difficultés digestives et que son système nerveux présente
des faiblesses.
En 1947-1948, il fait son noviciat à Varsenare. Il suit
sa première année de théologie à Marienthal, les
autres à Heverlee. Cest là quil prononce son Serment
missionnaire le 21 juillet 1951, et est ordonné prêtre par Mgr
Geeraerts le 12 avril 1952. Puisquil dispose dune bonne intelligence
spéculative, il est envoyé à Rome (1952-1954). Il obtient
la licence en philosophie à luniversité pontificale de
la Grégorienne. Avant les examens de la première année,
il demande au Supérieur général, Mgr Durrieu, sil
pouvait partir sil ne réussissait pas. La réponse fut
négative et Fred se plongea dans ses livres. Pendant les vacances,
il sactiva dans la pastorale et prit part à des camps pour jeunes
romains délaissés.
Sa première nomination, le 1er septembre 1954, a été
celle de professeur de philosophie à Boechout, où plusieurs
dentre nous lont connu. À cette époque, un groupe
de candidats hollandais fait sa philosophie à Boechout, ce qui, de
temps en temps, cause des tensions avec le groupe flamand. Lun
de ces derniers témoigne : Depuis le début, le père
Hauman se faisait médiateur et nous lui en étions reconnaissants
: cétait un homme chaleureux et un professeur enthousiaste.
Fred nest pas homme à senfermer dans son bureau. Il fait
du ministère dans les environs, est aumônier de la KSA (mouvement
estudiantin) à Boechout et joue au foot avec les philosophes.
En 1961, il peut enfin partir en Afrique. Le 1er août, il devient professeur de droit canonique au grand séminaire de Koumi, en Haute Volta. Ce séminaire accueille aussi les candidats du Mali. Cinq de ses élèves deviendront évêques ! Très apprécié par les séminaristes, il ne cache pas quil aurait préféré un travail sur le terrain.
En 1965, le provincial de Belgique, le Père Kamiel Plessers,
essaie de rappeler Fred en Belgique comme animateur missionnaire, mais sans
succès. Au mois daoût 1966, il est nommé vicaire
à Tounouma dans le diocèse de Bobo-Dioulasso. Une année
plus tard, il devient curé fondateur de Nasso, près de Koumi.
Fred vit proche des villageois et les aide à avancer dans la vie, grâce
à lamélioration des soins de santé, à lenseignement,
à la modernisation des méthodes agricoles.
Lévêché fait appel à lui pour
régler juridiquement les cas de mariage. Fin 1972, il suit à
Rome deux mois de recyclage en Droit canonique, suivis dun congé
en Belgique et de la grande retraite à Villa Cavaletti. En juin 1973,
il retourne à Nasso, mais deux mois plus tard, il doit rentrer en Belgique
pour raisons de santé. Sa guérison tarde. En mars 1975, Fred
retourne un mois au Burkina. Il est présent au sacre de Mgr Anselme
Sanon. On est davis quune longue période de repos en Belgique
serait nécessaire pour quil se remette vraiment dune sérieuse
dépression. Il restera un bon bout de temps dans sa famille et ira
se reposer en Suisse.
Fred se lance de plus en plus dans le Renouveau charismatique.
Pendant un certain temps, il fait partie, en compagnie du Père Jan
Leen, dune communauté de personnes charismatiques qui animent
et gèrent la maison de prière Rabboeni à
Anvers. Quelques mois plus tard, il est nommé dans notre communauté
de la Cogels-Osylei à Berchem. À partir de là,
il anime plusieurs groupes charismatiques. Pendant un certain temps, il est
supérieur de la maison. Il a un don pour les contacts personnels et
est très apprécié comme prédicateur de retraites.
En septembre 1978, Fred repart pour le Burkina Faso, cette fois-ci
vers la capitale, Ouagadougou, où il devient professeur de philosophie
au grand séminaire Saint Jean. Après un congé en Belgique,
il retourne à Bobo-Dioulasso, en septembre 1979, où il prêche
des retraites. Par manque de soutien, il ne réussit pas à réaliser
son projet dy lancer une maison de prière. En juillet 1980, il
quitte lAfrique.
Pendant près de deux ans, Fred assume la fonction de
supérieur local de la Maison généralice à Rome.
Le 1er juin 1982, il rejoint la communauté de Berchem où il
se lance à fond dans le Renouveau charismatique : instructions dans
les groupes de prière, accompagnement lors des journées de recueillement.
Il élabore les fondements théologiques du mouvement et fait
de laccompagnement personnel. Début 1983, il réside pendant
quelques mois à Rabboeni.
En 1986, Fred est mandaté par Mgr Vanden Berghe, comme
responsable du Renouveau charismatique dans le diocèse dAnvers.
Après la vente de notre maison de Berchem, il déménage,
accompagné du Père Lode De Backer, dans une maison de la paroisse
Saint Norbert. Tous deux y rendent service, en bonne entente avec le curé,
un prêtre diocésain. Fred suit encore quelques groupes charismatiques.
Sa santé lui cause de plus en plus de soucis et son humeur sen
ressent.
En janvier 2009, il est nommé dans la communauté
de la rue de lEmpereur à Anvers, pour sy reposer. Il a
de sérieux problèmes psychologiques. Lui-même disait :
Je ne suis plus capable de lire. Cela ne tourne plus rond dans ma tête.
Il perd toute notion de temps et despace. Sa façon de parler
ne saméliore pas il lui arrive de jurer comme un charretier
- et parfois, il devient agressif. Sur le conseil du médecin de la
maison, Fred est finalement hospitalisé. Les dernières semaines,
il ne reconnaît presque plus personne.
Notre confrère est décédé dans la
nuit du 25 septembre 2011, aux soins palliatifs de lhôpital Erasme
à Anvers. La concélébration eucharistique a eu lieu le
30 septembre, en léglise paroissiale Saint Charles Borromée
à Anvers, suivie de linhumation dans notre cimetière à
Varsenare.
Jef Vleugels
Père Maurice
Giroux
1929 -
- 2011
Le
Père Maurice Giroux est né le 3 octobre 1929 à Québec.
Sa mère est une fervente chrétienne. Son père est avocat.
Il a 2 frères et 4 surs. Il fait ses études primaires
à lécole St-Louis-de-Gonzague. Pour ses études
secondaires, il va à quatre endroits différents, dont le collège
des Jésuites à Québec, où il fait aussi ses deux
années de philosophie. Pendant toutes ses études, il sest
beaucoup engagé dans le mouvement scout.
En août 1955, il commence son noviciat chez les Missionnaires dAfrique.
Pendant cette année, on découvre un Maurice ayant une valeur
intellectuelle certaine, mais nétant pas assez organisé.
Il a beaucoup de cur, de générosité et de piété,
mais il manque parfois de proportion et de mesure. À la fin, on considère
quil a fait des progrès.
Lannée suivante, il commence les 4 années de théologie
à Eastview, près dOttawa. Il affirmera quil a aimé
ces années de formation et détudes. On reconnaît
sa grande charité et sa vie intérieure profonde. Il a un grand
désir de se donner. Mais il a des progrès à faire pour
le contact avec la réalité. On estime que, malgré sa
bonne volonté, il aurait besoin dêtre aidé dans
le choix de ses activités. Il prononce son Serment missionnaire le
20 juin 1959. Il est ordonné prêtre le 30 janvier 1960 en léglise
St-Sacrement à Québec, par son oncle, le cardinal Maurice Roy.
Au mois de septembre 1960, Maurice arrive au Burundi où il est nommé
dans le diocèse de Gitega. Il va dabord à Gisuru, une
paroisse de brousse, pour apprendre le kirundi. Il agit aussi comme vicaire
et directeur des écoles primaires. Il fera ensuite le même travail
à Rusengo, Gitongo et Gitega. Il soccupe aussi du mouvement Chiro
et fonde le mouvement des Croisés à Gitega. Il sintéresse
beaucoup aux mouvements de jeunes.
En septembre 1965, il va enseigner au petit séminaire de Mugera jusquen
1971. En paroisse comme au séminaire, son zèle lamène
à prendre des décisions pas toujours réalistes. Il est
prêt à tout faire pour les pauvres et les jeunes. Il est au service
des élèves jour et nuit, sans aucune mesure. On veut laider
à préserver sa santé et sa réputation, mais il
est difficile de le raisonner. En 1971, on lenvoie étudier à
lUniversité Laval à Québec pour obtenir les diplômes
nécessaires afin denseigner au Burundi dans le cycle supérieur.
Le Père Giroux reste au Canada de 1971 à 1976. Il suit ses
cours à lUniversité où il obtient une licence en
lettres. Il est aussi animateur missionnaire dans les écoles. Il continue
de participer à des activités de scoutisme dans la paroisse
St-Sacrement. Il organise des camps missionnaires avec les jeunes.
En 1976, Maurice est de retour au Burundi. Au début, il est vicaire
et curé dans des paroisses de brousse. Il sengage en même
temps comme professeur à lécole pédagogique de
Muyaga, tout en étant aumônier des scouts. En 1980, il retourne
au Canada pour compléter des études à lUniversité
de Sherbrooke.
