NOTICES BIOGRAPHIQUES

Frère Antonio Goulet

1933 - - 2015

Le Frère Antonio est né le 27 avril 1933 à Sainte-Rose-de-Watford (diocèse de Québec) dans une famille de 13 enfants. Après sept années d’école primaire dans son village, il travaille sur la ferme familiale où il apprend à accomplir divers travaux manuels, jusqu’au moment de son acceptation au postulat des Pères Blancs, à Saint-Vincent-de-Paul (Laval), le 30 janvier 1952.

Au mois de juin de la même année, le Père responsable du postulat, dans son rapport d’évaluation du Frère Antonio, souligne que celui-ci jouit d’une bonne intelligence et qu’il manifeste beaucoup de générosité dans les travaux qui lui sont confiés. D’une conduite exemplaire et d’une obéissance irréprochable, il se montre poli et aimable envers tous. Il se fait remarquer par sa piété éclairée et son goût pour les choses spirituelles. Par ailleurs, l’on dénote chez lui un tempérament sensible et nerveux qui provoque souvent de la fatigue et même de l’épuisement. Il y a aussi chez lui une certaine gêne qui se manifeste par une difficulté d’ouverture aux autres.

Le 31 juillet 1952, Antonio est accepté au noviciat Saint-Martin (Laval). À la suite de la recommandation de ses formateurs, qui notent son jugement pratique, son excellente mémoire, sa docilité et son ardeur au travail, et surtout son désir de devenir un bon missionnaire, notre confrère fait son premier serment temporaire d’un an, comme Frère coadjuteur, le 30 juillet 1955.

Au Centre de perfectionnement pour les Frères, à Sherbrooke, où se trouve maintenant Antonio, celui-ci se distingue par son courage et son zèle au travail, la profondeur de sa vie spirituelle. Il y a toujours chez lui une tendance à la nervosité et au découragement, mais on reconnaît qu’il fait beaucoup de progrès et que sa formation se poursuit avec satisfaction. Il est appelé à prononcer son deuxième serment temporaire d’un an, le 21 juillet 1956.

Antonio continue sa formation à Sherbrooke. Il a parfois quelques sautes d’humeur qui le portent à des réactions d’impatience, mais il lutte généreusement pour mieux se contrôler. Le Père supérieur remarque qu’il y a un véritable progrès dans son comportement : “Son esprit surnaturel, son obéissance et son grand désir d’être missionnaire contrebalancent son énervement et font voir en lui un missionnaire qui saura se dévouer”. Antonio est appelé à faire un troisième serment d’un an, le 24 juillet 1957.

Le 30 août 1958, le Frère Antonio est nommé à notre maison du Pont-de-Québec pour s’occuper des abonnements et de l’expédition de notre magazine “Missions d’Afrique”. En ces années fin ’50 – début ’60, le tirage du magazine atteint les 84,000 copies. Antonio se donne généreusement à son travail. Il se montre actif et consciencieux, révélant un tempérament de chef. Excellent organisateur, il est méthodique, expéditif et efficace, sans enlever l’initiative à ses subordonnés. Il doit éviter le surmenage, mais sa serviabilité, sa solide piété et son amabilité en communauté compensent largement pour les quelques ombres au tableau de son tempérament nerveux et parfois irascible. Tout en soulignant qu’Antonio a acquis plus de maturité et qu’il a à cœur de devenir un bon missionnaire, ses supérieurs le recommandent, sans hésitation, au serment perpétuel qu’il fera à Sherbrooke, le 4 août 1961.

En 1963, notre confrère fait un bref séjour à notre Procure de la rue St-Hubert (Montréal) où il rend divers services, en particulier comme portier. Le 20 février 1964, il est nommé à la Maison provinciale (Blvd de l’Acadie) : il est chargé, avec un autre confrère, du service de l’accueil et de l’imprimerie ainsi que de l’envoi de lettres et de publications à nos bienfaiteurs. Deux ans plus tard, Antonio est nommé à la Procure de Québec, chemin Ste-Foy, où, pendant les huit années suivantes, il partagera la responsabilité de l’envoi du magazine “Missions d’Afrique”. C’est un travail qui lui plaît et qu’il accomplit avec application et assiduité.

En novembre 1974, le Frère Antonio a besoin de repos. Il est nommé au Lac Vert, un oasis de calme et de repos, dans la grande nature, qui est aussi la résidence d’été des scolastiques. Il y restera quatre ans, de 1974 à 1978, en compagnie de deux autres confrères. C’est là qu’il exercera ses talents de cuisinier.
En 1981, le Frère Goulet est nommé à Sherbrooke comme assistant-infirmier. Il aide la Sœur infirmière à dispenser des soins aux confrères malades. Dans une lettre envoyée au Père provincial, il reconnaît qu’une telle responsabilité “demande beaucoup de disponibilité et de générosité. Ce sont des tâches humbles et cachées mais nécessaires dans une communauté… Notre vie est vraiment une vie mise au service des autres”.

En 1985, après un bref séjour à la Maison provinciale, Antonio est nommé à notre maison de retraite de Sherbrooke pour y prendre un repos bien mérité. En réfléchissant sur les nombreuses nominations qu’il a acceptées dans sa vie missionnaire, il écrit au Père provincial : “Dieu dirige ma vie comme il le veut. Je comprends rarement sa façon de voir les choses, mais je sais que c’est la bonne…Pour moi, ce qui compte beaucoup, c’est le respect de l’autre. Me sentir respecté, accepté et aimé comme je suis, cela me fait beaucoup de bien”.

C’est à Sherbrooke qu’Antonio vit les 30 dernières années de sa vie de Missionnaire d’Afrique, trouvant souvent un réconfort dans la musique classique et l’opéra dont il est toujours demeuré un grand amateur.

Il meurt le 20 janvier 2015 à l’hôpital Hôtel-Dieu, à l’âge de 81 ans, dont 59 de vie missionnaire au Canada. Le 28 janvier, après la messe des funérailles en présence de la dépouille, il est incinéré et ses cendres sont déposées au cimetière St-Antoine.

Je termine cette notice nécrologique en citant les paroles du P. Richard Dandenault qui a prononcé l’homélie des funérailles?: “Si on regarde de près notre Frère Antonio, nous avons un ensemble de ce qu’on pourrait appeler ‘les petites vertus’ : discrétion et délicatesse pour les personnes, courage assidu pour faire l’implacable routine de chaque jour, malgré une santé précaire. Chez Antonio, ces petites vertus font partie des matériaux de sainteté qui se construit, sans bruit, en lien étroit avec sa foi et sa piété mariale… Dans ton service caché, Frère Antonio, tu as apporté ta contribution au travail de la famille Pères Blancs et au soutien de la Mission en Afrique. Puisses-tu continuer ton travail en tant qu’adorateur et intercesseur auprès du Père pour ta famille humaine et pour nous tous, ta famille religieuse”.

Michel Carbonneau

 



Père Robert Giaux

1927 - - 2014

Robert Giaux est né le 11 mai 1927 à Vierves, dans la province de Namur, Belgique. Il fait ses études secondaires (humanités classiques) au collège St-Louis à Namur. Son frère aîné, encore scolastique, s’était trouvé tout à fait par hasard à Thy-le-Château au moment de la rafle de nos confrères par les Allemands. Il était décédé dans le camp de concentration de Neuengamme en Allemagne le jour de Noël 1944.

