-
26 Novembre 1892 -
Décès du Cardinal Lavigerie
Fondateur des Missionnaires d'Afrique
dans son palais épiscopal de St Eugène, Alger
Photo du Cardinal Lavigerie
prise en1884
(Les photos - uniques donc sous copyright- et le texte proviennent
des archives de la Photothèque
du Généralat à Rome- grand Album rouge 1890-1894.
Toutes les photos s'agrandissent)
1890
|
|
|
Maison
de campagne située au Bouzareah. C'est là que le
Cardinal Lavigerie a passé l'été 1892
|
Maison
sise à côté de la Maison-Mère réservée
au Cardinal Lavigerie lors de ses visites à la communauté
des missionnaires. Elle fut plus tard transformée en sanatorium.
|
Palais épiscopal de St Eugène
à Alger où le Cardinal est décédé.
|
26-27 novembre 1892 lit funèbre
au salon du palais épiscopal de St Eugène.
Les séminaristes de Kouba gardent la dépouille mortelle.
* * *
Le 24 novembre le Cardinal
reçut la Sainte Communion sur son lit.
Après avoir fait son action de grâces, il voulut se lever
comme d'habitude, et appela les deux frères qui l'aidaient
à s'habiller. Il constata alors que sa paralysie s'était
aggravée et ne lui laissait même pas la force de se tenir
debout. On dut donc le remettre au lit. Il ne devait plus s'en relever.
Le mal augmenta rapidement, la parole devint plus difficile. Un doux
sommeil succéda à la première agitation, et l'on
crut un moment que sa forte constitution triompherait encore de cette
crise.
Mais le vendredi matin vers une heure, les symptômes d'une congestion
cérébrale s'accentuèrent. On lui administra l'extrême
onction, qu'il reçut en pleine connaissance, quoi qu'il n'eût
plus l'usage de la parole.
Après la réception du sacrement des mourants, il s'endormit
paisiblement ; une lueur d'espoir commença de nouveau à
renaître. Elle ne dura pas. Le sommeil se changea en une espèce
de léthargie qui dura toute la journée du vendredi,
et les soins empressés et si dévoués du docteur
Rochet ne purent enrayer la marche de la maladie. Vers 10 heures et
demie du soir, notre vénéré Père entrait
en agonie.
Autour de son lit se pressaient, plongés dans la douleur, Mgr
Dusserre, son coadjuteur au diocèse d'Alger, Mgr Livinhac,
son assistant pour la société des missionnaires, Mgr
Grussenmeyer et M. Roffat, ses vicaires généraux, le
R.P. Buffet, supérieur des Jésuites, son confesseur,
M. le chanoine Teyssier, son secrétaire, le R.P. Michel, supérieur
de l'Ecole Apostolique, le R.P. Delattre, archiprêtre de la
cathédrale de Carthage, M.l'abbé Bompard, secrétaire
de l'archevêché de Carthage. La Mère Salomé,
supérieure des Surs de Notre-Dame des Missions d'Afrique,
la Sur de Bon-Secours, qui l'avait soigné avec tant-
de dévouement pendant sa maladie, et toute sa famille épiscopale.
Vers minuit, Mgr Dusserre commença les prières des agonisants.
Pendant ce temps, le vénéré malade s'éteignait
peu à peu dans la plus douce des agonies. Les soupirs devenaient
de plus en plus rares. Le dernier moment approchait.
Mgr Dusserre se lève alors et d'une voix pleine de larmes :
" Mes amis, dit-il, baisons une dernière fois cette main
qui nous a si souvent bénis ". Le premier il se prosterne
et baise respectueusement la main droite du Cardinal, déjà
glacée par la mort. Tous les assistants s'approchent à
leur tour et accomplissent en pleurant ce dernier devoir de la piété
filiale.
Quelques instants après Son Eminence le Cardinal Lavigerie
rendait son âme à Dieu et allait recevoir la récompense
de ses immenses travaux accomplis avec tant de zèle pour la
gloire de Dieu, l'exaltation de notre mère la Sainte Eglise
qu'il a aimée d'un amour si passionné, et le salut des
Africains.
C'est ainsi que notre vénéré père s'est
doucement éteint dans la paix du Seigneur à l'âge
de 67 ans et 26 jours.
* * *
Dimanche 27 novembre 1892,
à 15 heures les restes du Cardinal Lavigerie ont été
transportés
dans la petite chapelle de St Joseph à Notre Dame d'Afrique conformément
au désir du vénérable défunt.
Les Missionnaires d'Afrique gardent le corps de leur fondateur.
Mardi 29 novembre. A 8 heures et demie, le cercueil extrait de la chapelle
de St Joseph,
a été transporté en procession au milieu de la
nef de la Basilique . Le clergé séculier et régulier,
les séminaires, les Congrégations religieuses étaient
là convoqués à l'office solennel des morts.
Mardi 29 novembre: à 6 heures du soir, le corps du Cardinal Lavigerie
a été transporté de Notre Dame d'Afrique à
la Cathédrale d'Alger. Le corps de son Eminence y restait exposé
à la vénération des fidèles jusqu'au 3 décembre.
|
|
|
1. Vue Générale de la place
Malakoff à l'occasion des funérailles du Cardinal
Lavigerie.Le 3 décembre 1892. Le cortège sorti de
la Cathédrale et ayant traversé la place, suivit
la rue du Divan, le côté ouest de la place du Gouvernement,
la rue Bab- Ayoun, la rue Littré, le boulevard de la République,
pour se rendre à la rampe de l'Amirauté, où
le corps du Cardinal fut embarqué pour Carthage.
2. 3 décembre- Le cortège : en tête un
peloton de chasseurs, puis viennent les paroisses d'Alger, la
congrégation Maltaise, Les Pères Blancs, le clergé
du diocèse, la musique des zouaves et les évêques.
Le corbillard trainé par 6 chevaux ; suivent les évêques,
. Le deuil est porté par Mgr Dusserre, Mgr Brincat, Mgr
Grussenmeier, le R.P. Charmetant, le R.P. Delattre, M. l'abbé
Teyssier, Madame Kiener.
3. Les cordons du voile, sont tenus par M. Duchamps, secrétaire
général du gouvernement, M. Leys président
du Tribunal, le général Bayard, le Préfet,
le Maire d'Alger et M. l'abbé Comte .
M. Jules Cambon, gouverneur général en habit noir,
paré de ses décorations s'avance tout seul précédé
de ses officiers d'ordonnances et suivi de sa maison civile et
militaire.
|
|
|
A 11 heures et quart, le cortège arrive à l'Amirauté,
le cercueil est placé sous la grande voute, les évêques
et officiants se placent à droite ayant au milieu d'eux Mgr
Dusserre et Mgr Brincat et Madame Kiener-Lavigerie. Le gouverneur
leur fait place et prononce un dernier adieu à celui qui
fut le grand Primat d'Afrique. Puis des marins enlèvent du
corbillard le cercueil et le déposent sur le catafalque dressé
au milieu d'un chaland. Les personnes qui portent le deuil prennent
place autour du cercueil. |
De l'Amirauté au Cosmao, bateau de guerre venu de France
pour transporter le corps du Cardinal à Tunis. Un remorqueur
entraîne la charge funèbre. Devant s'avance une
grande baleinière également en remorque où
se trouvent les évêques.
|
Suite
Page 2: transport en bateau vers Tunis puis inhumation à
Carthage
|