Lannée suivante, il est de retour au Burundi pour être
professeur au séminaire de Muyinga, où il prend de plus en plus
de responsabilités. En 1986, au Burundi, cest la campagne de
persécution contre lÉglise et les missionnaires. Maurice
a peur dêtre expulsé comme dautres missionnaires.
Il lui arrive alors un événement plus tragique. Voici le témoignage
du Père Waly Neven, régional au Burundi à ce moment :
Maurice était doué dune énergie physique
extraordinaire. Il pouvait avaler des kilomètres à pied pour
aller rendre service dans les succursales les plus lointaines. Enseignant,
il était capable de remplacer au pied levé nimporte quel
professeur dans nimporte quelle matière du secondaire, depuis
le cycle inférieur jusquau cycle supérieur. Sa compétence
était vraiment universelle.
Sa course missionnaire fut brusquement interrompue par un événement
peu commun dans la vie dun Père Blanc : la prison ! Nous sommes
en 1986, à lapogée du régime Bagaza tentant par
tous les moyens de salir lÉglise et de la priver de ses missionnaires.
La police judiciaire vint chercher Maurice au séminaire de Muyinga,
laccusant étrangement. Maurice commence alors à vivre
un calvaire terrible qui va laffecter pour le reste de ses jours : enquête
malveillante, procès à huis clos et condamnation à 5
ans de réclusion. Maurice vécut cent dix jours en prison qui
le démolirent profondément. Craignant sans doute le décès
dun Blanc dans une prison burundaise, les autorités
consentirent à son départ définitif du Burundi en juillet
1986.
À son arrivée au Canada, on conduit le Père Giroux à
notre maison de repos de Lennoxville. Il a besoin dêtre soigné,
de se reposer, de se changer les idées. Mais très vite, il veut
reprendre du travail. On lui conseille de continuer ses études de doctorat
en littérature à lUniversité de Sherbrooke. Il
accepte cette proposition car il aime lire, étudier. Il veut aussi
faire du ministère et reprendre son apostolat auprès des jeunes.
Les responsables ont de la difficulté à le limiter.
En 1990, il participe à la session retraite à Jérusalem.
Il fait ensuite un séjour à Rome, soi-disant pour étudier.
Il revient au Canada où on lui demande de travailler à la bibliothèque
de la Maison provinciale de Montréal. En août 1996, de lui-même
et sans permission, il sinstalle dans un appartement à Sherbrooke
pour vivre seul, hors communauté. Après des tractations de toutes
sortes, on réussit à le convaincre de rejoindre la communauté
de Lennoxville, ce quil fait au début de lannée
2000, car il tient à demeurer Père Blanc.
Ses années à Lennoxville vont encore se passer difficilement.
Maurice ne comprend pas les consignes de vigilance et de prudence quon
lui impose. On lautorise à du ministère ponctuel dans
des résidences pour personnes âgées et quelques paroisses,
mais on lui demande dêtre surtout au service des confrères
dans notre maison. Ce quil fait généreusement. Il transporte
les malades pour leurs rendez-vous, et les attend patiemment. Les années
passent, mais les malentendus persistent encore. Malgré cela, il continue
dêtre zélé et de rendre service. Il vieillit, ses
forces diminuent progressivement. En 2010, lors dexamens, les médecins
découvrent quil a un début de cancer au pancréas.
Il est opéré pour lablation de la rate et de la partie
affectée du pancréas en janvier 2011.
Maurice a vécu ces souffrances et la limitation de ses activités
dans un grand esprit de foi. Il garde sa bonne humeur, se soumet à
tous les soins quon lui propose et lit beaucoup. En octobre, lors dun
examen, on découvre que des métastases se sont répandues
à dautres organes avoisinant le pancréas. Il ny
a plus rien à faire. Il demande de rester à notre maison de
Lennoxville. Il décède deux jours plus tard, le 24 octobre 2011.
Une vigile de prière en présence de la dépouille du
Père Giroux sest tenue le 27 octobre dans la maison de Lennoxville.
Le lendemain, la messe des funérailles a été célébrée
en léglise Saint-Sacrement à Québec, suivie de
linhumation au cimetière Belmont du même endroit, dans
le lot familial. Une foule nombreuse a assisté à une belle célébration
en hommage à notre cher confrère. Le Père Jean-Marie
Tardif a présidé la messe et fait lhomélie. Des
témoignages ont été donnés par le Père
Fernand Chicoine et des Burundais qui avaient été des élèves
de Maurice.
Un membre de la famille, sa nièce, Lyne Giroux, a montré comment
Maurice était une personne importante : Nous avons perdu un être
cher, un frère, un oncle, un confrère de la communauté
des Pères Blancs, un ami, un scout. En ce qui me concerne, je perds
un oncle bien sûr, mais je perds surtout un ami
Au nom de la famille
de Maurice, je tiens à vous remercier dêtre présents
aujourdhui. Je tiens à remercier tout particulièrement
son autre famille, ses frères de la communauté des Pères
Blancs, pour leur présence aujourdhui et pour tout le soutien
et les soins apportés à Maurice tout au long de sa vie, mais
en particulier au cours des dernières années
Maurice a beaucoup souffert physiquement et surtout moralement dans sa vie.
Il ne sest jamais découragé et a continué de lutter.
Il a été un grand missionnaire à sa façon. Que
le Seigneur lui accorde la véritable paix du bon serviteur.
Lauréat Belley
Père Jan (Bob) Geertman
1917 - - 2011
Jan,
nous lappelions Bob, naît à Rotterdam le 2 décembre
1917. Il reçoit sa formation en vue de devenir missionnaire à
Sterksel, St-Charles, près de Boxtel et s-Heerenberg. Il y prononce
son Serment missionnaire le 22 mai 1947 et y est ordonné le 11 avril
1948 par Mgr Durrieu, notre Supérieur général, qui
était en Hollande pour le jubilé dor du Père
Antoon Kersten.
Bob a étudié dans une école secondaire de commerce
et a suivi un cours de comptabilité. Lors de son service militaire,
il choisit lartillerie montée, désireux de faire partie
de la cavalerie. Il travaille une année au département comptable
de BATA, fabrique de chaussures à Best, près dEindhoven,
et il est appelé à la mobilisation en août 1939. Après
la capitulation en mai 1940, il retourne travailler chez Bata. Ayant décidé
de devenir Missionnaire dAfrique, il commence à prendre des
cours privés de latin. Avril 1941, il les continue dans notre petit
séminaire de Sterksel et il commence à étudier la philosophie
en septembre. Bob a 23 ans. À la fin des cours de philosophie, en
août 1943, il a la peur de sa vie quand il est convoqué pour
être envoyé comme prisonnier de guerre en Allemagne. À
linspection, il apprend, rassuré, quil est libre.
Bob a un caractère résolu, travailleur et maître de
lui. Il est toujours prêt à rendre service, non prétentieux
; il a un optimisme invétéré et largement ouvert. Il
a un cur dor, voyant seulement le bon côté des
personnes, parfois trop. Pendant sa formation, on lui conseille de prendre
davantage dassurance. Il est apprécié des confrères.
Il joue du piano avec talent. Il est doué pour les langues. À
la Maison généralice, il étudie litalien, et
lespagnol quand il est à Den Bosch. Après son ordination
et avant de partir en Afrique, il suit une formation dans un hôpital
pour donner des injections et arracher les dents.
Il part au Mali en mars 1949 et travaille dans les paroisses de Kayes,
Kakoulou et Guéné-Goré, la dernière étant
grande comme la moitié de la Hollande ! Les confrères tiennent
un dispensaire qui les occupe pratiquement toute la matinée, une
école, et font des visites régulières de deux semaines
chez des montagnards qui les reçoivent bien. La formation des catéchistes
est la priorité.
Dans plusieurs lettres de Bob, nous lisons : La vie est belle !
Il doit shabituer à des températures de 47 degrés
à lombre. Toute la population est pratiquement orientée
vers lislam. Bob est très apprécié. Un catéchiste
demande au Supérieur régional dobtenir davantage de
missionnaires comme lui !
Souffrant de malaria, il retourne en Hollande en 1956 où il est
nommé à la procure de Rotterdam en avril 1957. Il étudie
ensuite lhistoire de lÉglise à luniversité
de Nimègue dès août 1958, et pour un an. Par après,
il enseigne cette matière au premier cycle, dont il est le Recteur,
à Esch près de Boxtel. En juillet 1961, il devient Supérieur
de la communauté de la procure de Boxtel. Il réalise de nombreuses
consultations et réussit, généralement, à satisfaire
chacun ; cependant, il lui est parfois difficile de prendre une décision.
Il retourne à Kayes en novembre 1965. La paroisse est aussi vaste
que celle de Guéné-Goré et il passe chaque semaine
trois ou quatre jours à visiter des communautés villageoises.