En septembre 1945, Robert entre à son tour chez les Pères Blancs à Thy-le-Château. Il fait le noviciat à Varsenare et la théologie à Heverlee. Il prononce son serment missionnaire le 21 juillet 1951 et est ordonné prêtre le 12 avril 1952. Ses formateurs le décrivent comme une nature riche de beaucoup de talents, très équilibré, un chef-né, organisateur, homme d’initiatives, esprit pratique, metteur en scène talentueux, bon orateur. Un point négatif revient souvent?: il devrait devenir plus modeste, plus humble.

Robert s’envole le 18 mars 1953 pour le Congo belge de l’époque. Sa destination: Baudouinville, professeur au grand séminaire. De 1956 à 1958, il est à Rome pour une licence en théologie. En août 1958, il retourne à Baudouinville. Il devient recteur du grand séminaire en septembre 1961. Il porte un regard positif sur les séminaristes, qui l’apprécient à leur tour. “Malgré ses airs de “j’ m’en foutiste’, il est homme de devoir, obéissant”, note le Régional.

Une année plus tard, Robert est rappelé en Belgique pour diriger le scolasticat de Heverlee. Le Père Plessers, Provincial, écrit dans une note de visite ‘canonique’ : “Autoritaire. Ne voit pas que d’autres aspects entrent en ligne de compte, l’aspect humain, le dialogue, la communication, la conviction, la mentalité des jeunes d’aujourd’hui… Pèse de son air de supériorité sur les confrères… Très à cheval sur les règles de la liturgie; méfiant à l’égard des nouveautés et des courants d’idées actuels.” Après trois ans de service, Robert pouvait reprendre le chemin de l’Afrique.

Nommé vicaire à la cité de Bunia, paroisse Nyakasanza, il donne aussi quelques cours à l’athénée. Le travail pastoral lui plaît beaucoup. Il organise des réunions d’étude sur les documents du Concile. En septembre 1967, Robert est nommé directeur du Centre catéchétique à Nyakasanza. Le Centre accueille les étudiants avec leur famille. Les épouses aussi suivent des cours?; il y a une garderie d’enfants et les plus âgés vont à l’école primaire de la paroisse.

En août 1969, il doit remplacer le Régional tombé malade. Il fera ensuite deux mandats réguliers, de 1970 à 1976. Il organise son travail méthodiquement, est souvent sur les routes et toujours à la disposition des confrères. En 1976, il retourne à ce qui est devenu entre-temps l’Institut de Sciences Religieuses (I.S.R.). En juin 1979, il en reprend la direction. L’Institut ressort de l’autorité de la Conférence épiscopale de la Province orientale (Kisangani).

En février 1985, la Conférence épiscopale lui demande de transformer l’Institut en Institut Supérieur (ISSR) ayant pour but la formation de professeurs de religion du secondaire. Robert mène la longue bataille en vue de l’homologation des diplômes. Les relations avec les évêques ne furent pas toujours faciles et les moments de tension requirent pas mal de doigté de la part du directeur.

Ces longues années à la tête de l’Institut sont entrecoupées d’évènements plus ou moins importants : un congé de maladie pendant sept mois en 1979-1980; un stage à Kinshasa pour s’initier au Lingala?; le grave accident de Dries Fransen, professeur à l’I.S.R., en 1984?; la session-retraite à Jérusalem en 1984?; le projet de sa nomination à Vivant Univers, qui n’aura pas de suite?; son voyage exploratoire en Afrique du Nord en 1997?; plusieurs nominations comme conseiller régional, etc.

Durant toutes ces années, Robert anime des retraites et donne des sessions sur plusieurs sujets. À partir de l’an 2000, les congés pour raison médicale se multiplient. Il dirigera l’Institut jusqu’au premier juillet 2001. Une grave opération aux intestins ne l’empêche pas de rentrer courageusement à Bunia, où bientôt les affrontements ethniques mettront le pays à feu et à sang. Robert reste professeur à l’Institut jusqu’à son évacuation en mai 2003.

En Ituri, Robert Giaux était un monument. Sa grande taille en imposait à tous. On l’appelait d’ailleurs “le grand Robert”. Il était pour ainsi dire naturellement condescendant. En décembre 1985, il écrivait à son Régional, le Père Bertrand Gayet : “Certains pensent que je suis d’un genre psychologique ‘éléphant’. Que veux-tu, on est comme on est. Et je ne puis te promettre, même après une retraite de 30 jours, que je vais devenir doux et humble.” Sa détente favorite était le bridge, jeu dans lequel il excellait d’ailleurs.

Définitivement de retour en Belgique, il commence sa vie de retraité par la session des 70+ à Rome. Début novembre 2003, Robert est nommé responsable de notre communauté de Salzinnes (Namur). Il accompagne un groupe de ‘Vie montante’. En décembre 2005, il participe à la fête Centenaire de la fondation du premier grand séminaire du Congo à Baudouinville. Il y fut accueilli comme un grand ancêtre?!

Robert reste égal à lui-même. Quand, à l’occasion de la fête des Jubilaires, nous utilisons une prière eucharistique moins officielle, il monte sur ses grands chevaux et parle de “liturgie à la gomme que vous imposez à toute une assemblée prise en otage”. Sacré Robert!

Sa santé baisse lentement. Il demande lui-même de pouvoir gagner notre communauté d’Evere, une maison médicalisée. Il s’y installe en juillet 2014. Là non plus, il ne fallait pas le déranger quand il jouait au bridge?!
Rentré dans sa communauté après un séjour prolongé à l’hôpital, Robert ne mangeait pratiquement plus et était la plupart du temps inconscient. Il s’est éteint doucement le lundi 29 décembre 2014. Il est enterré à notre cimetière de Varsenare.

Jef Vleugels




Père Jacques Renard

1929 - - 2014

Jacques naquit à Bourges, centre géographique de la France, le 7 mars 1929 ; il était donc “berrichon (du Berry) et berrruyer (de Bourges), fier de ne pas avoir été colonisé comme les Bretons, les Basques ou les Alsaciens”, écrira-t-il... Bourges sera son point de chute, lors de ses congés, car son frère médecin y exerçait et sa sœur mariée vivait aussi tout près. La famille se montrerait toujours fort attentionnée, soucieuse de l’attendre à Roissy, lors de ses congés, et de l’y reconduire ensuite...

Pierre étudia d’abord chez les Frères des Écoles Chrétiennes, puis dans un collège tenu par des prêtres, où, après plusieurs essais, il obtint le baccalauréat, mais “juste juste”, dira-t-il, ne s’estimant certes pas intellectuel. Le désir d’être missionnaire lui vint de la rencontre des Pères Paul Guilbault, venu donner une causerie au collège, et Henri Bazot, ‘berruyer’ lui aussi. Supposant que la vie de Missionnaire d’Afrique était dure, il s’y préparait en dormant souvent sur sa descente de lit !

