NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Jean Lefebvre
Jean est né
le 26 juillet 1932 à Sart-Dames-Avelines dans le Brabant wallon, Belgique.
En 1940, la famille sétablit à Saint-Gilles (Bruxelles)
et Jean y suivit lécole primaire. Il fit ensuite les humanités
gréco-latines au collège Sint-Jan-Berchmans à Bruxelles,
mais acheva la rhétorique au collège Cardinal Mercier à
Braine-lAlleud. Scout convaincu, il sengagea pendant les vacances
dans les camps de lAbbé Froidure pour jeunes défavorisés.
En septembre 1953, il entra chez les Pères Blancs à
Thy-le-Château et suivit la filière normale : noviciat à
Varsenare (1955-1956) et théologie à Heverlee, où il
prononça son serment missionnaire le 4 juillet 1959, et fut ordonné
prêtre le 2 février 1960. Ses professeurs soulignent son caractère
charmant, attentif, simple, dévoué, un cur dor,
son esprit surnaturel, un missionnaire sur lequel on pourra compter.
Puisquil souffrait de rhumatisme depuis sa jeunesse, Jean avait demandé
dêtre envoyé dans un pays au climat pas trop humide : il
fut nommé au Rwanda.
Il partit le 15 octobre 1960 pour le diocèse de Nyundo,
chez le premier évêque rwandais, Mgr Bigirumwami. Au début,
les nominations se succèdent : vicaire à Muhororo, à
Kibingo, à Birambo. En août 1964, il peut enfin aller suivre
le cours de Kinyarwanda au Centre de Langues (CELA) de Kigali, du moins pour
quelques mois. En effet, à la mi-novembre, nous le retrouvons vicaire
à Muhororo, une année plus tard à Mururu, mais, après
son premier congé, il retourne à Muhororo où il peut
enfin sinvestir davantage. Le Régional note quil faut à
Jean une communauté dans laquelle la régularité est de
mise. Il se révèle bon économe. Sa connaissance du Kinyarwanda
est loin dêtre parfaite, ce qui le handicape fort pour les instructions.
Après la grande retraite à Villa Cavaletti, Jean
est nommé, en janvier 1973, à Mushaka, où il devient
curé en avril 1975. Il le restera jusquen novembre 1981, lorsque,
après la session/retraite à Jérusalem et à sa
propre demande, il est nommé à Muramba, lune des plus
grosses paroisses du pays. Il y sera heureux, surtout depuis quun confrère
y a lancé des groupes du Renouveau charismatique, où Jean va
sengager avec beaucoup de joie. Jean est un optimiste et, note un autre
Régional, il sème loptimisme autour de lui.
En 1983, le père de Jean meurt après une longue
maladie. Plusieurs fois, on lui avait demandé sil fallait rappeler
Jean, mais il avait toujours répondu : Il faut laisser Jean à
son travail au Rwanda.
En 1990, la paroisse de Muramba est transmise au clergé
diocésain et Jean prend un temps sabbatique. Il sinscrit pour
le cycle de trois mois à Lumen Vitae. De retour au Rwanda, il est à
nouveau nommé à Mushaka, qui fait maintenant partie du diocèse
de Cyangugu, détaché en 1981 du diocèse de Nyundo. Une
année plus tard, nouveau changement de diocèse : Jean est nommé
à Rwaza, dans le diocèse de Ruhengeri, sapprochant ainsi
du front ; depuis septembre 1990, en effet, le FPR (Front Patriotique Rwandais)
occupe une partie du Nord du pays. Cest là que Jean sera témoin
impuissant du génocide et se dépensera pour nourrir les réfugiés
Au mois de mai 1994, les confrères de Rwaza sont évacués ; Jean arrive à Bruxelles le 26 mai Fin janvier 1995, il est de nouveau à son poste à Rwaza. En juillet 1998, Jean et un autre confrère sont enlevés par un groupe de Hutu, et relâchés deux jours plus tard. Plus de peur que de mal, heureusement. La raison de cet enlèvement na jamais été éclaircie. Jean se retire alors quelque temps à lévêché de Ruhengeri.
Après son congé en 1999, il retourne encore à
Rwaza pour quelques mois. En septembre 1999, il est nommé à
la Maison régionale, responsable et économe de la communauté.
Le 3 août 2002, il quitte définitivement le Rwanda et lAfrique.
En Belgique, il est nommé à Clovis, où
les confrères desservent une chapelle publique. Jean sengage
aussi dans une paroisse voisine, Saint-Josse, où il est actif dans
le catéchuménat et les groupes du Renouveau. Il est aussi économe
de la communauté. Toujours désireux de progresser spirituellement,
il fait, en 2002, la session DMA à Jérusalem et, en 2003, la
session des 70+ à Rome. Lors du remaniement de léquipe
dAMANI, qui habite au Boulevard Clovis, Jean quitte Bruxelles pour Namur,
où il continue à sengager pastoralement là où
on le demande ; il donne aussi un sérieux coup de main à léconome.
Sa flamme intérieure na jamais fléchi. Lors
dune retraite à la Trappe de Rochefort, en juillet 2010, il rédige
quelques pages quil intitule Quelques réflexions dun
vieux missionnaire il a alors 78 ans mais qui en réalité
ont la fraîcheur dun néophyte : Le prêtre doit
être un témoin du Christ, un éveilleur de conscience,
un passionné du Christ et de lhomme, un être humain proche
des gens, des grands comme des petits, des pauvres et des malades ; il doit
être à lécoute des hommes et des femmes et parler
leur langage. Il convient dêtre avant de faire. Et dajouter
: LÉglise doit retourner à lÉvangile
; elle doit être pauvre et servante, laver les pieds des hommes comme
le faisait Jésus.
À la mi-juillet 2013, Jean dut être hospitalisé,
tant il souffrait. Il est mort quinze jours plus tard, le mardi 30 juillet
2013, tard dans la soirée. La célébration eucharistique
dadieu eut lieu le lundi 5 août, en léglise Saint-Pierre-aux-Liens,
au bord de la Meuse, pas loin de notre maison de La Plante. Il fut inhumé
à notre cimetière de Varsenare.
Lors des funérailles, le Père Rik Lenssen termina
son homélie avec ces mots : Jean, merci pour ton témoignage.
Réjouis-toi, comme disait lévangile des Béatitudes,
ta récompense sera grande chez ton Seigneur.
Jef Vleugels
Père Jan Pickery
1926 -
- 2013
Jan est né
à Bruges, en Flandre occidentale, Belgique, le 5 mars 1926, dans une
famille aisée et chrétiennement engagée. Son père
était commerçant en dentelle au fuseau brugeois. Ses études
primaires et secondaires, Jan les fit dans sa ville natale, au collège
Saint-Louis. Il était très actif au sein du mouvement estudiantin
flamand, le KSA.
En septembre 1946, il entra chez les Pères Blancs à
Boechout, fit ensuite le noviciat à Varsenare et ses études
de théologie à Heverlee, où il prononça son serment
missionnaire le 19 juillet 1952 et fut ordonné prêtre le 5 avril
1953. Ses professeurs le décrivent comme sympathique, plein dhumour,
compréhensif et ouvert, généreux, plutôt lent mais
persévérant, travailleur infatigable, fidèle, homme de
devoir et qui tiendra bon dans des circonstances difficiles. Lun deux
écrit : Il me paraît davantage formateur et éducateur
quorganisateur. Aussi Jan fut-il, après son ordination,
envoyé aux études à luniversité de Louvain
où il obtint, en 1956, une licence en pédagogie. Durant ses
études, il fut aumônier scout du Brabant central et toute sa
vie il restera en contact avec ses anciens.
Le 10 octobre 1956, Jan senvola pour notre
Congo de lépoque. Il fut nommé au Lac Albert, vicaire
à la paroisse de Logo, où il eut aussi à lancer et diriger
une école normale. En août 1958, on lenvoie comme professeur
au petit séminaire de Fataki, où lon suit encore le programme
des humanités classiques. Deux ans plus tard, en 1960, il fait partie
du staff de lÉcole normale à Vieux-Kilo. En octobre 1962,
Jan est nommé à Bunia, au Collège St-Joseph, dabord
comme professeur et préfet des études, ensuite comme directeur.
En octobre 1968, on lui confie la direction de lInstitut
Supérieur Pédagogique de Bunia, appelé habituellement
lISP. Les premières années, il demeure au collège,
mais plus tard, il sintègre de plus en plus dans la communauté
des professeurs. Jan trouve beaucoup de réconfort dans son engagement
de professeur et de formateur, alors quil se sent de plus en plus mal
à laise avec tout ce qui se passe dans lÉglise.
À cette époque, il est témoin du départ
de plusieurs de ses confrères, qui se marient. Ce qui le heurte surtout,
cest quon les empêche de continuer leur service du développement.
En 1972, il écrit à un ami : Je crois que jai adopté
une ligne de conduite qui ne saccorde pas bien avec lactuel cadre
P.B. Quest-ce que cela donnera ? Moi non plus, je ne sais pas.
À première vue, Jan vit assez bien la période de la zaïrisation
(1973-1975), bien que lidée de rentrer définitivement
en Belgique leffleure de temps en temps. Sil reste, cest
avec un contrat personnel et pour un projet de développement
bien déterminé, écrit-il en mars 1975. Cette même
année, il obtient un premier financement pour la création de
CANDIP (Centre dANimation et de DIffusion Pédagogique), qui deviendra
luvre de sa vie et pour laquelle il sengagera jusquà
son dernier souffle.