La température atteint parfois 45 degrés et oblige à
dormir dehors, sur la terrasse. Son Supérieur régional écrit
: Bob a de bonnes relations avec chacun. Il réussit dans son
travail, sans histoires, au service de lannonce de lÉvangile.
Il a des problèmes de dos sans doute dus à sa jeep Willis
quil continue à conduire de toute façon. Il est
assistant régional à Bamako, de mars 1972 à juillet
1976. Une priorité pour lui et le régional est : Comment
aider nos confrères à revenir à la méditation
quotidienne ?
Il devient supérieur de la communauté du Généralat
en janvier 1977. Il est aussi en contact avec la communauté San Egidio.
Il retourne au Mali en juillet 1981. Après deux mois au centre de
langue pour rafraîchir sa connaissance de la langue bambara, il recommence
à Kayes. Son service consiste à visiter les familles, les
malades et prisonniers, à porter une attention pastorale à
la police et aux militaires, à soccuper de la formation des
candidats au baptême, parmi lesquels quelques soldats et étudiants
des dernières classes de lécole secondaire gouvernementale.
Le coordinateur est un prêtre diocésain du Mali ; un confrère
espagnol réalise la pastorale générale, avec une attention
particulière pour les jeunes de lécole primaire ; un
confrère suisse travaille à la pastorale auprès des
étudiants et des jeunes travailleurs. Cela représente une
équipe internationale dirigée par lÉglise locale
; cest bien une caractéristique de notre Société.
Il y a aussi un volontaire néerlandais cherchant de leau en
creusant des puits.
À loccasion de ses 65 ans, le 2 décembre 1982, il écrit
que, dû à une grande fatigue, il part dans une paroisse plus
tranquille, Kita. Il y prend soin de la distribution quotidienne dAfrique
Nouvelle, réalise des contacts utiles avec des musulmans travaillant
pour le gouvernement et dans les affaires, et célèbre lEucharistie
dans des maisons de personnes âgées et malades. Le Supérieur
régional est frappé par son style relax de relations, sa joie
de vivre, son ouverture à de nouvelles formes de prières et
déchanges sur des sujets importants et engageants.
Il retourne pour de bon en Hollande en mars 1986, avec ces mots : Après
une splendide vie en Afrique ! Durant cette période, il enseigne
le néerlandais à des migrants et les assiste comme interprète
lors de jugements. En 1996, à deux reprises il remplace, pendant
trois mois, lanimateur des pèlerins à notre basilique
de Jérusalem. Il y rencontre des groupes du monde entier, principalement
des USA, Corée, Allemagne et quelques-uns dIndonésie.
Lors de son jubilé dor, en avril 1998, il dit : Jai
eu une vie splendide !
Il se retire dans notre communauté de Tilburg en août 1997,
puis à Heythuysen en juillet 2002. Il est charmant en communauté,
un vrai gentleman ; il aime marcher et faire de la bicyclette, apprécie
son cigare presque jusquau dernier jour. En 2010, la marche lui devient
plus difficile et il commence à perdre la mémoire. Le 26 octobre,
il tombe dans sa chambre à coucher ; scanners et rayons-x ne signalent
rien de cassé, seulement des contusions. Il retourne à la
maison et décède paisiblement le 29 octobre à lâge
de 94 ans.
Ensemble avec les membres de sa famille, nous lavons enterré dans notre cimetière dHeythuysen le 2 novembre 2011. Louis Melis, qui lavait accompagné attentivement, a présidé la célébration. Il a comparé la vocation de Bob à celle des apôtres, appelés à lâge adulte à communiquer le message de Jésus comme missionnaires. Bob a offert un nombre impressionnant de services, en de bons ou difficiles moments. Selon lui, il ny était pour rien. Tout venait de lappel de Dieu.
Textes choisis par Bob :
Seigneur, tu sais tout ; tu sais que je taime. (Jean 21,
17)
Avec patience et joie, toujours rendant grâce à Dieu
pour toute chose. (Col 1, 11-12)
Marien van den Eijnden
Père Laval
Couture
1922 -
- 2011
Le
Père Laval Couture est né le 17 septembre 1922 à Charny
dans larchidiocèse de Québec, dans une famille jouissant
dune bonne réputation. Il fait ses études primaires
à lécole Notre-Dame de Charny. Il fait ses humanités
ainsi que ses 2 années de philosophie au séminaire du Sacré-Cur
de St-Victor de Beauce.
En septembre 1946, il commence son postulat chez les Pères Blancs
à Éverell, près de Québec. Durant cette année,
il a été apprécié, se montrant un bon travailleur.
Un peu méticuleux cependant, avec une tendance à la contention
et à la susceptibilité. On lui demande de développer
la simplicité. Lannée suivante, il est au noviciat St-Martin.
En septembre 1948, il commence ses 4 années de théologie au
scolasticat dEastview, près dOttawa. Cest là
quil prononce son Serment missionnaire le 23 juin 1951, et quil
est ordonné prêtre le 27 janvier 1952 par Mgr Vachon, archevêque
dOttawa. Ses formateurs estiment quil a fait un bon scolasticat.
Ils lont aidé à être plus souple, à être
moins catégorique et tranchant dans ses jugements, et moins sévère
à légard dautrui. Il a fait des progrès,
mais il est conscient quil lui reste encore beaucoup à faire.
Après un stage en Angleterre, au début de 1953, il arrive
au Malawi actuel, dans le vicariat apostolique de Likuni. Il travaille successivement
dans les paroisses de Nambuma, Ludzi, Nambuma, Mlale. Après avoir
appris la langue, il est vicaire et soccupe des écoles dans
ces paroisses. Durant cette période de 6 ans, il a des difficultés
avec ses confrères et les gens. Il manque de maîtrise de soi
dans ses rapports avec eux. Par ailleurs, il est dévoué, intéressé
à lapostolat et aux mouvements daction catholique.
En juillet 1960, après un bon congé, il revient dans le même
secteur qui porte maintenant le nom de diocèse de Lilongwe. Il va
encore être vicaire et soccuper des écoles dans les paroisses
de Chiphaso, Nathenje, Salima, Ntengo wa Nthenga, Mlale. Encore là,
il est dévoué mais collabore peu. Devant tant de situations
pénibles et stressantes, il prend la décision de rentrer définitivement
au Canada en mai 1972. Il avoue à son Supérieur régional
quil ne se sent pas à laise dans son travail et dans
ses relations. Cest une sage décision, lui répond
son Supérieur, car on voit bien que tu nes pas complètement
heureux.
En arrivant au Canada, il passe quelques mois à la procure de Québec,
avant de partir pour la procure de St-Boniface, dans louest du Canada.
Il aide à lanimation missionnaire, mais il fait surtout du
ministère dans les paroisses environnantes. Cela va durer 3 ans.
À la fin de 1975, on offre au Père Couture daller en
Zambie pour être économe à la maison daccueil
des Pères Blancs à Lusaka. Il arrive à Lusaka en avril
1976. À la fin de 1977, il laisse ce travail et retourne de lui-même
au Canada. En apprenant cette nouvelle, le Père provincial du Canada
lui écrit : Je tiens à te souhaiter la bienvenue au
Canada. Ensemble nous chercherons à comprendre le cheminement que
le Seigneur veut te faire faire à travers les évènements
qui semblent te bousculer. Je suis persuadé que tous ces changements
aboutiront à du positif pour toi et pour ceux que tu veux servir.
Au Canada, il retourne à la procure de Québec, puis sengage comme membre dune équipe pastorale à la paroisse de lAncienne-Lorette de Québec. En janvier 1980, il est aux USA, à la procure de Los-Angeles. Il sengage surtout en paroisse, tout en étant rattaché à la communauté de cette procure. À la fin de 1983, il demande de retourner au Canada. Il sinstalle à la procure de Québec pour aider et faire du ministère.
Cela va durer 6 ans. À la fin de 1990, il est encore aux USA, dans
le diocèse de Little Rock, en Arkansas, pour du ministère
en paroisse. Mais à cause de conflits de personnalité entre
lui et certains membres de la paroisse, il démissionne et revient
à Québec en 1993. Avec lâge, il reconnaît
quil a plus de difficulté à fonctionner avec les autres,
et cela lui pèse beaucoup. Il prend alors sa retraite.
Laval va demeurer une quinzaine dannées à la procure
de Québec. Il prend de plus en plus conscience que les difficultés
quil a vécues partout où il a été dépendent
surtout de lui. Il en souffre beaucoup. Il narrive pas toujours à
se dominer, malgré sa bonne volonté. Surtout quen vieillissant,
ses capacités de résistance diminuent. Durant les dernières
années, la fébrilité de sa personne et sa santé
qui diminue rendent difficile de le garder dans cette procure.
En août 2007, il est transféré à notre maison
de repos de Lennoxville où il sera mieux encadré médicalement
et plus en sécurité. Mais après quelques mois, la situation
devient intolérable. Il faut donc lui trouver une maison plus adaptée
à sa condition. Comme les membres de sa famille expriment le désir
de le voir placé dans un centre plus près deux pour
lui rendre visite, on lui trouve une place au Pavillon Beauséjour
de St-Romuald, près de Charny, lieu de sa naissance. Il y est transféré
en janvier 2008. Lannée suivante, il est au Centre de santé
Paul-Gilbert, à Charny même. Cest là quil
est décédé le 2 novembre 2011.
