Pascal Lokua Kanza est né le 21 avril 1958 à Bukavu, au Kivu (République démocratique du Congo, ancien Zaïre). Il est l’aîné de huit enfants élevés entre un père congolais et une mère rwandaise. En 1964, sa famille s’installe à Kinshasa, la capitale. Après la mort de son père, Pascal, en tant qu’aîné, doit travailler pour subvenir aux besoins de la nombreuse famille.
Puis, il se met à fréquenter les chorales chrétiennes mais aussi à se laisser gagner par l’ambiance musicale de l’époque, dominée par des “monstres sacrés” comme Grand Kalle ou Franco Luambo Makiadi. Il s’inscrit au Conservatoire de Kinshasa avant de prendre la tête, à 19 ans seulement, du Ballet national de Kinshasa.
En 1981, il s’installe à Abidjan en Côte d’Ivoire et devient chanteur du Best Orchestra de l’hôtel Ivoire. Pour Pascal, c’est une excellente école. Mais son réel souhait est de travailler en Europe et en particulier en France. Il franchit le pas en 1984.
Arrivé en France, il suit des cours de jazz à Paris. Très vite, il devient l’arrangeur de la star Papa Wemba, notamment sur l’album “Le Voyageur”. En 1991, il joue avec Manu Dibango, qui l’aide à lancer sa carrière solo. Dès lors on l’appelle Lokua et il se fait ainsi connaître pour ses talents de musicien et, à l’occasion, de chanteur. Mais petit à petit émergent ses talents de compositeur. En octobre 1992, il fait la première partie de la béninoise Angélique Kidjo à l’Olympia. C’est à cette époque qu’il rencontre sa choriste, la sénégalaise Julia Sarr, et son percussionniste, Didi Ekukuan, auxquels il reste depuis indéfectiblement lié.
Fin 1992, avec de très faibles moyens, Lokua Kanza enregistre son premier album. En janvier 94, l’album s’est déjà vendu à 5.000 exemplaires. Pour tous, ce jeune Zaïrois est une révélation musicale. Sa voix, son jeu de guitare, ses mélodies et la poésie de l’ensemble font de lui un artiste dans la lignée d’Ismaël Lô, autre révélation de la scène folk africaine à cette époque. Ses morceaux sont autant de petites perles très courtes, trois minutes maximum.
Le 27 mai 94, il fait la première partie de Manu Dibango au Casino de Paris. Et en novembre, c’est le chanteur français Jean-Louis Aubert qui invite Lokua à assurer ses premières parties devant de très grandes salles. Pari gagné. Puis c’est Youssou N’Dour qui demande au jeune chanteur de faire une participation vocale sur son album “Womat”. Désormais, Lokua est reconnu et célébré bien au-delà des frontières françaises. En décembre, il est honoré aux African Music Awards par le prix du Meilleur Album africain. En octobre 95, paraît son deuxième album, “Wapi Yo” (Où es-tu ?) qui sort dans 26 pays à la fois. La demande est énorme. Lokua occupe le Théâtre de la Ville à Paris pendant une semaine à guichets fermés.
Le 1er avril 96, il monte en vedette sur la scène de l’Olympia puis écume les grands festivals, du Printemps de Bourges à Angoulême. Le 13 juillet, le festival des Francofolies de la Rochelle organise “La Fête à Lokua”, soirée lors de laquelle de nombreux artistes africains entourent le jeune Zaïrois, de Youssou N’Dour à Papa Wemba. Quelques jours plus tard, c’est la prestigieuse scène du festival de Montreux qui accueille Lokua.
En 97, Lokua Kanza se consacre essentiellement aux tournées, à commencer par les États-Unis où il donne quelques concerts au début de l’année mais aussi en juillet à New York (festival Vive la World) et à Los Angeles. Puis c’est le Brésil. Le 1er juin 98, Lokua participe au Africa Festival de Würzbourg en Bavière.
A partir de mars 2002, le chanteur entame une tournée à travers la France, mais aussi l’Europe (Allemagne, Espagne, Italie, Suède). Lokua Kanza aime les collaborations qui ouvrent d’autres horizons et le prouve avec la sortie en avril 2004 d’un projet en trio, “Toto Bona, Lokua”. L’artiste congolais s’est associé au bassiste camerounais Richard Bona et au chanteur-compositeur antillais Gérald Toto.
Il retourne ensuite à ses activités personnelles. En fait, il prépare un album entièrement en français. Chanter dans la langue de Molière est pour lui un virage important dans sa carrière. Il souhaite ainsi toucher le plus grand nombre. “Plus vivant” sort en février 2005. La chanson qui donne son titre à l’album est un duo avec Corneille qu’il a rencontré lors d’une tournée au Québec.
En 2007, Lokua Kanza s’installe à Rio, au Brésil, où il s’attache pendant plusieurs années à développer sa carrière. Tout en préparant doucement un nouveau disque, il écrit pour plusieurs artistes comme Ney Matogrosso et Vanessa de Mata. Il retourne aussi régulièrement à Kinshasa.
Son nouvel album “Nkolo”, paraît le 25 mars 2010. Il y renoue avec sa langue natale, le lingala, ainsi qu’avec une certaine spiritualité (“Nkolo” veut dire “Dieu”, en lingala). On sent l’influence de sa nouvelle vie brésilienne : des rythmes de rumba habitent la plupart des titres, dont certains sont entonnés en portugais et en français.D’après des sources diverses
Voix d’Afrique