Notre nouveau pape a choisi son nom en faisant
mémoire de S. Benoît et aussi de Benoît XV (1854-1922)

Qui était Benoît XV pour les M. d'Afr. ?

Quand Benoît XV meurt le 22 janvier 1922, le P. Louis Burtin, connu à Rome comme 'Procureur Général des Pères Blancs du grand Cardinal Lavigerie', écrit le jour même au Supérieur Général, Mgr Livinhac, pour lui rappeler comment le pape défunt avait 'tant aimé notre chère petite Société'.

De fait le P. Burtin est un ami personnel de Mgr della Chiesa bien longtemps avant qu'il ne soit élu pape. Cette amitié fait de lui un familier de la maison pontificale au point où il est invité à entrer dans la chambre où le pape vient tout juste de trépasser et à y 'dire la Sainte Messe devant sa dépouille mortelle.'

'Ayant déjà dit la messe à la procure (via Trent'Aprile, maintenant la MG des SMNDA), je ne peux accepter l'offre délicate qui m'est faite, mais je reste à ses pieds jusqu'au moment où le Camerlingue vient faire la constatation officielle du décès'. 'J'ai pu m'agenouiller au pied du lit du Pape pour une dernière prière. Me relevant, je me suis penché sur sa poitrine et j'ai baisé cette main que j'avais serrée tant de fois avec amour sous les Pontifes précédents et qui depuis sept ans m'avait béni avec tendresse.''

Le PÉ commente :'Ce Pontificat (septembre 1914 - janvier 1922) relativement court, mais fécond, a été rempli de sollicitude pour le bonheur de l'humanité tout entière et pour le bien de l'Église'. Le rédacteur rappelle que Benoît XV a rétabli les relations officielles entre la France et le Vatican, qu'il fut 'plein de zèle pour étendre le règne de Jésus-Christ parmi les infidèles' et 'qu'il combla de ses faveurs les Missions et les Missionnaires'.

'Notre petite Société en particulier n'oubliera jamais les marques d'estime et de paternelle affection dont elle a été honorée par Benoît XV, notamment que c'est par ce Pontife regretté que les Martyrs Baganda ont été mis au rang des Bienheureux.' Benoît XV avait élevé Mgr Livinhac, déjà évêque, au rang d'archevêque (PÉ n° 100, janvier 1922, pp. 21-26).

Mgr Livinhac présente la lettre apostolique
Maximum Illud de Benoît XV

Benoît XV écrivit ce premier grand texte pontifical sur les missions, daté du 30 novembre 1919. On venait de sortir de la 'Grande Guerre', la première guerre mondiale qui, entre autres, mit fin à la présence allemande en plusieurs pays d'Afrique. C'est ce qui explique la manière dont Mgr Livinhac présente l'encyclique aux confrères le 6 janvier suivant dans une circulaire " la Lettre Apostolique de Sa Sainteté le Pape Benoît XV au sujet des missions auprès des infidèles".

Extraits du résumé de Mgr Livinhac :
Devoirs des missionnaires : Qu'ils se pénètrent de la grandeur de leur vocation. Appelés uniquement à étendre le royaume de Dieu en lui gagnant les âmes encore assises dans les ténèbres et à l'ombre de la mort, qu'ils se gardent bien de s'employer à agrandir leur patrie terrestre et à étendre son influence. Rien de plus déplorable et de plus capable de diminuer leur prestige et d'inspirer la méfiance aux populations en leur faisant croire qu'ils sont les agents de leur gouvernement et non des hommes de Dieu. . Évitons ainsi tout ce qu pourrait faire soupçonner que nous convoitons les biens de ce monde, et agissons de sorte qu'il soit clair pour tous que nos œuvres matérielles n'ont d'autre but que le bien des âmes.

Pour être à la hauteur de ses nobles fonctions, le missionnaire doit avoir reçu une culture intellectuelle soignée. Il faut aussi qu'il arrive à parler la langue des indigènes, correctement et facilement, de façon à être non seulement compris mais écouté avec plaisir, et à ne pas être obligé de s'en remettre aux catéchistes pour l'instruction religieuse qui est l'œuvre propre de l'apôtre : Euntes docete.(Allant parmi les peuples, enseignez leur.).

Mais ce qui est le plus nécessaire au missionnaire, c'est la sainteté. Celui qui annonce Dieu doit être l'homme de Dieu. Pour être saint, il faut qu'il soit fidèle à l'oraison, qu'il se tienne étroitement uni à Dieu. À l'amour de Dieu, joignez la charité pour les infidèles voyant en eux des enfants de Dieu.
(Instructions, p. 242 ss.)

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L'amitié entre Mgr Giacomo della Chiesa et le P. Louis Burtin (1853-1942) se développa pendant de longues années avant de porter tous ses fruits quand le prélat italien fut élu pape en 1914, quatre mois seulement après avoir été fait cardinal. En 1886, à l'âge de 33 ans, le P. Burtin avait été présenté à Léon XIII par le Cardinal Lavigerie comme son Procureur. Pendant plus de 50 ans, il développa un réseau de relations officielles et amicales qui lui permirent de servir directement l'Afrique en s'occupant des affaires du Cardinal, puis de la Société et de ses vicariats apostoliques. À cette époque, le Supérieur Général résidait à Maison-Carrée en Algérie. Le P. Burtin mourût en 1942, à l'âge de 89 ans, après avoir dû s'aliter pendant une semaine. Des cardinaux et d'autres personnalités vinrent le visiter sur son lit de mort. Il fut inhumé au cimetière du Campo Verano à Rome, dans le caveau offert aux PB par les Sulpiciens. 'Le P. Burtin était vraiment vénéré à Rome'. (Petit Écho n° 330 et 331, 1942, pp. 12, 42)

Lors d'une audience de Benît XVI , de g. à dr André Schaminée M.Afr, Fernande Patry Smnda, Tomi Kalathoor missionnaire indien étudiant à Rome