Radio Candip commence ses émissions en 1977 et touche
la population dans un rayon de 700 kilomètres autour de Bunia. La méthode
employée, basée sur voir-juger-agir, rejoint parfaitement
la culture africaine. On écoute en groupe les émissions et on
assimile le message radiophonique. Ensuite, on sinforme pour comparer
les enseignements de la radio avec la réalité vécue.
Enfin, on simplique dans les décisions et les plans daction
pour le développement du village.
Dans le but de promouvoir la participation, Radio CANDIP propose
la création de radio clubs (pas des clubs découte, mais
des clubs daction !). La radio émettait dans les sept langues
de la région : kilendu, alur, kinande, lugbara, kiswahili, lingala
et français. La population envoyait des lettres, posait des questions,
les reporters venaient sur place (avec les fameux magnétophones portables
UHER) et les interviews étaient radiodiffusées en direct. Tous
les sujets furent abordés : de la nutrition des bébés
à la culture du soja, en passant par lélevage jusquau
soin des malades. Les auditeurs posaient même des questions sur la vie
politique. Le projet était patronné par un département
de lUNAZA (Université Nationale Zaïroise à lépoque).
Entre-temps, Jan sétait installé dans une des maisons de lISP. Comme cela avait toujours été le cas, sa maison était un mini-dispensaire pour les pauvres Chaque année, il venait en congé, car Radio CANDIP coûtait de largent. Jan patronnait dailleurs dautres projets de moindre envergure. Les dernières années, ses séjours en Belgique se prolongeaient de plus en plus. Cest pourquoi les responsables PB lui proposèrent, fin 1998, dêtre nommé en Province, doù, chaque année, il allait passer six semaines à Bunia.
Ses supérieurs avaient espéré que Jan rejoindrait
lune ou lautre communauté, mais en vain. Les relations
étaient très bonnes et régulières, mais Jan continua
à mener sa propre vie. Il avait un appartement dans sa ville natale,
sa Bruges bien-aimée, où habitaient plusieurs membres de sa
famille. Tout visiteur, entrant dans sa salle de séjour, pouvait découvrir
les murs pleins de photos de ses ami(e)s africains, qui lavaient apprécié
et lui étaient reconnaissants.
Début 2012, Jan se rend pour la dernière fois
à Bunia, à loccasion du centième anniversaire du
début de lévangélisation en Ituri. Il a 84 ans,
mais il se déplace encore, derrière sur un taxi-moto, par les
routes de terre en mauvais état. Mais le poids des années se
fait sentir et il connaît des problèmes cardiaques. Quand on
lui découvre un cancer du poumon déjà bien avancé,
une longue période de dépérissement commence, que Jan
supporte courageusement, entouré de laffection de sa famille.
À peine quelques jours avant sa mort, il accepta dentrer en soins
palliatifs. Il mourut le 30 juillet 2013.
La liturgie de la Résurrection eut lieu le lundi 5 août
2013, à Varsenare, suivie de linhumation dans notre cimetière.
Jef Vleugels
Père Joseph Frederick Kay
Joseph
F. Kay, que les confrères appelaient Joe, est né
dans des circonstances spéciales. Frederick Kay, son père, avait
émigré de lIrlande aux USA et, une fois son commerce fermement
établi, il arrangea le voyage de sa femme et de ses enfants pour le
rejoindre dans lÉtat du Michigan. Ils voyagèrent de lIrlande
à la Nouvelle Écosse en bateau. Là, le voyage fut interrompu,
la maman de Joe, Élizabeth Knowles, étant sur le point de donner
naissance. Elle descendit à terre et resta en Nouvelle Écosse
jusquà la naissance de Joe. Cest ainsi que, le 12 décembre
1921, Joe vit la lumière du jour pour la première fois sur sol
canadien.
La famille sétablit à Détroit, Michigan, où
Joe passa les premières années de sa vie. Ses parents étaient
très travailleurs. Joe expliqua maintes fois comment son père
fut blessé une fois au travail. Alors quil ne pouvait pas travailler,
ce fut la maman qui procura chaque jour la nourriture à toute la famille.
Ses parents sefforcèrent de garder la famille fidèle à
lÉglise, et de bonne réputation, comme citoyens américains.
En même temps, il nétait pas question doublier lhéritage
irlandais.
Quand le temps fut venu pour Joe de commencer ses études secondaires,
il entra au petit séminaire du Sacré-Cur à Détroit
où il est resté de 1936 à 1943. Il demanda ensuite dentrer
chez les Missionnaires dAfrique. On lenvoya au séminaire
Sainte Marie à Baltimore, Maryland, pour terminer ses études
de philosophie et prendre un diplôme en psychologie de léducation.
De là, Joe partit à luniversité catholique de Washington
D.C. où il étudia la théologie pendant deux ans. Il fut
finalement envoyé à St- Martin, Laval, et Eastview, en Ontario,
Canada. Cest là quil fut ordonné prêtre le
22 mai 1948 après avoir prononcé son Serment le 16 septembre
1947.
Ces longues années de formation lavaient préparé
pour lAfrique. Les années dactivité missionnaire
qui suivirent se déroulèrent dans sa chère Tanzanie.
Il travailla comme vicaire et ensuite comme curé dans les diocèses
de Mwanza et de Geita. Il fut le curé fondateur de la paroisse de Mwangita-Kahunda,
dans le diocèse de Geita.
En 1973, Joe est retourné dans sa Province dorigine en vue de
participer à lanimation missionnaire. Pendant deux ans, il forma
des missionnaires laïques à Los Angeles, Californie. De 1975 à
1978, il fut le supérieur de deux centres danimation, lun
dans lIllinois, lautre dans le Wayland, Massachusetts.
En 1978, Joe est retourné en Afrique. Il travailla comme vicaire et
ensuite curé dans le diocèse de Mwanza. En 1982, un changement
intervint dans sa vie. Il fut appelé à travailler comme secrétaire
de lévêque de Kigoma et il assuma ce service jusquen
1993.
Vint ensuite le jour que tous les missionnaires redoutent : le jour où
lon nous dit que nos services ne sont plus nécessaires, le jour
où lon nous dit quil est temps de rentrer au pays. Quand
le Supérieur régional lui fit connaître doucement la nouvelle,
Joe fut très découragé. Cependant, il na blâmé
personne et il na jamais exprimé damertume. Joe fit simplement
ses valises et retourna au pays. Comme beaucoup de missionnaires, il aurait
aimé vivre et mourir en Afrique.
Joe collabora à la collecte de fonds à Washington, D.C. ; plus
tard, il devint vicaire à St. Petersburg, Floride. Aucune de ces activités
ne le satisfaisait pleinement. Il accepta alors le travail de curé
à temps plein à Paragould, Arkansas. Après cinq ans dauthentique
attention paternelle envers ses paroissiens, sa santé commença
à décliner et il fut obligé de renoncer.
Joe passa ses quatorze dernières années dans une complète
retraite à la maison des Missionnaires dAfrique de St. Petersburg,
où sa santé sest affaiblie progressivement. Il passait
la plus grande partie de son temps dans sa chambre. Pourtant, il en sortait
toujours de bonne humeur. Il décéda le 18 mai 2013 à
lâge de 91 ans. Un seul de tous ses frères et surs
lui survécut mais il ne lui a pas été possible de participer
aux funérailles.
Joe était de caractère social. Quand il était secrétaire
de lévêque, il réunissait parfois quelques amis
africains pour une discussion amicale. Curé de paroisse en Arkansas,
il ne pouvait pas sempêcher parfois de soulever un petit enfant
et de létreindre même si, comme il dit, il risquait dêtre
jeté en prison à cause de cela. Il était toujours bien
disposé et aimable envers ses confrères et on pouvait toujours
compter sur lui. Avant que sa capacité auditive ne se détériore,
il participait toujours volontiers à la conversation. Où quil
fut, il a fait ce quil pouvait, aussi longtemps quil le pouvait.
En dautres termes, il était prêt à tout sacrifice
pour promouvoir la vie de lÉglise.
Joe avait un caractère indépendant et il était conscient
de ses qualités personnelles et de son éducation. Cela le rendait
sûr de lui-même. Cependant, comme il vivait à une époque
de changements et de renouveau de lÉglise, ses idées étaient
parfois contestées en communauté. Devenu fragile, et sa santé
défaillante layant mis en position de dépendance croissante
envers les autres, sa vie devint moins gaie. Il faisait néanmoins des
efforts pour communiquer avec tous les membres de la communauté. Sil
exprimait parfois une certaine intolérance envers les erreurs de personnes
extérieures à la communauté, il était toujours
tolérant envers les confrères et les acceptait tous, même
quand il trouvait leurs paroles ou leurs actes difficiles à avaler.
Joe était toujours disposé à mettre de la joie dans
une situation et prêt à offrir un service. Lors de ses dernières
années, il devint cependant nécessaire de lui dire quil
nétait plus assez fort pour imiter les plus jeunes. Il commença
alors à chercher de nouvelles formes de prière. De plus en plus
fréquemment, seul et assis, il passait des heures devant le tabernacle.
Joe quitta ce monde content. Il avait réalisé ce qui lui avait
été humainement possible de faire pour vivre la vie en plénitude.
