NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Yves Dujardin
1933 - -
2012
Un coup
de téléphone matinal dEvere nous apprit que le Père
Yves Dujardin était décédé à Nazareth,
le 24 juin 2012, vers 23 heures.
Yves est né le 1er novembre 1933 à Leuze, dans
la province du Hainaut, diocèse de Tournai. Son père mourut
en 1947. Yves commença les humanités classiques chez les Jésuites
à Tournai, pour les poursuivre, à partir de la cinquième,
au collège diocésain St-Augustin à Enghien. En 1953,
il entra chez les Pères Blancs à Thy-le-Château, fit ensuite
son noviciat à Varsenare et la théologie à Heverlee,
où il prononça son serment missionnaire le 4 juillet 1959. Il
fut ordonné prêtre à Thy-le-Château le 2 février
1960. Ses formateurs le décrivent ainsi : Plutôt travailleur
manuel quintellectuel, très bon dessinateur, rêveur, un
peu dans la lune, original, espiègle, capable dinventions
cocasses et inattendues, avec rien, il vous fait des merveilles, plutôt
bohème, genre broussard, boute-en-train et jovial,
caractère heureux, toujours de bonne humeur, mais aussi plus
profond quon ne le pense, une candeur désarmante, un cur
dor, il ne connaît pas ce quest la méchanceté,
humble. Avant lenvoi en mission, il avait demandé lAfrique
Occidentale Française.
Premier départ en novembre 1960 : vicaire à la
paroisse de Zaba, diocèse de Nouna, dans ce qui sappelait encore
la Haute Volta. Zaba est une paroisse de brousse de 1 800 chrétiens
marka. Après six mois, Yves passe brillamment lexamen de langue
marka chez Mgr Lesourd. En 1964, Monseigneur lappelle à Nouna
pour des aumôneries et comme responsable des uvres diocésaines.
Après son retour de congé, Yves est nommé vicaire à
la paroisse de Safane, paroisse encore en fondation. En juillet 1970, il devient
curé fondateur de la paroisse dOury. Dans ces circonstances,
une démarche du Provincial de Belgique, en février 1971, visant
à obtenir Yves pour lanimation missionnaire, était condamnée
davance. Une deuxième tentative connaîtra le même
sort en 1984.
Yves parle couramment le djoula et il est dans cette région
le seul à parler le huluma. Il restera à Oury pendant 26 ans
! Il se dépense corps et âme. Il multiplie les tournées
pour visiter les chrétiens. Se déplaçant le plus souvent
en mobylette, il anime, construit et se dévoue plus spécialement
auprès de la jeunesse. Malheureusement, une fois lancé dans
une activité, il ne se ménage pas assez. Déjà
en 1963, le Régional de lépoque écrit : Il
fait facilement des imprudences quil faut payer ensuite. Jai insisté
sur ce point, espérant quil en tiendra compte. Yves nen
tient pas compte, ou si peu, non pas par manque desprit dobéissance,
mais par nature, par distraction et par lhabitude de ne point penser
à lui-même.
Cette longue période à Oury est entrecoupée par la session
retraite à Jérusalem en 1980. En juillet 1996,
Yves vient en congé, et la session DMA à Jérusalem
laide à digérer son départ dOury. La paroisse
est transmise aux abbés diocésains. À son retour de congé,
en janvier 1997, il devient vicaire à Solenzo et, en octobre 2000,
vicaire à Tansila.
Après son congé en 2005, pendant lequel il participe
à Rome à la session des 70 ans et plus, il retourne à
Tansila, jusquà son évacuation sanitaire, en février
2007. Il a trop présumé de ses forces, trop négligé
les attaques de paludisme qui le terrassaient de plus en plus souvent. En
juin 2007, il est définitivement nommé en Belgique et sinstalle,
après un long passage à lhôpital, à la Maison
Saint-Joseph dEvere. Il espère encore repartir au Burkina Faso
pour y faire ses adieux
Il devient de plus en plus absent,
et sera transféré à Nazareth en août 2010, où
il recevra des soins appropriés. Il reconnaît de moins en moins
les personnes qui le visitent, même les confrères dEvere
qui le visitent régulièrement. Les derniers mois, il est dans
un état comateux.
Il ny a aucun doute que sa mère veillait sur lui.
Non seulement elle était allée à plusieurs reprises au
Burkina voir et travailler sur place, mais elle suivait de près tout
ce que son fils missionnaire entreprenait. Continue à me donner
tous les détails de ta vie là-bas, lui écrivait-elle,
tout mintéresse et me permet de te suivre par la pensée
et la prière. De mon côté, je prie
le Bon Dieu afin quil taide et te garde en bonne santé
pour accomplir ce rude travail quil ta confié, et que je
connais mieux maintenant pour y avoir participé. Ses séjours
en mission avec son fils ont totalisé une année complète
En 1984, Yves avait revu sa mère pour la dernière fois. Nous savions que cela faisait partie dune vocation partagée. Les moments qui me restent présents à la mémoire sont surtout les Eucharisties partagées dans son petit appartement, à lintention de vous tous et plus largement de la mission universelle.
En février 1985, elle écrivait : Jai
gardé un magnifique souvenir de ton séjour. Je remercie le Bon
Dieu de mavoir permis de vivre ensemble durant ces quelques mois. Quand
cela mest possible, je lis la messe et je me joins à toi par
la pensée. Bien quéloignée, je me sens proche de
toi par la prière. Et Yves de conclure cette lettre à
sa famille (écrite après le décès de sa maman,
survenu en novembre 1986) : Je suis persuadé que jusquau
bout, elle a continué à offrir tout ce quelle vivait pour
vous, pour nous, pour la mission.
Voici quelques phrases tirées du testament spirituel
dYves :
Au-delà de ma mort, une porte souvrira. Jésus me
fera entrer dans son intimité, pour me conduire enfin chez son Père
bien-aimé.
Au-delà de mes peurs, au-delà de ma pauvreté, tel que
je suis, Il me fera entrer dans son Royaume damour, quIl nous
fit entrevoir, pour lequel Il est mort, mort et ressuscité.
Au-delà de tout, nous serons tout en Lui, nous serons tout en tous,
en communion desprit et dans lamour du Père, avec lui pour
toujours, comme Il nous la promis. Voilà ce que je crois !
La liturgie daction de grâce a eu lieu le samedi
30 juin, en léglise Saint-Vincent, à Evere, suivie de
lenterrement à Varsenare.
Jef Vleugels
Père Walter Gehr
1921 - - 2012
Walter Gehr
est né le 6 avril 1921 à St-Gall, Suisse. De 1942 à 1944,
il étudia la philosophie et la théologie à lUniversité
de Fribourg. Il vint ensuite à Maison-Carrée (Algérie)
pour le noviciat. Il acheva ses études de théologie au scolasticat
de Thibar, puis à celui dHeverlee (Belgique). Il prononça
son serment missionnaire le 16 avril 1949 et fut ordonné prêtre
à Leuven le 22 juillet 1949.
Ayant appris sa nomination en Tanzanie, il partit dabord
sinitier au British way of life par un séjour de
six mois en Angleterre. Arrivé au Tanganyika en février 1950,
il fut pendant trois ans vicaire à Nyavyumbu dans le diocèse
de Kigoma, puis à Mabamba et à Kakonko, dont il devint curé
en 1957.
En 1959, il prit son premier congé et participa à
la grande retraite de Mours.
À la fin de lannée, il revint au diocèse de Kigoma
où il exerça une activité pastorale à Nyaronga
et Kakonko, avant dêtre nommé professeur au séminaire
dUjiji. Il enseigna avec succès les mathématiques à
partir doctobre 1965 jusquen 1970. Durant cette période,
il passa aussi un temps à la paroisse de Mabamba où il vécut
ce quil appelait, pastoralement parlant, la débâcle de
lujamaa. Walter revint alors au pays pour un congé durant lequel
il fit, à linvitation du prieur de Disentis (Grisons), un remplacement
au collège du couvent dans sa matière préférée.
Ce qui, à ses dires, le ramena en Afrique, fut linvitation pressante du séminaire de Katoke (diocèse de Rulenge) pour quil vienne y enseigner les maths. Le plus beau souvenir lié à Katoke fut lordination de 7 prêtres, dont un jésuite, membres dune même classe de ce séminaire. En 1977, il partit à Nyegezi (séminaire du diocèse de Mwanza) pour y faciliter un projet de remaniement du personnel enseignant.
Durant ses 14 années denseignement, Walter a assuré
fidèlement 32 leçons par semaine. Par ailleurs, il demeura,
durant tout son séjour en Afrique, soucieux du bien-être des
jeunes et de toute la population. Cela se manifesta dans le souci de la bonne
marche des écoles paroissiales, la préparation et le soin de
jardins et de vergers, de pépinières en vue du reboisement,
de terrains de sport, mais aussi dans la construction et la remise en état
de routes (100 kilomètres selon son estimation) ou encore par la reliure
de livres et documents pendant 10 ans.
