Missionnaires d'Afrique
Frère Gabriel Fontaine, diocèse de Dédougou, au Burkina Faso
Cest à Maison-Carrée que jai fait mes deux ans de Noviciat. Nous fermions létablissement : après la cérémonie du Serment, le 2 septembre 1957, nous nous sommes tous mis à déménager les meubles et le matériel et à ranger le tout dans des containers à destination de Gap en France. Je me suis retrouvé ensuite, pour deux nouvelles années, au Scolasticat des Frères à Mours.
Puis un long Service Militaire de 30 mois ! Cétait la guerre dAlgérie : dabord 18 mois chez les Chasseurs Alpins Briançonnais comme instructeur (je suis Savoyard, du diocèse de Chambéry) ; puis 12 mois dans les Djébels du Nord-Est constantinois. Cétait lépoque du fameux putsch dAlger : une expérience très rude. Enfin, à mon retour dAlgérie, après quelques mois de remise à jour à Mours, ma première nomination : le Noviciat de Gap comme moniteur des novices Frères et ce, durant 7 ans. Alors jai demandé de partir en Afrique et je my suis préparé durant une petite année de recyclage en électromécanique à Marseille
Mouvements de Jeunesse, diocèse
de Nouna-Dédougou
En novembre 1969, enfin, je suis nommé au diocèse de Nouna-Dédougou, au Nord-Est de la Haute-Volta. Il naguère été question de stage de langue, car à cette époque les Frères en avaient-ils besoin ? Au bout de 3 mois dapprentissage du Jula élémentaire avec les enfants du voisinage, Mgr Lessourd ma demandé de moccuper des Mouvements de Jeunesse et de lEnfance, sur Dédougou dabord, puis au niveau diocésain. Il sagissait des Curs Vaillants et âmes Vaillantes, de la JEC dans les rares CEG et Collèges, et surtout du scoutisme rural - une formule dynamique pour les jeunes villageois et qui tenait lieu dAction Catholique pour ces ruraux.
Entre-temps, certains curés, dans les paroisses, mavaient demandé de mettre au point des stages de préparation au mariage, destinés aux responsables des Mouvements en âge de se marier. Je ne pensais pas alors que cette responsabilité allait, par la suite, déterminer mon principal apostolat Missionnaire.
En 1988, après 18 ans passés au service de la Jeunesse du diocèse, jai eu droit à une année sabbatique : je me suis inscrit, pour un an de recyclage, à la Catho. dAngers. Jai insisté avant tout sur létude de la pastorale familiale.
Responsable de
la pastorale familiale
Jai été nommé ensuite à la paroisse de Bomborokuy et jy suis resté 11 ans. Là, je me suis occupé de pastorale familiale en milieu rural, préparation au mariage, lancement du mouvement Jeunes Foyers (inspiré des Foyers ND) dans tous les villages.
Javais aussi la direction du Centre Agricole de Bomborokuy et de Djibasso. Cest aussi à cette époque que lon ma demandé de lancer la toute nouvelle Commission Diocésaine de la Pastorale Familiale.
Puis le moment est venu de laisser la paroisse de Bomborokuy aux abbés diocésains. Cest alors que jai été nommé à la communauté de Tionkuy. Mgr Toé ma demandé daccompagner la nouvelle équipe diocésaine qui fonctionne à plein-temps : un contrat a été signé entre les P. B. et le diocèse pour préciser 1a nature et les conditions de ma fonction. Avec cette équipe nous faisons régulièrement des tournées dans toutes les paroisses pour les soutenir en organisant les stages pour les fiancés, des sessions de Régulation Naturelle des Naissances, des retraites pour les couples.
Depuis que je suis sur Dédougou je travaille aussi avec une équipe de Prisonniers Sans Frontières à améliorer les conditions de vie dans la maison darrêt de Dédougou. Il y a aussi fort à faire pour lutter contre la corruption organisée sur le dos des prisonniers.
Pour conclure, je puis dire que je suis toujours heureux dans mon apostolat actuel et que je suis toujours désireux de continuer tant que la santé (qui nest pas mauvaise) me le permettra.
Il se trouve que tout au long de ma vie missionnaire, je me suis rarement inquiété à lavance des orientations à prendre dans mon apostolat ; il me semble que cest toujours la Providence qui ma indiqué le chemin à prendre au bon moment; je pense aussi avoir toujours accepté son bon vouloir et celui de mes supérieurs. Et cela ma rendu toujours heureux dans ma vocation.
Frère Gabriel Fontaine