NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Jean Simard
1927 - - 2012
Le Père
Jean Simard est né le 6 juin 1927 dans la paroisse St-François
dAssise de Montréal, au Canada. Son père est marguillier
de la paroisse. Jean est aimé de ses frères et de ses surs.
Son frère aîné est missionnaire O.M.I. (Oblats de Marie-Immaculée),
et une de ses surs est religieuse C.N.D. (Congrégation de Notre-Dame).
Il fait ses études classiques et philosophiques au Collège de
lAssomption près de Montréal. Il réussit dans ses
études à force de travail. Il aime et pratique les sports avec
succès.
À la fin de ses études, il demande à entrer
chez les Pères Blancs. Au mois daoût 1950, il commence
son noviciat à St-Martin, près de Montréal. Lannée
suivante, il est au scolasticat dEastview. Cest là quil
prononce son serment missionnaire le 18 juin 1954. Il est ordonné prêtre
le 29 janvier 1955. Le scolasticat a été parfois difficile pour
lui : troubles de santé, luttes pour réussir à tous les
points de vue. Tous ses formateurs ont souligné sa grande timidité,
maladive parfois, qui le handicape beaucoup et limite souvent ses moyens daction.
Il manque de confiance en lui-même, il est nerveux et perd parfois le
contrôle de ses réactions. Mais il a beaucoup de volonté
et est très appliqué dans tout ce quil fait. Il aime la
musique et a une belle voix de ténor quil a peur de faire entendre.
Il est perfectionniste; ses travaux ne sont jamais terminés à
temps, parce quil ne les trouve jamais assez bien. Il pratique une grande
délicatesse envers tous. Il communie à la souffrance des autres.
À la fin de 1955, Jean arrive au Ghana. Il est nommé
dans le diocèse de Navrongo. Il va apprendre la langue à la
paroisse de Bolgatanga et sinitie à la pastorale comme vicaire.
Il se donne sans mesure. Les difficultés vont vite avoir raison de
sa résistance. Après 2 ans, il doit partir au Canada pour un
congé de maladie.
Il passe des examens, reçoit des soins, se repose. À
la fin de 1958, on lui permet de partir reprendre sa place de vicaire à
Bolgatanga. Avant son départ, le Père provincial écrit
à son évêque : Je vous envoie le Père Simard
dont la santé sest bien améliorée. À mon
avis, si vous lui donnez des directives bien claires et si son supérieur
le prend comme il faut, il pourra donner un bon rendement
Il est porté
à être un peu trop zélé. Cette deuxième
expérience va durer un peu plus dun an. Mais la maladie loblige
à rentrer au Canada. Ce sera un retour définitif.
En mars 1960, en arrivant au Canada, il passe 10 jours à lhôpital Jean-Talon de Montréal pour des examens. À la fin, on lui prescrit des médicaments et du repos. Il va alors séjourner dans nos maisons Pères Blancs, surtout à Montréal sur la rue St-Hubert. En septembre 1965, il fait sa grande retraite à Rome, ce qui la beaucoup aidé.
Après un séjour de 2 ans à Lennoxville,
il entreprend des études en catéchèse et en pastorale
à lUniversité Laval à Québec. Après
3 ans, il obtient le diplôme de maîtrise en théologie,
option pastorale, surtout hospitalière. Ce temps de recyclage va améliorer
son équilibre, et léquiper pour des engagements futurs.
Il affirme que ce temps détude la aidé à
trouver léquilibre de sa personne à tous les niveaux,
et à améliorer la qualité de ses relations avec les autres.
Il accepte dabord laumônerie de lHôtel-Dieu
de Montréal pour presque 4 ans. Il va ensuite se reposer à Lennoxville
et aider pendant 2 ans. Au début de 1979, il retourne à Montréal
comme aumônier des Surs de la Miséricorde. Il réside
alors à la maison provinciale. Pendant cette période, il célèbre
son 25e anniversaire de sacerdoce. Léquipe provinciale en profite
pour le féliciter et lencourager : Tu as souvent porté
le poids de la chaleur et du jour. Tu as vécu des ténèbres
et des déserts, tu as rencontré des croix et des épreuves,
mais au bout de chaque chemin, il y avait la lumière et surtout un
ami qui te disait
naie pas peur, je suis là avec toi.
À la fin de 1981, il retourne à Lennoxville où
il aide dans les paroisses et dans la communauté. Il sera surtout aumônier
des Petites Surs de la Sainte-Famille pendant environ 15 ans. Il anime
parfois des retraites auprès des communautés religieuses. En
1987, il participe à la session retraite à Jérusalem.
Mais tous ses problèmes ne sont pas résolus. Il a de plus en
plus de difficultés à remplir ses engagements. Il doit se faire
accompagner pour régler ses tensions. Il est fortement handicapé
par un certain complexe qui le pousse à des comportements et des interventions
inappropriés.
En avril 2007, il est opéré pour une tumeur cérébrale
bénigne. Une opération difficile, mais qui réussit bien.
Heureusement, cette tumeur nétait pas cancéreuse. Par
la suite, il souffre de maux de tête relativement fréquents dus
à cette opération. Il doit aussi vivre avec un problème
cardiaque qui laffecte depuis plusieurs années, ainsi quavec
des maux de gorge dus à des difficultés pulmonaires. Il a dû
abandonner progressivement le ministère. Les dernières années
ont été des plus difficiles. Ses forces ont bien diminué.
Il circule dans la maison et à lextérieur avec laide
dun déambulateur. Il mange peu et difficilement.
Un soir, à la fin du repas, il est tombé, victime
dun arrêt cardio-vasculaire. Il a été transporté
durgence à lhôpital, où il est décédé
quelques heures plus tard. Cétait le 13 juillet 2012. Les funérailles
ont été célébrées le 18 juillet à
la résidence des Missionnaires dAfrique de Lennoxville. Linhumation
a suivi au cimetière St-Antoine du même endroit.
Le Père Julien Cormier, Provincial, a présidé
la messe des funérailles. Le Père Denis-Paul Hamelin, supérieur,
a prononcé lhomélie. En voici un extrait : La vie
de Jean a toujours baigné dans un climat de confiance. Même dans
les périodes les plus sombres, il a gardé cette attitude de
lenfant abandonné à lamour de son Père, parce
quil savait que ce Père est plein dune miséricorde
sans limite
Cest à lécole de sainte Thérèse
de lEnfant-Jésus quil sest plongé dans lamour
miséricordieux de notre Père du Ciel. La décoration de
sa chambre et les livres de sa bibliothèque témoignent abondamment
de sa dévotion à sainte Thérèse.
Lauréat Belley
Père Normand Bonneau
1931 -
- 2012
Le Père
Normand Bonneau est né le 7 septembre 1931 à Ste-Sabine de Missisquoi,
dans le diocèse de St-Hyacinthe, province de Québec, au Canada.
Il est le dernier dune famille de 10 enfants, une famille très
unie et profondément chrétienne. Après ses études
primaires dans sa paroisse, il va au séminaire de St-Hyacinthe pour
les humanités et la philosophie.
En mai 1954, il écrit au Maître des novices des
Pères Blancs : Après avoir prié, réfléchi
et consulté mon directeur de conscience, je viens librement solliciter
la faveur dêtre admis au nombre de vos prochains novices.
Étant admis, il commence son noviciat à St-Martin,
près de Montréal, en août 1954. Il part ensuite faire
son scolasticat en Tunisie : 3 ans à Thibar, et la dernière
année à Carthage, où il prononce son serment missionnaire
le 17 juin 1958, et où il est ordonné prêtre le 3 février
1959.
Cette expérience de formation dans un autre pays et dans
un milieu international lui a grandement profité, et il na pas
été déçu. Pour ses formateurs, Normand nest
pas un grand intellectuel, mais il jouit dun très bon jugement
théorique et pratique. Il a un tempérament calme, jovial, ouvert,
et il sentend bien avec tous ses confrères. Il est capable de
prendre une responsabilité, et de mener à bien la tâche
entreprise. Il a un bon jugement qui lui permettra dans la pratique dêtre
un homme de bon conseil.
À sa demande, il est nommé au Burkina Faso. À
la fin de 1959, il arrive à la paroisse de Niangoloko, dans le diocèse
de Bobo-Dioulasso. Il va demeurer dans ce diocèse pendant environ 35
ans. Il va exercer son apostolat à Bobo-Dioulasso, à Konadougou,
Orodara, Banfora, mais cest surtout à Niangoloko quil missionnera
pendant plus de 20 ans, à des moments différents, et surtout
comme curé. Il témoigne ainsi de son action dans cette paroisse
: À mon arrivée à Niangoloko, il y avait peu de
chrétiens. Javais alors le temps pour de nombreux et enrichissants
contacts avec les gens. Je consacrais aussi une bonne partie de mon temps
à différentes activités sociales, telles que la visite
des écoles et des dispensaires, lalphabétisation, les
problèmes deau. La catéchèse, lanimation
des mouvements et la formation des catéchistes constituaient lessentiel
de mes activités apostoliques.
Normand a été pendant plusieurs années
Conseiller régional des Missionnaires dAfrique. En 1977, il a
fait la session retraite à Jérusalem. Il a participé
comme Délégué au Chapitre de 1980. En 1985, il a fait
une année de recyclage à Montréal.
En 1996, après mûre réflexion et en avoir
parlé avec ses responsables, il rentre définitivement au Canada.
Il sexplique : Jestimais quà 65 ans, alors
que mes forces diminuaient et que les conditions de vie et de travail en milieu
rural devenaient trop difficiles, il était mieux pour moi de penser
à autre chose, et quen rentrant au Canada, je pourrais encore
rendre service selon mes capacités.
Il quitte son cher Burkina Faso sans déception, mais
avec une certaine nostalgie. Il résume ainsi ce temps de mission :
Ces années passées en Afrique ont été bien
remplies. Je fus heureux dans les différents ministères qui
mont été confiés. Jai surtout exercé
mon apostolat dans les paroisses rurales, tout en ayant des responsabilités
diocésaines : mouvements dAction catholique, Caritas, projets
de développement, etc.
Connaissant ses qualités en relations humaines et ses
capacités de meneur, on le nomme responsable de la maison des aînés
de Lennoxville, à Sherbrooke. Il va accomplir ce travail pendant 6
ans, assurant un bon esprit de dévouement et de service. À la
fin, il demande à se retirer car sa santé le handicape de plus
en plus, surtout larthrose dans les jambes.
En 2002, on le trouve à la communauté de la rue
St-Hubert à Montréal comme assistant supérieur. Sept
ans plus tard, il est responsable de la nouvelle communauté de la rue
Fullum à Montréal. À la fin de 2010, il retourne à
Lennoxville. Ses forces ont diminué et il a besoin dun suivi
médical. Il continue quand même de rendre de petits services.