Vers la fin de son séjour à Nyegezi, Walter préparait
un retour au diocèse de Kigoma. À 60 ans, il revint avec ardeur
en paroisse, dabord à Muhinda en 1981, puis comme curé
à Mulera-Kasumo (1982-1987) et à Nyaronga (1987-1989). Durant
cette période, Walter participa à la session retraite de Jérusalem
(1983).
À partir de 1990, les indications sont plutôt floues.
Il est fait mention dun séjour de convalescence en Suisse en
1990 et dun nouveau congé médical entre 1994 et 1996.
Pour cette décennie, Walter parle surtout dun travail de bouche-trou
à Kakonko, Nyaronga et Mabamba. Ce qui est sûr, cest quil
se dévoua à Kifura de 1997 à 1999. En novembre 1998,
il fut atteint dune fièvre typhoïde qui lui valut un séjour
à lhôpital de Kabanga. En janvier 1999, il est de retour
à Kifura, mais il commence à se demander si son séjour
en Afrique ne touche pas à sa fin. Il eut quand même la joie
de célébrer ses 50 ans de sacerdoce, le 22 juillet 1999, à
Kifura, jubilé quil disait illégitime, parce que non publié
!
En novembre 1999, Walter est de retour en Suisse. Il sétablit
à Lucerne. Il soccupe dadministration et fait du ministère.
Assez vite, il souffrit dun accident vasculaire qui laissa des séquelles
dans une jambe. Plus tard, se sentant en meilleure santé, et ne voyant
pas davenir pour les Pères Blancs en Suisse, il se fait à
lidée quil pourrait bien retourner en Afrique. Il aurait
voulu continuer à y écrire lhistoire du diocèse
de Kigoma quil avait commencée. Il fit part de ses intentions
aux responsables qui nentrèrent pas dans ses vues. Walter en
fut fâché et il le fit savoir. À partir de 2004, ses forces
ne lui permettaient plus dexercer une activité régulière.
Mais il put célébrer ses soixante ans dengagement missionnaire
et dordination en 2009. Depuis juin 2010, suite à la vente de
la maison de Lucerne, Walter résida à Veyras. Il put continuer
à apporter une aide au Père Wendelin Hengartner dans la préparation
de timbres oblitérés. Les 90 ans de Walter furent célébrés
dignement avec le soutien du Conseil communal.
Le 12 mars 2012, il fallut conduire Walter aux urgences de lhôpital
de Sierre. Il risquait de faire une pneumonie. Des signes de faiblesse se
manifestaient depuis quelque temps. Rentré de lhôpital,
il navait plus dappétit. Ce quon lui présentait
navait pas de goût et Walter avait de la peine à lavaler.
Il dut repartir à lhôpital, doù il fut transféré
le 20 avril à la clinique gériatrique de Ste-Claire. Il y reçut
les soins de confort et aussi lonction des malades. Ses deux frères
purent venir de Suisse orientale lui dire adieu la veille de sa mort.
Walter sest éteint paisiblement très tôt
le 1er mai. La célébration de son retour au Père
eut lieu à léglise paroissiale de Veyras dans laprès-midi
du 3 mai. La déposition de lurne au columbarium fut faite le
10 mai.
Walter a gardé jusquà la fin la nostalgie
de la Tanzanie. En 2009, il écrivait que les dix années quil
venait de vivre en Suisse avaient été pour lui dix ans dexil.
Son exil sur terre a pris fin le jour où il rejoignit sa patrie céleste.
Jean-Marie Gabioud
Père Giuseppe
Dolci
1925 -
- 2012
Le
Père Giuseppe Dolci est décédé soudainement le
samedi 19 mai 2012 matin à Treviglio, en Italie, dans la résidence
des Missionnaires dAfrique. Trois jours seulement avant son décès,
il avait assuré lEucharistie à la maison de repos Maria
Immacolata, à quelques kilomètres de Treviglio où, depuis
plusieurs années, il allait chaque matin. Il en était devenu
laumônier bien-aimé.
Le voyant souffrant et fiévreux, les confrères sétaient
offerts de le remplacer. Mercredi matin, en se levant du lit, il était
tombé et ce ne fut quassez tard que les confrères purent
entrer dans sa chambre et laider à se remettre au lit, pendant
quil blaguait et se moquait selon son habitude.
Samedi matin, le confrère qui le remplaçait pour lEucharistie
était allé lui dire bonjour avant de partir à la maison
de repos, accueilli comme dhabitude par un Père Bepi blaguant.
Dès son retour, en lui portant le petit-déjeuner dans la chambre,
il la trouvé sans vie.
Le P. Giuseppe Dolci, surnommé familièrement Bepi, est né
le 10 mai 1925, à Algua, un hameau de la Val Serina, une des vallées
des montagnes de Bergame. Pietro, son père, était boulanger,
Francesca, sa mère, ménagère. Il avait 2 frères
et 5 surs, dont trois sont devenues religieuses. Dans sa famille, le
travail était sacré et la foi simple, mais solide, valeurs qui
ont été certainement à lorigine du caractère
travailleur et franc de Bepi, sans oublier son habileté manuelle et
son esprit pratique.
En 1937, il entra au séminaire de Bergame et en 1946, en 1re année
de théologie, il demanda de devenir membre de lInstitut des Missions
Africaines de Vérone. Je veux tout abandonner pour me donner
totalement aux âmes, par amour du Christ, écrivait-il.
Recevant une réponse négative, sans se décourager, il
écrivit alors au supérieur de la Province dItalie des
Missionnaires dAfrique : Jai déjà introduit
ma demande chez un autre Institut missionnaire, mais jai reçu
un refus parce quon dit que, dans ma famille, il y a trop de malades
et de décès
Il nomme alors courageusement tous ses
frères et surs décédés, mais souligne aussi
sa santé excellente et robuste, examens médicaux
à la main.
Animé par une foi et une spiritualité profonde, il terminait
ainsi sa lettre : Jétais prêt à partir, mais
Dieu ma mis à lépreuve. Que sa volonté et
seulement sa volonté soit faite
Je mabandonne entre ses
mains. Si votre réponse est aussi négative, joffrirai
ma souffrance pour tant de personnes qui attendent que quelquun leur
apporte la vérité. Que Dieu puisse accepter mon sacrifice en
offrande. Il avait 21 ans.
Accepté au noviciat quelques semaines plus tard, il rejoindra les
autres novices à Rado (Gattinara) au mois de septembre 1946 et, depuis
septembre 1947 jusquà son ordination, le 28 juin 1950, Bepi suivra
le scolasticat à Thibar. Il avait prononcé son serment missionnaire
à Carthage le 30 janvier 1950. Très pratique et pas porté
à la spéculation, il sapplique aux études avec
courage, obtenant de bons résultats grâce à sa mémoire
et à sa bonne volonté. Répondant au Père Gallo
qui lavait accepté au noviciat, Bepi écrit : Je
veux me donner totalement à Dieu en acceptant tout ce quil voudra
me demander, en vue dêtre un vrai apôtre.
On dirait que le Seigneur a accueilli cette disponibilité de Bepi
dès son ordination, lorsquon lui confia des responsabilités
que personne naimait, comme par exemple être économe dune
Province à ses débuts et continuer à servir ainsi pendant
plusieurs années. Sa bonne volonté et son savoir-faire le portèrent
tout au long de lItalie - en communion avec ses confrères - pour
prêcher aux Journées des Missions et rechercher des bienfaiteurs
pour les confrères en Afrique et pour lautofinancement de la
Province.
Bepi na jamais été nommé en Afrique. Il y a été
une fois ou deux pour visiter des confrères. Mais sa personnalité
et sa conviction faisaient grandir lamour pour lAfrique et les
Africains dans le cur de tous ceux quil rencontrait.
Bepi a toujours été lui-même, transparent et vrai dans
sa personne, comme homme et comme prêtre : proche des gens, il était
toujours prêt à rendre service et délicatement attentif
envers ceux qui avaient besoin daide ou dencouragement, malgré
son caractère montagnard. Il laisse le témoignage vrai et inoubliable
dun esprit missionnaire, même sans jamais avoir vécu en
Afrique.
Ses funérailles, lundi 21 mai, ont rempli de gens la grande église
du Conventino, juste en face de la maison des Missionnaires dAfrique.
Après la messe, il a été accompagné au cimetière
de Treviglio, déposé dans la chapelle réservée
aux prêtres de la ville, en bonne compagnie avec ceux qui ont marqué
la vie et lhistoire de Treviglio par leur activité et leur témoignage.
Merci, Bepi, pour ta bonté envers tes confrères et aussi pour
ton témoignage. Il nous sera difficile doublier ton visage toujours
souriant et ton esprit joyeux. Repose en paix et ne nous oublie pas.
