NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Karel Meeus
Karel Meeus est né le 25 janvier 1920 à Kasterlee, en pleine Campine anversoise, Belgique, au sein dune famille nombreuse : six garçons et deux filles. Ses parents étaient des agriculteurs profondément chrétiens. Un frère de Karel, Spiritain, travaillera également au Congo, dans le diocèse de Kindu, et une de ses surs est religieuse chez les Surs des Écoles Chrétiennes à Vorselaar. Après ses études primaires, Karel fait ses études secondaires au petit séminaire de Hoogstraten.
En septembre 1940, il entre chez les Pères Blancs à Boechout, fait son noviciat à Varsenare et sa théologie à Heverlee (1943-1947). Ses éducateurs le situent dans une bonne moyenne, sans qualités exceptionnelles, mais avec tout ce quil faut pour devenir un missionnaire solide. Ils soulignent sa bonne éducation, son affabilité, son bon sens et ses prestations comme joueur de football. Ils ajoutent quil peut être parfois un tantinet nerveux, voire colérique.
Le 21 avril 1946, Karel prononce son Serment missionnaire à
Heverlee et le 7 avril 1947, il y est ordonné prêtre par Mgr
Cleire. Limage de sa première messe à Kasterlee, le 13
avril, montre un Karel tout droit, à la barbe noire, soulevant le calice
pour le salut du monde entier.
Nommé à Baudouinville, au Congo Belge de lépoque,
Karel part le 27 septembre 1947. En décembre, il arrive à Moyo
dans le Maniema, où il est nommé économe du poste et
directeur de lécole primaire. Le Régional de cette époque,
le Père Benedictus Hellemans, qui avait alors encore le Congo, le Rwanda
et le Burundi sous son autorité, écrivait en mai 1948 : Doué
dune très bonne mémoire, il a appris la langue rapidement
; il sy est appliqué consciencieusement. Observateur, esprit
réfléchi, simple, sans prétention. Bon confrère.
En septembre 1950, il devient vicaire et directeur des écoles à
Mingana ; une année plus tard, il est à Kabalo. En septembre
1955, il se retrouve fondateur enthousiaste et curé de Kiambi. Après
son congé et sa grande retraite à Mours, il retourne à
Kiambi. Il y connaît déjà beaucoup de monde et visite
autant que possible les différents villages.
En 1960, les troubles engendrés par lindépendance lobligent à se mettre en sécurité en passant par Albertville. En septembre 1961, Karel est nommé vicaire à Lubuye. Après son congé, il est nommé, en octobre 1963, curé de Mateo. À peine une année plus tard, en 1964, lors de la rébellion des Mulélistes, les rebelles lui cassent un bras. Ce dernier à peine guéri, ils lui cassent lautre bras et Karel est rapatrié.
Après son retour de Belgique, en juin 1965, Karel travaille
pendant quelques mois à Lusaka mais, en février 1966, il reprend
la charge de curé de la mission de Kabalo, qui était restée
sans prêtre depuis 1960. Trois paroisses et 25 chapelles écoles
!, écrit-il à ce sujet en mai 1974. Il y restera jusquà
fin 1975.
En novembre 1975, Karel retourne comme curé à Lubuye. Il travaille avec enthousiasme, partout. Ses méthodes dapostolat sont classiques mais solides. La Légion de Marie figure parmi ses méthodes préférées. Il est fort attaché à la vie communautaire, étant lui-même un confrère facile, conciliant et serviable. Jouer au bridge les dimanches après-midi est pour lui la détente quil affectionne le plus. En 1977, il passe plusieurs mois en Belgique à cause de problèmes de santé.
De retour au Congo, les nominations se succèdent à
un rythme accéléré : quelques mois vicaire à Simfo,
curé de Kibwe, de retour à Lubuye comme vicaire spécialement
chargé de Lumbwe (1980-1983) dont il doit faire une paroisse autonome.
En juillet 1983, il est de nouveau curé à Kibwe et, en mai 1987,
curé à Lubuye. En septembre 1989, il devient curé à
Lumbwe, devenue paroisse à part entière.
Ce sera son dernier poste en Afrique. Ses nombreux problèmes
de santé et la fatigue influencent son caractère nerveux. Lors
de son départ définitif en Belgique, en avril 1991, les légionnaires
de Lumbwe lui offrent un tableau haut en couleur, représentant le centre
du village et un groupe de légionnaires, vexillum en tête, devant
la belle petite église que Karel aimait tant. Une proposition par le
conseil provincial du Sud-Est Zaïre en février 1992, en vue dune
nomination à Lubumbashi, reste sans suite.
Karel retourne à son village natal Kasterlee, où sa famille est encore nombreuse. Il prend domicile chez sa sur Wis (Louise). Il donne un coup de main à la paroisse et célèbre la messe en semaine dans une communauté de religieuses. Quand sa sur meurt en 1996, il sinstalle dans la maison de repos Kastelse Bergen, mais reste bien entouré par les membres de sa famille. Pendant plusieurs années, il se déplace à bicyclette. À partir de 2005, sa santé physique mais aussi mentale décline.
En 2007, la maison de repos se prépare à fermer
ses portes en raison dune reconstruction. Au mois de mars, Karel quitte
Kasterlee pour Varsenare et il est accueilli à Avondrust. Il vit de
plus en plus dans le passé et na plus de prise sur la réalité.
Il parle surtout de Kasterlee, mais quand on mentionne des lieux de jadis,
Mingana par exemple, son regard sillumine.
Des confrères lui ont rendu visite la veille de son décès.
Il était paisiblement assis dans son fauteuil, mais semblait tout à
fait absent. Il sest doucement éteint le dimanche 27 novembre
2011. La liturgie dadieu a eu lieu le vendredi 2 décembre 2011
dans notre chapelle à Varsenare. Maintenant, son corps repose avec
ceux de ses nombreux confrères, sous les arbres, sous le vent de notre
cimetière.
Jef Vleugels
Frère Martinus (Tinus) Berends
1932 -
- 2011
Le Frère
Martinus (nous lappelons Tinus) est né à Lathum (Angerlo),
Pays-Bas, le 21 août 1932. Il reçoit sa formation en vue de devenir
missionnaire à St-Charles, près de Boxtel, s-Heerenberg, où
il prononce son Serment missionnaire le 6 août 1953 et devient Frère
Timothée. Tinus a un bon jugement et une forte volonté. Il est
un travailleur persévérant et solide, heureux de rendre service.
Il perçoit ce qui doit être fait. Par caractère, il préfère
rester discret et écouter, appréciant la vie communautaire.
Sa calligraphie est très belle. Il lit régulièrement
des livres sérieux. Un oncle maternel a été missionnaire
aux îles Cook.
En septembre 1953, il va à Marienthal, Luxembourg, pour
deux ans de formation supplémentaire et lapprentissage de diverses
techniques ; il travaille ensuite trois ans dans notre ferme là-bas.
Il apprécie ce travail et le fait à la satisfaction de tous.
Dès août 1958, il fait partie du groupe de construction de notre
petit séminaire à Sterksel, où il travaille avec beaucoup
de dévouement.
Le 29 septembre 1959, il part en Tanzanie, au grand séminaire
de Kipalapala où, à cette époque, tout le pays envoie
ses étudiants en théologie. Il est responsable de la ferme et
du jardin ainsi que de la maintenance. Il y a beaucoup de réparations
à faire : Les jeunes ne sont pas très attentifs,
dit-il. Il na pas beaucoup de contacts avec eux. Il vit avec une douzaine
de membres de la direction. Au début, ils sont tous Missionnaires dAfrique
; dans les années 70, cinq sont encore de la Société
et les autres sont prêtres du diocèse. À cette époque,
il obtient une licence tanzanienne en électricité. Le 4 février
1967, le Régional écrit : Il est aimé de tous les
confrères. Tanzaniens et Surs missionnaires sont très
reconnaissants pour tout le travail quil accomplit pour eux. Sa classique
réponse est souvent :Sawa tu! :Oui, oui, cest
bien!
À partir du 2 septembre 1978, il travaille quelques mois
à Kipalapala, à limprimerie de la Conférence épiscopale.
Il entretient les machines. Cest une tâche qui avait été
commencée par les Missionnaires dAfrique. Quand Tinus est là,
luvre est dirigée par notre confrère Coen Swennen,
lequel enseigne le fonctionnement à des Bénédictins tanzaniens
en vue dune transmission.
En 1979, Il travaille au service dentretien de lhôpital
de Sengerama dirigé par les Frères de Saint-Jean-de-Dieu. Il
soccupe principalement des réparations et de linstallation
de lélectricité. Dans ce but, il met en fonction un moteur
de bateau six cylindres aussi grand quune chambre, disait-il.
De 1980 à 1990, Tinus vit et travaille à Kalwande,
diocèse de Mwanza, au Bureau national de développement fondé
par notre confrère Kees Dielemans. Il met en place un groupe de missionnaires
laïques. Architectes, ingénieurs civils, mécaniciens, ingénieurs
hydrauliques vivent en communauté, forment des collègues tanzaniens
et voyagent avec eux dans le pays pour travailler selon leur profession. Lié
à cela, MIVA-Hollande ouvre un dépôt national de pièces
détachées de voitures et motos en 1985.
Tinus travaille et voyage dans tout le pays, pendant des semaines,
parfois des mois. À Kibara, diocèse de Musoma, il loge toute
une année chez des prêtres Fidei Donum polonais et renouvelle
ladduction deau dun hôpital ouvert par les Surs
Blanches. Il rénove aussi les installations deau et délectricité
du Centre Unitas Spiritual de Bigwa, diocèse de Morogoro.
Les deux dames dirigeant le Centre le gâtent, spécialement avec
quantité de gâteaux ! Il va plusieurs fois à Kahangala,
notre premier cycle pour étudiants Missionnaires dAfrique, pour
réparer linstallation hydraulique et réaliser dautres
réparations.
Il rayonne avec sa Land-Rover dans laquelle un grand coffre lui permet demmener
matériel électrique et hydraulique. Cela ne lui fait rien de
faire tous ces voyages, mais il napprécie pas trop de se retrouver
dans des communautés si différentes.
À partir des années 90, Tinus vit et travaille
pendant 10 ans à Kabanga, diocèse de Kigoma. Il vit en communauté
avec cinq confrères, assure le service technique pour leau et
lélectricité au centre paroissial, au garage diocésain,
à latelier de charpenterie, ainsi quà lhôpital
diocésain de deux cents lits. Il voyage régulièrement
dans le diocèse pour toutes sortes de réparations dans les presbytères,
couvents et centres paroissiaux.