En août 2011, il apprend la douloureuse nouvelle quil
est sérieusement affecté par un cancer à la langue. Il
va vivre cela, en plus de ses autres problèmes de santé, avec
un grand courage et un moral qui édifient tout le monde. Malgré
cela, il continue de penser à lAfrique et de correspondre avec
ses amis. Voici un extrait dune lettre écrite à la fin
de 2011, par labbé Thomas Hema, prêtre burkinabè
qui travaille à la paroisse de Niangoloko : Cher Normand, je
ne saurais assez te remercier pour tout ce que tu as fait pour la paroisse
de Niangoloko. Te connaissant un peu, tu offres ta croix pour lÉglise
de Niangoloko, et tu continues ainsi à laider. Comment te dire
merci ? Je crois que quelquun est mieux situé pour le faire,
cest le Seigneur. Quil te donne le courage que tu minspires
quand tu me parles avec foi de ta maladie. On peut être peiné,
mais ton attitude ma encouragé dans ma vie de foi. Merci, Normand,
pour tout cela. Je crois que la grâce de la foi y est pour quelque chose.
Croire à ce quon a enseigné toute sa vie, voilà
ce qui devient un acte de foi. Je voudrais communier à ta foi, et je
prie avec toi et pour toi. Union de prière et communion dans la souffrance.
Merci encore une fois pour ton exemple si édifiant.
Lors dune réunion de famille, quelquun lui
exprime des sentiments au nom des autres : Nous sommes fiers de ce que
vous avez accompli dans votre vie et de la façon dont vous continuez
à être bon avec les gens
Vous êtes donc pour nous,
votre famille, un symbole de foi, damour des gens, douverture
desprit et de non-jugement des différences
Nous vous en
remercions chaudement.
Au début de 2012, le Père Bonneau est hospitalisé
pour toutes sortes de complications. Sa condition est de plus en plus préoccupante.
Plus tard, on le transfère dans un centre dhébergement
spécialisé. Progressivement, on lui donne des médicaments
pour le soulager. Cest là quil est décédé
le 24 juillet 2012.
Après une vigile de prières et une messe célébrée
en présence de la dépouille de notre confrère dans notre
maison de Lennoxville, la messe des funérailles a été
célébrée le 28 juillet dans la paroisse St-Romuald de
Farnham. Les cendres ont été mises en terre dans le lot familial
à Ste-Sabine. Le Père Denis-Paul Hamelin a présidé
la messe et le Père Jean-Marie Tardif a donné lhomélie.
Toute sa grande famille assistait à cette célébration,
ainsi que de nombreux amis, réunis pour rendre un dernier hommage à
notre cher confrère.
Un Missionnaire dAfrique, le Père Olivier Soma,
originaire du Burkina Faso, a écrit au Père Provincial pour
présenter ses condoléances : Jai appris le décès
du Père Normand Bonneau qui a longtemps travaillé dans ma paroisse
dorigine, Niangoloko. Même sil a quitté le Burkina
il y a plus dune quinzaine dannées, beaucoup se souviennent
encore de lui. Il parlait très bien le cerma, la langue des Gouins.
Cétait vraiment lApôtre des Gouins. Je prie pour
que le Seigneur lui donne la récompense promise à ses élus.
Lauréat Belley
Père Christian
Deltenre
1931 -
- 2012
Christian est né le 24 octobre 1931 à Waterschei (Genk), en Belgique. Son père était directeur gérant dun charbonnage. Christian fit son école primaire au collège de Hasselt et ses études secondaires au collège St-Pierre à Uccle (Bruxelles). Il fit ses études de philosophie chez les Pères Blancs à Thy-le-Château (1951-1953), le noviciat à Varsenare et la théologie à Heverlee, où il prononça son serment missionnaire le 6 juillet 1957 et fut ordonné prêtre le 6 avril 1958 par Mgr Daubechies.
Après les six mois obligatoires détudes coloniales,
il fit deux stages en Angleterre en vue de parfaire son anglais. Ses professeurs
à Thy-le-Château avaient déjà fait ressortir un
trait de caractère qui orientera son avenir : Il préfère
se servir de ses dix doigts pour autre chose que pour tourner les pages dun
livre. Au scolasticat, un professeur note : Sujet délite,
non pas à cause de ses talents intellectuels, mais à cause de
ses talents humains. Un autre ajoute : Ce scolastique est magnifique
par sa délicatesse et sa bonté de cur. Ajoutons
encore que Christian, pendant ses années de formation, fut un bel athlète
et un grand sportif.
Le 8 août 1959, cest le départ pour la Rhodésie
du Nord, actuellement la Zambie. Il est nommé vicaire à Luwingu,
dans le diocèse de Kasama. Il apprend la langue cibemba, fait du ministère
et soccupe de constructions. Mais très tôt, il donne des
signes de fatigue et souffre dinsomnie. On craint un sérieux
problème à la glande thyroïde. Le Père Oger, Régional,
écrit : Les troubles politiques de 1961, alors quil ne
connaissait pas encore bien la langue, ont dû laffecter plus quon
ne pense, ainsi que ceux du Congo où se trouvait une partie de sa famille.
En juin 1963, Christian revient en Belgique pour raison de santé. En
décembre, il est nommé économe à Thy-le-Château.
Les séminaristes sont très contents de lui. Cest
une maman, disent-ils. Christian veille à tout. Il est très
débrouillard et il a lesprit jeune. Il assure aussi le cours
de missiologie.
En janvier 1967, il repart pour la Zambie. Il reprend son travail à
la paroisse de Luwingu où il sera bientôt nommé aumônier
et professeur de français à la Luwingu Secondary School.
Quand, en février 1970, on le sollicite pour léconomat
provincial de Belgique, Christian écrit au Père Rosman, Assistant
provincial : Je suis peut-être un peu vieux jeu, mais jusquici
je nai pas encore refusé ni demandé une nomination, et
jai toujours été heureux ! Si le Père Thuysbaert
juge que je peux faire le boulot et vous tous aussi, alors daccord.
Le 1er janvier 1971, Christian débute comme économe adjoint
du Père Thuysbaert, à la rue Pelletier. Il lui succédera
en juin 1973. Durant son mandat déconome provincial, Christian
fait construire notre première maison dans la province du Limbourg,
celle de Genk. Il réalise ensuite un vieux rêve de la Province
belge : disposer, après des décades derrance, dune
maison provinciale vraiment adaptée aux besoins. Il construit le provincialat
de la rue Charles-Degroux-118, mis en service en juillet 1974. Le chantier
de La Plante prit plus de temps. Les travaux commencent en 1975 et la nouvelle
bâtisse sera inaugurée en mars 1978. Christian termine son mandat
à la fin de décembre 1978.
En janvier 1980, Christian est à nouveau nommé en Zambie, cette
fois-ci dans le diocèse de Ndola où il devient responsable de
la Procure. Il y apporte beaucoup daméliorations matérielles,
collabore avec les économes diocésains et soccupe de Raptim.
Il est Supérieur, économe, guest-master, conseiller,
assure les services religieux dans une paroisse, donne des retraites individuelles
à des religieuses, etc., écrit lAssistant provincial.
En 1984, il rentre en congé, fatigué et avec un mal de dos déjà
ancien qui reprend. En 1988, de retour en Zambie, il est remplacé comme
responsable de la Procure, mais reste sur place pour différents services.
Ses rares lettres adressées aux Provinciaux témoignent de sa
préoccupation pour les petites gens, atteints de plein fouet par la
dévaluation et qui, sils ont du travail, ne touchent quun
salaire de misère ou sont mis à la retraite avec presque rien.
Il faudrait que lÉglise, mais, avant cela, notre Société,
prenne des résolutions nettes et claires à ce sujet. Signalons
ici que, daprès le témoignage de ses confrères,
Christian vivait dans un authentique esprit de pauvreté.
En 1993, il participe à la session de Jérusalem. Ses congés
réguliers sont entrecoupés de plusieurs congés
pour raison médicale. En février 1996, il écrit au Provincial
que pendant son congé, il avait oublié les noms de ses neveux
et nièces et quau retour à Ndola, il avait dû reprendre
son dictionnaire de cibemba pour des mots élémentaires
Les dernières années, il était engagé à
plein-temps à lhôpital où il visitait les malades,
les aidait matériellement et leur procurait de la lecture. Il écrit
: Je suis heureux quand je vois les malades heureux. Pourtant,
Christian a de plus en plus de difficulté à sexprimer
correctement. Ses confrères lui conseillent de se faire examiner en
Europe.
Christian arrive à Bruxelles le dimanche 4 septembre 2005. Sa famille laccueille et loriente dans les examens médicaux, y compris chez un psychiatre et un neurologue. Petit à petit, il recouvre lusage de la parole. Début 2006, il retourne en Zambie et reprend avec bonheur son travail à lhôpital. Les médecins et ses supérieurs lui accordent dabord trois mois, et ensuite prolongent jusquà six mois.
Le 6 juin 2006, Christian rentre définitivement en Belgique. Il sait
quil souffre dAlzheimer et en connaît les conséquences.
Il rejoint la communauté de Clovis, à Bruxelles. Une année
plus tard, il est nommé à Heusy. La maladie semble évoluer
fort lentement, car aussi bien à Heusy (jusquà la fermeture
de la maison) quà La Plante (à partir du 1er juillet 2009),
il donne un sérieux coup de main à léconome, surtout
pour lentretien de la propriété. Il reste lhomme
serviable quil a toujours été.
En 2011, son état se dégrade. Il est totalement désorienté.
Finalement, un transfert en maison spécialisée simpose
(M.R.S. Nazareth, à Bruxelles). Les trois derniers mois, il sest
fortement affaibli et sa mort, survenue le 24 février 2012, fut une
délivrance. Lui qui signait toutes ses lettres In Amorem Christi
est allé rejoindre son Seigneur bien-aimé. Il repose maintenant
parmi ses confrères à Varsenare.
Jef Vleugels
Père Jean-Bernard Doyon
1919 -
- 2012
Le
Père Jean-Bernard Doyon est né le 16 novembre 1919 à
St-Gabriel de Guérin, dans le diocèse actuel de Rouyn-Noranda
de la province de Québec, au Canada. Il fait ses études primaires
à lécole de Guérin. Il va poursuivre ses études
secondaires et ses deux années de philosophie au collège des
Jésuites de Sudbury en Ontario. Il a une bonne intelligence, et réussit
bien. Après beaucoup de réflexion, il décide dentrer
chez les Pères Blancs.
En septembre 1942, il commence son postulat à Éverell, près
de Québec. Lannée suivante, il est au noviciat de St-Martin.
En septembre 1944, il commence les 4 années de scolasticat à
Eastview, près dOttawa. Les années de formation nont
pas toujours été faciles pour lui. Il est bien doué
pour le travail intellectuel et matériel. Il tient à sa vocation
et fait beaucoup defforts pour saméliorer. Sa piété
semble solide. Malgré cela, quelques professeurs manifestent des
doutes sur sa vocation. Il accepte difficilement la contrariété.
La soumission lui est difficile. Il est souvent trop personnel. On lui conseille
alors de faire attention à ses comportements. Il accepte humblement
ces remarques et sest par la suite grandement amélioré.
Il prononce son serment missionnaire le 19 décembre 1947. Il est
ordonné prêtre à Ottawa le 22 mai 1948.