Vittorio Bonfanti
Tony
Jurt est né en 1942 à Huttwil, dans le canton de Lucerne,
Suisse. Tout jeune, il a manifesté le désir de servir dans
sa famille et dans les mouvements de jeunesse (Kolping). Après ses
études au collège des Missions des Pères Blancs à
Widnau et au collège St-Michel à Fribourg, il fit son noviciat
à Gap, étudia la théologie à Vals et fut ordonné
prêtre le 29 juin 1968.
Sa première nomination fut pour le Burundi. En 1972, alors que des
troubles très graves agitaient le pays, après avoir été
emprisonné trois jours sans nourriture ni eau, il fut expulsé
et vint en Suisse. Il se dévoua alors dans lanimation missionnaire
à Fribourg, puis à Lucerne.
En 1978, il fut nommé dans le diocèse de Kasongo (République Démocratique du Congo) et occupa divers postes, successivement à Ngene, Kalima, Wamaza, Kipaka et Mingana. Durant toutes ces années, il se distingua par son activité dans le développement et dans lanimation des communautés chrétiennes. Il portait une attention particulière aux plus démunis : les filles-mères, les enfants de la rue, la jeunesse désuvrée.
Il aimait travailler avec les catéchistes et visiter chez eux les
responsables des groupes paroissiaux. Il vivait en proximité avec
les gens, quelle que fût leur appartenance ethnique ou religieuse.
Il nhésitait pas à visiter les villages les plus éloignés,
au cours de safaris qui duraient parfois trois semaines. Tout en privilégiant
les contacts humains, il eut aussi à cur de soutenir divers
projets comme la construction déglises ou dun hôpital,
lentretien des routes, laménagement de sources, léquipement
décoles, linstallation dune radio locale, etc.
La province du Maniema, où se trouve le diocèse de Kasongo,
a connu 7 ans de guerre (1996-2002) et de conflits sanglants. En 2000, des
militaires attaquèrent la mission de Wamaza. Lévêque
du lieu, Tony, Pères et Surs furent emmenés ailleurs
et retenus prisonniers pendant huit jours. Une fois le calme revenu, Tony
fut heureux de constater que les animateurs pastoraux, en dépit des
difficultés évidentes et des dangers, avaient tout naturellement
pris en charge les paroisses et sefforçaient, avec les faibles
moyens du bord, de garder bien haute lespérance des chrétiens.
Cest dans la formation de tels leaders quil voyait lavenir
du christianisme en Afrique.
Durant ses congés en Suisse, Tony ne manquait pas une occasion dintéresser
les gens à ses activités africaines. Son agenda était
toujours rempli de rendez-vous pour des conférences ou des prédications.
Il semploya avec succès à recueillir des fonds pour
ses projets, toujours en lien avec le diocèse de Kasongo.
En 2009, Tony ressentit les premières atteintes dun cancer
qui ne le quitta plus. Durant ses dernières années, il lutta
avec un courage extraordinaire et une grande confiance contre la maladie.
En 2010, peu après avoir subi une opération de plus de sept
heures à Lucerne, il reçut le feu vert du médecin pour
son retour à Kasongo mais, en novembre 2011, rentré durgence
en Suisse, il réalisa que son état ne lui permettait plus
de retourner en Afrique. Jy ai passé une très
belle année, disait-il, à propos de son dernier séjour.
Ses souffrances devenaient intolérables. Après avoir été
soigné dans un hôpital, il fut reçu dans un home médicalisé
où il fut entouré, jusque dans ses derniers jours, par des
membres de sa famille. Il est décédé le 19 juin 2012.
À voir la nombreuse assistance qui emplissait léglise
lors de ses obsèques célébrées le 26 juin, on
a pu mesurer ladmiration que Tony a suscitée dans son milieu
et au loin. Il avait demandé que cette célébration
revête un caractère pascal. Elle fut présidée
par le curé de Willisau, sa paroisse natale. Plusieurs prêtres,
dont un représentant du diocèse de Kasongo, des confrères
du secteur de Suisse et quelques amis africains étaient présents.
Ce qua été la vie de Tony est bien exprimé par
ces quelques mots dun confrère qui la bien connu : Il
se voulait missionnaire jusquau bout
Le Seigneur lavait
doté dune telle foi que tout lui semblait possible dans la
mesure où cétait pour Dieu et pour les autres.
Jean-Marie Gabioud
Père Marcel
Piou
1929 -
- 2012
Marcel
est né le 11 mars 1929 à Saint-Pierre-Montlimart, France,
près de Beaupréau, (Maine-et-Loire et diocèse dAngers)
dans une famille très chrétienne de 4 enfants, deux garçons
et deux filles dont lune mourut, jeune encore, en 1986, au Carmel
de Lisieux. Baptisé le jour de sa naissance, Marcel fut confirmé
le 6 mai 1941 en la paroisse de Montrevault. Après ses études
secondaires au petit séminaire diocésain de Beaupréau,
il entra à Kerlois en 1948 et fit lannée spirituelle
à Maison-Carrée en 1950-51. Désireux dapprendre
à vivre dans une autre culture que celle de son enfance, il demanda
à aller à Eastview (Canada) pour la théologie. Il y
fit son serment missionnaire le 16 juin 1956 et fut ordonné prêtre
le 1er février 1957.
On le décrit de caractère enjoué, facilement taquin,
très bon footballeur, et passionné de chant grégorien
: il dirigeait fort bien la chorale du scolasticat ; lun ou lautre
formateur croit cependant déceler en lui une tendance à lautoritarisme
et à la critique.
Arrivé en Guinée le 1er octobre 1957, à la préfecture apostolique de Nzérékoré, le guerzé, langue difficile, lui résista quelque peu. Le 19 juin 1962, il fut nommé supérieur de Beyla où son goût du sport lui valut dentraîner léquipe locale de football, occasion de nombreux contacts, mais le supériorat ne lui laissait guère de temps pour progresser dans la langue malinké, plus abordable pourtant que le guerzé.
Se trouvant en congé lors de lexpulsion des Pères de
la Guinée, il fit les Grands Exercices à la Villa Cavaletti
en septembre-octobre 1967. Nommé à la Province de France,
il lui en coûta de se mettre à lanimation missionnaire,
le 3 novembre 1968, à la procure de Nantes, jusquau moment
où, en équipe avec le Père Poupart, tout savéra
plus facile. En juin 1970, après un recyclage à lArbresle,
le retour en Guinée étant bien improbable, il fut nommé
au Mali, pour le diocèse de Sikasso.
À Koutiala, il est alors tour à tour vicaire et supérieur,
du 5 mars 1971 au 20 septembre 1975, date où il va enseigner au séminaire
Pie XII de Bamako jusquen 1977. Puis, après une seconde session
à lArbresle, nouveau changement de cap : quittant lAfrique
de lOuest, le 7 décembre 1978, il fut nommé en Ituri,
au nord-est de lactuelle RDC, puis vicaire à Kinshasa-Kisenzo
où il se mit vaillamment à létude du lingala.
Il ny resterait que cinq ans, nouant de nombreuses relations, car
cétait son charisme, mais cette familiarité spontanée
avec les gens entraîna difficultés et incompréhensions
qui lui valurent un retour anticipé en Province. Dès lors,
il aura parfois la dent dure envers lautorité en général
et la Société aussi.
En décembre 1983, rattaché à Toulouse, il est chargé
du Pavillon missionnaire de Lourdes et là, il va donner toute sa
mesure. Dépendant des OPM, il simplique à fond, 6 années
durant, en ce ministère, innovant, animant, se souciant déclairer,
avec les missionnaires Pères et Surs qui venaient y prêter
leur service, les quelque 45 000 visiteurs annuels du Pavillon ; dépais
recueils de témoignages élogieux de ces visiteurs montrent
à lévidence que Marcel était là à
son affaire et quil y fit du bien. Malgré tout, ce ne fut pas
sans frottements avec ses collaborateurs : il décidait trop seul.
Enthousiasmer les uns et déplaire à dautres fut lun
des paradoxes de sa vie. Quand se termina son contrat à Lourdes,
on envisagea pour lui diverses destinations : le Mexique, Djibouti. Finalement,
ce fut le Maroc où larchevêque sollicitait un aumônier
pour le lycée Descartes de Rabat, les nombreux étudiants africains,
souffrant souvent de solitude et de mépris, et pour la pastorale
de la ville.
Le
12 janvier 1989, après une visite de prospection, Marcel entamait
cette mission, à Rabat-Agdal, et il y demeurerait jusquà
son retour définitif en France, le 16 août 2008. Là
encore, bon vivant, mais généreux, il se mit à la tâche.