Après deux années à Kerlois, il fit son Année spirituelle à Maison-Carrée à partir du 25 septembre 1949, puis le service militaire à Cherchell, en Algérie et à Zagouan et Sfax, en Tunisie. Ensuite, ce fut Thibar où il secondait volontiers le P. Brayer dans le soin des parterres de fleurs?; il aura toujours la main verte. Il prononça son serment missionnaire le 26 mars 1956, à Carthage, où il fut ordonné prêtre le 1er avril suivant, en présence de sa famille : il remarquera avec humour qu’il espérait que ce fut valide, “car, écrivait-il, avec ces histoires de poisson d’avril, on ne sait jamais...” En tout cas, à l’époque, il ne cache pas sa joie d’en finir avec les études.

Ayant postulé l’Afrique de l’Ouest, il lui fallut étudier le bambara à Ouelessebougou, au Mali, le 1er septembre 1956. De là, après avoir passé l’examen de langue devant le futur Mgr Luc Sangaré, il se rendit à Kati, le 7 mars 1957, puis, le 27 juin 1958, à Beleko, “en pleine brousse bambara”, écrit-il, deux postes où il serait directeur enseignant à l’école de la mission et économe pendant dix ans.

Lors de son premier congé, après une retraite très reposante, dans un beau cadre, à Bussière, et une cure à Vichy que lui conseilla son frère médecin, car, si son état général était bon, il avait le foie un peu gros, il reprit le chemin du Mali, le 30 décembre 1961.

Le 26 janvier 1962, on le retrouve à Bougouni, puis, le 16 juin suivant, de nouveau à Beleko. Lors du congé qui suivit en 1967, après avoir assuré une présence à l’Exposition missionnaire de Lourdes, du 1er au 28 juillet, il commença, le 16 septembre 1967, la grande retraite à la Villa Cavalletti. Le 1er janvier 1968, comme il emportait une mobylette et un certain nombre de cantines et que le Père Mornet, qui embarquait avec une voiture, avait trouvé un cargo se rendant à Abidjan, il saisit l’occasion de rejoindre le Mali en passant par Bobo-Dioulasso. Il fut alors nommé à Niono dont il devint supérieur le 1er mars de l’année suivante?; il y resta 6 ans.

On le retrouve en congé de mai à septembre 1972, après quoi, de nouveau en pleine forme, il revint comme curé à Beleko, diocèse de Ségou, le 1er janvier 1974, redevenant vicaire dans le même poste le 30 juin 1975. Durant son congé de 1976, il signe ses lettres P. Renard, de Ségou, mais après un congé en mai-octobre 1980, bien occupé par diverses sessions et des aides ponctuelles aux curés de la “brousse berrichonne”, c’est bien à Béléko (“mon village”, dit-il) qu’il retourna?: il y resta de 1972 à 1984. Mais cette fois, il s’y rendit, semble-t-il, par mer, de Marseille à Alger, et de là, par route à travers le Sahara, avec les Pères Yves Jaouen et Jean Bevand. Une traversée du désert qu’on pouvait encore se permettre à cette époque.

Le 1er septembre 1984, il est mentionné comme vicaire à Markala, pour remettre la mission en marche, après des années sans entretien. Il y resta de 1984 à septembre 1986, et le 15 septembre 1986, toujours comme vicaire, passa à Kolongotomo, toujours dans le diocèse de Ségou. Cette paroisse se situe près des terrains de l’Office du Niger, chargé de la culture du riz et de la canne à sucre par irrigation : on y trouvait des gens d’ethnies diverses. Il avait la responsabilité de l’économat : soins de la maison, poules et lapins et jardin, et s’il n’aimait guère les changements, de l’avis de son Régional, par contre, bien que sentant le poids des ans, il était très à l’aise avec les jeunes ‘Kisitos’ dont il suivait les activités. Il devint curé du poste le 1er octobre 1992, puis vicaire juste un an plus tard.

Entre-temps, il avait pris un congé en 1988, car un petit bilan de santé s’imposait et des soins dentaires devenaient urgents. Le 24 avril 1995, lors d’un nouveau congé, il arriva sans billet de retour, très fatigué par des crises de paludisme répétées et des furoncles douloureux. Un bilan de santé satisfaisant et des analyses négatives l’incitèrent pourtant à repartir. Mais, notait son Régional en 1997, il peinait de plus en plus à se renouveler au point de vue pastoral et la communauté connaissait une certaine médiocrité : l’usure se faisait sentir.

Le 6 mai 2003, ce fut le retour définitif en France et, après un bilan médical, soins des yeux en particulier, Jacques prit résidence à Mours le 1er août suivant, où le parc comblait son don pour l’entretien des fleurs et des arbres. Puis il passa à la maison d’anciens de Bry-sur-Marne le 1er septembre 2011, avant de rejoindre celle de Billère le 26 novembre 2014, où le Seigneur l’a rappelé à lui alors qu’il était hospitalisé à la clinique Navarre de Pau. Rédigeant un court curriculum vitae plein d’humour, il dit?: “J’ai passé 50 ans au Mali, un pays que j’ai beaucoup aimé. J’ai été heureux et me sens plus Malien que Français. Ce qui m’a permis d’être heureux tout ce temps, c’est d’avoir suivi ce principe?: Ne demande pas aux autres d’être parfaits, puisque tu ne l’es pas toi-même”. Ses obsèques furent célébrées dans la chapelle de la communauté de Billère.

Armand Duval






Père Pierre Meynet

1942 - - 2014

Pierre, dernier de 3 enfants, vit le jour à Bellevaux, en Haute-Savoie, France, le 15 septembre 1942, dans une famille très chrétienne (il aura trois cousins germains prêtres). Il fut baptisé le lendemain et confirmé le 3 juin 1953. Son père était boulanger ; sa maman étant morte malheureusement, alors qu’il n’avait que 6 ans, il resta très attaché à ses aînées Nicole et Odette et à toute la famille. Entré à 11 ans au petit séminaire de Thonon-les-Bains, il y termina le cycle secondaire par le baccalauréat Lettres et Philosophie.

Après quoi, il se rendit à Kerlois pour la philosophie scolastique, puis au noviciat de Gap en 1962. Après le service militaire à Lunéville et Saint-Avold, en 1964-65, il rejoignit Valls, près Le Puy, pour le cycle de théologie. C’est là qu‘il prononça le serment missionnaire le 27 juin 1967, mais il fut ordonné prêtre dans sa paroisse natale de Bellevaux par Mgr Sauvage, alors évêque d’Annecy, le 13 juillet 1968.

Durant toutes ces années d’études, les appréciations des formateurs ne sauraient être plus élogieuses?: tant au plan intellectuel qu’à celui de la vie communautaire et spirituelle, aumôniers militaires et professeurs lui accordent toutes les qualités voulues pour faire un bon missionnaire : “Excellent scolastique qui mérite toute confiance?; agréable en communauté, de grande serviabilité, souci apostolique vrai”. Dans ses vœux, il souhaitait l’Afrique de l’Ouest, et envisageait sans problème de devoir enseigner, tout en désirant vivement faire d’abord l’étude d’une langue et une expérience pastorale en brousse. Ce qui lui fut accordé.

Mais il dut, au préalable, faire une maîtrise de Lettres Modernes à Strasbourg, avec l’italien comme première langue ; il y ajouterait plus tard un stage intensif d’anglais. Après quoi, avant d’aller enseigner au petit séminaire de Tionkuy, diocèse de Nouna, il fit deux ans de ministère à Bomborokuy. Il y apprit la langue ‘dan’humu’, une variante de la langue bobo-oulé des Buwa (Bwabha), majoritaires dans ce diocèse aux multiples ethnies.