Pendant lété 1948, il passe quelque temps en famille,
puis il part en Angleterre pour un stage de préparation à
la mission. À la fin de 1948, il arrive au Malawi. Il va travailler
dans ce pays pendant plus de 10 ans, toujours dans la Préfecture
apostolique de Nyassa-Nord, qui deviendra plus tard le diocèse de
Mzuzu. Il commence dabord à Rumphi. Cest là quil
apprend la langue, le citumbuka, et quil sinitie à la
pastorale. Après une année à Mzambazi, il revient à
Rumphi comme vicaire et économe. En tout, il aura été
4 ans dans cette dernière paroisse.
En 1953, il est nommé curé à Vua. Il y reste une année.
Après une autre année comme vicaire à Kaseye, il va
à Nkhamenya pour être économe et aider au ministère.
Il va y demeurer 6 ans, avec des interruptions pour un congé et sa
grande retraite. Ces années de pastorale lont mis à
lépreuve. Il a rencontré des difficultés de toutes
sortes, et sa santé sest bien détériorée.
Ses relations avec ses confrères et les gens sont pénibles
pour lui. Pourtant, il aime les Africains et leur rend de grands services.
Comme il est adroit, il remplit bien son rôle déconome
et cherche à faire plaisir à ses confrères. Il est
surnaturel et prie beaucoup, tout en étant dur pour lui-même.
En 1961, il part en congé au Canada. Il a besoin de refaire ses
forces. Il se repose et fait un peu de ministère en résidant
dans nos maisons. En 1963, il répond à une lettre de Mgr Jobidon,
évêque de Mzuzu : Jai été très
content de vous lire, davoir des nouvelles du Nyassa, et surtout de
voir quil y en a encore qui se souviennent de moi. Malheureusement,
je me pose un gros point dinterrogation sur mon retour en Afrique.
Sa santé ne saméliore pas. Il dit quil a des
troubles digestifs, des migraines, etc., et les médecins se posent
des questions sur ces problèmes qui peuvent être dorigine
autre quorganique. Il subit des opérations et on pense que
les traitements et le repos peuvent améliorer les choses. Ses supérieurs
lui manifestent beaucoup de compréhension et de confiance, ce qui
laide. Il continue donc de rendre service selon ses possibilités.
Il réside surtout dans nos maisons et fait de lanimation missionnaire,
du ministère paroissial, de laumônerie dans les hôpitaux,
les écoles, toujours à mi-temps.
De 1971 à 1981, il accepte dêtre curé dans la
paroisse de Montpellier, dans le diocèse de Hull. Il vit alors hors
communauté. En plus de son ministère et de la prière,
il dit quil soccupe de peinture et de réparation du matériel.
À la longue, sa présence dans cette paroisse suscite des divisions
et des ressentiments. Les conflits avec les personnes dérangent,
et on lui reproche de faire passer ses vues charismatiques avant tout.
En 1981-1982, il prend une année sabbatique à la maison provinciale
de Montréal. Les années suivantes, il va sengager dans
des communautés de prière, dadoration, et souvent dans
la mouvance du Renouveau charismatique. Mais ces expériences lui
causent des problèmes, ainsi quaux autres. Il réside
parfois dans des familles pour continuer son action, souvent sans consulter
les autorités.
En 1987, il a une attaque cardiaque. Cest à la suite de cela
que le Provincial réussit à le ramener à Lennoxville
pour vivre en communauté. Il va demeurer 10 ans à cet endroit,
tout en continuant ses expériences avec des groupes et des personnes.
Il est souvent absent de la maison.
En 1998, il quitte Lennoxville pour aller en Ontario continuer son action
danimation de groupes de prière. Il continue à écrire
des livres sur lamour de Dieu, et surtout sur la piété
mariale. Livres qui ne seront pas toujours imprimés à cause
des réserves apportées par les autorités. Il organise
aussi de nombreux pèlerinages à Medjugorje. Ces pèlerinages
ont sans doute fait beaucoup de bien à certaines personnes qui laccompagnaient,
mais son comportement a été souvent critiqué par dautres.
À la fin de 2009, nous retrouvons le Père Doyon à
la communauté de Lennoxville. Sa santé est devenue plus fragile.
Il a besoin dêtre suivi. Il continue sa vie de prière
et daccompagnement de gens qui le suivent dans sa spiritualité.
Ses supérieurs lui recommandent souvent de prendre une vraie retraite
en se retirant complètement de tout ministère. Cest
plutôt son état de santé qui va lobliger à
se limiter. Il va devoir se déplacer avec un déambulateur.
En 2012, son état de santé saggrave. Il est conduit
à lhôpital pour une évaluation. Il revient dans
notre maison pour quelque temps. Et de nouveau on doit lhospitaliser.
Après dautres examens, le médecin mentionne quil
a un cancer et quil ne retournera plus dans notre maison. On lui trouve
alors une place aux soins palliatifs, en lui assurant des conditions de
confort. Cela va durer plusieurs semaines.
Notre confrère est décédé le 7 août 2012.
Sa dépouille a été exposée à notre maison
de Lennoxville. Les funérailles ont été célébrées
le 14 août dans notre chapelle, suivies de linhumation dans
le cimetière St-Antoine. Quelques membres de sa famille étaient
présents, ainsi que de nombreux amis. Le Père Denis-Paul Hamelin
a présidé lEucharistie et donné lhomélie
dont voici quelques extraits :
Jean-Bernard se savait chéri de Dieu, enfant dun Père
qui jamais ne nous abandonnera, même dans les moments les plus pénibles
de nos vies, et surtout à lheure de notre mort. La caractéristique
principale de sa vie a été dêtre un grand priant.
En cela, il est resté missionnaire toute sa vie durant. Il peut être
pour chacun dentre nous un exemple : rester en contact avec le divin
par la contemplation, devenir des intercesseurs par notre prière.
Il est parti vers son Seigneur quil a aimé et servi de son
mieux. Quil repose dans la paix du Seigneur.
Lauréat Belley
Père Georges
Defour
1913 -
- 2012
Quand,
au début de laprès-midi du 21 août 2012, les confrères
de Liège nous apprirent le décès de notre confrère
Georges Defour, décédé le matin vers 11 heures,
le kilio (deuil) avait déjà commencé à
Bukavu. Le tam-tam africain nous avait pris de vitesse !
Georges Defour est né à Verviers le 30 décembre 1913. Après une année dhumanités modernes au pensionnat laïc à Dolhain, il passe aux gréco-latines chez les Jésuites à Verviers, au collège St-François Xavier. Il sy donne corps et âme au scoutisme. En 1932, il entre à Boechout pour la philosophie et poursuit lannée suivante à Glimes. Après le noviciat à Maison-Carrée (1934-1935), il fait ses études de théologie à Heverlee, où il fait son serment missionnaire le 28 juin 1938 et où il est ordonné prêtre le 30 avril 1939. En 1942, il termine à Louvain une licence en Sciences Pédagogiques avec grande distinction et une candidature en droit avec distinction.
Première nomination : professeur de philosophie à Thy-le-Château,
de 1942 à 1945. En 1945, il devient aumônier de lA.E.P.
(Aide aux Enfants du Pays) en Belgique francophone. Pour son engagement
pendant la guerre, entre autres lorganisation dun poste régional
de secours aux sinistrés, il recevra, le 6 février 1950, la
Médaille de la Résistance et la Médaille commémorative
de la guerre 1940-1945.
Le 11 mai 1946, Georges senvole pour le Kivu. Il est nommé
professeur à lÉcole normale de Nyangezi et responsable
de lÉcole des Mulâtres. En août 1947, il est nommé
directeur et inspecteur de lenseignement pour larchidiocèse
de Bukavu. Il fonde et dirige le Centre Pédagogique (édition
de livres scolaires, dune revue pour les enseignants, élaboration
de programmes, fabrication de matériel didactique). Le Père
Hellmans, supérieur régional, écrit : Il inspecte
deux fois par an les écoles et y met le temps. Il a le souci de promouvoir
léducation chrétienne dans les écoles. Ses publications
ont du succès en dehors du Vicariat. Quelques années
plus tard, en 1958, Georges sera distingué de la Médaille
dOr de lOrdre Royal du Lion, pour 12 ans de direction des écoles
au Kivu.
En septembre 1952, il fonde le mouvement Xaveri, sans aucun doute luvre de sa vie. Pour tout ce qui regarde les structures, ce mouvement, que Georges veut profondément africain, sinspire du scoutisme ; pour lesprit du mouvement et sa spiritualité, Georges sest plutôt laissé guider par les Curs Vaillants/Âmes Vaillantes et la Croisade eucharistique. Plus tard, quand le mouvement comprendra des membres adultes, Georges sinspirera aussi de la JOC. Le nom du patron choisi, saint François-Xavier, souligne le caractère apostolique du mouvement. En 1955, Mgr Van Steene considère les Xavéris comme le mouvement de jeunesse officiel de son diocèse. À partir de 1957, Georges peut se consacrer à temps plein au mouvement. Il compose, édite et diffuse 61 manuels pour les responsables, publie la revue Jeunesse Africaine, le journal Hodari Il fait plusieurs voyages détude dans dautres pays dAfrique.
Vers la fin des années cinquante, le mouvement sest répandu
dans la plupart des diocèses du Congo. En 1960, le mouvement comptait
35 000 membres au Congo. Il se répandra dans 14 autres pays dAfrique.
En mai 1966, Georges fonde le Centre Bandari pour la formation des cadres
de jeunes. Il compose et édite un cours par correspondance, sur le
plan national et international, pour la formation systématique des
responsables de groupes de jeunes.
En 1974, Georges est chargé de cours en psychologie appliquée à lInstitut Supérieur de Sciences Sociales (ISES) de Bukavu. En 1976, sy ajoute le cours de lhistoire des religions à lInstitut Supérieur Pédagogique de Bukavu (ISP). Il publiera son cours sur la religion traditionnelle africaine. Cette même année, il est fait Chevalier de lordre de la Couronne pour ses 30 ans de participation à luvre denseignement et déducation en Afrique centrale.
En août 1977, Il est nommé Secrétaire académique,
chargé de transformer lISES en Institut de Développement
Rural (ISDR). Il est élu membre de la Société des Africanistes
de Paris (1977), fonde, au sein de lISDR, le Centre dÉtude
et dExpérimentation des Technologies Appropriées,
CEETA (1980) et la ferme expérimentale du Gai Lapin (1982).
Il devient membre de lInternational African Institute de Londres (1980), sintéresse à lagroforesterie, est nommé membre du Bureau Régional pour la Protection de lEnfance et de la Jeunesse au Kivu, fait un long voyage détude aux États-Unis (1984) et fonde, à lISDR, lAtelier de Production des Technologies Appropriées, ATEPRO (1985). Le 10 juillet 1986, il réussit avec distinction, à lâge de 73 ans, son doctorat en pédagogie à lUniversité de Kisangani. Le 1er novembre 1986, il est nommé Secrétaire Général Académique de lISDR, fonction quil occupera jusquen 1994.
En 1987, il publie Pour une pédagogie du milieu intégral,
ouvrage de 488 pages, détaillant, entre autres, une pédagogie
pour un institut supérieur de développement rural. Il est
promu, en avril 1988, Officier de lOrdre de la Couronne.