Depuis le 12 mai 2001, il vit et travaille pendant dix ans dans
notre maison daccueil de la capitale Dar-es-Salaam. Il est en charge
de lentretien. Souvent, il amène des confrères et visiteurs
à laéroport ou en ramène, les conduit en ville
pour des achats. Plus tard, des taxis rendront ce service. Il aime latmosphère
de la maison et le mouvement des visiteurs. Mais il ne trouve pas une vraie
vie communautaire avec les résidents. Le 4 janvier 2010, le régional
écrit : Tinus est un homme bon. Il a rendu service pendant de
nombreuses années, dune manière humble et pourtant remarquable.
Dans les derniers mois de 2009, Tinus commence à souffrir
dinfection aux yeux et de faiblesse dans les jambes suite à un
problème circulatoire. Il retourne en Hollande, en janvier 2010, pour
traitement. La décision est prise dun commun accord dy
rester définitivement. Le 29 avril, il quitte Dongen pour Heythuysen.
Il y rencontre beaucoup de confrères connus parmi les 42 résidents,
dont 11 Tanzaniens. Son cur est resté en Tanzanie
; jusquà la fin, il aide des étudiants à payer
leurs frais scolaires. Durant toute sa vie, les personnes ont tenu la première
place : il sait les écouter et il est empathique avec elles. Quand
il parle, des expressions swahili viennent spontanément, même
avec le personnel dHeythuysen !
Il aime être assis près de la porte de devant pour
regarder le mouvement des visiteurs et résidents. Quand il reçoit
un fauteuil roulant électrique, il va faire des tours à lextérieur.
Début novembre, nous le voyons revenir tout souriant depuis la route.
Quelques semaines plus tard, il développe une infection persistante
au pied. Nous sommes tous impressionnés par la patience avec laquelle
il endure tous ses problèmes de santé. Il décède
paisiblement le 28 décembre dans son appartement.
Ensemble, avec sa parenté et ses connaissances, nous
lavons enseveli au cimetière dHeythuysen le 31 décembre
2011. Le Père Jan Mol a présidé la célébration
et souligné comment Tinus appréciait la vie communautaire, très
conscient de ce qui se passait.
Ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, mais ceux qui font
la volonté de mon Père... (Math 7, 21)
Marien van den Eijnden
Frère Gerard Groener
1929 -
- 2012
Gerard est né à Oldenzaal, Pays-Bas, le 10 décembre 1929. Il reçoit sa formation missionnaire à Sterksel, St.-Charles près de Boxtel et s-Heerenberg où il prononce son Serment missionnaire le 7 septembre 1951 et prend le nom de Radboud. Il choisit ce nom en souvenir de son oncle paternel et notre confrère qui est décédé à Maison Carrée le 6 décembre 1927.
Gerard a un bon jugement. Il est un travailleur régulier et persévérant,
avec le sens de la responsabilité. Il est ordonné et précis,
touchant parfois à la méticulosité. Il peut apparaître
comme manquant de confiance. Il fait chaque chose avec beaucoup de dévouement,
même les tâches les plus déplaisantes, et il rend volontiers
service. Dans ses jeunes années, il nest pas solide physiquement
mais ne se plaint pas. Il suit des cours dans une école professionnelle
et obtient un diplôme délectricien ; au noviciat, il devient
aussi boucher et boulanger.
Après son Serment missionnaire, Gerard reste à s-Heerenberg
comme moniteur de ses confrères et assure un service technique. En
août 1955, il va à notre petit séminaire de Sterksel pour
soccuper de lentretien et, une année plus tard, à
Marienthal pour la formation permanente. Le supérieur écrit
dans son rapport de mai 1957 : Caractère splendide ! Déjà
nommé en Ouganda, à la suite des troubles politiques en Hongrie
et Égypte, Gerard, prévoyant quils puissent empirer, demande
la permission danticiper son départ.
Il part, en juillet 1957, pour le diocèse de Mbarara. Il commence
par visiter plusieurs paroisses et constate quil y a peu dartisans
locaux bien formés. Il installe lélectricité au
centre diocésain de Mbarara et au centre paroissial, dans des couvents
de religieuses et de religieux, dans des écoles mixtes et dans deux
bâtiments pour catéchumènes. En février 1958, il
aide le Père Klep à construire deux maisons, lune étant
prévue pour des volontaires (membres du KAJ) ; lévêque
lui demande aussi dajouter un étage à sa résidence.
En janvier 1960, il part à Bukinda pour construire le centre dune
nouvelle paroisse, de dix mille catholiques, et pour installer leau
et lélectricité. Il y vit en communauté avec un
confrère canadien et un prêtre diocésain. Nous nous
entendons très bien. Ils obtiennent heureusement un générateur
doccasion, 2HP diesel, 6KW dynamo, suffisant pour le centre et les futurs
bâtiments. Commentaire de Gérard : Les catholiques sont
très heureux, les protestants un peu moins. Il y a des tensions
entre les deux groupes et lévêque vient rappeler aux catholiques
les valeurs évangéliques.
En 1961, Gerard souffre dun ulcère et passe deux mois à
lhôpital. Il écrit en août : Malgré
cela, je suis très heureux ici et je ne voudrais pas changer.
Il avait commencé lannée à Makiro pour étudier
la langue et la culture, ainsi que pour construire une école secondaire.
Il retourne à Mbarara à la fin de lannée. Il y
construit un bâtiment, avec notre confrère Antoon Koop (Barsabas),
ce qui lui permet daméliorer ses compétences. Gerard le
qualifie de maître de première classe, le meilleur constructeur
du diocèse.
Entre 1962 et 1963, il construit, sous sa direction, un nouveau centre paroissial
à Nyakishenyi, onze mille catholiques. Il écrit : En raison
de leur aide, nous sommes capables de terminer la construction rapidement.
Les paroissiens paient plus de la moitié du coût grâce
à une collecte de fonds. Ils transportent sur la tête le sable
et les briques jusquà la colline. Simultanément, Gérard
commence une école dagriculture, distante de 15 kilomètres.
En avril 1965, il est à la paroisse dIbanda. Lévêque
lui demande de soccuper en priorité des mouvements de jeunesse
paroissiaux, ensemble avec Daan van Berkel, et, seulement ensuite, de la rénovation
des bâtiments déglises et dautres travaux.
Pourtant, le besoin de direction sur les chantiers et dans le service technique
se montre le plus pressant : on voit Gerard, tour à tour, à
Fort Portal, pour la lentretien mécanique et lélectricité,
à Gulu, pour le même service, à Rushanje, pour lélectricité,
à Ibanda, pour les canalisations deau et à Kabale pour
la construction. Il est aussi responsable de ladministration financière
de toutes ces activités. Le stress dû au travail et aux changements
continuels de communautés le met sous pression. Davril 1975 à
février 1977, il est en congé médical en Hollande.
Gerard repart en mars 1977 : Comme il est bon dêtre de
retour en Ouganda ! Il va à Mutolere spécialement pour
lentretien de léquipement de la mine, des bâtiments
paroissiaux et de lhôpital. Il soccupe aussi dun potager,
de façon à disposer chaque jour de légumes frais. Il
retourne en Hollande pour un congé de maladie de mars 1981 à
février 1986.
Sa santé saméliorant, en 1984, il devient léconome
de la communauté de Rotterdam. Lannée suivante, il est
appelé à remplacer quelquun pour quelques mois à
Nairobi, ce qui permet de vérifier aussi si sa santé supporte
la vie et le travail là-bas. Il écrit en octobre 1985 : Jai
eu une expérience incroyable et splendide ! Il transmet ses tâches
à Rotterdam et retourne à Nairobi en février 1986. Il
vit dans une procure pour lOuganda, avec chambres pour visiteurs. Limmeuble
a quatre appartements, sous le même toit, construit pour des familles
des Chemins de fer Est africains. Notre Société la racheté
en 1983 et réaménagé avec des locaux communautaires,
deux bureaux et dix chambres à coucher. (Il y a actuellement une discussion
pour savoir sil abritera à lavenir le provincialat de lAfrique
de lEst ou une maison de formation). À lépoque,
Gerard est lhôte et léconome de la maison. Il soccupe
de ladministration, des achats, de la cuisine, discute deux fois par
jour du menu avec le cuisinier pour présenter quelque chose de
différent à chaque repas, sans oublier les fleurs autour
de la maison et le jardin potager.
Il écrit en 1986 : Je suis heureux ici et me sens chez moi.
Le travail est plus varié, et je suis constamment en contact avec des
gens que jaime beaucoup. La communauté est constituée
de deux Français, un Chinois et un Canadien. Gerard vit et travaille
là pendant quinze ans. Il reçoit et rencontre des confrères
venus dOuganda ou de Tanzanie pour des achats ou un repos ; dautres
sont en mouvement de ou vers lEurope, le Canada, les USA, lOuganda.
Un travail très gratifiant, et laccueil jouit dune
bonne réputation.
En mai 2001, Gérard retourne en Hollande et sétablit
à Heythuysen. Il est quelque temps le sacristain ; cest une personne
populaire dans la communauté. Il apprécie sa cigarette et un
petit verre, surtout depuis son balcon qui lui offre une magnifique vue. Il
est membre du chur de la communauté, il chante jusque dans les
derniers jours, actif aussi à faire les exercices physiques proposés.
Fin 2010, Gérard souffre de troubles du mouvement dus à un
problème de vertèbres. Les derniers mois, il éprouve
des douleurs et des difficultés à souffler. Il se plaint, ce
quil ne faisait jamais auparavant. Le 20 janvier 2012, il descend pour
le souper, abrège le repas et décède soudainement dans
son appartement.
Ensemble avec sa famille et ses connaissances, nous lavons enterré
au cimetière dHeythuysen le 25 janvier 2012. Jan Mol, Supérieur
délégué, préside et relève combien Gerard
était fondamentalement une bonne personne. Sa plus jeune sur
et son neveu le confirment, expliquant combien tous les membres de sa famille
appréciaient sa présence.
Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-ci porte beaucoup de
fruits. Jean 15, 5
Marien van den Eijnden
Père Laurent Côté
1920 - - 2012
Le
Père Laurent Côté est né le 10 janvier 1920,
dans la paroisse St-Jean-Baptiste de Québec, au Canada. Il est le
deuxième dune famille de 5 enfants. Ses parents sont de fervents
catholiques. Ils éduquent leurs enfants dans un climat religieux
et très familial.
