NOTICES BIOGRAPHIQUES
Frère
James Kennedy
1915 -
- 2011
Dans une
lettre quil envoya au provincial britannique en 1976, le Frère
James ou Jimmy, comme il était connu a écrit des
mots qui résument parfaitement comment il a vécu sa vocation
missionnaire.
Depuis un certain temps, écrit-il, je parcours
les villages, allant chaque jour dans un autre, priant le chapelet avec les
gens. Je veux les encourager à prier davantage. Je dois admettre que
je suis partout très bien reçu. Les gens semblent vouloir prier.
Je chante généralement lhymne de Lourdes avec eux, trois
couplets entre chaque dizaine. Dans cette uvre, le Seigneur maide
manifestement beaucoup. La semaine dernière, dans un des villages où
je suis allé, javais à peine arrêté mon vélo
que jétais entouré de jeunes enfants, une douzaine. Ils
chantaient tous le refrain de lhymne de Lourdes. Jespère
amener toute lîle aux pieds de Notre Dame.
Jimmy est né à Plumstead, juste à lest
de Londres, en novembre 1915. Il a vécu son enfance au cours de la
première guerre mondiale et les années difficiles qui lont
suivie. Cela la marqué pour la vie. Ses besoins ont toujours
été minimes ; il navait donc aucun problème avec
le style de vie austère des missionnaires de cette époque.
Quand Jimmy est allé au petit séminaire dans la
petite ville de Bishops Waltham, cétait avec lintention
détudier pour devenir prêtre. Cependant, après avoir
consulté le supérieur, il embrassa la vocation de Frère.
Jimmy a prononcé son Serment perpétuel à Maison-Carrée en 1943 et, en 1947, a été nommé à Sainte-Anne à Jérusalem, où il a travaillé au séminaire pendant dix ans. Ce fut la première des vingt nominations quil a reçues entre 1943 et 1997. Dans presque tous les endroits où il a travaillé, à Jérusalem, en Écosse et en Zambie, il était économe, cuisinier ou jardinier. Il était consciencieux et assidu, obéissant et priant.
Cependant, comme tout un chacun, Jimmy avait ses limites. Il
pouvait être têtu et obstiné, et parfois désorganisé.
Cependant, il reconnaissait humblement ses défauts et il était
toujours le premier à se réconcilier après une querelle
ou un malentendu.
Il ressort clairement de la citation au début de cette notice nécrologique que la valeur de Jimmy pour la Société et lAfrique était surtout dans le domaine de la prière. Il était un homme profondément spirituel.
Vers la fin de sa vie, il se sentait attiré à
vivre en union étroite avec Jésus crucifié. Cela semble
provenir dune expérience mystique prolongée qui la
marqué pour le reste de sa vie. Dans quelle mesure cette expérience
était-elle authentique ? Jimmy était bien conscient quelle
pouvait être une illusion et cela nous fait supposer quelle était
effectivement authentique.
Son
expérience mystique tournait autour dune prise de conscience
profonde de Jésus souffrant sur la croix. Dans une de ses nombreuses
lettres à son directeur spirituel, il écrit : Je passe
de longues heures éveillé
Je me retrouve inopinément
sur la croix
En me faisant revenir constamment à la croix, est-ce
que le Seigneur veut minviter à munir à lui pour
compléter ce qui manque encore aux souffrances quil endure ?
Je suis incapable dexpliquer cette souffrance que je vis.
Tous ceux qui ont vécu avec lui peuvent témoigner
que Jimmy a été, tout au long de sa vie, un homme de prière
profonde. Il pouvait être de mauvaise humeur, impatient, capable de
propos blessants. Il navait aucune illusion sur lui-même : Et
pourtant, après ma vie médiocre, Jésus maime encore
tellement,
disait-il.
Cest avec cette prise de conscience spirituelle profonde
que Jimmy a rempli sa mission, comme économe, comme jardinier ou comme
cuisinier, en divers endroits, dans sept communautés de la Province
britannique après Jérusalem, puis, sur une période de
28 ans, dans huit communautés en Zambie.
En 1994, alors quil avait 79 ans, Jimmy a été
nommé à nouveau à la province britannique. Sa dernière
communauté a été à Corfton Road où il a
construit une grotte à Notre-Dame, entourée de fleurs. Cette
action sera son dernier mémorial à la Mère de Dieu.
En 2007, il subit une grave crise cardiaque et, ayant besoin
de soins infirmiers constants, il entre dans la maison de soins de St. David
dans Ealing, un quartier de la banlieu de Londres, non loin de la communauté
de Corfton Road. Il recevait fréquemment des visites et il navait
jamais aucun problème à faire la conversation, pourvu quon
fût disposé à prier le chapelet avec lui ou à entendre
sa confession. Le seul nuage dans le ciel, quand il a commencé à
faiblir, était quil perdait constamment son chapelet et cétait
devenu une tâche hebdomadaire de voir à ce quil en reçoive
au moins un.
En novembre 2010, Jimmy a célébré son 95e
anniversaire. Il était évident que sa fin approchait. Dans ses
dernières semaines, il ne pouvait plus que répondre au chapelet
de façon spasmodique, et il sendormait constamment. La mort est
venue le prendre tranquillement le 7 avril 2011. La messe de funérailles
a été célébrée en léglise
de la paroisse Saint-Jean lévangéliste de Brentford. Jimmy
a été le premier Missionnaire dAfrique à être
enterré à partir de léglise paroissiale de la communauté
de Little Ealing.
Ce Frère fidèle, humble, profondément spirituel,
est rentré à la maison du Père pour être pleinement
uni au Crucifié, mais Ressuscité, le Christ dont les souffrances,
avec celles de sa mère bénie, ont été partagées
par Jimmy tout au long de sa vie missionnaire par amour pour Dieu et pour
lAfrique.
Chris Wallbank
Frère Joseph Mullen
1930 - - 2011
Le Frère
Joseph, ou Joe comme nous lappelions tous, est né
le 28 novembre 1930, à Lanarkshire, en Écosse. Il a reçu
son éducation primaire à lécole St-Patrice, Shieldmuir,
Lanarkshire. Il a fait ses études secondaires au lycée Notre
Dame, Motherwell. Parmi les diplômes obtenus dans cette première
partie de sa vie, il y a les diplômes du cours national supérieur,
J1 et J2 en génie, et le diplôme darpentage A3 durant son
service militaire. Pendant cinq ans, Joe a travaillé comme apprenti
plâtrier en génie structurel et, plus tard, comme ingénieur
pleinement qualifié. Tout cela montre que nous parlons dune personne
très compétante.
Joe a fait son service militaire principalement à Hong
Kong. À son retour, il retourne à son ancien emploi, mais il
admet lui-même : Je ny suis pas resté. Jai
pensé que je pouvais avoir un avenir meilleur en me déplaçant
dans une zone commerciale et cest ce que jai fait. Jy ai
vendu et entretenu des machines à coudre. Joe réfléchissait
de plus en plus à une option pour le reste de sa vie, et il est arrivé
graduellement à concevoir son avenir dans une forme de vie religieuse.
Joe
entre au postulat des Frères Pères Blancs en 1956. La même
année, il reçoit lhabit de la Société. Pendant
son séjour au noviciat, le maître des novices constate que la
vie spirituelle tient la première place dans sa vie. Après
avoir terminé son temps de formation comme Frère, Joe passe
de nombreuses années à évaluer et à former des
Frères qui entrent à leur tour au noviciat. Il termine également
ses études supérieures dingénieur et travaille
pendant deux ans avec un conseil de consultation en ingénierie pour
remplir les conditions pour pouvoir exercer sa profession.
Frère Joe est allé au Nigeria à la fin
des années 60, au moment de la guerre civile. Plus tard, il écrit
: Je navais pas de difficultés à voir que ma mission
était dans le développement. Jétais assuré
que je pouvais être pleinement missionnaire par lenseignement
et la formation de jeunes afin quils puissent prendre part à
leur tour au développement matériel de leur pays.