Les funérailles ont eu lieu le 8 novembre en léglise Saints-Martyrs-Canadiens de Québec, suivies de linhumation au cimetière Belmont dans le lot des Missionnaires dAfrique. Le Père Jean-Marc Lindzay a prononcé lhomélie des funérailles. En voici quelques extraits : Le Père Couture sest révélé un fervent prêtre du Seigneur, engagé généreusement à son service. Sa vie missionnaire, que ce soit en Afrique, au Canada ou aux USA, a révélé chez lui une vie vécue dans la fidélité au Seigneur et dans un esprit de prière
Au cours des dernières années de sa vie, vécues dans
la maladie, ses convictions lui ont fait traverser avec sérénité
les turbulences de la vie et les souffrances, cela dans laccompagnement
dune prière missionnaire. Nous prions le Seigneur de lui accorder
sa miséricorde, en récompense de sa vie toute consacrée
à son service pour lavènement de son Règne.
Lauréat Belley
Père Denis
Bernardin
1930 -
- 2011
Le Père
Denis Bernardin est né le 22 septembre 1930 dans la paroisse dÉlie,
du diocèse de Winnipeg, dans la Province du Manitoba de lOuest
canadien. Élie est un petit village, non loin de Winnipeg, fondé
par son arrière-grand-père, Élie Dufresne. Son père
est fermier, puis ouvrier. Sa mère est enseignante. Leur mariage
a donné naissance à 12 enfants. Denis est le neuvième.
Il fait ses études primaires au couvent du village. Pour ses études
secondaires, il est au collège de Saint-Boniface, tenu par les Jésuites.
Les Pères Blancs avaient une procure à côté du collège de Saint-Boniface. Denis a donc eu très vite des contacts avec les Pères qui lont informé et sensibilisé aux besoins de lAfrique. Cest ainsi quau mois daoût 1953, il est au noviciat des Missionnaires dAfrique à St-Martin, dans larchidiocèse de Montréal.
Lannée suivante, il est au scolasticat dEastview,
près dOttawa, pour ses 4 années de théologie.
Durant ces années, il travaille sérieusement à sa formation
missionnaire. Il se montre un confrère doué humainement, plutôt
original, équipé dune volonté ardente, et dun
grand esprit de foi et damour. On lui conseille de développer
le sens communautaire, afin de ne pas imposer aux autres ses façons
de faire. Il a un très bon cur et aime rendre service. Il prononce
son Serment missionnaire le 22 juin 1957. Il est ordonné prêtre
le 8 février 1958 dans la cathédrale de Winnipeg.
Après un stage en Angleterre, en décembre 1958,
il arrive en Zambie, dans le diocèse dAbercorn, qui deviendra,
2 ans plus tard, le diocèse de Mbala. Toute sa vie missionnaire en
Afrique va se passer dans ce diocèse qui changera encore de nom pour
celui de Mpika. À la paroisse de Kayambi, il apprend la langue et
les coutumes, tout en remplissant la charge de vicaire. Après 2 ans,
il est transféré à la mission de Chalabesa. Il écrit
: Toutes les tournées étaient de seize jours en bicyclette,
avec des cyclistes pour le transport du nécessaire : caisse chapelle,
nourriture, linge, lit de camp. De là, jai passé 4 ans
à Chilonga où lon se servait de la motocyclette ; les
centres ou succursales étaient aussi mieux organisés.
À la fin de 1965, il prend son premier congé. Ces sept années
de vie missionnaire lont fatigué. Il avait tendance à
se replier sur lui-même, à soccuper surtout de ce qui
lintéressait personnellement. Il a ainsi parfois négligé
son travail de vicaire pour des tâches moins utiles, moins essentielles.
Il était porté à se donner entièrement pour
rendre service. Il était plein dégards pour tout le
monde. Il acceptait tout. On comprend alors quil se fatigue vite et
quil ait besoin de se reposer.
En 1966, au retour de congé, il travaille quelques mois à
Katibunga, puis 2 ans à Mulilansolo, et 3 ans à Chalabesa.
À ce dernier endroit, il sintéresse beaucoup au dispensaire.
Il y va souvent pour visiter les malades, les soulager et les aider. À
ce moment, il a une camionnette et fait beaucoup de transports.
À la fin de 1971, en revenant de congé, il va à Kopa
pour 5 ans. Il est vicaire et, à la fin, il est quelques mois supérieur.
En 1977, il fait la session retraite à Jérusalem. Ce stage
le réconforte dans son zèle et linvite à se donner
encore davantage. De retour en Zambie, il continue son travail de vicaire
dans différentes paroisses, parfois regroupées par manque
de personnel. Pendant plusieurs années, on le retrouve successivement
à Chalabesa-Kopa, Mulanga-Katibunga, Isoka, Mpika, et Serenje, où
il passera presque 9 ans à la fin de sa présence en Afrique.
Partout où il passe, il se montre original, mais il se montre surtout
grand travailleur, ne se préoccupant pas de son confort. Il peut
sauter des repas, marcher de longues distances à pieds pour le bien
des gens. Ce genre de zèle cause des embarras pour les autres confrères
qui nont pas son charisme, et qui suivent plutôt la façon
de faire commune. Mais ils acceptent cela, car Denis est toujours attentif
à leur faire plaisir. Ce dévouement excessif ne lempêche
pas davoir une sérieuse vie de prière. Tous constatent
quil ne prend pas assez soin de sa santé. Chaque fois quil
part en congé, le régional lui recommande de se faire examiner
sérieusement et de prolonger son congé pour se reposer. Mais
il nen tient pas compte et revient vite reprendre le travail.
Il nest pas très créatif dans son travail pastoral.
Souvent, on lui propose de se recycler, mais il trouve toujours des raisons
pour ne pas le faire. Les gens laiment, surtout pour laide quil
leur fournit, par exemple en les transportant dans sa voiture. Un confrère
qui travaillait avec lui faisait ces remarques : Denis ne démontre
guère de goût pour le travail pastoral comme tel. Il sen
acquitte dune façon routinière. Il sadonne plus
facilement au travail matériel, comme les constructions et lentretien.
Quant à sa tendance à prendre beaucoup de gens dans sa camionnette,
suite au dialogue, elle sest améliorée.
Après plus de 40 ans de service en Zambie, notre confrère
se voit dans lobligation de demeurer au Canada. Il a trop négligé
sa santé : par exemple, il ne prenait pas de médicaments contre
le paludisme, et négligeait de bien manger. Il a fait de longs séjours
à lhôpital de Serenje, ce qui préoccupait les
confrères. Il avait aussi des problèmes de cur. Pas
surprenant alors quil soit dans lobligation de faire le sacrifice
de lAfrique.
Il arrive au Canada en juin 2005. Le provincial lui recommande fortement
de se faire soigner et de se reposer. Il lui permet de vivre une année
hors communauté, avec sa sur. Au mois daoût 2006,
il rejoint la communauté de Winnipeg. Comme dhabitude, il cherche
à rendre service, à faire plaisir, à faire du ministère,
et il prie beaucoup.
Il est décédé subitement le 5 novembre 2011. Il déjeunait
quand une grosse attaque de cur la foudroyé, et il na
jamais repris connaissance. Les funérailles ont été
célébrées le 10 novembre en léglise cathédrale
Saint-Boniface, présidées par Mgr Albert Thévenot,
MAfr. Après la célébration, la dépouille a été
inhumée au cimetière paroissial de cette même paroisse.
Notre confrère était un homme du peuple. Il
avait le don dêtre à laise avec tous, et de mettre
les autres à laise avec lui. Des témoignages de condoléances
ont été envoyés, spécialement par la paroisse
de Serenje où il avait beaucoup damis. En mai 2005, à
loccasion de son départ définitif de cette paroisse,
on avait organisé une grande fête pour le remercier et lui
montrer combien on regrettait son départ. Lévêque
du diocèse avait présidé une messe devant une foule
nombreuse.
Un autre Père qui a été avec lui en Afrique témoigne
ainsi : Denis avait un cur aussi grand que lAfrique. Autant
il était dur pour lui-même, autant il était sensible
pour les autres. Il ne manquait jamais une occasion daider, de soulager
ou de protéger quelquun. Sa santé était la dernière
de ses préoccupations. Il avait horreur des médicaments et
souvent il préférait faire à sa tête. Il était
imprévisible ! Il pouvait être dérangé par les
gens plusieurs fois par jour, mais lui-même ne dérangeait personne.
Il trouvait sa force dans la prière. Sans faire de bruit ni ostentation,
il pratiquait la charité à un haut degré. Sa préférence
allait vers les pauvres, les faibles.
Lauréat Belley
PROFILES
Father Joseph
Kamya
A Medical Missionary
of Mary told me Father Joseph would refer to himself in the words of the
old Negro spiritual, Ole Black Joe. Did they not represent Jesus,
the humble Suffering Servant?