Après cette expérience pastorale, il resta à Tyonkuy de 1974 à 1979, très apprécié comme professeur de 3e, obtenant d’excellents résultats au BEPC. “Bourreau de travail, il menait de front plein de choses?: chants, polycopie, théâtre, mouvement Cœurs Vaillants”?: son régional ne voyait pas d’autre Père qui pût devenir supérieur, en attendant l’arrivée d’un abbé dûment préparé. Mais il fut alors nommé vicaire dans la jeune paroisse de Solenzo, fondée quatre ans auparavant.

En 1981, on le retrouve à Paris pour deux ans d’études sociales, couronnées par un mémoire sur la vie et la mentalité des paysans de la région de Solenzo : ces études étaient censées le destiner au CESAO de Bobo. Mais, de retour au Burkina, après un stage de jula, il fut tout à tour vicaire ou curé à Bomborokuy, Solenzo ou Dedougou, avant de faire la session-retraite à Jérusalem en 1987.

À son retour, il reprit sa place de curé de Solenzo. Nommé en 1991 à l’animation missionnaire et à la Délégation catholique pour la coopération, lieu propice à l’éveil et au discernement de vocations, il accepta, mais sans cacher sa souffrance de voir de moins en moins de Pères Blancs dans le diocèse de Nouna et surtout de laisser la paroisse de Solenzo dans le besoin, avec ses 5 ethnies et ses 8?000 chrétiens.

En 1993, il fut nommé membre d’une commission-Médias nouvellement créée, et en 1994, membre du Conseil financier de la Province et directeur de Voix d’Afrique de 1994 à 1997 : pour bien accomplir cette dernière tâche, il fit une formation de journaliste en 1995-1996. En 1997, il retrouva avec joie Solenzo et fut élu conseiller régional.

C’est début 2003 qu’il tomba gravement malade?: il souffrait d’une fibrillation, compliquée d’une pleurésie et d’un blocage des reins?; il reçut le sacrement des malades et il fallut attendre une récupération relative pour l’évacuer vers la France. Là, Pierre se remit et subit la pose d’un stimulateur cardiaque, avec rendez-vous de contrôle pour l’année suivante.

C’est en 2004 que, nommé à Ouagadougou comme vicaire à la paroisse Jean XXIII, il quitta, non sans quelques pincements de cœur, sa chère paroisse de Solenzo, la laissant à la charge d’un abbé. À l’aise avec tous, paysans ou fonctionnaires, s’attardant facilement avec eux, une calebasse de bière de mil en main, il avait une préférences pour les jeunes, formant un bon groupe d’enfants de chœur, garçons et filles, pour la beauté des offices dans une chapelle qu’il ornait de fleurs avec beaucoup de goût. Soucieux d’une pastorale de proximité, il savait arrêter tout travail de bureau à 17h pour aller vers les gens, avant les vêpres en communauté.

Tombé gravement malade, il fut rapatrié d’urgence en novembre 2006. Il se remit malgré tout et se donna pendant huit ans à Voix d’Afrique, supportant vaillamment ses ennuis de santé, s’impliquant aussi dans maints mouvements, tels Justice et Paix.

Sur la fin, conscient de son état de santé, il confia à sa sœur Nicole, chez qui il prenait ses congés?: “Si l’on ne se voit plus en ce monde, on se reverra dans l’autre.” Quatre cahiers de ses méditations, retrouvés dans sa chambre, disent son cœur à cœur avec Dieu, son amour pour Celui qui l’a rappelé à Lui, à l’hôpital Saint-Joseph, le 14 décembre 2014, à 72 ans : ses obsèques furent célébrées le 17 décembre à la chapelle Saint-Paul.

On rappela dans l’homélie l’amour de Pierre pour les fleurs et les beaux paysages alpins, son grand attachement à sa famille, la qualité de son accueil et de son écoute de tout visiteur, le réconfort que procurèrent à beaucoup les éditoriaux de Voix d’Afrique, et, en même temps, son sens pratique devant les problèmes de la vie domestique?: il était toujours prêt à remplacer au pied levé la cuisinière pour faire les courses ou préparer les repas?; on rappela aussi l’hommage des Africains à celui qui avait adopté les Buwa dans leur langue, dormant dans les cases de n’importe quel village comme il le ferait plus tard dans une chambre climatisée à Ouagadougou.

Le célébrant conclut?: “Que Dieu l’accueille en sa miséricorde et son repos éternel : qu’il fasse de la mort de Pierre une source de fécondité missionnaire pour l’Église !”

Armand Duval




Père Karel Stuer

1930 - - 2014

Karel est né à Merksem, près d’Anvers, Belgique, le 26 octobre 1930, dans une famille très chrétienne. Il fit ses études secondaires chez les Jésuites à Borgerhout. En septembre 1951, il entra chez les Pères Blancs à Boechout. Suivit alors le noviciat à Varsenare et le scolasticat à Heverlee, où il prononça son serment missionnaire le 7 juillet 1957 et fut ordonné prêtre le 6 avril 1958. Ses formateurs le décrivent comme un homme très sensible, sympathique, agréable, délicat et doué pour les relations. Il jouit d’un jugement équilibré, d’un esprit d’initiative et dispose d’un réel talent musical.

Nommé au Congo, en Ituri, il prend l’avion le 6 mai 1959 et rejoint Essebi pour l’apprentissage du Logbara. En février 1960, il fait partie de l’équipe fondatrice de la paroisse d’Aru, où il devient curé en juin 1963. En 1964, Aru est touché par la rébellion et les Pères doivent quitter la région. Karel se réfugie en Uganda.

De retour à Aru, la paroisse ouvre une école secondaire. Karel, qui est toujours curé, y donne quelques cours. Par un concours malencontreux de circonstances, Karel, qui se rendait fin décembre 1967 à Kampala pour y chercher une voiture, est arrêté et condamné à deux mois de prison. En février 1968, il reprend son travail à Aru. En juin 1975, il est élu conseiller régional. En 1981, il s’occupe des réfugiés ougandais, qui fuient le conflit Amin Dada-Obote-Museveni. Il construit et lance un centre de formation et accompagne plusieurs projets de développement.

En 1981-1982, Karel passe plusieurs mois en Belgique pour un traitement chimio de la glande thyroïde. On découvrira plus tard que le cancer avait aussi atteint les os… Puisqu’un suivi médical s’impose, une nomination en Belgique lui est proposée. En avril 1983, Karel fête à Anvers ses 25 ans de sacerdoce. Le même mois, il repart en Ituri, un peu contre l’avis des médecins. Il retourne d’abord à Aru, mais la collaboration avec les confrères s’y avère plutôt difficile, Karel étant là depuis plus de vingt ans et ayant beaucoup d’influence.

