NOTICES BIOGRAPHIQUES
Père Fernand Gruber
...Fernand
est né le 10 Juin 1934 à Ingwiller, diocèse de Strasbourg,
dans le Bas Rhin.
Alsacien, et fier de l'être, Fernand a toujours aimé se retrouver
dans sa famille, auprès de ses deux surs, de sa maman. Celle-ci
est restée veuve, car Georges son mari, a été mobilisé
par les Allemands en 1944, et on n'a jamais eu de nouvelles de lui par la
suite ; sans doute disparu sur le front de Russie. Malgré bien des
recherches, consultant bien des archives, Fernand n'a pas réussi à
élucider le sort de son père, ce qui l'a fortement et durablement
marqué.
Son école primaire se fit d'abord en allemand de 1940
à 1944 ; puis, de 1945 à 1948, en français. Quant à
ses études secondaires, elles se déroulèrent d'abord
au petit séminaire des Pères Blancs à Altkirch en Alsace,
pour se poursuivre à Bonnelles en Seine-et-Oise.
Ce fut ensuite le cursus normal : philosophie à Kerlois
- noviciat à Maison Carrée ; sa théologie, commencée
à S'Heerenberg (Pays Bas), fut interrompue par le service militaire
en France et en Allemagne ; démobilisé, il se rendit alors à
Totteridge pour trois années de théologie. Il fut ordonné
prêtre le 29 juin 1963 à Strasbourg.
Commencèrent alors six longues années d'études.
Etant donné les aptitudes intellectuelles de Fernand, qu'accompagnaient
de bonnes connaissances linguistiques (français, allemand, anglais),
les responsables de la Société voulurent préparer Fernand
à un service particulier de la mission : on l'orienta vers l'étude
des problèmes posés dans nos missions par la présence
d'Eglises aux dénominations diverses, protestantes surtout, et d'une
manière plus générale, c'était le faire entrer
dans le domaine de l'cuménisme.
Ce furent d'abord des études de théologie catholique
à Paris où il obtint en1965 une licence en théologie
. Puis une année passée à la faculté de théologie
protestante de Paris en vue du doctorat. On le retrouve ensuite à l'Institut
cuménique du Conseil cuménique des Eglises à
Céligny en Suisse ; après quoi il passe un semestre auprès
d'organismes oecuméniques aux Etats-Unis. Et, pour finir, deux années
d'études à l'Institut Supérieur d'Etudes cuméniques
de Paris . Nous sommes alors en Juin 1969. Les portes de l'Afrique vont s'ouvrir
pour Fernand. Ce fut la Zambie qui l'accueillit.
Dès septembre 1969 Fernand est au centre de langue d'Ilondola
où il apprend le Bemba qu'il parle très correctement ; ce qui
lui permet d'être à l'aise comme vicaire à Chiboté,
dans le diocèse de Mansa. Il a aimé le contact quotidien avec
les paroissiens, s'intéressant à leur genre de vie et à
leurs préoccupations. Il dut cependant assurer un " intérim
" au petit séminaire de Bahati durant deux ans. Après quoi
il se retrouva vicaire à la paroisse de Nsakaluba - et professeur de
religion au collège pour garçons.
Mais ses compétences en matière doctrinale le firent nommer
au Grand Séminaire national de Zambie, à Kabwe, puis à
Lusaka. Il y enseigna la théologie dogmatique et pastorale, la liturgie,
l'oecuménisme et.. la Bible. Tout en étant doyen des études,
et responsable d'une paroisse rurale.
C'est avec regret qu'il quitta la Zambie pour se rendre à
Sainte Anne de Jérusalem, le 16 septembre 1981. Son activité
principale jusqu'en juillet 1998 concerna la " Revue Proche-Orient Chrétien
" dont il était le secrétaire administratif. Responsable
de la bibliothèque, il fut aussi " vicaire " de la paroisse
allemande de Jérusalem. Cela dura 18 ans.
A partir de septembre 1998, sa vie va se dérouler en
Europe. D'abord en France, où il fut secrétaire provincial cinq
ans. Puis, en décembre 2003 en Allemagne, à Francfort où
il s'adonna au ministère paroissial.
Fatigué, il s'établit alors à Mours, où,
pendant cinq ans, il assura le service " accueil ", tout en faisant
du ministère dans les environs. Il s'y donna totalement ; et le frère
Muratet, économe de la maison, nous dit : " Fernand laisse un
excellent souvenir au service de la communaué Pères Blancs comme
des visiteurs ; il a su faire lever beaucoup d'affection, d'amitié,
d'estime ".
Le temps de la retraite sonna en 2012. D'abord à Bry-sur-Marne,
de 2012 à 2015. Puis, souhaitant se rapprocher de sa famille et de
la zone alsacienne, il fut nommé à la maison de retraite des
Missions Africaines, à St. Pierre. Il fut hospitalisé durant
l'été 2018 à l'hôpital de Sélestat d'où
il nous quitta, le 16 juillet 2018.
Le frère Gabriel Muratet qui fit l'homélie lors
des obsèques, souligna le rayonnement de Fernand jusqu'à la
fin de sa vie. En est témoin ce groupe d'hommes, lui disant sous le
porche de l'église : " nous ne sommes pas tous de bons pratiquants,
mais nous venons ce jour à l'église pour recueillir l'héritage
moral que nous laisse cet enfant du pays, le missionnaire Fernand Gruber.
Il va nous manquer "
Merci, Fernand, d'avoir été un excellent confrère
et un bon ouvrier dans les différents champs d'apostolat qui furent
les tiens. Dieu t'accueille dans sa demeure, où tu as retrouvé
ton père, dont le souvenir est resté vivant en toi toute la
vie, et ta maman.
Jean-Marie Vasseur