Il assure les cours suivants en 1re et 2e licences à lISDR
: analyse critique des théories du développement rural ; recherche-action
; anthropologie africaine et développement rural ; andragogie et
développement rural. En 1990, il publie Cinq mille proverbes
africains pour la Loi des hommes nouveaux (312 pages). Il multiplie
les voyages détude : Indonésie (1990), Égypte
(1991), Chine (1991), Inde et Népal (1992), Thaïlande (1993),
Sri Lanka (1994), Hongkong, Taïwan et Corée du Sud (1996).
En mai 1993, il lance une étude expérimentale portant sur
500 plantes médicinales et vétérinaires du Bushi dont
il publiera les résultats en 1995. En mars 1994, il fonde le CERDAF
(Centre de Recherche et de Documentation Africaine), qui publie depuis 1998
et jusquà nos jours la revue trimestrielle Recherches
africaines. LAfrique et son vécu. En juin 1994, il publie
Le développement rural en Afrique Centrale. Théories
et essai danalyse critique (350 pages).
À partir de 1999, Georges donne un cours sur la Religion Traditionnelle
Africaine à notre premier Cycle de la Ruzizi. En 2000, son cours
portera sur Vie religieuse et Culture africaine. Il publie Bulikoko, un
recueil de chants offert aux jeunes. Le 30 avril 2000, il fête ses
60 ans de sacerdoce, dont 53 vécus au Kivu. Il publie un cours dandragogie,
orientations de base dun accompagnement à lautoformation
des groupes dadultes.
À loccasion du jubilé dor du mouvement, en décembre
2002, Georges effectue plusieurs voyages au service du mouvement Xavéri
: Burundi, Uganda, Rwanda, Kinshasa et Kisangani, qui se muent, de
fait, en tournée triomphale du fondateur vénéré.
Le 8 septembre 2002, il est nommé Citoyen dHonneur de la Province
du Sud-Kivu. Le 30 décembre 2003, larchevêque de Bukavu
remet solennellement à Georges, au nom du Souverain Pontife, la décoration
Pro Ecclesia et Pontifice. En mars 2007, Georges publie son dernier livre
Les symboles africains dans la vie et le message chrétien
(151 pages), le 106e ouvrage du même auteur.
La vie trépidante et mouvementée de cet apôtre infatigable
et grand voyageur curieux de tout sarrête dun coup et
brutalement. Le 5 mai 2007, en préparant ses valises pour venir en
congé en Belgique, il fait une chute malencontreuse. Rapatrié
durgence, il passera 5 mois interminables à la Clinique St-Michel
à Bruxelles.
Le 4 octobre, il peut enfin sinstaller à la Maison de Repos
et de Soins St-Joseph à Liège, où il retrouve dautres
confrères. Mais il ne sera plus jamais le Georges davant, plein
de vie et desprit. Un ressort sest cassé. Il revivait,
certes, quand des Xavéris lui rendaient visite ou quand on évoquait
devant lui des épisodes vécus à Bukavu, mais il retombait
aussitôt dans un état déprimé, plutôt négatif,
aggravé par le fait que les derniers mois, il nétait
plus capable de se faire comprendre. Le 21 août 2012, Georges sest
éteint doucement.
La célébration eucharistique dadieu a eu lieu le samedi,
25 août, en léglise Saint-Vincent, Place Saint-Vincent,
à Evere. À la demande de larchevêque de Bukavu,
son corps a été transféré pour être enterré
au Centre Bandari, siège international du mouvement Xavéri.
Jef Vleugels
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Père Victor
(Fik) Nijs
1930 - - 2012
Fik (Victor)
est né le 5 juillet 1930 à Tessenderlo dans la province du
Limbourg belge. Fik était le second de neuf enfants. Après
une année à lécole technique dOverpelt,
il fit ses humanités à Beringen, à Diest et les dernières
années au petit séminaire de Saint-Trond. Fik était
actif dans le scoutisme, mais il était surtout un rat de bibliothèque.
Il écrit : Des auteurs comme Dostoïevski, Tolstoï
et Ragmanova mont ouvert les yeux sur la situation réelle de
la classe ouvrière. Je ne pouvais plus croire en lor noir quand
je voyais les mains de mon père (un mineur), son dos cassé
et ses poumons silicotiques.
En septembre 1950, Fik entra chez les Pères Blancs à Boechout. Après le noviciat à Varsenare, il partit au Canada pour les études de théologie à Eastview. Pendant les vacances, il participait à des camps de travail pour la jeunesse délaissée, à Washington et dans les quartiers noirs de Harlem (New York). Un monde de pauvreté, dinjustice, de discrimination et de haine raciale. Mais également tant de volontaires qui continuent à croire dans lhomme. Le 16 juin 1956, Fik fait son serment missionnaire et le 1er février 1957, il est ordonné prêtre.
Au cours de toutes ses années de formation, ses professeurs
soulignent sa générosité, son don naturel pour vivre
en communauté, son esprit dinitiative et sa sensibilité
sociale.
Fik est nommé au Mozambique. Le Mozambique était
encore une province portugaise (et le restera jusquen 1975). Après
une année de préparation au Portugal, il arrive, en septembre
1958, à la mission de Chemba aux bords du Zambèze. Il y apprend
la langue. Il constate que la colonisation portugaise pèse encore
lourdement sur le pays et que la police est omniprésente. Neuf mois
plus tard, il est nommé au petit séminaire de Zobue, qui accueille
180 élèves venant de trois diocèses. Un jour, Fik aide
trois élèves, qui ne désiraient pas poursuivre leurs
études pour le sacerdoce, à fuir vers létranger.
Aux yeux de lévêque portugais, il devient persona
non grata et doit quitter le diocèse.
Après son congé et la grande retraite à
Villa Cavaletti en 1964, Fik est nommé dans le diocèse de
Beira. Il devient directeur dune école secondaire. Il y enseigne
le français et langlais. Il assure aussi des cours du soir
pour adultes, est aumônier dune troupe scoute et donne un coup
de main à la paroisse. Fik note : La police secrète
continuait à nous suivre de près, les difficultés se
multipliaient, mais la population blanche nous soutenait.
En 1968, son médecin loblige à vivre plus
calmement. Cela lui permet de retourner en brousse, comme vicaire à
Lundo, avec une nouvelle langue à apprendre. Cest une région
pauvre et desséchée. Avec laide de son ancienne troupe
scoute, Fik lance un projet agricole. Pendant son congé en 1969,
il sinitie à lentretien technique dun tracteur
et le prend avec lui pour le projet. En 1970, une famine ravage le pays.
Cependant, les autorités refusent daccepter de laide
pour la population. Nous nous sommes débrouillés en
faisant de la contrebande et du braconnage, écrit-il. Sur le
plan politique, la tension était à son comble, car un groupe
dautochtones qui, les dernières années, sétaient
enfuis du pays, attaquait depuis la Tanzanie pour libérer le pays
du joug portugais.
Larmée portugaise régnait par la terreur.
En tant que missionnaires, nous ne pouvions nous taire. Les
40 Pères Blancs protestèrent, appuyés par bon nombre
dautres missionnaires et aussi par beaucoup de Blancs portugais. Le
Conseil général prend alors la décision de retirer
tous les Pères Blancs en signe de protestation. LÉtat
portugais réagit en leur signifiant lordre de quitter le pays.
Les Pères nétaient pas tous daccord avec cette
décision. Mais tous obéirent et partirent en groupe. Nous
sommes le 25 mai 1971. Beaucoup pleuraient ce jour-là.
Cest avec ces mots que Fik conclut son récit.
De retour en Belgique, on me demande de mintéresser
aux travailleurs immigrés. Un vieux rêve va ainsi devenir réalité
: travailler au fond de la mine, à 789 mètres de profondeur,
comme mineur non qualifié. Cétait très dur !
Je navais jamais pensé quune pelle et une perceuse puissent
peser aussi lourd. Après les heures de travail, javais loccasion
de souffler un peu comme vicaire de la paroisse : scouts, mineurs brancardiers,
pèlerinages à Lourdes avec les malades et surtout le contact
avec des jeunes qui navaient pas eu de chance dans la vie.
Il travaillera dans la mine de décembre 1971 jusquà
fin juin 1974. Il écrit au Provincial : Je suis vraiment reconnaissant
davoir pu faire ce travail. Ce nétait pas facile, mais
ça ma rendu plus modeste. Après cette expérience
comme prêtre-ouvrier, Fik se rend, sur invitation de Phil Bosmans,
à Bruxelles pour transformer une vieille usine en un centre daccueil
pour enfants de la rue, un foyer, sous la direction de Paul Steels.
Après une année détude et de réflexion
à labbaye de Zevenkerke, près de Bruges, il est
nommé au début de janvier 1979 par lévêque
de Hasselt, comme professeur de religion à lInstitut Supérieur
du Commerce à Hasselt.
Il sétablit à Lummen dans une maison où
il pourra accueillir des jeunes qui sortent dune période difficile
de leur vie, la plupart étant envoyés par un tribunal de la
jeunesse. Il héberge constamment trois ou quatre jeunes de 18 à
22 ans, dont il soccupe avec Fiet, sa fidèle collaboratrice.
Dix années durant, il poursuit cette uvre. Ensuite, il déménage
à Hasselt, plus précisément à Sint-Lambrechts-Herk,
où Bon-papa Fik, pourra, comme il le dit lui-même,
mener une vie plus calme et trouver le repos après une vie plutôt
mouvementée. Il y est entouré de nombreux et fidèles
amis et continue à rendre service là où il peut, entre
autre comme aumônier auxiliaire à lhôpital Virga
Jesse et auprès des jeunes.
Depuis longtemps, Fik souffrait dun cancer des os. En
2011, il avait encore subi une opération au dos. À 81 ans,
il était usé. Il sest éteint le 29 février
2012, tôt le matin. La liturgie dadieu fut célébrée
en léglise Saint-Lambert à Sint-Lambrechts-Herk, près
de Hasselt, en présence de nombreux confrères Pères
Blancs et diocésains et dune foule damis. Il a été
enterré à Varsenare.
Jef Vleugels
Père Albert Nyssens
1927 - - 2012
Albert est né
à Ixelles (une des 19 communes de Bruxelles) le 16 novembre 1927,
dans une famille nombreuse (six enfants) et aisée (son père
était directeur de banque). Il fit ses humanités au collège
Saint-Jean-Berchmans (Bruxelles) et au collège Saint-Pierre (Uccle).
À la demande de ses parents, il fit dabord sans succès
une première année de candidature en philosophie et
lettres à lInstitut Saint-Louis, avant de se présenter
chez les Pères Blancs.
En septembre 1946, Albert entre à Thy-le-Château, fait le
noviciat à Varsenare (1948-1949) et la théologie à
Heverlee, où il dirige le Cercle missionnaire avec compétence
et initiative. Il fait son serment missionnaire le 19 juillet 1952 et il
est ordonné prêtre par Mgr Durrieu le 5 avril 1953. Un de ses
professeurs à Heverlee, le Père Dominique Nothomb, conclut
ainsi son évaluation : Tout petit bonhomme qui est un sujet
délite, doué de riches qualités personnelles,
sociales et surnaturelles. Albert fut envoyé à la Grégorienne
(Rome) où il obtint un doctorat en théologie (1953-1956).
