Message du Pape François
pour la Journée Mondiale des Missions 2021
95ème Journée - 24 Octobre 2021
« Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20)
Voir sur le site des Oeuvres Pontificales Missionnaires OPM
Chers frères et soeurs,
Quand nous expérimentons la force de lamour de Dieu, quand nous
reconnaissons sa présence
de Père dans notre vie personnelle et communautaire, il nous est impossible
de ne pas annoncer
et partager ce que nous avons vu et entendu. La relation de Jésus avec
ses disciples, son
humanité qui se révèle à nous dans le mystère
de lincarnation, dans son Évangile et dans sa
Pâque nous font voir jusquà quel point Dieu aime notre
humanité et fait siennes nos joies et nos
souffrances, nos désirs et nos angoisses (cf. Conc. oecum. Vat. II,
Const.past. Gaudium et spes,
n. 22). Tout dans le Christ nous rappelle que le monde dans lequel nous vivons
et son besoin de
rédemption ne lui sont pas étrangers et nous invite également
à nous sentir partie active de cette
mission : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que
vous trouverez, invitez-les » (Mt
22, 9) ; personne nest étranger, personne ne peut se sentir étranger
ou éloigné de cet amour de
compassion.
Lexpérience des apôtres
Lhistoire de lévangélisation commence par une recherche
passionnée du Seigneur qui appelle et
veut engager avec chaque personne, là où elle se trouve, un
dialogue damitié (cf. Jn 15, 12-17).
Les Apôtres sont les premiers à nous rapporter cela, se rappelant
même le jour et lheure où ils le
rencontrèrent : «Cétait vers quatre heures de laprès-midi
» (Jn 1, 39). Lamitié avec le Seigneur,
le voir guérir les malades, manger avec les pécheurs, nourrir
les affamés, sapprocher des exclus,
toucher les personnes impures, sidentifier aux nécessiteux, inviter
aux béatitudes, enseigner
dune manière nouvelle et pleine dautorité, laisse
une empreinte indélébile capable de susciter
létonnement et une joie expansive et gratuite qui ne peut être
contenue. Comme le disait le
prophète Jérémie, cette expérience est le feu
ardent de sa présence active dans notre coeur qui
nous pousse à la mission, même si elle comporte parfois des sacrifices
et des incompréhensions
(cf. 20, 7-9). Lamour est toujours en mouvement et nous met en mouvement
pour partager
lannonce la plus belle, source despérance : « Nous
avons trouvé le Messie » (Jn 1, 41).
Avec Jésus, nous avons vu, entendu et senti que les choses peuvent
être différentes. Il a
inauguré, déjà aujourdhui, les temps à venir
en nous rappelant une caractéristique essentielle de
notre nature humaine, si souvent oubliée : « nous avons été
faits pour la plénitude qui nest
atteinte que dans lamour » (cf. Lettre enc. Fratelli tutti, n.
68). Des temps nouveaux qui suscitent
une foi capable de promouvoir des initiatives et de forger des communautés
à partir dhommes et
de femmes qui apprennent à prendre en charge leur propre fragilité
et celle des autres, en
promouvant la fraternité et lamitié sociale ( cf. ibid.,
n. 67). La communauté ecclésiale montre sa
beauté chaque fois quelle rappelle avec gratitude que le Seigneur
nous a aimé le premier (cf.1Jn
4,19). Cette «prédilection aimante du Seigneur nous surprend
et l'émerveillement, de par sa
nature, ne peut pas être possédé ou imposé par
nous. [
] Ce n'est que de cette manière que le
miracle de la gratuité, du don gratuit de soi-même, peut saccomplir.
Même la ferveur missionnaire
ne peut jamais être obtenue à la suite d'un raisonnement ou d'un
calcul. Le fait de se mettre en
état de mission est un reflet de la gratitude » (Message
aux OEuvres Pontificales Missionnaires,
21 mai 2020).
Cependant, les temps nont pas toujours été faciles ;
les premiers chrétiens ont commencé leur
vie de foi dans un environnement hostile et difficile. Des histoires de marginalisation
et de captivité
sentremêlaient avec des résistances internes et externes
qui paraissaient contredire et même nier
ce quils avaient vu et entendu ; mais cela, loin dêtre une
difficulté ou un obstacle qui les aurait
porté à se replier ou à se renfermer sur eux-mêmes,
les a poussés à transformer tout désagrément,
contrariété et difficulté en opportunité pour
la mission. Les limites et les obstacles
devinrent eux aussi un lieu privilégié pour oindre toute chose
et chacun avec lEsprit du Seigneur.