Son lieu de chute, le Centre Saint-Pie-X, était à labandon
et les bâtiments délabrés. Il remit tout en état
avec laide de paroissiens compétents et bénévoles
: une artiste espagnole peignit un chemin de croix dans léglise
rénovée, une magnifique fresque de la multiplication des pains,
une Vierge à lenfant ; des cartes postales en révèlent
la beauté. Lui traînait un mauvais érysipèle
à la jambe droite qui tarda des mois à guérir et il
connut ses premiers ennuis cardiaques dès mai 1990. Mais son don
de contact faisait merveille avec chrétiens et musulmans. Les lycéens
venaient en nombre à laumônerie, réclamaient des
camps de formation, les étudiants subsahariens peu à peu senhardissaient,
et la paroisse, faite de pieds-noirs, de coopérants, de divers expatriés,
sanimait : 200 pratiquants de 15 à 20 nationalités différentes
assuraient une grande vitalité paroissiale.
Certes, lévêque aurait souhaité un Marcel moins
autoritaire, plus coopératif sur le plan pastoral. Mais quand il
fut question de lenvoyer à Casablanca, des pétitions
arrivèrent sur le bureau épiscopal : on voulait garder Marcel
avec ou sans responsabilité à Saint-Pie-X, et il resta à
Rabat. Ici, écrivait-il, je suis au paradis. Ma vie personnelle
est ce quelle est et je lai payé très cher. Au
Maroc, jai vécu des années de bonheur avec les étudiants
et la communauté chrétienne. Pourtant, sans quil
en parlât à quiconque, ses soucis de santé saggravèrent
dès 2007 : cancer à la prostate, crainte de métastases
dans le fémur : une biopsie osseuse fut heureusement négative.
Lévêque apprenant à la fois lexistence du
cancer et le résultat de la biopsie, se réjouit de garder
Marcel un an de plus.
Le 16 août 2008, il rentrait définitivement en France, à
Pont-Saint-Martin, au sud de Nantes : si le cancer ne progressait pas, grâce
aux remèdes, le cur était usé, une cataracte
à lil droit requérait une opération : jusquà
la fin, lucide et réaliste, il vécut sa maladie avec foi,
espérance et courage. Malgré des apparences contraires,
écrivait-il avec humour, je noublie pas la Société
et prie pour mes confrères [...] Je me considère encore Père
Blanc, je lis en entier tout ce qui me parvient de la Société
et il marrive même de prier pour elle.
Après 6 ans à Lourdes et 18 ans et demi au Maroc, - près
de 25 ans hors communauté sur 51 de sacerdoce -, il lui était
difficile de réintégrer une communauté : Lorsque
je ne pourrai plus être lapin de garenne, je rentrerai au clapier,
disait-il à un confrère ami. Il nen eut pas le loisir.
Le Seigneur le rappela le 6 mai 2012 à Chaudron-en-Mauges, dans sa
famille, tout près de son village natal, et cest là,
dans léglise de son baptême, que furent célébrées,
le 8 mai, ses obsèques, en présence de sa nombreuse famille,
de son neveu, maire du village, et de nombreux amis.
Un groupe de paroissiennes de Rabat était présent. Nous
sommes venues, dit lune, parce quon ne pouvait vivre cet ultime
adieu autrement quen communauté ; on ne pouvait accompagner
Marcel quensemble, puisque cest lui qui, à Saint-Pie-X,
nous a tous rassemblés. Les souvenirs affluent : Père Marcel
passant par nos enfants pour demander de laide afin de réparer
son église, Père Marcel mengageant
à mengager
aussi dans la catéchèse, Père Marcel partageant le
verre de lamitié, servi par Saida, sous le regard protecteur
dAli, Père Marcel célébrant pour les frères
de Tibhirine un adieu bouleversant, Père Marcel célébrant
ses 50 ans de sacerdoce avant de quitter, malheureux, cette terre africaine,
Père Marcel apaisant nos mamans inquiètes, célébrant
le mariage de nos enfants, rappelant la si belle exigence de la fidélité
à lamour partagé devant une assemblée saisie
par la puissance aimante de sa parole comme nous lavons tous été...
Que ces mots puissent vous rejoindre, où que vous soyez, pour vous
dire quhier, lÉglise universelle célébrait
à Saint-Pierre-Montlimart, avec vous en pensée et en prière,
laccueil du Père Marcel par son Père très aimant.
Armand Duval
Père Jean
Cavé
1926 -
- 2012
Jean naquit
le 11 novembre 1926, dans une famille nombreuse, à Saulnay, non loin
de Mézières-en-Brenne, France. Ses parents écriront
plus tard leur joie de voir lun de leurs enfants appelé au
service exclusif du Seigneur.
Après ses études secondaires à Poitiers,
Toulouse et Châteauroux, Jean entra à Kerlois en 1946, fit
lannée spirituelle à partir du 29 septembre 1948 à
Maison-Carrée, puis le cours de théologie à Thibar,
avec lintermède du service militaire au 4e Zouaves de Tunis.
Il fit son serment missionnaire le 12 avril 1954 à Carthage et fut
ordonné prêtre le 28 juin suivant à Thibar.
Grand, maigre, peu sportif, cétait un artiste,
et ses dessins humoristiques nous égayaient fort. Calme, souriant,
serviable, bon esprit, quelque peu distrait, mais de piété
solide, il était estimé de tous. Les formateurs regrettaient
seulement sa lenteur, le trouvaient trop hésitant. Comme il était
peu attiré par les études spéculatives, on pensait
quil serait à laise dans la vie active, mais déjà,
sa santé laissait à désirer : outre des problèmes
de dos, il fatiguait vite nerveusement. Cette santé déficiente
sera une lourde croix, tout au long de sa vie.
Une première nomination pour Mopti, au Mali, étant
restée sans suite, cest dans le vicariat de Bukavu, à
Uvira, à la pointe nord-ouest du lac Tanganyika, quil arriva
le 27 octobre 1955 et apprit le swahili. Comme il supportait mal la grande
chaleur, au bord du lac, on lui confia, le 7 septembre 1957, laumônerie
du postulat des Frères congolais à Cibimbi, plus au nord.
Dès 1961, un écrasement des vertèbres
lombaires le ramena en France pour y subir une opération. De retour
au Congo le 1er janvier 1963, après un bref passage à Ciherano,
il fut nommé, le 17 février suivant, vicaire à Mbagira,
centre extra-coutumier et paroisse très vivante regroupant, à
7 km de Bukavu, des gens issus de nombreuses tribus, mais parlant en
majorité, outre leur langue natale, le swahili, ce qui facilitait
le travail pastoral.
Jean était aimé de tous dans cette paroisse
citadine et sy trouvait heureux. Le 1er juillet 1965, il passa pourtant
au jeune diocèse de Kasongo, en pleine forêt équatoriale,
où il retrouverait bientôt, comme évêque, son
curé et ami de Mbagira, labbé Pirigisha. Le 1er janvier
1966, il était à pied duvre à Shabunda,
mais le climat de la forêt ne convenait guère à sa santé
fragile. Un nouveau congé médical le retint en France : de
Toulouse, où il arriva le 1er octobre 1967, il passa à Pau
le 17 avril 1968, et un an plus tard, le 27 avril 1969, à Bordeaux.
Ce furent trois années de doute, dhésitation, dangoisse
même, le tout aggravé de kystes amibiens et dennuis récurrents
de colonne vertébrale.
Enfin rétabli, le 6 août 1970, il retrouva le
Congo devenu Zaïre, comme vicaire à Kalima, gros poste minier,
puis supérieur à Kakutya, le 1er janvier 1974. Suivit alors,
à partir du 1er octobre 1975, un long congé en France durant
lequel il sengagea pour un ministère hors communauté,
dans le diocèse de Tulle, à Beaulieu-sur-Dordogne. Chargé
de 4 paroisses rurales, il y resta 4 ans, ne sabsentant que pour la
session retraite à Jérusalem, en octobre 1978 ; et cest
avec grand regret que lévêque le vit partir, car, écrivait-il,
Jean avait uvré pour la satisfaction de tous.
De retour au Zaïre, il fut nommé, le 1er janvier
1981, vicaire à Lulingu. Pas pour longtemps, malheureusement. Dès
le 1er octobre, il est à Lille, puis, un an plus tard, à Toulouse.
Durant plus de cinq ans, il vivra douloureusement une dépression
tenace. Malgré une vie spirituelle fervente et des ministères
fructueux - toujours à laffût de services à rendre
-, ses angoisses, une grande détresse dont Dieu semblait absent,
affleurent en ses lettres : dans lune, il cite, certes, le mot de
Stan Rougier : Ta blessure te permet dêtre greffé
sur la blessure du Christ. Pour quune greffe prenne, il faut que saignent
les deux greffons
, mais cétait dur, dautant
plus quil souffrait de son dos et quune phlébite laffaiblit
longtemps ; le séjour en ville aussi lui pesait et il ressentait
comme un dégoût de vivre : une cure à la clinique de
Montjay lui apporta un soulagement momentané, mais les hauts et les
bas continuèrent. Ce fut la période la plus pénible
de sa vie.
On lui proposa alors un séjour de deux mois à
Kalima, au printemps 1986, pour voir sil tenait bon car, disait le
médecin, son tempérament fatigue plus par le repos que
par le travail. Cest léquilibre du vélo : tant
que ça roule, ça va. À larrêt, on tombe.