Joe was born in the parish of Kijaguzo in the Archdiocese of Rubaga, Uganda,
on the 18th April, 1928. His Dad, Arseni Kigwokyalwazi, was a catechist
and his mother, Tereza, gave birth to four children. Joseph was baptised
not long after, on the 17th May, indicating that he had the advantage of
a good Christian upbringing, thus giving him a deep spirit of faith and
a sense of responsibility.
At the age of 15, he entered Bukalasa Minor Seminary and,
having completed his studies there, went to Katigondo, the first major seminary
in Uganda, where academically and spiritually he did very well. He was known
as very pious, serious, supernatural, having personal convictions
with no human respect, obedient, joyful and hardworking, yet sometimes sticking
too much to his ideas.
For the first time, mention is made of his ill-health. While
playing football as a boy, he broke his leg and one leg became shorter than
the other, something that was going to cause him to limp and suffer for
the rest of his life. Obviously, he had a mind of his own.
After his ordination in 1956, he became secretary to the Archbishop
of Rubaga, until he was appointed parish priest of Nabbingo. It was at this
point that he asked to join us, the Missionaries of Africa, and was
admitted to the novitiate in Dorking, England, in September 1962. The following
year, we find him at the Gregorian University in Rome to study theology.
He was unable to pass the exams satisfactorily. However, he did study at
Corpus Christi Catechetical Institute in London.
It was about this time that he wrote a letter to the Cardinal
Prefect of Propaganda Fide about the reasons he wanted to become a Missionary
of Africa. The first reason had to do with the advantage of having a Rule
to help him in his sanctification and that of others. Fr Marcel Neels, in
charge of the young confreres in Rome, bore witness to a lively table conversation
where Joe does not seem to consider his WF vocation as a missionary
call: he wants to dedicate himself to his own country. He added, I
would think that he joined us rather because of the benefits of a communal
and regular life. One confrere in Rome at the time did not vote for
his admission to the Oath because of this. In fact, Joe spent all his life
in his country of origin, doing what he could for his own people.
The second reason he gave reveals an important dimension of
his spirituality. I want to be more closely united to St Therese of
the Child Jesus, and so work together with her for the salvation of souls.
As a Carmelite, she had two brother priests, one of whom was a WF. Therefore,
to ensure her powerful intercession and desirous of her Little Way, I want
to be in the number of those whom are more closely united to her. However,
I hope I will give more glory to God as I shall be working imitating her
so simple a strategy.
Upon his return to Uganda, Fr Kamya was sent to Katigondo
Major Seminary. Aware of his own limitations, he refused to be both Spiritual
Director and to teach. Joe would spend many years at Katigondo as Spiritual
Director and was well appreciated by the students, amidst several interruptions:
to study Spiritual Direction at Drygrange in Scotland; a serious eye operation;
studies at Reading University; and taking part in our General Chapter as
a representative of our budding African confreres in 1974.
In 1976, he became acting parish priest of Kisubi. Parish administration
was not his forte, however. In the years to come, he also served at Kayunga,
Nakasongola, Old Kampala, and finally at Kyamaganda parish. He loved
the people and did what he could to help them spiritually.
The 30-Day Retreat in Jerusalem under the guidance of
Louis Roelens opened up for him the spirituality of the Focolari, which
is so closely related to what our Founder handed on to us: Father,
that they be one just as you and I are one, so that the world will believe.
He even followed a 3-month session for Religious at the Focolari Centre.
Joe remained very keen on taking part in the Marianopolis whenever he could.
Prior to that, he had also been one of the pioneers of the Catholic Charismatic
Renewal in Masaka and Kampala Dioceses, along with the late Fr Norbert Deprez.
He was open to the movements of the Spirit in the Church and was ever ready
to share with others what had given him new life. His great devotion to
the Blessed Virgin Mary had led him to have an ongoing interest in the Legion
of Mary.
Towards the end of his life, he became chaplain at the Mulago
Hospital in Kampala. It was a tall order, but he did what he could to visit
the patients and show them all the compassion of Christ living in him. Then
he became chaplain at St Francis Hospital at Nsambya, which was closer to
Lourdel House, where he lived. Becoming more and more frail, he could better
identify with the suffering poor and was a great consolation to them.
It seems that after a bad car accident in 1994, his body began
to show signs of collapsing. He had had two very serious eye operations.
His bad leg was acting up, as were his aching teeth, which caused him a
great deal of pain and humiliation. His prostate problems caused him a great
deal of suffering and obliged him to wear a catheter. During this period,
he came close to death several times, but he rallied after receiving the
Sacrament of the Sick. He began to show signs of senility, appearing so
lost that the community could no longer adequately care for
him.
It was then that he was entrusted to the kind hands of the
Good Samaritan Sisters at the Nalukolongo Bakateyamba Home, a home
for old and disabled people, where we had built special rooms for our aged
confreres. To the amazement of everyone, he came back to life. As he himself
admitted, seeing the plight of people who were worse off than himself, he
felt called to forget himself and to reach out to them, loving them to the
end. Every Saturday, his old friend, Fr Gerard Reynaert, went to shave him;
this was an occasion to share news and reminisce. Although he became more
and more limited and in pain, he did not complain, offering his sufferings
in union with Christ.
Joe died on the 24th September 2011. Two days later, we accompanied
him to his final resting place here on earth: Nabulagala Parish, which is
becoming a Pilgrimage Centre in honour of our Ancestors in the Faith, Fr.
Mapeera Lourdel, Brother Amans and companions.
Father Rudi Lehnertz had visited Joe with Fr Gerald Chabanon,
former Superior General, about a week before. He then went to Rubaga hospital
for his regular check up. It seems that the rest of the week found him visiting
the other patients with extra dedication. On Saturday morning, the Sisters
noticed that he had stopped breathing.
A hearse brought his remains to Nabulagala just in time for
the Eucharist. Of the priests who came to show their respects, many had
been Joes students and directed by him when he was General Spiritual
Director at Katigondo. Bishop Paul Kalanda, Emeritus of Moroto, Fort Portal
and Lira, who had been both his fellow student and teacher at Katigondo
also came. Bishop Kalanda did not hide his deep friendship with Joe over
the years.
Cardinal Wamala accompanied Archbishop Cyprian Lwanga of Kampala
who presided, along with Bishop Christopher Kakoza and many diocesan and
regular priests. Joes own family came in great numbers and also paid
tribute to him at the end of the Eucharist.
Only God knows all the good that Joe allowed the Lord to do through him. I am sure that he is continuing to help us all from his place in the Heart of God. I myself am reminded of the joy he took in singing the great Amen at the Mass!
To see Text
& photos (Burial) sent by Rudi Rudi Lehnertz
Rudi Lehnertz
Father Alfred Hauman
1926 -
- 2011
Fred was
born on the 10th May 1926 at Antwerp, Belgium. When he was 6 years old,
his family moved house to Oude-God. He did his primary schooling at Mortsel
and his secondary studies at the junior seminary of Hoogstraten, where he
completed his last year as top student. In September 1945, Fred entered
the White Fathers at Boechout. He stood out because of his intelligence,
his critical attitude, his talent as an organiser, his willingness to serve
and his solid piety. It was already noted that he had digestive problems
and that his nervous system presented weaknesses.
In 1947-1948, he did his novitiate at Varsenare. He did his
first year of theology at Marienthal, the others at Heverlee. There, he
took his Missionary Oath on the 21st July 1951 and was ordained a priest
by Bishop Geeraerts on the 12th April 1952. As he possessed a good speculative
intelligence, he was sent to Rome (1952-1954). He obtained a licentiate
in Philosophy from the Gregorian Pontifical University. Before the exams
of the first year, he asked Bishop Durrieu, the Superior General, if he
could leave if he did not succeed. Since the reply was negative and that
he would simply have to repeat, Fred understood that he could not escape
and plunged himself into his books. During the holidays, he was active in
pastoral activity and took part, amongst other things, in camps for young
destitute Romans.
His first appointment, on the 1st September 1954, was as professor
of philosophy at Boechout, where several of us knew him. At that time, a
group of Dutch candidates did philosophy at Boechout, which at times caused
tension with the Flemish group. One of these last-mentioned
recalls, From the outset, Father Hauman was a mediator. We as students
remember him with gratitude. He was a warm person and an enthusiastic professor.
Father Hauman was not the man to withdraw into his study. He did ministry
in the surrounding area, was chaplain to the KSA (student movement) at Boechout,
and played football with the philosophers.
In 1961, he could finally leave for Africa. On the 1st August,
he became professor of Canon Law at the major seminary of Koumi, Upper Volta.
Five of his pupils would become bishops! He was greatly appreciated by the
seminarians. He did not hide, however, that he would have preferred missionary
work in the field rather than giving lectures. In 1965, Father Kamiel Plessers,
the Belgian Provincial, tried to recall Fred to Belgium for missionary promotion,
but without success. In August 1966, he was appointed curate at Tounouma
in the diocese of Bobo-Dioulasso. A year later, he became parish priest
founder of Nasso, near Koumi. Fred lived close to the villagers and helped
them to take a step forward in life, thanks to improvement in healthcare,
to teaching, to the modernisation of farming methods.