Rien ni personne ne pouvait rester étranger à lannonce
libératrice.
Nous avons le témoignage vivant de tout cela dans les Actes des Apôtres,
livre que les disciples
missionnaires tiennent toujours à portée de main. Cest
le livre qui raconte comment le parfum de
lÉvangile sest répandu sur son passage, suscitant
la joie que seul lEsprit peut nous offrir. Le
livre des Actes des Apôtres nous enseigne à vivre les épreuves
en nous attachant au Christ, afin
de mûrir la « conviction que Dieu peut agir en toutes circonstances,
même au milieu des échecs
apparents » et la certitude que « celui qui se donne et sen
remet à Dieu par amour sera
certainement fécond » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 279).
Ainsi, pour nous aussi : le moment actuel de notre histoire nest pas
facile non plus. La pandémie
a mis en évidence et amplifié la douleur, la solitude, la pauvreté
et les injustices dont tant de
personnes souffraient déjà, et a démasqué nos
fausses sécurités et les divisions et polarisations
qui nous déchirent silencieusement. Les plus fragiles et les plus vulnérables
ont expérimenté
encore plus leur vulnérabilité et leur fragilité. Nous
avons vécu le découragement, le
désenchantement, la fatigue ; et même lamertume conformiste
qui ôte lespérance a pu semparer
de nos regards. Mais nous, « ce que nous proclamons, ce nest pas
nous-mêmes ; cest ceci :
Jésus Christ est le Seigneur ; et nous sommes vos serviteurs, à
cause de Jésus » (cf. 2 Co 4, 5).
Cest pourquoi nous entendons résonner dans nos communautés
et dans nos familles la Parole
de vie qui retentit dans nos coeurs et nous dit : « Il nest pas
ici, il est ressuscité » (Lc 24, 6) ;
Parole despérance qui rompt tout déterminisme et, à
ceux qui se laissent toucher, donne la liberté
et laudace nécessaires pour se tenir debout et chercher de façon
créative toutes les manières
possibles de vivre la compassion, ce sacramental de la proximité
de Dieu avec nous qui
nabandonne personne au bord du chemin. En ce temps de pandémie,
face à la tentation de
masquer et de justifier lindifférence et lapathie au nom
dune saine distanciation sociale, la
mission de la compassion, capable de faire de la distance nécessaire
un lieu de rencontre, de soin
et de promotion, est urgente. « Ce que nous avons vu et entendu »
(Ac 4, 20), la miséricorde avec
laquelle nous avons été traités, se transforme en un
point de référence et de crédibilité qui nous
permet de retrouver la passion partagée pour créer « une
communauté dappartenance et de
solidarité à laquelle nous consacrerons du temps, des efforts
et des biens » (Lettre enc. Fratelli
tutti, n. 36). Cest sa Parole qui nous rachète quotidiennement
et nous sauve des excuses qui
nous conduisent à nous enfermer dans le plus vil des scepticismes :
peu importe, rien ne
changera. Et face à la question : pourquoi vais-je me priver
de mes sécurités, de mon confort et
de mes plaisirs si je ne peux voir aucun résultat important ?
; la réponse reste toujours la même :
« Jésus Christ a vaincu le péché et la mort et
il est plein de puissance. Jésus Christ vit vraiment »
(Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 275) et il nous veut aussi vivants, fraternels
et capables
daccueillir et de partager cette espérance. Dans le contexte
actuel, il y a un besoin urgent de
missionnaires despérance qui, oints par le Seigneur, soient capables
de rappeler
prophétiquement que personne ne se sauve tout seul.
Comme les Apôtres et les premiers chrétiens, nous disons nous
aussi de toutes nos forces : « Il
nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu »
(Ac 4, 20). Tout ce que
nous avons reçu, tout ce que le Seigneur nous a accordé au fur
et à mesure, il nous la donné
pour que nous le mettions en jeu et le donnions gratuitement aux autres. Comme
les Apôtres qui
ont vu, entendu et touché le salut de Jésus (cf. 1 Jn 1, 1-4),
ainsi nous pouvons aujourdhui
toucher la chair souffrante et joyeuse du Christ dans lhistoire de chaque
jour et nous encourager
à partager avec tous un destin despérance, cette caractéristique
indubitable qui naît du fait de
nous savoir accompagnés par le Seigneur. Comme chrétiens nous
ne pouvons pas garder le
Seigneur pour nous-mêmes : la mission évangélisatrice
de lÉglise exprime sa valeur complète et
publique dans la transformation du monde et dans la sauvegarde de la création.