Joe a pu apporter son aide aux diocèses locaux en leur
fournissant des plans et en donnant des conseils pour la construction décoles,
dhôpitaux et déglises. Pendant quelques années,
il a rempli la charge de Principal dun collège technique dans
la ville dIle-Ife située dans la région sud de la forêt
pluviale du Nigeria. Il y a formé des étudiants en bâtiment
et en commerce. Puis, il a été temps pour lui de remettre sa
tâche à un Nigérian. Il a continué à partager
son expérience en ingénierie et en arpentage en passant plusieurs
années à donner des conférences et en enseignant dans
les départements de génie civil des écoles polytechniques
à Kaduna, au nord du Nigeria, et aussi à Ibadan. Mais quand
ses supérieurs lui ont demandé dutiliser son expertise
professionnelle dans dautres parties de lAfrique, telles que le
Malawi et lOuganda, il a été disponible poursarracher
à son Nigeria bien-aimé et pour aller dans ces pays de lautre
côté de lAfrique. Pendant ce temps, il a aussi accepté
une nomination de trois ans comme trésorier provincial adjoint à
Londres, avant de retourner au Malawi.
Finalement, sa mauvaise santé lobligea à
un retour définitif en Europe. Nous le retrouvons comme économe
pendant un certain temps à Sutton Coldfield, puis dans des communautés
comme Preston, Corfton Road et Little Ealing Lane en Grande-Bretagne. Il maintenait
une vie aussi active que possible au sein de ces communautés.
Il est mort le 10 mai 2011. La messe denterrement a eu
lieu à léglise de labbaye de Ealing le 19 mai 2011.
Joe était un membre actif et fidèle de la société
de Saint-Vincent-de-Paul de la paroisse et du groupe de prière dans
la paroisse de labbaye.
Essentiellement, Frère Joe était un enseignant.
Il aimait découvrir de nouvelles choses, de nouvelles méthodes
et de nouvelles techniques. Il les partageait avec les autres. Il était
un grand conteur et ses vastes connaissances dans une grande variété
de champs lui ont permis dentretenir et dintéresser, dinformer
et déclairer ceux avec qui il est entré en contact.
Joe a vécu sa vocation missionnaire à plein. Il
a écrit : Mon temps en Afrique ma montré ce que
doit être un missionnaire. Plus ! Le missionnaire doit avoir quelque
chose à donner qui est vraiment nécessaire dans son domaine
daction. Puis, en réfléchissant sur sa propre vocation,
il dit : Au fil des ans, il y a eu des réussites et des échecs,
parfois des dangers ; il y a eu des difficultés et beaucoup de moments
joyeux, étayés par des efforts, malheureusement aussi par des
lacunes, pour nourrir et préserver lessentiel de ma vocation,
qui est le don de soi à Dieu.
La foi profonde de Joe lui a permis de rester fort durant les
derniers jours de sa maladie à lhôpital de Ealing. Sa seule
crainte était de rester dans cet état fragile pendant plusieurs
semaines ou plusieurs mois. Enfin, le Seigneur a appelé Joe à
être avec lui pour léternité.
Richard Calcutt
Père Michel
Lepage
1931 -
- 2011
Michel
a quitté brusquement, en deux temps, ses frères et ses amis
: ils ne lont plus revu depuis son départ à Chevilly-Larue,
en maison médicalisée, un mois plus tôt. Cest de
là quil a rejoint la Jérusalem céleste le 11 mars
2011, le vendredi des Cendres. Maintenant, comme disait saint Augustin de
sa maman, il voit, il vit, il aime !
Nous gardons de lui de multiples facettes de sa riche personnalité.
Cétait un homme de relations, vivant et chaleureux, pour ses
confrères de Paris (douze ans), de Bry-sur-Marne (22 ans), les religieuses
et les paroissiens quil a suivis, le personnel qui la entouré
les derniers temps. Beaucoup retiennent sa faconde et son humour, son regard
malicieux et ses plaisanteries. Curieux de tout, il aimait le bridge, le tennis,
les livres dart et de philosophie.
Il est né à lest de Paris, à Meaux, le siège
épiscopal de Bossuet, le 9 février 1931. Il y est baptisé
et confirmé. Il y fait ses études jusquau baccalauréat.
Son père, notaire, mourra en 1971, vingt ans avant sa femme. De leurs
trois fils, laîné se mariera, les deux autres seront prêtres,
Michel et son frère Guy. On les dit nerveux et fragiles : tous les
deux feront un séjour en sanatorium. Michel est un bon élève,
intelligent et cordial, avec un léger zézaiement. Quand il exprime
son désir dentrer chez les Pères Blancs, on lui conseille
de rester dans son diocèse pour y faire la philosophie, un an de théologie
puis son service militaire (armée de lair) avant de servir
aux colonies ! Il est estimé par tous, doué et ouvert
sans effort apparent, mais sa santé reste une question. On aimerait
le garder !
En 1952, il entre dans sa nouvelle famille : noviciat à Maison-Carrée
en Algérie, théologie en Tunisie, à Thibar où
il prononce son Serment missionnaire le 27 juin 1955, et Carthage où
il est ordonné prêtre le jour de Pâques, le 1er avril 1956.
Il a 25 ans et reste trop sensible, marqué par sa mère quinquiète
sa santé délicate et sa fatigue nerveuse. Ses professeurs notent
son intelligence vive, son énergie qui dépasse parfois ses forces,
son attachement à sa vocation, son caractère agréable,
attentif à ne pas blesser et à faire plaisir. Sa timidité
a disparu : il semble équilibré et profond, mais il est vite
fatigué.
Il aimerait aller en mission en pays musulman : Ghardaïa ou Gao. Mais
il na pas doreille et suit avec peine le cours darabe. Ses
excellents résultats en classe vont le conduire vers la formation des
futurs Pères Blancs. Nommé à Rome pour suivre les cours
de lUniversité grégorienne, il achève en 1959 son
Doctorat en philosophie avec une thèse sur la la maïeutique
de Gabriel Marcel. Il apprécie les trésors de la ville
et les sorties quotidiennes en vélo pour le ministère auprès
des Surs. Les cours lui font grand bien. Il peut en été
se détendre à Parella et dans le Valais, et avec ses parents
à Lourdes.
Il pense à lAfrique mais il doit rejoindre Kerlois où
il fera deux ans denseignement. On loriente ensuite vers la formation
du clergé grec-melkite à Sainte-Anne de Jérusalem. Il
y arrive en 1961, en bateau, avec le Père Ternant. Il y est bien reçu
et sintéresse aux élèves venus des pays arabes
voisins. Il songe à un stage darabe à Bikfaya au Liban
mais, vu son peu daptitude pour les langues et le chant, et ses fréquentes
migraines, il doit y renoncer. Il se rapproche peu à peu des communautés
religieuses qui le sollicitent pour du ministère et des retraites.
Peu avant la guerre des six jours de juin 1967, il est à nouveau réclamé
pour enseigner à Kerlois. Cest un coup dur quil accepte
avec une grande disponibilité.
Après le Chapitre de 1967, sa vie va prendre un autre sens : il est
chargé du Foyer international de Strasbourg où se forment des
étudiants Pères Blancs de la quatrième étape.
Il assurera cette fonction de 1968 à 1970, suivant chacun dans ses
études et cherchant avec les Supérieurs les affectations convenant
le mieux. Puis il va collaborer à la formation spirituelle au noviciat
de Fribourg (Suisse), de 1970 à 1973, qui lui offre le grand air de
la montagne où il fera bien des randonnées et de solides amitiés.
Après la session de lArbresle, en octobre 1973, il suivra les
novices de Mours de 1974 à 1975. On hésite entre le remettre
à Sainte-Anne ou lui proposer un ministère au Zaïre.
Pendant cette période, de fortes migraines et des vertiges inexplicables le reprennent. Pour lui assurer un suivi médical, il va devoir rester en France. Ce sera dabord à Paris, rue Friant, doù il rayonne pour assurer la formation permanente des confrères : récollections dans les communautés, retraites au Zaïre et au Burundi en 1972, au Burkina et au Mali en 1980. Il est élu deux fois conseiller provincial, en 1976 et 1980.
Il pourra, en 1979, retourner à Jérusalem pour la session biblique
et la retraite de 30 jours. En 1989, il quitte Paris pour Bry-sur-Marne :
à 68 ans, il en est le plus jeune résident et il en sera, en
2011, le plus ancien ! Il y sera nommé directeur-adjoint en 2005.
Il a besoin de repos, mais continue son ministère dans les paroisses
voisines, donne une bonne trentaine de retraites annuelles à diverses
congrégations religieuses et soutient les confrères de la maison.
Il aimerait repartir en Afrique, mais sa santé ne le lui permet plus.
Il fête ses 50 ans de Serment missionnaire en juin 2005 : son merci
et son pardon souvrent encore sur un oui pour lavenir. Lors de
ses 80 ans, en février dernier, il disait avec humour, en citant le
psaume 89 : Jy suis arrivé, vous voyez, ce nest plus
un exploit!