Cela étant, et pour dépanner Mgr Runiga, il accepte le poste d’économe général du diocèse de Mahagi. Il occupera ce poste pendant moins de deux ans, et encore entrecoupés d’un contrôle médical en Belgique. Le Régional de l’époque, le père Gayet, écrit au Provincial de Belgique?: “Demain, Karel va partir, l’âme en paix, avec la conscience du devoir accompli. Karel a été admirable de courage et d’énergie, et il a beaucoup réalisé. Il a été pour Monseigneur Runiga plus qu’un économe général, mais un ami, un confident.” Fin juin 1984, après 26 ans de présence active, Karel quitte le Congo.

Début décembre 1984, Karel reçoit du cardinal Danneels sa nomination officielle, libellée comme suit?: “Karel Stuer, Père Blanc, est chargé de la pastorale des familles africaines à Bruxelles, en collaboration avec le Père Laurent Dauwe, aumônier des étudiants africains”. Il était canoniquement délégué pour les mariages d’Africains dans l’archidiocèse. Karel demeure pendant quelques mois à la rue de Linthout, mais finit par s’installer chez les Religieuses de la Sainte Famille (Helmet) à la rue Chaumontel, où il habitera 27 ans.

Il reçoit un modeste budget de la Province pour dépanner financièrement certains Africains en difficulté. Ses premiers engagements : visites aux familles et célébrations liturgiques de tout genre. Petit à petit, lui vient l’idée d’un projet plus structuré et communautaire. Le 22 février 1990, les Pères Blancs créent l’asbl Espaces Libres Africains. Karel devient le premier président de l’association et un autre membre fondateur, le Père Jean de Roovere, met une maison à leur disposition : le Centre Amani est né. Karel rénove et repeint la maison avec l’aide de volontaires africains. Sous sa direction, le Centre développera tout un éventail d’activités : baptêmes, mariages, services funèbres, jubilés de mariage, chorales, cours d’alphabétisation, cours de rattrapage, préparation au jury central, banque alimentaire, bourses d’études, une troupe scoute, bibliothèque, excursions… Des salles de réunions sont disponibles. Des permanences sont organisées et divers conseils dispensés aux nouveaux venus. Un bulletin est publié?: Amani-Info. La collaboration avec le vicaire épiscopal responsable est excellente.

Combien de familles africaines Karel a-t-il visitées, suivies, accompagnées et soutenues dans l’adversité mais aussi dans les moments heureux ? L’homme au cœur d’or était apprécié pour sa générosité et la qualité de son écoute. Lors de son jubilé de 50 ans de prêtrise, un des orateurs disait : “Le Père Karel vit avec nous, il partage nos joies et il pleure avec nous quand nous versons des larmes…” À cette occasion, Karel était entouré de catholiques, de protestants, de Kimbanguistes, de gens non pratiquants et de bien d’autres personnes issues de divers horizons.

Karel restera à la tête d’Amani jusqu’en 2007. Il sera alors remplacé par un jeune confrère, le Père Andrew Anab, mais restera actif au Centre et en dehors.

La maladie le mine de plus en plus, lentement mais sûrement. Il doit se reposer souvent. En juillet 2013, il rejoint la communauté de la rue de Linthout. Quand il se sent moins bien, il peut aller se reposer chez sa cousine par alliance, Hilde, qui devient un peu son ange gardien. Le 9 octobre 2014, Karel est hospitalisé à la clinique Saint-Michel à Bruxelles. Il meurt le soir du 15 décembre, en présence de deux Africaines…

La liturgie d’adieu eut lieu le samedi 20 décembre en la Basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg, entièrement organisée par les Africains. Chants et lamentations, appuyés de guitares, d’une batterie et d’un saxophone, le gloria dansé autour du cercueil, la préface chantée en lingala, prières improvisées et témoignages émouvants se succédèrent pendant près de trois heures. Ensuite, la dépouille de Karel fut enterrée au cimetière des Missionnaires d’Afrique à Varsenare, en présence de nombreux Africains qui avaient voulu l’accompagner jusqu’au bout.

Jef Vleugels




PROFILES

Brother Antonio Goulet

1933 - - 2015

Bro. Antonio was born on the 27th April 1933 at Sainte-Rose-de-Watford, Quebec, Canada. There were 13 children in the family. After seven years of primary schooling in his village, he worked on the family farm where he acquired a number of manual skills. He joined the postulancy of the White Fathers at Saint-Vincent-de-Paul (Laval), on the 30th January 1952.

By June of the same year, the Superior of the postulancy had already noted that Bro. Antonio was intelligent and that he was very good at the work that was assigned to him. He was exemplary in his behaviour and showed irreproachable obedience. He was polite and friendly to all. He was noted for his balanced piety and his liking for spiritual things. On the other hand, he had a sensitive and nervous character, which resulted in tiredness and even exhaustion. He had difficulty with trusting others.

Antonio began his novitiate in Saint-Martin, near Montreal on the 31st July 1952. He took his first temporary oath of one year as a probationary brother on the 30th July 1955. The staff of the novitiate noted his practical judgement, his excellent memory, his obedience, and his ability for hard work. They noted especially his strong desire to become a good missionary.

Antonio went to the Training Centre for Brothers in Sherbrooke and again his capacity for hard work, his courage, and his deep spiritual life were noted. He still had a nervous temperament and an inclination to despondency. However, he had made some progress in these areas and his training was going well. He was called to take his second temporary oath of one year on the 21st July 1956.

Antonio continued his training at Sherbrooke. He sometimes had mood swings, which showed themselves by impatient reactions, but he made a great effort to control them. In fact, his Superior remarked that there was a great deal of progress in his behaviour: “his supernatural spirit, his obedience and his big wish to be a missionary counterbalances his nervousness and allows us to see in him the potential to be a devoted missionary.” Antonio was called to take his third temporary oath on the 24th July 1957.

In August 1958, Antonio was appointed to our house in Pont-de-Québec to manage the subscriptions and the distribution of our magazine “Missions d’Afrique.” During these years, towards the end of the 50s and the beginning of the 60s, its circulation had reached 84,000 copies. Antonio gave himself wholeheartedly to the work. He was active and conscientious and revealed himself as a fine manager. He was a good organiser, very methodical, quick and efficient without taking the initiative from his workers. He needed to avoid overwork but his kindness, his deep piety and his amiability in community made up for his nervous temperament and the occasional outbreaks of anger. Antonio had matured and his desire to be a good missionary was still strong. There was no hesitation in calling him to take his perpetual Missionary Oath on the 4th August 1961.

In 1963, Antonio stayed for a short period on rue St-Hubert, Montréal, for different services in the procure. In February 1964, he was appointed to the Provincial House on rue de l’Acadie. With another confrere, he looked after the reception desk and the printing works. He was also in charge of posting letters and magazines to our benefactors. Two years, later Antonio went to chemin Ste-Foy, Québec and for the next eight years, he shared the responsibility of dispatching editions of “Missions d’Afrique.” It was a work that he enjoyed doing and he carried it out with great care and diligence.

Antonio was appointed to Lac Vert in November 1974. He needed to rest and the place was an oasis of calm in the middle of nature. It was the summer residence of the theological students. With two others, he stayed for four years (1974-1978) and he showed his talents as a cook.

In 1981, Bro. Antonio was appointed to Sherbrooke as a nursing auxiliary. He helped the Sister in charge to care for the sick confreres. In a letter to the Provincial, he recognised the importance of the work as it “demands being on call and a lot of generosity. I do the humble and hidden tasks which are so necessary in community... our lives are to be at the service of others.”