Il remit le reste du travail entre les mains du Seigneur.
Joseph E. Hebert
Père Paul Gallen
1948 -
- 2013
Paul
naquit le 4 janvier 1948 à Cherbourg, France, et y fut baptisé
le lendemain par lAumônier de la Marine. Son père était
alors second maître mécanicien dans la Marine nationale. La
famille, bonne chrétienne, compta quatre enfants, une fille et trois
garçons dont Paul était laîné ; un frère
de la maman était prêtre. Les marins étant souvent mutés
de port en port, Paul fut confirmé le 28 mai 1958, en la paroisse
Sainte-Anne, à La Pêcherie, en Tunisie. Il fit plus tard la
quasi-totalité de ses études secondaires dans le département
du Morbihan.
Il fit, de 1968 à 1970, le premier cycle de philosophie à
Strasbourg chez les Pères Blancs. On ly jugea bon sujet,
personnel, ouvert, serviable, débrouillard, avec des possibilités
variées, à condition de ne pas se laisser accaparer par des
centres dintérêt secondaires. Après son
noviciat à Dorking, en Angleterre, il effectua avec succès,
de 1971 à 1973, un stage de Coopération catholique comme enseignant
au petit séminaire de Lubushi, en Zambie.
De retour à Strasbourg pour la théologie, il fit le serment
missionnaire le 17 mai 1975. Ordonné prêtre à Sauzon
le 27 mai 1976, il retrouvait, selon son désir, la Zambie le 1er
septembre suivant pour le stage de langue bemba à Ilondola. Nommé
vicaire le 1er mars suivant à Malole, diocèse de Kasama, il
y resta jusquau 1er janvier 1982. Il passa alors à Lwena, mission
située dans les marécages au nord du lac Bangweolo ; cest
là quau début janvier 1983, terrassé par la malaria,
il frôla la mort à lhôpital de Kashikishi. Le 1er
janvier 1986, il fut nommé à Chilubi, sur une île du
grand lac où il se sentait comme chez lui.
Doué dun sens inné de laccueil, dune grande
qualité découte, dune mémoire phénoménale
et de beaucoup de compassion, il se faisait beaucoup damis ; on ne
sennuyait pas avec lui en communauté, car cétait
un conteur intarissable. Paôl, comme il signait ses lettres, aimait,
lors des tournées, se baigner dans la population locale. Ayant la
main verte, il faisait merveille dans lentretien des fleurs
et des potagers, et savait mitonner de bons petits plats. La mort de son
oncle prêtre en 1990, celle de son père, en 1992, affectèrent
cet homme sensible. Cest à partir de ces années quil
se mit à dériver vers un autre monde : les multiples tasses
de café, les cigarettes Gitane maïs et, pourquoi le cacher,
lalcool commencèrent à ruiner sa santé et sa
vie.
Après un congé et la Session retraite de Jérusalem
en 1993, il fut nommé, le 15 avril 1994, curé de Kasaba, diocèse
de Mansa, où il fit un excellent travail, puis fit fonction de curé
à Kasaba/Kasanka en 1995. Mais ses relations avec ses confrères
et les chrétiens ont alors parfois bien souffert de ses dépendances.
Début janvier 1996, tombé gravement malade, il fut hospitalisé
à Lusaka, puis rapatrié en France. Il fit alors une année
sabbatique, avant de revenir, le 20 février 1997, comme curé
de Nondo, dans le diocèse de Kasama. Il y passa 3 années pas
toujours faciles. Le clergé diocésain ladorait, pour
son accueil chaleureux. Paôl souffrait beaucoup de ne pas toujours
être compris de ses confrères et supérieurs. Suivirent,
en janvier 2001, une nouvelle année sabbatique et une nomination
en France pour la formation et lanimation missionnaire à Ste-Foy-les-Lions
; il sy investit avec générosité et fit la session
DMA à Jérusalem, en septembre 2002.
Retrouvant Ndola, le 29 mars 2004, le nouveau séjour ne fut pas
un succès, car le problème daddiction resurgit. Après
un congé en 2005, il fut nommé en France. Il insista pourtant,
- un mieux se faisant sentir -, pour repartir en Zambie, mais en novembre
2006, il fut grièvement blessé dans un choc contre un camion
et, après avoir reçu les soins sur place, il revint en France
en 2007. Il assura dès lors laccueil à Paris, rue Friant,
jusquà ce quil acceptât une année sabbatique
au Canada, du 31 mars 2009 au 5 avril 2010 : le but en était de pallier,
par des soins appropriés, cette addiction à lalcool
qui perturbait sa vie et son travail. Il crut enfin avoir triomphé
mais la guérison, hélas, ne dura pas.
Les lettres de Paôl, enjouées, spirituelles, dune plume
alerte, sont un régal. Mais ses dernières années furent
enténébrées, empoisonnées peut-on dire, par
ce problème daddiction. Sentant son impuissance, il la
vécu douloureusement, et cétait une souffrance aussi
pour son entourage. La piété de Paul restait sincère,
ses commentaires, quand il participait à leucharistie, étaient
riches et bien préparés, on admirait sa foi, mais le mal était
sans doute trop profond. Toujours est-il que, malgré laide
dune personne de confiance, malgré aussi un troisième
séjour à Jérusalem en 2011 et une volonté maintes
fois affirmée den finir avec ce boulet quil traînait,
il ne put se remettre. Se nourrissant mal, délaissant les remèdes
quon lui prescrivait et les outils qui existent pour lutter contre
son mal, sans travail défini désormais, il alla saffaiblissant.
Au matin du 12 décembre 2013, on le retrouva mort dans sa chambre.
Il avait 65 ans. Lors de la messe dobsèques, le 14 décembre,
en la chapelle Saint-Paul de Paris, le P. Jean-Yves Chevalier, ami de la
famille, fit le mot daccueil, puis le Père Guy Vuillemin, délégué
de France, reprit, dans une émouvante homélie, la méditation
de Paôl sur la guérison du paralytique de la Porte des Brebis
: Jésus, ce jour-là, avait décidé de se
rendre sur un lieu de souffrance. Il posa son regard, un regard de compassion,
sur un infirme, malade depuis 38 ans, et qui visiblement avait abdiqué
: Je nai personne pour me plonger dans la piscine au bon moment.
- Lève-toi, lui dit-il, prends ton brancard et marche ! Seule
une parole dautorité peut remettre la vie où il ny
a que la mort, la sclérose
Jésus apparaît là
comme Celui qui veut remettre les hommes debout, les engager à se
prendre en main pour être des vivants. Plus tard, Jésus, retrouvant
le malade guéri dans le temple, lui dit : Te voilà en
bonne santé, ne pèche plus, il pourrait tarriver pire
encore.
Paul avait médité ce texte durant sa thérapie à
Toronto : il connaissait Celui qui pouvait en profondeur le guérir,
et il désirait sincèrement se remettre debout. Se rappelant
aussi lhistoire de Lazare, il disait : Jai limpression
dêtre sorti dun tombeau, peut-être pas comme Jésus,
mais comme Lazare
Javais pas mal de bandelettes, il y en a encore
de toutes petites, mais, avec les mains libres, je pense que ça va
se faire. Fragile, très sensible, il portait ce désir
den sortir, souffrait den être encore trop lié
,
de ne pas vivre vraiment son idéal et de faire, de ce fait, souffrir
les autres.
Ses trois séjours à Jérusalem lavaient marqué
: son rêve eût été dy être nommé.
Il y voyait un lieu où il eût pu être totalement lhomme
de laccueil, de la rencontre, de lattention aux pèlerins
et aux voisins. Il na pas pu relever le défi : les bandelettes
lont trop lié. Mais, concluait Guy Vuillemin, je crois quil
peut dire en vérité : Maintenant, je marche, même
si je porte mon brancard. Je vis en pleine communion avec Dieu et mes frères.
Jy suis, mes pas ont fait halte dans tes portes, Jérusalem
!
Paul fut inhumé à Belle-Île, le 16 décembre
2013, après une messe présidée par le P. Jean-Yves
Chevalier, entouré de six prêtres de la région, en léglise
Saint-Nicolas de Sauzon.
Armand Duval
Père Jean-Pierre
Lepoutre
Cest
à Roubaix, dans le diocèse de Lille, France, que naquit Jean-Pierre,
le 27 août 1932. Sa famille, unie et aimante, compta 4 enfants, deux
garçons et deux filles ; une sur de son père était
religieuse Visitandine. Dès lâge de 7 ans, lors de sa
première communion, il affirma sa volonté de se consacrer
au Seigneur. Garçon turbulent, casse-cou même, il était
pourtant respectueux des institutions, se rappelle son frère Michel
; sil sassagit avec lâge, peut-être grâce
au scoutisme, ses petites incartades de collégien lui valurent tout
de même maintes punitions au collège Notre-Dame des Victoires
à Roubaix, où il conclut ses études secondaires par
le baccalauréat.
De ses années de formation Père Blanc, nous savons seulement
quil fit lannée spirituelle à Maison-Carrée
à partir du 25 septembre 1953. Après son service militaire,
il passa à Thibar pour les études de Théologie, prononça
son serment à Carthage, le 26 juin 1959, et fut ordonné prêtre
en léglise Saint-Joseph de Roubaix, le 31 janvier 1960. On
louait son bon cur, son intelligence, sa bonne humeur. Une lettre
aux supérieurs à propos de lusage à faire de
largent reçu de parents ou damis, lors de son ordination,
dénote une grande délicatesse et un total désintéressement.
