Le Christ a souffert pour habiter nos souffrances. Il est
mort pour nous accompagner jusque dans nos tombeaux et nous
en libérer. Il est ressuscité pour que sèchent
nos larmes ; pour que le poids de nos croix de deuil, de souffrance,
de péché, soit allégé ; pour que
souvrent les portes de lEspérance.
Marie-Hélène Renaut
Ce numéro
de Voix dAfrique voudrait vous informer sur ce que font
les Pères Blancs pour préparer lavenir de
la Société des Missionnaires dAfrique. Nous
allons donc vous présenter les nouvelles maisons de formation
qui fonctionnent aujourdhui.
La formation ny est plus donnée seulement en contexte
international comme autrefois, mais dorénavant en contexte
interculturel, avec des candidats venant des quatre coins du
monde, Européens, Indiens, Philippins, Américains
et Africains bien sûr. Plusieurs articles vous les feront
connaître.
Dans les années 50, au siècle dernier
,
comme jeune candidat français, après le bac, javais
commencé par deux ans de philosophie en Bretagne. Puis
on partait pour lAlgérie et un an de noviciat que
lon appelle aujourdhui « année spirituelle»,
car nous ne sommes pas des religieux. Ensuite venaient quatre
ans de théologie, que jai suivis dans le séminaire
anglophone qui était dabord aux Pays-Bas, puis
déménagea à Londres. On sy préparait,
en principe pour les missions en Afrique de lEst : et
cest bien en Tanzanie que je fus envoyé. Pour préparer
lenvoi en Afrique de lOuest, il y avait la filière
francophone traditionnelle en Tunisie.
Pour lAfrique centrale on faisait sa théologie
en néerlandais en Belgique. Au Canada cétait
le bilinguisme français-anglais. Dans ces séminaires
de théologie on se formait à vivre et travailler
en communautés internationales : dans chacun on était
de dix à quinze nationalités différentes,
dEurope ou dAmérique du Nord. Les Pères
Blancs nont plus, aujourdhui, détablissement
de formation en Europe ou en Amérique.
Jusquaux années 70, les Pères Blancs ont
travaillé exclusivement pour la création dun
clergé local. Il fallait assurer ainsi les fondations
de lÉglise dans les pays que le Pape Léon
XIII avait confiés aux missionnaires du cardinal Lavigerie.
Mais en 1969, lÉglise en Afrique vécut
une mutation considérable, suite au retrait du «
jus commissionis ». Cette décision du Pape Paul
VI relevait les Instituts et Congrégations missionnaires
de lautorité quils avaient jusque là
sur la mission de lÉglise en Afrique : les «
Vicariats apostoliques» devenaient des « diocèses
» à part entière, avec de plus en plus dévêques
autochtones.
Cette nouvelle situation libérait les Pères Blancs
de la responsabilité des grands séminaires. Il
ny avait plus dobstacle majeur à promouvoir
leur charisme missionnaire et à accueillir, en nombre,
les Africains dans la Société. Jusqualors,
seule une poignée dentre eux avaient été
admis : il y a aujourdhui 269 missionnaires dAfrique
africains dans notre Société, dont six togolais,
alors que les Pères Blancs navaient jamais mis
les pieds au Togo !
Joyeuses
fêtes de Pâques
à toutes et à tous
P. Gérard Tronche, M Afr
Redacteur en chef de Voix d'Afrique