Son abord facile, sa manière de sépancher lui attirent
beaucoup de sympathie. Mais cela cache une santé dégradée
qui lui fait perdre léquilibre ou le sens du réel. Cest
ce début de la maladie dAlzheimer qui entraîne son transfert
à Chevilly-Larue. Une sortie sous la pluie provoque la bronchite qui
lemporte le matin du 11 mars 2011.
Son parcours missionnaire est assez atypique. Après sa formation classique
au Maghreb, au lieu dêtre orienté, comme la plupart, vers
lAfrique noire, ou comme la minorité qui se spécialisait
pour lislam, il va recevoir la mission de formateur, chargé comme
tant dautres, de former les jeunes Pères Blancs, en majorité
africains, qui vont assurer la relève. Ses années imprévues
à Jérusalem font de lui le témoin des Églises
orientales quil sert. Passant du rite latin au rite byzantin, Michel
rejoint ainsi des spécialistes (Mgr Duprey, les P. Blondeel, Laïly,
Defrennes, Darblade, Ternant). Cest pour lui une riche expérience,
pleine de souvenirs (et de livres !) dont il parle sans cesse.
Il est un homme profond, partageant à chacun son expérience
spirituelle. Après ses élèves de Kerlois et de Ste-Anne,
ses étudiants de Strasbourg, ses novices de Fribourg et de Mours, il
aimera son ministère de confesseur en paroisse, danimateur de
retraites (Carmélites, Bénédictines, etc.) et se consacrera,
à Paris et Bry, au soutien spirituel de ses confrères durant
près de 30 ans !
Les textes quont choisis pour ses obsèques son frère
Guy et ses neveux disent le feu qui lhabitait : lamour. Dieu
est Amour, il nest quAmour ! Cest lui qui nous a aimés
en donnant son Fils pour sauver tout lhomme et tout homme. (1
Jn 4, 1-13)
La mission : là-bas ou ici, elle est le fruit de la Résurrection.
Nous sommes, disait Lavigerie, les disciples dun Maître
quon na pu enfermer dans un tombeau ! En Jn 20, 11-18, Jésus,
relevant Marie-Madeleine qui le prend pour le gardien (ces beaux titres du
Christ Jardinier, du Dieu Vigneron !), lui dit : Ne me garde pas pour
toi ! Va dire à mes frères que mon Père est le leur,
que mon Dieu est le même ! Michel est parti, comme elle, annoncer
: Jai vu le Seigneur et voici ce quil ma dit.
Le message dun de ses anciens élèves de Sainte-Anne,
devenu Vicaire patriarcal de Jérusalem, Mgr Joseph Zerey, lu à
la fin de la messe, rappelait le souvenir dun prêtre plein de
foi, de zèle et de charité, qui était aimé de
tous. Dieu veuille que les frères et neveux de Michel, ses amis nombreux,
ses confrères de Paris et de Bry, héritent de son courage, de
sa patience et de son espérance.
Philippe Thiriez
Père Joop Rieter
1920 - - 2011
Joop
(diminutif familier de Joseph) est né à Venlo, Belgique, le
18 septembre 1920. Il est loncle maternel de notre confrère
Maarten Boemarts du Mali. Il reçoit sa formation missionnaire à
St. Charles Boxtel tout proche, et à s-Heerenberg où
il prononce son Serment missionnaire le 22 mai 1947, et est ordonné
prêtre le 11 avril 1948.
Joop est très actif, avec un jugement sain et prudent. Il est un
homme de principe, ayant le coup lil pour le détail.
Il peut être hypersensible et quelque peu pessimiste.
En avril 1949, il part en Guinée, dans le diocèse de Nzérékoré,
pour exercer son apostolat à Gouecké où il dut apprendre
à la fois le français, la langue locale et la coutume Guerzé.
Il était aussi responsable du dispensaire où il prenait soin
des malades avec un grand dévouement, très apprécié
par la population, principalement musulmane. Le climat et la nourriture
étaient un problème pour lui ; il nétait pas
facile davoir un bon jardin potager car le sol était plutôt
pauvre. Lévêque sétait assuré que
tous les presbytères aient un réfrigérateur.
Joop rassemblait des souvenirs pour le musée du Provincialat en
Hollande, et il a conservé des serpents dans lalcool.
En septembre 1957, Joop est transféré à Yomou et,
en mars 1958, il revient à la paroisse de Gouecké comme vicaire.
Les mouvements de jeunesse catholique ne sont pas interdits, mais on demande
quils rejoignent ceux de lÉtat ; sans adhésion,
il ny a aucune possibilité de développement. Finalement,
on impose un travail obligatoire même le dimanche matin.
Joop revient à Yomou en mars 1960, mais en juin 1961, épuisé,
il doit aller à Beyla, un endroit plus tranquille. Cette paroisse
avait une population principalement musulmane avec seulement 200 catholiques
; les rapports étaient bons et la jeunesse musulmane venait tous
les jours jouer au centre paroissial. En avril 1963, il rejoignit la ville
de lévêque, Nzérékoré, où
il sentendait bien avec le curé guinéen de la paroisse.
Le 1er mai 1967, la radio annonça lexpulsion de tous les missionnaires
occidentaux, stipulant quils devaient avoir quitté le pays
avant le 1er juin. Ils furent traités correctement par les autorités
; la population prit congé deux les larmes aux yeux. Les agents
pastoraux locaux et les prêtres missionnaires africains, frères,
surs dautres pays, même dAfrique de lEst,
prirent la relève du travail pastoral. Joop alla en Hollande. Il
a dit plus tard, au sujet de cette expérience traumatisante : Quelque
chose a été cassé en moi, et ce nest pas encore
guéri. Il profita de son séjour en Hollande pour aider
dans plusieurs paroisses ou pour suivre des cours.
En juin 1969, il partit pour le Mali, à Bamako. Il lui fallait apprendre
une nouvelle langue et sinitier à une nouvelle culture pour
le travail pastoral. Un an plus tard, il tomba malade et il dut rentrer
en Hollande. Il ne repartira pas. En janvier 1973, il fut nommé prêtre
auxiliaire de la paroisse de Maasniel, dans le diocèse de Roermond
et, en novembre 1975, de la paroisse de Mère Anne à Heerlen.
Pour mieux faire connaissance, les trois prêtres de cette dernière
paroisse étaient partis pour une randonnée de trois jours.
Joop se demanda alors si la pastorale dans une communauté moins mondaine
ne lui conviendrait pas davantage. À son départ, en août
1983, il écrivit : Lexpérience me montre que lamour
authentique est la racine de linspiration durable de tout ce qui doit
suivre, le défi de la vie. Le bulletin paroissial la
ainsi caractérisé : Sa manière de travailler
a clairement montré sa conviction quune saine communauté
paroissiale ne peut exister quà travers la coresponsabilité
de tous. Reconnaître mutuellement la responsabilité de chacun
crée la solidarité.
De septembre 1983 jusquà mai 1986, il fut vicaire à
la paroisse de la Trinité à Heerlen ; il décrivait
son travail comme donner du sens à la vie, à lextérieur
de la sacristie aussi ! Depuis lors, il resta disponible, mais sans
lien avec une paroisse particulière, faisant des remplacements dans
des paroisses et des hôpitaux, et donnant un coup de main dans des
mouvements du Tiers ou du Quart Monde. Il souffrait de voir que la prospérité
de quelques-uns était devenue plus importante que le bien-être
du grand nombre. Il était convaincu que nous, Missionnaires dAfrique,
pourrions apporter à la société hollandaise, dune
façon ou dune autre, une contribution internationale. En 1993,
Joop a été élu par ses confrères responsable
de la région sud de la province des Missionnaires dAfrique.
Après Vatican II, une polarisation croissante est survenue en Hollande,
et aussi dans le diocèse de Roermond. Joop voulait être critique
en prenant note de ce qui était positif dans lÉglise
et la société. À partir de 1974, il rencontrait régulièrement
onze prêtres du diocèse de Roermond qui voulaient vivre et
travailler dans la même ligne. Fin 1979, ils lancèrent le magazine
En Toch. (Et encore) dont Joop fut ladministrateur jusquen
1997. Au cours des années, une dame et un pasteur protestant rejoignirent
le comité de rédaction, ce qui donna une touche plus laïque
et cuménique au magazine.
En mars 1997, comme sa vue commençait à baisser, il sinstalla
à St. Charles à Heythuysen. Il aimait sortir à la recherche
dinspiration nouvelle. Il participait régulièrement
aux célébrations liturgiques dun mouvement appelé
Jeune Église à Roermond, et donnait un coup de
main dans un centre de crise.