Le 1er octobre 1960, il se trouvait déjà à Guilongou,
en Haute-Volta, pour létude de la langue, et le 22 mai 1961,
étrennait le ministère actif comme vicaire à Ouahigouya,
poste dont il devint supérieur le 1er avril 1966. Mais entre-temps,
en 1965, il dut anticiper son congé, sa maman étant très
malade : il eut la consolation de passer près delle ses cinq
derniers jours. Le 1er juillet 1969, nommé en France à la
procure de Lille, il y fit dabord, sur les conseils du Provincial,
une année détudes à lÉcole des Missionnaires
dAction Catholique et dAction Sociale, dont il tira grand profit.
Il fut alors nommé supérieur de la communauté de Lille
et, le 1er janvier 1972, Conseiller provincial. Cette année-là,
il eut la douleur de perdre son père, mort subitement à seulement
70 ans.
Après la grande retraite à la Villa Cavalletti, à
partir du 15 septembre 1973, il retrouva, le 29 octobre, le Burkina et sa
paroisse avec une joie à couper au couteau, écrit-il,
tant il était heureux de former des gens à se prendre
en charge et à prendre lapostolat à leur compte.
Le 1er janvier 1974, on le nomma supérieur à la cathédrale
de Ouahigouya et, le 1er août 1974, il fut élu délégué
au Chapitre général à Rome. Après un congé
en 1977, durant lequel il prit sa part, à Lille, des tournées
de ventes sur les plages, on le retrouve, le 1er janvier 1978, toujours
comme supérieur, à Baam-Kongoussi. En août 1982, il
fut nommé au séminaire de Koudougou : selon son habitude,
sans discuter, il se remit, écrit-il, à Cicéron
et Salluste, aux Lettres Persanes et à Voltaire. Mais cest
avec joie quil reprit le ministère paroissial en janvier 1986,
comme curé de Titao, dans le diocèse de Ouahigouya.
Sa session-retraite à Jérusalem, fin 1988, fut contrariée
par de très fortes douleurs de dos : on pensa à une opération.
Il en avait avisé son évêque, quand le mal disparut
comme il était venu. De retour en sa mission, il fut élu Conseiller
régional pour le Burkina, le 6 août 1990, une élection
reconduite le 17 décembre 1993, alors que depuis le 30 mai 1992,
il était vicaire à Bourzanga. Le 1er juillet 1997, il passa
à Séguénéga, toujours dans le diocèse
de Ouahigouya, et en devint le curé le 1er décembre 1999.
Lappréciation du supérieur régional est éloquente
: Confrère très zélé, de compagnie agréable.
Très bon administrateur. Dune vie spirituelle très forte
et de grande influence dans le diocèse. Au Conseil régional,
il était le secrétaire attitré.
Mais, depuis 1998, la Province de France avait les yeux sur lui : on pensait
lui confier le supériorat de Tassy à partir de 2000. On discuta
ferme entre Provincial et Régional : le premier avait vraiment besoin
de Jean-Pierre ; le second jugeait son départ dommageable pour le
projet Sahel. Lui, disponible à son habitude, craignait, à
68 ans, dêtre ensuite trop vieux pour revoir le Burkina. Finalement,
il y resta. Le problème resurgit en 2004, quand sa paroisse de Séguénéga
fut confiée au clergé diocésain. Le 5 septembre 2004,
Jean-Pierre fit savoir quil était prêt à aller
à Tassy, si on le lui demandait, ou à passer au diocèse
de Bobo-Dioulasso, où le Centre Mater Christi requérait un
bon administrateur : sa préférence allant tout de même
à Bobo.
Après une longue carrière de pasteur, coopérer à
la formation de religieux et religieuses de divers pays dAfrique,
appelés à différentes tâches dans leurs congrégations,
noviciats ou autres, ne pouvait que lui plaire. Il sy installa donc,
mais, en 2007, des examens médicaux décelèrent chez
lui un cancer du poumon. Lablation du poumon droit conjura le mal
mais, par sécurité, on y ajouta 3 séances de chimiothérapie
que Jean-Pierre supporta vaillamment, se reposant entre chacune à
Bry-sur-Marne. Comme on lui imposait des contrôles tous les 3 mois
la première année, puis tous les 6 mois lannée
suivante, il avoue avoir été déprimé en juin-septembre
2008 : lAfrique séloignait ! Dès lors, nommé
en France, il assura laccueil et quelques ministères, rue Friant,
avec son sourire habituel et une grande serviabilité. La rémission
dura 6 ans.
La rechute fatale arriva en 2013. Après un court séjour à
lEHPAD de Vanves, ce fut lhôpital Saint-Joseph. Je
suis en paix, dit-il à son ami Édouard Morisson, et je rends
grâce au Seigneur pour la sérénité quil
me donne. Je demande seulement la grâce de navoir pas à
souffrir trop longtemps. Il fut exaucé, car le Seigneur le
rappela peu après, le 10 janvier 2014. Lors des obsèques en
la chapelle Saint-Paul, près de la maison de la rue Friant, son frère
Michel fit de Jean-Pierre un bel éloge : En nous quittant,
tu laisses limage dun homme droit, optimiste ; tu fis confiance
à la providence, serein malgré les atteintes de la maladie,
gai, aimant plaisanter, modeste, indifférent aux honneurs, discipliné
et soumis à tes supérieurs selon la promesse faite, indulgent,
ne disant de mal de personne, dune foi profonde et discrète,
dun grand esprit de pauvreté. Prêtre, tu as voulu servir,
tous les jours, en tous lieux, aussi longtemps que ta santé te le
permit. Nous te disons au revoir et À Dieu.
Dans lhomélie, le P. Amyot dInville souligna le témoignage de vie laissé par Jean-Pierre : son sens du service, son attitude face à la souffrance : La souffrance que nous ne pouvons pas ne pas rencontrer dans notre vie, avait-il dit un jour, nous sommes appelés à la vivre dans une disponibilité amoureuse, comme une participation à lacte par lequel Jésus nous réoriente et réoriente lhumanité vers le Père : nous devenons alors source de vie pour lhumanité. - Je participe à la mission universelle de lÉglise en accueillant les dépouillements que mimpose mon état de santé, comme une participation modeste à la croix qui sauve.
Deux jours avant sa mort, il avait dit : Le message que je désire
laisser se trouve dans un fichier bleu. On y trouve des versets de
lEcclésiaste 12, 3-8 ; de nombreux passages de psaumes, le
Cantique des Créatures ; des commentaires lapidaires sur lattitude
miséricordieuse de Jésus, son attitude découte
pour quiconque venait à lui, sans jamais le juger ; un poème
dAragon, chanté par Jean Ferrat : Que serais-je sans
toi, etc. Ce recueil révèle une vie spirituelle dune
profondeur peu commune. Jean-Pierre fut un modèle de Père
Blanc, un témoin de la Bonne Nouvelle, concluait Jacques
Amyot dInville.
Armand Duval
Père Manuel (Manolo) Morte Mújica
1919 -
- 2013
L vendredi, 25
octobre 2013, séteignait à Madrid le Père Manuel
Morte, le premier Père Blanc espagnol. Manolo, comme nous lappelions
familièrement, est né en Espagne, à Villafranca de
Oria (actuellement Ordizia), le 3 août 1919. Il entra dans la Société
des Missionnaires dAfrique en septembre 1937, onze ans avant que les
P.B. ne sétablissent en Espagne (1948). À lâge
de cinq ans, sa famille sétait installée en France,
près de Lourdes. Cest là que Manolo reçut sa
première formation et que s´éveilla sa vocation sacerdotale
et missionnaire. En 1938, à Kerlois, il finit, ses études
de philosophie, quil avait commencées une année plus
tôt dans le séminaire diocésain de Tarbes.
Appelé au service militaire pendant la guerre civile
espagnole, il senrôla, par devoir de conscience, dans larmée
à la fin de 1938 jusquen 1940. À cause de cela, il dût
remettre, jusquen 1941, son entrée au noviciat de Maison-Carrée.
En juin 1945, il fait son serment missionnaire à Thibar et il est
ordonné prêtre lannée suivante. En 1947, il est
à Saint Laurent dOlt, où il attend sa nomination en
mission.
Dès son ordination, Manolo joua un rôle important
dans létablissement des Missionnaires dAfrique en Espagne.
Il accompagnait le P. Van Volsem, Assistant général, dans
ses déplacements en Espagne et au Portugal afin de capter la bienveillance
des évêques en vue de la fondation. Nommé en mission
au Mozambique, il reçoit du Supérieur général,
Mgr Durrieu, la tâche délaborer, avant son départ,
un rapport à propos de linstallation des Pères Blancs
en Espagne et des possibilités de vocations missionnaires dans la
péninsule ibérique. Manolo en fit un rapport minutieux dont
la conclusion assurait quune fondation en Espagne serait bien accueillie.
La mission de Manolo au diocèse de Beira était
de première évangélisation : Pendant mes sept
ans, je peux compter peu de baptêmes, dit-il. Un autre aspect
de sa mission était léducation : Javais
créé une sorte dinternat pour cinquante jeunes, en vue
de préparer des catéchistes, des candidats au sacerdoce, etc.
