Missionnaires d'Afrique
France

Fraternité Notre-Dame d’Afrique
Une oasis de partage sur les routes de la mission

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Depuis onze ans, la Fraternité N. D. d’Afrique se réunit un soir par mois à Verlomme.
Ils sont 5 laïcs : Catherine, Nicole, Cécile, Philippe, Paterne accompagnés
par les Pères Pierre Féderlé, Stan Lubungo, Sylvain Yaméogo et Sœur Cécile Dillé (SMNDA).

J’ai En 2013, la fraternité Notre-Dame d'Afrique fêtait ses dix ans d'existence. Ces dix laïcs et consacrés se réunissent une fois par mois à Paris pour échanger leur expérience de la mission au quotidien, chacun sur son lieu de vie. Une oasis de partage, baignée par la spiritualité du cardinal Lavigerie.

Une réunion type de la Fraternité :
En nous réveillant ce matin, nous nous sommes tous dit qu'aujourd'hui ne serait pas une journée comme les autres : ce soir, comme chaque mois, la Fraternité se réunit. Il est maintenant 19 h 30 à la maison Roger Verlomme des Pères Blancs, à deux pas de la place des Vosges, à Paris. Les premiers sont déjà là. Nous accueille Pierre Féderlé : c’est lui qui accompagne notre groupe. Retrouvailles, échange de nouvelles, les Pères Blancs de la maison viennent nous saluer à leur sortie du réfectoire. Entre-temps, les derniers sont arrivés, et notre repas peut commencer, constitué de ce que chacun a apporté : un vrai moment de détente, de convivialité et d'amitié.

Le temps d’échange qui s’en suit est à l’évidence le plat de résistance de la soirée. L’une (ou l’un) d’entre nous en a préparé le thème, que nous avons choisi ensemble à l’issue de la réunion précédente. Chacun s’exprime maintenant comme il le souhaite. « Ici, personne n’est jugé, la parole est libérée, et l’on échange sur ce que nous vivons dans la réalité », se félicite Catherine. « Grâce à la présence de Pierre, notre accompagnateur, ainsi qu’à celle, dans notre groupe, de deux de ses confrères et d’une Sœur Blanche, nous pouvons aussi revenir en permanence à la source qu’est la Bible », ajoute Nicole. Et la soirée se conclura vers 22 h 30, comme à l’accoutumée, par un temps de prière…

Un peu d’histoire :
L’aventure avait commencé en 2003 par un appel, celui de Gérard Chabanon, alors Provincial de France. Il rejoignait les attentes d’anciens d'Agades, un groupe de jeunes en recherche de plus grande proximité avec la Mission, plus particulièrement celle en Afrique, et qui s’était réuni pendant de nombreuses années, un vendredi par mois, chez les Sœurs Blanches de la rue Gay-Lussac.


Un « rituel » de la fraternité veut que celle ou celui qui prépare la réunion
quitte toujours la précédente en emportant avec lui le “témoin de prière”.
Cette Vierge à l’enfant, sous la forme d’un petit objet d’art en bois sculpté,
fut ramenée de Tanzanie par Gérard Chabanon, qui l’a confiée au groupe
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Des origines de la fraternité, quatre membres sont demeurés. « Nous avons toujours été ouverts, nous avons su nous renouveler tout en conservant une base solide », commente Cécile, qui apprécie tout particulièrement la richesse actuelle du groupe en raison de sa composition : un équilibre presque parfait entre femmes et hommes, Africains et Français, laïcs et consacrés, avec également une grande diversité dans les âges. « Pour nous laïcs, la fraternité nous apporte aussi une autre vision des deux congrégations qui se révèlent à nous dans l’exercice quotidien de leur mission », précise Nicole. « Chacun dans nos lieux de vie, nous essayons ensuite de donner une image moins désuète de cette mission, poursuit Catherine, ainsi les Pères Blancs ne sont pas seulement des prêtres en gandoura blanche qui viennent enseigner les petits Africains, mais des constructeurs de ponts entre les cultures, qui nous donnent à voir la dimension universelle de l'Église. ».

Selon Cécile, la fraternité est aussi une source incomparable d’énergie, nous aidant à nous engager davantage en actions au service des autres, ponctuellement ou dans la durée. Ce qui n’exclue nullement une attention toute particulière aux membres du groupe : « Plusieurs d'entre nous ont connu des moments difficiles, et chacun a alors pu constater combien la Fraternité pouvait être porteuse dans de telles circonstances », rappelle volontiers Cécile.