Le rapport final signale quil sera un excellent supérieur de
scolasticat, à condition quil réussisse à tempérer
sa tendance à une certaine rigidité dans sa conduite et ses
positions quil ne cache dailleurs pas.
Après un passage à Louvain pour son service militaire,
il sembarque, le 13 avril 1957, à Anvers en direction du Congo.
Il débute comme professeur au grand séminaire de Baudouinville
(actuellement Moba) avec 10 heures de théologie en première
année et un cours de liturgie chez les philosophes. Il sapplique
aussi à létude du swahili. Au village, il soccupe
des Xaveris, ce qui lui prend pas mal de temps. En 1962, il est nommé
au grand séminaire de Murhesa, dont il sera le recteur de 1963 à
1966. Les évêques lui demandent alors détudier
les différents problèmes de laggiornamento des séminaires
après le Concile Vatican II : méthodes de formation, adaptation
des programmes détudes, etc.
Le 1er juillet 1966, Albert est nommé secrétaire chancelier
de larchidiocèse de Bukavu. Durant cette période, la
Société fait appel à lui pour donner un coup de main
à Rome dans le dépouillement des réponses des confrères
au sujet de la première session du Chapitre de 1967. En septembre
1968, il est envoyé à Gap, membre du staff de lAnnée
spirituelle. Deux ans plus tard, il devient responsable de lAnnée
spirituelle à Fribourg. Il y reste jusquen 1973. Pendant ces
années difficiles, il suit de près lévolution
de la formation missionnaire et réfléchit sur les perspectives
davenir.
En 1973, Albert prend un temps sabbatique : quelques mois danglais
à Londres et un voyage de huit mois en Afrique qui le mène
au Burkina Faso, au Ghana, au Mali et même au Togo. Il prêche
plusieurs retraites. Il regagne la Belgique au mois de juillet, anime encore
une retraite et participe comme délégué de la Suisse
au Chapitre de 1974. Début 1975, toujours à Rome, il rédige,
à la demande du Supérieur général, le Père
Jean-Marie Vasseur, louvrage devenu un classique dans notre Société,
intitulé Attitudes dApôtres, où vous
chercherez en vain le nom de lauteur.
Début juillet 1975, nous retrouvons Albert à Bukavu, dans
la paroisse de Chai, où il est vicaire tout en étant chargé
de la formation permanente dans le diocèse. Il avait lhabitude
décrire régulièrement aux Provinciaux de Belgique
et de réagir au contenu de Nuntiuncula. Cela donnait parfois lieu
à une longue réflexion. À loccasion, il nhésitait
pas à adresser ses réflexions au Conseil général.
Concernant son nouveau travail, il écrit : Mon grand souci
est de former des communautés de base vivantes en vue dun engagement
du plus grand nombre possible de chrétiens dans des services diversifiés.
Les catéchistes bénévoles en font partie. Le rôle
du clergé et des religieuses est de plus en plus dans le domaine
danimateurs de ces animateurs.
Fin 1979, Albert retourne au grand séminaire de Murhesa, comme directeur
spirituel. En novembre 1983, on fait appel à lui pour remplacer le
Père Roelens, tombé malade, pour prêcher la grande retraite
à Jérusalem. En juin 1984, il est nommé à la
paroisse de Bagira et devient aumônier des Frères Servites.
Pas pour longtemps, car le 1er juillet 1985, il devient Assistant régional
du Sud-Est. Il assurera ce service jusquau 30 juin 1991. Après
son congé, Albert est nommé vicaire à la grande paroisse
du Christ-Roi, au centre de Kalemie. Il y restera treize ans (1992-2005).
Il est surtout chargé de lanimation spirituelle. À partir
de mai 1994, il est également chancelier du diocèse.
Fin janvier 2005, Albert retourne dans larchidiocèse de Bukavu
et devient aumônier de lhôpital de la Fomulac, à
50 km de Bukavu. Fin décembre 2006, un mal de dos douloureux
le terrasse. Les médecins nen découvrent pas la cause
et lenvoient en Belgique. À Bruxelles, on diagnostique un myélome
nécessitant des rayons et une chimiothérapie. En juin 2007,
Albert rejoint notre communauté dEvere.
Dans le Petit Écho n° 7 de lannée 2009, Albert
écrit : Le sens actuel de ma vie missionnaire ? Faire la volonté
aimante de Dieu. Sauf illusion de ma part, je nai jamais cherché,
demandé ou refusé une nomination. Malgré plus de 50
ans de sacerdoce, mon retour en Province ne sétait jamais posé.
Cest la maladie qui ma forcé à quitter lAfrique.
Cela mest apparu comme une nouvelle manifestation de la volonté
du Seigneur, ce qui ma aidé à laccepter sereinement.
Le changement était énorme et ladaptation à ma
nouvelle situation, jusquà maintenant, me demande dy
voir la même volonté aimante de Dieu à être missionnaire
autrement : par la prière, par une certaine inactivité. Cest
lessentiel de ma vie spirituelle. Sa maladie fut longue et pénible,
mais jamais il ne sen est plaint.
Il sest éteint dans la matinée du 29 février
2012, entouré de ses confrères. La liturgie dadieu eut
lieu en léglise Saint-Vincent à Evere, le 8 mars. Un
petit bonhomme nous a quittés, qui fut un grand missionnaire.
Jef Vleugels
PROFILES
Father Jean
Simard
1927 - - 2012
Fr. Jean Simard
was born on the 6th June 1927 in the Parish of St. Francis of Assisi in
Montreal, Canada. His father was the Churchwarden of the Parish. His elder
brother was a missionary with the Oblates (OMI) and one of his sisters was
a religious in the Notre Dame Congregation. For his classical and philosophical
studies, he went to the College of the Assumption near Montreal. He
succeeded in his studies by hard work. He was very practical and good at
sports.
At the end of his secondary studies, he asked to join the
White Fathers. In August 1950, he began his novitiate at St. Martin, near
Montreal. The following year, he went to Eastview for Theology. There he
took his Missionary Oath on the 18th June 1954. He was ordained priest on
the 29th June 1955. The scholasticate was, sometimes, difficult for him:
he had health problems and he had to work hard to succeed. All the staff
emphasised his great shyness, sometimes pathological, that handicapped him
severely and often limited what he could do. He also lacked self-confidence.
He was of a nervous disposition and could lose his self control. However,
he showed great willingness and took great care in all that he did. He liked
music and had a good tenor voice that he tried to hide. He was a perfectionist,
and his work was never finished in time because he was never satisfied with
it. He showed great tact towards all and had empathy for the sufferings
of others.
At the end of 1955, Jean arrived in Ghana. He was appointed
to the Diocese of Navrongo. He went to Bolgatanga Parish to learn the language
and to be initiated into parish work as curate. He gave himself wholeheartedly
to the work but problems soon undermined his health. After two years he
had to return to Canada for medical leave.
He underwent medical examinations, received treatment, and
rested, so that at the end of 1958, he was given permission to return to
Bolgatanga as curate. Before his departure, the Provincial wrote to his
Bishop: I send you Fr. Jean Simard, whose health has greatly improved.
It seems to me that if you give him clear goals and that his Superior accepts
him as he is, he will be able to give you a good service
He is inclined
to be too zealous. This second experience lasted for little more than
a year and illness again forced him to return to Canada. It was to be a
permanent return.
In March 1960, when he arrived in Canada, he again had to
undergo extensive medical tests. Eventually, he was prescribed medicines
and ordered to rest. He stayed in various White Father houses, principally
in rue St-Hubert in Montreal. In 1965, he did his Long Retreat in Rome,
something which was a great help to him. After a stay of two years in Lennoxville,
he began catechetical and pastoral studies at the Laval University in Quebec.
He graduated with a Masters degree in Theology, specialising in pastoral
studies and hospital chaplaincy. This time of ongoing formation allowed
him to regain a certain equilibrium, and to fit him for his future commitments.
He admitted himself that this period of study helped him to give him a more
balanced view of himself at all levels and to improve the quality of his
relationships with others.
He accepted, first of all, an appointment to the Chaplaincy
of the Hotel-Dieu hospital in Montreal which lasted nearly four years.
He then went to Lennoxville to rest and to help out over a period of two
years. In 1979, he returned to Montreal to be the chaplain of the Mercy
Sisters while residing in the Provincial House. During this time, he celebrated
25 years of priesthood. It was the occasion for the Provincial Team to congratulate
and encourage him. You have often carried burdens in the heat of the
day. You have borne crosses and ordeals, but at the end of every path, there
was a light and especially a friend who told you do not be afraid,
I am with you.
At the end of 1981, he returned to Lennoxville. There he helped
out in parishes and in the community. His main work was to be chaplain to
the Little Sisters of the Holy Family over a period of 15 years. He sometime
gave retreats to Religious Communities. In 1987, he did the Bible/Retreat
in Jerusalem.
However, some problems were not resolved. He had more and more difficulty
in fulfilling his commitments. He needed counselling to sort out his worries.
He was severely handicapped by a certain complex which led to inappropriate
behaviour and speech.
In April 2007, he was operated on for a benign tumour on the
brain. This was a difficult operation but it was successful. Moreover, he
had to live with heart problems which had affected him for a number of years
as well as chronic sore throats because of troubles with his breathing.
He had to give up his ministry and his last years were very difficult. He
progressively lost his strength and he could only walk around the house
and outside with the aid of a Zimmer frame. He ate little and with difficulty.
One evening, at the end of the meal, he suddenly fell, the
victim of a heart attack. He was brought urgently to hospital where he died
a few hours later. It was the 13th July 2012. The funeral was celebrated
on the 18th July at the residence of the Missionaries of Africa in Lennoxville.
He was buried in the cemetery of St-Anthony nearby.
Fr. Julien Cormier, the Provincial, presided at the funeral
Mass. Fr. Denis Paul Hamelin gave the homily in which he said: The
life of Jean was lived in a climate of confidence. Even during the most
difficult periods of his life, he never lost that attitude of a child completely
confident in the love of his Father because he knew that this Father was
full of mercy without limits. It was at the school of St. Theresa of the
Infant-Jesus that he immersed himself into the merciful love of our Heavenly
Father. The decoration of his room and the books on his shelves are a witness
to his devotion to St. Theresa.
Lauréat Belley
Faher Normand
Bonneau
1931 -
- 2012
Fr. Norman
was born on the 7th September 1931 at Ste-Sabine de Missisquoi in the Diocese
of St. Hyacinthe, Quebec Province, Canada. He was the last child in a family
of 10 children. It was a very united family and profoundly Christian. After
primary school in the local parish, he entered the Seminary of St. Hyacinthe
for secondary studies including Philosophy.
In May 1954, he wrote to the Novice Master of the White Fathers:
having prayed, reflected and consulted with my Spiritual Director,
I come, freely and humbly, to ask the favour of being admitted in the next
class of novices.
He was accepted and he began his novitiate in St. Martin,
near Montreal, in August 1954. He was sent to Thibar in Tunisia to study
Theology for a period of three years and he did his final year in Carthage.
He took his Missionary Oath on the 17th June 1958 in Carthage, where he
was ordained priest on the 3rd February 1959.