Dans ce souci de devoir entretenir et soigner cinquante élèves,
se situe la bien connue histoire de Manolo, chasseur déléphants.
En 1954, il retourne en Espagne pour soccuper de lanimation
missionnaire à Madrid. Avec ses confrères, ils réalisent
une épuisante tâche danimation missionnaire et vocationnelle
avec des résultats positifs évidents ; les 54 candidats en
formation en 1954 atteignent le nombre de 121 en 1962.
De 1958 à 1961, Manolo se concentre dans la construction
de notre séminaire de philosophie, à Logroño. En 1960,
il tombe malade (un ulcère au duodénum). Cependant, il poursuit
son travail déconome à lAfricanum. Au mois de
juin de lannée suivante, il retourne à Madrid comme
supérieur de communauté, tout en sadonnant à
lanimation missionnaire.
En 1964, il remplace le P. Carlos Merry comme Supérieur
délégué du Supérieur général en
Espagne et en 1967, il est nommé premier Supérieur provincial
de la toute nouvelle Province espagnole. Cest pendant son mandat,
comme Supérieur Délégué et comme Provincial,
que sont établies deux nouvelles procures dans la Province : Bilbao,
au nord, et Séville au sud. Cest aussi pendant cette période
(à partir de 1968) que lon construit la maison provinciale
de Madrid, ladaptant aux nécessités nouvelles de la
Province.
Comme Provincial, Manolo mène sa tâche dune main ferme
et décidée. Pendant son mandat en Espagne, la Province se
développe et se consolide, bien que le nombre de missionnaires en
formation commence fortement à diminuer.
En janvier 1970, Manolo finit son mandat comme Provincial
et il est nommé supérieur et économe à la Maison
généralice à Rome, mission quil réalise
avec un grand esprit daccueil et de gentillesse. En janvier 1975,
il retourne en Afrique, mais cette fois-ci au Burkina Faso, comme secrétaire
de lévêque de Ouahigouya. Cette expérience, ne
dura que dix mois. Manolo avait passé trop de temps hors dAfrique,
et le climat chaud du pays naida pas son adaptation. De plus, il disposait
de pas mal de temps libre, quil employa pour son ressourcement théologique
après Vatican II, avec ses grands changements et ses nouvelles perspectives
assez radicales. Cet ensemble de circonstances lui créa une certaine
tension intérieure, des insomnies et une forte anxiété.
Au mois daoût 1975, il rentre en Espagne et, après
un certain temps en famille, il récupère sa bonne forme. Au
mois doctobre, nous le trouvons à la procure de Barcelone où,
très tôt, il se lance avec enthousiasme dans la promotion de
lart et de lartisanat africains. La vente de ces objets dart
africains avait commencé beaucoup plus tôt en Espagne, et bien
quarrêtée pendant quelques années, elle reprit
à peu près à lépoque de larrivée
de Manolo à Barcelone. Il monte des expositions pour intéresser
le public espagnol aux valeurs africaines. Durant des années, le
produit de ces ventes dartisanat et dart africain a été
une aide financière importante pour la Province dEspagne.
En 1993, nous trouvons Manolo de nouveau à Madrid comme
économe de la maison provinciale et de la procure daccueil.
En 2003, il participe à Rome à la session pour les confrères
de 70 ans et plus. À son retour, il réside de façon
définitive à Madrid, aidant selon ses possibilités.
Les années commencèrent à peser sur ce géant
robuste et énergique. Ses dernières années accusèrent
de plus en plus sa dépendance, toujours aidé avec une fidélité
sans faille par le P. René Dionne. Même pendant ces années
de plus grande dépendance, il exprimait souvent, dans son regard
et son sourire narquois, des pointes de lhumour qui lavait accompagné
tout au long de sa vie.
Le P. Manuel Morte a été un homme de profonde
humanité : le sens de lhumour et la fidélité
à ses amis ne lui ont jamais manqué. Sa personnalité
ainsi que sa sincère piété font de lui une référence
pour les Pères Blancs espagnols et pour tous ceux qui lont
connu et apprécié.
Il est décédé à lâge
de 94 ans : ses funérailles ont eu lieu à Madrid.
Bartolomé Burgos
PROFILES
Father Jean Lefebvre
Jean was born
on the 26th July 1932 in Sart-Dames-Avelines in Brabant Wallon, Belgium.
The family settled in Saint-Gilles near Brussels in 1940 and Jean attended
primary school there. He attended the Sint-Jan-Berchmans College in Brussels
for the first part of his secondary schooling. He completed his secondary
education in the Cardinal Mercier College in Braine-lAlleud. He was
an enthusiastic scout and spent his holidays in camps run by the famous
Fr. Froidure for the handicapped.
Jean entered the White Fathers in September 1953 at Thy-le-Chateau
and followed the usual programme for candidates at the time: Varsenare (1955-1956)
and Theology in Heverlee (1956-1960). He took his missionary oath on the
4th July 1959 and was ordained priest on the 2nd February 1960. His professors
underlined his charming character, attentive, open, devoted, a man with
a golden heart. They also remarked on his supernatural spirit and a missionary
that one could rely on. As he suffered from rheumatism since his early years,
he asked to go to a country that was not too humid. He was appointed to
Rwanda.
On the 15th October 1960, Jean left for the Diocese of Nyundo,
which was headed by the first Rwandan Bishop, Bishop Bigirumwami. Other
appointments followed and he was curate in Muhororo, Kibingo, and Birambo.
In August 1964, he finally got a chance to follow a course in Kinyarwanda
at the language school in Kigali. However, it was for a couple of months
only and by the middle of November 1964, he was again working as curate
in Muhororo and, a year later, he was in Mururu. On his return from home
leave, he returned to Muhororo where he was able to put down some roots
at last. The Regional noted that Jean needed a community in which regularity
was a priority. He turned out to be a good bursar. His knowledge of Kinyarwanda
was far from perfect and this handicapped him when giving religious instructions.
After his Long Retreat in Villa Cavaletti, Jean was appointed
to Mushaka in January 1973. He became the Parish Priest in April 1975. He
stayed there until November 1981 when he left for the Session/Retreat in
Jerusalem. At his own request, he asked to go to Muramba, which was one
of the biggest parishes in the country. He was happy there especially since
a confrere introduced the Charismatic movement. Jean joyfully committed
himself to it. Another Regional remarked: Jean is an optimist and he sows
optimism around himself.
In 1983, Jeans father died after a long illness. On
a number of occasions, he was asked if Jean should be called home but he
always replied, Leave Jean at his work in Rwanda.
In 1990, Muramba Parish was handed over to the Diocesan clergy
and Jean took a sabbatical year. He enrolled for a three month course in
Lumen Vitae. On his return to Rwanda, he was again appointed to Mushaka,
which was now part of the Cyangugu Diocese, which was created in 1981 from
the Diocese of Nyundo.
A year later, Jean changed dioceses once again as he was appointed
to the Parish of Rwaza in the Diocese of Ruhengeri. This put him in the
front line in the developing civil war. In fact, the FPR (Front Patriotique
Rwandais) were occupying a part of the north of the country at the time.
It was there that Jean was an impotent witness to the genocide of 1994.
He did all he could to feed the refugees. In May 1994, the confreres of
Rwaza were evacuated and Jean arrived in Brussels on the 26th May. However,
by the end of January 1995, Jean returned to Rwaza.
In July 1998, he was kidnapped by some Hutu militants but
was released two days later shaken but not harmed. The reason for this kidnapping
has never been explained. Jean withdrew to the Bishops house in Ruhengeri.
After his home leave in 1999, he returned to Rwaza for a couple of months.
In September 1999, he was appointed to the Regional House as superior and
local bursar. On the 3rd August 2002, he left Rwanda and Africa for good.
On his return to Brussels, Jean was appointed to rue Clovis
where the confreres ministered in a public chapel. Jean also worked in a
neighbouring parish, St. Josse, where he was active in the catechumenate
and Renewal groups. He was bursar of the community. He was always concerned
with his spiritual progress and did the Missionary Disciplship Session in
Jerusalem in 2003 and the session for the 70+ in Rome. When the team of
the AMANI centre, which occupied rue Clovis, was changed, Jean left Brussels
for Namur where he continued his pastoral activities anywhere where he was
needed. He was also a big help to the bursar.
His interior flame never weakened. After a retreat in the
Trappist monastery of Rochefort in July 2010, he wrote some pages entitled,
Some reflection of an old missionary. He was, by then, 78 years
old but still keeping the freshness of a novice. He wrote: the priest
ought to be a witness to Christ, an awakener of conscience, zealous for
Christ and mankind, a human being close to people, big as well as small,
the poor and the sick, attentive to men and women and to speak their language.
One has to be rather than do. He added: The Church has to return
to the Gospel, she ought to be poor and be of service, to wash the feet
of people as Jesus did.
Jean had to be hospitalised in the middle of July 2013. He
died, late in the night, 15 days later on the 30th July 2013. The Eucharistic
celebration of farewell took place on Monday 5th August in the Church of
Saint-Pierre-aux-Liens on the banks of the River Meuse not far from our
house La Plante. His body was buried in our cemetery of Varsenare.