Et de fait, Jean revint enchanté de son séjour et, le 24 mars
1987, après une semaine de recueillement à labbaye dEn-Calcat,
il repartit pour lévêché de Kasongo.
Une hernie inguinale le ramena en France, le 31 mai 1988, mais il retrouva
Kasongo le 1er janvier 1989, comme professeur des candidats au séminaire
et visiteur à lhôpital. Ses lettres sont alors enthousiastes
: il dit se porter comme une chèvre zaïroise, le poil
luisant et lil vif. Mais le 3 novembre déjà,
il est rapatrié sanitaire : on découvrit à lhôpital
de la Salpétrière quil souffrait de trypanosomiase,
la terrible maladie du sommeil. Dieu merci, le système nerveux central
nétait pas envahi et, en septembre 1990, considéré
comme guéri, on lautorisa, sous réserve dun contrôle
lannée suivante, à rejoindre la mission, à Lulingu.
Sans doute avait-il présumé de ses forces en
postulant ce diocèse au climat très chaud, aux routes défoncées,
au ravitaillement difficile malgré le petit avion de la mission
,
aussi fut-il muté le 1er septembre 1993 à Katoy, diocèse
de Goma, au nord du lac Kivu, dans un environnement moins dur.
Malgré tout, un nouveau congé médical
savéra nécessaire, du 9 décembre 1993 au 2 août
1994. Et il devra encore prendre un long repos en province du 25 juillet
1996 au 6 septembre 1997 ; avec une double hernie, des coronaires douloureuses,
des dents et des yeux fatigués, la machine susait visiblement.
Il assurera alors laumônerie du Carmel de Muret, près
de Toulouse, le 1er février 1997, le temps de se remettre dune
opération des varices, avant son retour comme économe à
Goma, à la Maison Lavigerie. Zélé, humble et tout donné,
nul doute quil dut souffrir de se voir sans cesse obligé de
quitter lapostolat quil aimait, ce contact fraternel avec tous
où il excellait.
À son corps défendant, il accepta alors de rester en France pour assurer, à partir du 1er janvier 2000, laumônerie des Surs missionnaires de Saint-Paul de Chartres, en un diocèse dont notre ancien confrère, Mgr Aubertin, venait dêtre nommé évêque. Habitant un petit appartement face à la splendide cathédrale, il assura ce ministère jusquà son entrée à Billère, le 4 octobre 2005, lentrecoupant seulement de deux sessions des plus de 70 ans en 2001 et 2005.
À Billère, il rendra ici et là de multiples
services, notamment chez les Petites Surs des Pauvres, voisines de
la maison, et à Argelès, leur maison daccueil et de
retraites spirituelles. Beaucoup de Surs gardent de lui un affectueux
souvenir. Personnellement, après avoir connu Jean au noviciat et
à Thibar, jeus la joie de le retrouver à Mbagira, où
il minitia à la vie de cette grande paroisse, sous la houlette
du futur évêque de Kasongo, Timothée Pirigisha, un saint
prêtre avec lequel il faisait bon vivre : ce furent de trop courtes
années de bonheur.
Le Seigneur a choisi pour cet homme simple et disponible la
mort la plus discrète qui soit, puisquon le trouva sans vie
dans son lit, le chapelet à la main, au matin du 11 juin 2012. Le
chapelet à la main
: le passeport idéal pour frapper
à la Maison du Père ! Il nétait donc pas parti
solitaire, dit lhomélie de ses obsèques. Marie fut près
de lui : il lui avait demandé si souvent de prier pour lui à
lheure de sa mort. En plus, cétait la fête du Saint-Sacrement,
et Jean, promu sacristain, avait tant de fois mis son talent artistique
en la décoration de lautel. Quel beau jour donc pour être
admis à la vision béatifique !
Ses obsèques furent célébrées
en la chapelle de la maison de Billère, le vendredi 15 juin, fête
du Sacré-Cur, en ornements blancs, devant ses confrères
et des membres de sa famille. LÉvangile rappela la prière
de Jésus : Père, je veux que ceux que tu mas donnés
soient eux aussi avec moi. Nétait-elle pas destinée
à notre frère Jean qui, si souvent, porta sa croix derrière
le Christ ?
Armand Duval
PROFILES
Father Yves
Dujardin
1933 - -
2012
An early morning
telephone call from Evere informed us that Father Yves Dujardin had died
at Nazareth Nursing Home on the 24th June at around 11.00 in the evening.
Yves was born on the 1st November 1933 at Leuze, in the Diocese
of Tournai, Belgium. His father died in 1947. He began his secondary studies
at the Jesuit College in Tournai and finished them at the Diocesan College
at Enghien. In 1953, he entered the White Fathers at Thy-le-Château
followed by the novitiate at Varsenare and theological studies in Heverlee.
It was there that he took his missionary oath on the 4th July 1959. He was
ordained priest at Thy-le-Château on the 2nd February 1960.
Those in charge of his formation described him in various
ways such as Good with his hands rather than an intellectual,
a boy scouts knowledge a very good draughtsman a
dreamer, mischievous, capable of funny and unexpected
inventions, he made marvellous things from nothing at all, bohemian,
a bushman a bit of a live wire and jovial a
happy character always in good humour but also more profound than
one might think, a disarming frankness, a heart of gold,
does not know what malice is, humble. He was appointed
to French speaking West Africa, a posting he had asked for.
In November 1960, he left for Burkina Faso. He was curate
in Zaba Parish in the Diocese of Nouna. Zaba was a bush Parish with about
1,800 Christians of the Marka people. After six months study, Yves brilliantly
passed his exam in the Marka language. In 1964, Bishop Lesourd called him
to Nouna and put him in charge of the chaplaincies and Diocesan projects.
After his home leave, Yves was appointed as curate in the newly founded
parish of Safane. In July 1970, he was Parish Priest and founder of the
Parish of Oury.
The Belgian Province, in February 1971, requested that he
return home for missionary promotion but given these circumstances, the
request fell on deaf ears. A second request, in 1984, for his services in
the Province was also refused. Yves spoke djoula fluently and he was the
only one in the region who spoke huluma. He was to stay at Oury for 26 years.
He gave himself, body and soul, to the work. He made several journeys to
visit the Christians using only his small motor bike. He was a great motivator
and builder. He took a great interest in the youth. Unfortunately, once
he had launched himself into a project, he did not know how to take it easy.
Already in 1963, the Regional wrote: he is often imprudent which has
consequences later on. I have insisted on this point in the hope that he
will take it on board. Yves seldom listened to advice or sometimes
just a little bit, not because he lacked a spirit of obedience, but because
of his nature, absent mindedness and not thinking of himselFr.
This long period at Oury was interrupted by the Session/Retreat
in Jerusalem in 1980. In July 1996, he returned to Jerusalem for the Missionary
renewal session. This helped him to accept his departure from Oury. He had
completed his mission there and the parish had been handed over to the Diocesan
Clergy. On his return from home leave in January 1997, he was appointed
curate of Solenzo and in October 2000, curate of Tansila. During his home
leave in 2005, he took part in the seniors session in Rome for the
70+ age group.
He returned to Tansila, but was evacuated urgently for medical
reasons in February 2007. He had overestimated his strength, had ignored
the attacks of malaria which had frequently struck him down. In June 2007,
he was appointed definitively to Belgium. After a long stay in hospital,
he settled in St. Josephs House in Evere. At one time, he hoped to
return to Burkina Faso to say good bye. He became more and more forgetful
and he was transferred to the Nazareth Nursing Home in August 2010 where
he was able to receive appropriate care. He now seldom recognised the people
who came to see him, even the confreres from Evere who visited regularly.
For the last months he was in a comatose state.
There is no doubt that his mother was looking out for him.
Not only did she go to visit him several times in Burkina, she also did
some work there. She followed closely all that her missionary son undertook.
She wrote to him; Give me all the details of life over there, everything
interests me and allows me to follow you in thought and prayer. On
my side, I pray that the good God will help you and keep you in good health
so that you can accomplish this difficult work that he has given you and
which I, now, know better because of my experience there.
The time she spent on the mission amounted to a full year.
In 1984, Yves saw his mother for the last time. We both knew it; we
also knew that it was part of a shared mission. The memories that come to
mind frequently are the Eucharist we shared in her little flat, celebrated
for the intentions of you all and for the universal mission. In February
1985, she wrote I have great memories of your stay. I thank the Lord
for having allowed us to live together for the last few months. When I can,
I read the Mass and join you in thought, even though we are far apart, I
feel close to you by prayer. Yves writing to his family after the
death of his mother in November 1986 said I am convinced that right
to the end she continued to offer all that she lived for you, for us and
for the mission
Here are some phrases from his will: On the other side
of my death, a door will open, and he will welcome me into his love, to
lead me, at last, to his beloved Father
Beyond my fears, beyond my poverty, such as I am, he will let me into
his Kingdom of Love, that he has allowed us to glimpse and for which he
died, dead and risen
And beyond everything, we will all be in Him, we will be all in all,
in communion with the Spirit and in the love of the Father for ever as he
has promised us. That is what I believe
The thanksgiving liturgy for his life took place on Saturday 30th June in
the Church of St. Vincent, Evere, followed by the burial at our cemetery
in Varsenare.