Il fait ses études primaires à lécole St-Dominique
de Québec. Pour ses études secondaires, il est au collège
de Ste-Anne de la Pocatière. Cest là quil fait
aussi les 2 années de philosophie. Il réussit dans ses études,
malgré sa grande implication dans les sports. Les professeurs ont
dû souvent intervenir pour lamener à plus deffort
et de discipline dans ses études. Au sujet de sa vocation, il parle
des prêtres dévoués du Collège qui lont
édifié et lui ont donné le goût de devenir prêtre.
Un jour, le Père Bissonnette, MAfr, donne une conférence au
collège. Il parle avec tellement de conviction sur les besoins de
lAfrique que cela lamène à réfléchir,
et à se décider à devenir Père Blanc.
En septembre 1947, Laurent commence son postulat chez les Missionnaires
dAfrique, à Éverell, près de Québec. Il
apprécie cette année de transition, comme il dit. Lannée
suivante, il est au noviciat St-Martin de Laval. Là, cest plus
difficile. Mais avec de grands efforts, il arrive à surmonter ces
difficultés. De 1943 à 1947, il est au scolasticat dEastview
pour les 4 années de théologie. Cest là quil
prononce son Serment missionnaire le 14 juin 1946, et quil est ordonné
prêtre le 30 mai 1947.
Que retenir de ces années de formation ? Doué dune
bonne intelligence et dun bon jugement, il a tout de même dû
faire beaucoup defforts pour saméliorer. Sa grande sensibilité
lui cause souvent des problèmes. On la aidé à
se discipliner davantage en vue dacquérir plus de fermeté
et de constance. Il est un confrère attentif et délicat, ce
qui laisse supposer quen communauté quil souffrira peut-être
plus quil ne fera souffrir. On espère que sa santé pourra
tenir dans les moments difficiles.
Après son scolasticat, il va dans sa famille pour des petites vacances
et pour la célébration solennelle de sa première messe
dans sa paroisse de St-Dominique de Québec. Au début doctobre
1947, il part pour la Tanzanie actuelle, dans le diocèse de Tabora
où il est nommé. Après 2 mois de voyage difficile,
il arrive dans la paroisse de Ndala pour apprendre la langue et les coutumes
des Banyamwezi. Il est ensuite vicaire à Lubulu durant environ une
année. Au début de 1949, il reçoit une nouvelle nomination
pour Kahama. En plus de son travail de vicaire, on lui demande de commencer
une école intermédiaire (Middle School) à cet endroit.
Après la construction des locaux par un Frère, la préparation
de léquipement, lengagement des professeurs, lécole
peut démarrer, et les résultats ont suivi. Il était
très fier de cette réalisation.
Au début de 1951, il est nommé économe et professeur
au petit séminaire dItaga. On est content de la façon
dont il gère léconomat. Son travail de formateur est
aussi apprécié. En décembre 1956, après quelques
mois comme vicaire à Lububu, il part en congé au Canada. Tout
en se reposant, il aide au noviciat St-Martin et à la procure de
Québec. Au mois daoût 1957, on le réclame au petit
séminaire dItaga pour remplacer le supérieur qui doit
quitter rapidement. Il va remplir cette fonction pendant presque 5 ans en
donnant aussi des cours. Il donne le meilleur de lui-même en ayant
conscience quil prépare de futurs prêtres pour la relève.
En 1962, il part en congé et, à la demande de Mgr Marko Mihayo,
archevêque de Tabora, il prépare la visite de ce dernier au
Canada pour faire connaître les besoins de son diocèse et demander
de laide. Laurent accompagne son évêque dans plusieurs
paroisses. Ce fut une visite fructueuse. Après le départ de
son évêque, il demeure à Québec pour un travail
danimation missionnaire et vocationnelle. Il sadonne à
cette tâche avec beaucoup de zèle pendant 3 ans. Ses facilités
de contact et danimation lui simplifient la tâche.
Normalement, à la fin de ce mandat, il devait retourner en Afrique.
Mais il hésite et en parle longuement à son Provincial. En
effet, il éprouve un certain malaise à la pensée de
retourner vivre en Tanzanie. On lui conseille de réfléchir
encore et de faire sa grande retraite à Rome. Cest ce quil
fait en septembre 1965, et cela lui a grandement profité. Il a surmonté
ses doutes et retourne dans le diocèse de Tabora, où il est
dabord secrétaire de Mgr Marko pendant quelques mois, tout
en soccupant de la petite paroisse dUpuge et, plus tard, celle
de Tongi.
À lété 1971, il prend la décision de
rentrer définitivement au Canada. Il écrit au Père
provincial pour lui exprimer ses raisons. La situation politique du pays
à ce moment le dérange beaucoup. Il a de la difficulté
à sadapter à la nouvelle pastorale. Sa santé
lui cause aussi des problèmes.Au Canada, il voudrait travailler en
paroisse, surtout en équipe. Dans le diocèse de Tabora, on
regrette son départ, car il est apprécié. Et lui-même
garde un bon souvenir des Africains.
Arrivé au Canada il se repose, fait un peu de ministère et
suit un recyclage à lUniversité Laval. Ensuite, il fait
des expériences hors communauté en travaillant dans des paroisses
du diocèse de Ste-Anne de la Pocatière. Il est en contact
avec des prêtres quil a connus au collège, et il aime
travailler avec eux.
En 1979, il demande de retourner à la communauté de Québec.
Là, il simplique et devient supérieur pendant quelques
années. Par la suite, on le trouve en animation missionnaire à
la procure de Chicoutimi et, après une année, il demande de
prendre une année sabbatique à notre maison de repos de Lennoxville.
Très vite, il est impliqué dans la marche de la maison. Il
rend de grands services et demeure là jusquen 1989.
Durant ces années, il répond régulièrement
à des demandes de retraites et de récollections pour les communautés
religieuses. Il se sent à laise dans ce genre de ministère.
Cest ainsi quen janvier 1990, il accepte pour 3 ans laumônerie
des Surs Dominicaines Adoratrices de Québec. Il habite
à cet endroit, tout en étant rattaché à la communauté
de Québec quil fréquente souvent.
De 1993 à 1999, il vit dans la communauté de Québec.
Il diminue ses engagements et prend une semi-retraite en fêtant ses
75 ans. Sa santé est encore relativement bonne, mais il a besoin
de se reposer et déviter les tensions. De 1999 à 2005,
il fait partie de la nouvelle communauté de Pointe-du-Lac. Il demande
ensuite à aller à Lennoxville. Comme son état et sa
santé deviennent de plus en plus problématiques, après
quelques temps, on lenvoie à la Résidence Cardinal-Vachon
à Québec, puis au Pavillon St-Dominique, des centres plus
adaptés à son état de santé. Ses dernières
années ont été difficiles pour lui. Ses forces diminuent
et il est de plus en plus fragile et perturbé.
Le 8 février 2012, à lheure du souper, le Père
Côté ressent de grandes douleurs au cur et il saffaisse.
On le conduit à lhôpital de lEnfant-Jésus
de Québec, où il décède quelques heures plus
tard. Les funérailles ont eu lieu le 14 février en léglise
St-Dominique de Québec en présence de lurne funéraire
qui, par la suite, a été déposée dans le lot
familial du cimetière Belmont de Québec.
Le Père Michel Côté, son cousin, a présidé
les funérailles et donné lhomélie. En voici quelques
extraits : Laurent croyait profondément que le salut est gratuit
car il est le fruit de lAmour de Dieu. Il aimait dire que cest
là le vrai visage de Dieu, un Dieu amour qui sest incarné
dans la personne de Jésus. Tout ce que Jésus a dit et fait
pendant sa vie publique, et qui nous est rapporté dans les Évangiles,
tout cela illustre qui est Dieu
Cest ce message que Laurent
se sentait appelé à proclamer, un message damour. Durant
toute sa vie, il a cherché à mieux comprendre le contenu de
sa foi. Il se sentait profondément aimé de Dieu. Combien il
souhaitait que ceux et celles quil rencontrait vivent une expérience
similaire
Lauréat Belley
Père Charles
Demoor
1927 -
- 2012
Charles
nous a laissé un récit détaillé de son parcours,
depuis sa naissance à Hénin-Liétard, aujourdhui
Hénin-Beaumont, France, près de Lens, le 10 août 1927,
jusquà son retour de mission en 1995. La lecture en est édifiante
pour qui veut connaître le dur labeur dun missionnaire de la
base, et les beaux résultats obtenus, avec des moyens souvent dérisoires,
sur les plans apostolique et social. Charles était laîné
des trois enfants, - deux garçons et une fille -, dun foyer
chrétien très uni. Son jeune frère deviendra dominicain.
Il commença ses études primaires à lécole
libre de Hénin, mais son père ayant obtenu un poste de conducteur
de travaux dans les Houillères, cest à Bruay-en-Artois,
devenue Bruay-la-Buissière, près de Béthune, que Charles
fit sa première communion et obtint son certificat détudes.
Il sorientait vers une école denseignement général,
visant le brevet supérieur, quand il sentit naître en lui la
vocation. Le mouvement Curs Vaillants, le service paroissial dans
la chorale et le patronage, le contact de jeunes jocistes militants et dexcellents
prêtres proches de la mine y contribuèrent. Ses parents le
placèrent alors au collège Saint-Vaast à Béthune,
en octobre 1941, où lectures, conférences, exemples de bons
camarades accentuèrent son désir dêtre missionnaire.
Lépoque était dure : bombardements meurtriers, fronde
au collège où le professorat était politiquement divisé,
mais Charles, de plus en plus attiré par la mission, en contact déjà
avec les Pères Blancs de Lille, tint bon. Son directeur spirituel,
futur évêque de Coutances, ly encourageait, mais lui
conseilla dy bien réfléchir en faisant dabord
au grand séminaire dArras la philosophie scolastique. Puis,
ce fut le service militaire à Belfort, un service rallongé
par les grèves de lhiver 1947-1948. Du coup, il fut libéré
trop tard pour le noviciat : on lenvoya donc à Kerlois où
il fit, en attendant, deux trimestres de théologie. En septembre
1949, il put enfin se mettre sous la houlette du Père Blin à
Maison-Carrée. De là, un an plus tard, il rejoignit Thibar
pour y terminer sa théologie, de septembre 1950 à février
1953. Il passa alors à Carthage, fit son serment missionnaire le
30 mars 1953, fut ordonné prêtre le 30 juin 1953, et compléta
sa formation théologique jusquen février 1954.