La Fraternité recrute :
Un « rituel » de la fraternité veut que celle ou celui qui prépare la réunion quitte toujours la précédente en emportant avec lui le « témoin de prière ». Cette Vierge à l’enfant, sous la forme d’un petit objet d’art en bois sculpté, fut ramenée de Tanzanie par Gérard Chabanon, qui l’a confiée au groupe. Ce témoin se veut aussi le lien avec des personnes qui ne sauraient être physiquement avec nous, mais qui, tels Hortense, Gérard et Bonaventure, font partie intégrante du groupe.
Bien sûr, celles et ceux de la fraternité Notre-Dame d’Afrique sont prêts à accueillir de nouveaux frères et sœurs, et seraient encore plus ravis de voir naître d’autres groupes à leur image, avec lesquels ils pourraient échanger. Alors n’hésitez surtout pas à les contacter…

La spiritualité de la
Fraternités Notre Dame d’Afrique,

Le dessein universel de Dieu
Les croyants en Jésus-Christ ont besoin de Dieu pour être heureux. Il est vrai aussi que Dieu a besoin de nous, d’hommes et de femmes, sans distinction, pour continuer son dessein d’amour dans notre monde. Jésus, l’envoyé de Dieu, a choisi pour sa mission des amis, des compagnons, non d’abord pour faire quelque chose, mais pour qu’ils soient avec Lui.
En parlant de mission et d’appel, de vocation, nous pensons automatiquement aux vocations de missionnaires religieux nées dans des Sociétés missionnaires comme la Société des Missionnaires d’Afrique, fondées il y a plus d’une centaine d’années suite à certains besoins dans l’Église.

La Société des Missionnaires d’Afrique
Vers 1860 sonne l’heure de l’Afrique dans l’Église. La Providence veille et suscite « le grand apôtre de l’Afrique » (selon les paroles mêmes du pape de l’époque, Léon XIII) le cardinal Lavigerie, alors archevêque d’Alger. Il fonde les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs, PB) en 1868 et les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique (Sœurs Blanches, SMNDA) en 1869 en vue de l’évangélisation de l’Afrique.

Il a laissé dans ses Instructions aux missionnaires, quelques années avant sa mort, le cœur de son message : « J’ai tout aimé dans notre Afrique… Aimez l’Afrique, aimez ses peuples comme une mère aime ses fils… ». « Ma dernière recommandation, mes chers fils, la plus importante… ‘Aimez-vous les uns les autres. Restez unis, unis de cœur, unis de pensées. Formez véritablement une seule famille, ayez fortement l’esprit de corps. » Il veut des porteurs d’espérance.

(Pierre Féderlé est l'accompagneteur principal du groupe)

Chrétiens laïcs

Il y a déjà eu des milliers de missionnaires, hommes et femmes, dans les deux Instituts missionnaires qu’il a fondés, animés par ce charisme, de cet esprit évangélique. Actuellement ; un grand nombre de chrétiens laïcs désirent aussi participer à cette mission. Des relations nouvelles sont entrain de se tisser entre laïcs et missionnaires religieux et religieuses. Des chrétiens disent aux PB et SMNDA : « Nous nous sentons proches de vous. Nous voudrions profiter de votre charisme et de votre expérience. » Le phénomène n’est pas nouveau. Mais il a pris une ampleur considérable dans les années 1980, au Canada et en Angleterre surtout, ayant une longueur d’avance sur la France.

Fraternités de ND d’Afrique
De nouvelles familles évangéliques, s’inspirant de Fondateurs et Fondatrices (qui ont invité à prendre l’Évangile sous un certain angle, à goûter un accent évangélique particulier) naissent un peu partout. Notre nouvelle famille que nous appelons : « Fraternités de Notre Dame d’Afrique » est née de l’élan et du charisme missionnaire du cardinal Lavigerie. Des chrétiens laïcs, marqués par sa démarche missionnaire, désirent approfondir son charisme et l’expérience de ses deux Instituts qu’il a fondés. C’est une recherche et un cheminement à la fois apostolique et spirituel.

- Recherche apostolique :
Ce sont en fait de nouvelles formes d’engagement missionnaire. Des laïcs chrétiens veulent former des familles d’apôtres, groupes distincts des Instituts missionnaires officiels, mais ayant un engagement missionnaire dans leur milieu de vie, dans leur activité professionnelle tout en se situant dans le même courant missionnaire, à savoir, privilégier le monde africain où nous sommes avec les objectifs actuels (cf. les objectifs des derniers Chapitres : vg. Justice et Paix, dialogue interreligieux etc) des missionnaires P.B. ou SMNDA.

- Recherche spirituelle :
Qui dit famille ou fraternité évangéliques suppose que les liens qui unissent les membres pour une mission commune se nourrissent de leur foi et de leur prière.

Conclusions
Il s’agit de former des petites familles évangéliques (10-12 membres de préférence) unis par le charisme et la spiritualité du cardinal Lavigerie en lien avec les PB/SMNDA et la mission en Afrique, bien que distincts.

Il s’agit de vivre comme des missionnaires laïcs dans leur milieu de vie animés par le même esprit missionnaire, engagés à cause et pour la cause du cardinal Lavigerie. Un idéal évangélique doit rejaillir sur le milieu de vie et de travail. Tout missionnaire, quel qu’il soit, partage sa foi et ses convictions. Nous, nous voulons partager nos convictions sur l’Afrique et devenir des témoins là où nous sommes.

Il s’agit aussi de découvrir la mission et la spiritualité des PB et SMNDA, trouver et se nourrir de leur idéal de vie.
Les membres du groupe, de la famille, vivent de préférence proches les uns des autres pour se rencontrer plus facilement et régulièrement, pour créer des liens par le partage, la réflexion et la prière ensemble, et renforcer le lien de la communauté missionnaire. On peut même espérer, en plus des rencontres locales, des rencontres régionales et même nationales.

Philippe Hérissé
de la fraternité
Notre-Dame d’Afrique

Août 2014