Culture
MAGIC
SYSTEM
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Ils étaient 7 au départ, vrais fils du quartier Markori dAbidjan. Ils resteront quatre, Asalfo, Goudé, Tino et Manadja, pour fonder en 1996 le groupe Magic System.
Cette bande sest constituée au cours des compétitions scolaires et sportives, creuset de lessentiel des groupes de jeunes qui ont essaimé ces dernières années dans les quartiers chauds de la capitale ivoirienne.
Leur premier album Papitou, en 1966, passe inaperçu et les boîtes de nuit ne leur assurent pas le succès. Mais ils réapparaissent trois ans plus tard avec un deuxième opus : «1er Gaou». Nous sommes en automne 1999 et la sortie de lalbum produit un résultat spectaculaire. Plus de 40.000 cassettes sont vendues en deux semaines. Puis, cest un succès sans précédent : 300.000 cassettes vendues en Côte dIvoire et plus dun million dans le reste du continent. Cest la partition de lamour par intérêt, thème récurrent et classique mais traité ici avec un humour et un enthousiasme peu ordinaires. Un titre justement servi par une rythmique simple, efficace et entraînante.
Après lAfrique de lOuest, la vague Magic System atteint tous les autres centres urbains du continent africain. Toutes les capitales les sollicitent et le tube a même du succès dans les boîtes de nuit de Tunis. On parle désormais du phénomène Magic System.
Magic System est, dès lors, vraiment lancé. Il assure même les premières parties de Koffi Olomidé et du collectif Bisso Na Bisso. En 2001, le quatuor signe «Poisson dAvril», un album qui va lamener sur la scène de lOlympia, à Paris. Puis cest «Un gaou à Oran» avec le groupe 113.Pour tenter de convertir la vague Gaou encore bien haute en un deuxième succès, les quatre garçons dAbidjan ont invité la célèbre chanteuse sud-africaine Brenda Fassie dans le titre Kodjo Kodjo Tiré. Ce nouvel album compte huit titres dont Poisson davril, encore une histoire de couple qui tourne mal.
Cest grâce à cette nouvelle version que durant lété 2002 les radios FM françaises découvrent enfin le groupe ivoirien. Le single Premier Gaou arrive en troisième position des ventes à lautomne, phénomène qui navait pas été vu depuis quinze ans, à lépoque du Yéké Yéké de Mory Kante.
Concrètement, ce succès se traduit par une explosion commerciale et les Ivoiriens deviennent Double disque dor, album et simple ; du jamais vu pour des artistes signant dans une maison de disques indépendante.
Malgré la dureté des évènements politiques ivoiriens et les tensions qui règnent à Abidjan, le groupe décide dy rester. Asalpho dans Un Gaou à Paris explique que toutes les difficultés à endurer pour obtenir des papiers français ne valent pas la peine dêtre vécues. Pour lui, mieux vaut rester à Abidjan, la vie y est finalement plus acceptable humainement.
En juin 2005, le groupe sort un nouvel album, Cessa kié la vérité, sans grande innovation par rapport aux deux précédents, mais la recette fonctionne et lon retrouve donc LE tube de lété 2005 Bouger, bouger et aussi Petit pompier dans la ligne directe du Premier Gaou, ainsi quun remix de Un Gaou à Oran. Plusieurs stars de la musique africaine sont également au rendez vous. Brenda Fassie pour un titre zoulou-zouglou, Matilisso enregistré à Johannesburg peu de temps avant sa disparition pour son propre album en 2002. On retrouve également Alpha Blondy, doyen du reggae ivoirien, pour Tikilipo un titre qui appelle à lapaisement lensemble de la jeunesse ivoirienne.
La renommée internationale des Ivoiriens ne cesse de croître : après avoir joué au Maroc, puis à Madagascar, ils se produisent au Royaume-Uni (Londres), en Suède et en Tunisie au cours de lannée 2007.
Élevés au rang de chevaliers de lOrdre National par le président ivoirien Laurent Gbagbo, ils célèbrent, en septembre de cette même année, les dix ans de carrière de leur groupe par deux concerts dans leur pays, à Bouaké et à Abidjan. Cest loccasion de présenter à leur public les nouvelles chansons qui figurent sur leur quatrième album. Intitulé Tapé dos en Côte dIvoire, il est rebaptisé Ki Dit Mié pour le marché international.Où puisent-ils
leur inspiration ?
Ils puisent leur inspiration du mouvement Zouglou, mouvement culturel ivoirien regroupant musique et danse et qui permet aux jeunes ivoiriens de décrire les problèmes et les maux de la société dans laquelle ils vivent. Ce style musical est né sur les campus de Côte dIvoire durant les années 80, sorte de rockn rap tropicalisé, issu des révoltes étudiantes contre le gouvernement. Des histoires simples chantées par la voix chaleureuse dAsalfo, comme ce 1er Gaou, chronique dun amant qui refuse de jouer les gnata, aux dépens de sa petite amie très sensible au volume du porte-monnaie. Les pratiques pédophiles de plus en plus courantes dans les villes sont stigmatisées dans Complainte. De même que des problèmes brûlants dactualité comme les divisions ethniques (Mi wan gno), lavortement (Pourquoi ça), la délinquance juvénile ou encore les vertus de la tradition dans Amoulanga.
Leur succès ?
Le plus surprenant est venu des Caraïbes où le Magic System a connu plus quun succès destime en vendant plus de cinq mille CD et attirant des foules là où certains artistes africains de renom ont essuyé des échecs à répétition.
Le groupe Magic System est devenu lambassadeur de la culture ivoirienne. Il est le groupe africain le plus titré avec au moins 10 disques dor et 1 disque de platine.Voix dAfrique
daprès des sources variées
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