Pour ses formateurs, ce nétait pas un intellectuel, mais un
homme doué de grandes qualités humaines et spirituelles, dévoué
dans tous les travaux durs, et lon augurait pour lui dune belle
carrière apostolique : on ne se trompait pas. À Thibar, il
sétait mis un peu à létude de larabe,
mais finalement postula le Soudan français.
Exaucé et destiné au futur diocèse de Sikasso, après
ses messes de prémices à Bruay, dès le 14 avril 1954,
il arrivait à la mission de Sanzana, où se trouvaient les
Pères Malgras et Demure, dans une maison encore sans portes ni fenêtres.
Il se mit de suite à létude du senoufo, langue à
tons difficile. Il ne cessera de sy adonner. Plus tard, sentant le
besoin pour son apostolat de quelques connaissances du bambara, il fera
dans ce but un court séjour à Bougouni.
Après six mois à Sanzana, ce furent déjà les
tournées pour une première évangélisation de
petits groupes de catéchumènes et de postulants dans 80 à
90 villages, à bicyclette dabord, plus tard à moto,
une Peugeot et finalement dans une fourgonnette 2 CV. Le dispensaire aussi
occupait une grande place dans le planning de léquipe. On saccordait
tout de même quelques distractions : chasse aux antilopes, pintades,
outardes... et la pêche au marigot pour améliorer lordinaire.
Avec ses confrères, Charles cherchera toujours à répondre
aux vux des chefs de la Mission : adaptation de la catéchèse
à la mentalité des senoufos, chants, traductions, et étude
des coutumes locales, familiales, sociales, du culte funèbre traditionnel,
celui des fétiches et du Dieu-Force dEn-Haut, appelé
Klé, auquel on ne faisait que des offrandes de couleur blanche. Charles
a laissé le fruit de ses recherches et trouvailles personnelles aux
archives du diocèse. Début 1955, il note avec joie lentrée
des premières jeunes filles au catéchuménat, malgré
lhostilité des vieux, et en 1956, les premiers
baptêmes dadultes. Larrivée en 1969 de 4 religieuses
de Béziers sera un apport précieux pour lapostolat en
milieu féminin. En 1960, Charles eut un congé mérité
près de ses parents, de sa sur, mariée depuis 1954,
et de son frère dominicain, ordonné en 1957.
À son retour, lévêque lui demanda de résider
à Sikasso et de se consacrer aux villages senoufo des alentours.
Il eut fort à faire, car lislam grignotait peu à peu
lanimisme traditionnel. Il eut parfois limpression dune
arrivée trop tardive dans des lieux déjà occupés
par des protestants et surtout les musulmans. On déplorera plus tard
ce ministère un peu esseulé durant 13 ans, et, en 1973, au
retour dun congé, cest avec joie quil retrouva
Sanzana pour un bail de 9 ans, quil qualifie de retour à
la première épousée... La communauté chrétienne
sétait développée, on avait formé des
animateurs ruraux et des catéchistes. Les efforts dinculturation
avaient progressé sous limpulsion, dit Charles, du P. Emilio
Escudero et de ses confrères. Cest alors que, se découvrant
sourcier, il rechercha des points deau pour les besoins des gens.
Les résultats étant concluants, la demande ira augmentant.
En 1976, Mgr Cissé remplaça Mgr de Montclos, démissionnaire.
Notables sont lestime et la confiance de ces deux évêques
envers Charles. Mgr Cissé présidera ses noces dargent
sacerdotales en 1978. Quand, en 1982, on prépara une nouvelle équipe
pour Dyou, on pensa à Charles avec André Benoist, venu du
lointain Rwanda. Dyou comptait 102 villages, quelque 127 000 habitants :
le travail ne manquait pas, avec les dialectes différents, les écoles,
la formation continue des chrétiens. Mgr Cissé venait une
semaine par an encourager et rappeler les priorités.
Charles continua de joindre à son apostolat la recherche de points
deau et le forage de puits ; il sinitia aussi à la construction
de retenues deau pour aider à la culture du riz ou abreuver
les troupeaux. Des ONG canadienne et danoise sy mirent aussi, avec
des résultats divers, faisant certes des choses pour les gens, mais
non avec eux, oubliant les maigres moyens locaux pour un suivi durable.
Pères et Surs encourageaient chrétiens et chrétiennes
à intégrer les mouvements associatifs naissants, les comités
villageois... chacun était bien occupé. Un drame vint malheureusement
endeuiller la mission : André Benoist, descendu au fond dun
des puits en forage, y mourut asphyxié, dix jours avant Noël.
Voyant lentrain de Charles au travail, Mgr Cissé, en novembre
1987, lui confia léconomat diocésain : guère
préparé en ce domaine, il assuma sans broncher une tâche
compliquée par la préparation du centenaire de lÉglise
du Mali et de la visite du Pape. Il en sortit épuisé en 1989
et dut rentrer en France se refaire une santé. Au retour, il retrouva
Dyou avec les tournées, la catéchèse, les aumôneries
décoles, la recherche de nouveaux points deau, le bonheur...
En avril-mai 1994, le synode pour lAfrique conforta les Pères
dans leurs efforts pour construire une Église peuple de Dieu, famille
collégiale et fraternelle, à partir de communautés
vivantes où laïcs, hommes et femmes, prêtres et religieuses
seraient des témoins, et pour organiser des comités paroissiaux
Justice et Paix, faire collaborer chrétiens et non chrétiens
dans les comités débats. Mais 41 ans sous ce dur climat commençaient
à peser pour Charles : ses yeux lui donnaient des soucis. La mort
de son beau-frère et de son père, létat de santé
précaire de sa mère, ses propres ennuis de santé lincitèrent
à rentrer en France le 18 octobre 1995.
Il avait passé 15 ans à Sanzana en deux séjours, 13
ans à Sikasso-brousse, 13 à Dyou, avec lintermède
des deux ans déconomat diocésain. Heureux davoir
uvré de son mieux, là où on le mit, pour lannonce
de la bonne nouvelle de Jésus Christ en milieu senoufo, Non
vraiment, je ne regrette rien, écrivait-il en conclusion de
son récit.
Jamais il ne négligea sa vie spirituelle, les visites des régionaux
en témoignent : Débordant de zèle, très
régulier dans sa vie Père Blanc, bonne connaissance du milieu,
bel ensemble de qualités humaines et morales, homme avec qui il fait
bon vivre, notent les visiteurs, unanimes. Et sil avoue que
la Grande retraite, en 1965, à la Villa Cavaletti, ne lavait
pas comblé, la session retraite à Jérusalem en 1983
lui laissa, par contre, un souvenir inoubliable. Rentré au pays,
après deux opérations de la cataracte, compliquée dun
glaucome, il dut renoncer à conduire une auto.
Le 15 février 1996, il arrivait à Bry ; il y fut un temps assistant-directeur, puis animateur pour les récollections, toujours soucieux des grands problèmes de lAfrique et de la Société, exprimant à loccasion ses desiderata pour les Chapitres généraux. En 2001, il put encore faire la session des plus de 70 ans à Rome, mais à partir de 2003, sa santé déclina.
Le 28 janvier 2012, le Seigneur le rappela à lui, à la maison
de retraite Saint-Jean Eudes de Chevilly-Larue, où il avait été
transféré le 7 mars 2011. Ses funérailles furent célébrées
au milieu de ses confrères dans la chapelle de Bry-sur-Marne, le
1er février : Il nest plus parmi nous, pria lofficiant,
quil soit auprès de toi, Père très bon !
Armand Duval
Père Arthur
Sublet
1920 -
- 2011
Arthur sest toujours défini comme un paysan, fils de paysan. Cest, en effet, dans un petit village de Haute-Savoie, à Vovray en Bornes, France, quil est né le 17 décembre 1920, fils de Théophile et de Joséphine Bouchet. Il a passé toute son enfance à Villy le Bouveret avec ses 6 frères et surs, tous ses aînés.
Lorsquil nous parlait de son enfance, ce nétait
pas pour nous parler de lécole quil fallait bien fréquenter,
mais pour nous parler de la garde des troupeaux qui lui étaient confiés.
Cétait, à ses yeux, beaucoup plus important, car de
cette garde et des travaux des champs dépendait la survie de la famille.
Cependant, il continue à assumer les deux : garde des troupeaux et
école primaire, et passe sont certificat détudes, seul
diplôme quil obtiendra, et il le proclamait bien fort. Il rentre
au collège Sainte Marie à La Roche sur Foron, et cest
là quil découvre ce à quoi le Seigneur le destinait.
Il demande à rentrer à la maison de philosophie de Kerlois,
chez les Missionnaires dAfrique, en octobre 1939.
Très rapidement, en 1940, comme tous les philosophes,
à cause de la guerre, il doit quitter la Bretagne pour rejoindre
Thibar et y terminer sa philosophie. Après le noviciat, en 1942,
il est mobilisé et doit rejoindre larmée. Commence alors
pour lui ce temps de vie militaire qui a dû le marquer fortement car
il en parlait très souvent. Ce fut certainement pour lui un temps
de contacts humains avec toutes sortes de personnes quil naurait
jamais rencontrées en temps ordinaire. Un temps aussi où il
a appris non seulement à conduire un camion GMC, mais à le
réparer dans des conditions difficiles, ce dont il se souviendra,
plus tard, sur les pistes du diocèse de Kayes. Avec larmée,
il quitta lAfrique du Nord pour faire la campagne dItalie. Mais,
dès 1945, il rejoignait Thibar pour y continuer ses études
de théologie, sans y briller car il ne se sentait pas une vocation
dintellectuel. Il prononça son Serment missionnaire le 29 juin
1948 et fut ordonné prêtre le 1er février 1949.
Commence alors pour lui ce qui était le but de toute
sa vie : lapostolat missionnaire. Il est nommé au diocèse
de Kayes et, après avoir appris le Bambara, il est nommé à
Kayes même comme économe du poste et procureur de la préfecture
apostolique. Cela correspondait certainement à ses aptitudes, mais
peut-être pas à ce quil attendait, à ce à
quoi il se sentait appelé. On lui demande en effet de soccuper
de la gestion matérielle du diocèse et de parcourir les mauvaises
pistes de la région pour ravitailler en camion les différentes
paroisses.
En 1956, il écrit au Provincial de France pour lui
dire : Vous comprenez comme moi quil nest pas du rôle
dun prêtre de faire continuellement ce travail matériel.