Début 2007, il pouvait à peine voir ou entendre. Malgré
cet isolement, il est toujours resté le Joop amical et souriant.
En mai 2009, il dut être admis dans la maison de retraite St Elisabeth
à Haelen, et il alla plus tard dans une maison semblable à
Heythuysen plus proche des confrères. il est mort paisiblement le
dimanche de Pâques, 24 avril 2011, alors que la télé
dans sa chambre donnait la bénédiction papale Urbi et Orbi.
Nous lavons enterré dans notre cimetière de Heythuysen
le 28 avril 2011, en présence de ses neveux et nièces avec
leurs enfants, et de ses amis. Le Père Jan Mol, Supérieur
délégué, a présidé la cérémonie.
À la fin de lEucharistie, plusieurs personnes ont parlé
: une nièce qui avait fait beaucoup pour lui a rappelé des
souvenirs ; un neveu plus âgé et un autre plus jeune ont décrit
comment leur oncle les avait inspirés et avait montré de la
compréhension pour leur situation ; un représentant de Jeune
Église dit comment Joop les avait inspirés, profitant
de loccasion pour expliquer le but du mouvement ; enfin, un représentant
du diocèse parla au nom de lévêque.
Linspiration qui a animé Joop dans son action était
comme celle qui avait inspiré Abraham et Sara : Notre Dieu
est un Dieu damour et de confiance, qui nous accompagne toujours sur
notre route.
Marien van den Eijnden
Père Jaak
Seynaeve
1920 -
- 2011
Jaak est né le 18 février 1920 à Hulste, un village pas loin de Courtrai en Flandre occidentale, Belgique. Les deux premières années des humanités gréco-latines, il les suivit à Furnes, les quatre dernières, au collège St-Amand à Courtrai, où il était très actif dans la J.E.C. (Jeunesse Estudiantine Catholique).
Pendant les vacances scolaires, Jaak organisait, dans les rues de son village
natal, des courses cyclistes pour la jeunesse. Les vainqueurs recevaient
des vies de saints ou des images pieuses.
En septembre 1937, il entra, à lâge de dix-sept ans,
à Boechout. Après son noviciat à Varsenare, il fit
ses études de théologie au scolasticat de Heverlee de 1940
à 1944. Il y dirige la chorale. Il prononce son Serment missionnaire
le 25 avril 1943 et est ordonné prêtre à Heverlee, le
10 avril 1944, par Mgr Carton de Wiart. Du mois doctobre 1944 jusquen
juillet 1948, Jaak fait des études à la Faculté de
théologie de lUniversité de Louvain, où il obtient
glorieusement son titre de docteur en juin 1949. En 1948, il avait déjà
obtenu un diplôme à Oxford.
En juin 1948, Jaak est nommé professeur au scolasticat de Heverlee.
Entre-temps, il continue à élaborer sa formation théologique
: en 1953, il est promu maître en théologie, avec
comme sujet de thèse Newmans doctrine on Holy Scripture.
Il défend cette uvre de 550 pages en quatre langues. Elle a
été éditée par Basil Blackwell à Oxford
et est encore un ouvrage de référence au sujet de Newman.
Le 9 août 1955, Jaak part au Rwanda où il est nommé
professeur de dogme au grand séminaire de Nyakibanda. Après
une année, la Société lui demande de visiter tous les
grands séminaires de la région où les Pères
Blancs sont impliqués. Il est ensuite nommé à la Maison
généralice à Rome comme superviseur des études
théologiques dans notre Société. Tâche quil
accomplit de juin 1957 à février 1958. À ce moment,
il participe activement à la fondation de lUniversité
à Kinshasa (Lovanium-Kimwenza). Il y joue un rôle important
dans le développement de la faculté de théologie. Il
va aussi collaborer à la création des facultés de philosophie
et de théologie de Kinshasa-Limete. De 1960 à 1974, il est
directeur des étudiants prêtres de luniversité.
Il a donné des cours à pas moins de 1 300 prêtres, dont
26 sont devenus évêques.
Plusieurs étudiants viennent chez lui pour laccompagnement
spirituel. À travers ses cours et ses publications darticles,
il se révèle de plus en plus spécialiste de lévangile
de Jean. Sa culture livresque et sa mémoire sont phénoménales.
Son activité pastorale ne se limite pas à luniversité.
Il collabore à la formation des bakambi (catéchistes).
Dans ses conférences et ses récollections, il sait sadapter
merveilleusement à leur niveau. Il est engagé dans la paroisse
Sainte-Christine, dirigée par un mukambi. Il est une
figure bien connue sur le campus et dans les environs.
À loccasion de la visite officielle de M. Leo Tindemans, ministre
belge des relations internationales, une réception est organisée,
le 24 juillet 1983, à la résidence de lambassadeur de
Belgique, pour tous les missionnaires travaillant ou de passage dans la
capitale. Au nom du roi Baudouin, le ministre décerne la distinction
dOfficier de lOrdre de Léopold à quatre professeurs
de la Faculté catholique de Kinshasa, dont Jaak, qui travaillent
à cette faculté depuis sa fondation en 1957. Dans son mot
de remerciement, le Père Seynaeve souligne la double signification
de la cérémonie. Dune part, dit-il, ces distinctions,
au-delà des bénéficiaires, honorent tout le corps missionnaire,
plus particulièrement ceux qui, à lintérieur
du pays, se dévouent corps et âme à lapostolat.
Dautre part, ces distinctions honorifiques aident à comprendre
toute limportance que revêt la Faculté de théologie
catholique de Kinshasa pour le christianisme au Zaïre et dans toute
lAfrique centrale.
En 1985, Jaak est fait émérite car il a atteint
lâge de 65 ans. Ses adieux sont une grande fête de fraternité,
où il a invité des ministres, mais aussi les veilleurs de
nuit et des gens pauvres. Pour la première fois depuis 28 ans,
écrit-il, mon nom figure sur la liste des nominations. Normalement,
avec la grâce de Dieu, je commence, début janvier 1986, au
Missionary Institute London, M.I.L. Mon éméritat ici ne devient
donc pas synonyme dinactivité et de chômage...
Il continuera à donner ses cours jusquà la fin de lannée
scolaire 1990.
En 1949 déjà, Jaak fait une première visite à Bâton-Rouge USA, sur invitation du docteur John Melton, membre de la Première Église presbytérienne, avec qui il a une relation amicale depuis lannée précédente à Oxford. Quelque 40 ans plus tard, après une visite de reconnaissance, en août 1990, à la Louisiana State University à Bâton-Rouge, Jaak part, au mois de juillet 1991, aux USA comme lecteur à la dite université.
Il y développera une activité énorme, non seulement
comme lecteur, mais également comme cofondateur du Religious Studies
Program qui veut promouvoir lcuménisme sur base scientifique.
En même temps, il est actif dans plusieurs paroisses. Voici quelques
titres dune série de conférences publiques quil
a données au cours de sa dernière année à Bâton-
Rouge : Lévangile de Jean, est-ce un évangile
dissident? Comment est né lévangile de Jean
? La prière dans lévangile de Jean.
Ses nombreux amis américains, qui venaient lui rendre visite les
dernières années en Belgique, témoignent de linfluence
profonde quil a laissée.
En janvier 2007, Jaak vient rejoindre la communauté du château
de Varsenare. Il reste un confrère toujours de bonne humeur, sociable
et très agréable, érudit et cependant très discret,
bien au fait de tout ce qui se passe, tant du sport que de la politique.
Son départ arrive brusquement après une maladie brève
et sans douleur. Le 30 mars 2011, il doit être hospitalisé
à lhôpital Saint-Jean à Bruges, pour des problèmes
cardiaques et un dème des poumons. Il meurt doucement dans
la matinée du dimanche 17 avril 2011.
La liturgie des funérailles a été concélébrée
dans notre chapelle de Varsenare le 25 avril, le jour du 68e anniversaire
de son Serment missionnaire.
Jef Vleugels
Père Adrian
Smith
1930 -
- 2011
Adrian
est né le 4 avril 1930 à Lytham St. Annes dans le Lancashire,
Grande-Bretagne. Il étudie au collège dAmpleforth, dirigé
par les Bénédictins, dans le Nord de lAngleterre. Il
rejoint la Société des Missionnaires dAfrique en 1948
et commence une formation de sept ans jusquà son ordination
qui a lieu en Écosse le 26 mai 1955. Il avait prononcé son
Serment missionnaire lannée précédente, le 21
juillet 1954. Son temps de formation révèle une personne douée
dans lart de la communication, sachant présenter son sujet
de manière bien élaborée et avec style. Adrian est
aussi doté dune présence imposante, sans être
dominatrice.