In 1985, Antonio stayed for short time at the Provincial House before he was appointed to the Retirement House in Sherbrooke for a well-earned rest. Reflecting on his many appointments in his missionary life, he wrote to the Provincial: “God directs my life as He wants. I rarely understand His way of seeing things but I see that it is good. For myself, what counts is the respect of others, to feel respected, accepted, and loved just as I am and that makes me feel good.”

Antonio lived the last 30 years of his life as a Missionary of Africa in Sherbrooke. He found solace by listening to classical music and opera of which he was very knowledgeable.

Antonio died on the 20th January 2015 in the Hôtel-Dieu hospital at the age of 81 years of which 59 years of missionary service in Canada. On the 28th January after the Funeral Mass, he was cremated and his ashes buried in the St-Antoine cemetery.

Fr. Richard Dandenault said these words at the funeral: “If one looks at Bro. Antonio’s life closely, we find a whole series of what one could call ‘little virtues’: discretion and tact towards others, the constant courage to follow the daily routine of each day despite somewhat precarious health. For Antonio, these small virtues were the material of what makes a saint without fuss but in a close link with his faith and his devotion to Our Lady.” Fr. Richard went on to say: “In your hidden service, Bro. Antonio, you brought your contribution to the White Fathers’ family and in solidarity with the African Mission. May you continue your work of adoration and intercession before the Father for your human family and for us, your religious family.”

Michel Carbonneau




Father Robert Giaux

1927 - - 2014

Robert was born on the 11th May 1927 at Vierves, Namur Province, Belgium. He did his secondary school studies at the St-Louis’ College in Namur. The Germans captured his older brother, Gabriel, already a White Father student, while on a visit to our house in Thy-le-Château. He died in the Neuen­gamme concentration camp in Germany on Christmas Day 1944.

Robert in his turn entered the White Fathers in Thy-le-Château in September 1945. He did the novitiate in Varsenare followed by theology in Heverlee. He took his Missionary Oath on the 21st July 1951 and was ordained priest on the 12th April 1952. His professors described as a multi talented person. He was balanced, a born chief, organiser and full of initiatives. He had a practical mind, was a talented director, and a good speaker. One point kept coming back: he could be a bit more modest and humble!

Robert took off for the then Belgian Congo on the 18th March 1953 en route to the major seminary at Baudouinville (Kirungu). He studied in Rome from 1956 to 1958 and obtained a Licentiate in Theology. He returned to Baudouinville in 1958 and became its Rector in September 1961. He was very optimistic about the seminarians and they appreciated him in return. The Regional noted, “Despite the impression that he couldn’t care less, he was a man of duty and obedience.

One year later, Robert was recalled to Belgium to become Rector of Heverlee. Fr. Plessers, the Belgian Provincial at the time, paid a canonical visit to Heverlee and noted the following about Robert: “Authoritarian, does not see that other viewpoints need to be taken into account such as the human aspect, dialogue, communications, convictions and the mentality of today’s young people. He uses his air of superiority to intimidate the confreres. He is very strict about liturgical rules and very distrustful of the wave of new ideas in vogue now.” After three years of service, Robert was able to return to Africa.

Robert was appointed curate in the Parish of Nyakasanza, Bunia. He gave some courses at the High School. He liked pastoral work very much. He organised study groups to study the documents of Vatican II. In September 1967, he became Director of the Catechetical Centre of Nyakasanza. This centre welcomed the students and their families. The wives followed courses as well and there was a kindergarten for the babies. The older children attended the local parish primary school.

In August 1969, he became acting Regional when the serving Regional fell sick. He subsequently served two normal mandates from 1970 to 1976. He organised his work methodically, was often on the road visiting communities, and was always available to meet confreres. In 1976, he returned to the Centre, which had become in the meantime the Institut de Sciences Religieuses (I.S.R). He became its Director once again in June 1979. The Institute was under the authority of Bishops’ Conference of the Eastern Province (Kisangani).

In February 1985, the Bishops’ conference asked Robert to transform the I.S.R into the ISSR (Institut Supérieur de Sciences Religieuses) with the aim of training religious teachers for secondary schools. Robert led a long battle to get some sort of approval for the diplomas. The relationships with the Bishops were not always easy and the tense moments needed to be handled adroitly by the Director.

The long years as the head of the Institute were interrupted by some important events. He was on sick leave for seven months from 1979 to 1980. He spent some time in Kinshasa learning Lingala. He did the Session/Retreat in Jerusalem in 1984. There was discussion about a possible appointment to Vivant Univers that resulted in nothing. He undertook a voyage of discovery to North Africa in 1997. There were also many stints as Regional Councillor.

During all these years, Robert gave many retreats and session on diverse subjects. From 2000 onwards, sick leaves became more frequent. He continued to direct the Institute until July 2001. A serious operation on his intestines did not prevent him from returning courageously to Bunia where soon afterwards the ethnic confrontments ravaged the country. Robert stayed at his post of teacher until he was evacuated in May 2003.

In Ituri, Robert Giaux was a monument and not just because of his height. His stature imposed on everybody. He was called “le grand Robert”. This gave him a naturally condescending air. In December 1985, he wrote to the Regional, Fr. Robert Gayet: “some people think I am some sort of psychological elephant! What can I say? One is as one is. And I cannot promise you, even after a 30 day retreat, that I will become humble and gentle.” His favourite pastime was playing bridge at which he excelled.

Robert began his retirement years in Belgium by doing the 70+ session in Rome. At the beginning of November 2003, he was appointed superior of our community of Salzinnes (Namur). He was a spiritual mentor to a group called ‘Vie montante’. In December 2005, he took part in the celebrations marking the centenary of the first senior seminary in the Congo at Baudouinville. He was welcomed as a revered ancestor!

Robert was always true to himself. When we used a somewhat unofficial Eucharistic prayer at a feast for Jubilarians, he got on his high horse and complained of “pathetic liturgies that you impose on an assembly who have no say in the matter.” Just like Robert!

Robert’s health slowly declined. He asked to be transferred to the care facility of the Evere community. He arrived there in July 2014. Even there, it was better not to disturb him when he was playing bridge!
After a longish stay in hospital, Robert returned to the community but he was eating practically nothing and drifting in and out of consciousness. He died quietly on the 29th December 2014. He is buried in our cemetery at Varsenare.

Jef Vleugels




Father Jacques Renard

1929 - - 2014

Jacques was born on the 7th March 1929 in Bourges, the geographical centre of France. He was proud to be a native of the ancient Province of Berry and a citizen of Bourges. He boasted that he came from a territory that was never colonised like the Bretons, the Basques and the Alsatians. Bourges was the place he returned to during his home leaves. His brother practised medicine there and his married sister lived close by. His close-knit family were always at Charles de Gaulle airport to welcome him and bring him home straightaway.

Jacques first studied at the school of the De La Salle brothers then in a College run by priests. He just about got his Baccalaureate after a number of efforts. He never considered himself an intellectual. His desire to become a missionary sprung from a meeting with Fr. Paul Guilbault (+1992) and Henri Bazot who was also from Bourges. To prepare himself for the hard life as a Missionary of Africa, he used to sleep on a rug!