He profited greatly from this experience of formation in a
foreign country and in an international milieu. For those in charge, Normand
was not a great intellectual, but he had a very good practical and theoretical
judgement. He had an even temperament, jovial, open and he got on well with
the other confreres. He was able to take responsibility and to carry through
any job he undertook. He had a good judgement and people sought his advice.
He asked to be sent to Burkina Faso. At the end of 1959, he
arrived in the Parish of Niangoloko, in the Diocese of Bobo-Dioulasso. He
was to stay in this diocese for nearly 35 years. He served in Bobo-Dioulasso
itself, at Konadougou, Oradora, and Banfora.
However, for over 20 years, at different times, he was in
Niangoloko, mainly, as Parish Priest. He wrote of his work in this parish:
On my arrival in Niangoloko, there were few Christians. Therefore,
I had the time to make contact with a good number of people which greatly
enriched me. I also consecrated a good deal of time with different social
activities, such as visiting schools, dispensaries, literacy classes and
dealing with water supply. Catechesis, and the formation and support of
catechists constituted the essential elements of my apostolate
As a Missionary of Africa, he was for a many years a Regional
Counsellor. In 1977, he did the Session/Retreat in Jerusalem. He took part,
as a delegate, in the Chapter of 1980 in Rome. In 1985, the White Fathers
organised for him a sabbatical year in Montreal.
In 1996, after much thought and having talked with his superiors,
he returned to Canada for good. He explained: I thought that, at 65 years
of age, with my strength diminishing and the conditions of life and work
in rural areas becoming too difficult with long distances to be covered,
it would be better to think of other things. By returning to Canada, I would
still be able to be of service more in accord with my abilities.
He left his beloved Burkina Faso without regret but with a
certain nostalgia. He summed up this time of mission: These years spent
in Africa have been fulfilling and I was happy in the different ministries
that I was assigned. I spent most of my apostolate in rural parishes as
well as having responsibilities in the Diocese such as Catholic Action,
Caritas, development projects etc.
Given his qualities in human relationships and his ability
as a leader, he was appointed Superior of the Retirement Home of Lennoxville
in Sherbrooke. He undertook this work for six years with a great deal of
devotion and service. In the end he wanted to retire as his health was giving
him increasing trouble, particularly osteoarthritis in his legs.
In 2002, he joined the community in rue St-Hubert in Montreal
as Assistant Superior. Seven years later, he is Superior of the new community
of rue Fullum in Montreal. At the end of 2010, he went back to the community
of Lennoxville. His strength had greatly diminished and he needed rest and
medical treatment but he still carried out small jobs around the house.
In August 2011, he got the news that he had a serious cancer
of the tongue. He was to live through this as well as other medical problems
with great courage and spirit which edified everybody. Despite this, he
still thought of Africa and remained in contact with friends. Here is an
extract from a letter written at the end of 2011 by Fr. Thomas Hema, a priest
from Burkina Faso, who works in the Parish of Niangoloko, Dear Normand,
I do not know how to thank you for all that you did for the Parish of Niangoloko.
Knowing you a bit, you offer your cross for the Parish of Niangoloko and
so you continue to help us. How do I say thank you? I believe
that it is only the Lord who is best placed to say to you thank you.
I am inspired by your courage and faith when you tell me about your illness.
One can be struggling, but when one knows how you are coping with this illness,
I am strengthened in my faith. Thank you, Normand, for that. I believe that
the grace of faith plays a part here. To believe in what one has taught
all ones life is truly an act of faith. I would like to have your
faith and I pray with you and for you; a union of prayer and solidarity
in suffering. Thank you once more for your example, it is edifying.
After a family gathering, someone expressed these sentiments
in the name of the others: We are proud of what you have accomplished
in your life and the way that you continue to be good with people. You are
for us, your family, a symbol of faith, of love for people, open hearted
and non judgemental; we warmly thank you.
At the beginning of 2012, Fr. Bonneau was hospitalised for
a variety of ailments. His condition was giving cause for concern. Later
he was transferred to a unit specialising in his condition and he received
palliative care. It was there that he died on the 24th July 2012.
After a prayer vigil and a Mass in the presence of his mortal
remains in our house in Lennoxville, the funeral Mass was celebrated on
the 28th July in the parish of St-Romuald de Farnham. His ashes were buried
in the family plot at Ste-Sabine. Fr. Denis-Paul Hamelin presided at the
Mass and Fr. Jean-Marie Tardif gave the homily. All the members of his large
family attended as well as many friends who came to give homage to our dear
confrere who had inspired many of them.
Fr. Olivier Soma, a Missionary of Africa from Burkina Faso,
wrote to Fr. Provincial to present his condolences: I learnt of the death
of Fr. Normand Bonneau who worked for a long time in my native parish of
Niangoloko. Even if he had left Burkina Faso more than 15 years ago, many
people still remember him. He spoke Cerma, the language of the Gouins very
well. He was really the Apostle of the Gouins. I pray that the Lord gives
him the reward promised to his elect.
Lauréat Belley
Father Christian
Deltenre
1931 - - 2012
Christian was born on the 24th October 1931 in Waterschei (Genk) in the Province of Limbourg (Belgium). He came from a practicing Christian family. His father was Managing Director of a colliery. Christian did his primary schooling in Hasselt followed by secondary schooling in the Collège St-Pierre at Uccle (Bruxelles). He entered the White Fathers at Thy-le-Chateau where, from 1951 to 1953, he studied Philosophy. He did his novitiate in Varsenare and theology in Heverlee. He was ordained priest on the 6th April 1958 by Bishop Daubechies (a family relation).
After six months compulsory studies in colonial methods, Christian
went to England to perfect his English. His Professors at Thy-le-Chateau
had already noticed a characteristic that would decide on the aspect of
his future: Prefers to use his ten fingers for something other than
turning the pages of a book. In the Scholasticate, a Professor notes:
A promising candidate, not because of his intellectual ability but
because of his human talents; another teacher adds: This student is
distinguished by his discretion and good heart. It should also be
noted that during his years of formation and despite some problems of fatigue
due to his nervous character, he was a good athlete and a sportsman.
On the 8th August 1959, he left for Northern Rhodesia, now
Zambia. He was appointed to Luwingu in the Diocese of Kasama. He learned
the Chibemba language, did ministry and was obliged to take charge of building.
However, quite early on, he showed signs of tiredness and suffered from
insomnia. There were fears that he was suffering a serious problem with
his thyroid gland. Fr. Oger, the regional, wrote: The political troubles
of 1961, when he did not know the language very well, as well as the troubles
in the Congo where there are some members of his family, must have affected
him more than we thought.
In June 1963, Christian returned to Belgium for health reasons.
In December, he was named bursar at Thy-le-Chateau. The students were very
happy with him: He is a mother they said. Christian oversaw
everything and he was very resourceful as well as being young at heart.
He also taught a course in Missiology. In January 1967, he returned to Zambia.
He again did pastoral work but he was soon appointed chaplain as well as
teaching French in the Government run Luwingu Secondary School. In
February 1970, the Belgian Province asked for his services as Provincial
Treasurer. Christian wrote to Fr. Rosman, assistant Provincial: Maybe
I am a bit old fashioned, but up till now I have never refused or asked
for an appointment, and I am still happy. If Fr. Thuysbaert thinks that
I can do the job and you agree, then I accept.
On the 1st January 1971, Christian began as Assistant Treasurer
to Fr. Thuysbaert in rue Pelletier. He succeeded him in June 1973. During
his mandate as Provincial Treasurer, he was responsible for building our
first house in the Limbourg province in Genk. He then realised an old dream
of the Belgian Province. He built the new Provincial house in rue Charles
Degroux, 118, commissioned in July 1974. The building of La Plante took
more time. Work began in 1975 and the new building was inaugurated in March
1978. Christian finished his mandate in December 1978.
In January 1980, Christian was, once again, appointed to Zambia,
this time to the Diocese of Ndola where he was made responsible for the
Procure. He brought a big number of material improvements, worked with the
diocesan treasurers, and was agent for Raptim. Superior, bursar, guest
master, counsellor, ministry in the Parish, giving individual retreats to
the sisters..., wrote the Assistant Provincial. In 1984, he returned
to Belgium for his leave, tired out and with an old back problem. In 1988,
he returned to Zambia. He was replaced as superior of the procure, but remained
in place to carry out different services. His rare letters addressed to
the Provincial witness to his concern for the poor people deeply affected
by the devaluation of the currency and even if they had work, they were
only paid a meagre salary or were retired with practically nothing. It
is essential that the Church, but even before that, our Society, take a
clear stand on this subject. It should be noted that according to
his confreres, Christian lived very poorly in a genuine spirit of poverty.
In 1993, he did the session in Jerusalem. However, he had
to return home on a regular basis for medical reasons. In February 1996,
he wrote to the Provincial saying that during his holidays he had forgotten
the names of his nephews and nieces and that on returning to Ndola, he had
to consult his Chibemba dictionary for fairly basic words, but that now
it was coming back. He worked full time as a chaplain in the hospital where
he visited the sick, helped them materially and got them reading material.
He wrote: I am happy when I see happy sick people However, Christian
was beginning to find it more and more difficult to express himself clearly
and his confreres urged him to return to Europe to get it checked out.
Christian arrived in Brussels on the 4th September 2005. His
family welcomed him and brought him for a thorough medical examination including
a visit to a psychiatrist and a neurologist. Little by little he recovered
his speech. In the beginning of 2006, he returned to Zambia and was happy
to take up, once again, his hospital work. The doctors and his superiors
gave him three months but it was extended to six months. On the 6th June
2006, Christian returned to Belgium for good. He knew he suffered from Alzheimers
disease and what the consequences would be. He returned to the community
in rue Clovis, in Brussels: one year later, he was appointed to Heusy. The
illness seemed to progress very slowly because at Heusy (until its closure)
and then at La Plante from 1st July 2009, he was still able to help in the
maintenance of the property. He remained very considerate, as he always
had been.
In 2011, his state of health slowly deteriorated and he became
totally disoriented. It was necessary to transfer him to a specialised unit
(M.R.S. Nazareth in Brussels). In his last three months, he became very
weak and his death on the 24th February 2012 was a blessing. He always signed
his letters In Amorem Christi and so he went to meet his beloved
Lord. He now rests with his confreres in Varsenare.
Jef Vleugels
Father Jean-Bernard
Doyon
1919 -
- 2012
Fr. Jean-Bernard
Doyon was born on the 16th November 1919 at St-Gabriel de Guerin in the
present Diocese of Rouyn-Noranda, Canada. He went to Primary school in Guerin.
For secondary school, he went to the Jesuit College in Sudbury, Ontario.
He was eight years there including two years of Philosophy. He was quite
intelligent and did well in his studies. After a lot of reflection, he decided
to enter the White Fathers.
In September 1942, he began his postulancy in Everell, near
Quebec. The following year, he entered the spiritual year at St-Martin.
In September 1944, he began his theological studies in Eastview, near Ottawa.