Après son ordination, Adrian est nommé dans
léquipe danimation des Missionnaires dAfrique en
Grande-Bretagne et y reste jusquen 1962. Cette période lui
donne loccasion dexercer avec succès ses qualités
danimateur. Il étudie pendant un an la catéchèse
à lInstitut international de léducation religieuse
à Bruxelles (Lumen Vitae). Il est un étudiant brillant. Cest
à cette période quil commence une recherche personnelle
sur le sens de sa vocation missionnaire.
Il est nommé en Zambie en 1963. Il suit litinéraire
des jeunes missionnaires prêtres dans leurs premières années
dactivité pastorale en Afrique, en zone rurale. Puis, il devient
secrétaire de la conférence épiscopale de Zambie pour
les affaires ecclésiastiques en 1965. Il est nommé la même
année au comité national de la Société biblique
de Zambie. Tout au long de son service, Adrian réalise dinnombrables
programmes religieux pour la radio et la télévision zambiennes.
Encore plus important que cela, pendant dix années, il approfondit
un thème sur lequel il reviendra souvent : la lecture des signes
des temps. En 1975, Adrian devient directeur du Service Afrique de lapostolat
biblique de la fédération catholique pour les vingt-deux pays
africains dexpression anglaise.
Peut-être que la décision la plus significative
quil ait prise dans cette période est de démissionner
pour permettre à un Africain de lui succéder.
À son retour en Europe, Adrian obtient un diplôme
universitaire au collège irlandais dcuménisme
à Dublin. Il rejoint à la même période le mouvement
pour un Monde Meilleur. Dès 1978, il est important de noter que la
mission dAdrian est de sassurer quune véritable
étude biblique est au cur de sa recherche dune communauté
messianique, et non seulement un moyen dintégrer davantage
lÉcriture dans les structures présentes de lÉglise.
Comme il le dit lui-même, les structures de lÉglise
doivent découler de la réponse culturelle des peuples à
la Bonne Nouvelle. Cest un défi et un risque pour les pasteurs
dans lAfrique daujourdhui.
Voilà
plus de trente ans, Adrian écrivait : Comme animateurs de communautés
chrétiennes, nous, les pasteurs, devons avoir une expérience
personnelle et une réponse à lappel biblique de la communauté
du Royaume. Cette expérience nous rendra capables de centrer lévangélisation
sur le but qui lui est propre, la complète humanisation du monde
et lunification de tous les peuples. Tout au long de cette période,
Adrian reste un membre actif du comité AEFJN, le réseau Foi
et Justice composé dhommes et de femmes engagés pour
lAfrique, dans la totalité de ses croyances et traditions.
Au long de cette période, il devient un animateur recherché
pour ses retraites de méditations transcendantales chrétiennes
et de Davantage la Vie. Il sengage avec le groupe CANA
et avec Horizons Nouveaux. Il conseille beaucoup dévêques
en Grande-Bretagne au sujet des programmes de renouveau et dans lanimation
dassemblées diocésaines. Son talent original danimateur
ne la jamais abandonné. Il avait programmé une retraite
en août 2011. Un de ses thèmes de retraite a été
très apprécié au long de ses quinze dernières
années : une retraite non-religieuse guidée pour des
personnes non-religieuses. Cela montre la capacité de dialogue
dAdrian avec lÉglise établie et, aussi, avec des
personnes craignant de trop nombreuses contraintes ecclésiastiques.
Adrian était préoccupé par les tensions
dans lÉglise comme dans la Société des Missionnaires
dAfrique. Il était très méfiant de toute procédure
qui donnait limpression de marginaliser Jésus-Christ. Il était
le prophète dune Église inclusive recherchant le nouveau.
Il écrit dans le Petit Écho de juillet 2011, p. 416 : Je
propose ici quil ny ait quune seule solution pour assurer
la survie et la santé de lhumanité : cest léveil
ou le réveil de la conscience spirituelle. La vie et
le ministère dAdrian en étaient une réponse.
Adrian est décédé le 27 mai 2011. Il
a vécu 56 ans comme missionnaire en Zambie, en Irlande et en Grande-Bretagne.
Quil repose en paix.
Patrick Shanahan
PROFILES
Brother
James Kennedy
1915 -
- 2011
In a letter
he sent to the British Provincial in 1976, James or Jimmy, as he
was known wrote words that perfectly sum up his missionary vocation
and its implementation. Here are his words:
For some time now I have been going round the villages, each day in another village, saying the Rosary with the people, trying to get them to pray more. I must admit I am being received everywhere very well.
The people seem to want to pray. I usually sing the Lourdes
Hymn with them, three verses between each decade
In this work the
Lord is evidently helping me a great deal. Last week, in one of the villages
I went to, I had hardly stopped my bike when I was surrounded by young children
about a dozen and they were all singing the refrain of the
Lourdes Hymn. I hope to bring the whole island to the feet of Our Lady.
Jimmy was born in Plumstead, just to the East of London, in
November 1915. He lived his early life during the First World War and in
the hard years that followed it. This marked Jimmy for life. His needs were
always minimal and the austere lifestyle of the missionaries of those days
presented him with no problems.
When
Jimmy went to the junior seminary at Bishops Waltham, it was with the intention
of studying for the priesthood. However, in consultation with the Superior,
he embraced the vocation of the Brother.
Jimmy took his Final Oath at Maison Carrée in 1943 and, in 1947,
was appointed to St. Annes in Jerusalem where he worked in the seminary
for ten years. This was the first of the twenty appointments Jimmy was given
between 1943 and 1997. In nearly all the places where he worked in
Jerusalem, Scotland England and Zambia Jimmy was bursar, cook or
gardener. He was conscientious and hard-working, obedient and prayerful.
However, like everyone, Jimmy had his limitations. He could be tetchy and
stubborn and at times disorganised. These defects he readily
and humbly acknowledged and he was always the first to patch up a quarrel
or a misunderstanding.
As the quotation at the beginning of this obituary makes clear,
Jimmys value to the Society and to Africa was above all in the field
of prayer. He was a deeply spiritual man and towards the end of his life
he felt drawn to a close union with the crucified Jesus. This seems to have
been a prolonged mystical experience that remained with him for the rest
of his life. How authentic was this experience? Jimmy was well aware that
it could be a sham and this suggests that it was indeed authentic. His mystical
experience revolved around an intense awareness of Jesus suffering on the
cross. In one of his many letters to his Spiritual Director, he wrote: I
have long hours awake
I find myself on the cross unexpectedly
to come back to the cross, does the Lord want to help me to make up for
the sufferings he still endures? I am unable to explain this suffering I
am going through.
That Jimmy was, throughout his life, a man of deep prayer
is testified by all who lived with him. He could be bad-tempered, impatient,
and capable of hurtful remarks. He had no illusions about himself: Yet,
after my poor life, Jesus still loves me so much.
It was with this deep spiritual awareness that Jimmy fulfilled
his mission, as bursar, as gardener, or as cook, in a variety of places,
in seven communities in the British Province after Jerusalem, and then,
over a period of 28 years, in eight communities in Zambia.
In 1994, when he was 79, Jimmy was appointed to the British
Province again. Appropriately, his last community was in Corfton Road,
where he built a grotto to Our Lady and surrounded it with flowers. It was
to be his last memorial to the Mother of God.
In 2007, he suffered a serious heart attack and, being in
need of constant nursing care, went into St. Davids Nursing Home in
Ealing not far from the Corfton Road community. He was visited frequently
and there was never any problem about making conversation, provided one
was willing to pray the Rosary with him or hear his Confession. The only
cloud in the sky, as he began to fail, was that he constantly lost his Rosary
and it became a weekly task to see that he was supplied with at least one
more!
In November 2010, Jimmy celebrated his 95th birthday. Clearly,
the end was approaching. In his last weeks, he could do little but answer
the Rosary spasmodically, as he drifted in and out of sleep. Death came
quietly on the 7th April.
His funeral Mass was celebrated in the parish church of St.
John the Evangelist in Brentford. Jimmy was the first Missionary of Africa
to be buried from there, the parish church of the Little Ealing Lane community.
So this faithful, humble, deeply spiritual Brother went home, to be fully
united with the crucified but risen Christ whose sufferings along
with those of his Blessed Mother he had shared throughout his missionary
life out of love for God and for Africa.