Une invitation à chacun de nous
Le thème de la Journée Mondiale des Missions de cette année,
« Il nous est impossible de nous
taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20), est une invitation
à chacun dentre nous à
"assumer cette charge" et à faire connaître ce que
nous avons dans le coeur. Cette mission est et
a toujours été lidentité de lÉglise
: « Elle existe pour évangéliser » (S. Paul VI,
Exhort. ap.
Evangelii nuntiandi, n. 14). Notre vie de foi saffaiblit, perd prophétie
et capacité démerveillement
et de gratitude dans lisolement personnel ou en senfermant en
petits groupes. Par sa propre
dynamique, elle exige une ouverture croissante capable datteindre et
dembrasser tout le monde.
Les premiers chrétiens, loin de céder à la tentation
de senfermer dans une élite, ont été attirés
par le Seigneur et par la vie nouvelle quil offrait pour aller parmi
les nations et témoigner de ce
quils avaient vu et entendu : le Règne de Dieu est tout proche.
Ils lont fait avec la générosité, la
gratitude et la noblesse de ceux qui sèment en sachant que dautres
mangeront le fruit de leur
engagement et de leur sacrifice. Cest pourquoi jaime penser que
« même les plus fragiles, les
plus limités et les plus blessés peuvent être [missionnaires]
à leur manière, parce quil faut
toujours laisser le bien se communiquer, même sil coexiste avec
de nombreuses fragilités »
(Exhort. ap. postsin. Chritus vivit, n. 239).
En la Journée Mondiale des Missions, qui se célèbre
chaque année le avant dernier dimanche
doctobre, nous nous souvenons avec reconnaissance de toutes les personnes
dont le
témoignage de vie nous aide à renouveler notre engagement baptismal
à être des apôtres
généreux et joyeux de lÉvangile. Nous nous souvenons
en particulier de ceux qui ont été
capables de se mettre en chemin, de quitter leur terre et leur famille pour
que lÉvangile puisse
atteindre sans délai et sans crainte les peuples et les villes les
plus éloignés où tant de vies sont
assoiffées de bénédiction.
Contempler leur témoignage missionnaire nous encourage à être
courageux et à prier avec
insistance le « maître de la moisson denvoyer des ouvriers
pour sa moisson » (Lc 10, 2). En effet
nous sommes conscients que la vocation à la mission nest pas
quelque chose du passé ou un
souvenir romantique dautrefois. Aujourdhui, Jésus a besoin
de coeurs capables de vivre leur
vocation comme une véritable histoire damour, qui les fasse sortir
aux périphéries du monde et
devenir des messagers et des instruments de compassion. Et cest un appel
quil adresse à tous,
même si ce nest pas de la même manière. Rappelons-nous
quil y a des périphéries qui sont
proches de nous, au centre dune ville, ou dans sa propre famille. Il
y a aussi un aspect
douverture universelle de lamour qui nest pas géographique
mais existentiel. Toujours, mais
spécialement en ces temps de pandémie, il est important de développer
la capacité quotidienne
délargir notre cercle, datteindre ceux qui spontanément
nous ne sentirions pas comme faisant
partie de "nos centre dintérêts", même
sils sont proches de nous. (cf. Lettre enc. Fratelli tutti, n.
97). Vivre la mission, cest saventurer à développer
les sentiments mêmes du Christ Jésus et
croire avec lui que celui qui est à mes côtés est aussi
mon frère et ma soeur. Que son amour de
compassion réveille aussi notre coeur et nous rende tous disciples
missionnaires.
Que Marie, la première disciple missionnaire, fasse croître chez
tous les baptisés le désir dêtre
sel et lumière sur nos terres (cf. Mt 5, 13-14).
Saint Jean de Latran, 6 janvier 2021, Solennité de lÉpiphanie
du Seigneur.
