NOTICES BIOGRAPHIQUES
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Père Henri LEROY
...Henri
est né le 15 juillet 1927 à Hersin-Coupigny dans le Pas de Calais,
d'une famille très chrétienne, toute simple et modeste. Son
père était employé de bureau aux Mines du Pas de Calais.
Il avait deux surs ; l'ainée, n'ayant pas d'enfants, a bien voulu
avec son mari en adopter. L'autre était la jumelle d'Henri. Elle entrera
au Carmel de Béthune.
Après ses études secondaires au petit séminaire
à Arras, Henri est entré à Kerlois et a suivi la filière
normale de formation des Pères Blancs : le noviciat à Maison
Carrée et la théologie à Thibar et Carthage. Il est signalé
comme un candidat ordinaire, sérieux, régulier, toujours prêt
à rendre service. On note une intelligence normale et on signale son
excellente mémoire. Ce qui va l'aider toute sa vie pour se souvenir
avec nom, prénom, parents, conjoint, de tous ceux et celles qu'il a
côtoyés dans son ministère. Il fait son Serment à
Thibar le 30 juin 1953 et il est ordonné prêtre à Carthage
le 18 avril 1954.
Nommé en Afrique de l'Ouest, à la Préfecture
apostolique d'Ouahigouya qui va devenir le Diocèse de Koudougou, Il
est affecté dans le secteur Gourounsi. Il y arrive en octobre 1954
et est accueilli à Réo par le Père Jules Lhomme. Henri
était très fier d'avoir été formé par ce
Père pour la découverte de la culture et l'apprentissage de
la langue des Lyela. Henri aimait dire qu'il en était le dernier vicaire
puisque ce Père Jules Lhomme mourra en 1955 après avoir passé
toute sa vie missionnaire dans cette seule paroisse de Réo, où
actuellement encore il est vénéré comme un saint
.
Le Père Leroy passe à plusieurs reprises de Réo à
Didyr puis à Ténado pour la fondation de ce nouveau poste. Une
instabilité qui à l'époque était normale dans
le diocèse. Henri aurait aimé passer en pays Mossi mais lui
aussi restera chez les Gourounsis jusqu'en 1990. Il est très estimé
pour son dévouement ; les catéchistes l'apprécient. Il
se donne au mouvement CV-AV avec le souci d'y découvrir des germes
de vocations Durant cette période, il devra retourner à plusieurs
reprises en France pour des soins tout en acceptant de travailler à
l'animation missionnaire à Lille, Pau et Bordeaux.
Un grave accident de la route en 1990 va marquer la vie d'Henri.
Lui et le Père Jean Langlade partaient à Koumi pour leur retraite
annuelle. Le Père Langlade meurt sur le coup. Henri gravement blessé
est évacué en France. Remis en forme il est nommé à
Koudougou où il a beaucoup de mal à se remettre au travail.
Il est alors nommé en France et va commencer la deuxième partie de sa vie missionnaire. On le retrouve pour le service de la Province à Friant, puis à Vanves, et enfin à Mours où il est nommé en 1995. Mours va devenir sa base pour retrouver les nombreux Gourounsis immigrés en Ile de France auxquels il se dit " envoyé. Il écrira ; " J'essaie d'être au service des gens. Car quand j'étais au Burkina on s'est bien occupé de moi et je me dis qu'en retour il faut qu'on s'occupe des Burkinabé qui sont ici. "
Et là il ne ménagera pas sa peine. Toujours par monts et par vaux avec les transports en commun, il finit par contacter chez eux toute une foule de Gourounsis que sa remarquable mémoire lui permet de nommer Là une messe à domicile, ici une bénédiction, là un soutien et accompagnement de malades et puis toute une série d'aides sociales. Pour Henri, il y toujours quelque chose à faire !! L'essentiel étant toujours pour lui d'annoncer Jésus, le Bon Berger- Sauveur. Henri était certes un grand priant plutôt classique !... Il organise chaque année à Mours le 1er dimanche de juillet, le rassemblement de cette communauté et de leurs amis, avec une messe dans l'église paroissiale et un repas convivial dans une salle communale .
Il fonde avec les jeunes l'association " ADABIAS "
(Association D'Amitié Burkinabè Interculturelle Autour du Sanguié
" Jouant avec la 1ère lettre des mots ce terme en Lyèlé
veut dire " Mes frères "
. Pour cet engagement auprès
des Burkinabès de France, en 2004 il a été décoré
Chevalier et en 2016 Officier de l'Ordre National burkinabè. A la suite
de cette décoration, un journaliste décrira dans la presse burkinabè
toute son uvre en titrant : " Le Père Henri LEROY : le plus
burkinabè des Français ! ".
En 2016, on peut dire " complétement usé ", il accepte de quitter Mours et de se retirer à Bry sur Marne, où petit à petit la vieillesse fait son uvre. Et c'est comme s'il avait commandé à son Seigneur, le BON BERGER, de l'appeler, qu'il meurt le 8 février 2019. Ses funérailles sont célébrées dans la chapelle de Bry.
De nombreux Gourounsis sont présents ainsi que l'ambassadeur
du Burkina en France qui demandera à intervenir pour dire la vie donnée
du Père Henri Leroy au profit des Burkinabés, et au Faso et
en France. Sur Bernadette-Thérèse la jumelle d'Henri était
présente avec la Mère Supérieure du Carmel de Béthune.
Après 92 années de vie missionnaire donnée à la
limite du raisonnable, Henri entend désormais Jésus lui dire
: " Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau,
et je vous donnerai du repos ! " (Mat.11.28)
Jean Chauvineau