Chris Wallbank
Brother Joseph Mullen
1930 - - 2011
Brother
Joseph (or Joe as we all called him) was born on 28th November
1930, in Lanarkshire, Scotland. His primary education was in St. Patricks
School, Shieldmuir, Lanarkshire and his secondary education at Our
Ladys High School, Motherwell. Among the diplomas obtained in this
first part of his life were the Higher National Course, J1 and J2 in
Engineering, and the A3 Survey Diploma obtained whilst in the Forces.
For five years, Joe worked as an Apprentice Plasterer in Structural
Engineering and later as a fully skilled Engineer, all of which shows we
are speaking of a highly skilled person.
On returning from his military service spent mostly in Hong
Kong, Joe went back to his old job, but as he admits himself, I did
not settle down very well. I thought there would be a better future in moving
into a business area, and this I did, selling and servicing sewing machines.
However, then came a time when he thought more and more about a lifetime
option, and he gradually came to seeing his future as being in some form
of Religious Life.
Joe entered the White Father Brothers Postulancy in
1956 and the same year received the habit of the Society. During his time
in the Novitiate, the Novice Master spoke of Joe as having a spiritual life
which takes first place in his life.
After
his time of Formation as a Brother, Joe spent a number of years assessing
and training Brothers who entered the Novitiate. He also completed his Engineering
studies to Graduate level and worked for two years with an Engineering Consultancy
to fulfil Professional Practice conditions.
Brother Joe went to Nigeria in the late Sixties, at the time
of the civil war there. He later wrote: I did not have any difficulty
in seeing that my mission was in Development I could
be fully missionary by teaching and training young people so that they,
in turn, could take part in the material development of their country
Joe was able to help in the local Dioceses with plans and
advice for the construction of schools, hospitals and churches. He spent
some years as Principal of a Technical College in Ile-Ife, in the southern
rainforest area of Nigeria, training Building and Commerce students. When
it was time to hand over to a Nigerian, he moved on and was then able to
make use of his engineering and surveying background, spending several years
lecturing and teaching in the Civil Engineering Departments of Polytechnics
in Kaduna, northern Nigeria and also in Ibadan. However, when the call came
from his Religious Superiors to use his professional expertise in other
parts of Africa, such as Malawi and Uganda, he was prepared to uproot himself
from his beloved Nigeria and go to those countries on the other side of
Africa. During this time, he also accepted a three-year appointment as Assistant
Provincial Treasurer in London, before returning to Malawi.
Eventually, ill-health meant a final return to Europe, and
we find Joe as Bursar for a time in Sutton Coldfield, and then living in
communities such as Preston, Corfton Road and Little Ealing Lane. Whilst
in these communities, Joe maintained as active a life as possible.
He died on the 10th May 2011, and his funeral was held in
Ealing Abbey Church on the 19th May 2011. (Joe was an active and faithful
member of the parishs Society of St. Vincent de Paul and of the prayer
group in the Abbey parish).
Brother Joe was essentially a teacher. He loved to discover
new things, new methods, new techniques, and he shared them with others.
He was a great raconteur and his extensive knowledge in a wide variety of
fields enabled him to entertain and to interest, to inform and enlighten
those with whom he came in contact.
Joe lived his missionary vocation to the full. He wrote: My
time in Africa has shown me that you must be a Missionary Plus! You must
have something to give which is really needed in your area of action.
In addition, reflecting on his own vocation, he said: Over the years,
there have been successes and failures, sometimes dangers; there have been
difficulties and many joyful times, underpinned by an effort often
flawed to nourish and preserve the essence of my vocation, which
is the gift of self to God.
Joes deep faith kept him strong during the final days
of his illness as he lay in hospital in Ealing. His one fear was being obliged
to remain in such a frail and fragile state for many weeks or months. Finally,
in his own good time, the Lord called Joe to be with Him.
Richard Calcutt
Father Michel Lepage
1931 -
- 2011
Michel
abruptly left us, his brothers and friends, at two moments: we did not see
him again after his departure to Chevilly-Larue, a registered nursing home,
a month earlier. From there, he reached the heavenly Jerusalem on the 11th
March 2011, the Friday after Ash Wednesday, his Dies Natalis, saving himself
a Lenten fast! Now, as St Augustine said of his mother, he sees, he lives,
he loves!
We cherish countless facets of his rich personality. He was
a man for people, vibrant and warm for his Paris confreres (twelve years),
at Bry-sur-Marne (22 years), the Sisters and parishioners who followed him
around, the personnel who surrounded him in the final days. Many remember
his chattiness and his humour, his mischievous looks and his jokes. He was
inquisitive about everything; he liked bridge, tennis, art books and philosophy.
Michel was born on the 9th February 1931, at Meaux. He was
baptised and received Confirmation there as well as his schooling up
to his baccalaureate. His father, a notary, was to pass away in 1971, twenty
years before his wife. Of their three sons, the oldest married, the two
others became priests, Michel and his brother Guy. They were described as
agitated and sensitive; all were to spend time in a sanatorium. Michel was
a good pupil, intelligent and friendly, with a slight lisp. When he expressed
his desire to apply to the White Fathers, he was advised to remain in his
diocese to do philosophy, a year of theology and then his military service
(Air Force) before serving the colonies! He was highly regarded
by all, gifted and open, apparently effortlessly; his health, however, remained
an enigma.
In 1952, he joined his new family at Maison Carrée
Novitiate in Algeria. He did theology in Tunisia; he took his Missionary
Oath on the 27th June 1955 at Thibar and was ordained a priest at Carthage
on the 1st April 1956. He remained overly sensitive, marked by his mother
who worried about his delicate health and nervous fatigue. His professors
noted his lively intelligence, his energy which went beyond his strengths,
his attachment to his vocation, his pleasant character, careful not to offend
and eager to please. His shyness disappeared; he seemed balanced and profound,
but he was quickly tired.
He wanted to join the Mission to Islam: Ghardaia or Gao. However,
he did not have an ear for languages and followed the Arabic course only
with difficulty. His excellent results otherwise were to lead him to training
future White Fathers. Appointed to Rome to follow courses at the Gregorian
University, he successfully defended his Doctorate in Philosophy with a
thesis on Gabriel Marcel. He appreciated the treasures of Rome and the daily
outings by bicycle for ministry to Sisters. The courses were a great benefit
to him. In summer, he was able to relax at Parella and in the Valais, as
well as with his parents at Lourdes.
He was thinking of Africa but needed to go to Kerlois, where he was to do
two years of teaching. However, he was orientated towards the training of
the Greek-Melkite clergy at St. Annes in Jerusalem.
He arrived there in 1961 by boat along with Fr. Ternant. He
was well received and took an interest in the pupils who came from neighbouring
Arab countries. He gravitated towards Sisters communities who sought
him out for ministry and retreats. A little before the Six-Day War in June
1967, he was once again sought after for Kerlois. It was a hard blow for
him, but he accepted with a great willingness to serve.
After the 1967 Chapter, his life took another direction. He
was put in charge of the International Centre at Strasbourg where White
Father students were in theological studies. He was to provide this service
from 1968 till 1970, following every individual up in their studies and
seeking with the Superiors to find the best placements. He then went to
work in spiritual formation at Fribourg Spiritual Year (Switzerland) from
1970 till 1973, which offered him the fresh air of the mountains where he
did hiking and made many firm friends. After the session at LArbresle,
in October 1973, he was to follow up the novices at Mours from 1974 till
1975.
During this time, he suffered severe migraine attacks and
unexplainable episodes of vertigo. In order to ensure medical supervision
and follow-up, he would have to remain in France. This was initially at
Paris, in the Rue Friant, where he operated from to provide Ongoing Formation
for confreres: recollections in communities, retreats in Zaire and Burundi
in 1972, then Burkina and Mali in 1980. He was twice elected Provincial
Councillor in 1976 and 1980. In 1979, he was able to return to Jerusalem
for the Bible and Retreat Session. In 1989, he had to leave Paris for Bry-sur-Marne.
Aged 68, he was the youngest resident. He was appointed Associate Director
in 2005.
He needed to rest, but continued his ministry in neighbouring parishes, giving about thirty retreats annually to various Sisters Congregations and supported the confreres of the house. He would have liked to leave again for Africa, but his health no longer allowed him. In June 2005, he celebrated his 50 years of Oath.