The diocesan offices called on him as an official to resolve
legal cases of marriage. In late 1972, he attended two months of updating
in Canon Law at Rome, followed by home leave in Belgium and the Long Retreat
at Villa Cavaletti. In June 1973, he returned to Nasso, but as early as
August he had to return to Belgium for health reasons. His recovery was
slow. In March 1975, Fred returned for a month to Burkina. He attended the
consecration of Bishop Anselme Sanon. It was agreed that a long period in
Belgium would be required for Fred to recover properly, as psychologically
he was going through a deep depression.
Fred became more and more involved in the charismatic movement.
For some time, he was part, in the company of Father Jan Leen, of a community
of charismatics which led and ran the Rabboeni House of Prayer
at Antwerp. Some months later, he was appointed to our Cogels-Osylei
community at Berchem. From there, he leaded several charismatic groups.
For some time, he was also Superior of the house. He had a gift for personal
contacts and was very much appreciated as a preacher of retreats.
In September 1978, Fred left for Burkina Faso, this time for
Ouagadougou, the capital, where he became professor of philosophy at the
Saint John Major Seminary. In September 1979, after his home leave in Belgium,
he returned to Bobo-Dioulasso, where he preached retreats. However, through
lack of support, he did not succeed in realising his dream of founding a
house of prayer. In July 1980, he returned to Belgium for good.
For nearly two years, Fred took on the duty of Local Superior
of the Generalate at Rome. On the 1st June 1982, he rejoined the community
at Berchem. It was a base to launch himself completely into Charismatic
Renewal. He gave instructions to prayer groups, and did accompaniment during
days of recollection. He drew up the theological foundations of the movement.
In 1986, he was mandated by Bishop Vanden Berghe of Antwerp
as head of Charismatic Renewal in the diocese of Antwerp. After the
sale of our house at Berchem, Fred, accompanied by Father Lode De Backer,
moved into a house in Saint Norbert parish. Both of them provided service
there in a friendly understanding with the diocesan parish priest. Fred
continued to follow up some charismatic groups. However, his health was
causing him concern and his mood showed its effects.
In January 2009, he was appointed to the community of the
Rue de lEmpereur at Antwerp for complete rest. He had severe psychological
problems. He himself said, I am no longer able to read. I cannot get
my thoughts together. He lost all sense of time and space. His way
of speaking did not improve matters. He could swear like a trooper and was
sometimes aggressive. On medical advice from the house doctor, Fred was
finally hospitalised. In the final weeks, he hardly recognised anyone.
Fred passed away in the night of the 25th September 2011,
in palliative care at the Erasmus Hospital at Antwerp. The Eucharistic
concelebration took place on the 30th September in the parish church of
Saint Charles Borromeo at Antwerp, followed by burial at our cemetery at
Varsenare.
Jef Vleugels
Father Maurice Giroux
1929 -
- 2011
Father Maurice
Giroux was born on the 3rd October 1929 at Quebec. His mother was a fervent
Christian and his father was a lawyer. He had two brothers and four sisters.
He did his primary schooling at St Louis Gonzaga School. His secondary studies
took place in four different places, including the Jesuit College at Quebec,
where he also did his 2 years of philosophy. Throughout all his studies,
he was greatly involved in the Scout movement.
In August 1955, he began his novitiate with the Missionaries
of Africa. During this year, Maurice was seen as someone having a certain
intellectual attainment, but he was not organised enough. He had a lot of
good will, generosity and piety, but he sometimes lacked a sense of proportion
and restraint. He was reckoned to have made progress.
The following year, he began his four years of theology at
Eastview near Ottawa. His great charity and deep interior life was acknowledged.
He had a great desire to give of himself. However, he needed to make progress
in his contact with reality. It was reckoned that in spite of his good will,
he would need to be helped in the choice of his activities. He took his
Missionary Oath on the 20th June 1959. He was ordained a priest on the 30th
January 1960 in the church of St. Sacrement at Quebec by his uncle, Cardinal
Maurice Roy.
In September 1960, Maurice arrived in Burundi, where he was
appointed to the Diocese of Gitega. He first went to Gisuru, a rural parish
to learn Kirundi and act as curate and director of primary schools. He was
to do the same work at Rusengo, Gitongo, and Gitega. He was very interested
in the local youth movements.
In September 1965, he was sent as professor to the minor seminary
of Mugera until 1971. In the parish as in the seminary, he came across problems.
He often lacked balance and his zeal led him to take decisions that were
not always realistic. He was ready to do anything for the poor and youth.
He was at the service of pupils day and night with no boundaries. He was
difficult to reason with, as the others tired to help him preserve his health
and reputation. In 1971, he was sent to Laval University at Quebec to study
for the required diplomas so he could be a professor in Burundi in a higher
cycle of studies.
Father Giroux was in Canada from 1971 till 1976. He resided
at the Quebec Procure of the White Fathers to follow his courses at the
University, where he obtained a BA. He was also a missionary promoter in
the schools. He continued to take part in scouting activities in St Sacrement
parish. He organised missionary camps for youth.
In 1976, Maurice was back in Burundi. Initially, he was curate
and parish priest in parishes in the rural areas. At the same time, he gave
lectures at the Teacher Training College of Muyaga, while chaplain to Scouts.
In 1980, he returned to Canada to complete his studies at the University
of Sherbrooke. The following year, he was once again back in Burundi as
seminary professor at Muyinga, where he took on more and more responsibilities.
However, in Burundi in 1986, there was a state campaign of persecution against
the Church and missionaries. Maurice was afraid to be expelled like other
missionaries. Then there occurred an even more dramatic event. Here is the
testimony of Father Waly Neven, who was regional in Burundi at that time:
Maurice was endowed with an extraordinary physical energy.
He could demolish kilometres on foot to be of service in the farthest outstations.
He was gifted with an exceptional ability for teaching at secondary level.
He was able to replace any teacher at the last minute in any secondary subject
from the lowest to the highest classes.
His missionary journey was brutally interrupted by a rare
event in the life of a White Father: prison! We are in 1986, at the
peak of the Bagaza regime, hostile to the Church and attempting by every
means possible to sully it and to deprive it of its missionaries.
Maurice was viciously torn from a peaceful and regular life in the minor
seminary of Muyinga by the police who surprisingly charged him. Maurice
then began to experience a terrible way of the cross that was to affect
him for the rest of his days: malicious inquest, trial in camera, with a
sentence of five years imprisonment. Maurice spent one hundred and ten days
in prison, which demolished him to the depth. No doubt fearing the consequences
of the death of a White in a Burundi prison, the legal authorities
agreed to his conclusive departure from Burundi in July 1986.
On arrival in Canada, Father Giroux was taken to our retirement
community at Lennoxvile. He needed to be treated, to rest and to relax.
However, very soon he wanted to resume work. He was advised to continue
his doctoral studies in literature at the University of Sherbrooke. He agreed
with this proposal, as he liked studying, reading and learning languages.
He also wanted to do some ministry and resume his apostolate with young
people. However, those in charge tried to prevent him for his own sake.
In 1990, he did the Jerusalem Session Retreat. He made a visit
to Rome, ostensibly for study. He returned to Canada, where he was asked
to help in the Provincial House at Montreal, especially in the library.
In August 1996, of his own volition and without permission, he set himself
up in an apartment in Sherbrooke, to live alone, outside community. After
all sorts of negotiations, his Superiors succeeded in convincing him to
rejoin the Lennoxville community. He did this in early 2000, as he insisted
on remaining a White Father.
These years at Lennoxville would continue to be spent solving problems. Maurice did not understand the conditions of surveillance and prudence imposed on him. He was allowed to do some limited ministry in residences for the elderly and some parishes. He was asked especially to be of service to confreres in our house. This he generously did. He drove the sick to their appointments and patiently waited for them. The years passed and the misunderstandings and circumstances still persisted. Despite this, he continued to be enthusiastic and to render service. Above all, he was ageing and his strength was diminishing progressively.
In 2010, during tests, the doctors discovered that he had
the early signs of pancreatic cancer. He had an operation to remove the
spleen and the affected part of the pancreas in January 2011.
Maurice lived through these sufferings and the limitation on his activities
in a great spirit of faith. He kept his good mood, submitting to all the
care proposed and read a great deal. In October, metastasis had set in and
spread the disease to organs close to the pancreas. There was nothing more
to be done. He asked to remain in our house at Lennoxville. After only two
days, on the 24th October 2011, he died.
A prayer vigil around the coffin of Father Giroux was held
on the 27th October at the house in Lennoxville. The next day, the Funeral
Mass was celebrated in the church of the Saint Sacrement, Quebec, followed
by burial in Belmont Cemetery at the same place in the family vault. A large
crowd attended this celebration in homage to our dear departed Maurice.
