L'avez-vous remarqué ? C'est la toute première parole du Créateur, dès l'ouverture de la Bible (Genèse ch.1, vv.10, 12, 18, 21, 31) ce même Créateur qui, après la tentative de destruction par les eaux, se repent de sa colère et promet de ne plus recommencer. Oui, la création est bonne ! "Certes le cœur de l'homme est porté au mal dès sa jeunesse, mais plus jamais je ne le frapperai…"
(Gen. Ch.8, v.21).

L'attitude de Jésus est identique. Lorsque les disciples voudraient que soient détruites par le feu du ciel, les villes de Samarie qui ont refusé de les recevoir, ils se font vertement réprimander (Luc ch.9 v.54). Lorsque les ouvriers agricoles veulent déraciner l'ivraie, le Maître de la moisson leur ordonne d'attendre de peur qu'en enlevant l'ivraie, ils ne déracinent le blé en même temps.

Notre monde actuel est bien ce champ où poussent ensemble bonne et mauvaise herbe. Et nous sommes souvent tentés comme les ouvriers d'autrefois, de nous débarrasser de tout ce que nous jugeons mauvais. Notre propre cœur est bien ce champ où foisonnent le meilleur et le pire, les plus nobles espérances et les plus basses pulsions. Dans nos propres familles et notre voisinage, nous nous plaignons de dérives, d'erreurs, d'abandons que nous avons peine à accepter. Jésus continue à nous dire : "Laissez l'un et l'autre croître ensemble jusqu'à la moisson."

C'est la patience du semeur. Il sait que dans le moindre grain, il y a promesse d'une moisson riche. Au cœur de chaque personne se trouve cachée le germe de vie, image de Dieu. Que ce soit dans les rencontres avec des communautés d'origines étrangères, musulmanes, bouddhistes, voire indifférentes, que ce soit devant un enfant ou un jeune qui semble orienter sa vie loin de la religion, nous sommes appelés à revenir à l'acte de foi créateur, la conviction profonde du semeur : "c'est bon ! c'est très bon !". Plus profond que l'indifférence ou l'incroyance, plus fort que toutes les dérives, au cœur de chaque personne l'image du Dieu d'amour est là. Tel est le témoignage de Mgr. M.Fitzgerald dans sa rencontre avec les non-chrétiens, de Serge Traoré le jeune burkinabè qui approche l'Islam au Caire, de Guy Theunis qui a été arrêté et emprisonné au Rwanda. Plus loin que toutes ces recherches, ces souffrances, ces peurs, ces combats, le souffle de vie du Créateur continue, obstinément, à pousser jusqu'à l'heure de la moisson, lorsque Dieu sera enfin "tout en tous".

 

Gérard Guirauden
Missionnaire d'Afrique,

JUBILÉ

Mgr Dieudonné YOUGBARE, évêque émérite de Koupéla (Burkina Faso) est le premier évêque africain de l’Afrique de l’Ouest.
Il célèbre cette année ses 50 ans d’épiscopat. Les célébrations ont eu lieu à Koupéla les 21 et 22 janvier 2006.
Mgr. Yougbare fut ordonné évêque en 1956 par le Cardinal Gerlier, Primat des Gaules.
Nous sommes heureux de nous associer à la joie des chrétiens de Koupéla. D’autant plus que le Père Joseph Perrier, directeur de Voix d’Afrique jusqu’en 2001, fut ordonné prêtre par Monseigneur Yougbaré en 1956.
C’est donc un double jubilé pour “Voix d’Afrique”: Jubilé épiscopal de Mgr. Yougbare et jubilé sacerdotal du Père Perrier.

“Te Deum Laudamus”

Joseph Baraduc, M.Afr.

Le jour de son ordination en 1956 : Mgr Yougbare avec Mgr Socquet, Evêque de Ouagadougou