Jef Vleugels
Faher Walter
Gehr
1921 - -
2012
Walter
was born on the 6th April 1921 in St. Gall, Switzerland. From 1942 to 1944,
he studied Philosophy and Theology at the University of Fribourg. Then,
he went to Maison-Carrée for the novitiate. He finished his studies
in Theology at the Thibar scholasticate then at that of Heverlee. He took
his Missionary Oath on the 16th April 1949 and he was ordained priest on
the 16th July 1949 at Leuven.
Having been appointed to Tanzania, he went to England for a period of six
months to learn something about the British way of life. In
February 1950, he arrived in Tanganyika. He was curate for three years in
Nyavyumbu Parish in the Diocese of Kigoma then at Mabamba and Kakonko where
he became Parish Priest in 1957.
In 1959, he went on his first home leave and did the Long Retreat at Mours.
At the end of the year, he returned to Kigoma Diocese and worked in the
Parishes of Nyaronga and Kakonko before being appointed to teach at the
Minor Seminary of Ujiji. He taught mathematics very successfully from October
1965 until 1970. During this period he spent some time in Mabamba parish
where he experienced what he called, pastorally speaking, the fiasco of
Ujamaa. Walter, then, returned home for a holiday and while there, at the
invitation of the prior of Disentis (Grisons), he taught Maths in the college
of the monastery.
In his own words, what brought him back to Africa was a pressing
invitation to come and teach Maths in the Minor Seminary of Katoke (Diocese
of Rulenge). The happiest memory he had of Katoke, was the ordination of
seven priests from the same class, one of whom was a Jesuit. In 1977, he
left for Nyegezi (Minor Seminary of Mwanza) to help with the reorganisation
of the teaching staff there. In 14 years of teaching, Walter faithfully
taught 32 hours of classes weekly. During all of his time in Africa, he
was concerned with, not only the well-being of young people but, also, of
all the population. This showed itself in his concern for the good management
of the Parish schools, the preparation and care of gardens, orchards, tree
nurseries (with a view to reforestation), and sports grounds. He built
and maintained roads as well (100 km. according to his estimation) not to
mention binding books and documents over a period of ten years.
Toward the end of his stay in Nyegezi, Walter looked forward
to returning to Kigoma Diocese. He returned with enthusiasm to parish work,
firstly in Muhinda, then as Parish Priest at Mulera-Kasumo (1982-1987) and
at Nyaronga (1987-1989). It was during this period that he did the session/retreat
at Jerusalem in 1983.
From 1990 onwards, information is rather vague. A convalescent
stay in Switzerland in 1990 is mentioned as well as another period of medical
leave between 1994 and 1996. For this decade, Walter talked of stopgap work
in Kakonko,Nyaronga and Mabamba. What is sure is that he devoted himself
to Kifura parish between 1997 and 1999. In November, 1998, he contracted
typhoid, which meant a stay in Kabanga Hospital. In January 1999, he returned
to Kifura, but he began to wonder if his mission in Africa was not coming
to an end. However he did have the joy of celebrating his Golden Jubilee
of priesthood on the 22nd July 1999 in Kifura. He claimed later that it
was illegitimate because it was not gazetted!
In November 1999, Walter is back in Switzerland. He settled
in Lucerne. He looked after the administration and did some ministry. Soon
after, he suffered a stroke which left him weak in one leg. Later on, and
feeling better health wise, and not seeing any future for the White Fathers
in Switzerland, he had an idea that he could return to Africa. He had begun
to write the History of Kigoma Diocese and he would have liked to continue.
He announced his intention to his superiors who did not share his view.
Walter got angry and told them so. From 2004 onwards his strength did not
allow him to exercise a regular ministry anymore. However he was able to
celebrate 60 years of Missionary Oath and Ordination in 2009. After the
sale of the house in Lucerne in 2010, Walter moved to Veyras where he appreciated
the better climate. He helped Fr. Wendelin Hengartner with the project of
used stamps. His 90th birthday was suitability celebrated with the participation
of the local community council.
On the 12th March 2012, Walter was brought to the emergency
ward of Sierre hospital. He was in danger of contracting pneumonia. For
some time, already, there were signs of growing frailty. Home from hospital,
he had no appetite. He could not eat what was put in front of him and he
could hardly swallow. He had to return to hospital, from where he was transferred
to the Geriatric Clinic of St. Clare on the 20th April. He received palliative
care and the sacrament of the sick. On the eve of his death, his two brothers
were able to come from eastern Switzerland in time to say good bye.
Walter passed away peacefully early in the morning of the
1st May. His funeral was celebrated in the local parish church of Veyras
on the afternoon of the 3rd May. His urn was placed in the columbarium on
the 10th May.
Walter felt, until the end of his life, a great nostalgia
for Tanzania. In 2009, he wrote, that the 10 years that he had just spent
in Switzerland were, for him, ten years of exile. His exile on earth finished
on the day that he went to his heavenly homeland.
Jean-Marie Gabioud
Father Giuseppe
Dolci
1925 -
- 2012
Fr. Giuseppe
Dolci died on the morning of 19th May 2012 at the Missionaries of Africa
house in Treviglio.
Only three days before his death, he had celebrated Mass at
the Maria Immaculata Retirement Home, a couple of kilometres from Treviglio,
where he was going every morning for a number of years. He was a well loved
chaplain there.
He had not been feeling well and on the Wednesday before he
died, he had fallen on getting out of bed and it was a number of hours before
the confreres found him and were able to help him to get back into bed.
Characteristically, he was joking and making fun of himself all the time.
On Saturday morning, the confrere replacing him for Mass went
to his room to wish him good morning before going to the Retirement home.
He was greeted as usual by a joking Fr. Bepi. On his return, he brought
him his breakfast but on entering his room he found that Bepi had died.
Fr. Giuseppe Dolci, nicknamed Bepi, was born on the 10th May
1925, at Algua, a small hamlet in the Serina Valley, in the mountainous
area around Bergamo. His family consisted of Pietro, his father, a baker
by trade, and his mother Francesca, a housewife, two brothers and five sisters,
of whom three entered religious life. It was a poor and unpretentious family
where hard work was respected and was based on a solid and simple faith.
No doubt these values were at the origin of the hardworking and honest character
of Bepi without forgetting his manual dexterity and practical mind.
In 1937, Bepi entered the seminary of Bergamo and in 1946
while in his first year of Theology, he asked to become a member of the
Institute of African Missionaries of Verona. He wrote I wish to give
myself completely to souls for the love of God
He got a negative response. Without getting discouraged, he
then wrote to the Provincial of the Missionaries of Africa in Italy. He
wrote I have already applied to another Missionary institute, but
they refused me because, they said that in my family there was too much
sickness and deaths. He then, very openly, named all his brothers and sisters,
who were dead, but he emphasised that his own health was excellent. He did
not forget to include his medical reports.
Led by faith and a deep spirituality, he finished his letter
with these words I was ready to leave, but God has put me to the test.
May his Will and only his Will be done... I put myself completely in his
hands. If your reply is also negative, I will offer my suffering for all
those people who wait for someone to bring them the truth. That God may
accept my sacrifice as an offering He was just 21 years of age.
Bepi was accepted for the novitiate a couple of weeks later.
He joined the other novices at Rado (Gattinara) in September 1946. From
September 1947 until his ordination on the 28th June 1950 he studied theology
in Thibar. He took his Missionary Oath in Carthage on the 30th January 1950.
Practically minded and not at all given to speculation, he applied himself
courageously to his studies. He got good results thanks to his memory and
his willpower. In a letter, he wrote to Fr. Gallo who had accepted him for
the novitiate, he said; I wish to give myself totally to God, in accepting
all that he demands of me with a view to becoming a true apostle.
One could say that God took him at his word and Bepi, right
from his ordination was given jobs that nobody else wanted to do. He was
appointed Treasurer of the newly formed Italian Province. He continued to
serve in this capacity for many years. His good will and his know-how bought
him the length and breath of Italy in collaboration with his confreres to
preach Mission Appeals, to look for benefactors for the confreres in Africa
and to ensure the financial stability of the province.
Bepi never got to Africa, apart from one or two visits to
the confreres. However, his personality and his conviction radiated a love
of Africa and the African people to all those who met him.
Bepi was always himsel. He was transparent and true to himself
as a man and as a priest. He was close to people; always ready to be of
service and discreet when it came to dealing with confreres who needed help
and encouragement despite his gruff character. He left a true and authentic
witness of missionary life, despite never having worked in Africa.