After two years of study in Kerlois, he began his Spiritual Year in Maison-Carrée, Algeria, in September 1949. This was followed by military service in Cherchell in Algeria, at Zagouan and Sfax in Tunisia. He began his theological studies in Thibar and he gladly helped Fr. Brayer (+2003) in looking after the banks of flowerbeds. He always had ‘green fingers.’ He took his Missionary Oath on the 26th March 1956 in Carthage and he was ordained priest the following 1st April in the presence of his family. He joked that he hoped his ordination was valid and that it was not an April Fool’s joke. In any case, he did not hide his delight at finishing his studies.

Jacques had applied for West Africa and on the 1st September 1956, he began studying Bambara at Ouelessebougou in Mali. After passing his language exam before the future Bishop Luc Sangaré, he set out for Kati in March 1957. Then in June 1958, he went to Beleko, “completely in the Bambara bush” as he wrote. In these two posts, he was director and teacher in the mission school and bursar for 10 years.

During his first home leave, he was able to do a very restful retreat at Bussière and took a cure in Vichy on the advice of his brother doctor. Although he was in generally good health, he had an enlarged liver. He returned to Mali on the 30th December 1961.

He took up residence in Bougouni in January 1962 and on the following 16th June, he returned to Beleko. During his home leave in 1967, he staffed the missionary stand at Lourdes in July. He did his Long Retreat in Villa Cavaletti in September. On the 1st January 1968, he joined Fr. Mornet for the return to Africa. He wanted to bring back a mobylette and a number of trunks and Fr. Mornet was bringing back a car. They took a cargo ship to Abidjan and from there, Jacques returned to Mali passing by Bobo-Dioulasso. He was appointed to Niono and the following year he became Parish Priest. He was to stay there for six years.

He had a longer than usual home leave in 1972 but returned, fighting fit, to the Diocese of Segou, in September of that year. He was appointed Parish Priest of Beleko in January 1974 and remained on as curate from 30th June 1975. During his holidays in 1976, he signed his letters, ‘Fr. Renard of Segou.’ After his home leave from October to May 1982, he was well occupied by various sessions and helped the Parish Priests of the Berry region. He was happy to return to ‘his’ village of Beleko where he was to remain for the next 12 years. On this occasion, he decided, with two other fathers, Frs. Yves Jaouen (+2010) and Jean Bevand, to return to Mali by crossing the Sahara. It was still possible to make this journey at that time.

Jacques moved to Markala in September 1984 as curate. His task was to renovate the mission after many years without any maintenance. He stayed there until September 1986, when he moved to Kolongotomo, still in the Diocese of Segou, and again as curate. This parish was situated near the Office of the Niger, which was involved in growing rice and sugar cane by irrigation. There were workers from many different ethnic backgrounds. He was the bursar, which meant looking after the house, hens, rabbits and the garden. If he did not like changes, nevertheless, in the opinion of the Regional, he got on well with the young ‘Kizitos’ whose activities he followed.

However, he was beginning to feel the weight of his years. He became Parish Priest of the mission in October 1992 but reverted to being the curate the following year. In the meantime, there was the home leave in 1988, as he needed a medical check up as well as some urgent work on his teeth. In April 1995, he arrived home without a return ticket. He was exhausted by repeated bouts of malaria and painful boils. Medical examinations did not show anything seriously wrong and this persuaded him to return to Africa. However, the Regional noted in 1997 that he struggled to keep up with changes to pastoral work and the community suffered as a result. The wear and tear of many years was beginning to be felt.

On the 6th May 2003, Jacques returned to France definitively. After a medical examination and treatment for his eyes, he took up residence in Mours the following August. The park, with its flowers and trees, allowed him to make use of his gift as a gardener. In September 2011, he moved to the Retirement Home of Bry-sur-Marne before moving on to our Nursing Home in Billère in November 2014.

He was hospitalised in the Clinic Navarre of Pau and died there on the 22nd December 2014. Humorously, he drew up a short CV of his life by saying: “I have spent 50 years in Mali, a country that I love very much, I was happy there and feel more Malian than French. What allowed me to be happy all this time was a principle that I always followed, do not ask others to be perfect, because you are not perfect yourself.” His funeral was celebrated in the community chapel of Billère.

Armand Duval





Father Pierre Meynet

1942 - - 2014

Pierre saw the light of day at Bellevaux, Haute-Savoie, France, on the 15th September 1942. He was the youngest of three children from a very Christian family. His father was a baker but his mother died when he was only six years old. He remained very close to all the family, especially his two older sisters, Nicole and Odette. He entered the junior seminary of Thonon-les-Bains at 11 years of age. He finished his secondary school studies and he joined the White Fathers and studied Philosophy in Kerlois followed by the novitiate in Gap in 1962.

He did his military service in Lunéville and Saint-Avold from 1964 to 1965. He then studied theology in Vals, prés Le Puy. He took his Missionary Oath there on the 27th June 1967. Bishop Jean-Baptiste Sauvage, then Bishop of Annecy ordained him priest in his home parish of Bellevaux on the 13th July 1968.

During all his years of study, Pierre’s professors were very flattering in their appreciation of his qualities not only intellectually but also from the point of view of community and spiritual life. The military chaplains and teachers thought he had what that was required to make a good missionary: “brilliant student, completely trustworthy, pleasant in community, very obliging and a real care for the apostolate.” He wanted to go to West Africa, he had no problem that he might end up teaching but expressed a wish to study a local language first and have a good pastoral experience in the bush. His wish was granted.

However, before all that, he had to do a Master’s Degree in Modern Literature in Strasbourg, majoring in Italian. Later, he did an intensive course in English. He was then appointed to Burkina Faso and he did two years of ministry in Bomborokuy in the Diocese of Nouna. He learnt ‘dan’humu’, a dialect of the bobo-oulé language of the Buwa (Bwabha) people who were the majority ethnic group in the diocese. After this pastoral experience, he went to teach at the Junior Seminary of Tionkuy from 1974 to 1979. He was well liked as a teacher and got excellent results in the BEPC (Junior Certificate examinations). He was a very hard worker and was involved in areas such as singing, polycopying, theatre and the young people’s movement of the Coeurs Vaillants.

His Regional looked no further than Pierre when appointing him Superior while awaiting the arrival of a local priest to take over. He was then appointed as curate in the new Parish of Solenzo, which had been founded four years earlier.

Pierre returned to Paris in 1981 for two years of Social Studies with a dissertation on the life and mentality of the people of the Solenzo region. These studies were supposed to lead to an appointment to the CESAO (Centre d’Études Économiques et Sociale de l’Afrique de l’Ouest) in Bobo-Dialasso. However, on his return to Burkina Faso and after learning Jula, he was appointed successively as curate or parish priest to Solenzo, Bomborokuy, and Dedougou.

He did the Session/Retreat in Jerusalem in 1987. When he returned to Burkina, he took his place again as Parish Priest of Solenzo. In 1991, He returned to Paris and was appointed to missionary promotion work and to the Catholic Delegation for Cooperation. He was sad to leave Burkina Faso and did not hide his sorrow at seeing fewer and fewer White Fathers working in the Diocese of Nouna. He was especially sad at leaving the Parish of Solenzo with its 5 ethnic groups and 8,000 Christians.