Françoi
MESSAGE OF POPE FRANCIS
FOR the 95th WORLD MISSION SUNDAY 2021
24 October 2021
We cannot but speak about what we have seen and heard (Acts 4:20)
Dear Brothers and Sisters,
Once we experience the power of Gods love, and recognize his fatherly presence in our personal and community life, we cannot help but proclaim and share what we have seen and heard. Jesus relationship with his disciples and his humanity, as revealed to us in the mystery of his Incarnation, Gospel and Paschal Mystery, shows us the extent to which God loves our humanity and makes his own our joys and sufferings, our hopes and our concerns (cf. Gaudium et Spes, 22). Everything about Christ reminds us that he knows well our world and its need for redemption, and calls us to become actively engaged in this mission: Go therefore to the highways and byways, and invite everyone you find (Mt 22:9). No one is excluded, no one need feel distant or removed from this compassionate love.
The experience of the Apostles
The history of evangelization began with the Lords own passionate desire to call and enter into friendly dialogue with everyone, just as they are (cf. Jn 15:12-17). The Apostles are the first to tell us this; they remembered even the day and the hour when they first met him: It was about four oclock in the afternoon (Jn 1:39). Experiencing the Lords friendship, watching him cure the sick, dine with sinners, feed the hungry, draw near to the outcast, touch the unclean, identify with the needy, propose the Beatitudes and teach in a new and authoritative way, left an indelible mark on them, awakening amazement, expansive joy and a profound sense of gratitude. The prophet Jeremiah describes this experience as one of a consuming awareness of the Lords active presence in our heart, impelling us to mission, regardless of the sacrifices and misunderstandings it may entail (cf. 20:7-9). Love is always on the move, and inspires us to share a wonderful and hope-filled message: We have found the Messiah (Jn 1:41).
With Jesus, we too have seen, heard and experienced that things can be different. Even now, he has inaugurated future times, reminding us of an often forgotten dimension of our humanity, namely, that we were created for a fulfilment that can only be found in love (Fratelli Tutti, 68). A future that awakens a faith capable of inspiring new initiatives and shaping communities of men and women who, by learning to accept their own frailty and that of others, promote fraternity and social friendship (cf. ibid., 67). The ecclesial community reveals its splendour whenever it recalls with gratitude that the Lord loved us first (cf. 1 Jn 4:19). The loving predilection of the Lord surprises us, and surprise by its very nature cannot be owned or imposed by us Only in this way can the miracle of gratuitousness, the gratuitous gift of self, blossom. Nor can missionary fervour ever be obtained as a result of reasoning or calculation. To be in a state of mission is a reflection of gratitude (Message to the Pontifical Mission Societies, 21 May 2020).
Even so, things were not always easy. The first Christians began the life of faith amid hostility and hardship. Experiences of marginalization and imprisonment combined with internal and external struggles that seemed to contradict and even negate what they had seen and heard. Yet, rather than a difficulty or an obstacle leading them to step back or close in on themselves, those experiences impelled them to turn problems, conflicts and difficulties into opportunities for mission. Limitations and obstacles became a privileged occasion for anointing everything and everyone with the Spirit of the Lord. Nothing and no one was to be excluded from the message of liberation.
We have a vivid testimony to all this in the Acts of the Apostles, a book which missionary disciples always have within easy reach. There we read how the fragrance of the Gospel spread as it was preached, awakening the joy that the Spirit alone can bestow. The Book of Acts teaches us to endure hardship by clinging firmly to Christ, in order to grow in the conviction that God is able to act in any circumstance, even amid apparent setbacks and in the certainty that all those who entrust themselves to God will bear good fruit (Evangelii Gaudium, 279).
The same holds true for us: our own times are not easy. The pandemic has brought to the fore and amplified the pain, the solitude, the poverty and the injustices experienced by so many people. It has unmasked our false sense of security and revealed the brokenness and polarization quietly growing in our midst. Those who are most frail and vulnerable have come to feel even more so. We have experienced discouragement, disillusionment and fatigue; nor have we been immune from a growing negativity that stifles hope. For our part, however, we do not proclaim ourselves, but Jesus Christ as Lord and ourselves as your slaves for Jesus sake (2 Cor 4:5). As a result, in our communities and in our families, we can hear the powerful message of life that echoes in our hearts and proclaims: He is not here, but has risen (Lk 24:6)! This message of hope shatters every form of determinism and, to those who let themselves be touched by it, bestows the freedom and boldness needed to rise up and seek with creativity every possible way to show compassion, the sacramental of Gods closeness to us, a closeness that abandons no one along the side of the road.