Fr. Rik Lenssen finished his homily with these words: Jean,
thank you for your witness. As it says in the Gospel of the Beatitudes,
Rejoice because your reward will be great in Heaven
Jef Vleugels
Father Jan Pickery
1926 -
- 2013
Jan was born
in Bruges, Western Flanders, Belgium, on the 5th March 1926. He came from
a well off and deeply Christian family. His father was a merchant in the
Bruges lace making industry. Jan did both his primary and secondary education
in the College Saint-Louis in his native city. He was very active in the
Flemish Catholic student movement, the KSA.
Jan entered the White Fathers in Boechout in September 1946,
and he did his novitiate in Varsenare the following year. He studied Theology
in Heverlee and it was there that he took his Missionary Oath on the 19th
July 1952. He was ordained priest on the 5th April 1953.
His professors described him as pleasant, full of humour,
understanding, and open. He was generous, a little slow but persevering,
a tireless worker and trustworthy. He had a sense of duty and he was reliable
in times of difficulties. One of his professors wrote, It seems to
me that he is a better educator than an organiser. After ordination,
Jan went to the University of Louvain where he obtained a BA in Education
in 1956. While he was studying, he became chaplain to the Scout movement
of central Brabant and he would keep in contact with the past members all
his life.
Jan left for our Congo, on the 10th October 1956.
He was appointed to Lake Albert as curate in the parish of Logo. At the
same time, he was also given the task of founding and directing a Teachers
Training College. In August 1958, he went to the junior seminary of Fataki
where he taught the traditional secondary school subjects. Two years later,
in 1960, he was a member of staff at the Teacher Training College of Vieux-Kilo.
In October 1962, he was appointed to the Collège St-Joseph in Bunia,
firstly as a teacher and Prefect of Studies, and then as Headmaster.
Jan was entrusted with the post of Director of ISP (Institut
Supérieur Pédagogique) of Bunia in October 1968. In the beginning,
Jan stayed at the Institute but later on, he became more integrated into
the Staff community. Jan took a lot of comfort from his job as professor
and instructor. At the same time, he felt less and less at home with all
that was happening in the Church. He witnessed the departure of many of
his confreres who were getting married. What shocked him particularly was
that they were prevented from continuing their work in development.
In 1972, he wrote to a friend, I believe that I have
adopted a lifestyle which does not agree with the actual set up of the White
Fathers. What will that mean? I do not know myself. At first glance,
Jan survived the period of Zaireisation (1973-1975) quite well even if he
thought of returning home to Belgium permanently from time to time. In March
1975, he wrote that he would stay only if there was a personal contract
and a well thought out development programme. That same year, he secured
finance for setting up CANDIP (Centre dANimation et de DIffusion Pédagogique).
This was to become his life work and he committed himself to it right up
to his last breath.
Radio Candip began broadcasting in 1977 and reached a listenership
with a 700kms radius beyond Bunia. It employed the see-judge-act
method and this fitted in very well with African culture. Groups of people
listened to the broadcast and assimilated the radio message. Then they compared
the radio lessons with their actual lived experiences. Then they made decisions
and plans for the development of the village. In order to promote participation,
Radio Candip proposed the creation of radio clubs not for listening but
for action. The radio broadcast in the seven languages of the region: Kilendu,
Alur, Kimande, Lugbara, Kiswahili, Lingala, and French. The people sent
letters and asked questions. Reporters came with the famous UHER portable
tape recorders and the interviews were broadcast live. Every subject was
tackled from the nutrition of babies to the culture of soya, touching also
on livestock rearing and care of the sick. The listeners even asked questions
about politics. A department of UNAZA (Université NAtionale ZAïroise)
at the time sponsored the project.
In the meantime, Jan took up residence in one of the houses
attached to ISP. It quickly became a mini-dispensary for the poor. Every
year, he returned home and raised funds as Radio Candip cost a lot of money.
Jan was also the patron of other projects but on a lesser scale. As time
went on, his stays in Belgium became longer and longer. As a result, the
Provincial leadership proposed an appointment to the Province in 1998 with
the possibility of going to Bunia each year for six weeks.
His superiors hoped that Jan would join one or another community.
It was a vain hope and even if he kept very good regular relationships with
the Society, he continued to live his own life. He had an apartment in his
native city of Bruges, where many members of his family also lived. Every
visitor entering his living room could see the wall covered with photos
of his African friends who had appreciated him and were grateful to him.
Jan returned to Bunia for the last time at the beginning of
2012 for the centenary of the beginning of evangelisation in Ituri. He was
84 years but he could still get about sitting as the pillion passenger on
a motorbike taxi over bad dirt roads.
However, the weight of years was beginning to catch up on
him and he had some heart problems. When an advanced lung cancer was diagnosed,
a long period of decline began. He supported it courageously surrounded
by the love of his family. Just a few days before his death, he agreed to
enter palliative care. He died on the 30th July 2013.
The Liturgy of the Resurrection took place in Varsenare on
the 5th August 2013 and he was buried in our cemetery there.
Jef Vleugels
Father Joseph Frederick Kay
Joseph F. Kay,
known to the confreres simply as Joe, was born in most unusual
circumstances. His father, Frederick Kay, had emigrated from Ireland to
the United States. After Mr. Kay had settled in a steady job, he arranged
for his wife and children to join him in the state of Michigan. They travelled
by boat from Ireland but the journey had to be interrupted when they reached
Nova Scotia as Joes mother, Elizabeth Knowles, was about to give birth
to a child. Elizabeth disembarked and remained in Nova Scotia long enough
to give birth to Joe. Therefore, Joe saw the light of day for the first
time on Canadian soil on December 12th, 1921.
The family then settled in Detroit, Michigan, where Joe spent
the early years of his life. He was blessed with hard-working parents. He
repeatedly explained how his father was once injured on the job and during
the time of his disablement, the mother managed to provide food on the table
every day for the whole family. Both parents strove to keep their family
faithful to the Church and reputable as American citizens. At the same time,
they did not forget their Irish heritage.
When time came for him to begin his secondary school studies,
Joe entered Sacred Heart Minor Seminary in Detroit, Michigan, where he studied
from 1936 to 1943. He then applied to enter the Missionaries of Africa.
They sent him to St Marys Seminary in Baltimore, Maryland to finish
his studies in Philosophy and take a B.A in The Psychology of Education.
From there, Joe went to the Catholic University in Washington, D.C. for
two years of study in Theology. Finally, he did his final studies in the
novitiate in St. Martin and theology in Eastview, Canada. Joe made his Oath
on the 16th September 1947 and, on the 22nd May 1948, he was ordained a
priest at Eastview, Ontario, Canada.
Those long years of formation had prepared him for Africa.
The years of missionary endeavour that followed took place in his beloved
Tanzania. He worked as curate and later as parish priest in the dioceses
of Mwanza and Geita. He was the founder of Mwangita-Kahunda parish of Geita
Diocese. In 1973, Joe returned to do his share of promotion work in the
home province. He spent two years training Lay Missionaries in Los Angeles,
California.
From 1975 to 1978, he was superior of two promotion centres
one in Chicago, Illinois, the other in Wayland, Massachusetts. In
1978, Joe was able to return to Africa. Back in Mwanza Diocese, he laboured
as curate and later as parish priest. In 1982, a change of pace was in order
for Joe. He was appointed as secretary to the Bishop in Bukumbi. He remained
in that position until 1993.
Then came the day that all of us missionaries dread: the day
when we are told that our services are no longer needed, the day when we
are told that it is time to go home. On the day when his Regional Superior
gently broke the news to him, Joe was a very dispirited man. Nevertheless,
he did not blame anyone and there was never any discernible bitterness.
He simply packed his bag and went back home. Like most African missionaries,
he would have liked to have said that he had lived and died in Africa.
He tried his hand at fund-raising in Washington, D.C. and
later did parish work in St. Petersburg, Florida. Neither of these was fulfilling
enough for Joe. He then accepted the work of full-time pastor in the town
of Paragould, Arkansas. Finally, after five years of real fatherly care
to his parishioners, his health began to weaken, and he had to give it all
up.
He spent the last 14 years of his life in full retirement
at the Missionaries of Africa house in St. Petersburg, Florida. They were
years of advancing decrepitude. He spent much of his time in the solitude
of his private room. Yet he always emerged from his room in good spirits.
He passed from this world at the age of 91 on the 18th May 2013. Of all
the brothers and sisters in his family, only one brother survived him, and
that brother was not in a condition to attend his funeral.
Joe was people-oriented. Even when he worked as secretary to the Bishop, there were days when he would gather some African friends around his desk for a little confab. While in Arkansas running a parish, he could not avoid sometimes picking up a small child and hugging him even though, as he said it, I risked being thrown into jail for it. With confreres, we could always count on Joe being well disposed and cheerful. Until deafness began to interfere, he was always a great contributor to the conversation.
Wherever he was, he did what he could for as long as he could.
In other words, he was ready to make any sacrifice to promote the life of
the Church.
Joe was a very independent man. He was very much aware of
his personal qualities, his education, his upbringing, etc. All of this
made Joe very sure of himself. However, living in an era of Church renewal,
Joes ideas were sometimes challenged in community. As he grew frailer
and his failing health put Joe in a position of increasing dependence on
others, life became more difficult. Still, he made efforts to communicate
with all community members. If he sometimes expressed intolerance for the
faults of persons from outside the community, he was always tolerant of
the confreres and accepted them all, even when he found their words or deeds
hard to swallow.