His funeral, on Monday 21st May 2012, filled the big church
of Conventino, just across the road from our house in Treviglio. After Mass,
he was buried in the cemetery of Treviglio in the plot reserved for the
priests. He was with those who had influenced the life and history of Treviglio
by their apostolate and witness.
Thank you Bepi, for your goodness toward the confreres and
for your fidelity. It will be difficult to forget your face and your joyful
spirit. Rest in peace and do not forget us.
Vittorio Bonfanti
Father Tony Jurt
1942 - -
2012
Tony Jurt
was born in 1942 at Huttwil in the canton of Lucerne. In his younger days,
he showed a strong desire to be of service in his family and in Youth Movements
(Kolping). After studying in the Junior Seminary of the White Fathers at
Widnau and at St. Michaels College at Fribourg, he did his novitiate
in Gap (France) followed by Theological studies in Vals (France) where he
took his Oath on the 27th June 1967. He was ordained priest on the 29th
June 1968.
His first appointment was to Burundi. In 1972, during the
serious unrest which convulsed the country, he was imprisoned for three
days without food or water. He was expelled and returned to Switzerland.
He devoted himself to Missionary promotion work, firstly, in Fribourg and
then in Lucerne.
In 1978, he was appointed to the Diocese of Kasongo (Democratic
Republic of the Congo) and served in different posts such as Ngene, Kalima,
Wamaza, Kipaka, and Mingana. In all these years, he distinguished himself
by his work for development and in the organisation of Christian Communities.
He gave great attention to those groups that were most vulnerable: unmarried
mothers, street children, and unemployed youth. He loved working with catechists
and visiting, at home, those in charge of the parish groups. He lived close
to the people, no matter what their tribe or religion. He was not afraid
to visit the most remote villages on safaris that sometimes lasted for three
weeks. While having a preference for human contact, he could also undertake
different projects such as the building of churches or a hospital, maintaining
roads, improving water supplies, equipping schools, setting up a local radio
station and so on.
The province of Maniema, where the Diocese of Kasongo is situated,
suffered 7 years of war and bloody conflict between 1996 and 2002. In 2000,
the military attacked the mission of Wamaza. The Bishop, Tony and other
Fathers and Sisters were taken away and imprisoned for eight days. Once
calm had returned, Tony was happy to note that the African pastoral leaders
had, very naturally, taken charge of the parishes despite the evident difficulties
not to mention the dangers. They tried hard with little or no resources
to keep spirits high among the Christians. It was in the formation of such
leaders that Tony saw the future of Christianity in Africa.
During his holidays in Switzerland, Tony never missed an opportunity
in getting people interested in his African projects. His timetable was
always full of meetings, conferences or preaching. He was very successful
in collecting funds for his projects but always in conjunction with the
Diocese of Kasongo.
In 2009, Tony began to feel the first signs of cancer which
would never leave him. During these last years, he fought with extraordinary
courage and with great confidence against this illness. In 2010, after a
seven hour operation in Lucerne, he received the green light from his doctor
to return to Kasongo. However in November 2011, he was repatriated, urgently,
to Switzerland. He realised that his health would not permit a return to
Africa. He said I have spent a beautiful year in reference to
his last stay in Kasongo. His suffering became unbearable, and after receiving
treatment in hospital, he was transferred to a hospice where he was surrounded
in his last days by members of his family. He died on the 19th June 2012.
One can gauge the admiration that Tony aroused both near and
far by the large number of people who attended his funeral on the 26th June
2012. He had asked that this celebration reflect a Paschal theme. The Parish
Priest of Willisau, his native parish, was the principal celebrant. Many
priests, including a representative of the Diocese of Kasongo, confreres
from the Swiss Sector and some African friends were also present.
A confrere who knew him well said of Tony: He wished
to be a missionary to the very end. The Lord had blessed him with such a
faith that everything seemed possible to him to the extent that it was for
God and for others.
Jean-Marie Gabioud
Father Marcel Piou
1929 -
- 2012
Marcel was born on the 11th
March 1929 at Saint-Pierre-Montlimart, France. He was baptised there the
same day. He came from a family of four children, two boys and two girls,
one of whom died, in 1986 in the Carmel of Lisieux. After secondary school
at the Diocesan Minor Seminary of Beaupréau, he entered Kerlois in
1948 and did his Spiritual Year at Maison-Carrée in 1950-51. He took
his Missionary Oath in Eastview, Canada, on the 16th June 1956 and was ordained
priest on the 1st February 1957. He was described as being cheerful, a bit
of a tease, a very good footballer, and passionate about Gregorian chant.
Some members of staff believed that he had a tendency to authoritarianism
and to be critical of everything.
Marcel arrived at the Apostolic Prefecture of Nzérékoré,
Guinea, on the 1st October 1957. He found the language Guerzé, difficult
to learn. On the 19th June 1962, he was appointed superior of Beyla, and
his love of sport meant that he became the trainer of the local football
team. It was an occasion for many contacts. However his job as superior
hardly gave him enough time to learn the Malinké language, though
it was easier than Guerzé. He was on home leave when the Fathers
were expelled from Guinea. He did the Long Retreat at Villa Cavaletti in
September-October 1967. He was appointed to the French Province and arrived
in the Nantes Procure on the 3rd November 1968. It was hard for him to devote
himself to Missionary Promotion. But when working with Fr. Pourpart, things
began to change for the better. In June 1970, he was appointed to Mali.
At Koutiala,Diocese of Sikasso, he was successively curate and Parish Priest
from March 1971 to September 1975. He taught at the Pius XII seminary of
Bamako from 1975 to 1977. Then, after a second period at Arbresle, he left
West Africa on the 7th December 1978 to take up an appointment in Ituri
in the north east of the DRC. Then he was curate at Kinshasa-Kisenzo, where
he tried courageously to learn Lingala. He only stayed there for five years,
establishing many contacts. However this spontaneous familiarity led to
difficulties and misunderstandings and this brought about an early return
to the Province. From then on, he will, sometimes, be scathing about authority
in general and the Society also.
In December 1983, attached to Toulouse, he took charge of the Missionary
Pavilion at Lourdes and there he really showed what he was capable oFr.
Answering to the Pontifical Missionary Society, he got deeply involved for
six years in this ministry. He was an innovator and a leader. He was anxious
to enlighten the 45,000 annual visitors to the Pavilion, with the help of
the Missionary Priests and Sisters who came to lend a hand. The many appreciative
stories of these visitors show that Marcel was in his element and that he
did the job well. Nevertheless, there were tensions with his collaborators:
he took decisions unilaterally. He could fill some people with enthusiasm
while being disliked by others. This was one of the paradoxes of his life.
When his contract at Lourdes ended, many different destinations were foreseen
but, finally, he went to Descartes Lycee in Rabat, Morocco. There were many
African students there who often suffered from loneliness and racism and
there was pastoral work in town.
On
the 12th January 1989, after a scouting visit, Marcel started this mission
at Rabat-Agdal. He stayed there until his definitive return to France in
August 2008. He was a generous man who enjoyed life and he got down to work
straightaway. The St. Pius X Centre was his workplace. It was in a state
of neglect and the buildings were crumbling. He restored everything with
the help of competent parishioners and volunteers. A Spanish artist painted
the Stations of the Cross, a magnificent fresco of the Multiplication of
Bread and the Virgin and Child in the refurbished Church. A severe skin
infection on his right leg took months to heal and, in May 1990, he had
the first problems with his heart. However, his gift of contact worked wonders
with the Christians and Muslims. Many students came to the chaplaincy demanding
more formation camps. The sub-Saharan students overcame their wariness and
the parish, composed of settlers, volunteers, and various expatriates, came
to life: 200 faithful of 15 to 20 different nationalities meant a parish
bursting with vitality.
The Bishop would have liked a less authoritarian Marcel who was more cooperative
on the pastoral plan. However, when he wanted to send Marcel to Casablanca,
many petitions landed on his desk: Marcel was wanted at St. Pius X. He stayed
in Rabat. Here, he wrote, I am in paradise. In Morocco, I have lived
years of happiness with the students and the Christian community.
However, his health concerns got worse from 2007: prostate cancer, a fear
of cancer spreading into the thighbone: a bone biopsy was happily negative.
The Bishop heard about the cancer and the result of the biopsy and was delighted
to keep Marcel for another year.
On the 16th August 2008, he returned to France for good, to Pont-Saint-Martin,
south of Nantes. If the cancer was in remission thanks to the medicine,
his heart was worn out and a cataract on his right eye required surgery.
Right to the end, lucid and realistic, he lived his illness with faith,
hope and courage. He wrote with some humour despite appearances to
the contrary I do not forget the Society and I pray for my confreres. Note
that I still consider myself a White Father, and I read everything that
comes from the Society and it even happens that I pray for it.