He found the years of formation difficult. He was gifted for intellectual
and material work. He held his vocation dear and made huge efforts to improve
his behaviour. He seemed to have a solid piety but despite all that some
of the professors had doubts about his vocation. He found it difficult to
accept adversity and to be compliant. He often took things personally. He
was warned about his attitudes and he humbly accepted these remarks. He
took them into his heart and things greatly improved. He was accepted for
the missionary oath which he took on the 19th December 1947. He was ordained
priest on the 22nd May 1948 in Ottawa by Bishop Vachon.
He spent the summer of 1948 with his family before leaving
for England to do the course on the British Way of Life. At the end of 1948,
he arrived in Malawi. He was to work here for more than 10 years always
in the Prefecture Apostolic of North Nyassa which, later on, became the
Diocese of Mzuzu. He began in Rumphi where he learnt the language, Chitumbuka,
and was initiated into pastoral work. After a year at Mzambazi, he returned
to Rumphi as curate and bursar. All told, he spent four years in this parish.
In 1953, he was appointed Parish Priest at Vua. He stayed
there for a year. After another year as curate in Kaseye, he went to Nkhamenya
as bursar and to help in ministry. He stayed there for six years with an
interruption for his home leave and the long retreat. These years of pastoral
work were very difficult for him because he had problems of all sorts and
his health was affected. His relationships with his confreres and people
were hard for him. However he loved the Africans and was a big help to them.
As he was good for material things, he made a good bursar and sought to
please his confreres. He was very supernatural and prayed a lot, but he
was very hard on himself.
In 1961, he returned to Canada for holidays. He needed to
regain his strength. He rested and little by little he did some ministry
while staying in our houses. In 1963, Bishop Jobidon wrote to him and Jean-Bernard
replied to him saying: I was very happy to read your letter and to
have news of Nyassa, and especially to see that some people still remember
me. Unfortunately, I am asking myself the big question regarding my return
to Africa.
His health did not get any better. He said that he had digestive
problems, migraines and the doctors, looking after him, were wondering if
the problems had origins other than physical ones. He underwent operations,
and it was hoped that treatment and rest would improve matters. His Superiors
were very understanding and supportive which helped him. He continued to
do what he could and resided in our houses helping with missionary promotion,
parish work, chaplain in hospitals and schools but always on a part time
basis only.
From 1971 to 1981, he was Parish Priest in Montpellier in
the Diocese of Hull. He was living outside of community and his ministry
and prayer were particular. He said that he kept himself busy by painting
and repairing things. In the end, his presence in the parish proved divisive
and provoked resentment. Conflicts with people upset him and they, on their
side, accused him of imposing his charismatic views above everything else.
From 1981 to 1982, he took a sabbatical year in the Provincial
House in Montreal. In the following years, he committed himself to prayer
groups, adoration and was drawn into the charismatic renewal movement. However
these activities caused him problems and brought him into conflicts with
others. He stayed with sympathetic families often without informing his
superiors.
In 1987, he had a heart attack and was hospitalised in Sudbury.
After that, the Provincial persuaded him to return to community life and
he took up residence in Lennoxville. He was to stay there for 10 years but
always continuing his contacts with groups and individuals. This meant that
he was frequently absent from the house.
In 1998, he quit Lennoxville to go to Ontario in order to
continue his work with prayer groups. He also continued to write books on
the love of God and on Marian devotion. These books were not always published
because of the reluctance of the authorities. He, also, organised pilgrimages
to Medjugorje. They, no doubt, helped some individuals who went with him,
but his conduct was often criticised by others.
At the end of 2009, Fr. Doyon was back in Lennoxville. His
health had become more fragile. He needed to be looked after. He continued
his prayer and his guidance of people who followed his spirituality. His
superiors often urged him to retire completely by giving up his particular
ministry. Eventually, it was his health that obliged him to cut back on
his activities. More and more he depended on a Zimmer frame to get around.
In 2012, his health got worse. He was brought to hospital
for an evaluation. He returned to our house but had to be hospitalised again
shortly after. After more tests, the doctor said he had a cancer and that
he would not be able to return to our house. A place was found for him so
that he could get palliative care. This was to last for many weeks.
Fr. Doyon died on the 7th August 2012. His body was brought
back to our house at Lennoxville. The funeral was celebrated on the 14th
August in our chapel followed by burial in the cemetery of St-Antoine. Some
members of his family attended as well as many friends. Fr. Denis-Paul Hamelin
presided at the Eucharist and gave the homily. Some extracts:
Jean-Bernard knew that he was loved by God, child of
a Father who could never forget us, who takes care of us, and will never
abandon us even in the most difficult moments of our lives and especially
at the hour of our death. I think that the principal trait of his life has
been that of a great man of prayer. In that way, he remained a missionary
all his life. He could be an example for each one of us; to remain in contact
with the Divine through contemplation, to become intercessors by our prayer.
He has gone to his Lord whom he loved and served to the best of his ability.
May he rest in peace.
Lauréat Belley
Father Georges Defour
1913 - - 2012
When the confreres of Liege
informed us, at the beginning of the afternoon, of the death of our confrere
George Defour, the kilio (mourning) had already begun in Bukavu.
The African tam-tam was quicker than us.
Georges Defour was born in Verviers on the 30th December 1913. He did his
secondary school studies in various schools; a year at a boarding school
in Dolhain, and then at the St. Francis Xavier College in Verviers run by
the Jesuits. He was an enthusiastic scout. In 1932, he entered the White
Fathers at Boechout for philosophy and the following year, he was at Glimes.
He did his spiritual year in Maison Carree, Algeria (1934-1935) followed
by theological studies in Heverlee, Belgium where he made his missionary
Oath on the 28th June 1938 and was ordained priest on the 30th April 1939.
After ordination, he studied Educational Sciences in Louvain and obtained,
with 1st class honours, his Licentiate in 1942. He, also, passed the entrance
exam for Law, with honours. His first appointment was to teach Philosophy
in Thy-le-Château from 1942 to 1945. In 1945, he became chaplain to
the lA.E.P. (Aide aux Enfants du Pays) in French speaking Belgium.
For his work during the war, notably with war victims, he received the Medal
of the Resistance and the Commemorative War Medal on the 6th February 1950.
On the 11th May 1946, Georges took off for Kivu. He was appointed as Professor
at the Primary Teacher Training College at Nyangezi and Headmaster at the
School for mixed race children. In August 1947, he became Chief Inspector
for Education for the Archdiocese of Bukavu. He founded and directed an
Education Centre which published text books, a magazine for teachers, developed
education programmes, and made teaching materials. Fr. Hellemans, the Regional
Superior wrote: He inspects the schools twice a year and puts in a
lot of time for that. He is keen about promoting Christian education in
the schools. His publications are well known even outside the Vicariate.
Some years later, in 1958, Georges received the Gold Medal of the Royal
Order of the Lion for his 12 years of service to education in Kivu.
In September 1952, Georges founded the Xaverian Movement which, no doubt, was to be his lifes work. George wished the movement to be deeply African. The structures of the association were based on the Scout movement; and for the spirit and spirituality of the movement he based it on Curs Vaillants/Âmes Vaillantes and la Croisade Eucharistique. Later on, when the movement had adult members, he looked to the Young Christian Workers movement for his inspiration. He chose as patron, St. Francis Xavier, thus underlining its apostolic character. In 1955, Bishop Van Steene considered the Xavierians as the official youth organisation of the Diocese. From 1957, Georges was able to work full time with the organisation.
He wrote, edited and distributed 61 handbooks for the leaders, he published
the magazine Jeunesse Africaine, and the newspaper Hodari. He made several
study trips to other African countries. By the end of the 50s, the Movement
was to be found in nearly all the Dioceses of the Congo. In 1960, it had
35,000 members and had spread to 14 African countries.
In May 1966, Georges founded the Bandari Centre to train youth leaders.
He produced and edited a correspondence course, both nationally and internationally,
for the systematic training of those in charge of youth work.
In 1974, he began giving a course in Applied Psychology at the lInstitut
Supérieur de Sciences Sociales (ISES) of Bukavu and in 1976, he also
gave a course on the history of Religions at the lInstitut Supérieur
Pédagogique of Bukavu (ISP). He published his course on African Traditional
Religion. That same year, he was awarded the Chevalier de lOrdre de
la Couronne for his 30 years of service to teaching and education in Central
Africa. In August 1977, Georges was appointed Academic Secretary at ISES
with the mandate to transform it into the Institut de Développement
Rural (ISDR). He was elected to the Society of Africanists of Paris (1977).
In 1980, he founded CEETA, within the framework of ISDR, a centre for studying
appropriate technology and in 1982, he began an experimental farm of Gai
Lapin.
He also became a member of the International African Institute of London
(1980). He became interested in Agro forestry. He was appointed a member
of the Regional Office for the Protection of children and youth in Kivu.
In 1984, he made a long visit to the USA. In ISDR, he founded ATEPRO (1985)
which was training for producing appropriate technology. On the 10th July
1986, he received his Doctorate in Education, with distinction, from the
University of Kisangani. On the 1st November 1986, he was appointed the
General Academic Secretary of ISDR, a post he held until 1994. In 1987,
he published Pour une pédagogie du milieu intégral,
which gave details of guidelines for running a Higher Institute for Rural
Development. In April 1988, he was promoted to the rank of Officier
de lOrdre de la Couronne.
He continued to give courses at ISDR, such as a critical analysis of theories
of rural development; field work on human behaviour; African Anthropology
and Rural Development, a study of Adult Education and Rural Development.
In 1990 he published Cinq mille proverbes africains pour la Loi des
hommes nouveaux (312 pages). He undertook many study trips: Indonesia
(1990), Egypt and China (1991), India and Nepal (1992), Thailand (1993),
Sri Lanka (1994), Hong Kong, Taiwan, and South Korea (1996). In May 1993,
he began experimental studies on 500 plants having medicinal properties;
he published the results in 1995. In March 1994, he set up CERDAF (A Centre
for African Studies and Documentation), which since, 1998 and up to the
present day, has published a quarterly journal: Recherches africaines.
LAfrique et son vécu. In June 1994, he published a work
of 350 pages: Le développement rural en Afrique Centrale. Théories
et essai danalyse critique.
From 1999, Georges gave a course on African Traditional Religion to our
1st cycle in Ruzizi. In 2000, his course was on Religious Life and African
Culture. He published Bulikoko, a collection of hymns especially for young
people. On the 30th April 2000, he celebrated 60 years of priesthood of
which 53 were spent in Kivu. He published a course on Adult Education from
the point of view of mentoring self education groups for adults.
On the 50th anniversary of the founding of the Xaverian movement, in December
2002, Georges visited Burundi, Uganda, Rwanda, Kinshasa and Kisangani, in
what turned out to be a triumphant tour for the revered founder. On the
8th September 2002, he was made an honorary citizen of the Province of South
Kivu. On the 30th December, the Archbishop of Bukavu solemnly conferred
on him, on behalf of the Pope, the decoration Pro Ecclesia et Pontifice.
In March 2007, Georges published his last book Les symboles africains
dans la vie et le message chrétien (151 pages), his 106th published
work.
Then the hectic and eventful life of this tireless apostle and great traveller,
curious about everything, was brought to an abrupt and dramatic halt. On
the 5th May 2007, while he was packing, in preparation to going on home
leave, he had a disastrous fall. He was repatriated urgently and spent 5
long months in the Clinique St-Michel in Brussels.