Always ready to bring cheer into a situation, always ready
to take on another job, it became necessary to tell Joe sometimes during
his declining years that he was no longer strong enough to carry on as younger
people do. So, he began to look for new forms of prayer. He spent more and
more hours every day seated alone in front of the tabernacle. Joe left this
world content because he had done as much as was humanly possible for him
to live a full life. He left the rest of the work for God to perform.
Joseph E. Hebert
Blessed be the pure in heart, they shall see God
Mt 5:8
Father Paul Gallen
1948 -
- 2013
Paul was born
in the Army Hospital of Cherbourg on the 4th January 1948. He was baptised
on the following day by a Chaplain of the Navy, Fr. J Tonnerre. His father
was a mechanic in the Navy with the rank of Petty Officer. Paul was the
oldest in a family of one girl and three boys. Paul was confirmed on the
28th May 1958 in the Parish of Sainte-Anne at La Pecherie in Tunisia where
his family was stationed at the time. He did practically all of his secondary
schooling in the department of Morbihan.
Paul studied Philosophy at the 1st cycle of the White Fathers
in Strasbourg from 1968 to 1970. The staff thought him a good prospect,
personal, helpful, resourceful and showing potential. After his novitiate
in Dorking, England, he taught for two years (1971-1973) in the junior seminary
of Lubushi, Zambia as part of his stage for the Cooperation Catholique in
France.
On his return to France, Paul studied Theology in Strasbourg.
He took his missionary Oath on the 17th May 1975 and he was ordained priest
in Sauzon on the 27th May 1976. He asked to be sent to an English speaking
country. He returned to Zambia in September 1976 and studied Bemba at the
language school of Ilondola. The following March, he was appointed curate
in Malole Parish, Kasama Diocese. He stayed there until January 1982 when
he was appointed to Lwena situated in the marshes to the north of Lake Bangweolo.
Severe malaria struck him down in January 1983 and he nearly died. In 1986,
he went to Chilubi, an island on the big lake where he felt very much at
home.
Paul had an innate sense of welcome, and was a very good listener.
He had a phenomenal memory and a great capacity for compassion and he made
many friends. You were never bored with him in community because he was
an inexhaustible raconteur. Paôl, as he signed his letters, loved
to get out and meet people during his safaris. He had green fingers and
so had a great flower and vegetable garden. He also knew how to cook up
nice little dishes. He could get bogged down in material things but he was,
nevertheless, rigorous in his accounts and strict in admission to Baptism.
However, the death of his priest uncle in 1990 and of his father in 1992
affected this sensitive person very much. It was during these years
that he drifted towards another world: too many cups of coffee, Gitane cigarettes
and, why try to hide it, alcohol. They began to ruin his life and his health.
Paul did the Jerusalem session/retreat in 1993 after his home
leave. He was appointed Parish Priest of Kasaba Parish in the Diocese of
Mansa, Zambia in April 1994. He did great work there and functioned as Parish
Priest of Kasaba/Kasanka in 1995. However, his relationships with the confreres
and the Christians sometimes suffered because of his addictions. In 1996,
he became seriously ill and he was hospitalised in Lusaka and then repatriated
to France. He took a sabbatical year and returned to Zambia on the 20th
November 1997. He was appointed Parish priest of Nondo in the Archdiocese
of Kasama. He spent three years there but it was not always very easy. The
diocesan clergy loved him because of his warm welcome. Paôl felt he
was not often well understood by his confreres and superiors and he suffered
a lot. In January 2001, he took another sabbatical and he was appointed
to France for formation and missionary promotion at Ste-Foy-les-Lyon. He
put a lot of energy and generosity into it. He returned to Jerusalem for
the MDS session in September 2002.
Subsequently, Paul returned to Ndola in 2004 but this latest
stay was not a success because the problem of alcoholism resurfaced. After
his home leave in 2005, he was appointed to France but he insisted on going
back to Zambia, as he was feeling better. However, in November 2006, he
was seriously injured after being hit by a lorry and after receiving care
locally, he returned to France in 2007. He staffed the reception desk in
rue Friant, Paris until he left for a sabbatical year in Canada from March
2009 to April 2010. The object was to alleviate, by appropriate care, his
alcohol addiction that was disrupting his life and his work. He thought
he had triumphed but the cure did not last.
The letters of Paôl are a delight: cheerful, spiritual
and sharp. However, his alcoholism darkened and even poisoned his last years.
We all know that the causes can be very diverse, and for the sick person,
knowing his powerlessness, it can be a difficult time, but it is also painful
for those around him. Paul remained faithful and sincere and his interventions
when he participated at the Eucharist were well prepared and deep. One admired
his faith, but, no doubt, the illness was too deep seated. Despite the help
from a mentor that he had chosen himself from the community and despite
a third stay in Jerusalem in 2011, he could not get back into recovery.
He ate badly, did not take the prescribed medication, and did not use the
necessary means for fighting his addiction. All this affected his community
and he began to deteriorate.
On the morning of the 12th December 2013, Paul was found dead
in his room. He was 65 years old. The funeral Mass took place on the 14th
December in the Chapelle Saint-Paul de Paris. Fr. Jean-Yves Chevalier gave
some words of welcome and Fr. Vuillemin, Delegate Superior of France, gave
a moving homily. He took Paôls meditation on the healing of
the paralytic at the Sheep Gate pool (Jn 5: 1-9). On that day, Jesus
looked with compassion on a disabled person who had been like that for 38
years and who had obviously lost hope. Sir, I have nobody to put me
into the pool at the right moment. Jesus said to him: Rise, take up
your mat, and walk! Only an authoritative word can give back life
where there is only death, or sclerosis. Jesus appears as the One who wants
to help people stand up, challenging them to start living again. Later on,
Jesus meets the cured invalid again in the Temple and tells him: Look,
you are well again, do not sin anymore, so that nothing worse may happen
to you.
Paul had meditated on this text during his therapy in Toronto.
He knew the One who could completely cure him and he desired sincerely to
stand up again. Remembering the story of Lazarus, he said: I have
the impression of coming out of the tomb, maybe not like Jesus but like
Lazarus. I had so many binding cloths, there are still some small ones but
with my hands freed, I think that it will be ok. Frail and very sensitive,
he wanted to pull through but he suffered greatly because it still tied
him and he was not able to live up to his ideal and he realised that this
was making others suffer as well.
His three stays in Jerusalem had marked him and he dreamed
of an appointment there. He saw it as a place where he could be completely
a man of welcomes, of meeting people, looking after pilgrims and neighbours.
He was not able to meet the challenge; the binding cloths still held him.
However, Guy Vuillemin concluded: I think that he can say in all truthfulness,
Now, I walk, even if I am carrying my mat. I live in full communion
with God and my brothers. I am here; my steps have stopped before your gates,
Jerusalem!
Paul was buried in Belle-Ile on the 16th December after Mass
concelebrated by Fr. Jean-Yves Chevalier and six priests of the region in
the Church of Saint-Nicolas de Sauzon.
Armand Duval
Father Jean-Pierre
Lepoutre
Jean-Pierre was born in Roubaix,
France, on the 27th August 1932. He came from a loving and united family
of four children, two boys and two girls. When he made his First Holy Communion
at the age of seven, he declared his intention of consecrating himself to
the Lord. He was an unruly boy and there was a touch of the daredevil in
him. His brother Michel, however, remembered that he always respected institutions
such as scouting, but his pranks got him into frequent trouble in the Collège
Notre-Dame des Victoires in Roubaix where he finished his secondary school
studies.
Regarding his years of training with the White Fathers, we only know that
Jean-Pierre entered the novitiate of Maison-Carrée on the 25th September
1953. After his military service, he did his Theological studies in Thibar.
He took the Missionary Oath on the 26th June 1959 in Carthage and he was
ordained priest on the 31st January 1960 in Saint-Joseph de Roubaix. He
was appreciated for his open heart, his intelligence and his good humour.
A letter he wrote to his superiors after his ordination regarding money
given to him by his parents and friends shows a good deal of tact and a
total disinterestedness.
On the 1st October 1960, Jean was already in Guilongou in Upper Volta in
order to learn the language. He began his pastoral ministry on the 22nd
May 1961 as curate in Ouahigouya. He was to become superior there in April
1966. Between times, he had to anticipate his home leave in 1965 by three
weeks because his mother was very ill. He had the consolation of being with
her in her last days. In July 1969, he was appointed to the Lille procure
in France. On the advice of the Provincial, he spent a year at lÉcole
des Missionnaires dAction Catholique et dAction Sociale, and
this was a big help to him. He was appointed superior of the Lille community
and was then elected Provincial Councillor on the 1st January 1972. It was
in that year also that his father died suddenly at age of 70.
At the end of 1973, Jean-Pierre returned to Burkina Faso after doing the Long Retreat in Villa Cavalleti. He returned to his parish with a joyful heart and he was happy to train people to become self-reliant and to take the responsibility for the apostolate. On the 1st January 1974, he was appointed superior of the Cathedral of Ouahigouya and on the 1st August, he was elected as delegate to the General Chapter in Rome.
During his holidays in 1977, he gave a helping hand in Lille to the touring
exhibition of African Art and Missionary Promotion on the beaches of northern
France. In 1978, he returned as superior to Baam-Kongoussi. However, in
August 1982, he was appointed to the junior seminary of Koudougou and he
accepted this with his customary sang-froid. He wrote about starting
again to study Cicero and Sallust, the Persian Letters and Voltaire.