When he was 80, last February, he said with humour, quoting Psalm 89, Ive made it, you see, its not just for those who are strong! His approachable manner, his way of opening his heart endeared him to many. However, this hid a state of health that was deteriorating, making him lose his balance or a sense of reality.
This beginning of Alzheimers was to cause his transfer
to Chevilly-Larue. An outing in the rain was to bring on a bronchitis, which
carried him off on the morning of the 11th March 2011.
His missionary journey was fairly typical. After his classic
training in the Maghreb, instead of being directed like the majority towards
equatorial Africa, or like the minority who specialised in Islam, he was
to receive the mission of Formation Staff Member. Today, this is being exercised
by about 40 of our confreres with the responsibility of training young White
Fathers, an African majority, who will ensure continuity. His unforeseen
years at Jerusalem made of him a witness to the Churches of the Near East
he served. For him, this was a rich experience full of memories (and books)
of which he spoke incessantly.
He was a profound person, sharing his spiritual experience
with each one. After his pupils at Kerlois and St. Annes, his students
at Strasbourg, his novices at Fribourg and Mours, he enjoyed his ministry
in parish Confessions, as a retreat preacher and devoted himself at Paris
and Bry to spiritual follow-up for nearly 30 years.
Death often reveals the depth of a personality sometimes hidden
(by prudishness?) under a mask; relationships, various commitments, activities,
jumble of ideas, joviality... The readings chosen by Michels brother
Guy and his nephews speak of this fire which dwelt in him:
Love: God is Love and only Love! He is the one who loved us in giving us
his Son to save every man and woman. (1 John 4: 1-13)
Mission: over there or here, it is the fruit of the Resurrection.
We are, wrote Lavigerie, the disciples of a Master who
could not be held in a tomb! In John 20: 11-18, Jesus, raising Mary
Magdalene who took him for the gardener (these great titles of Christ the
Gardener, and God the Vinedresser!) say to him, Do not keep me for
yourself! Go and tell my brothers that my Father is theirs - that my God
is the same! Michel was, like her, to proclaim I have seen the
Lord and this is what he told me...
The message of one of his former pupils at St. Annes,
who became Patriarchal Vicar of Jerusalem, Archbishop Joseph Zerey, which
was read at the end of the Mass, recalled the memory of a priest full of
faith, zeal and charity who was loved by all. God wishes that the brothers
and nephews of Michel, his many friends, his confreres at Paris and Bry
should inherit his courage, his patience and his hope. The Kingdom, exclaimed
Jesus, is very near!
Philippe Thiriez
Father Joop
Rieter
1920 - -
2011
Joop (the
familiar term for Joseph) was born at Venlo on the 18th of September 1920.
He is the maternal uncle of our confrere Maarten Bloemarts in Mali. In view
of becoming a missionary, he received his formation in St. Charles near
Boxtel, and in s-Heerenberg, where he took his Missionary Oath on
the 22nd of May 1947, and was ordained on the 11th of April 1948.
Joop was dedicated, with a sound and cautious judgment, a
man of principle with an eye for detail. He could be oversensitive and somewhat
pessimistic.
In April 1949, he left for Guinea, and the Diocese of Nzérékoré,
for pastoral work in Gouecké, where he had to learn both French and
the local Guerzé language and culture. He was also put in charge
of the dispensary, where he took care of the sick with great devotion much
appreciated by the mostly Muslim population. The climate and the food were
a problem for him; it was not easy to get a good vegetable garden going,
as the soil was rather poor. The Bishop had made sure that each presbytery
had a refrigerator.
Joop collected memorabilia for the museum of the Provincialate
in Holland, and had preserved some snakes in alcohol.
In September 1957, Joop moved to Yomou, and in March 1958
back to Gouecké, but now as parish priest. The youth movements of
the Church were not forbidden, but they were requested to join those of
the State; without membership there was no possibility of advancement. In
addition, on Sunday mornings of all times, a public work duty was introduced.
In March 1960, Joop returned to Yomou, but in June 1961, he
had to go to the more quiet Beyla, due to exhaustion. This parish had a
mostly Muslim population with just 200 Catholics; relations were good, and
the Muslim youth came daily to play at the parish centre. In April 1963,
he moved to the diocesan centres town of Nzérékoré,
where he got along well with the Guinean parish priest.
On the 1st of May 1967, the expulsion of all Western missionaries
was announced over the radio; they would have to have left the country by
the 1st June. They were treated correctly by the authorities; the population
took leave of them with tears in their eyes. Local church workers and African
missionary priests, Brothers, and Sisters from other countries, even from
East Africa, took over the pastoral work. Joop went to Holland and said
later about this traumatic experience, Then something broke within
me, which never healed again. He used the time to recover, helping
out in some Dutch parishes and following some courses.
In June 1969, he left for Mali, the diocesan centres
town of Bamako, where he had to learn a new language and culture in view
of pastoral work there. However, after a year, he fell ill and had to return
to Holland. It proved to be permanent. In January 1973, he was appointed
Assistant Priest in the parish of Maasniel, in the Diocese of Roermond,
and in November 1975, in the parish of Mother Anne in Heerlen. In order
to get to know one another better, the 3 priests of the latter parish went
for a walking tour of 3 days. Joop started wondering whether pastoral work
in a socially weaker community would not suit him better.
At his departure in August 1983, he wrote, I have the
experience that genuine love is the root of the lasting inspiration of all
that is to follow, the challenge of life. The parish bulletin characterised
him thus: His manner of working clearly showed his conviction that
a sound church community can only exist through the co-responsibility of
all. Mutually recognising one anothers responsibility creates solidarity.
From September 1983 until May 1986, he was Assistant Priest
in the parish of the Trinity in Heerlen; he described his work as making
life meaningful also outside the sacristy. From then, on he remained
available, not linked to one particular parish, but for supplies in parishes
and hospitals, and lending a hand in 3rd and 4th World movements. It pained
him when the prosperity of a few became more important than the well-being
of all. He was convinced that we, as Missionaries of Africa, could somehow
bring an international contribution to society in Holland. In 1993, Joop
became responsible for the Southern Region of the WF Province, elected by
the confreres.
After the Second Vatican Council a growing polarisation arose
in Holland, including in the Diocese of Roermond. Joop wanted to be critical
while taking note of what was positive in Church and society. From 1974,
he regularly met with 11 priests of the Diocese of Roermond who wanted to
live and work at the same line. At the end of 1979, they launched the magazine
En Toch .. (And Yet) of which Joop was the administrator until
1997. In the course of the years, a lady and a Protestant Pastor joined
the editorial board giving it a more lay and ecumenical slant.
In March 1997, as his eyesight started diminishing, he moved
to St. Charles Heythuysen. He loved to go out to receive new inspiration.
He regularly participated in the liturgical celebrations of a movement called
the Young Church in Roermond, and lent a hand in a crisis centre.
From the beginning of 2007, he could hardly see or hear any
longer. Notwithstanding this isolation, he remained the ever-friendly and
smiling Joop. In May 2009, he had to be admitted to the Nursing Home of
St. Elisabeth in Haelen, and would later move to a similar home in Heythuysen,
closer to the confreres. He passed away peacefully on Easter Sunday the
24th of April 2011, just when, on the TV in his room, the Pope had given
the Urbi et Orbi Blessing.
Together with his relatives, among whom were nephews and nieces
with their children and friends, we buried Joop in our cemetery at Heythuysen
on the 28th of April 2011. Delegate Jan Mol presided. At the end of the
Eucharist, several people spoke. A niece who had done a lot for him recalled
some memories; an older and a younger nephew described how their uncle had
inspired them and had shown understanding for their situation; a representative
of the Young Church on how Joop had inspired them, using the
opportunity to explain the aim of the movement. A representative of the
Diocese spoke on behalf of the Bishop.
The inspiration that kept Joop on the move, as it had for
Abraham and Sara was:
Our God is a God of love and trust, ever trekking along with us.
Marien van den Eijnden
Father Jaak Seynaeve
1920 -
- 2011
Jaak was born on the
18th February 1920 at Hulste, a village near Courtrai in West Flanders,
Belgium. He attended the first two years of grammar school at Furnes and
the four last years at St. Amand College, Courtrai. There, he was very active
in the YCS (Young Christian Students). His family recalls that during the
school holidays, Jaak organised cycling races in the streets of his home
village for the youth. The winners received a Life of the Saints or holy
pictures.