Father Jean-Marie Tardif, who was the main celebrant at the Mass, also preached
the homily. Tributes were paid by Father Fernand Chicoine and Burundians
who had been pupils of Maurice.
Lyne Giroux, Maurices niece, illustrated how important
a person he was for them. We have lost a very dear brother, uncle
and White Father community member; he was a friend and a good scout. As
far as I am concerned, I have lost an uncle, of course, but more than that,
a friend. On behalf of Maurices family, I wish to thank you all for
being here today. In particular, I wish to thank his other family, his brothers
of the White Father community for their presence here today and for all
the support and care given to Maurice throughout his life, but in particular,
over the last few years.
Maurice suffered a great deal physically and especially emotionally
in his life. He never lost heart and continued the struggle. He was a great
missionary in his own way. May the Lord grant him the true peace of the
good servant.
Lauréat Belley
Father Jan
(Bob) Geertman
1917 - -
2011
Jan, we
called him Bob, was born in Rotterdam on the 2nd of December 1917. In view
of becoming a missionary, he received his formation at Sterksel, St. Charles
near Boxtel, and ´s-Heerenberg, where he took his Oath on the 22nd
of May 1947, and where he was ordained on the 11th of April 1948 by Bishop
Durrieu, our Superior General, who was in Holland for the Golden Jubilee
of Father Antoon Kersten.
Bob followed the Commercial Secondary School, and did a course
in bookkeeping. For his year military service, he opted for the Army Horse
Artillery, as he wished to learn horse-riding. He worked for a year in the
bookkeeping department of the BATA shoe factory at Best near Eindhoven,
and was called up in August 1939. They surrendered in May 1940, and he returned
to work at BATA. Even as early as then, he had decided to become a MAfr
and had started taking private lessons in Latin. From April 1941, he continued
those lessons in our minor seminary at Sterksel, and started philosophy
in September the same year. Bob was then 23 years of age. In August 1943,
at the end of the philosophy course, he got the fright of his life when
he was called up to go as a prisoner-of-war to Germany. It was quite a relief
when at the inspection, they let him go free.
Bob was resolute, a hard worker, and had self-control. He
was always ready to render a service, unpretentious, and an inveterate optimist
of wide interests. He had a heart of gold, seeing only the good in people,
sometimes too much so. During his formation, it was hoped he would become
more self-assured. He was appreciated by his confreres. He played the piano
with talent. He was gifted for languages and knew French and English. When
in the Generalate, he learned Italian; when in Den Bosch, he learned
Spanish. After his ordination and before leaving for Africa, he followed
a course in a hospital, learning to give injections and to pull teeth.
In March 1949, he left for Mali and worked in the parishes
of Kayes, Kakoulou, and Guéné-Goré. The latter was
more than half the size of Holland! The confreres ran a dispensary which
occupied them virtually for the whole forenoon; there was a school, and
they made regular visits of two weeks to the mountain people who received
them with hospitality. Their priority was the formation of Catechists. In
many of his letters, we read the cry, La vie est belle! He had
to get used to 47º C in the shade. Virtually the whole population were
Muslim. Bob was liked so much that the Catechist asked the Regional Superior
to get more missionaries like him!
He suffered so much from malaria that in 1956, he returned
overtired to Holland, where in April 1957, he was appointed to the Rotterdam
Procure. From August 1958, he studied a year of Church History at the University
of Nijmegen, and taught it in our 1st Cycle while chaplain to the MSOLA
in Esch, near Boxtel. In July 1961, he became Superior of the Procure community
at Boxtel. He held plenty of consultations and usually succeeded in pleasing
everyone; but it did cause him trouble sometimes to come to a decision.
In November 1965, he returned to Kayes, spending 3 to 4 days every week
visiting outstations.
Sometimes it was 45º C in the rooms, obliging them to
sleep on the terrace outside. His Regional Superior wrote, Bob has
good relations with everyone. He is successful in his work, without any
fuss, thus promoting the Gospel. His back is troubling him, no doubt due
to his Willys jeep
which he keeps driving anyhow.
From March 1972 to July 1976, he was Assistant Regional, stationed
at Bamako. A priority policy of him and the Regional was, How to get
our confreres back to daily meditation.
In January 1977, he became Superior of the community in the
Generalate. There, he got into contact with the SantEgidio Community.
In July 1981, he returned to Mali. After a two-month refresher course in
Bambara at our language centre, he started again in Kayes. His task was
to visit families, the sick and prisoners; the pastoral care of the police
and military and the formation of those to be baptised, among whom some
soldiers and students of the higher classes of the state secondary school.
The coordinating pastor was a diocesan priest of Mali; a Spanish confrere
did general pastoral work with special attention to primary school youth
and a Swiss confrere had the pastoral care of students and young workers.
It was characteristic of our Society: an international team under the leadership
of the Local Church. In addition, there was a Dutch volunteer
in the service of the Church searching for water and digging wells. It worried
them that the water level kept decreasing every year.
Exactly on his 65th birthday, the 2nd December 1982, he wrote
that due to overtiredness, he was going to Kita, a quieter parish. There,
he looked after the distribution of the daily Afrique Nouvelle,
made useful contacts with Muslims in government and business, and celebrated
the Eucharist in the homes of the sick and the aged. His Regional Superior
was struck by his relaxed relations, his joie de vivre, and
his openness to new forms of prayer and discussions about what is important
to us and what is moving us.
In March 1986, he returned for good to Holland. In his words,
he said, After a splendid life in Africa. In those days, he
taught Dutch to immigrants, and assisted them as an interpreter in court
cases. In 1996, for three months he twice replaced the pastor for pilgrims
to our St. Annes Basilica in Jerusalem. There, he met groups from
all over the world, mainly from the USA, Korea, Germany, and a few from
Indonesia. At his Golden Jubilee in April 1998, he could say: I have
had a splendid life.
In August 1997, he went to retire to our community at Tilburg,
and in July 2002 he moved to Heythuysen. He was charming in community, forever
a gentleman. He loved walking and cycling and enjoyed his cigar until almost
the last day. In the course of 2010, walking became increasingly difficult
and he started getting forgetful. On the 26th of October 2011, he fell in
his bedroom. X-rays and scans in the hospital showed nothing was broken,
only bruises. He was able to return home and died peacefully in his apartment
on the 29th of October, aged 94.
Accompanied by his relatives, we buried him in our cemetery
at Heythuysen on the 2nd of November 2011. Louis Melis had taken special
care of him and he presided at the Eucharist. He compared the vocation of
Bob to that of the Apostles; they too felt called as adults and spread the
message of Jesus as missionaries. To us, it looks as if Bob had an impressive
record of service; not so to Bob himself. For him, it was Gods call,
whether in good or in difficult times.
These texts were personally chosen by Bob: Lord, you
know everything; you know that I love you. (John 21:17) You
will have in you the strength, based on his own glorious power, never to
give in, but to bear anything joyfully, thanking the Father who has made
it possible for you... (Col 1:11-12.)
Marien van den Eijnden
Father Laval Couture
1922 -
- 2011
Father Laval Couture was born
on the 17th September 1922 into a highly regarded family at Charny
in the Archdiocese of Quebec. He did his primary schooling at Notre-Dame
School at Charny. For his secondary schooling, he attended the Sacred Heart
Seminary at St Victor de Beauce, including his two years of philosophy.
In September 1946, he began his postulancy with the White Fathers at Éverell
near Quebec. During this year, he was appreciated, showing himself to be
a good worker. However, he was somewhat meticulous with a tendency to argument
and sensitivity. He was asked to develop simplicity. The following year,
he went to the novitiate at St. Martin. In September 1948, he began his
four years of theology at the Eastview Scholasticate, near Ottawa. There,
he took his Missionary Oath on the 23rd June 1951 and was ordained a priest
on the 27th January 1952 by Archbishop Vachon of Ottawa. Those in charge
of his formation considered that he had done a good scholasticate. They
helped him to become more flexible, less categorical, cut and dried in his
judgements, as well as less severe with regard to others. He did make progress,
but he was aware that there was still a lot of progress to be made.
After a course in England in early 1953, he arrived in modern-day Malawi
for the Vicariate Apostolic of Likuni, where he had been appointed. In turn,
he worked in the parishes of Nambuma, Ludzi, Nambuma, and Mlale. After
learning the language, he was curate and looked after the schools in these
parishes. During this period of six years, his difficulties with confreres
and the people were emphasised. He lacked self-control in his relations
with them. In other ways, he was dedicated, interested in the apostolate
and in Catholic Action movements.
In July 1960, after a good home leave, he retuned to the same sector that
now bore the name of Diocese of Lilongwe. He was again to be curate and
look after the schools in the parishes of Chiphaso, Nathenje, Salima, Ntengo
wa Nthenga, and Mlale. Once again, he was dedicated, but not much of a team
player. Faced with hurtful and stressful situations, he took the decision
to return to Canada for good in May 1972. He admitted to his Regional Superior
that he was not at ease in his work or in his relations. His Superior replied
that it was a wise decision in the circumstances as it was clear that he
was not at all happy.