Que de temps en temps, on donne un coup de main, je le comprends très
bien, mais le faire en permanence, cela nest pas normal. Il y a tant
de problèmes en ville auxquels il faudrait réfléchir,
dont il faudrait soccuper et qui ne peuvent attendre sans un grave
dommage pour la mission.
Il est entendu, car dès novembre 1957, il est nommé
supérieur de la paroisse de Kita, la plus grosse communauté
chrétienne de la préfecture apostolique de Kayes. Pendant
11 ans, de 1957 à 1968, il déploie son activité et
ses talents dans cette paroisse. Il résume lui-même cela en
deux lignes : Cest le travail ordinaire de toutes les missions
: visite des villages, instruction des catéchumènes et de
la communauté chrétienne, sans oublier tous les travaux matériels
de la paroisse. Il lance aussi le pèlerinage de Kita qui deviendra
le pèlerinage national du Mali. Il soccupe de lAction
catholique et du développement social de la région. Une vie
bien remplie de responsable de paroisse.
En 1968, il lui est demandé de quitter Kita et de prendre
en charge une autre paroisse du diocèse, une paroisse qui était
encore presque en fondation : celle de Kassama. Il ny resta que 2
ans car, en 1970, lévêque de Kayes lui demande de partir
à la paroisse de Nioro-du-Sahel, paroisse fondée au nord du
diocèse dans une région à 100 % musulmane. Il raconte
lui-même : Nayant pas eu de préparation spéciale
pour la mission en pays musulman, je ne pensais pas pouvoir répondre
à cet appel. Mgr Courtois ma dit : Je vous nomme quand
même à Nioro, et si au bout de deux ans ça ne va pas,
je vous muterai. Au bout de deux ans, personne ne ma dit que
je ne faisais pas laffaire. Alors, je suis resté par fidélité
à mon serment
et les 2 ans sont devenus 29.
Ce fut le plus long temps quil resta dans une paroisse,
et celui où il découvrit la véritable dimension missionnaire
de sa vocation Père Blanc. Il ny avait quune
toute petite communauté chrétienne dispersée sur un
immense territoire, un rectangle denviron 100 km de large sur 500
de long. Des chrétiens dont aucun nétait originaire
de la région. Il comprend que ce à quoi il est appelé,
cest de se tourner avant tout vers ces musulmans qui lentourent
et qui ne sentent aucun besoin du christianisme pour rencontrer Dieu.
Dans une lettre quil écrivit à la fin de sa vie, il exprime ce que la communauté des Pères Blancs de Nioro essaie de vivre. Nous leur disons que nous ne sommes pas venus faire des chrétiens, mais que nous voulons les aider et vivre avec eux. Petit à petit, avec les visites, les contacts, le dialogue, lentraide et lamitié, la méfiance diminua et ils eurent confiance en nous. Après des années, certains reconnurent en nous des disciples du Christ, et certains ont répondu à son amour en écoutant sa Parole, mais en restant fidèles à leur culture musulmane. Je nai pas fait de baptême, mais je suis sûr que le Royaume est établi.
Ces quelques lignes résument bien toute lactivité
quil a eue à Nioro durant ces 29 ans. Toute sa vie de missionnaire
est tournée vers le Royaume à semer et non plus
avant tout vers lÉglise à bâtir.
Arthur a été nommé à Nioro comme curé
de la paroisse, mais au bout de 15 ans, il sent que cest le moment
de laisser la place aux jeunes et il demande que soit nommé un plus
jeune que lui qui était dans la paroisse depuis quelque temps. Lui,
reste et continue son activité de semeur du Royaume.
Il restera encore 14 ans, jusquen février 1999 où, après
avoir fêté avec les communautés chrétiennes et
musulmanes de Nioro ses 50 ans de sacerdoce, le cur un peu gros, il
rentre définitivement en France.
Arthur est décédé le 29 novembre 2011.
Lors de ses obsèques, son neveu sest exprimé ainsi :
Lorsquil nous a informés, lors dun passage chez
nous, quil ne pourrait plus continuer à Nioro, il était
désespéré. Son pays, cétait le Mali. Sa
vie, ses relations, cétait à Nioro. Après avoir
réfléchi, prié, il a accepté ce retour en France.
Suivant son souhait, il fut nommé à la maison de retraite
de Tassy. Il y resta 12 ans pour continuer à vivre dune autre
façon sa vie missionnaire. La force pour durer dans ce qui
pouvait paraître inutile pour certains, cétait sa foi
et sa vie de prière, dira de lui celui qui présidera
à ses obsèques. Cétait sa manière de continuer
à travailler pour le Royaume.
Avec un jeune Missionnaire dAfrique qui a vécu
près de lui ses premières années de sacerdoce, Rendons
grâce à Dieu de ce quArthur a été pour
nous lexemple dun homme de Dieu totalement donné aux
autres et de ce quil nous a appris à bien vivre avec les musulmans.
Jacques Delattre
PROFILES
Father Karel
Meeus
Karel Meeus was born into a large family of six boys and two girls on the 25th January 1920 at Kasterlee, in the Campine of Antwerp, Belgium. His parents were deeply Christian farming people. One of his brothers, was to become a Spiritan and would also work in the Diocese of Kindu, Congo, while one of his sisters became a member of the Sisters of the Christian Schools at Vorselaar. After his primary schooling, Karel did his secondary studies at Hoogstraten Junior Seminary.
In September 1940, he entered the White Fathers at Boechout,
did his novitiate at Varsenare and his theology at Heverlee (1943-1947).
His teachers placed him in the general average, with no exceptional qualities,
but with everything required to become a reliable missionary. They emphasised
his good education, his friendliness and his common sense, as well as his
performance as a footballer. In addition, he could be a trifle edgy, even
bad-tempered. Karel took his Missionary Oath on the 21st April 1946 at Heverlee
and was ordained a priest by Bishop Cleire on the 7th April 1947. His photo
at his First Mass at Kasterlee on the 13th April shows a stock still, black-bearded
Karel, elevating the chalice, for the salvation of the world.
He was appointed to Baudouinville in the then Belgian Congo and left for there on the 27th September 1947. He arrived at Moyo in the Maniema in December, where he was appointed Bursar of the post and Director of the primary school. The Regional of the day, the famous Father Benedictus Hellemans, who at the time still had the Congo, Rwanda and Burundi under his sway, wrote as early as May 1948, Gifted with a great memory, he soon learned the language; he applied himself conscientiously. He is an observer and a thinker, uncomplicated and unassuming. He is a good confrere.
In September 1950, he became curate and Director of schools
at Mingana, then, a year later, at Kabalo. In September 1955, he became
an enthusiastic founder and parish priest of Kiambi. After his home leave
and Long Retreat at Mours, he returned to Kiambi. He knew a lot of people
there and visited the different villages as often as possible.
In 1960, the troubles surrounding independence obliged him
to seek safety passing through Albertville. In September 1961, Karel was
appointed curate at Lubuye; in October 1963, after his home leave, he was
appointed parish priest of Mateo. Just a year later, in 1964, during the
Mulele rebellion, the rebels broke his arm. When he had only just recovered
from it, they broke his other arm. Karel was repatriated. After his return
from Belgium in June 1965, Karel worked for a few months at Lusaka, but
in February 1966, he again became parish priest of Kabalo mission that had
remained without a priest since 1960. Three parishes and 25 chapel
schools, he wrote on this subject in May 1974. He was to remain there
until the end of 1975.
In November 1975, Karel returned as parish priest to Lubuye. Karel worked with enthusiasm wherever he went. His apostolic methods were classic but reliable. The Legion of Mary figured among his preferred methods. Karel was very attached to community life, he himself being a confrere easy to get on with, conciliatory and eager to be of service. He delighted in playing bridge on Sunday afternoons. In 1977,
Karel spent several months in Belgium for health problems. On his return to the Congo, appointments followed in quick succession: some months as curate at Simfo, parish priest of Kibwe, back to Lubuye as curate, specially charged with Lumbwe (1980-1983), where he was to make it into an autonomous parish.
In July 1983, he was once again parish priest at Kibwe and
in May 1987 parish priest at Lubuye. In September 1989, Karel became parish
priest at Lumbwe, which had become a fully-fledged parish.
This was to be his last appointment in Africa. Many more health problems
and fatigue affected his nervous disposition. During his final departure
for Belgium in April 1991, the Legion of Mary at Lumbwe presented him with
a painting in high colour, representing the village centre and a group of
the Legion of Mary, with the vexillum in the forefront, before the lovely
little church that Karel liked so much. A proposal by the Provincial Council
of South-East Zaire in February 1992 in view of an appointment to Lubumbashi
was not followed up.
Karel returned to his home village of Kasterlee, where his
family is still a large one. He took up residence with Wis (Louise), his
sister. He gave a hand in the parish and celebrated weekday Mass in a Sisters
community. When his sister died in 1996, Karel went to live at the Kastelse
Bergen rest home, but continued to be surrounded by his family members.
He got around by bicycle for several years. In 2007, the rest home prepared
to close its doors in view of renovation. In March, Karel left Kasterlee
for Varsenare. He lived increasingly in the past and lost touch with reality.
He spoke especially about Kasterlee, but when one mentioned place-names
of the past such as Mingana, his face lit up.
Confreres visited him on the eve of his death. He was peacefully
seated in his armchair, but seemed quite absent. He quietly passed away
on Sunday the 27th November. The Farewell Liturgy took place on Friday the
2nd December 2011 in our chapel at Varsenare. Now his body lies with those
of his many confreres, praying under the soughing trees in our cemetery.
Jef Vleugels
Brother Martinus
(Tinus) Berends
1932 -
- 2011
Martinus
(we called him Tinus) was born at Lathum (Angerlo), Netherlands, on the
21st August 1932. In view of becoming a missionary, he received his formation
at St.Charles near Boxtel, s-Heerenberg where he took the Oath on
the 6th of August 1953 and the name of Timotheus. Tinus had sound judgment
and a strong will. He was a persevering and hard worker, who gladly rendered
service. He perceived what had to be done. By character, he preferred to
remain in the background, just listening, enjoying community life. His handwriting
was remarkably fine, and he used to read quite serious books. A maternal
uncle was a missionary on the Cook Islands.
In September 1953, he went to Marienthal, Luxembourg, for
2 years further formation and training in technical matters. After this,
he worked for 3 years on our farm there. He enjoyed this type of work and
did it to the satisfaction of all. From August 1958, he was on the building
team at our Junior Seminary at Sterksel, and did so with great dedication.