Finally, on the 4th October, he was able to go to a nursing home in Liege.
There were other confreres there as well. However, he was never the same
old Georges, full of life and character. The resilience was gone. Certainly,
he revived when he got visitors, especially the Xaverians, and when he was
reminded of some episodes of his life in Bukavu. However, he soon fell back
into deep depression which was aggravated in his last months by the fact
that he could no longer make himself understood. On the 21st August 2012,
Georges passed away quietly.
The farewell liturgy took place on the 25th August in the Church of St.
Vincent at Evere. At the request of the Archbishop of Bukavu, his body was
returned to Bukavu for burial in the Bandari Centre, the International Headquarters
for the Xaverian Movement.
Jef Vleugels
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Father Victor (Fik) Nijs
1930 - - 2012
Fik (Viktor) was born
on the 5th July 1930 at Tessenderlo in the province of Belgian Limbourg.
His father was a factory worker and then a miner at Beringen; his mother
ran a small shop. Fik was the second of nine children. After a year at the
Technical School in Overpelt, he did his secondary school education at Beringen,
Diest, and the final year at the Junior Seminary at Saint-Trond.
Fik was active in the scouts but he was, above all, a library rat. He wrote: Authors, such as Dostoyevsky, Tolstoy and Diana Ragmanova, opened my eyes to the real situation of the working class. I could no longer believe in black gold when I saw the hands of my father, his broken back and his coal dust damaged lungs. In the meantime, he had also found Fr. Joseph Cardijn (founder of Young Christian Workers).
In September 1950, Fik entered the White Fathers at Boechout. He did his
spiritual year in Varsenare and he was sent to Canada for theological studies
at Eastview, Ottawa. During his holidays, he took part in work camps for
underprivileged youth in Washington and in the Harlem district of New York.
A world of poverty, injustice, discrimination and racial hatred. However,
there were also many volunteers who continued to believe in humanity.
On the 1st February 1957, Fik was ordained priest. During his formation,
his professors had remarked on his generosity, his natural gift for living
in community, his spirit of initiative and his social awareness.
Fik was appointed to Mozambique in (south eastern) Africa. It was
still a Portuguese colony and was to remain so until 1975. After a year
learning Portuguese, he arrived, in September 1958, at the mission of Chemba
on the banks of the River Zambezi. He learnt the local language. He remarked
that 500 years of Portuguese colonialisation was a heavy burden on the country
and that the police were everywhere. Nine months later, he was appointed
to the junior seminary of Zobue, which had 180 students coming from the
three dioceses. One day, Fik helped three students, who did not wish to
continue their studies for the priesthood, to flee the country. He was declared
persona non grata by the Portuguese Bishop and he had to leave
the Diocese.
After his leave and the Long Retreat at Villa Cavaletti in 1964, he was
appointed to the Diocese of Beira. He became the headmaster of a secondary
school. He also taught French and English. He gave evening classes for adults
and was chaplain for a scout troop. He also helped out in the Parish. Fik
noted: The secret police put us under constant surveillance, but the
white population support us and so we continued.
In 1968, his doctor ordered him to take it easy and this allowed him to
return to the bush as curate in Lundo Parish. He had to learn another language.
It was a poor and arid region. With the help of his old scout troop, he
began an agricultural project. During his home leave in 1969, he took a
course in tractor maintenance and took one back with him for the project.
In 1970, a famine ravaged the country. However the authorities refused to
accept aid for the population. He wrote: We manage by smuggling and
poaching.
On the political front, the tension was at its peak because people,
who had fled in recent years, began to attack from Tanzania in order to
liberate the country from the Portuguese yoke. The Portuguese army ruled
by terror. As missionaries, we could not keep silent. The 40
White Fathers protested. In Rome, the General Council decided to withdraw
all the White Fathers as a sign of protest. The Portuguese government reacted
by expelling them. Not all the fathers were in favour of this decision.
However, all obeyed and they left as a group. The date was 25th May 1971.
Many tears were shed that day.
Fik wrote on his return to Belgium: I was asked to take an interest
in foreign workers. An old dream was about to become a reality: to work
at the bottom of a mine, 789 metres down, as a non qualified miner. It was
hard, very hard! I never thought that a shovel or a drill could weigh so
much. After hours of work, I was able to get my breath back as curate of
the parish; scouts, miners, stretcher bearers, pilgrimages to Lourdes with
the sick but especially with the young who never had a chance in life.
He lived at Stal-Koersel. He worked in the mine from December 1971 to the
end of June 1974.
He wrote to the Provincial: I am very grateful to have been able
to work like this for two and half years. It was not easy, but it has made
me more humble. After this experience as Worker-Priest, Fik was invited
by Phil Bosmans to come to Brussels to transform an old factory into a home
for street children under the direction of Paul Steels. After a years study
and reflection at the Abbey of Zevenkerke, near Bruges, Fik was appointed,
in the beginning of January, by the Bishop of Hasselt as teacher of Religion
in the Institute Superior du Commerce at Hasselt.
He settled at Lummen in a house where he was able to welcome young people
who were getting over a difficult period in their lives. For the most part
they were sent by the Court Service: he always had three or four young people,
ranging in ages from 18 to 22 years. living with him. He was helped, in
this work, by the ever faithful collaborator Fiet. He did this work for
10 years. He then moved to Hasselt or more precisely to Sint-Lambrechs-Herk
where good-father Fik, as he described himself, was able to
live a calmer life and get some rest after a very hectic life. He was surrounded
by many and faithful friends and he helped out where he could, just to mention
his work as assistant chaplain to the Virga Jesse hospital and with young
people.
For a long time he had suffered from cancer of the bone. In 2011, he had
to undergo an operation on his back. At 81 years, Fik was worn out. On the
29th February, early in the morning, he died. The farewell liturgy was celebrated
in the church of Saint-Lambert in Sint-Lambrechs-Herk, a parish in south
of Hasselt. The liturgy was attended by many White Fathers, diocesan priests
and a large number of friends. He was buried in our cemetery in Varsenare.
Jef Vleugels
Farher Albert Nyssens
1927 - - 2012
Albert was born in
Ixelles, Brussels on the 16th November 1927. He came from a large well off
family (six children). His father was the director of a bank. He did his
secondary school studies in the College Saint-Jean-Berchmans (Brussels)
and the College Saint-Pierre (Uccle). At the request of his parents, he
began to study Philosophy and Literature at the Institute St. Louis but
without success. He then applied to join the White Fathers.
In September 1946, Albert entered the White Fathers at Thy-le-Château.
He did his novitiate at Varsenare (1948-1949), and his Theology at Heverlee
where he directed the Mission Circle competently and with initiative.
He took his Missionary Oath on the 19th July 1952. He was ordained priest
by Bishop Durrieu on the 5th April 1953. One of his Professors at Heverlee,
Fr. Dominique Nothomb, made this evaluation: A small good natured
chap who is one of the best, gifted with great personal qualities, socially
and supernaturally. Albert was sent to the Gregorian University in
Rome where he gained a Doctorate in Theology (1953-1956). He was considered
to be good material to be superior of a scholasticate on the condition that
he overcome a tendency for inflexibility and rigidity.
After some time in Louvain doing his military service, he left
for the Congo on the 13th April 1957. He began as Professor in the Major
Seminary of Badouinville (now Moba) with 10 hours of theology and a course
of Liturgy for the Philosophers per week. He also began to study Swahili.
In the village he worked with the Xaveriens which took up a good deal of
his time. In 1962, he was appointed to the Major Seminary of Muhesa and
he was rector there from 1963 to 1966. The Bishops asked him to study the
different problems arising from the aggiornamento of Vatican II regarding
the seminaries especially in the areas of training and adapting new study
programmes.
On the 1st July 1966, Albert was named secretary and Chancellor of the
Archdiocese of Bukavu. He also gave a hand in Rome to sort out the replies
of the confreres to the consultation that preceded the famous Chapter of
1967. In September 1968, he was appointed as a member of staff to the Spiritual
Year at Gap (France). Two years later, he was appointed Superior of the
Spiritual year in Fribourg. He was to stay there until 1973. During these
difficult years, Albert closely followed the evolution of missionary formation
and reflected on what it meant for the future.
In 1973, he took a sabbatical year; some months studying English in London
and a prolonged visit to Africa. This led him to Burkina Faso (then Upper
Volta), to Ghana, Mali and even to Togo from December 1973 to July 1974.
He gave many retreats. He returned to Belgium in July, gave another retreat
and attended the 1974 Chapter as Swiss Delegate. In the beginning of 1975,
at the request of Fr. Vasseur, the Superior General, he wrote a famous book
for the Society; Attitudes of an Apostle but you will look in
vain for the name of the author!
In early July 1975, Albert returned to Bukavu in the parish of Chai where
he was curate while at the same time in charge of ongoing formation in the
Diocese. It should be pointed out that Albert regularly wrote to the Provincials
of Belgium and responded to articles in Nuntiuncula. This sometimes led
to lengthy and deep reflections. On occasion, he did not hesitate to inform
the General Council of his thoughts. Concerning his new work, he writes:
The big concern is to encourage the small living Christian communities,
to seek the commitment of the greatest number of Christians possible in
different services. One of the sectors is that of the volunteer catechist.
The role of the clergy and religious is, more and more, in this area to
be the organizer of the leaders.
At the end of 1979, Albert returned to the Major Seminary of Murhesa as
spiritual director. In November 1983, he was called urgently to Jerusalem
to preach the 30 day retreat as Fr. Roelens had fallen ill. In June 1984,
he was appointed to the Parish of Bagira and became Chaplain to the Servite
Brothers. On the 1st July 1985, he was appointed as Assistant Regional of
South East Congo. He remained in this job until 30th June 1991. After his
home leave, he was made curate in a big working class parish of Christ the
King in Kalemie. He was to stay there for 13 years, until 2005.
In January 2005, he returned to the Archdiocese of Bukavu and became chaplain
to the Fomulac Hospital, about 50kms from Bukavu. At the end of December
of 2006, he was struck down by a very painful problem in his back. The Doctors
could not find the cause and he returned to Belgium for treatment. It was
discovered that he had a malignant tumour. This meant radiation and chemotherapy
treatment. In June 2007, he joined the community at Evere.
In the Petit Echo No 7 of 2009, Albert wrote: The present meaning
of my missionary life is do the loving will of God. I have never sought,
requested, or refused an appointment. In spite of over 50 years of priesthood,
my return to the Province was not in question until the day my illness forced
me to leave Africa. This appeared to me as a new demonstration of the will
of the Lord, which enabled me to accept it peacefully. The switch over was
daunting and adapting to my new situation has, up to now, demanded of me
to see in it the loving will of God and to be a missionary in another way:
by prayer and a kind of stillness. That is the core of my spiritual life.
His illness was long and painful, but he never complained.
He died on the morning of the 29th February 2012 surrounded by his confreres.
The farewell liturgy took place in the Church of St. Vincent at Evere on
the 8th March. The small good natured chap, who was a great missionary,
has left us.
Jef Vleugels