On arrival in Canada, he spent some months at the Quebec Procure before
leaving for the St Boniface Procure. He helped in missionary promotion,
but above all he did ministry in neighbouring parishes. This was to last
for 3 years. In late 1975, Father Couture was recommended for Zambia as
bursar at the White Fathers guest house at Lusaka. He accepted and prepared
his departure. He arrived at Lusaka in April 1976. At the end of 1977, he
left his work and returned to Canada on his own volition. Upon learning
of this, the Father Provincial of Canada wrote, I wish to welcome
you to Canada. Together, we shall look for understanding in the path the
Lord seeks for you through the events that appear to buffet you. If feel
sure that all these changes will end up positive for you and for those you
seek to serve.
In Canada, he once again went to the Quebec Procure, and then became a
member of a parish team at the parish of Ancienne-Lorette in Quebec. In
January 1980, he was in the USA in the Los Angeles Procure. He was essentially
involved in the parish while attached to the Procure. At the end of 1983,
he asked to return to Canada. He settled in at the Quebec Procure to help
and do ministry. This was to last 6 years. at the end of 1990, he again
went to the USA, to the Diocese of Little Rock, Arkansas, for parish ministry.
However, because of personality clashes between him and some members of
the parish, he resigned and returned to Quebec in 1993. With age, he acknowledged
that he had more problems working with others and this weighed on him. He
then said he would retire.
Laval was to remain a good fifteen years at the Quebec Procure. He became
increasingly aware that the problems he had experienced everywhere essentially
stemmed from him. He suffered greatly from this. He did not always manage
to restrain himself despite his good will. His ability to resist lessened
particularly with age. For his final years, his constantly agitated nature
was noticeably felt, his health diminished and it was hard to keep him in
this Procure.
In August 2007, he was transferred to our retirement community at Lennoxville
to be better looked after medically and for more security. However, after
a few months the situation became just as intolerable at this place. A place
had to be found for him that was more adapted to his condition. As his family
expressed the desire to see him placed in a centre nearer their home to
visit him, a place was found for him at the Pavillon Beauséjour at
St-Romuald, near Charny, his birthplace. This was done by the mediation
of the Centre Argyll of Sherbrooke. He was transferred there in January
2008. The following year, he was sent to the Paul-Gilbert Health Centre
at Charny proper. It was there he died on the 2nd November 2011.
The funeral took place on the 8th November in the church of the Saints
Martyrs Canadiens at Quebec, followed by burial at Belmont Cemetery in the
plot reserved to Missionaries of Africa. Father Jean-Marc Lindsay gave the
funeral homily. Here are some extracts: Father Couture proved to be
a fervent priest of the Lord, generously committed to his service... His
missionary life in Africa, Canada and the United States revealed in him
a life lived in fidelity to the Lord and in a spirit of prayer. In his final
years, lived in illness, his convictions enabled him with peace of heart
to go through the turmoil of life and suffering. This he did with the accompaniment
of missionary prayer. We ask the Lord to grant him mercy in return for his
life, entirely consecrated to his service for the coming of his Kingdom.
Lauréat Belley
Father Denis Bernardin
1930 -
- 2011
Father Denis Bernardin
was born on the 22nd September 1930 in the parish of Elie, Diocese of Winnipeg,
Manitoba, Canada. Elie is a little village not far from Winnipeg founded
by his great-grandfather, Elie Dufresne. His father was a farmer and then
a worker. His mother was a teacher. There were 12 children in this family.
Denis was the ninth. He did his primary schooling at the village Convent.
For his secondary studies, he went to the Jesuit Saint Boniface College,
where he received, he said, a solid and unforgettable education.
The White Fathers had a Procure beside Saint Boniface College. Denis therefore
very soon made contact with the Fathers who gave him information and made
him aware of the needs of Africa. His mind was made up a long time in advance.
Therefore, in August 1953, he entered the novitiate of the Missionaries
of Africa at St Martin, in the Archdiocese of Montreal. The following year,
he went to the Scholasticate at Eastview, near Ottawa, for his four
years of theology. During these years, he worked hard at his missionary
training. He showed himself to be normally naturally gifted, quite original,
but endowed with a fiery will and a great spirit of faith and love. He was
advised to develop his community awareness so as not to impose on others
his own ways of doing. He had a good heart and liked to be of service. He
was accepted to take his Missionary Oath on the 22nd June 1957 and was ordained
a priest on the 8th February 1958 in Winnipeg Cathedral.
After a course in England, in December 1958, he arrived in the Diocese
of Abercorn, Zambia. Two years later, it was to become the Diocese of Mbala.
His entire missionary life in Africa was spent in this diocese which would
again change its name to Mpika. He learned the language and customs at Kayambi
mission, while carrying out the duties of curate. After two years here,
he was transferred to the mission of Chalabesa. He wrote, All the
tours were sixteen days by bicycle, with cyclists to carry the supplies:
Mass kit, food, clothing, camp bed. From there, I spent 4 years at Chilonga,
where we used a motorbike and in addition, the Mass centres and outstations
were better organised.
His first home leave was at the end of 1965. These seven years of missionary
life had tired him. He had a tendency to withdraw into himself in the sense
that he especially looked after what he thought best. In this way, he sometimes
neglected his work as curate for less useful, less important tasks. He was
ready to devote himself to be of service and was attentive to everyone.
He accepted everything. It was therefore understandable that he was soon
tired and needed a rest.
In 1966, back from his home leave, he worked for some months at Katibunga,
then two years at Mulilansolo, and three years at Chalabesa. In this last
place, he became very interested in the dispensary. He often went there
to visit the sick, console them and help them in all kinds of ways. At that
time, he had a van and he did a lot of transportation.
At the end of 1971, returning from home leave, he went to Kopa for five
years. He was a curate and at the end of some months, he became Superior.
In 1977, he did the Jerusalem Session Retreat. This course reinforced his
zeal and encouraged him to be more self-giving. Back in Zambia, he continued
his work as curate in various parishes sometimes regrouped through lack
of personnel. For several years he was in turn at: Chalabesa-Kopa, Mulanga-Katibunga,
Isoko, Mpika, and Serenje, where he spent almost nine years.
Wherever Denis went, he showed himself to be somewhat original, but above
all he proved to be a great worker, not concerned for his own comfort. He
was able to skip meals and walk long distances for the good of the people.
This type of zeal embarrassed the other confreres who did not have his charism
and who rather followed the crowd. However, they accepted this, because
Denis was always eager to please them. This excessive dedication did not
prevent him for having a serious prayer life. Everyone observed that he
did not take enough care of his health. Every time he left on home leave,
the Regional recommended him to have proper tests and to prolong his leave
to have a good rest. Nevertheless, he did not listen and soon returned to
resume his work.
Denis was not very creative in his pastoral activity. He was often recommended
to do updating, but he always found a reason not to do so. The people loved
him, especially for the help he provided, for example in taking them in
his vehicle. A confrere who worked with him commented, Denis did not
show much interest in pastoral work as such. He did so routinely. He was
more easily concerned in material work, such as building and maintenance.
As for his tendency to take loads of people with him into his van, he improved
after dialogue.
After over 40 years of service in Zambia, Denis was obliged to remain in
Canada. He had neglected his health overmuch, as for example not taking
medicine against malaria and neglecting to eat properly. He spent some extended
stays in hospital at Serenje, which worried the confreres. He also had heart
problems. It was not surprising therefore that he had to make the sacrifice
of Africa.
He arrived in Canada in June 2005. Father Provincial strongly recommended
him to go for treatment and to rest. He was allowed to live for a year outside
community with his sister. In August 2006, he joined the Winnipeg community.
There, as usual, he looked for services to render, to please, to do ministry
and to pray a great deal.
To everyones surprise, he suddenly died on the 5th November 2011.
He was at lunch with everyone else and suddenly, he suffered a massive heart
attack. He never regained consciousness. The funeral took place on the 10th
November in the Cathedral of Saint Boniface. The main celebrant was Bishop
Albert Thévenot, MAfr. After the Eucharist, Denis body was
buried in the cemetery of this same parish. Denis was a man of the people.
He had a natural gift to be at ease with everyone and to put others at ease
with him. Messages of condolence arrived, especially from Serenje parish
where he had many friends. In May 2005, on his final departure from this
parish, they had organised a great celebration in his honour to thank him
and show him how they regretted his leaving them. The Bishop of the Diocese
celebrated the Mass with a great crowd of people.
Another Father who was with him in Africa added this tribute: Denis
had a heart as big as Africa. As hard as he was on himself, he was correspondingly
sensitive to others. He never missed a chance to help out, to console or
defend someone. His health was the last thing on his mind. He had a horror
of medicine and often preferred to follow his own way. He was unpredictable!
He could be called upon by the people several times a day, but he never
disturbed anyone for his needs. Denis found his strength in prayer. Without
fanfare or display, he practiced charity to a high degree. His preferential
option was to go towards the poor and the weak.
Lauréat Belley