On the 29th September 1959, he went to Kipalapala, Tanzania, the Theological Major Seminary for almost the whole of Tanzania at the time. He was in charge of the farm and garden, and technical services. There were a lot of repairs to be done, as he said: Young men are not too careful! With the students themselves, he did not have much contact. He lived with a dozen staff members, initially all White Fathers.
In the 1970s, five White Fathers remained and the others were
Tanzanian diocesan priests. At that time, he obtained the Tanzanian permit
for electrical wiring. On the 4th February 1967, his Regional Superior wrote,
He is liked by all the confreres. Both Tanzanian and Missionary
Sisters were very grateful for all the work he did for them. His standard
answer often was, Sawa tu! meaning, Yes, yes, its
all right.
From the 2nd September 1978, he worked for some months in
the Kipalapala Printing Press of the Episcopal Conference, especially for
the maintenance of the machinery. This had been started by the White Fathers,
and when Tinus was there, it was run by our confrere Coen Swennen, who was
showing the ropes to a group of Tanzanian Benedictines to take over from
him.
In 1979, he worked for a year in the technical department
of the hospital at Sengerema run by the Brothers of John of God. He was
mainly occupied doing repairs and installing electricity. For this purpose,
he installed a 6-cylinder motor used aboard ships; according to Tinus, as
large as a room!
From 1980, Tinus lived and worked for a decade in Kalwande,
Diocese of Mwanza, in the Church National Development Office, started by
our confrere Kees Dielemans. For it, he had attracted a group of lay missionaries
with professions such as architects, civil engineers, mechanics, water engineers,
who lived as a community, training Tanzanian fellow professionals on the
job, and with them touring the country to work in the areas of their profession.
In 1985, MIVA-Holland opened a national depot there for spare parts for
cars and motorcycles.
For his work, Tinus had to travel all over the country, for
weeks, sometimes months. Once, he was even a whole year in Kibara, Diocese
of Musoma, lodging with Polish Fidei Donum diocesan priests to renew the
water installations in the hospital started by the White Sisters. In Bigwa,
Morogoro Diocese, he renewed the water installations and the electricity
in the Unitas Spiritual Centre. The two ladies running the Centre would
spoil him, especially with loads of cake! Several times he went to Kahangala,
our 1st Cycle for future Missionaries of Africa, to renew the water installations
and for various repairs.
He would go all over the place in his Land Rover, in which
he had a large chest of tools for water and electricity. Tinus comment
was, All that travelling I did not mind so much. He did not
enjoy finding himself in so many different communities.
From the early 1990s, Tinus lived and worked for a decade
in Kabanga, Kigoma Diocese. He lived in a community of 5 confreres, ensuring
the technical services especially for water and electricity in the parish
centre with the diocesan garage and carpentry shop, and in the diocesan
hospital with some 200 beds. He regularly went on tours throughout the diocese
for all sorts of repairs in presbyteries, convents and parish centres.
From the 12th May 2001, he lived and worked for a decade in our White Father Procure and guest house in Dar es Salaam. He was in charge of technical services, and also often drove confreres and other visitors to and from the airport, and to town for business. In later years, taxis were used for that. He enjoyed the atmosphere in the house, with many visitors; among the residents he did not find much real community life.
On the 4th January 2010, his Regional Superior wrote, Tinus
is a good man and has given many years of service, in many humble yet very
distinguished ways.
In the later months of 2009, he started suffering from eye
infections and weakness in the legs, due to problems with blood circulation.
In January 2010, he came to Holland for treatment, and in dialogue with
him it was decided he should remain for good. On the 29th April that year,
he moved from Dongen to Heythuysen. There, among the 42 confreres, he met
many he knew, particularly the 11 Tanzanians. His heart remained
in Tanzania; until the end he kept assisting students with school fees.
His whole life long, people took first place for Tinus, he empathised with
them and was a good listener. When he did speak, Swahili expressions would
automatically come up, even with the personnel at Heythuysen!
He enjoyed sitting at the front door watching the coming and
going of visitors and residents. When he got an electric wheelchair, he
could go for trips outside. In the beginning of November, we saw him driving
in from the road with a huge smile. Some weeks later, he developed a persistent
infection on his foot. All were struck by the way he patiently endured all
his health problems. He died peacefully in his apartment on the 28th December
2011.
Tinus was laid to rest in our cemetery at Heythuysen on the
31st of December 2011. His relatives, confreres and acquaintances were in
attendance. Father Jan Mol, Delegate Superior in the Netherlands, presided,
and emphasised how Tinus enjoyed community life, very much aware of what
was going on.
It is not those who say: Lord, Lord
but those who do the will
of my Father, Matt. 7:21
Marien van den Eijnden
Brother Gerard
Groener
1929 -
- 2012
Gerard was born in Oldenzaal, Netherlands, on the 10th December 1929. In view of becoming a missionary, he received his formation in Sterksel, St.Charles near Boxtel, and s-Heerenberg, where he took the Oath on the 7th of September 1951 and the name of Radboud. He chose Radboud as it was the name of his paternal uncle and our confrere who died in Maison- Carrée on the 6th December 1927.
Gerard had sound judgment, was a regular and persevering worker
with a sense of responsibility. He was orderly and accurate, sometimes even
too meticulous, and could appear to be lacking in confidence. He did everything
with great dedication, even the most unpleasant tasks, and gladly render
service. Physically, he was not strong, but never complained in his early
years. For two years, he followed the Trade School and obtained a diploma
as an electrician; in the novitiate, he learned to be a butcher and a baker.
After his Oath, he remained in s-Heerenberg as monitor for his confreres, and for technical services. In August 1955, he went to our minor seminary at Sterksel for technical services, and in August 1956 to Marienthal for Ongoing Formation. The Superior wrote in his report of May 1957, Character: splendid!
At the end of 1956, there was political unrest in Hungary
and Egypt; expecting an escalation and already knowing that he was appointed
to Uganda, Gerard requested to be allowed to advance his departure.
In July 1957, he was able to leave for Mbarara Diocese, Uganda.
He started with visiting many parishes and noticed that at that
time there were only a few well-trained local artisans. He went to Mbarara
town to install electricity in the diocesan and parish centre, the cathedral,
the Sisters convents, the Brothers communities, their boys
and girls schools, and the two buildings for the catechumens. In February
1958, he helped Father Klep to build two houses, one of which was for Volunteers
(members of the KAJ); and the Bishop asked him to add a floor to the bishops
residence.
In January 1960, he went to the newly erected Bukinda Parish,
numbering 10,000 Catholics, to build the parish centre and install water,
electricity and other installations. There, he was in community with a Canadian
confrere and a diocesan priest. We get along very nicely. By
chance, they were able to obtain a second-hand generator, 2hp diesel with
6kw dynamo, sufficient for the Centre and other future buildings. Gerards
comment was, The Catholics were pleased with it, not so the Protestants.
At that time, there were political tensions between the two groups, and
the Bishop had come to remind the Catholics of the evangelical values of
Jesus.
In 1961, Gerard had to spend two months in hospital with a stomach ulcer. He wrote in August 1961, Nevertheless I am very happy here, and I would not wish to change. From January that year, he was in Makiro to learn the culture and language, and to build a secondary school. At the end of the year, he returned to Mbarara town to increase his proficiency in building with our confrere Antoon Koop (Barsabas). Gerard called him, A first class teacher, the best in building in the whole diocese.
In 1962-1963, under his leadership, Gerard built a new Parish
Centre at Nyakishenyi for 11,000 Catholics. In January 1963, he wrote, Owing
to their help we were able to finish our house so quickly. They collected
more than half the expenses, and carried all the sand and bricks up the
hill on their heads. During that time, he had also started with an Agricultural
School 15km further on.
In April 1965, he was in Ibanda parish, and the Bishop wished
that together with our confrere Daan van Berkel he would devote himself
primarily to all the youth movements in the parish, and only then with material
work, like renovating the church building.
All the same, the need for guidance on the building sites
and in technical services proved more pressing, and we see Gerard consecutively
in Fort Portal for garage work and electricity, in Ggulu for similar work,
in Rushanje for electricity, in Ibanda for piped water, in Kabale for building.
For all those activities, he needed to keep the financial administration.
Due to the pressure of the work and all the moving into new communities,
Gerard was living under great tension. From April 1975 to February 1977,
he was on sick leave in Holland.
Back in Uganda in March 1977, he wrote, How nice it
was to come home again (to Uganda!). He was then in Mutolere for technical
services, especially the maintenance of the equipment in the mine, the parish
buildings and the hospital. He also kept a vegetable garden so that daily
they enjoyed fresh vegetables. From March 1981 to February 1986, he was
again on sick leave in Holland.
When he started improving, in November 1984 he became the Bursar of our Procure community at Rotterdam. In the second half of 1985, he was asked to replace someone in Nairobi for a few months, in order to find out whether his health would stand up to life and work over there. At the end of it, in October 1985, he wrote, I have had here un unimaginably splendid stay. He wound up his tasks in Rotterdam and left in February 1986 for Nairobi.
There was a Procure for Uganda, with visitors rooms.
It was a free-standing building with four apartments under one roof, built
for East African Railway families. The White Fathers bought it in March
1983 and rearranged it for common rooms, 2 offices and 10 bedrooms. (It
is now being discussed whether this will become the East-African Provincialate
or a House of Formation). Gerard became the Guest Master and Bursar of the
house, shopping for house and kitchen with its administration; twice a day
discussing the menu with the cook coming up with something different
for every meal, the flowers around the house and the vegetable garden.
In April 1986, he wrote, I am happy here, feeling right
at home. The work here is more varied and you are constantly in contact
with people, whom I do like very much. At that time, the confreres
of the permanent community consisted of two Frenchmen, a Chinese and a Canadian.
He lived and worked there for 15 years with great happiness; he received
and met many confreres who came for shopping or a rest from Uganda and Tanzania
or on transfer to and from Uganda, USA, Canada and Europe. Quite gratifying
work and their reception had a good reputation.
In May 2001, he returned for good to Holland and settled in
Heythuysen. For some time, he was the sacristan; in the community he was
an understanding person. He enjoyed his cigarette and a little drink, the
more so when he could do it on his balcony with that splendid view. Until
the last days, he could sing quite well and was a member of the community
church choir, and he joined the common physical exercises.