It was with relief that he returned to parish ministry as Parish Priest
of Titao in Ouahigouya Diocese in January 1986.
Jean-Pierre did the session/retreat in Jerusalem in 1988 but it was spoilt
by severe back pain. He told his Bishop that an operation might be necessary
when the pain stopped just as quickly as it started. On his return to Burkina,
he was elected a Regional Councillor and he was re-elected in 1993. At the
same time, he was curate in Bourzanga Parish. He moved to Séguénéga
Parish also in the Diocese of Ouahigouya in 1997. He became Parish Priest
in December 1999. The Regional greatly appreciated him and wrote he
is a very zealous confrere, agreeable company, a very good administrator,
and organiser. He has a strong spiritual life and is very influential in
the Diocese. He was also the Secretary of the Regional Council.
The French Province had their eyes on Jean-Pierre since 1998 with a view
to appointing him as superior of Tassy. There were tough discussions between
Provincial and Regional. The Provincial really needed Jean-Pierre in France
while the Regional thought that his departure would be detrimental for the
Sahel project. Jean-Pierre was willing either way although he did feel that,
at 68 years of age, it would be difficult to return to Burkina after service
in France. So, he stayed in Burkina. The problem resurfaced in 2004 when
Séguénéga Parish was handed over to the Diocesan clergy.
In September 2004, Jean-Pierre said he was ready to go to Tassy if he was
asked or to transfer to the Diocese of Bobo-Dioulasso where the Centre Mater
Christi needed a good administrator. He did say that he would prefer to
go to Bobo.
After a long career in pastoral work, the idea of training religious personnel
from many different countries of Africa for the different tasks such as
formation or other works that their congregations had asked them to do was
very attractive to him. So, he went to Bobo.
However, in 2007, Doctors discovered lung cancer and his right lung was
removed. As a further precaution, he was given 3 sessions of chemotherapy.
Jean-Pierre suffered this bravely and rested after every session in Bry-sur-Marne.
However, he needed to be checked every three months in the first year and
then every six months the second year. He confessed to being depressed in
September 2008 as Africa was getting farther and farther away. He was appointed
to France and he staffed the reception desk in rue Friant and did other
ministries with his habitual smile and great sense of service. The remission
was to last six years.
The cancer returned in 2013. After a short stay in a nursing home in Vanves,
he was transferred to St. Josephs Hospital. He told his friend Édouard
Morisson: I am at peace and I thank the Lord for the calmness he is
giving me. I only ask that I do not have to suffer for a long time.
The Lord answered his request and called him on the 10th January 2014.
Jean-Pierres funeral took place in the chapel of Saint Paul near
our house in rue Friant, His brother Michel praised Jean-Pierre. He said
in departing from us, you leave an image of a man who was upright,
modest, an optimist, full of confidence in Providence, serene despite the
attacks of illness, cheerful, liking a joke and indifferent to honours.
You were disciplined and submissive to your superiors in faithfulness to
the promise you made, non-judgmental, never speaking badly about anybody,
a deep and discrete faith, and a great spirit of poverty. As a priest, you
wanted to serve every day and everywhere as long as your health permitted.
We wish you au revoir et à Dieu.
In his sermon, Fr. Amyot dInville emphasised the witness of the life led by Jean-Pierre: his sense of service and his attitude in face of suffering. He said that Jean-Pierre had confided one day: The sufferings that we cannot avoid in our life, we are called to live in a loving availability, as a participation in the act in which Jesus gives us a new direction and reorients humanity towards the Father. In this way, we become a source of life for humanity. I take part in the universal mission of the Church by welcoming the limitations that my state of health imposes on me as a modest participation on the Cross which saves.
Two days before he died, he said: the message that I wish to leave
in to be found in the blue file. It included verses of Ecclesiastes
12:3-8, many passages from the Psalms, The Canticle of the Sun,
a short commentary on the merciful approach of Jesus, about his listening
attitude to whoever came to him without being judgemental, a poem of Aragon
sung by Jean Ferrat Que serais-je sans toi, etc. This collection
reveals a deep spirituality. Jacques Amyot dInville concluded by saying:
Jean-Pierre was a model White Father and a witness to the Good News
Armand Duval
Fr. Manuel Morte died in Madrid,
Spain on the 25th October 2013. He was the first Spanish White Father. Manolo
as we called him was born in Villafranca de Oria, now known as Ordizia,
in the Province of Guipùzcoa, Spain on the 3rd August 1919. He entered
the Society of the Missionaries of Africa in September 1937, 11 years before
the first foundation of the White Fathers in Spain in 1948. When he was
five years old, his family took up residence in France, settling near Lourdes.
It was there that Manolo received his early education and he felt called
to his priestly and missionary vocation. In 1938, he finished his Philosophical
studies in Kerlois having begun them in the Diocesan Seminary of Tarbes.
The National Government of Spain called up Manolo for military service
during the Spanish civil war. In conscience, he felt that he was obliged
to enrol in the army and he joined up at the end of 1938. He served until
1940 and this meant that he had to put off entering the novitiate in Maison-Carrée
until 1941. He took his Missionary Oath on the 27th June 1945 at Thibar
and he was ordained priest on the 6th May 1946. In 1947, he was in Saint
Laurent dOlt waiting for his first appointment to the missions.
From the time of his ordination, Manolo played an important role in founding
the Missionaries of Africa in Spain. He accompanied Fr. Van Volsem, an Assistant
General on his travels through Spain and Portugal in order to get an idea
of the attitude of the Bishops towards a new foundation. He was appointed
to Mozambique but before he left, Bishop Durrieu, the Superior General,
gave him the task of writing up a report on the possibilities of missionary
vocations in the Iberian Peninsula. Manolo gave a detailed report and his
conclusion was that a White Father foundation in Spain would be welcomed.
Manolo began work in the Diocese of Beira. It was real primary evangelisation.
He said: during my seven years there, I had very few Baptisms.
Another aspect of his mission was education: I had set up a sort of
a boarding school for 50 students with the idea of training catechists and
maybe candidates for the priesthood. In his effort to keep and look
after cincuenta criaturas (50 pupils), the story of Manolo
the elephant hunter was born.
Manolo returned to Spain in 1954 to look after Missionary Promotion work
in Madrid. With his colleagues of the time, he put in an enormous effort
to promote the mission and missionary vocations. They enjoyed a great success
and from 54 students in 1954, the number grew to 121 in 1962.
From 1958 to 1961, Manolo was fully occupied with the construction of the
Philosophy House in Logrono. He fell ill with a duodenal ulcer in 1960.
However, he continued his work as bursar of the Africanum. In June the following
year, he returned to Madrid as Superior of the community while still being
fully involved in promotion work. In 1964, he replaced Fr. Carlos Merry
as the Delegate of the Superior General in Spain. Three years later, in
1967, he was appointed the first Provincial of the new Province of Spain.
It was during his period as the Delegate and as Provincial that he established
two more houses, one in the north, Bilbao, and the other in the south, Seville.
A new Provincial house was also built (from 1968) to meet the needs of the
new Province.
As a Provincial, Manolo carried his task with a determined and steady hand.
During this time, the Spanish Province developed and consolidated even if
the number of students began to diminish greatly.
In January 1970, Manolo finished his mandate as Provincial and he was appointed
as Superior and bursar at the General House in Rome. He carried out this
job with a great sense of welcome and kindness.
He returned to Africa in January 1975, this time to Burkina Faso. He became
secretary to the Bishop of Ouahigouya. However, this experience only lasted
ten months and it was not a happy one. Manolo had been too long outside
Africa and the hot climate made it difficult for him to adapt. Besides,
the work meant that he had a good deal of free time and he used it to update
his theology after Vatican II. The huge changes and the radically new perspectives
troubled him a lot and the circumstances in which he found himself led to
a lot of internal tension, deep anxiety and insomnia.
In August 1975, he returned to Spain and spent a certain amount of time
with his family. He recovered his good form and in October of the same year
he went to the procure in Barcelona. He soon launched himself into the promotion
of African art and artisanal works in Spain. The sale of these objects had
already begun in Barcelona in 1963 and although they had stopped for a number
of years, they had started again more or less around the time that Manolo
arrived. He promoted African art in all of Spain by the expositions organised
by the different communities of the Province. This helped to make the
Spanish public aware of African values. During these years, the result of
the sale of African art and artisanal objects made a big contribution to
the financial affairs of the Spanish Province.
In 1993, Manolo returned to Madrid as bursar of the Provincial House and
guest master. In 2003, he came to Rome for the session for confreres over
70 years. He returned to Madrid and helped as best he could in the house.
The years began to weigh heavily on this tough and energetic giant. In his
later years, he became more and more dependant and Fr. Rene Dionne was a
faithful and helpful carer. Even during the years of his greatest dependence,
he often expressed his sense of humour by his mocking looks and bantering
comments that was a characteristic of his all through his life.
Fr. Manuel Morte was a man of deep humanity. His sense of humour and faithfulness
to his friends never left him. His serene and robust personality as well
as his sincere piety were a reference point for Spanish White Fathers and
for all those who knew and appreciated him.
Manuel was 94 when he died and he was buried in Madrid.
Bartolomé Burgos