After six years at Lourdes and eighteen and a half in Morocco, nearly twenty
five years outside of community, out of a priestly life of 51 years, it
was difficult for him to return to community life. He told a confrere: When
I am no longer able to be a wild rabbit, I will return to the hutch.
He did not have much time. He was with his family at Chaudron-en-Mauges,
close to his native village, when the Lord called him on the 6th May 2012.
It was in the church where he was baptised that his funeral took place.
Many family members were present including his nephew, the Mayor of the
village and many friends. The death notice stated; no flowers or wreathes
but donations to Aid to the Church in Need.
A group of women parishioners from Rabat were present. One said; We
came because one is not able to live through this last farewell other than
in community. We can only accompany Marcel together, because it was he,
at St. Pius X, who gathered us together. Memories flowed: Fr. Marcel dropped
in to our children to ask for help to repair the church. Fr. Marcel enlisted
me. He involved me, as well, in catechetics. Fr. Marcel shared a friendly
drink, served by Saida under the watchful eye of Ali. Fr. Marcel celebrated
a deeply moving farewell for the Thibirine brothers.
Fr. Marcel celebrated his Golden Jubilee of priesthood before leaving,
unhappily, this African land, a special place for a priesthood lived out
as grace. Fr. Marcel calmed our anxious mothers. He celebrated the marriage
of our children, bringing to mind the beautiful demands of loving fidelity
shared before an assembly touched by the loving power of his words as we
all were... That these words may catch up with you wherever you may be,
to tell you, that yesterday the Universal church celebrated, at St. Pierre-Montlimart,
with you in our thoughts and prayers, the welcoming home of Fr. Marcel by
his loving Father.
Armand Duval
Father Jean Cavé
1926 -
- 2012
Jean was born on the
11th November 1926 in Saulnay, in the Diocese of Bourges, France. He came
from a large family, well off, and deeply Christian. Later his parents would
write at the joy they felt that one of their children would be called to
the exclusive service of the Lord. He entered our first cycle house in Kerlois
in 1946 having completed his secondary school studies in Poitiers, Toulouse,
and Châteauroux. He did his Spiritual Year in Maison-Carrée,
Algeria 1948 to 1949 followed by Theological Studies in Thibar. He did his
military service with the 4th Zouaves of Tunis before he took his missionary
oath on the 12th April 1954 in Carthage. He was ordained priest in Thibar
on the 28th June 1954.
Jean was tall and thin and not much of a sportsman but an artist and his
humorous sketches brightened up the lives of the confreres. He had a solid
piety and was respected by all for his calmness, fine humour, obliging nature,
a good mind even if he was somewhat absent minded. The staff of the Seminary
were concerned by his hesitancy and lack of self confidence. As he was not
drawn to speculative studies, it was thought that a more active life would
suit him better. However his health was already causing concern as he was
having trouble with his back and he tired easily. His doubtful health would
be a big cross for him all his life.
A first appointment to Mopti in Mali did not go through and he was sent
to the Vicariate of Bukavu (DRC) where he arrived on the 27th October 1955
to follow a Swahili course. However, he found the heat by the lake oppressive
and in September 1957, he was appointed as Chaplain to the postulancy of
the Congolese Brothers at Cibimbi. In 1961 he had to return to France for
an operation on his back. He returned to the Congo on 1st January 1963.
He spent a short time at Ciherano before he was appointed as curate of Mbagira
Parish near Bukavu. This was a very lively parish composed of different
tribes and clans who spoke Swahili as a common language. This helped the
pastoral work very much.
Jean was loved by all, in this city parish, and he was happy there. On
the 1st July 1965, he moved to the new Diocese of Kasongo, in the middle
of the equatorial forest. There he would find again his old Parish Priest
and friend from Mbagira, Fr. Pirigisha, who was now the Bishop. In January
1966, he was ready to start a new job in Shabunda but the forest climate
did not suit his fragile health. Another medical leave in France was necessary.
He arrived in Toulouse in October 1967, then Pau in April 1968, followed
by some time in Bordeaux in April 1969.These were 3 years of doubt, hesitation
even anxiety aggravated by the fact that he had amoebic cysts and his back
was still causing problems.
Once he had recovered, Jean returned to the Congo, now Zaire, in August
1970 as curate in Kalima which was a big mining town. He became Parish Priest
of Kakutya in January 1974. This was followed by a long stay in France from
October 1975. During this time he lived outside of community as he took
up a post in the Diocese of Tulle at Beaulieu-sur-Dordogne. He had charge
of four parishes and served there for four years except for a time doing
the Session/Retreat in Jerusalem in October 1978.
When it was decided that he leave the Parish, the Bishop was sorry to see
him go and wrote; Jean had worked to the satisfaction of all.
He returned to Zaire and in January 1981, he was appointed curate of Lulingu.
However it was not for very long, as in October 1981 he was back in France,
in Lille and later in Toulouse. For more than five years he suffered from
a persistent depression. Despite a fervent spiritual life and success in
ministries, as he was always on the lookout to be of service, God seemed
to be absent in his anxieties and distress, and this showed in his letters.
In one, he wrote, citing, Stan Rougier, Your wound allows you to be
grafted on to the wound of Christ. If the graft is to succeed, it is necessary
that the two grafts bleed. It was hard for him, as his physical sufferings
continued; his back and now phlebitis weakened him. Living in the town also
affected him so that he lost any taste for life. A course of treatment at
Montjay gave him some temporary relief but the ups and downs continued.
This was the most difficult period of his life.
It was proposed that he go for two months to Kalima in the spring of 1986
to see if he could stand the strain. The doctor had said his temperament
suffers more when he is resting than when he is working. Its like
balancing a bike, once it goes, its ok, but once it stops, one falls.
In fact Jean returned delighted with his visit. He spent a week in the Abbey
of En-Calcat contemplating his next move and in March 1987 he left for the
Bishops house in Kasongo. However in May 1988 he had to return to
France for a hernia operation but he was back in Kasongo in January 1989
and began teaching in the Seminary as well as being a hospital visitor.
His letters are enthusiastic and he describes himself as being like a
Zairean goat, with its glistening coat and lively eye. Nevertheless
in November he had to be repatriated once more to France when it was discovered
in the Salpétrière hospital that he was suffering from sleeping
sickness. He was lucky, in that, the illness had not attacked the central
nervous system and in September 1990, he was considered cured and allowed
to return to the parish of Lulingu on the condition that he return home
the following year for a check up.
Jean, no doubt, overestimated his strength, in proposing to go to this
Diocese with its hot climate, its potholed roads, and, despite the mission
airplane, difficult to supply. Therefore, it was in September 1993 that
he was appointed to Katoy in the Diocese of Goma which had a better climate.
Despite all this, he once more had to return to France for medical reasons
from December 1993 to August 1994 and again from July 1996 to September
1997. He received treatment for a double hernia and varicose veins, teeth
and eyes. The machine was visibly wearing out. He assured the Chaplaincy
of the Carmel of Muret, near Toulouse from February 1997. He underwent another
operation for varicose veins before returning to Goma as bursar of the White
Fathers house. Zealous, humble, ready to give all, he, no doubt, suffered
to see himself obliged to leave an apostolate which he loved, with its fraternal
contact and everything that he was good at.
Eventually, in January 2000, he had to accept that his body could take
no more and he returned to France definitively. He became chaplain to the
Missionary Sisters of Saint Paul of Chartres in a Diocese where a former
confrere, Bernard Aubertin, had recently been named Bishop. He lived in
a small flat just opposite the beautiful Cathedral, and stayed there until
he left for Billere in October 2005. His stay in Chartres was only interrupted
by his attendance at two sessions for the 70+ group in Rome in 2001 and
2005.
In Billere, he gave many services, particularly to the Little Sisters of
the Poor who lived next door and at Argeles which was their guest house
and spiritual centre. Many of the sisters have an affectionate memory of
him. Personally, I knew Jean at the novitiate in Thibar, and I had the joy
of meeting him again at Mbagira, where he initiated me into the life of
this very big Parish under the leadership of the future Bishop of Kasongo,
Fr. Timothy Pirigisha. Fr. Perigisha was a holy priest and they got on very
well together, they were the happiest years of his life.
The Lord chose for this simple and willing man, the most discrete death
possible. He was found dead in bed, the rosary in his hands on the morning
of the 11th June 2012. He had the ideal passport for knocking at the Fathers
door! As it was said in the homily of his funeral mass, he did not
die alone, Mary was close to him, he had often prayed that she be by his
side at the hour of his death. It was also the feast of Corpus Christi,
and Jean had often used his artistic talent to decorate the altar. Therefore,
it was a good day to be admitted to the Beatific Vision.
His funeral was celebrated in the chapel of our house in Billere, on Friday
the 15th June 2012 in white vestments before his confreres and members of
his family. The Gospel reminded us of the prayer of Jesus Father,
I wish that those you have given me may also be with me. Wasnt
that the destiny of our confrere Jean who often carried his cross behind
Jesus?
Armand Duval