From the end of 2010, he started getting trouble walking due
to worn bones in the spine. In his final months, he suffered a lot from
pain and difficulty in breathing. While formerly he never complained, he
did so now. On the 20th January, he came for supper in common, but left
a bit early, and died suddenly in his apartment.
Gerard was laid to rest in our cemetery at Heythuysen on the
25th of January 2012. His final committal and farewell was with his relatives,
confreres and acquaintances. Father Jan Mol, Delegate Superior, presided
and emphasised how Gerard was indeed a genuinely good person. Gerards
youngest sister and her son both explained how all the relatives thought
so too, and how they enjoyed being with him.
He who abides in me, and I in him, he it is that bears much fruit.
John 15:5
Marien van den Eijnden
Father Laurent
Côté
1920 - -
2012
Father Laurent
Côté was born on the 10th January 1920 in the parish of St-Jean-Baptiste
in Quebec, Canada. He was the second in a family of 5 children. His parents
were fervent Catholics. They brought their children up in a religious and
very family-oriented atmosphere.
Laurent did his primary schooling at St-Dominique School,
Quebec. For his secondary studies, he attended Ste-Anne de la Pocatière
College. He also did his two years of philosophy there. He succeeded in
his studies, despite his great involvement in sports. His teachers often
had to intervene to bring him round to greater efforts and discipline in
studies. Concerning his vocation, he spoke to dedicated priests of the College
who edified him and gave him the inclination to become a priest. One day,
Father Bissonnette, MAfr, gave a talk at the College. He spoke with such
conviction of the needs of Africa that this led Laurent to think hard about
it and he decided to become a White Father.
In September 1947, Laurent began his postulancy with the Missionaries
of Africa at Éverell near Quebec. He said he appreciated this transition
year. The following year, he went to the St- Martin novitiate at Laval.
It was more difficult there. However, with great effort he managed to surmount
this experience. From 1943 till 1947 he was at the Eastview Scholasticate
for his four years of theology. He took his Missionary Oath there on the
14th June 1946 and was ordained a priest on the 30th May 1947.
What do his formation years reveal? He was gifted with good
intelligence and sound judgement. He, nevertheless, had to do more to improve.
His great sensitivity often caused him problems. He was helped to become
more self-disciplined in order to acquire more firmness and constancy. He
was an attentive and sensitive confrere, which meant that in community he
would perhaps suffer more than make others suffer. It was hoped that his
health would stand up to hard times.
After his Scholasticate, he went home for a short break to celebrate his First Solemn Mass in his parish of St-Dominique, Quebec. In early October 1947, he left for Tabora Archdiocese in present-day Tanzania, where he had been appointed. After two months of a difficult journey, he arrived in Ndala parish to learn the language and customs of the Banyamwezi. He was then curate at Lubulu for about a year.
In early 1949, he received a new appointment for Kahama. In
addition to his work as curate, he was asked to begin a Middle School there.
After the buildings were put up by a Brother, the equipment installed, and
the teachers employed, the school took off and results came in. He took
great pride in this achievement.
In early 1951, he was appointed Bursar and professor at the
junior seminary of Itaga. People were pleased with the way he managed the
accounts. His work as a member of staff was also appreciated. In December
1956, after some months as a curate at Lububu, he left for home leave in
Canada. While taking his rest, he helped at the St-Martin novitiate and
the Quebec Procure. In August 1957, he was called upon to replace the Superior
at Itaga Junior Seminary due to a hurried departure. He was to fill this
post for almost 5 years while also giving courses. He gave the best of himself,
aware that he was preparing future priests to take over.
In 1962, he left for home leave and, at the request of Archbishop
Marko Mihayo of Tabora, he prepared this prelates visit to Canada
to make known the needs of his diocese and to ask for help. Laurent accompanied
his Archbishop to several parishes. It was a fruitful visit. After the departure
of the Archbishop, he remained at Quebec for missionary and vocation promotion.
He dedicated himself to this work with enormous zeal for 3 years. His talents
for contact and promotion made his task easier.
Normally at the end of this mandate, he would have returned
to Africa. However, he hesitated and spoke at length about it with his Provincial.
He felt a degree of unease at the idea of returning to live in Tanzania.
He was advised to think about it more and to do his Long Retreat at Rome.
This he did in September 1965, and he greatly benefited from it. He overcame
his doubts and returned to the Archdiocese of Tabora, where he was firstly
secretary to Archbishop Mihayo for a few months, while looking after the
small parish of Upuge, then later that of Tongi.
In the summer of 1971, he took the decision to return to Canada
for good. He wrote to the Provincial Superior to state his reasons. The
political situation in the country at that time upset him greatly. He had
problems adapting to the new pastoral strategies. And his health was causing
problems. In Canada, he proposed to work in a parish and above all in a
team. His departure from Tabora was much regretted, as he was greatly appreciated.
He retained a good memory of Africans.
In Canada, he took a rest, did a little ministry and followed
some updating at Laval University. Afterwards, as he had stated, he had
some experience outside community, working in the parishes of Ste-Anne de
la Pocatière Diocese. He was in contact with priests he knew at College
and liked working with them.
In 1979, he asked to return to community in Quebec. There,
he became involved and was appointed Superior for a few years. After this,
he moved to Missionary Promotion activity at Chicoutimi Procure. After a
year, he asked to take a sabbatical year at our retirement community at
Lennoxville. He became involved in the running of the house. He rendered
some good service and remained there until 1989.
During these years, he regularly responded to requests for retreats and
recollections for Sisters communities. He felt at ease in this kind
of ministry. Thus, in January 1990, he accepted to be chaplain for three
years to the Dominican Adorer Sisters at Quebec. He resided there, while
attached to our Quebec community that he often frequented.
From 1993 till 1999, he was in the Quebec community. He reduced
his commitments and became semi-retired when celebrating his 75 years. His
health was still relatively good, but he needed to take a rest and avoid
stress. From 1999 till 2005, he formed part of the new community at Pointe-du-Lac.
He then asked to go to Lennoxville. As his condition and health were becoming
increasingly problematic, he was sent to the Résidence Cardinal-Vachon
at Quebec, then to the Pavillon St-Dominique. These were Centres more adapted
to his state of health, which was deteriorating. His final years were difficult
for him. His strength diminished and he became increasingly more fragile
and confused.
On the 8th February 2012, at supper time in the Pavillon St-Dominique,
Father Côté experienced massive pains in the chest and collapsed.
He was taken to the Child Jesus Hospital at Quebec, where he died a few
hours later. The funeral took place on the 14th February in the church of
St-Dominique at Quebec in the presence of the funeral urn, which was subsequently
placed in the family vault in Belmont Cemetery, Quebec.
Father Michel Côté, his cousin, was the main
celebrant at the funeral and gave the homily. Here are some extracts: Laurent
deeply believed that salvation was a free gift, as it is the fruit of pure
Love, who is God. He liked to say that there lay the true likeness of God,
a God of love who became incarnate in the person of Jesus. All that Jesus
said and did during his public life and that is recorded in the Gospels
illustrates who God is. It is the message that Laurent felt called to proclaim,
a message of love. He sought a better understanding of the content of his
faith throughout his whole life. He felt deeply love by God. How much he
hoped that those men and women whom he met could live a similar experience.
Lauréat Belley
Father Charles Demoor
1927 -
- 2012
Charles left us a detailed
account of his lifes journey from his birth at Hénin-Liétard,
nowadays known as Hénin-Beaumont, near Lens, France, on the 10th
August 1927, until his return from the mission in 1995. It makes edifying
reading for anyone wishing to know the toil of a missionary at the grassroots
and the fine results obtained with often ridiculous means on the apostolic
and social plane.
Charles was the eldest of three children two boys and a girl
to a very close-knit Christian family. His younger brother was to become
a Dominican. He began his primary schooling at the free school at Hénin,
but his father, having obtained a job as head of works in the colliery,
moved to Houillères and Charles made his first communion at Bruay-en-Artois,
which became Bruay-la-Buissière, near Béthune, as well as
receiving his primary school leaving certificate there. He was moving towards
a general educational school aiming for the general secondary certificate
when he felt called to a vocation. His membership of Curs Vaillants,
parish service in the choir and youth club, contact with young militant
members of the Young Christian Workers as well as excellent priests near
the coalmines contributed to this. His parents then placed him in the Saint-Vaast
College at Béthune in October 1941, where lectures, conferences and
the example of his good companions heightened his desire to become a missionary.
Times were hard. There were deadly bombing raids, and strife at the college
where the professorial body was politically divided, but Charles persevered
as he was increasingly drawn to the mission and already in touch with the
White Fathers at Lille. His Spiritual Director, the future bishop of Coutances,
encouraged him in it, but advised him to think about it carefully by first
attending the Major Seminary at Arras for scholastic philosophy. He then
did military service at Belfort. As a result, he was demobbed too late for
the novitiate. He was thus sent to Kerlois, where in the meantime he did
two terms of theology.
In September 1949, he was finally able to come to Maison-Carrée.
A year later, he went on to Thibar to finish his theology from September
1950 till February 1953. He then moved on to Carthage, where he took his
Missionary Oath on the 30th March 1953. He was ordained a priest on the
30th June 1953 and completed his theological formation in February 1954.
For those in charge of his formation, he was not an intellectual, but a
person gifted with great human and spiritual qualities, dedicated to the
harder tasks. At Thibar, he had begun learning some Arabic, but finally
requested the French Sudan.
He was granted his request and assigned to the future diocese of Sikasso,
after his First Mass at Bruay. He arrived on the 14th April 1954 at Sanzana
mission, where he found Fathers Malgras and Demure, in a house still without
doors or windows. He immediately set himself to learning Senoufo, a difficult
tonal language. He was to dedicate himself to it constantly. Later, feeling
the need for learning Bambara in his apostolate, he made a short stay at
Bougouni. After six months at Sanzana, he began even then doing primary
evangelisation trips to small groups of catechumens and postulants in 80
or 90 villages. This was firstly by bicycle, then by Peugeot motorbike and
finally in a Citroen 2CV van. There was also a dispensary that played a
significant role in the planning of the team. There were nevertheless some
recreational outings for hunting antelopes, guinea fowl, geese and fish
in the wetlands, to vary the menu.