In these days of pandemic, when there is a temptation to disguise and justify indifference and apathy in the name of healthy social distancing, there is urgent need for the mission of compassion, which can make that necessary distancing an opportunity for encounter, care and promotion. What we have seen and heard (Acts 4:20), the mercy we have experienced, can thus become a point of reference and a source of credibility, enabling us to recover a shared passion for building a community of belonging and solidarity worthy of our time, our energy and our resources (Fratelli Tutti, 36). The Lords word daily rescues and saves us from the excuses that can plunge us into the worst kind of skepticism: Nothing changes, everything stays the same. To those who wonder why they should give up their security, comforts and pleasures if they can see no important result, our answer will always remain the same: Jesus Christ has triumphed over sin and death and is now almighty. Jesus Christ is truly alive (Evangelii Gaudium, 275) and wants us to be alive, fraternal, and capable of cherishing and sharing this message of hope. In our present circumstances, there is an urgent need for missionaries of hope who, anointed by the Lord, can provide a prophetic reminder that no one is saved by himself.
Like the Apostles and the first Christians, we too can say with complete conviction: We cannot but speak about what we have seen and heard (Acts 4:20). Everything we have received from the Lord is meant to be put to good use and freely shared with others. Just as the Apostles saw, heard and touched the saving power of Jesus (cf. 1 Jn 1:1-4), we too can daily touch the sorrowful and glorious flesh of Christ. There we can find the courage to share with everyone we meet a destiny of hope, the sure knowledge that the Lord is ever at our side. As Christians, we cannot keep the Lord to ourselves: the Churchs evangelizing mission finds outward fulfilment in the transformation of our world and in the care of creation.
An invitation to each of us
The theme of this years World Mission Day We cannot but speak about what we have seen and heard (Acts 4:20), is a summons to each of us to own and to bring to others what we bear in our hearts. This mission has always been the hallmark of the Church, for she exists to evangelize (SAINT PAUL VI, Evangelii Nuntiandi, 14). Our life of faith grows weak, loses its prophetic power and its ability to awaken amazement and gratitude when we become isolated and withdraw into little groups. By its very nature, the life of faith calls for a growing openness to embracing everyone, everywhere. The first Christians, far from yielding to the temptation to become an elite group, were inspired by the Lord and his offer of new life to go out among the nations and to bear witness to what they had seen and heard: the good news that the Kingdom of God is at hand. They did so with the generosity, gratitude and nobility typical of those who sow seeds in the knowledge that others will enjoy the fruit of their efforts and sacrifice. I like to think that even those who are most frail, limited and troubled can be missionaries in their own way, for goodness can always be shared, even if it exists alongside many limitations (Christus Vivit, 239).
On World Mission Day, which we celebrate each year on the penultimate Sunday of October, we recall with gratitude all those men and women who by their testimony of life help us to renew our baptismal commitment to be generous and joyful apostles of the Gospel. Let us remember especially all those who resolutely set out, leaving home and family behind, to bring the Gospel to all those places and people athirst for its saving message.
Contemplating their missionary witness, we are inspired to be courageous ourselves and to beg the Lord of the harvest to send out labourers into his harvest (Lk 10:2). We know that the call to mission is not a thing of the past, or a romantic leftover from earlier times. Today too Jesus needs hearts capable of experiencing vocation as a true love story that urges them to go forth to the peripheries of our world as messengers and agents of compassion. He addresses this call to everyone, and in different ways. We can think of the peripheries all around us, in the heart of our cities or our own families. Universal openness to love has a dimension that is not geographical but existential. Always, but especially in these times of pandemic, it is important to grow in our daily ability to widen our circle, to reach out to others who, albeit physically close to us, are not immediately part of our circle of interests (cf. Fratelli Tutti, 97). To be on mission is to be willing to think as Christ does, to believe with him that those around us are also my brothers and sisters. May his compassionate love touch our hearts and make us all true missionary disciples.
May Mary, the first missionary disciple, increase in all the baptized the desire to be salt and light in our lands (cf. Mt 5:13-14).
Rome, Saint John Lateran, 6 January 2021, Solemnity of the Epiphany of the Lord.
Franciscus