In 1993 and still in Paris, Pierre became a member of the newly created Media commission of the French Province and the Director of Voix d’Afrique. In 1994, he joined the Financial Council of the Province. He followed a course in Journalism from 1995 to 1996. In 1997, he was delighted to be able to return to Solenzo as Parish Priest. He was also elected as Regional Councillor.

In the beginning of 2003, Pierre fell gravely ill. He suffered from a rapid irregular heartbeat, pleurisy, and his kidneys were blocked. He had to be evacuated to France for further treatment. There doctors inserted a pacemaker into his heart and told him to come back for a check the following year. On his return to Burkina Faso in 2004, he was appointed to the big Parish of Jean XXIII in Ouagadougou as Curate. He was sorry to leave his beloved Solenzo, which was handed over to the local clergy. Pierre was at ease with everybody, farmers or civil servants. He liked working with young people. He organised beautiful liturgies in a chapel decorated in excellent taste. He left his office each evening at 5pm to go out and meet people before joining the community for Vespers.

Pierre had to be repatriated urgently to France in November 2006 for medical reasons. He recovered despite everything and worked for the next eight years at Voix d’Afrique. Despite his frequent health problems, he also got involved in a number of movements, notably in Justice and Peace.

Pierre was aware of his precarious state of health. He confided to his sister, Nicole, “If we do not see each other again, we will see one another in the next world.” Four notebooks of his meditations were found in his room. They told of his intimacy with God, his love for the One who called him to himself in the hospital of Saint-Joseph on the 14th December 2014 at the age of 72 years. His funeral was celebrated on the 17th December 2014 in the chapel of Saint-Paul.

In the homily preached at his funeral, many things were recalled about his personality and his life. He loved flowers especially those native to the Alpine regions. He loved his family. He was always ready to welcome and listen attentively to all visitors. Many appreciated his editorials in Voix d’Afrique. His practical sense meant that he was always ready, at short notice, to go shopping or prepare meals.

We also remembered the homage from the Buwa people. He had learned their language and slept in their huts in much the same as he did in his air-conditioned room in Ouagadougou. The celebrant concluded: May God welcome him in His mercy and give him eternal rest. May the death of Pierre be a source of missionary fruitfulness for the Church!

Armand Duval




 

Father Karel Stuer

1930 - - 2014

Karel was born into a very Christian family in Merkem, near Antwerp, Belgium, on the 26th October 1930. He did his secondary school studies with the Jesuits at Borgerhout. He entered the White Fathers at Boechout in 1951. In September 1953, he began his novitiate in Varsenare followed by theological studies in Heverlee. He took his Missionary Oath on the 6th July 1957 and was ordained priest there on the 6th April 1958. His professors described him as very sensitive, pleasant, tactful and gifted for relationships. He had a sound judgement, was ready to take initiatives and had a real musical talent.

Karel took the plane for the Congo on the 6th May 1959. He learnt the Logbara language in Essebi, Ituri region. He was one of the founders of Aru Parish in February 1960. He became Parish Priest there in 1963. In 1964, the Simba rebellion forced him to flee to Uganda with the other fathers.

When Karel returned to Aru, the parish opened a secondary school and he taught a number of classes there while still working as Parish Priest. Due to an unfortunate set of circumstances, Karel was arrested in Kampala in December 1967 and sentenced to two months in prison when he went there to pick up a car. He resumed work in Aru in February 1968. He was elected Regional councillor in June 1975. He cared for Ugandan refugees fleeing to Aru because of the conflict between Amin Dada-Obote-Museveni in 1981.

He built and founded a Vocational Centre and launched many development projects. However, he was forced to return home in 1981 in order to receive chemotherapy for his thyroid gland. Later on, it was discovered that the cancer had spread to his bones. This meant constant medical supervision and it was proposed that he remain in Belgium. In April 1983, Karel celebrated his Silver Jubilee of ordination in Antwerp. In the same month, and against medical advice, he returned to Ituri. He went back to Aru, but his relationships with the confreres were difficult. Karel had been there for over 20 years and he still exercised a lot of influence with the people.

Bishop Runiga offered him the job of Treasurer of the Diocese of Mahagi. He was to hold this post for less than two years and even then, there was an interruption for medical tests in Belgium. Fr. Gayet, the Regional wrote to the Belgium Provincial: “Tomorrow, Karel is going to leave with a clear conscience and a sense of having done his duty. He has shown great courage and energy and he has done a lot. He was more than just a Treasurer for Bishop Runiga, but also a friend and mentor.” At the end of June 1984, after 26 years of activity, Karel left the Congo.

At the beginning of December 1984, Karel received his official appointment from Cardinal Danneels, which stated: “Karel Stuer, White Father, is appointed to the pastoral care of African families in Brussels in collaboration with Fr. Laurent Dauwe, Chaplain to African students.” He received canonical delegation to perform marriages between Africans in the Archdiocese. Karel initially stayed in our house in rue Linthout but eventually moved to rue Chaumontel and took up residence with the Holy Family Sisters. He lived there for 27 years.

Karel received a modest budget from the Province to help some African families in crisis. His first engagements were to visit families and to celebrate liturgies of all kinds. Over time, the idea came to start a more structured community project. On the 22nd February 1990, the White Fathers created “Espaces Libres Africain”, a Non-Profit-Organisation under Belgian law. Karel became the first President of the Association and another founder member, Fr. Jean de Roovere, put a house at its disposal that became known as the Centre Amani. Karel renovated and repainted the house with the help of African volunteers.

Under his direction, the Centre developed a great variety of activities: baptisms, marriages, funerals, marriage jubilees, choirs, literacy courses, remedial teaching, Central Board examinations, food banks, a scout troop, library and outings. Meeting rooms were available for groups and advice was given to new arrivals. It published a newsletter, “Amani-Info.” Collaboration with the Diocese was excellent.

It is hard to know how many African families Karel visited, supported, and advised in adversity or in happier moments. He had a heart of gold and was very much appreciated for his generosity and his ability to listen. When he celebrated 50 years of priesthood, one of the orators declared, “Fr. Karel lives with us, he shares our joys and he cries when we shed tears.” On this occasion, Catholics, Protestants, Kimbanguists, people of all faiths and none, surrounded Karel.

Karel remained at the head of Amani until 2007 when Fr. Andrew Anab, a confrere, took over. He remained active in the Centre and elsewhere.

However, sickness slowly got the better of Karel. He had to rest frequently. In July 2013, he rejoined the community at Linthout. When, he was not feeling particularly well, he used to go to his cousin Hilde who became his guardian angel. On the 9th October 2014, he was admitted to the Saint-Michel Clinic in Brussels. He died there during the night of 15th December 2014 in the presence of two African friends.

The farewell liturgy took place on the 20th December in the Basilica of the Sacred Heart of Koekelberg. The African community took responsibility for its organisation. There were hymns and lamentations, accompanied by guitars, drums and a saxophone. The Gloria was sung, accompanied by a dance around the coffin, the preface was sung in Lingala, spontaneous bidding prayers and moving testimonies followed one another for three hours. Then the body of Karel was brought to its final resting place in the cemetery of the White Fathers in Varsenare in the presence of many Africans who wanted to be with him right to the end.

Jef Vleugels