Charles and his confreres always sought to respond to the desires of the
heads of Mission: adaptation of the catechesis to the Senoufo mentality,
songs, translations and study of the local customs including family, social,
traditional burial rites, those of the fetishes and of the God-Power
from on high. This was called Klé, to which only white offerings
were made. Charles left the fruit of his research and personal discoveries
to the diocesan archives. In early 1955, he noted with joy the entry of
the first young girls to the catechumenate, despite the hostility of the
elders. In 1956, there were the first adult Baptisms. In 1969,
the arrival of four Sisters of Béziers was a priceless addition for
the apostolate to the world of women. In 1960, Charles took a well-deserved
home leave with his parents and his sister, married in 1954, and with his
Dominican brother, ordained in 1957.
On his return, the bishop asked him to reside at Sikasso and to devote
himself to the surrounding Senoufo villages. He had his work cut out, because
Islam was gradually nibbling at the traditional animism. He sometimes had
the impression of a latecomer in places already occupied by Protestants
and especially by Muslims. This 13-year long ministry was later to be deplored,
as it was somewhat forlorn. In 1973, on his return from home leave, he joyfully
returned to Sanzana for a tenancy of 9 years that he described as a return
to his first love. The Christian community had developed and had trained
rural leaders and catechists. Efforts at inculturation had made progress,
said Charles, under the impetus of Fr. Emilio Escudero and his confreres.
Discovering himself as a water diviner, he sought out water sources for
the peoples needs. The results were conclusive and the demand increased.
In 1976, Bishop Cissé replaced Bishop de Montclos, who had retired.
Both Bishops held Charles in high esteem and in their confidence. Bishop
Cissé was to preside during his Silver Jubilee of priesthood in 1978.
When, in 1982, a new team was prepared for Dyou, they thought of Charles
and André Benoist, who had come from distant Rwanda. At Dyou, there
were 102 villages, with 127,000 inhabitants. There was no shortage of work
with various dialects, schools, and the ongoing formation of Christians.
Bishop Cissé visited for one week per year to encourage them and
remind them of priorities. Charles continued to link his apostolate with
water-sourcing and well-sinking; he also taught himself to build irrigation
canals to help in rice cultivation and watering flocks. Canadian and Danish
NGOs joined in with varying results, admittedly doing things for the people
but not with them, forgetting the slim local means in view of a durable
follow-up. Fathers and Sisters pushed the Christians towards emerging associative
movements, such as village committees. Everyone was well-occupied. Unfortunately,
a tragedy arose to plunge the mission into mourning: André Benoist,
who had gone down into a well being drilled, died asphyxiated by the gases,
just ten days before Christmas.
In November 1987, seeing how well Charles took to his work, Bishop Cissé
entrusted him with the Diocesan Treasurers office. He had little preparation
for this job, but regardless took on the complicated task of preparing the
centenary of the Church in Mali and the Popes visit. He emerged from
it exhausted in 1989 and had to return to France to recuperate. On his return,
he went back to Dyou with its round trips, catechesis, school chaplaincy,
water-sourcing and contentment.
In April-May 1994, the African Synod consoled the Fathers for their efforts
in building up the Church-Family of God, a collegial and fraternal family,
based on living communities, where laypeople, men and women, priests and
Sisters, would be witnesses, and organise parish Justice and Peace Committees,
working together with Christians and non-Christians in the debating committees.
However, 41 years under this merciless climate began to weigh on Charles.
His eyesight began causing problems. The death of his father and brother-in-law,
the fragile health of his mother, and his own health problems motivated
his return to France on the 18th October 1995. He had spent 15 years at
Sanzana in two periods; 13 years at Sikasso-rural, 13 at Dyou, with an interlude
of two years as Diocesan Treasurer. Happy to have done his best wherever
he was appointed, to announce the Good News of Jesus Christ in Senoufo milieu,
he wrote No, I regret nothing at all.
He never neglected his spiritual life, as Regional visits testified. He
was overflowing with zeal, leading a very regular White Father life
with a good knowledge of the surrounding area and a good assortment of human
and moral qualities; he was a man with whom it was pleasant to live.
This was unanimously noted by visitors. Even if he admitted that the Long
Retreat at Villa Cavaletti, in 1965, did not satisfy him, the Jerusalem
Session-Retreat left an unforgettable impression on him. Once back home,
after two operations for cataract complicated by glaucoma, he had to give
up driving.
He arrived at Bry on the 15th February 1996. For a time, he was Associate-Director, then in charge of running the recollections, always concerned for the major problems of Africa and the Society. He expressed these on the occasion of recommendations for General Chapters. In 2001, he was still able to attend the over-70s meeting at Rome, but from 2003, his health began to decline.
On the 28th January 2012, the Lord called him home, at the Saint-Jean
Eudes retirement house at Chevilly-Larue, where he had been transferred
on the 7th March 2011. On the 1st February, his funeral was celebrated among
his confreres in the chapel at Bry-sur-Marne. The celebrant prayed, He
is no longer among us; may he be with you, Most Holy Father.
Armand Duval
Father Arthur Sublet
1920 -
- 2011
Arthur always spoke of himself as a peasant son of a peasant, never allowing anyone to speak of him as bourgeois. Indeed, he was born in a small village in Haute-Savoie, France, on the 17th December 1920, son of Théophile Sublet and Joséphine Bouchet. He spent his childhood at Villy le Bouveret with his six brothers and sisters, all older than he. When he spoke of his early days, it was not to mention the school that he had to attend, but of looking after the flocks entrusted to him. In his eyes, this was much more important, he told us, because the shepherding and work in the fields was the mainstay of the family.
Nevertheless, he did both shepherding and primary school, passing his school
certificate, which was the only diploma he would receive. He was to shout
it from the rooftops. He entered the Sainte Marie College at La Roche sur
Foron, and there discovered what the Lord had in mind for him. In October
1939, he asked to enter our house of philosophy at Kerlois, to join the
Missionaries of Africa.
Then began his progress towards the Missionary Oath and the priesthood. However, as early as 1940, along with all the other philosophers, he had to leave Brittany because of the war and go to Thibar to complete his philosophy. At that time, the war upset all the best planned programmes and after the novitiate in 1942, he was called up and had to join the army. This was the beginning of a period of military life that greatly impressed him, for he very often spoke of it. For him, this was a time for making contact with people of all kinds that he would never have come across in normal circumstances. It was also a period when he learned not only how to drive a GMC lorry, but to repair it under difficult conditions. He was to remember this later, on the routes of the diocese of Kayes. He left North Africa with the army for the Italian campaign.
However, from 1945 onwards, he returned to Thibar to continue his studies
in theology. He did not shine in these, as he did not feel called to an
intellectual vocation. He took his Missionary Oath on the 29th June 1948
and was ordained a priest on the 1st February 1949.
This led to what was his lifes purpose: the missionary apostolate.
He was appointed to the diocese of Kayes, Mali, and after learning Bambara,
he was appointed to Kayes itself as Bursar of the post and Procurator of
the Apostolic Prefecture. This was in line with his aptitudes, but perhaps
not what he was expecting, to that which he felt called. Indeed, he was
asked to look after the material management of the diocese and to tour the
poor roads of the region to distribute provisions to the various parishes
by lorry.
In 1956, he wrote to the French Provincial, You will understand,
as I do, that it is not the role of a priest to be continually concerned
with material tasks. It is understandable to fill in from time to time,
but not permanently; this is not normal. There are so many problems in town
to think about, that have to be dealt with and that cannot wait without
serious damage to the mission. He was listened to, because, by November
1957, he was appointed Superior of Kita parish, the largest Christian community
of the Kayes Apostolic Prefecture. From 1957 till 1968, he utilised his
activities and talents to the full in this parish. He summarised this in
two lines: It was the ordinary work of all missions: visit the villages;
give instruction to catechumens and the Christian community, without forgetting
the material works of the parish. He also launched the Kita pilgrimage,
which became the national pilgrimage of Mali. He looked after Catholic Action
and the social development in the region. It was a well-filled responsible
parish life.
In 1968, he was asked to leave Kita and take charge of another parish in
the diocese. This was Kassama, one that was still near its foundation. He
was only to remain there for two years as in 1970 the Bishop of Kayes asked
him to leave for the parish of Nioro du Sahel, founded in the north of the
diocese in a 100% Muslim region. He himself said, not having had a
special preparation for the mission in a Muslim country, I thought I could
not respond to this calling. Bishop Courtois said to me, I am sending
you to Nioro nonetheless. If it does not work at the end of two years, I
will move you. At the end of the two years, no one told me I was not
managing. Therefore, I remained faithful to my Oath... and two years became
twenty-nine.
This was the longest he had remained in one parish and where he discovered
the truly missionary dimension of his White Father vocation.
There was only a very small Christian community spread over an immense territory,
a rectangle of about 100 km wide and 500 km long. There were no local Christians
in the region. He understood to what he was called, which was to turn everything
towards the Muslims around him and who did not feel the slightest need for
Christianity in order to meet with God. In a letter at the end of his life,
he wrote, he tried to express what the White Father community at Nioro were
trying to live. We told them we have not come to make them Christians,
but that we wish to help them and to live with them. Gradually, after visits,
contacts, dialogue, mutual aid and friendship, the distrust lessened and
they trusted us. After years, some acknowledged us as disciples of Christ,
and some replied to his love in listening to his Word, but remaining faithful
to their Muslim culture. I did not baptise, but I am sure that the Kingdom
was established. These few lines aptly summarise all the activity
at Nioro for these 29 years. His entire missionary life was turned towards
the Kingdom to plant and not primarily to erect the Church.
Arthur was appointed to Nioro as parish priest, but at the end of 15 years,
he felt it was time to leave the place to young people and he asked for
a young priest long familiar with the parish to be appointed. As for him,
he remained and continued his activity, as a sower of the Kingdom. He remained
for 14 years more, until February 1999, when after celebrating his 50 years
of priesthood with the Christian and Muslim communities of Nioro, with a
heavy heart, he returned for good to France.
Father Sublet passed away on the 29th November 2011. During his funeral,
his nephew paid tribute to him, When he told us on a visit that he
was unable to continue at Nioro, he was distressed. Mali was his country.
Nioro was his life, his relationships. However, he thought it through, prayed
about it and finally accepted his return to France. According to his
wishes, he was appointed to the retirement community at Tassy. He remained
there for 12 years, continuing to live his missionary life in another way.
The strength to persevere in what seemed pointless to others was in
his faith and prayer life, said the celebrant at the funeral. It was
his way of continuing to work for the Kingdom.
Along with a young Missionary of Africa who had lived close to him during
his first years as a priest, Let us give thanks to God that Arthur
was for us an example of a man of God totally dedicated to others and that
he taught us how to live at ease with Muslims.
Jacques Delattre