In September 1937, at the age of 17, he entered Boechout. After his novitiate
at Varsenare, he did his theological studies at Heverlee Scholasticate from
1940-1944. Amongst other things, he was choirmaster. He took his Missionary
Oath on the 25th April 1943 and was ordained a priest at Heverlee on the
19th April 1944 by Bishop Carton de Wiart. From October 1944 till July 1948,
Jaak studied at Louvain University Faculty of Theology, where he received
his doctorate with flying colours in June 1949. He had already graduated
from Oxford in 1948.
In June 1948, Jaak was appointed professor at the Heverlee Scholasticate
(Dogma and Holy Scripture). In the meantime, he continued to improve on
his theological education. In 1953, he was promoted to Master
in theology, with his Masters thesis on Newmans doctrine
on Holy Scripture. He defended this opus of 550 pages in four languages.
It was published by Basil Blackwell at Oxford and is still a basic text
on the subject of Newman.
On the 9th August 1955, Jaak left for Rwanda, where he was appointed professor
of Dogma at Nyakibanda Major Seminary. After a year, the Society asked him
to visit all the major seminaries where White Fathers were involved. After
this one-year tour, he was appointed to the Generalate at Rome as supervisor
of the theological studies of our Society. He completed this task from June
1957 till February 1958. At that time, he was actively taking part in the
foundation of the University of Kinshasa (Lovanium-Kimwenza). He played
an important role in the development of the theology faculty. He also collaborated
in the creation of the Kinshasa-Limete Faculties of Philosophy and Theology.
From 1960 till 1974, he was Director of all the student priests of the University.
Jaak gave courses to no less than 1,300 priests, of whom 26 became Bishops.
Several students came to him for spiritual accompaniment. Through his courses
and publication of articles in several periodicals, Jaak showed himself
to be a rising specialist in Johns Gospel. His book knowledge and
memory were truly phenomenal. His pastoral activity was not limited to the
University. He collaborated in training the bakambi (catechists)
and in his talks and days of recollections he knew how to adapt his material
to their level marvellously well. He was involved in the pastoral work of
Sainte Christines parish, run by a mukambi.
When the Belgian Foreign Secretary paid an official visit to Zaire (RDCongo),
a reception was organised on the 24th July 1983 at the residence of the
Belgian Ambassador for all the missionaries working in or visiting the capital.
On behalf of King Baudouin, the Minister awarded the distinction of Officer
of the Order of Léopold to Jaak and to three other professors at
the Catholic Faculty of Kinshasa. All four of whom had lectured at the Faculty
since its foundation in 1957. In his words of thanks, Father Seynaeve underlined
the dual symbolic meaning of the ceremony. On the one hand,
he said, these distinctions, over and above their beneficiaries, also
honour the entire missionary corps, more particularly those who devote themselves
body and soul to the apostolate. On the other, these honorific distinctions
help in understanding all the importance that the Catholic Faculty of Theology
at Kinshasa has for Christianity in Zaire and even for the whole of central
Africa.
In 1985, Jaak was named emeritus as he had reached the age
of 65. His farewell was a great celebration of fraternity to which he invited
ministers, but also the night watchmen and the underprivileged. For
the first time in 28 years, he wrote, my name is on the list of appointments.
Normally, with the grace of God, I begin in January 1986 at the Missionary
Institute London, M.I.L. My emeritus status here therefore does not become
a synonym for idleness and unemployment. He was to give his courses
there until the end of the 1990 academic year.
As early as 1949, Jaak had paid an initial visit to Bâton-Rouge at
the invitation of Doctor John Melton, a member of the First Presbyterian
Church, with whom he had had friendly relations since the preceding year
at Oxford. After an exploratory visit in August 1990, at the Louisiana State
University, Bâton-Rouge, Jaak left in July 1991 for the United States
as a Teaching Assistant at this University. He was to develop an enormous
range of activities not only as a Teaching Assistant at this State University,
but also as co-founder of the Religious Studies Program, intended to promote
ecumenism on a scientific footing. At the same time, he was active in several
parishes. Here are the titles of a series of public talks he gave in the
last year at Bâton-Rouge: Is Johns Gospel a dissident
Gospel? How did Johns Gospel come about?
Prayer in Johns Gospel. His many American friends,
who came to visit him in recent years in Belgium, testify to the profound
influence he left on them.
In January 2007, Jaak came to join our community at the Varsenare château.
There, he was always to remain good-humoured, sociable and a very pleasant
confrere. He was erudite but very discreet, aware of what was going on both
in sports and politics. His departure came quickly; his illness was brief
and painless. On the 30th March 2011, he had to be taken to the Saint John
Hospital at Bruges for heart trouble and fluid in the lungs. There, he passed
away during the morning of Sunday the 17th April 2011.
The funeral liturgy was concelebrated in our chapel at Varsenare on the
25th April, the exact day of his 68th anniversary of Missionary Oath. May
he rest in peace.
Jef Vleugel
Father Adrian Smith
1920 -
- 2011
Adrian was born at Lytham St. Annes in Lancashire on the 4th April 1930 and was educated at Ampleforth College, a school run by the English Benedictines in the north of England. In 1948, he joined the Society of Missionaries of Africa and began his seven-year journey to ordination to the priesthood. This took place in Scotland on the 26th May 1955. Before, he took his Missionary Oath on the 21st July 1954.
His time in formation showed him to be a consummate public speaker who
knew how to present his subject in a well-thought out manner. Adrian was
blessed with an imposing but not overwhelming presence.
After his ordination, Adrian was appointed to the promotion team of the
Missionaries of Africa in Great Britain and remained there until 1962. During
this time, he was able to use his skills as a public speaker with great
effect. From 1962-1963, Adrian studied Higher Catechetics at the International
Institute for Religious Education (Lumen Vitae) in Brussels. He was a student
of distinction and it was here he really began his personal research into
the real meaning of his missionary vocation.
In 1963, he was appointed to Zambia, and followed the pattern of work of
all young missionary priests in their early years of pastoral ministry in
Africa, especially in rural areas. In 1965, he became Secretary for Church
Affairs of the Zambia Episcopal Conference. The same year he was appointed
to the National Committee of the Bible Society of Zambia. During Adrians
time in office, he produced innumerable religious programmes on Zambias
radio and television services.
More importantly still, those ten years taught him to read the signs
of the times, a theme he was often to return to in the future. In
1975, Adrian became Director of the Africa Service (for the then 22 English-speaking
countries of Africa) of the World Catholic Federation for the Biblical Apostolate.
Perhaps the most significant decision he was to take at this moment in life
was to resign from his post in 1978, so as to allow an African to take over.
On his return to Europe, Adrian did a Masters Degree at the Irish School
of Ecumenics in Dublin, and about the same time joined the Movement for
a Better World in 1980. It is important to note that from 1978 onwards,
Adrians mission was to ensure that true Bible study was at the heart
of his search for a Messianic community and not just a means
to insert more Scripture into present Church structures. As he himself said,
Church structures must flow from the cultural response of the people
to this Good News both a challenge and a risk for pastoral
workers in Africa today.
More
than thirty years ago, Adrian wrote, We pastoral workers, as animators
of Christian communities, need to have a personal experience of, and a response
to the biblical call to form a Kingdom-community. This experience will enable
us to focus evangelisation on its proper goal which is the full humanisation
of the world and the unification of all peoples. All the while, Adrian
remained a strong member of the AEFJN the Faith and Justice Network
for men and women committed to Africa and all its beliefs and customs.
During this period in his life, Adrian became a much sought after leader
for Christian Transcendental Meditation and More to Life Retreats.
He engaged with the CANA Group and with New Horizons. He advised many Bishops
in Great Britain on renewal programmes, and in running Diocesan Assemblies
for their people. His original skills of presentation never left him. (He
was scheduled to have led a retreat in August 2011 for the OTHANA Group).
One intriguing theme for a Retreat stands out over the last fifteen years.
A non-religious Guided Retreat for non-Church people. This showed
Adrians skill in ability to dialogue with the established Church and
with people worried by too many ecclesiastical rules.
Adrian was deeply concerned by existing tensions in the Church and in the
Society of Missionaries of Africa. He was deeply suspicious of any process
that seemed to sideline Jesus Christ. He was indeed a prophet of an inclusive
Church searching into the new. In a last short article written
for the Petit Echo, July 2011, p 416, he wrote, I am proposing here
that there is only one response to secure our human survival and sanity
and that is an awakening, or re-awakening, of what I call spiritual
awareness. Adrians life and ministry was a response to this.
Adrian died on the 27th May, 2011 at Nuneaton Great Britain. He spent 56
years as a missionary in Zambia, Ireland and Great Britain.
Patrick Shanahan